-25%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable Gamer 16,1” HP Victus 16 – 16 Go /512 Go
749.99 € 999.99 €
Voir le deal

Time of death

Le temps passe et la journée bat son plein. Le commerce se déroule comme un rouleau de papier chiotte laissé tombé dans une panique diurétique et mon vocabulaire avec. C'est sympa de voyager sur la balance de la formalité je trouve. On écrit selon l'humeur, et on espère que ça colle à ce qui se passe. Dans le pire des cas, on colle ce qui se passe à l'humeur. Souvent ça le fait.

Aujourd'hui, on verra, il y a du soleil, une légère brise et un petit frisson sur ma nuque fraîchement dégarnie.
Sur Walters, il pleuvine. Sur le reste de l'île maléfique c'est pareil. Les enfants du bled regardent dehors et ne savent pas quand ils pourront rejoindre leur copain Jojo pour aller jouer à la marine et aux pirates. Là, c'est maussade, c'est pas le kiff, et Maman va pas être contente si on rentre plein de boue et on aura pas de quatre heures et faudra manger toute la soupe du soir...

C'est pas le top.

Sous Walters, c'est l'incompréhension la plus totale face à ce cadavre qui a été ramené par ce deux inconnus. Très étrange: torse nu, masqué, visiblement mutilé, il n'avait pas fallu appeler le légiste pour prononcer la cause du décès, c'est généralement le cas quand la tête n'est plus rattachée au reste. Un petit coup d’œil au travers des verres du masque avait passé l'envie de voir ce qu'il avait dessous aux plus téméraires. Un esprit dérangé avait visiblement laissé sa marque dessus. Ils ne se doutaient pas à quel point...
L'avis général avait été unanime. On allait brûler le macchabée dès que le groupe parti en forêt serait revenu avec assez de bois pour ériger un bûcher. On les attendait depuis un moment déjà. On n'était pas près de les voir revenir.

Arthur Cravache, éleveur, avait tout de même trouvé l'histoire quelque peu démesurée. Même si les autres villageois avaient été contre l'idée, il avait envoyé son fils, Joachim, voir au port touristique avertir les autorités de Voyages tout risques qu'on avait découvert quelque chose de peu commun. Quelques hommes devaient déjà être sur le chemin, d'ailleurs. Eux aussi, on les attendait, même si on cherchait des histoires pour vite les faire repartir. Les hommes de Mac Manus, moins on les voyait, mieux on se portait.

Josiane Cravache, épouse relativement heureuse à ses heures, pestait contre son mari. Les montures étaient agitées, et il n'y avait pas moyen de les calmer. Elle avait été déserté par les mâles de la famille, et le garçon d'étable devait encore être en train de roupiller dans le grenier à foin, à l'étage. Elle appela à plusieurs reprises, frappa de toutes ses forces contre les planches du plafond avec sa fourche, laissa échapper un chapelet d'injures destiné à tous ces branleursdevanupiedsjtenfouttraidesconneriespareillescharognesdenflute et se décida qu'après s'être chargée de Betty elle irait chercher l'aide dont elle avait besoin. Par la peau de ses parties pendantes s'il le fallait. Un bruit sourd retenti, ça venait de devant l'étable.

Justinien Begue, le nez collé à la fenêtre, cru voir quelques formes bizarres sauter sur les tuiles du toit d'en face. Elles étaient sombre et ressemblaient à des squelettes. Il hésita un moment à appeler Maman, mais se dit qu'elle lui tirerait surement les oreilles pour raconter de telles sornettes. Maman avait été déçue des choix imposés par Papa. Elle aurait du écouter Mami et laisser tomber ce bon à rien. Elle était jeune, et tomber enceinte n'avait pas été très malin à l'époque. Venir vivre sur cette île avait été la pire chose qui lui était arrivée. Maman n'avait pas beaucoup d'imagination, on allait peut-être même le lui prouver d'ici la fin de la journée.
En bas dans la rue, madame Cravache, la maman Jojo, passa en courant. Elle était toute rouge et suait à grosse gouttes. On le voyait même sous la pluie. Il était sympa Jojo, il avait toujours des idées pour des jeux sympas. En plus, Papa travaillait chez lui. Justinien releva la tête. Sur le toit, en face de lui, un forme s'était arrêtée et le regardait. Elle n'était pas plus grande que lui et portait un masque. Il se retourna pour appeler Maman, et quand il revint à la maison d'en face, il n'y avait plus rien.

"Oui Juju ?"

"C'est quand le goûter ?"

Justinien aurait bien voulu pouvoir courir sur les toits, lui aussi. Il aurait surement été puni, parce que ça glisse les tuiles. Il était pourtant certain qu'avec ses semelles en coutchouc il n'aurait aucun problème à gambader dessus.
    C'est bon, ça y est, je suis en phase procrastine. Bibliothèque, musique, et j'écris pas ce que je devrais. Mince, faudra que j'me rattrape cet après-midi... Dommage, il fait beau, et j'vais devoir me cloître pour faire mon taf à la place de lire au soleil. Dur d'être à côté d'un lac...

    Mais revenons à nos moutons.
    La pluie ne s'arrête pas. Walters, lui, n'a pas encore commencé. C'est pas le moment, les gens sont encore trop détendus. Et pourtant, on sent que ça monte, la tension. Rien n'a changé, mais tout bouge dans l'immobilité. Des choses banales, mais étranges se passent dans les environs. Les couteaux sortent des tiroirs tout seuls, les portes claquent, on se fait des croches pieds sans explications et certains des objets disparaissent par des fenêtre béantes, laissant entrer un souffle glacial dans les maisons.

    Dans le plus étrange encore, les habitants semblent soudain souffrir de maux inexpliqués. Nausées, déséquilibres, frissons, picotements et toute la bande. Le vieux Patenski se plaint même d'avoir perdu la vue. Mais ça fait cinq ans qu'il prend son porte-manteau pour sa femme (partie vivre chez le voisin après avoir remarqué que leur relation était un secret de polichinelle), alors bon, personne ne prend note.

    Et pourtant ils devraient. Les signes ne trompent pas, quelque chose se passe. Il n'y a pas de symbolique particulière là derrière, pas de cavaliers fou entreprenant une charge des derniers jours. Mais il y a les tripes. Les instincts oubliés qui rendent les animaux discrets. Ils se planquent pour laisser passer l'orage, même si rien ne dit que ça suffira.

    Josiane Cravache est arrivée vers son mari. Ce qu'elle lui dit fait partir en fumée son reste de patience. Tant pis pour le bûcher, un trou devra faire l'affaire. On en profitera pour se débarrasser des restes de cet enfoiré de cocufiant. D'ailleurs, on peut être sûr que cette garce ne pleurerait pas comme ça si c'était lui qui avait fait une chute mortelle. État de choc ? Pfeuh, et quoi encore ? Pourquoi pas des sentiments tant qu'on y était ?

    On n'est pas malin. On se trompe beaucoup. Et il suffit qu'on le pousse un peu pour qu'on tombe dans la débandade la plus totale. Genre, une innocente petite pichenette. Walt', il aime bien foutre des pichenettes, ou aimait bien, enfin, c'est ce qu'il pense... Qu'il croit. Bref, ce dont il faut se souvenir, c'est que les siennes finissent souvent par ressembler à des baffes éléphantesques.

    Alors que certaines brouettes courent pour récupérer les cadavres, d'autres sont découvert à plusieurs coins de rue. On envoie d'autres gamins pour aller chercher les autorités compétentes, dont les représentants sont découverts sur le chemin, pendus, écorchés et dispersés dans plusieurs coins. On retrouve Jojo aussi, mais lui il n'a rien. Il dit qu'il n'a rien vu, qu'un esprit lui a dit de ne pas regarder, il a juste entendu, les yeux plongés dans ceux de la créature qui le tenait par les épaules, l'empêchant de bouger.

    Et Walters ne bougeait toujours pas, allongé au fond du trou, la terre lui tombant dessus. Il avait comme une impression de déjà vu, de déjà vécu plutôt. Tout était en ordre, les gens étaient sur les nerfs comme il fallait, certains perdaient leur bon sens, bénéficiant un instinct tout naturel qui les poussait vers la fin de cette journée. Allez savoir si ce serait une bonne chose.

    Le bras du cadavre saisit la pelle alors qu'elle jetait une motte de terre sur son torse. Ce dernier se releva, écartant l'humus. Certains, dont nos deux gourmeteurs, s'enfuirent. D'autres hurlèrent de surprise. Personne n'eut le réflexe de forcer cette chose dans la terre, là où elle appartenait.

    Ce qu'on est con quand même.
      Ca f’sait un certain temps qu’j’avais pas bougé mon cul d’Dead End. J’saurais pas dire combien d’temps ça f’sait. Ni combien d’litres d’ailleurs.


      Bref, j’en avais marre et mal de c’te île. Picoler, c’est bien, la gueule de bois presque constante, c’est d’la merde. Alors j’picolais pour pas l’avoir. Jusqu’à c’que ça m’fasse chier d’rien faire. C’est à c’moment là qu’j’me souviens plus trop d’ce que j’avais fait.


      Tout c’dont j’me souviens, c’est qu’j’suis monté à bord d’un rafiot d’une bande de branques en mal de sensations fortes qui partaient pour l’île maléfique. J’veux dire, c’est un choix qu’j’ai fait. J’suis pas monté sur un bateau d’marine ou d’pirates tous aussi balèzes les uns qu’les autres. J’suis sur Grand Line, et j’ai démarré sur les chapeaux d’roue, j’ai pas eu l’temps d’me faire un nom et d’me ramasser trop pains dans la tronche pour l’ouvrir à tout bout d’champ d’vant tout l’monde. Et assumer par la suite hein.


      C’que j’veux dire, c’est qu’si j’étais pas désiré à bord, j’pouvais m’permettre d’les dézinguer à l’aise. D’ailleurs, caché dans un d’leur tonneau en mode baies, j’ai mes vieux démons qui sont r’montés. J’voulais les enfermer sur leur propre rafiot et les vendre sur l’marché noir. Mais mon amour pour les Saigneurs, nobles corsaires, m’en a empêché. Ca m’fait chier d’le dire, mais pour une fois, j’ai fait une chose bien.


      Mais j’m’égare. Même si j’suis pas encore sorti d’leur navire. On est arrivé à bon port, j’les laisse prendre d’l’avance à ces jeunes fifous. Mon gars, la fête tous les jours j’l’ai assez faite. Maint’nant vous m’paraissez ringards. J’sais qu’leurs zombies, c’est d’l’attrape-couillon. C’pas ça qui m’f’rait peur.


      ‘Fin bref, j’sors et j’respire à nouveau l’air libre. Pas qu’j’étais prisonnier mais confiné dans un tonneau, c’pas mon truc, surtout quand c’est moi qui y suis, sinon, c’est un très bon châtiment. L’port est basique si c’n’est la pub qu’y a partout pour leur séjour touristique. Bon, j’avoue, y’en a une qui attire mon attention. C’te île là, on m’en a d’jà parlé ... J’sais pas d’où mais j’la connais.

      J’avance un peu et j’tombe sur l’village. J’sais pas c’qu’il y a mais il semblerait qu’il y ait d’l’agitation. J’vais m’inscruter façon touriste ...
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9150-sifflement-tiens-ma-fiche-
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach
      Jouer la comédie, piéger autrui dans des entourloupes et compagnie, c'était pas le département de Walters. C'était, mais là, sans savoir pourquoi, il prenait son pied. La tronche des gens face à sa résurrection inattendue fut pour lui un pur bonheur. Le genre de terreur qui ne peut pas s'infliger juste en faisant couler le sang ou briser des os. Cette terreur là, c'est celle qu'on ressent face ineffable. Celle qu'on ne comprend pas, et pour laquelle il nous faut une séance de thérapie de groupe avec un mec chauve dans une robe noire, boule à zéro en option.

      Un médecin ne dirait surement pas la même chose. Pour lui, la vie et la mort, c'est du commun de tous les jours. Pour l'accepter faut apprendre à en rire, autant de l'une que de l'autre. Mais peu d'entre eux ont eu l'occasion de pronostiquer un retour de l'au delà. Un seul marche encore, et il rit comme un hyène.

      Du fond de sa fosse, pas sa première d'ailleurs, Walters Scott tire vers lui le fossoyeur amateur. Il l'étouffe, lui proférant de se calmer, que tout ira bien. Après l'avoir exécuté, il lui laisse sa place et prend sa pelle. Après tout, c'est son outil de prédilection.

      "Chers... gens..."

      Autre rayon inconnu, les discours enjolivés et tout. S'il n'y a pas d'insulte ou de coups de pied à donner, c'est pas à lui qu'il faut s'adresser. Mais c'est un futé le Walt'. Il a toujours appris sur le tas, il n'avait qu'à faire comme il pouvait. Se faire passer pour le messager de La Mort ne devait pas être si difficile après tout...

      "Ehm... Belle journée massacre... Non? Pas envie?"

      Gentiment, les visage terrifiés se détordaient. Certains se penchèrent sur le côté, signe évident d'incompréhension. De toute évidence, on ne leur avait pas servi ce à quoi ils s'attendaient. En tout cas, ce n'était pas une animation de la compagnie, leurs acteurs étaient bien plus convainquant...

      "Monsieur, vous venez de vous rendre coupable du meurtre d'un membre attitré du syndicat des fossoyeur, je crains de ne pas pouvoir vous laisser vous en aller librement. Surtout au vu de l'état où vous vous trouvez..."

      Franz Rupert, également appelé Savage, impeccable dans son costume neuf, faisait allusion au corps presque nu, couvert de blessures, se tenant devant lui. Selon son expertise, ce devait être un cadavre. En dehors de nombreuses cicatrices, celle à la base de son cou indiquait que celle-ci avait du être coupée. Préférant ne pas se poser plus de questions à ce sujet, il préféra résoudre le problème avec une solution très terre à terre.
      Mais l'expérience à maintes fois prouvé que traverser le corps de Walters Scott avec de l'acier n'était pour lui rien d'autre qu'une petite nuisance, même dans son dos.

      "Deux minutes, je parle aux gens. Donc, je disais..."

      Et la tête vola. Franz Rupert n'était pas un homme que l'on agaçait impunément. Les épaules du macchabée révélèrent un soupir avant de se retourner. Un moignon passa devant le nez du chasseur de primes. La base du cou se tordit et sembla considérer un instant la section de bras manquante. Un peu plus loin, les spectateurs purent entendre sa réaction:

      "Ah ouais, y'avait ça aussi."

      Ensuite, le cadavre fit un vol plané de plusieurs mètres et manqua de percuter certains villageois. Il se releva sans peine et considéra un instant la suite des événements. Il évita un second coup de poing grâce à une désagréable sensation entre ses côtes. Il tenait toujours la pelle de sa main valide et s'en servait pour dévier les assauts de son opposant, jusqu'à ce que celui-ci se décide à saisir son bras afin de le désarmer.

      "Perdu coco."

      -Spiritus Tactus - Poena Gula-


      Walters commençait de se sentir à l'aise avec les pouvoirs qu'il s'était découvert. Il arrivait désormais à choisir lequel utiliser en fonction de son effet et ne tentait pas simplement sa chance à la loterie. Dans ce cas, ce fut dommage, car s'il espérait déstabiliser son adversaire grâce à une gastro foudroyante, sa cible se contenta d'éjecter un grondement malodorant, mais ne fut pas assez gêné pour ne pas voir la pelle qui manqua de fendre son crâne.

      Prenant quelque peu ses distances, Franz Rupert focalisa sa concentration. Il espérait ne pas avoir souillé ses vêtements neufs, ça aurait été un comble. Il soupçonna son adversaire d'user de pouvoirs de fruits du démon, mais ne parvint pas à identifier de quel type il s'agissait. Il décida cependant de ne pas prendre de risque. Les opposant se tournèrent un instant autours, comme deux loups attendant que l'autre ne se décide, et pendant que que le mort-vivant récupérait son crâne traînant au sol, les poings de Savage se recouvrirent d'une pellicule noire.
        J'avais bien fait d'm'approcher. L'spectacle m'donnait des frissons et ma joie débordait. Comme un gamin avec un nouveau jouet.

        Du coup, j'me suis fondu dans la masse, j'crois qu'j'suis l'seul avec l'sourire au lèvre. I'm'plait c'gars. Les autres mecs s'sont mis à lui tourner autour, comme des sales charognards, comme ces putains d'loup trop lâches pour attaquer d'front et solo. Mais j'suis une hyène ma gueule !

        Comme j'vois qu'il commence à être désavantagé par l'nombre, j'me dis qu'j'pourrais p't être lui v'nir en aide. C'est pas comme si mon coeur et mon sang s'enflammaient pas par l'excitation et l'appel d'la douleur. Pis j'attends qu'ça d'avoir la possibilité d'y aller. Alors quand j'vois qu'ils s'mettent à deux pour l'désarmer, j'me dis qu'c'est l'bon moment.


        Red Hyena

        Hahaha ! Mon torse et mes bras doublent de volume et j'me jette dans l'arène comme un gladiateur prêt à buter du lion. Ouais, j'en fais mon p'tit déj' tous les jours d'ces saloperies !
        J'vois bien mon allié est surpris mais qu'il garde le d'ssus. Faut pas qu'il baisse son attention pour éviter d'finir avec un coup d'pelle dans la tronche et j'en passe et des meilleures.

        Pas d'bol, l'mec qui la désarmé passe juste sous mon nez dans leur ronde débile. J'lui choppe le poignet et j'lui susurre douc'ment mais tellement sadiqu'ment :

        - Attention, ça va faire mal ...


        Il s'retourne, me r'garde avec un air con, j'le r'pousse pour qui m'r'fasse dos. Juste après un d'ses collègues, sur'ment celui qui l'a aidé à désarmé l'mort-vivant, m'déboule dessus, pelle en main. Ni une ni deux, j'fais levier avec son outil : directement dans les valseuses et il dégage d'un r'vers d'la main, et d'la gauche, ma seule main libre. Bon, à not' gusse.

        J'lui fais une clé d'bras, c'qui donne un p'tit effet bien joli avec sa pelle qu'j'évite de justesse.

        - T'es prêt ?

        Tout en lui maint'nant l'poignet plaqué dans son dos, j'lui pousse le coude dans l'aut' direction. Et là, sons et lumières ! Ca délivre un gros et long "crac", un bon gros cri des familles et une belle gerbe de sang. J'prends sa pelle, elle lui servira plus, j'leur fourre un coup d'pied au cul et l'machin s'écroule au sol. J'jette un rapide coup d'oeil à mon allié d'circonstance, il a l'air d'se débrouiller.

        Mais v'là pas qu'l'autre revient.

        - T'es cinglé toi, hein ? Hmm ? Tu veux comme ton p'tit copain ?


        J'claque de la langue, il fond sur moi. Il va pour m'foutre un coup d'pelle mais il s'arrête mais m'donne un coup du tranchant d'sa main à la gorge pour m'couper vite fait la respiration pour m'surprendre et attaquer. Ca marche alors il enchaine avec un coup d'pelle dans l'dos, c'qui m'fait pas du bien. J'commence à m'mettre en position pour lui enfourner un pointu d'pelle dans l'bide mais il l'esquive et va pour r'commencer son coup digne de tous les bons ninja mais ça prend pas. Du coup j'ai juste à baisser un peu la tête et j'lui mords la main d'toutes mes forces. J'sens l'cartilage qui commence à s'écarter, à s'aplatir pis enfin j'sens les sens s'fissurer légèr'ment. Il s'met à hurler, j'le calme d'un coup d'pelle en pleine tronche : fais dodo !

        Comme l'mort-vivant s'démène avec les aut's gars sans trop comprendre c'qu'il s'passe, j'peux m'concentrer sur ma cible. J'sors ma crète, mon os de mouton fétiche et j'commence à affuter l'bout d'l'arme qu'j'ai pas l'habitude d'manier.

        - Tu voulais comme ton p'tit copain, j'suis obligé de t'le faire.

        J'continue à affuter ma pelle tranquill'ment, bien attentionné même si son r'gard apeuré m'f'rait surement plaisir à voir.

        - Mais comme t'as d'jà pris des coups, j'vais t'épargner l'épaule.

        J'finis. Tout aussi serein. J'parie qu'en fait, il s'est d'jà fait d'ssus.

        - Du coup, j'arrête au coude.

        Il essaie d'ramper en arrière mais j'lui fourre ma Crète dans l'mollet et il s'met à brailler. J'crois même qu'il m'supplie mais j'aime pas les pleurnich'ries alors j'les écoute pas. Ca l'arrête net donc j'me rapproche de lui et d'son coude, bras tendu. J'vise à peu près l'milieu du bras et l'enfonce de toutes mes forces, c'qui entame bien la peau et sa voix à force de beugler d'douleur. Pas encore les os ? Bon ...
        Deuxième tentative : au moment d'retirer la pelle, elle m'offre un peu plus d'résistance, j'dois être dans l'bon. Du coup j'la r'tire pas, j'continue.
        Comme si j'allais bêcher, j'pose mon pied sur le haut d'la pelle et j'appuie d'toutes mes forces. La victime crie aussi d'toutes ses forces mais elle devrait les garder pour s'en r'mettre.
        J'atteins toujours pas la terre. Alors j'mets les deux pieds et j'essaie d'sauter d'ssus sans m'casser la tronche. J'fais des p'tits bonds et enfin j'rencontre plus aucune résistance : j'ai fais mon boulot. L'manchot a cramé sa voix à beugler comme un veau sans sa mère. Du coup il a fermé sa grande bouche et c'est pas plus mal.

        J'ramasse son avant bras, j'le gifle avec pour rigoler un coup et j'lui rends.

        - Tiens, cadeau, un souv'nir d'la maison.

        Fini d'rire, si j'ai fait ça, c'est quand même pour aider l'auteur de c'foutoir. J'récupère ma Crète d'la jambe d'l'autre estropié et j'me colle dos à dos avec le mort vivant. J'lui tends la pelle que j'ai récupéré.

        - Toute chaude. J'crois qu'elle t'appartient. M'en veux pas, on f'ra les présentations plus tard.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t9150-sifflement-tiens-ma-fiche-
        • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach
        Au niveau du manque de percutage dans le domaine de ce qu'il se passe, là, de manière générale, ça tape haut. Déjà pour les quelques Saigneurs dans le coin qui voient leur grand et fort bosco se faire laminer par le type en face. Aussi pour Walters lui-même, qui voit plus d'étoiles qu'il n'y en a vraiment dans la voie lactée. Mais surtout pour l'étranger qui débarque pour dézinguer les péons du corsaire Calhugan, qui voulaient juste relever leur patron.

        Parce que ouais, quand on est un pêcheur et qu'on voit des gros bras se foutre sur la tronche, on s'en mêle pas. On fait des paris, pas pareil.

        "Alors écoutes bien, mon p'tit con..."


        Et le poids plume se fait dégager. Un coup de pelle, c'est pas un coup de masse, mais même avec une seule main c'est assez efficace. Déjà que les deux victimes allaient se prendre une dérouillée pour se mêler d'un combat qui ne les regarde pas, l'étranger qui vient se charger du redressement comportemental, et un peu trop zélé au passage, va forcément se prendre sa propre dérouillée.

        "SI J'AVAIS BESOIN D'UNE TAFIOLE DE DOUZE POUR ME TRAINER DANS LES PATTES, J'AURAIS ADOPTÉ UN POULPE, CONNARD !"

        Mais mine de rien, pouvoir sentir ce qui vient, c'est assez utile. Car une opportunité comme celle-ci, Franz Rupert allait en profiter. Fonçant sur sa cible, la dague au clair, tachée du sang épais et noir du revenu, il vise les membres. Il a bien compris que c'était inutile de vouloir le tuer, alors il se contenterait de le mettre hors service. La lame est bloquée par le métal de la pelle, le manche se balance et vise le parties les plus sensibles. Savage pare d'une jambe, et Walters profite de l'équilibre précaire pour le charger de son épaule. Les adversaires roulent au sol dans un entremêlement confus.

        Du milieu de la foule, une petite silhouette se détache. Elle court vers les deux hommes qui se sont maintenant immobilisés, armée d'une énorme aiguille. Son visage, caché par un demi masque de crâne, se tord de rage. Un bras l'arrête, la désarme, avec délicatesse. Venu de nulle part, un homme, grand, élégant, vêtu d'une redingote verte usée par de nombreux voyage, la regarde droit dans les yeux. Aussi étrange que cela puisse paraitre, la petite fille se calme.

        "Toi, si tu fais pas gaffe à ton derche, j't'assures que tu va le retrouver dans ton assiette avant pas longtemps."

        La tête traînant dans la boue, le corps bloqué par Rupert, quelques os brisés et la hanche démise, Walters Scott n'en démord pas. Il se relèvera, encore, toujours.

        "Ne vous en faites pas, je ne lui ferai rien."

        La voix est stable, posée, même pas arrogante. La longue figure se redresse et laisse partir Amy vers son père adoptif. Il la suit tranquillement. Tout autours, les habitants du village ne comprenne rien à ce qui est en train de se passer.

        "Je me présente, Barry Lampion. Fossoyeur."
          "Et c'est censé m'émoustiller ?"

          Le grand garçon, avec son grand manteau et sa grande allure a un semblant de sourire qui lui nait. Dans d'autres circonstances il aurait pu passer pour un mélancolique, mais là, ça colle pas vraiment. On peut donc le classer dans l'amusement mineur du type qui réserve bien des surprises à l'homme en face de lui. Ou plutôt à ses pieds, en l’occurrence...

          "Pas vraiment, mais j'en serrais flatté, je dois dire. En fait, je fait partie du syndicat des fossoyeurs, dont l'attention a été attirée par vos... agissements quelques peu inhabituels."

          "Là, tu vois, y'a t'as bouche qui fait des trucs, j'crois que c'est des sons, mais j'arrive pas être sûr... J'ai un peu l'impression que c'est d'la chiasse qui en sort. C'doit surement êt' à cause de ta tête de cul..."

          Le sourire s'étend. Le caractère bien trempé de Walters doit plaire. En tout cas, c'est une surprise qui semble agréable pour Lampion. Un type comme lui, ça fait des vagues. Il ne plaira pas à tout le monde, mais bon, c'est jamais vraiment le cas en même temps.

          "Monsieur Scott, j'ai une proposition à vous faire."

          "De quoi cette fois ?"

          Et c'est la douce réalisation de voir que cet être n'est pas aussi con qu'il en à l'air. Des mots, beaucoup, qui tentent de faire autant mal que l'acier de sa masse, mais qui au fond bien vide. Dans les yeux du pirate scintille la surprise, pas l'incompréhension. Quel doux sentiment pour Barry Lampion.

          "Je vous expliquerai tout, mais pas ici. Si vous voulez bien repartir avec moi..."

          "Eh ! J'suis pas v'nu seul t'sais !"

          "Bien sûr, mais vous savez, vos amis sont actuellement en train de mettre les voiles. Ils ont fait ce qu'ils font de mieux et s'en sont allé. Comme à leur habitude..."

          "Aha..."

          "Oui, et je pense que sans la protection que vous offre le titre de Jack Calhugan, vous risquez fort d'être... Comment ça, juste Aha ?"

          C'était à son tour d'être surpris. Le pirate avait finalement cessé de se débattre. Il semblait maintenant absorbé par l'absence de quelque chose, ou quelqu'un...

          "Ouais ben voilà quoi, is sont marrants, mais j'vais pas non plus m'essouffler pour leur courir après. Du coup, tu m'proposes de jouer l'taxi un bout ?"

          "Eh bien, je suppose..."

          "Sympa. Bon, Amy, ils sont où tes frangins ? Et toi, là, s'tu pouvais m'lâcher on pourrait penser à bouger. C'est pas pour dire, mais t'es un peu lourd quand même..."

          "Eh bien.. c'est à dire que..."

          "C'est bon, Savage. Tu peux le laisser."

          Ce n'est pas dans les habitudes d'un chasseur de prime de laisser s'échapper ainsi sa proie. Lorsque Lampion avait décidé de se lancer sur les traces de Walters Scott, Franz Rupert s'était réjoui: traquer un pirate à nouveau, cela promettait plus d'action que les habituelles séances d'intimidation auxquelles il s'était habitué. Et là, on lui demandait de le laisser partir, qu'est-ce qu'il fallait en penser ? Visiblement réticent à la demande de son patron, Savage relâcha son emprise sur Walters. Lampion était un homme plein de surprises et d'astuces, et il était vrai que ce serait plus simple s'embarquer leur cible si cette dernière se laissait faire.
            C'est qui cet abruti ? Je lui viens en aide et il m'envoie péter putain ! Bon, je vois bien qu'il faut pas le faire chier. J'avoue que je préfère pas me frotter à lui. Alors je me contente juste de le regarder droit dans les yeux et de cracher par terre. Je veux dire, il est pas con au point de vouloir s'en prendre à moi alors qu'il a plein de gars avec qui s'amuser au risque de devenir leur jouet.

            Les gens, c'est pareil. Rien à péter de moi. Enfin, si, ils m'ont bien regardé quelques secondes quand je me suis fait remballé mais vu que le spectacle continue, ils ont pas de raison de déserter la scène et de savoir où je vais. Parce que moi non plus je sais pas où je vais de toute façon. Et même s'ils devaient me regarder, je les emmerde. Un peu de provoc' et ça baisse les yeux. Mais comme je viens de le dire, ils avaient un spectacle bien plus intéressant devant eux. Je me demande même s'ils ont pas peur de bouger de risque de se faire déglinguer par le mort-vivant. Moi, j'en ai rien à foutre.

            Alors je m'éloigne. Pas en direction du port, je sais d'où je viens et j'ai pas envie de repartir. Cette putain d'île m'intéresse, y'a surement moyen de s'amuser. Alors où que j'aille, je trouverais certainement un gus pour me divertir.

            Franchement, ces vieilles ruines retapées et recouvertes de végétation, c'est pas sans me rappeler quelque chose. Mais quoi ...

            Alors je continue d'avancer et j'arrive sur une espèce de place, un attrape-couillon pour touriste, où les plus pigeons d'entre eux se font plumer par des souvenirs qui coutent la peau du cul. Quelques bédouins émerveillés, je retrouve aussi mes chauffeurs préférés en quête de frissons. Si j'ai bien entendu, ils se sont payés un forfait pour se faire peur. Pour moins cher j'aurais pu leur faire peur. J'en attache un au mât, un à la proue, j'en éventre un sans le tuer et je force ses autres potes à regarder. Mais c'était un coup à finir à la baille ou à naviguer seul. Dans mon trou à rat j'étais mieux en fait.

            Bref, j'avance un peu sur cette place remplie d'étals, un mec vient m'aborder. Il est sapé dans le même costume que plein d'autres, j'en déduis qu'il fait parti d'une organisation. L'organisation doit détenir cette île, parce que je vois aucun Marine dans les alentours. C'est pas pour me déplaire mais j'imagine qu'ils doivent être balèzes pour s'imposer sur l'île entière comme ça.

            -Bonjour monsieur, vous voulez un forfait ADI ?
            -Nan, je fais que regarder.

            Il s'est reculé poliment devant mon ton froid. Même si je parie que mon allure lui laissait deviner que j'allais lui répondre comme ça, je vois bien qu'il se méfie de moi. Comme tous ceux qui sont déguisés comme lui. Je les regarde tous un par un, ils me regardent presque tous, et je peux pas m'empêcher d'avoir un rictus. La provoc', c'est mon truc, ça me fait bander quand ça marche. De toute façon, un punk ça laisse jamais indifférent. Tout le monde me remarque, et ça me plait. Encore plus si je leur inspire la crainte. M'enfin, c'est cool aussi quand je vois des petites frappes qui me regardent comme un héros.

            Mais c'est pas le cas. Alors je continue d'avancer. Et là, quand je vois le stand devant moi, tout devient clair. Cette île, c'est celle de la légende que me racontait ma mère ! C'est l'île de l'épée légendaire ! Je suis sur l'île maléfique ! Je touche à mon but putain ! Je suis sur que l'épée existe vraiment !

            Sauf que. Bah ouais, sauf que je déchante. Pour plusieurs raisons. Je vois plein de mecs, je parie qu'ils sont aussi là pour ça. Et je parie que l'organisation se fait du blé sur cette légende ! Et je me donne raison quand je vois le gus avec plein de répliques pourries tout juste bonnes à amuser les gamins. Putain ! Et si c'était l'organisation qui détenait la vraie arme ? Pas moyen, faut que je cause au mec qui tient l'étal.

            -Oh, dis moi mon brave, la merde que tu sors en lots de douze là, la vraie, elle existe ... en vrai ? Je te préviens, pas de chichi, je suis pas un pigeon.
            • https://www.onepiece-requiem.net/t9150-sifflement-tiens-ma-fiche-
            • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach