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Prologue - The Gathering

Année 1624 - Ile des Hommes-poissons

*Pulupulupulu* *Klink*
"Mademoiselle Verrci, dans deux jours, quai des brumes, le Mary Green, demandez à voir Sam. Une fois à Marie-joie, il vous guidera au q.g."
*klank*
Voilà de quelle façon Scarlet commença sa nouvelle existence. Après avoir raccroché l'escargophone cuivré, celle-ci faillit fondre en larmes. Enfin... Enfin elle pouvait quitter son île.
L'échéance arriva rapidement à son terme et c'est chargée d'une énorme malle remplie de plans et documents divers que la jeune femme quitta la maison familiale, son Cracordéon attaché en bandoulière dans son dos. Scarlet pris cependant soin de laisser un mot à l'attention de sa mère sur sa table de chevet. Ce qu'elle ne put emporter  de ses recherche fut détruit, par crainte de mauvaise utilisation. Deux heures plus tard, la jeune femme embarquait sur le Mary Green, un vaisseau tout à fait banal à ceci près que Scarlet semblait en être la seule passagère humaine en dehors du dénommé Sam, un homme relativement âgé qui ne décrocha pas un mot lorsque la jeune femme se présenta à lui. Il se contenta de la fixer d'un oeil torve avant de lui désigner d'un signe de la tête et d'un grognement rauque la passerelle menant à son bateau. Entouré d'une bulle de protection, le navire ne tarda pas à rejoindre l'écluse permettant d'accéder aux abysses. De là, le bateau commença une ascension qui dura plusieurs jours, que Scarlet passa à jouer du Cracordéon, seule sur le pont du navire.


Le capitaine, de sa cabine, sembla se dérider un peu en écoutant la symphonie, tandis que de temps à autre, des bancs de poissons et quelques créatures marines suivaient le bateau afin d'écouter la mélodie. Aucun incident ne fut à déplorer jusqu'à l'arrivée du navire à l'archipel Sabaody, ni même à Marie-joie. Une fois le quartier général des CP atteint, Scarlet eu droit à un bref entretien au cours duquel on lui réexpliqua les divers engagements que prenaient ceux qui entraient au Cipher Pol. Une fois l'entretien terminé, les deux agents l'informèrent de sa prochaine destination: le cap des jumeaux, situé de l'autre côté de Red Line. Une fois là-bas, celle-ci rencontrerais Miss Sweetsong et Mister Kaitô, ses agents de liaison.

________________________

Année 1625 - Cap des Jumeaux

Un an passa, Scarlet enchaînant diverses missions sur les Blues. Une année durant laquelle Scarlet avait expérimenté de nouvelles choses, l'amour, la rancoeur, la violence. Ce monde nouveau qui s'était offert à elle et dont elle n'avait l'impression que de n'avoir qu'effleuré la surface. A présent, Scarlet se trouvait à bord de la Translinéenne, ou du moins une parfaite copie qui en avait été faite par le gouvernement et qui permettait aux agents en mission de voyager incognito.
Les phares jumeaux du cap se dressaient de chaque côté de Reverse Mountain et devant l'un d'eux se tenaient deux personnes. Une jeune femme et un homme d'un certain âge. Une fois débarquée, Scarlet s'avança vers eux, le sourire aux lèvres, l'escargophone cuivré à la main.

"Sweetsong et Kaitô? Scarlet Verrci, nouvel agent du CP 8, à votre service."


Dernière édition par Scarlet Verrci le Mar 27 Mai 2014 - 13:44, édité 1 fois
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Aujourd'hui est un jour très spécial. Aujourd'hui, pour la première fois je vais sortir des confins tranquilles de Blues pour enfin pénétrer dans les mers bien trop réputées de Grand Line. Le cap des jumeaux était franchi, seuls les deux grands phares similaires nous rappelaient que nous n'étions qu'au début d'une mission d'envergure, que nous venions de mettre les pieds dans cet océan impitoyable dont même les vagues semblent être aussi vigoureuses qu'une bête féroce nouvellement gorgée de sang. Toujours en la compagnie de mon fidèle coéquipier, nous avions fait le déplacement dans le but de côtoyer un nouvel agent, tout droit venu de MarieJoa. Nous n'avions que très peu de renseignements sur ce-dernier, conservant ainsi un effet de surprise relativement développé. Nos affaires étaient déposées sur une table de pique-nique non-loin de l'imposante bâtisse et nous nous préparions déjà à prendre notre repas : quelque chose de frugal composé de sandwichs aux saveurs plus ou moins délicates, de salades composées et de chips. Car des fois la vie d'un agent secret peut sembler tellement triviale et si peu différente de celle d'un employé de bureau, nous en avions du moins cette impression lorsqu'il s'agissait de manger. J'avais donc à peine entamé mon maïs que Kaitô me fit signe de tourner ma tête. Prétextant donc d'abord qu'il s'agit d'une mauvaise blague pour me voler mes chips au barbecue, son insistance se fait telle que je finis par répondre à son ordre. Ayé, un navire arrive, ça doit être la nouvelle dont on nous avait parlé.

- La voilà.

Je me retourne, un demi-sourire éclairant mon visage. Ah merde, mes chips ! Le vieux me regarde nonchalamment, mâchant lentement, la bouche bien pleine. J'ai comme une envie pressante de lui tordre le cou mais j'me retiens. J'en ai déjà trop pris de raclées avec ce vieux gugusse, depuis un an que je le connais, alors j'ai appris à calmer mes pulsions de violence. Surtout quand le rapport de force est trop important pour moi. Bref je me lève et m'avance jusqu'au bord de mer. Y'a pas de sable, juste des rochers contre lesquels viennent se fracasser les vagues. Malgré les apparences, nous sommes toujours sur Red Line, la montagne s'étend bien plus dans les profondeurs de la mer que dans les hauteurs du ciel. Je sens quelque chose bouger au niveau de ma poitrine : il s'avère que Balisto se réveille.

- J'ai manqué quelque chose ?

- Non t'es pile poil à l'heure, héhé.

Pensant à la quête qui nous attend, je me fais craquer les doigts et me pourlèche les lèvres. Ne serait-ce qu'en une année, j'ai l'impression d'avoir beaucoup évolué depuis que j'ai connu Kaitô. Grâce à lui, je suis devenue un réel agent et désormais j'ai soif d'aventures et de violence. Mon corps ne demande qu'à prendre des coups et à en donner. Ça y est, le bateau de la translinéenne est assez prêt pour accoster. Comme prévu, pas grand monde à bord, juste notre invitée. Une sorte de planche coulissante en bois se déploie pour rejoindre la rive et permettre aux passagers de descendre à terre. Je fonce sans perdre une minute pour réceptionner le colis, une sympathique demoiselle aux cheveux rouges sang empaquetée dans une robe ample et sophistiquée. A la vue de son sourire de simple politesse, mon sang se fige l'espace d'une seconde : ses dents sont pointues et son regard étrange. Elle n'a pas l'air humaine. Mon compagnon me rejoint et se dresse à mes côtés : il a l'air perplexe mais - comme à son habitude pour quelqu'un qui ne le connait pas - n'en laisse rien paraître. Sitôt déchargé, le navire lève déjà l'ancre pour partir vers d'autres mers. Le vent souffle fort, trop fort ; la bourrasque secoue mes cheveux d'une telle puissance que ceux-ci m'arrivent dans le visage. Je sens que c'est à moi qu'il incombe de faire les présentations.

***
L'écureuil me grimpe sur l'épaule pour avoir une vue directe sur la scène de rencontre. La bestiole pense toujours que sa présence peut me protéger des vilains, et je la laisse y croire pour ne pas détériorer son égo de super-héros super-mignon. Je tends donc la main vers l'inconnue, donnant l'impression d'être charmée, évitant tant bien que mal de manger ma crinière violette. Et j'annonce finalement :

- Enchantée, je suis Annabella Sweetsong. Et voici Monsieur Atsuji, mon coéquipier, confrère et maître. Eyh, ça t'gêne pas si j'te tutoie ? Non, ça devrait pas. Hahaha, je ne vouvoie que ceux que je tue... Enfin bref ! Donc si j'me trompe pas, t'es bien la fameuse Miss Verrci avec qui on va coopérer ? Héhéhé... héhé.

Le malaise s'installe, car comme d'habitude mon talent de communicante frise le zéro. Au moment où la mystérieuse femme - ou peu importe ce qu'elle est en fin de compte - ouvre la bouche pour finalement répondre à mes élucubrations, Bachibouzouk en profite pour placer dans ma tête l'une de ses pertinentes remarques :

- T'as fait n'importe quoi, tu sers à rien, boulet !

- Ah la ferme ! Ah ! Keuf ! Keuf ! Ahem, excuse-moi, ça te dirait de rentrer ? Il commence à y avoir pas mal de vent et j'ai déjà l'impression d'avoir mangé trop de mes cheveux. Ahah ! Interrompe-je donc la jeune machin.

Et voilà, encore un succès d'entrée en matière pour Annabella Sweetsong et son sens du social proche du néant ! Du coup direct je tourne les talons et me dirige à grandes enjambées vers le phare. J'essaye misérablement de voiler mon air hébété tant bien que mal. Mais j'oublie déjà tout ça pour penser au futur, à ce qui se prépare, à notre prochaine destination. Héhéhé.
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Fouler du pied les étendues de l’océan de tout le péril revêt une signification presque ecclésiastique, ca fait partie de ces étapes majeures que vous vous évertuez à dépasser votre vie durant pour toujours aller plus en avant, aller toujours au plus profond du sentier impétueux de l’existence. Arpenter Grand Line, c’est un signe de maturité avant tout, vous êtes désormais apte à vous frotter à des obstacles, des embûches qui relèvent d’un tout autre niveau que ceux que vous avez pu affronter auparavant. Vous avez passé un énième jalon de votre vie, vous tournez la page sur votre passé, du moins physiquement parlant, et vous engagez à ne plus regarder dans l’abîme insondable derrière vous. Quiconque vint à scruter l’abîme voit l’abîme le scruter à son tour. Un nouveau pan de votre histoire se profile à l’horizon, une page vierge prête à se faire noircir du flot de vos aventures, de vos émotions, de vos déceptions et de vos faits d'armes.

Votre hiérarchie, du moins si vous avez optez pour adhérer aux rangs du gouvernement, reconnaît votre valeur et votre efficacité au point de vous attribuer des besognes nécessitant plus de doigté et de savoir-faire. C’est dans la vie d’un agent, un acte émérite au sein de sa carrière, une sorte de consécration pour qui s’aime à prétendre véritable agent de terrain. Les grosses têtes en haut vous jugent suffisamment apte pour faire le sale boulot et mettre les mains dans le cambouis pour que les leurs de mimines restent saines et propres.

Le passage de la montagne du destin s’était passé sans embûches, le panorama bien que très bref à son sommet, avant la descente et le fameux tribut de davy jones, était saisissant. Rendu au cap des jumeaux, à l’orée de ce vaste et hasardeux océan, nous attendions précieusement la venue de la recrue qui nous avait été confié : Scarlet Vercci. Au pied de l’un des phares, Sweetsong se bâfrait de salades et de sandwichs et je dus opérer quelques stratagèmes pour que la gamine n’en vienne pas à dévorer l’intégralité des chips. Miss Papillon avait bien changé depuis la dernière fois qu’on s’était croisé, elle semblait avoir davantage mûrie physiquement même si à l’échelle de la psyché, ca restait visiblement un chantier de tous les instants. Espérons que ces petits troubles de personnalité n’aient pas surenchéris au point de prendre littéralement le pas sur sa lucidité et son discernement. M’enfin si elle est là, tout porte à croire que dans l’année qui s’était écoulé, elle avait su faire ses preuves pour avoir le privilège de débarquer aujourd’hui sur Grand Line.

Le drakkar de la translinéenne accosta bientôt et une femme au demeurant étrange en sortit bientôt, visiblement fatigué par le périple qu’elle venait d’accomplir. De longues mèches carmines, un sourire menaçant qui vous ferait presque froid dans le dos, des lunettes écaillées, des escarpins rouges, tel était le personnage haut en couleur qui se dressait devant nous. Son sourire si particulier et perturbateur avait un peu de celui que Anna laissait apparaître lorsque le second elle se faisait jour. De plus, les deux donzelles faisaient toutes deux partie de la même unité fantasque, à savoir les déséquilibrés mentaux du Cipher Pol 8. Il était certain qu’elle allait vite y trouver sa place cette petite.
Anna engagea avec la maladresse qui était la sienne, la conversation avec Scarlet. Elle fit preuve d’une intrigante sincérité, je ne me souvenais pas d’une partenaire aussi sincère sur Manshon.

- Enchantée, je suis Annabella Sweetsong. Et voici Monsieur Atsuji, mon coéquipier, confrère et maître. Eyh, ça t'gêne pas si j'te tutoie ? Non, ça devrait pas. Hahaha, je ne vouvoie que ceux que je tue... Enfin bref ! Donc si j'me trompe pas, t'es bien la fameuse Miss Verrci avec qui on va coopérer ? Héhéhé... héhé.

Comme à son habitude, elle n’avait pas fait dans la dentelle. Mettre les deux pieds dans le plat était sa marque de fabrique. Il fallait bien avouer que nous n’étions guère des bureaucrates des ressources humaines, nous autres, et ce fut avec une certaine maladresse que nous nouâmes l’entame de relation avec Miss Vercci.

« Tu sembles un poil fatigué Scarlet, je me trompe ? Allons nous mettre au clair et faire le point, tu veux ? «

J’emboitais le pas tandis que nous nous isolions quelque peu sur l’aiguille rocheuse qu’était le cap des jumeaux, de manière à éviter la venue des quelconques importuns. Un étrange instrument figurait dans son dos, quelque chose de tout à fait inédit dont je n’avais jamais vu trait de toute ma vie. La chose m’interpellait quelque peu et je comptais tôt ou tard savoir ce dont il s’agissait. Après que nous ayons partagés une brève collation, rompu le pain ensemble et abordé quelques points essentiels inhérents au Cipher Pol au cours desquels j’analysais le comportement de la jeune femme. Je me permis de lancer le briefing de l’ordre de mission qui nous avait été confié par les autorités. J’aurais bien pu laisser Sweetsong s’en charger mais on y serait encore demain auquel cas héhé.



« Scarlet, comme tu dois sans doute déjà le savoir, nous allons nous rendre sur Innocent Island pour nous charger de liquider un agent transfuge qui a eu l’audace de déserter pour protéger une bande de chiards mal élevés. Lyla B VI est devenue la gardienne de tous ces mioches et notre mission, si vous l’acceptez est de faire passer à l’arme à gauche cette teigne. Nous opérons bien entendu de manière incognito, le gouvernement niera tout en bloc s’il advenait que la donne se complique. «

Je pioche dans la doublure de ma veste, une photo de la principale intéressée et la fais passer à Scarlet, laquelle après l’avoir longuement scruté, la passe à son tour à Miss Papillon.

« Comme vous le pouvez le constater, notre cible est une gamine à qui l’on a greffé des implants cybernétiques. Ne la sous-estimez pas pour autant, c’est un ancien élément du CP9, elle maîtrise le sixième style et sa forme humanoïde semble recéler bien des secrets qui ne sont pas de bonne augure. Nous allons réemprunter le même moyen de locomotion par lequel tu nous as rejoint Scarlet, nous pourrons faire plus ample connaissance à l’intérieur et aborder ainsi les modalités de la mission»

Le speech rendu, j’observais attentivement les deux jeunes femmes , m’attendant à devoir répondre à des interrogations singulières. Sweetsong avait profité du briefing pour s’empiffrer des dernières chips du paquet, comme la gloutonne qu’elle était.


Dernière édition par Atsuji Kaitô le Ven 16 Mai 2014 - 21:58, édité 1 fois
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Ce regard... Encore ce regard... Fuyant et presque honteux d'avoir regardé... Scarlet ne connaissais que trop bien la réaction de ceux qui posaient les yeux sur elle. Il y a un an, celle-ci se serait sentie blessée, mais à présent le regard des autres la laissait indifférente.

"Enchantée, je suis Annabella Sweetsong. Et voici Monsieur Atsuji, mon coéquipier, confrère et maître. Eyh, ça t'gêne pas si j'te tutoie ? Non, ça devrait pas. Hahaha, je ne vouvoie que ceux que je tue... Enfin bref ! Donc si j'me trompe pas, t'es bien la fameuse Miss Verrci avec qui on va coopérer ? Héhéhé... héhé."

Cette Annabella semblait vraiment mal à l'aise, même si Scarlet n'aurait su dire si elle en étais la cause. Surtout qu'elle parlais de meurtre de but en blanc. Comme ça, alors que seuls les agents du CP9 étaient légalement autorisés à une telle extrémité, mais Scarlet n'y prêta pas attention, Annabella ne devais pas dire ça sérieusement. Cependant, Scarlet ne s'en offusqua pas et au lieu d'accepter la main tendue par Annabella, celle-ci lui fit la bise, ainsi qu'à Kaito, après tout ils étaient désormais collègues, alors autant commencer à détendre l'atmosphère. Après un rapide débriefing, Kaitô informa Scarlet de leur premier objectif: l'assassinat d'une traître au Cipher Pol. Les choses commençaient bien, surtout que la cible semblait être une cyborg. La nouvelle fit sourire Scarlet, qui n'avais pas peur de se salir les mains. Après quelques heures passées à discuter, les trois Cipher Pol embarquèrent sur le drakkar Translinéenne à destination de la voie n°4 cette fois-ci, puis une fois sur le pont, Scarlet jugea nécessaire de fournir quelques informations supplémentaires à son sujet.

"J'imagine que notre cible ne se rendra pas sans se battre, alors autant vous faire part de ma manière de mener un combat. Ma spécialité, c'est le son ou plutôt la musique. L'instrument dans mon dos se nomme un Cracordéon, je l'ai crée de mes mains et grâce à lui, je peux faire pas mal de trucs. Ouvrez grand les oreilles et regardez autour de vous." fit Scarlet.

Malgré l'air incrédule qu'affichèrent Annabelle et Atsuji, ceux ci s'exécutèrent. Aussitôt, Scarlet décrocha le Cracordéon et après quelques manipulations, celle-ci commença à jouer, un grand sourire sur le visage.

"Soul King - Party Music"



Bien évidemment, Scarlet n'ayant aucune mauvaise intention envers ses collègues, celle-ci ne leur offrit qu'une hallucination inoffensive, mais elle espérait que celle-ci leur conviendrais, chars lumineux, feux d'artifices et musique celte seraient au programme. Les marins qui juste auparavant s'affairaient sur le pont dansaient, le regard dans le vide. Même l'écureuil d'Annabella sembla apprécier les effets hallucinatoires de la mélodie, dansant joyeusement sur le plancher du pont. Quand à Annabella et Atsuji, leurs réactions furent assez différentes...


Dernière édition par Scarlet Verrci le Dim 6 Avr 2014 - 16:40, édité 1 fois
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J'l'aimais bien Scarlet, elle était sympa. Elle pensait encore que seul le CP9 comptait son nombre de meurtriers. Mais dans certaines missions, des fois, on a tout bonnement pas le choix. Et quand y'a que vous pour faire le sale boulot, faut bien se salir les mains. Pourtant ça se voyait qu'elle en avait connu des vertes et des pas mûres, même si c'était pas écrit dans son état de service. J'en étais persuadée désormais, elle était différente et je m'en voulais presque de l'avoir regardée d'un sale œil à son arrivée. Nous venions tous les trois de cracher trois-cent mille berries auprès du contrôleur, un grand mec viril et particulièrement repoussant qui a la sale manie de se balader torse poil ; il nous indiqua que nous devrions retourner le voir plus tard pour qu'il les oblitère. Fin bref, ça faisait bien une heure qu'on était partis et le calme à bord régnait en maître, jusqu'à ce que Scarlet nous sorte son instrument.

- Hein, c’quoi ce bordel ?!

Balisto venait de sauter à terre et s’était mis à danser, tout comme l’avaient fait les marins qui opéraient à bord du navire. La musique était entrainante et Scarlet nous promettait un beau spectacle. Mais je ne distinguais rien, rien de spécial. Ce fut alors ce que je peux qualifier de très soudain, trop soudain. Cela commença par une très forte migraine, comme lorsque Bachibouzouk tente de prendre possession de mon corps et me force à faire des actions quelconques. Sauf que progressivement, ce mal semble s’orienter vers ma vue et mon ouïe. Mon unique œil valide se voit affligé de dizaines d’images superposées n’ayant aucun sens. Je me mets rapidement à larmoyer comme jamais je n’ai cru qu’il était possible. J’essaye d’avance mais mes jambes se dérobent et je m’écrase sur le sol. Je crois hurler :

- ARRÊTE-CA, PAR PITIÉ !!

Mais j’ai l’impression d’être dans un rêve, que mon corps ne réagit plus. Je ne discerne plus rien, tout est noir, j’ai peur d’avoir perdu la vue. Ma tête rejoint finalement le sol, laissant mon corps désarticulé sombrer lentement dans un sommeil paradoxal.

***
- Non, j’peux pas le garder. J’suis pas capable de m’occuper d’un rejeton, pas après tout c’qu’il m’est arrivé.

Elle refusait contre toute attente de tenir l’enfant dans ses bras. L’infirmière quant à elle s’évertuait à insister, passant tendrement la serviette dans laquelle était enrobé le bébé sur son front. C’était un p’tit gars.

- Mais enfin, tu es la seule personne qu’il lui reste ! Ce chasseur de primes ne reviendra pas, pas après ce qu’il a fait. Tu pourrais être une très bonne mère…
- Grace, tu es vraiment une personne très gentille, mais je suis sûre que tu lui trouveras un bon foyer, ici, sur Shimotsuki. S’il-te-plaît laisse moi maintenant, j’suis fatiguée.
- Donne lui un nom au moins !
- D’accord, si tu y tiens, mais fiche moi la paix ensuite ! Elle regarda le rejeton et eut pour la première et dernière fois les yeux d’une mère. Henri, ça va bien avec ses grands yeux verts.

Elle se retourna et entreprit de faire une longue sieste réparatrice. Allongée sur le côté droit, l’une de ses mains était pliée sous sa tête tandis que l’autre caressait lentement son ventre encore arrondi par les neufs mois de gestation. C’était probablement le seul enfant qu’elle aurait de toute sa vie, mais elle s’évertuait à l’ignorer.

Ainsi elle ne vit pas le marmot quitter la chambre de sa mère en pleurant fébrilement dans les bras d’une infirmière triste pour lui. Elle ne le vit pas non plus, quelques mois après, être envoyé dans une première famille d’accueil auprès de parents alcooliques qui ne pouvaient compter que sur leur petite fille de douze ans pour élever le nourrisson. Elle ne le vit pas fêter sa première année de vie auprès d’autres parents, ligoté dans un landau avec du ruban adhésif sur la bouche pour ne pas l’entendre pleurer. Elle ne sut pas non plus pour sa première fessée à deux ans, alors qu’il avait réveillé sa mère adoptive en pleine nuit car il avait peur de dormir seul dans le noir. Elle ignora tout des coups de martinet que l’enfant se prit de ses trois à quatre ans auprès d’adultes brutaux et irresponsables, ni des claques et coups divers qui le firent tomber dans le coma, ses cinq printemps passés. Non, elle avait choisi de tourner le dos à tout ça. Elle avait perdu son enfant, comme ça, elle avait sacrifié sa vie.


***
- AAAAAAH STOP ! Crié-je en réponse aux horribles images qui avaient peuplé mon sommeil.

Je ne comprends rien à ce qui vient de m'arriver. Mon visage est couvert de sueur, mon dos trempé. J'ai visiblement été transportée sur une couche. A côté de moi, mes deux camarades veillent. Kaitô conserve comme toujours un regard indéchiffrable, mais sur le visage de Scarlet se lit une maladroite désolation. Je lève la main pour signifier que tout va bien.

- J'crois que ton instrument n'a pas bon effet sur les borgnes, héhé.

Je me redresse difficilement, récupère progressivement mes forces et me hisse sur mes deux jambes. J'avance entre les deux personnages - muette - et cherche à gagner les escaliers cahin-caha. J'ouvre une porte, traverse un couloir, ouvre une seconde porte, remonte un second escalier et rencontre finalement l'air marin. Le bateau tangue légèrement, une fine couche de poudreuse recouvre le pont, v'la qu'il neige. Le navigateur...trice - bref un okama étrange - tient la barre. Je lui lance :

- 'S'qu'on est bientôt arrivés ?

- Ah, soulagé de voir que vous allez bien mademoiselle. Vous avez quand même dormi une quinzaine d'heures, au moins ! Bah, avec ce temps-là, on y sera sûrement dans une demi-douzaine d'heures. Mais c'est Grand Line, la météo elle-même est imprévisible !

Je hoche la tête, bien que l'homme ne prête attention qu'à ce qu'il se passe devant lui et son gouvernail. Je m'avance jusqu'au bastingage et récupère lentement mes esprits. Esseulée, je prononce alors ce mot qui me tient à cœur depuis mon réveil.

- Henri.


Dernière édition par Annabella Sweetsong le Dim 6 Avr 2014 - 16:32, édité 4 fois
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L’embarquement pour Innocent s’était fait sans accroc. Nous fendions vélocement l’écume d’une mer houleuse en direction de l’objectif, le périple allait durer plusieurs heures au sein desquelles on s’évertua à taper un brin de causette sans pour autant trop s’attarder dans les discussions. Au cP9, il est coutume de penser que lorsqu’un agent éprouve le singulier désir d’échanger des points de vue avec autrui, de tailler le bout de gras sur tout les petits aléas de l’existence, c’est qu’il l’heure pour lui de passer le flambeau et de décrocher. Scarlet me laissait une impression bien étrange, un peu à la manière de celle qu’Annabella m’avait conféré il y a un an de çà, bien que j’avais l’intime conviction que notre coopération serait particulièrement fructueuse.

Annabella et Scarlet étaient loquaces, elles s’interrogeaient mutuellement sur leurs vies, leurs expériences respectives et de fil en aiguille, une question en entrainant une autre, les deux filles se rapprochaient bien plus tôt que je ne l’aurais imaginé. Scarlet décida pour tuer le temps d’évoquer le cas de son horrible et tout autant magnifique instrument. Le son émergea du caisson ou plutôt une superposition de tonalités toutes plus harmoniques les unes que les autres émergea de ce singulier instrument. C’était assez déconcertant de voir cette chose produire tout cet éventail de sons ou du moins d’en être témoin pour la première fois. Non pas que la mélodie était dissonante en elle-même mais la vision de cette chose se mouvant dans tous les sens, revêtait presque une dimension humaine, comme si des membres articulés de toutes sortes jouaient les sonorités à la place de Scarlet.

L’agrégat de bois et cuivre répandait toute sa petite symphonie et peu à peu j’observais ma vision décliner partiellement, mon esprit flancher pendant quelques secondes à l’écoute de ces étranges sonorités. La réalité se déformant devant mes orbites, l’eau prenait des couleurs carmines tandis que des rois de mers jaillissaient des profondeurs aquatiques pour fracasser le drakkar sur les rochers. De l’illusionnisme ? Etait-ce sa capacité et ce pourquoi le CP8 avait mit la main dessus? Attaquer directement les tympans de son adversaire avait quelque chose d’éminemment sournois que je reconnaissais bien dans l’esprit de Novas. Ca ne restait cependant qu’un son dont l’on pouvait se prévenir en se bouchant les esgourdes. Ce laps de temps de quelques secondes où déformation momentanée de la réalité et trompe l’œil, fut fort intéressant. Les pouvoirs de Scarlet pourraient s’avérer très utiles pour Innoncent Island.

La mélodie de Scarlet avait mis Sweetsong dans un état second avant que la petite ne finisse finalement dans les vapes au grand dam de Scarlet. Il ne fait pas bon de réveiller l’eau qui dort. Je lui tapotais vigoureusement le visage de manière à la faire reprendre ses esprits, mais rien n’y faisait miss Papillon avait d’ores et déjà rejoint Morphée. Elle était encore jeune et inexpérimenté, cet état de fait était normal pour un jeune agent comme elle. Scarlet se sentait quelque peu désemparée par ce qu’elle avait provoqué chez la jeune femme, elle n’avait guère voulue éveiller en elle un tel état… je n’ose imaginer la situation si tel avait été son intention.

Sweetsong finit par rééemerger, une douzaine d’heures plus tard, haletante, elle nous livre ensuite sa réplique comique avant de reprendre sa vie comme si de rien n’était. Miss Papillon était t’elle devenue encore plus folle que je l’avais laissé à Manshon ? C’était de bon augure pour la suite des évènements héhé. Scarlet et Anna avaient regagné le pont pour sentir les embruns et l’air frais sur leurs faciès.

De mon côté, je profitais du voyage pour récupérer des renseignements auprès de Dobb-Er-Mann, le contrôleur de la translinéenne, chic type qui l’était. Il avait beau se balader torse poil dans le drakkar pour demander les tickets, l’homme aimait afficher toute sa virilité à la vue et au su des passagers qui, ne pouvaient pas faire autrement que de devoir endurer la vision de ses muscles bombés et de sa sueur abondante lors de l’exercice de ses fonctions. Dobb-Er-Mann était un sacré gaillard, un personnage admiré, une légende connue par toutes les contrées et les territoires, il s’était fait reconnaître grâce à des états de service irréprochables et savait larguer par-dessus bord les éventuels passagers clandestins et autres fauteurs de troubles dans son drakkar.

« Tickets, s’il vous plaît ».
« Hmmh Voilà tenez. Dites-moi, vous ne seriez pas Dob-Er-Man, le fameux Dob-Er-Mann ? »
« Celui la même, Monseigneur ! Dites moi, grand gaillard que vous êtes, comment puis-je vous être utile ? Ah, et au fait, votre amie, la fille aux mèches violettes se porte mieux ? Gnihihi»
« Oh ca… vous en êtes fait pour son sort, elle risque d’en manger d’autres puis elle est épaulée présentement Hmmh. Vous êtes un mec sacrément viril et sans détour j’ai envie de vous demander si vous n’auriez pas quelques tuyaux sur ce qui se trame sur Innocent. »
« Il ne fait pas bon à y foutre les pieds, tous les gamins de feu le roi se baladent dans les zones boisés en groupuscule. On prétend qu’ils sont assoiffés de sang et même que des zombies hanteraient l’île. Plus récemment un homme baleine et ses types se sont enfoncés dans la forêt et ont réussi à renouer un brin de contact entre les sauvages et des parents. C’est tendu comme un fil de string gnihihi. »

Il se retourna dés lors en direction de son comparse le navigateur ou plutôt la navigatrice Angelonita à la barre, laquelle concentrée sur le cap, lui fait un clin d’œil qui en dit long sur le type de relation que nos compères semblent entretenir.

« Terre en vue ! «


La grosse Angelonita tape de la semelle sur le plancher pour prévenir les passagers du mouillage imminent. Au loin, Innocent n’est plus qu’à quelques miles nautiques de notre position. L’aura d’Innocent Island est si sinistre qu’on pourrait presque la couper au couteau. Autant être franc d’emblée, elle n’a plus rien d’innocent du tout. Il est temps de rentrer en piste hmmh.
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