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Au pied d'une décennie


A l’angle d’une rue marchande où chaque jour des milliers de vies passaient, je m’étais assis sur un étrange bloc de pierre mouillé, qui contrastait avec l’humeur de la foule, bruyante et chaleureuse. Même au milieu de ces tonnes d’histoires, je me sentais quelque peu seul avec pour unique compagnie une âme exténuée et boursouflée qui me suppliait de la laisser sortir. J’étais un jeune homme vieux de mille ans avec mes cheveux gras et crasseux, une coupe de révolutionnaire qui signifiait à elle seule une rébellion contre toutes et tous, mes mains moites soldatesques s’étant trop de fois vêtues de cette robe d’épines qui me sert encore d’arme jusqu’à aujourd’hui. J’avais aussi la posture d’un guerrier las du combat qu’il menait contre son esprit, et pour se consoler, avait dans son fardeau adoré une bouteille du bourbon du Général.

Je pensais être un homme à part, comme cloué dans ce décor pourtant plein de vie, comme cloué dans ce monde auquel je voue un dégoût sans fin, comme cloué dans l’univers. Car, je me trouvais dans un lieu qui ne signifiait rien pour moi, et aujourd’hui encore ce n’est qu’un simple souvenir de ces nombreux témoignant de mon incapacité à être quelqu’un.

Car je n’étais qu’un regard et que des yeux, même pas des mains car une main signifie l’aide et je n’étais même pas capable de m’aider moi-même. Non, je n’étais que ces deux globes terrifiants qui vous jugeaient et vous foudroyaient si vous, vous osiez me juger. J’étais ces jambes qui dansaient, poussées par le bloc de pierre jusque dans l’air pour une seconde, entrainées par cette frénésie à regarder les autres qui incarnaient le monde, cette organisation secrète et anonyme où j’étais persuadé de ne pouvoir jamais entrer. Un mouvement qui se répétait encore et encore jusqu’à ce que la nuit se fasse mais à mon grand désespoir il ne faisait jamais nuit, et j’étais toujours éclairé, aveuglé, assassiné par le soleil comme si une force Divine me voulait du mal. Mais ce n’était qu’un mirage car des choses comme ça n’existent pas, mais la question alors est, Pourquoi ?

A cette époque, je lisais les mots sur papier de Hank du CAS, et c’était seulement dans ces moments là que j’autorisais mon âme mourante à sortir, pour pousser un grand soupir, non, pour enfin respirer en me disant que je n’étais pas un être à part. Et qu’il y avait des gens comme lui, encore plus compréhensible, pas in-, oui, compréhensible. Encore moins vivant en l’étant encore plus. Et il disait que les meilleurs mourraient souvent de leur propre main pour se libérer et ceux qui restaient ne comprenaient jamais vraiment pourquoi on voudrait se libérer d’eux. Et ce qui était marrant, c’est que je ne me reconnaissais dans aucun de ces portraits et parfois je voulais pleurer ou crier ou souvent foutre des coups dans quelque chose d’autre que ce qui n’a ni de masse ni de poids. Car j’étais persuadé que même ce bloc de pierre mouillé vivait plus que moi.

Alors, peu de temps après, j’ai pris une aiguille trouvée dans un lieu quelconque et, tard le soir, je faisais courir les brèches sur les murs pour former des vers, des mots, des lettres. Et je me souviens avoir écrit que j’étais pour tous le coupable parfait, pas qu’on ne m’en voulait qu’à moi, mais c’était comme si j’avais la gaule, la gueule de bois et pas d’avocat.
Ensuite, j’ai commencé à écrire plus, moins sur les murs car on a fini par m’attraper, mais ensuite, sur des bouts de papiers que je jetais à l’eau ou dans la rue, il n’y a pas grande différence, les deux ont des courants, les deux ont des flots.

Je disais qu’il ne fallait
Pas s’enfuir,
Que suer devrait
Suffire
Ou faire semblant.

Je disais morts
Aux gens
Ou pendaisons, en restant
Elégant.

Et je me clamais artiste, car maintenant tout est art disent-ils, surtout l’insurrection, mais un artiste est-il censé se sentir vide ?

C’était presque mon cas,
Car il y avait un mal
Qui me rongeait, qui mangeait,
Le peu qu’il me restait.

J’ai alors vomis ces lettres interdites qui touchent l’humanité et qu’on ne réclame pas à l’artiste.

Et ma célébrité urbaine
Fut de courte durée
Car on m’a banni l’entrée
Aux Cercles, même l’ébène.

Ce bloc de pierre, avec le temps, s’était creusé la forme du fessier de ceux qui s’asseyaient là. Et ces gens me parlaient d’une voix lointaine, et ils me disaient que mon merveilleux support n’était qu’une représentation de ce que j’étais pour moi-même et pour les autres et que peu importe le temps que je passerai assis là, jamais il ne se réchauffera.

J’étais vraiment comme ça, qu’un support pour la folie, la merde et la crasse que laissaient le monde et sa vie, et ses mouvements et ses habitants, et ses chiens et sa mauvaise herbe. Sauf qu’ils ont l’air heureux, eux. Et mon dos me fait mal. Car je porte un poids que je ne peux qu’assumer seul et même si je voudrais que l’on m’aide, je ne peux pas. Je ne peux pas… car je ne suis qu’un putain de bloc de pierre.

Mouillé.

Je regardais le ciel, parfois, et c’est horrible ce que je vais dire, mais ça me faisait du bien de pouvoir ne plus croire en rien, même si on compte soi dedans, en quelque sorte. Mais c’était seulement quand je levais la tête. Les étoiles sont des choses que l’on n’attrapera jamais. Alors que, quand je baissais le nez, il y avait tellement d’objets à portée de main que j’entrais dans une terrible angoisse, et je me demandais encore une fois, Pourquoi ?

Alors j’ai eu peur de rêver. N’est-il pas préférable de faire des cauchemars en sachant que l’on va se réveiller plutôt que d’imaginer une fausse vie joyeuse ? Pêcher, se balader dans le monde, respirer, faire partie de la foule et ne pas être qu’un spectateur qui applaudit ou s’insurge, ou lance des projectiles… Je préfère me faire tuer par l’imaginaire et revivre, que de vivre pour me faire tuer par la réalité.


Dernière édition par Kiril Jeliev le Mar 1 Avr 2014 - 14:05, édité 1 fois




    DRING DRING




      Maman me disait, « Il y a tant à faire, et toi tu ne fais rien. Tu luttes tous les jours contre les petits vides du quotidien que les hommes laissent, pensant que ce sont tes amis. »
      Alors, je répondais à Maman, « C’est vrai, mais c’est quelque chose, de se parler à soi-même et au ciel. »
      « Dieu ? »
      « Non, au ciel. »
      Puis elle partait, me montrant son dos et ses cheveux de jais se balançant au rythme de ses pas sur son chemin. Comme toujours, sans rien dire. Enfance sans grands malheurs, et ça me chagrine.

      Car les affreux évènements donnent les meilleurs rêves et de rêves, je n’en ai pas eu. De fantastiques, j’entends. Sinon je ne serai pas là à écrire en bon français, à mettre la Majuscule et le point. Je serai libre de ces codes et règles, ces toutes petites choses qu’on dit normales car habituelles sans se rendre compte qu’elles nous soumettent à la volonté de ceux qui se pensent plus grands. eTsi Je Pou,vA,is jéCriRAI,s cOm,mE çA

      Et je regarderai le haut en bas.
        On sonnait mais je m’estimais occupé, seul dans un bureau à écrire des choses comme ça, peut-être pensais-je, que je les enverrais à Lana, ou à Maman. Ou peut-être que je ne les enverrais pas. J’étais dans une pièce froide, si commune, du parquet, des murs en bois, les meubles aussi. C’étaient ces choses qu’ils avaient quand leurs poches étaient remplies. Ça me donnait soudainement envie de brûler un billet de 500 berrys comme Serge l’avait fait, et de refuser de donner aux pauvres parce que je pensais que dormir sur un tas de terre était plus confortable. Cette pièce me fichait la trouille, alors je me décidais à répondre.

        Dieu Varan, c’est ?

        Jean-Pierre Onsentap ! Qu’est-ce que tu fous bordel, ça va bientôt commencer !

        C’est ainsi que tu parles à un Dieu, toi ? Varan qui plus est, et le Varan, tu vois, il peut t’envoyer voir ses ancêtres.

        Oui, bon. Ça va commencer ! Alors on m’a dit de te dire, et on m’a dit que tu ne répondrais pas de suite, et on m’a dit que tu me menacerais de mort alors on m’a dit de donner un faux nom.

        J’ai raccroché. En à peine trente secondes, j’avais gagné une excuse pour sortir de cette prison brune qui me torturait les synapses et un billet pour un spectacle réalisé par les Saigneurs. Pour ne rien rater, j’allais me mettre au pied d’une décennie, et me dire qu’en dix ans, je n’aurais jamais rien vu de si beau.

        Alors je suis sorti.

          On passera les descriptions du vent, du soleil qui se cache ou de la pluie qui tombotte des toits aux porches des maisons pour arriver sur ma crinière de chien dérangé, mais on se concentrera sur la population qui se presse de trouver un abri-chez eux ou ailleurs-, et on se concentrera encore plus sur ceux qui ne bougent pas, ignorant les gouttes des cieux qui humidifient leurs visages sévères. Et on en déduira que ces gens sont « dans le coup ».

          Et cela se confirma par les petits signes de tête qu’ils m’adressent auxquels je ne réponds pas, puis des clins d’œil et à ceux-ci je viens foutre un poing. Car je ne suis pas un phoque. Et je reprends ma route.

          C’est agréable de marcher en même temps que l’eau, en pente, de contempler une île calme et habituelle quand on sait que dans les souterrains, tout va plus vite. Et si des passants pressés regardaient mon visage, ils ne seraient certainement pas rassurés par le sourire qui s’y dresse, comme un eunuque qui aurait récupéré sa chose.

          Le petit lézard qui m’avait récemment adopté et pas l’inverse, me suivait comme il pouvait le faire, en effet les gouttes faisaient la taille de sa gueule minuscule. J’entrepris de le fait voyager sur mon épaule, alors qu’il s’y précipitait aussi vite qu’un camé aux putes.

          Il me griffait, soudainement. Quoi ? me murmurai-je, et je sentis quelqu’un taper sur ma cuisse, un petit garçon au visage grave s’étant habillé du mieux qu’il pouvait pour paraître du côté urbain de l’île, mais sa peau mate et ses gribouillis sur sa peau eux, ne mentaient pas. Je me baissais pour me mettre à son niveau en le priant de lâcher mon vêtement.

          Ils ont recommencé… Et Papa a pris les armes. Je ne sais pas ce que ça veut dire… Mais tout le monde vous demande de l’aide.

          Comment est-ce que tu m’as reconnu ?

          Vous étiez le seul à marcher dans la pluie comme s’il faisait beau. Et Papi Mujo a dit que c’était la prophétie !

          Je ne savais pas comment le prendre, être dans une prophétie, pas de doute, c’était cool. Mais qu’on puisse m’identifier comme un cheveu dans un bol de soupe, bol de soupe d’un gamin haut de 8 ans en plus. Bon et bien.

          Quel est ce service ?

          Ils ont dit… Ils ont parlé de l’ADI. Mais Papi Mujo dit que c’est comme une guerre entre nous et les méchants ! Mais souvent des gens disparaissent…

          J’en avais entendu parler, l’activité qui rapportait le plus à la pétée du cul qui dirigeait cette agence de « tourisme. » Aider une personne en danger n’était pas le genre de la maison, mais j’avais une idée derrière la caboche. Quelque chose comme, « un retour à l’envoyeur. »

          Très bien petit. Je vais appeler le Dieu Varan, et il vous aidera, promis.

          Je crache.

          Mais pour que ça fonctionne, il faut que tu rentres chez toi le plus vite possible. Il sera déjà là.

          Je serai déjà là.


          Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 30 Mar 2014 - 17:22, édité 1 fois
            Figé dans le temps alors qu’au milieu de tant de déplacements, tant de mouvements. Combien de vies se sont frottées à moi ? Mais je n’arriverais jamais à entrer dans la sphère des gens qui font. J’étais le mec assis sur le bloc de pierre, ou j’étais le bloc de pierre, peu importe, j’étais comme un rocher dans l’océan. Me frottant au courant, ou étant submergé par les marées hautes, ou découvert par les marées basses. Figé dans le temps.

            Pourtant Maman me voyait chevalier, champion, quoi qu’est-ce, un homme respectable. Elle me disait que je ne connaissais rien des choses de la vie et que c’était là une grande qualité. Pauvre dame… Si elle savait que c’est toujours dans l’innocence que le mal véritable prend sa source, elle m’aurait confié à mon père. Et je serais devenu acerbe, aigri et un brin vicelard plus tôt mais au moins ces choses là n’auraient pas été caché au fond de moi à mon adolescence. Ou un peu plus tard.

            Différent, repensai-je, et ça recommençait à me ronger l’estomac. Et ça m’irritait, et ça me titillait mes choses de mon inconscient dans mon être. Et mes choses ne sont pas nombreuses, je les hais, elle aussi mais si je les perds un jour, vous me perdrez. Aussi. Incompréhensibles choses qui n’admettent aucune exégèse…

            Les temps passaient et bientôt il était tard, mais il ne faisait toujours pas nuit. Très clair, comme si comme dans mon enfance, je regardais le ciel brûlant. Sauf que je ne croyais plus en son amitié.

            Peut-être qu’un jour ça changera, qu’on viendra chauffer le bloc de pierre et que je n’écrirais pas que des suites de mots qui se ressemblent, et que je ferai des phrases qui ont du sens, auxquelles on veut donner un sens. Qu’on pense, Cet homme… Il a vécu.

            Peut-être. Mais il faudra m’en remettre au destin, donc au hasard. Et souvent le hasard s’entête à me faire croire qu’il ne connait pas mes désirs.

              J’étais déjà là. Et quelques gogoles criaient : Qu’on ramène le vin ! Et moi je pensais, avec mon ami Lézard, que je ne me délecterai pas de cette merde de vin, et que je ne voulais pas de cette liqueur qu’on avait foutue en bouillie avec les pieds de quelques esclaves dans mon gosier de pilier de bar, et que je ne voulais pas qu’on m’offre le travail de malheureux et que je m’en réjouisse. Mais au lieu de ça, j’ai dit :

              Ça ira.

              Papi Mujo, dans l’interstice de sa tente couleur morve grisâtre me regardait d’un œil louche et qui louchait, je le sentais grâce à l’instinct du prédateur. Papi Mujo était un vieux débile qui racontait beaucoup d’histoires débiles –comme lui- et que sa connerie se produise, ça lui faisait quand même sacrément bizarre. Je le sentais grâce à l’instinct du prédateur, encore une fois.

              Le village des sauvages étaient moins remplis que la dernière fois où j’y avais foutu pattes et queue. La faute à la surprise. Comme troupe, il ne nous restait que des enfants, adolescents, eunuques, jeunes frêles et adultes blessés. J’aurais du m’y attendre. Mais ils seront encore plus réceptifs aux paroles du Dieu Varan, mon nouvel ami que j’incarne moi-même.

              Le forfait ADI, pour que le lecteur le sache, était une visite complète de l’île avec en prime une partie de counter strike sur des petits indigènes qui trainent par-ci par-là. Ceux si finissaient morts, ou blessés ou attraper par un des tarés pour devenir esclaves. Quel dingue a-t-il bien pu instaurer un tel « jeu » ? Jack ? Ça aurait pu mais s’il le fait un jour il prendra certainement une troupe de gens cupides se sentant supérieurs, tiens, comme Mac Cornick ? Oui, c’est bien elle, cette espèce d’acarien géant avide de pouvoir. Elle sait s’y faire pour grimper les échelons, tantôt dirigeant un énorme groupe d’abrutis d’une main de fer, tantôt se servant de sa bouche quand il s’agit de garder en bons amis les hauts de l’organigramme hiérarchique-monde.

              J’expliquais avec une voix de prophète maudit.

              J’ai analysé la situation. Analysé la map, et les autres détails dont on s’occupera avant de les anal-iser. Puisque ça à l’air si marrant de tirer sur du sauvage, l’inverse devrait être encore plus drôle ! En tout cas, c’est ce que les Dieux pensent… Là-haut.

              Ce que Walters penserait, ce que Jack penserait, ce que Micha penserait.

              Alors, comme ils ne s’attendent pas à ce que l’on soit si bien équipé, merci Dieu Gorille, quand ils s’apprêteront à commencer la chasse, ils vont se faire clouer par le plomb. C’est le risque de l’attraction, pour ça qu’elle coûte aussi cher.

              Toi.


              Oui Dieu Varan !?

              Est-ce que la borgne rousse fait les visites ?

              Euh… Non, jamais. En fait, on ne la voit jamais alors elle est considérée comme une légende… C'est l'autre type bizarre au nom d'anus qui l'a fait... Lui, il est pas du tout commode. Elle existe vraiment ?!

              Je ricanais. Et Yarost me sifflait que bientôt elle regrettera d’être née. Exact. Ne pouvant plus attendre tant l’excitation bouillonnait en moi, je la vomissais en ordonnant aux futurs victorieux de prendre les dernières armes fraîchement livrées de la ville volcanique. Le chaos part d’un point bien précis et il s’étend. Il va jusqu’à s’introduire dans les têtes de ceux qui ont accepté le mal. Moi, mon chaos je le propageais sur les autres. C’est la différence entre les petits méchants et les super méchants. C’est comme si Mojo Jojo affrontait le Joker.


              Dernière édition par Kiril Jeliev le Mar 1 Avr 2014 - 14:14, édité 3 fois

                Charles Tovski était un multimilliardaire qui avait fait fortune dans l’élevage de porcins de chasse. A l’envoi de son premier chèque, il avait subitement gagné le respect et la fierté de son père, choses qu’il avait cherchés à recevoir toute sa vie. Il a, bien évidement, coupé les ponts avec son pauvre paternel dont on comprend la motivation du geste.

                Et oui, Tovski avait eu une enfance difficile. A la cantine, la bande de Buddy la brute n’arrêtait pas de lui voler ses desserts mais le jeune Charly avait véritablement déclaré la guerre avec sa raison le jour où on osa lui prendre son flan. Oh qu’il rêvait de ce flan ! Mais Buddy la brute l’avait dévoré devant ses pauvres yeux d’enfants, avec ses joues affreusement enflées et ses dents gâtées. Il avait l’air d’un rat obèse. Son trésor dans la bouche d’un monstre ? Charly ne voulait pas y croire et pour la première fois de sa vie il avait dit non ! Non, non et non ! Et il s’était jeté sur le porc maléfique avant de se faire casser la bobine par tous les copains de Buddy.

                Ses parents avaient donc décidé de le mettre dans un internat privé pour jeunes handicapés moteurs. Et pendant que Charly perdait la raison pensant à son défunt flan, ils ne voyaient rien du danger que leur fils transportait ! En effet Tovski avait gravé l’image de Buddy en train de dévorer son trésor et au fil du temps l’avait changé en porc. D’où son idée de porcin de chasse !

                Son projet qu’il avait réalisé en dépensant quelques miettes de pain lui rapporta la somme des assurances vies de toute sa voie de Grand Line. Mais Charly était toujours un peu taré. Quand il entendit parler du forfait ADI sur l’île maléfique, qu’elle ne fut pas sa joie et s’y rendit à peine quelques heures plus tard.

                Ce qui nous renvoyait à cet instant précis. Charles était derrière Mac Manus qui supervisait la visite, comme toujours bien qu’on l’ait informé que quelque chose de pas net se tramait sur l’île, hier soir, un signal radar ou un truc comme ça… De toute façon, ça avait coupé et le ADI rapportait trop pour que Mac Cornick l'en dispense.

                Charles était tout de même émerveillé par la zone ! Idéal pour l’élevage de mes porcs pensait-il le sourire jusqu’aux oreilles. Les autres touristes n’étaient pas plus équilibré mentalement que notre petit Charly, mais ils avaient à peu près les mêmes revenus sur leur compte en banque alors pour une visite de pas plus de 4h, c’était tout bénef pour l’agence. Si les Saigneurs n’avaient pas été présent, du moins…

                Le visage du multimilliardaire devint grave, ses yeux qui avaient l’air de fixer quelque chose, en haut, ne  voulaient plus battre des cils. Bientôt les autres eurent la curiosité de regarder ce que notre éleveur fixait. Et alors que Mac Manus allaient donner les armes aux touristes, il fut devant un spectacle de victimes de Gorgo. Alors il leva la tête.

                C’était des corps accrochés aux arbres. Sauf qu’il n’appartenait pas aux indigènes et il comprit pourquoi il y avait si peu de ses collègues au repas de 12h…

                Tovski était sous le choc ! Cette île était magique. Les décors, somptueux, et les corps si réels !

                Absolument fabuleux ! qu’il s’exclamait, je vais voir cette Ellie Mac Cornick et la remercier en personne à la fin de notre escapade. Qu’en pensez-vous, vous autres ?

                Et détournant le regard de la scène d’horreur, ils retrouvèrent un à un leurs sourires d’enfant pour soutenir Charles. Mais Mac Manus lui savait que ça n’avait rien d’une mise en scène, il distinguait même son ami Hervé sur l’arbre le plus proche. Que faire ? Arrêter la visite et subir la colère de Cornick ? Oh non, tout mais pas ça… Elle est pire qu’une truie affamée quand elle est énervée. Elle boufferait des hommes. Mais, sans grande surprise et connaissant la piètre menace militaire qu’étaient les indigènes pour les avoir chassés, il accusa directement les Saigneurs des Mers. Il savait que ce n’était pas une bonne idée de les accueillir ici, et il savait que même Corsaire, Jack Calhugan resterait Sans Honneur.


                Dernière édition par Kiril Jeliev le Mar 1 Avr 2014 - 14:20, édité 1 fois

                  J’en vois un ! s’écriait Tovski.

                  Mac Manus se retourna subitement après avoir pris la décision de continuer la visite mais cela était rare que des sauvages trainent à ce niveau de la jungle puisqu’après tant d’ADI effectués, ils devaient savoir que dans une zone si dénudé, on les verrait à coups sûrs. L’ex chasseur avait vraiment un mauvais pressentiment, qu’il éjecta de sa tête en se disant qu’il devait être parano et que la venue des Saigneurs l’angoissait vraiment. N’oublions pas que ce ne sont que des sauvages, des gens sans culture et bêtes.

                  Tovski pensait exactement la même chose des autochtones que Mac Manus alors sans attendre son signal car bien trop pressé, hé, c’est pas cette espèce de Tarzan habillé qui paie sa vie, il tira. Ce qui enclencha le signal pour tous les autres touristes qui répétèrent la même action que leur voisin. Mac Manus était en face d’un groupe un peu plus singulier, était-il encore choqué –Hervé était mort rappelons-le- qu’il avait perdu son caractère autoritaire ? Non, il fallait se reprendre !

                  On ne tire pas dans cette zone là, et encore moins à plusieurs ! Après, c’est bien plus difficile de les pêcher.

                  Très bien mais en attendant, nous en avons abattu un. Pouvons-nous le récupérer ? J’ai une collection d’animaux empaillés à compléter.

                  Heu…

                  Mais c’est mon coup qui l’a abattu ! Alors il me revient de droit !

                  J’ai tiré en premier, moi ! J’ai incité les coups de feu !

                  Et bien, on organisera une vente aux enchères après les avoir récupérés. Heum, monsieur Makk…Makktanus ? Il faudra aller les chercher une fois la visite terminée.

                  Un groupe…quelque peu singulier se disait l’ex-chasseur. Il regardait le cadavre qui lui paraissait familier sans grande attention, peut-être aurait-il du.

                  Yarost, lui, qui avait réussi à s’approcher près des touristes était indigné par ce que les humains étaient capables de se faire entre eux. Lui, foi de lézard, il ne se disputait avec un frère que s’il pissait dans son territoire ! Mais jamais il n’essaierait de le tuer pour ça… Son nouveau maître était-il comme ça ? Il ne pensait pas, le Komodo à la crête était quelqu’un d’étrange mais jamais il ne tirerait simplement parce qu’il en avait envie.


                  Dernière édition par Kiril Jeliev le Mar 1 Avr 2014 - 14:24, édité 1 fois


                    J’avais envie de tirer sur ces petits bâtards de bobos millionnaires.

                    Hervé l’appât déjà mort était criblé de balles. J’avais ordonné à un de mes nouveaux soldats de l’enterrer et désormais, j’évaluais la situation. Nous étions en face d’un groupe de tarés qui tireraient sur tout ce qui sera dans la jungle à gauche ou à droite, et torse nu. Mac Manus leur avait donné des fusils d’assaut, avec ce que cette activité rapportait, je doutais que ce soit des petites carabines de bleus. Nous, bien que nos armes soient très biens, nous ne disposions malheureusement pas de lunettes ni de capteurs cardiaques, des choses ultrasophistiquées réservés à, je me répète, ces petits bâtards de bobos millionnaires.

                    Ce n’était pas grave me disais-je. J’étais plus méchant et quand même, un Saigneur des Dieux des Mers.

                    Je vais y aller en premier. De toute façon, il ne faut pas tuer Mac Manus. Alors visez bien les autres. Et puis je veux m’occuper de lui personnellement. Comme je suis un Dragon de Komodo géant, je suppose que je vais mobiliser leur effroi 1 seconde avant que leur temps de réaction leur dicte de me tirer dessus. Pendant cette seconde, vous tirerez. Une fois ça fait, ce sera la fin du forfait ADI. Pour toujours. Et vous rentrerez chez vous. Tout ce que je dis est à faire. Si vous ne rentrez pas, les Dieux vont venir vous hanter…

                    Je semblais moins crédible sur la fin mais c’est difficile à interpréter, un Dieu, si vous saviez…
                    Yarost était revenu à la fin de mon discours, m’informant par sifflement de leur nombre. Et s’indignant, et s’indignant et me parlant d’un code entre ses frères lézards mais peu importe, les informations étaient là et dans moins de dix minutes tout serait prêt.
                      Souvent, le rocher dans l’océan héberge quelques vestiges du monde humain et puis les courants n’arrivent pas à les sortir de là. Le rocher s’attache alors à ces objets quelconques qui deviennent parfois une partie de leur identité. Puis le courant s’avèrent être plus puissant que la première fois, et en les projetant dans l’océan plus loin, il est déclaré vainqueur.

                      J’avais perdu Lana de la même façon. Le courant est traître. Et j’étais redevenu ce rocher pâle. Ce bloc de pierre mouillé. Puis je regardais la mer et je me rendais compte de l’immensité de ma solitude. J’aurais bien voulu pleurer mais à quoi bon au milieu de tonnes d’eau ?

                      Des fois je me rassurais en me disant qu’avec le temps et les rides que je prendrais, je deviens plus sage. Mais en vérité les vieux ne sont pas plus sages, ils sont juste plus prudents disait un grand homme que je me plaisais à dire que Hank du CAS lui ressemblait.

                      J’étais seul dans ce monde, entre le ciel et la mer et le seul avantage que j’avais à être un rocher, c’est que je restais stoïque face aux tempêtes. C’est bien, je l’avoue. Mais je restais stoïque face à tout. Moins bien. Aux bateaux qui passaient parfois par là, à l’amitié, à l’amour. J’étais un jeune vieux de mille ans qui avait tout vu mais qui n’avait jamais pu rien toucher qu’un bout de ficelle resté coincé, que des cadavres de poissons, que des algues…

                      Souvent, le vent souffle sans me toucher et je me sens comme dans un autre espace temps à rêver de choses insensées. J’attends l’univers, son chaos, j’attends que quelque chose se déclenche. Ça fait déjà trente ans… trente mille… milliards…

                      Ce qui est dur et presque mortel c’est se rendre compte que je pourrais attendre jusqu’à ma mort sans que jamais cela se produise. Mortel...

                        Je me dirigeais vers la fosse aux lions avec la rage d’un fou et pourtant je me sentais saint d’esprit comparé à ceux qui allaient mourir dans 5 minutes. J’avais Yarost pour guide car tout me semblait si noir me rapprochant, je n’avais déjà pas de bons yeux mais il y avait en plus une sorte d’aura déplaisante et qui gênait la raison. C’était là le cadeau que l’on offrait aux imbéciles finis comme les dragons célestes.

                        4 minutes, je suivais leurs traces en reniflant leur odeur de snob bon marché, after-shave, lotion et puis la flagrance de l’alcool qu’on met pour se laver les mains. Ça aurait irrité mes narines tellement tout ça mélangé sentait les billets verts dans un coffre en platine. Et si ça avait été matériel, ça m’aurait certainement aveuglé comme regarder deux secondes le soleil.

                        2 minutes 10, j’arrivais à distinguer la tignasse de Mac Manus ridiculement coiffé de manière à ce qu’on le craigne. Mais moi ça me faisait rire et je n’aurais peut-être pas du, car avant la fin du compteur je fus repérer assez facilement par un handicapé moteur qui avait une louche en guise de lunettes. 1 seconde, comme prévu, pour qu’ils se mettent à me tirer dessus. Yarost s’est bien gardé de rester avec moi ce temps là, alors je me suis jeté derrière des fougères quand le regard de Mac Manus a croisé le mien. Il savait.

                        Comme prévu, n’empêche, j’étais parvenu à les déconcentrer, et, mes nouveaux soldats tirèrent parfaitement bien, et plusieurs fois. Environ cinq secondes de tintamarre et puis le silence. Car ils étaient partis. Mais il restait l’handicapé, protégé par sa ferraille sur la peau, et Mac Manus. Les autres n’avaient, hélas, rien compris à ce qui leur était arrivé et à en juger par leur manière de dépenser leur argent, il n’avait sans doute jamais rien compris à la vie. Et à la leur.

                        Je sortais de mon tas de buisson, oublié par l’handicapé, et par Mac Manus rien qu’une minute car il savait que j’étais le danger après avoir réfléchi aux conséquences de l’escapade ratée. Sauf que j’avais déjà bondi. Comme un lion.

                        [Et ce fut la fin de notre cher Charly quand le poids du mystérieux Varan s’abattit sur sa carcasse de presque-cyborg, et tout ça, c’est de la faute à Buddy la brute.]

                        Mac Manus arriva non sans mal à me stopper d’un coup de poing à caractère défensif plus que l’inverse. Je m’y attendais alors je reculais, me repositionnant, bien ancré dans le sol sur mes pattes et debout.

                        T’es qui toi ?

                        C’est drôle que l’on me pose cette question car je ne sais pas moi-même, mais j’aurais tendance à dire le Diable en personne ! Ah, mais on m’appelle aussi Dieu Varan.

                        Conneries. Foutu fruit du démon, ouais. Foutu Saigneur, j’avais raison ! Jack va avoir le Gouv au cul, c’est moi qui te le dis !

                        Si ça arrive, ça voudra dire que c’était le destin qui le souhaitait… Le destin est un adversaire avec lequel même l’humain ne peut pas lutter. Regarde ces pauvres débiles par terre, ils pensaient pouvoir vivre vieux, ou peut être même être immortels grâce à l’argent, et pourtant ils sont morts comme des moustiques dans mon champ de vision. Victime du forfait ADI. Regrettable, non ? Et un poil ironique.

                        Je m’en fous de ces gens. Je suis là, moi. Et j’aurais ta peau, Komodo ou pas.

                        Il n’avait pas fini sa phrase qu’il me fonçait dessus, tête baissée et quand il la releva, c’était pour me foutre un poing digne de ceux de Jack. Mes pattes que j’avais solidement enfoncées au sol se levèrent de dix centimètres. Il était fort et en bonne forme, et moi, pas du tout habitué à cette « tenue. » mais s’il voyait ma véritable forme, ce serait un problème. Je préparais un nectar presque mortel, tout ça, dans ma gueule. Il fallait juste que je ne l’ouvre pas et que je continue à percer mes gencives.

                        Pour ça, j’avais prévu une défense plutôt efficace qui consistait à ne pas lui laisser me donner de coups. Certain se diront : l’esquive ? Mais non, j’allais simplement taper tellement fort qu’il n’aurait plus de force pour riposter. Et c’est avec une grande confiance en moi que je propulsais ma queue, partie la plus puissante chez le Komodo, en plein dans son abdomen, partie qui attaquée, fatigue le plus chez l’humain. Et tandis qu’il encaissait assez difficilement, je ne le laissais pas reprendre son souffle et abattait une gauche bien trempée dans son ventre. J’étais certain de n’avoir senti aucun souffle ensuite, comme si sa respiration s’était bloquée.

                        Et bien parfois on se trompe, Mac Manus, malgré son nom ridicule était plus fort qu’il n’en avait l’air, et sa pipe ne servait pas qu’à le consumer lui puisqu’il m’envoyait des cendres dans les yeux, brulant mes rétines un peu plus, mais je ne voyais déjà rien. Son gros corps chargea toute sa puissance dans le poing qui me projeta dans le tronc d’un arbre qui craqua instantanément.

                        Comme aimanté, il revint de suite à la charge en m’embrasant de coups quelconques mais toujours si puissants. J’étais obligé de le reconnaitre, il n’avait pas volé sa réputation. Heureusement, sous cette forme, j’avais des écailles résistantes et je n’aurais pas donné cher de ma peau si je n’étais pas le Dieu Varan. Cette pensée me fichait la chair de poule, depuis quand est-ce que Kiril se faisait démolir de la sorte ?

                        Le poison presque mortel étant prêt, je pensais, j’ai pu déglutir sur lui le sang dans ma gueule. Ça le brula directement avant que je n’injecte, cette sorte de venin qui n’en ait pas un dans sa chair en le mordant à l’épaule. Dans sept minutes il serait si affaibli qu’il ne pourrait bouger son bras…

                        Et bien, c’était sans compter son espèce de blouse en peau de reptile, c’est à peine si la pointe de mes dents parvint à même effleurer sa peau. Je me trouvais alors dans une situation extrêmement désagréable, torturé par les poings de l’ancien chasseur de têtes. Lui, avait à son visage un sourire diabolique qu’il arborait fièrement, comme une sorte de trophée que l’on gagne après un dur labeur. Ne pouvant plus me tenir, je lui crachais dessus ce qu’il me restait de liqueur violâtre, directement dans les yeux.

                        Ses mouvements s’étaient ralenti peu à peu, j’étais moi-même surpris et pris quelques secondes avant de me venger de tous ses coups. Il criait comme une femme sur la balance, ce qui, j’imaginais, avait alerté la population entière. Il me restait peu de temps avant que l’on découvre le spectacle macabre de vieux milliardaires morts sur une vieille route effeuillée. Il fallait que je termine vite, et pour ça, que je gère cette nouvelle âme bestiale qui rugissait en mon corps. Et plus je me concentrais sur elle, plus j’entendais une sorte de miaulement. Son intonation semblait plus forte quand je m’attardais sur son bruit. C’était bien lui, c’était comme sentir une couleur chaude, du rouge, du sang. Il voulait sortir, je voulais partir.

                        Et j’avais signé un drôle de contrat. Pour la troisième fois.


                        Dernière édition par Kiril Jeliev le Mar 1 Avr 2014 - 14:31, édité 1 fois

                          Peu importe ce qu’il mangeait, combien de temps il courait, le petit Yarost n’arrivait pas à grandir ! Lui aussi voulait devenir beau et fort et musclé et grand et mâle comme le Ô grand Dieu Varan…

                          Ah, je me suis trompé d’histoire…

                          Yarost était sous le choc. Son nouveau maître qu’il pensait si parfait, et il n’avait pas tort, se faisait rouer de coups par un grand bonhomme à tête méchante. Il n’en croyait pas ses yeux ! Et c’est alors que l’atmosphère, lui sembla-t-il, changea subitement. Elle ressemblait à celle que produisait l’ami Gorille du Varan, en plus chaude. Elle lui donnait presque envie de se battre, et boire le sang des autres.

                          Il s’attarda sur le corps de son maître, ses membres, son visage. Son visage… Ses yeux qui étaient alors d’un blanc intense se métamorphosèrent en des sortes de caillots de sang. Il en dégoulinait. Il fut effrayé par ce spectacle mais bien moins que quand il se concentra sur ses pattes. Ses griffes étaient imbibés du liquide rouge, et celui-ci, on supposait, devait être si près et chaud de la surface de sa peau qu’il la rougissait. Il sentit bientôt une vague de puissance parcourir les veines de son maître.

                          Du côté de l’humain, à peine remis de son aveuglement partiel que l’image du Varan rouge le foudroya. Prends fuite ! pensait le petit lézard tout tremblant. Mais Mac Manus était trop fier, et il n’en fit rien. Il savait bien qu’il avait affaire au  Haki. Celui de l’armement, qui plus est, le haki des brutes épaisses qui ne voient que par la puissance.

                          Kiril de son côté bouillonnait lui-même de terreur. C’était risqué, il aurait dû en parler à Jack avant. Son « Scotch » était comme une seconde âme qui une fois totalement en lui, prenait le contrôle de tout son corps. Il savait dans quoi il s’engageait en signant, et il l’a regretté aussitôt.

                          Trop tard. Il sentait les coups partirent.

                          Yarost, pourtant, descendait d’une famille bien grande de taille et il ne comprenait pas pourquoi il était le seul lézard de la forêt à être minuscule ! Ah, je me suis encore trompé d’histoire…

                          Notre grand lézard assistait à un spectacle qu’il ne voulait pas regarder. En effet, son maître avait pris le dessus. Mais trop. Mac Manus était comme le sable en dessous de l’immense et terrifiant océan qu’était le Komodo. Il l’aurait totalement gobé de ses griffes acérées. Une lueur rougeâtre perlait tout son corps tandis qu’il faisait résonner ses coups par delà la jungle. Son cœur battait au même rythme, remarquait Yarost.

                          L’air était chaud, les fleurs et les plantes se cachaient du combat comme elles pouvaient alors que fiers et hommes, les arbres le regardaient avec beaucoup d’attention. Manus essayait de lutter, mais il était sur le point de céder. Comme si le Scotch s’était emparé non seulement du corps de Kiril mais aussi de l’esprit du chasseur de têtes. Ils étaient remplis de ces sentiments assimilables à la haine et au désir de sang. Ils n’étaient plus que des bêtes. Les coups étaient froids et directs, et exclusivement sur le visage. Il ne souhaitait pourtant pas le sonner, mais aller plus loin. Kiril résistait. Il ne voulait pas n’être dans les bouches des uns qu’un simple pirate impitoyable et sans scrupules. Il ne voulait pas être un pirate.(mais t’en es pas un t’as pas de prime !)

                          Il savait, enfin, il se disait que peut-être Serena s’y opposerait. Il était sûr que ce ne serait pas des histoires que Lana serait ravie d’apprendre d’un foutu zozio coursier. Lana… A l’écho de son prénom dans son cœur, le scotch se calmait. C’était là la solution ! Une personne qui le ramène à la réalité, Lana ! C’était elle que son chemin lui permettrait de voir, pour elle qu’il devait se battre et réussir sans jamais dépasser les limites.

                          Le Scotch ferma alors sa grande gueule, et son rugissement redevint miaulement. En même temps que Mac Manus.

                          Avec tout ça, Yarost n’avait tout de même pas trouvé la solution pour grandir…


                          Dernière édition par Kiril Jeliev le Mar 1 Avr 2014 - 14:35, édité 1 fois

                            Charles Tovski avait, depuis le vol de son flan, rarement connu de jour si humiliant. Mais il s’y était toujours préparé. Avec ses milliers de berrys, il put acheter de super machins méga ultra avant-gardistes et puis une sorte d’armure en platine incassable. Charles Tovski était dur rien qu’en pensant à sa richesse. Il avait aussi, dès son premier chèque reçu, envoyé Buddy dans une salle qu’il avait conçue et très intelligemment appelé « Mange-flan ». Buddy la brute, peut-être même encore à ce jour, était condamné à manger des flans toute la journée. A chaque fois qu’il pense à ça, Tovski est pris d’un fou rire machiavélique –qui ne lui va, reconnaissons-le, pas du tout-, c’est dur de faire le méchant dans le costume du robot dans Futurama.

                            Mais Charly, aujourd’hui, était énervé. Son rire ne dura pas. Il ne lui fallu pas plus d’une minute pour appeler son armée de petits soldats, lui décrire la bête terrifiante qui l’avait foutu dans cette position là, (En vérité, il avait bloqué sa jambe gauche et son bras droit dans une liane) en leur ordonnant de venir le massacrer ! Et de, bon dieu, le débloquer ! Elle allait voir, la Mac Cornick. Et l’Mac d’l’anus aussi ! Il allait tout simplement… les  rétrograder, leur faire la misère, les niquer…

                            Euh Patron ? Patron, on vous reçoit mal !

                            COMMENT CA VOUS ME RECEVEZ MAL J’AI PAYE POUR UN FORFAIT 500 G SSX !

                            Ah tout d’un coup, c’est bien mieux.

                            Au lieu de glander dans les restaurants comme des poivrots, venez me chercher dans la jungle !

                            Mais vous êtes où ?

                            REGARDE SUR TON SPG-VOIX DE CINDY CRAWFORD INCLUS, BOUFFON !

                            Sur ce, il raccrocha. Puis il soupira, balançant sa tête en arrière. Une grosse gueule apparue, et elle lui semblait bien familière. Trop familière… Quand la bête en souriant montra ses dents couvertes de sang (le sien mais Tovski cru directement à un mangeur d’hommes), c’en était fini de lui.

                            Coucou.


                            BEIGNE DU KOMODO ET TOUT D’UN COUP T’AS MAL AU DOS.


                            Kiril qui avait écouté attentivement la conversation entreprit de cacher les corps… Dans les arbres comme la veille. Il trouvait les têtes de ceux qui les levaient absolument irrésistibles et drôles. Et puis, c’était son boulot de Saigneur de faire peur aux gens. Il ne volait pas sa paie, lui. Mais enfin, il imaginait comment pouvait être l’armée d’un mec qui a assez d’argent pour se payer une telle armure. Et si peu de dignité pour oser la porter. Non, c’était dangereux. Alors il dit adieu à ses crocs pour la deuxième fois seulement et il courut vers le fond de la jungle, dans l’espoir de trouver une bonne place en hauteur pour assister au spectacle, Yarost sur son épaule, Mac Manus inconscient.

                            Mais il était déjà trop tard... La transformation n'avait pas échappé à l'oeil d'un soldat de Tovski.