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Quête #1 [Syla]

    Après m'être enfui de la ville des esclaves à bord d'une barque, j'ai ramé plusieurs jours durant jusqu'à trouver un navire de pêcheurs. J'ai tout naturellement supplié ces mecs là de me prendre à bord et – allez savoir pourquoi – ils acceptèrent puis me lâchèrent sur une île paumée de North Blue. L'endroit était calme ; bien plus  que l'île des esclaves en tout cas. Au vu du nombre d'habitants que compte ce village, je devine que cet endroit n'est pas fait pour un clown tel que moi mais bon … Je ne vais pas faire le difficile hein ! Entre nous je préfère clairement être ici que seul, dans une barque, perdu dans l'immensité de l'océan. Pendant un moment, j'ai essayé de trouver du boulot. Sans grande réussite néanmoins. Les gens de nos jours ! Ils veulent des qualifications et de l'expérience pour tout, même pour un job de boulanger : la blague. Je suis un clown les gens ! Un clown. Vous comprenez ? N'attendez pas moi que j'ai de quelconques qualifications en maçonnerie ou je ne sais trop quoi car je n'ai jamais travaillé dans ce genre de secteur ! Bref, je comprends très vite que là encore, je vais galérer. En effet, je ne peux pas vraiment bosser en tant que clown car je ne risque pas de trouver mon public dans ce bled et je ne peux pas non plus me reconvertir. En gros je suis dans la merde. Oui, je crois que cette dernière phrase résume très bien la position dans laquelle je me trouve actuellement.

    Ainsi donc après m'être enfui tel un rat, après avoir ramé comme un rat, je trime sur cet île de péquenaud comme un rat. Sous peu vous pourrez m'appeler « El Rato ». En attendant, je vais jouer ma dernière carte et essayer de me faire recruter par un équipage ! Non non, je rigole pas ! J'ai entendu ça l'autre jour, un capitaine serait actuellement en train de chercher des hommes pour faire je ne sais trop quoi et c'est tout naturellement que je vais me pointer au casting. Comment s'appelle le capitaine dites-vous ? J'en sais trop rien. Mais le fait est que je sais où le trouver et c'est tout ce qui compte. Je me rends au bar où l'équipage se trouve et, avant d'entrer, entends plusieurs personnes crier que « Le capitaine Couilledefer est le plus grand homme qui soit ». Couilledefer … Je connais ce nom. Pour cause, il s'agit du capitaine de mon paternel. Celui-là même qui m'a jeté par dessus bord à sa mort. Bon okay j'avoue je l'ai mérité, j'étais chiant à l'époque – et même encore maintenant me direz-vous – mais quand même !

    Les agissements de ce capitaine sont honteux et je vais le lui faire payer ! Bon, par contre, clairement je peux pas rentrer dans le bar et le frapper parce qu'il y a de fortes – très fortes même – chances pour qu'il me mette au tapis en moins de deux. Non, je vais la jouer plus subtil ! En quelques secondes, j'élabore un plan idiot afin de me venger de ce Couilledefert : J'ai pas mal changé physiquement depuis le temps – et avec ce maquillage, il y a peu de chances pour que l'on me reconnaisse – et peux donc me faire passer pour quelqu'un que je ne suis pas. De là, je vais entrer dans son équipage de bons à rien puis voler son trésor ! Parce que oui, le gonz' de l'or planqué dans la cale de son bateau ! Du moins il en avait avant … Et le connaissant, cela m'étonnerait qu'il ait dépensé le tiers du quart de son brouzouf. Couilledefert, c'est typiquement le genre de gars à garder un p'tit million ou deux de côté histoire de.

    Bref, j'entre dans le bar et vois le capitaine, assis, en train de siroter un verre. Les singes que l'on appelle plus communément « matelots » sont quant-à eux installés sur divers tables ci et là. Je prends place à une table vide et attends un petit peu. Plusieurs autres gonz arrivent et le capitaine se met alors à discourir sur le fait qu'il cherche des hommes forts, fiers etc etc … En somme on peut dire pou résumer qu'il fait l'éloge de toutes les qualités que je n'ai pas. Cependant, croyez-moi, je vais réussir à me faire engager ! Je ne sais pas comment, mais je vais réussir. Je me présente à Couilledefert la boule au ventre, en effet j'ai peur qu'il me reconnaisse. Heureusement, je comprends vite que ce n'est pas le cas. On me demande alors mon nom et mon âge et je bidouille alors un peu : Pour eux, je suis John Smith – sans rire, ils ont vraiment gobé ça – et j'ai trente huit ans. Je fais la liste de mes qualités en racontant un peu n'importe quoi et je leur explique être un clown plutôt talentueux. Bien sûr on me demande une petite démonstration et j'en profite alors pour leur faire voir ce dont je suis capable. Me faire engager est finalement chose plutôt facile car je me souviens plus ou moins de leurs goûts. Ceci-étant, je me rappelle que Couilledefert aimait les vannes et tours avec les bout de tissus. Vous savez, le coup du foulard qui entre par une oreille et qui sort de l'autre. De la même façon, je me vends plutôt bien et explique être utile à la vie de groupe, être plutôt sociable : en gros je décris mon père, pas moi.
    Avant de m'engager, le capitaine me pose une dernière question, et non pas la plus banale :
    ▬ Dis … Où as-tu eu le plumard que tu as sur la tête ?
    Oh merde … J'ai oublié de l'enlever. Cet objet appartenait autrefois à mon paternel et il est possible qu'il le reconnaisse. Intérieurement, je sors tous les jurons que je connaisse tout en cherchant une explication plausible et sort :
    ▬ Un clown raté me l'a vendu pour quelques berry à Luvneel un jour. C'était une bonne affaire.
    Le capitaine sourit, finit sa choppe de binouz cul-sec et annonce alors que je suis pris. Fiou. Pendant un moment j'ai cru qu'il m'avait grillé.
    La Déesse que je suis vit de palpitantes aventures, si si ! Et maintenant que je sens votre attention captivée par ma punch-line à but totalement et ouvertement avoué marketing, je vais vous conter ce qu'il en est : J'ai été engagée par une bien singulière compagnie de pirates dirigée par l'encore plus singulier capitaine Couilledefert, un individu fort jovial qui n'a pas peur des femmes fortes ni des Déesses, vu qu'il m'a accepté en sa compagnie malgré les quelques hommes disant des trucs aussi stupides que *Mais elle va nous porter malheur* et *On devrait la donner à bouffer à Boobaah le petit ourson de compagnie*.

    Ainsi, forte d'un équipage puissant (mais crasseux), investi (mais sans aucune esthétique) et fidèle (mais n'y connaissant rien au culte de la Déesse Moi-Même) dont le capitaine allait bien être remplacé par une personne bien plus compétente, mignonne, et surtout mieux habillée (à savoir moi), j'allais pouvoir fendre les forces du mal et naviguer sur les flots de la victoire avec le grand V de Vallée ! Vallée ? Mais pourquoi Vallée ?! Ah ! Aaaah ! Vallée, car Vallée du Valhalla, là où les Champions tombés pour la cause de la divinité se battent pour l'éternité afin d'attirer mes belles faveurs ! Oui, oui, oui ! Tout cela se tient, en effet. En attendant, et si j'allais, je sais pas, à la taverne où mes futures servants se sont réunis pour, je sais pas, qu'ils aient un avant-goût de déesse ?

    Une très bonne idée, la meilleure. Elle ne peut que l'être, si elle est issue de mon intellect ô combien avancé.

    Et voilà, alors que je pose un pied sur le sol crasseux de cette antre aux vices, que j'aperçois une silhouette bien trop familière : Celle du clown qui m'a salopé mes vêtements ! Taichin !

    - Toi !

    Je le pointais du doigt, en un mouvement à la fois grandiose et terrible, superbe.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t10690-tribulations-d-une-incapable-megalomane-syla-uzas#132030
      Oh mon dieu. Que fait-elle là, elle ? M'a-t-elle suivie ? Non. C'est peu probable. Est-ce par hasard alors si elle se trouve devant moi à cet instant ? … Peut-être bien. En tout cas, pour ne pas changer, les divinités de la chance ne sont pas de mon côté, bien au contraire. Elle va sûrement griller ma couverture avec ses conneries. Si jamais elle hurle mon nom, on va tout de suite comprendre qui je suis et je risque de passer un sale quart d'heure. Maman j'ai peur. Aide moi, pitié... Ah merde c'est vrai, tu m'as balancé je ne sais trop où à ma naissance, toi aussi – à croire que je me suis fait jeter par pas mal de monde. Je suis sous pression et entends le capitaine dire :
      ▬ Vous vous connaissez ? Tant mieux ! Vous êtes tous les deux nouveaux dans l'équipage, donc c'est pas plus mal si vous vous êtes déjà côtoyés, au moins vous ne vous sentirez pas trop seuls à bord, hé hé.
      Ce vieux rire, en plus de me donner la gerbe, me donne envie de lui hurler dessus les mots suivants : « Oui je la connais et non, je ne veux pas la côtoyer plus que je ne l'ai déjà fait par le passé. » Ceci-dit, je m'abstiens de tout commentaire, me rue sur la jeune femme, lui tapote l'épaule et lui dis :

      ▬ Ça fait une paye dis donc ! T'as pas changé l'amie ! Ah, il faut qu'on parle toi et moi, qu'on se raconte ce qui a pu nous arriver depuis le temps ! Allez viens avec moi.
      Et sur ces mots je la traîne, tel un vieux sac de pomme de terre, en dehors du bar, des oreilles et des yeux indiscrets des matelots ainsi que de ceux du capitaine.
      ▬ Écoute moi bien, femme, tu as tout oublié concernant l'incident qui s'est produit  dans la ville des esclaves, okay ? Tout. ABSOLUMENT TOUT. Tu ne te souviens plus du fait que je t'ai vomi dessus, tu ne te rappelles plus de mon nom et prénom, tu ne te rappelles plus des vêtements que j'ai sali, etc etc. OKAY ?

      Je suis clown, pas hypnotiseur ni mentaliste mais on peut toujours essayer ces méthodes d'un autre temps. Après tout, j'ai cru lire un jour – parce que oui, je sais lire – que la suggestion fonctionnait facilement sur les êtres faibles. Et bon, vous voyez … La personne en face de moi est une femme et est relativement jeune du coup … Bah du coup j'ai pensé que ça fonctionnerait mais je crois que je me suis gouré. En effet elle a pas l'air d'avoir gobé la mouche. Ceci-étant je soupire, agacé :

      ▬ Pff. Ça ne marche que dans les vieux livres ces trucs-là. Bon. On oublie tout si je te paie, ça te va ? Par contre j'ai pas d'argent donc pour le remboursement, ça attendra un bout de temps, okay ?
      Ça attendra même très longtemps car je ne compte rien lui payer ! Dès que j'ai mis la main sur le trésor de Couilledefert, je me tire en vitesse et la laisse avec cette bande d'incapables. C'est sur cette pensée ô combien noble que je vois le capitaine au nom barbare sortir du bar et dire :
      ▬ Hey John, Syla, vous nous rejoindrez dans une deux heures sur la plage pour les préparatifs. Nous quitterons sûrement l'île demain ou après le ravitaillement, ça dépendra de mon humeur.
      ▬ C'est bon pour moi chef !
      Sur ces mots, Alain Couilledefert s'en alla. En tout cas ça fait vraiment bizarre d'entendre quelqu'un m'appeler John. Et je présume que la fameuse « Syla » a grillé que j'avais usé d'un faux nom … Pff. Y a vraiment qu'à moi que ce genre d'embrouilles arrivent. Je ne sais pas pourquoi, je sens que ce vol de trésor va s'avérer être plus difficile que ce que je pensais, et cela, à cause de cette femme, cette Syla … Après m'avoir causé du souci sur l'île des esclaves, elle va certainement me mettre des bâtons dans les roues sur le navire de Couilledefert. C'est pourquoi je préfère l'avoir dans mon camp avant qu'elle ne me la fasse à l'envers !
      Mon regard courroucé s'était posé sur la misérable dépouille du clown qui était coupable de crime envers la mode, en ayant souillé de façon irrémédiable une pièce de haute couture ! J'allais m'avancer direct vers lui, en de grandes enjambées furieuses, que le capitaine (qui allait bientôt se retrouver sans équipage huhuhu) prenait la parole ! Oh ! Comme ça, le Teichine est aussi dans l'équipage ? Hérésie ! Je le dis direct, c'est mort, je refuse ! Et même que je m'exprime dans ce sens parce qu'il faut sérieusement mettre des limites !

      - Non c'est mort je refuse d'être pote avec ce sac à-

      Mais voilà que le clown en avait profité pour se jeter sur moi, et après quelques paroles que j'ai même pas retenu, il m'a trainé sans délicatesse aucune dehors ! Dehors quoi ! Remarque, c'est une bonne chose : l'odeur était plus agréable, dehors. Et lorsqu'on se trouve bien à l'écart de tout le monde, il me dit de tout oublier sur lui. Comme ça. Sauf que je ne suis pas d'accord, pour changer.

      - Je le dis directement et divinement : C'est mort.

      Et alors que j'allais donner toutes les raisons me poussant à refuser sa demande, le voilà qu'il me dit être prêt à me rembourser ! Haha, je le savais ! Finalement, je t'attrape, faquin, et face à la fatalité tu te rends ! T'es plus malin que je le pense, la déesse que je suis est satisfaite. Jusqu'au moment où tu me dis que ça sera plus tard. Ce qui me fait avoir une mine déconfite, et alors que je m'apprête à crier toute ma colère, parce qu'en colère, ce triste sir me met, le capitaine pointe le bout de son museau pour nous donner le point de rendez-vous, dans deux heures ! J'acquiesçais, en me mettant presque au garde à vous !

      - Entendu capitaine !

      Capitaine pour l'instant, tout du moins. Le temps qu'il soit remplacé par ma divine personne. Quoi qu'il en soit, ma colère était retombée aussi vite qu'elle était montée. Ce clown est un pauv' type, c'pour ça que je lui jette un petit regard en biais avant de lui balancer.

      - T'es vraiment qu'un déchet, tu vaux même pas la peine que je te crache dessus, allez j'vais aller quelque part où t'es pas, et quand on sera à bord du navire, je le dis direct : Si tu me croises, j'te fais manger le premier truc qui passe, et ça sera certainement pas un truc bon au palais !

      Et avant de me retourner, histoire qu'il comprenne bien ...

      Spoiler:

      C'était plus guillerette que je m'éloignais de quelques pas. Avant que ma divine perception des choses me rappelle un détail des dires du capitaine ... Minute, il n'y avait aucun John, là où j'étais ! Il n'y avait que Tayshinh et moi ... Or moi, il a bien prononcé mon nom, donc ... Je me retourne, un énorme sourire sur les lèvres. Et aussi vite que je me suis éloignée de lui, je me rapproche de lui, puis je le pousse ! Contre le mur de l'auberge ! Et avec toujours ce même sourire, je lui dis, avec une voix de miel qui donnerait presque envie de vomir.

      - Ah oui au fait, "John" ! Tu me rembourses aujourd'hui ! Sinon, bah ... La divine personne que je suis risque de glisser aux mauvaises personnes un nom que j'ai entendu, en te pointant malencontreuuuusement du doiiiiigt ... Je toussotais. Thé de Chine, si tu vois ce que je veux dire, tee hee heeeee !
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        Comme prévu, Syla m'insulte, me traite de déchet et bla bla bla et bla bla bla. Bref, c'est une dame et à ce titre, elle déblatère tout un tas de conneries : Genre la fille elle me menace, moi ? Ah ah. J'ai ri. Je suis nul en combat au corps à corps mais une chose est sûre, je ne suis pas naze au point de me faire battre par une nana ! Bref, elle s'en va en me lançant un signe tout à fait déplacé que je ne prendrai même pas la peine de commenter ce qui provoque chez moi un soupire de soulagement. Elle a beau être agacée et m'avoir bien incendié, je m'en fiche. Tant qu'elle ne me balance pas, cela me va. Et puis au fond, qu'a-t-elle exigé depuis tout à l'heure hein ? Que je ne la croise pas sur le bateau ? Mais c'est avec plaisir que je vais éviter cette donzelle, soyez-en sûrs !

        Malheureusement, dans un éclair de génie, la grognasse revient me voir, me pousse et m'explique avoir compris mon petit manège. Et voilà : je suis dans la merde. Mon plan parfait est complètement va être ruiné par cette dame, j'en suis certain. Et comment veut-elle que je paie hein ? C'est impossible, je n'ai pas d'argent. Quoiqu'il en soit, j'acquiesce d'un hochement de tête à sa demande et réfléchis d'ores et déjà à un plan pour me débarrasser d'elle. Je pourrais bien engager un mercenaire afin qu'il bute Syla mais je n'ai pas d'argent et je n'ai que deux heures devant moi alors … Ça va être dur. Je ne peux pas non plus lui planter un couteau dans le dos, déjà parce que je n'ai pas de couteau et ensuite parce que je suis trop lâche pour faire ce genre de choses par moi-même. Il faut que je ruse. Mes cellules grises chauffent et surchauffent bientôt mais aucune idée de génie ne me vient en tête. Je suis pour ainsi dire bloqué, fait comme un rat. Les secondes, les minutes puis bientôt les heures passent et voilà que je monte à bord du bateau de Couilledefert en compagnie de mon maître chanteur.

        Si elle veut son fric aujourd'hui il n'y a pas trente six solutions, cela veut dire que je vais devoir mettre la main sur le trésor tout de suite. M'enfin, c'est plus facile à dire qu'à faire. Certes je visualise où est la cale mais de là à pouvoir piocher dedans des pièces … Il ne faut pas rêver. Surtout quand on sait qu'on ne peut ouvrir la trappe sans la clé de Couilledefert. Oh. Soit dit en passant, je n'ai pas pensé à ça. Comment vais-je faire pour ouvrir la cale sans la clé ? … Je peux toujours mettre des coups de marteau mais quelque chose me dit que je vais me faire repérer si je fais ça. De plus je vais avoir du mal à sortir avec le trésor – s'il y en a un – car le rafiot est plutôt petit à bien y regarder. Tout le monde voit plus ou moins tout le monde lorsqu'on se trouve sur le pont. Cette affaire s'annonce difficile. Et ce n'est pas Syla qui va m'aider à réussir ce casse, bien au contraire. Le capitaine m'envoie laver le pont et je m’exécute donc. Si, outre le fait que je n'ai qu'une journée pour préparer un vol, je passe cette journée à faire la bonniche les chances que mon plan réussissent sont minces. Sachant que je ne peux me dérober à mes obligations de matelot, je me mets en tête de retourner négocier avec Syla, et cela tombe bien car elle n'est pas loin de moi – elle est de corvée elle aussi. J'arrive non loin d'elle et lui souffle :
        ▬ Je propose un truc : je te paie le double mais tu attends trois ou quatre jours. Sachant que de toute façon tu n'as rien à perdre vu qu'on est coincé là tout les deux pour un temps indéterminé...
        C'est vrai quoi. Même si je lui file du fric tout de suite, que va-t-elle en faire hein ? Elle ne risque pas de le dépenser vu que nous sommes sur ce rafiot. Bref, mon deal me semble honnête – si on ne prend pas en considération le fait que je compte bien entendu la doubler à la fin et ne rien lui donner bien sûr. J'attends sa réponse et continue de réfléchir. Comment procéder au vol …
        Mon sourire s'élargit un peu plus, révélant de parfaites dents blanches. Je le sens stresser, il ne sait pas où se mettre ni quoi faire ! Son sale minois de rat perle de grosses goutes de sueur, paniqué qu'il est face à la divinité que je représente. Bien que je préfère faire preuve de bienveillance et clémence envers les pauvres agneaux égarés, aveugles à la lumière que dégage ma silhouette parfaite et extatique, parfois il fallait employer terreur et violence pour se faire respecter. Après tout, les Forces du Mal rôdent ! Et si une fait preuve de trop de bonté, elle pourrait prendre cela pour faiblesse, et elle s'abattrait sur moi encore et encore ! Oui, oui, oui ... Ce sont des sacrifices nécessaires pour protéger l'intégrité de celle qui changera le monde vers un idéal plus beau et plus parfumé.

        Bref, je m'éloigne après lui avoir jeté un dernier regard suffisant.

        Juste pour qu'on se retrouve quelques heures plus tard à bord du navire, à faire des corvées dégradantes ! Nan je le dis direct, j'ai pas payé pour ça, moi ! C'pour ça que je regarde les gens s'atteler à leur tâche pendant que je supervise la chose, dos posé contre le mat du bateau. Et là, comme par hasard, y'a le clown qui vient me voir. Je le regarde, sourcils froncés, et voilà qu'il me propose DEUX fois la somme qu'il me devait ? Mais dans quatre jours ? Cela me semble bien louche, parole de déesse. Suspicieuse, je le jauge du regard avant de me prononcer, le pointant d'un doigt accusateur.

        - M'ouais. Soit, faquin. Mais sache que si tu te tentes de te jouer de moi, je le saurai, ma perception divine me le fera savoir et là ... Et là ...

        Et là bah, je le laisse imaginer ce qu'il veut, allô ! C'est pas à moi de faire tout le travail, il faut qu'il y mette du sien ! C'est pour ça que je détourne le regard, et lâche à un petit mousse qui ne semble même pas réussir à manipuler sa serpillère.

        - Toi, oui toi là ! Du nerf, voyons ! Ce pont ne se nettoiera pas tout seul ! Alors t'as intérêt à te magner, et plus vite que ça ! Et quand t'auras fini, tu m'apporteras un café teinté d'un nuage de lait. Avec deux sucres. Pas un, ni trois, deux, je tiens à être claire sur le sujet !
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          Syla accepte mon deal pour mon plus grand plaisir. Je veux bien faire des efforts mais préparer un casse digne de ce nom en à peine une journée, ce n'est pas pour moi. Bon, il n'est pas dit que je sois capable de voler le trésor avec trois jours de plus mais au moins, j'aurais le temps d'établir un plan, un vrai ! Sur ces belles pensées, je me remets au travail et lave le pont avec frénésie dans le but de finir au plus vite. Quelques heures passent et me voilà libre. Je peux à présent réfléchir tranquillement. Tout d'abord, il faut que je m'assure d'une chose : n'y a-t-il qu'une entrée possible pour rejoindre la cale ? Je vous rassure, je ne suis pas en train d'insinuer qu'il y ait une entrée secrète ou quelque chose du genre, non. J'essaie tout simplement de dire qu'à mon sens, on peut peut-être entrer sans la clé. Par exemple, s'il y a une fissure au sol ou une brèche, nous pouvons profiter de cette ouverture afin – via un système de levier par exemple – d'entrer dans la cale sans forcément défoncer le sol. Bon par contre, vérifiez qu'il n'y ait aucune brèche nécessite du temps que je n'ai pas. De plus, je me vois mal accroupi à regarder s'il n'y a aucune faille... D'autant plus que cela pourrait paraître suspect. C'est pour cette raison que je décide de faire appel à mon ouvrière : à savoir Syla. Bah oui, je vais lui donner deux fois la somme que je lui dois alors autant qu'elle me serve à quelque chose cette donzelle !

          La nuit tombe et c'est l'heure pour tout l'équipage de manger. C'est par la même occasion le moment idéal pour Syla d'accomplir sa besogne. Alors qu'un des matelots s'écrie que : « Les pâtes sont trop épicées bordel de merde » et que le cuistot répond : « Insulte pas mon piment d'espelette garçon ou tu vas avoir affaire à moi », je vais voir mon complice d'infortune et lui dis :
          ▬ Ils annoncent de l'orage cette nuit, j'ai un peu peur que ce vieux bateau ne tienne pas, tu peux pas, genre, voir si les planches du bateau ne sont pas effritées ? … Je te paierai pour ça s'il le faut mais pitié fais-le quoi...
          Je précise que je lui filerai du blé parce que je sens qu'elle va m'envoyer bouler si je ne le fais pas. Et j'ai vraiment besoin de l'information alors bon … Quelque chose me dit que promettre du fric à Syla ne suffit pas du coup, je joue ma carte maîtresse !
          ▬ Bon, j'implore sa clémence, sa majesté j'sais pas quoi que vous fassiez ce que j'ai demandé ô grande déesse.
          J'espère que ça lui va maintenant. Allez, qu'elle aille faire ce que je lui ai dit et en vitesse. De mon côté, je m'écrie :
          ▬ Oyé oyé peuples et peuplades, vous qui vivez dans un monde terne, je viens égayer votre journée en vous proposant un spectacle.
          La plupart des pirates me huent, certains me disent d'aller me coucher mais je m'en carre l'oignon et fais le clown – pour ne pas changer. J'enchaîne les tours et finalement, la plupart des gonz s'amusent, rient et restent là. Bien sûr, si je me donne en spectacle en ce moment même, ce n'est par par charité mais bien afin de distraire les pirates. Ainsi Syla est actuellement seule dehors et elle peut analyser chaque planche de ce navire comme elle se doit de le faire. J'espère bien sûr qu'elle trouvera une brèche ou quelque chose nous permettant d'avoir plus ou moins facilement accès à la cale. J'enchaîne les tours et finis bientôt par être exténué. Ça ne paraît pas comme ça mais ça fatigue d'être clown hein ! Et puis, je n'ai plus de tour en tête alors je m'arrête là pour aujourd'hui. Cela tombe bien car Syla a vraisemblablement finit sa ronde. Avant d'aller me coucher je lui demande :
          ▬ Alors, ô grande maîtresse, cela donne quoi ?
          Obligé de faire le soumis pour que cette dingue me donne des informations … Je trouve ça honteux mais de toute façon, je ne suis plus à un défaut près. En effet je suis laid, j'suis pauvre, je suis lâche alors avoir le déshonneur qui me colle aux fesses ne me dérange pas plus que ça. En outre, je préfère clairement être riche mais couvert de honte que pauvre et rempli de vertu.