>> Loth Reich
Pseudonyme : Le Marchand Hérétique Age: 29 ans environ... Sexe : Homme Race : Long-bras Métier : Archéologue autodidacte. Contrebandier à temps plein. Enquêteur et détective cambrioleur. Groupe : Civil But : Monter un réseau de contrebande à l'échelle des quatre mers et de Grand Line. Voler le One Piece au pirate qui le trouvera et le Vendre. Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Dans l'idéal ce serait un art martial mettant à profit l'allonge que lui fournissent ses longs bras. Un truc qui pourrait s'apparenter au She Quan, au Tanglang Quan ou au Bando. Il s'agit d'un ensemble de styles de combat imitant des positions animalières, principalement le serpent, la mante religieuse et le tigre pour l'attaque. Le singe et la grue pour l'agilité. Équipement : Une paire de lunettes, un wakizashi nommé Crépuscule, une boussole, un calepin, une plume, une loupe. Codes du règlement : Parrain : - Ce compte est-il un DC ? : Non. Si oui, quel @ l'a autorisé ? : ... |
>> Physique
Loth est un individu de frêle constitution, limite chétif au teint légèrement bronzé. Il n'est pas très impressionnant juché sur son mètre soixante-quinze et cinquante kilos. Il a des cheveux d'un noir d'encre, le plus souvent attaché en une longue queue de cheval. Ses lunettes à verres rectangulaires et photochromique dissimulent des prunelles d'un intense bleu foncé. A cause des tortures quand il était esclave, Loth souffre de photophobie et ne peut soutenir une source de lumière sans ses verres.
Il s'exprime à voix basse, la plus part du temps, en remuant à peine les lèvres mais qui reste parfaitement audible cependant. Sa véritable voix a un étrange effet de chorale ou d'échos comme si deux personnes parlaient simultanément. Mais parce qu'on lui a plusieurs fois fait remarquer que c'était flippant, il s'est entrainé pour adopter une voix "normale". Sa véritable voix, il l'utilise désormais quand il veut se faire passer pour quelqu'un d'autre.
La plus part du temps, il arborera une mine sérieuse et peu expressive même s'il lui arrive de sourire ou de rire. Il a la manie de relever tout le temps ses lunettes avec ses doigts et quand il est en proie à une intense réflexion, ce geste devient machinal, mécanique, sans qu'il ne s'en rende compte. Il est d'un naturel discret et a une certaine aisance à se déplacer sans attirer l'attention, sans bruit.
Il aime être élégant et se pare le plus souvent d'un hanfu, "kimono" traditionnel chinois. Le sien est blanc, et frappé d'illustrations de grues. Il a une préférence pour ce genre de vêtements amples qui lui permettent des mouvements plus aisés ou de dissimuler ses bras à trois articulations, traits particuliers de son physique. Souvent, il revêt un costume trois pièces d'une blancheur de neige par-dessus lequel il enfile le plus souvent un manteau de même couleur.
Quand il lui arrive de mettre son torse à nu, on peut observer de multiples tatouages sur son corps. Tous représentants les animaux dont il imite les mouvements en combat. La mante et le serpent y tiennent une place d'honneur. La première tatouée sur son côté cœur, tendant à symboliser la garde qu'elle lui procure, celle-là même qu'il considère comme la source même de son maintien en vie. Le second a été tatoué de sorte à s'enrouler autour de ses bras depuis les épaules. La tête des serpents reposent sur les revers de ses mains lui donnant l'impression que ce sont leurs morsures qu'il délivre à chaque coup.
Durant un combat, Il est très mobile. L'essence de son art veut qu'il se déplace en imitant l'agilité du singe ce qui le rend assez insaisissable. Il a entraîné son corps à être très flexible histoire de pouvoir effectuer toutes sortes de contorsion. Il n'est pas habitué à encaisser d'énormes dégâts, il n'est pas très endurant. Loth possède un wakizashi de bonne facture qu'il cache sans les manches amples de son kimono ou de son manteau et qu'il dégaine dans un mouvement de surprise. Il n'aime pas l'utiliser mais quand il l'emploie, il s'attend à ce qu'il soit décisif.
>> Psychologie
Loth a l'approche difficile. Il est peu amical, tant mieux, il préfère la solitude. Il est limite apathique. Il ne parle que lorsque c’est nécessaire et il exprime rarement ses émotions, que ce soit de la colère ou de la joie et presque jamais par des gestes grandiloquents, il est très introverti.
Il n'aimais pas le bruit et la foule, il préférait se réfugier dans le silence. Il trouvait ridicule de s'offrir en spectacle et pensait que pour vivre bien, il fallait vivre caché ou du moins, effacé. Mais récemment, il a prit goût à la célébrité et n'y trouve plus aucun inconvénient.
Loth est doté d'une patience à toute épreuve.
Il a une passion pour l'astronomie, les antiquités, les œuvres d'art, l'histoire. Il pense que c'est le devoir de chaque homme de connaître au mieux l'histoire des générations précédentes, ne serait-ce que pour tirer des leçons de leur vécu. L’archéologie, l'histoire sont des passions qui sont devenues une voie de vivre. Il a aussi un intérêt tout particulier pour la criminologie et le métier de détective en général.
Il dispose d'une mémoire de eidétique et a estimé sa vitesse de lecture à quelques vingt milles mots par minutes. En lecteur boulimique, il passe énormément de temps à lire et rarement on peut le croiser sans un livre à proximité. Cela lui a octroyé une grande culture générale.
De son enfance dans le Cimetière d’épave de South Blue, il a gardé un certain goût des trafics, des magouilles et de ce qu'on peut communément appeler "l'argent sale". Il ne soit voit pas vivre en honnête marchand ou toucher le revenu minimum par mois. Il a décidé de vivre de sa passion et de se spécialiser dans le commerce d’œuvres d'arts ou antiques, volés ou pas, contrefaits ou originaux. Par extension, il s'est aussi ouvert au marché de la contrebande des produits prohibés.
Ce métier excluant toute notion de confiance, Loth a depuis longtemps effacé ce mot de son langage. La suspicion est sa seule certitude et la paranoïa une bonne amie qui n’est jamais loin. Il préfère ne pas affronter ses clients mais peut s’y oser si l’affaire en vaut vraiment le coup. La plus part du temps, il travaille avec des intermédiaires qui lui trouvent des clients, qui marchandent avec eux et en retour, ils leur perçoivent une certaine partie du pourcentage de l’affaire. Entre eux, juste des rapports professionnels et tant qu’aucun d’entre eux ne lui fera de coups tordus, il continuera à les employer.
En affaire, comme dans la vie courante, Loth est un individu réfléchi, calme, et doué d'une bonne intelligence. On le dit fourbe et serpent, mais c'est juste que l’extrême prudence qu’il a embrassée fait qu’il cherche toujours à avoir un ou deux coups en réserve quand il abat son jeu. Il connait exactement ses forces et ses faiblesses et sait que le monde est immense et qu'on trouve toujours plus fort que soi. Aussi, s’évertue-t-il à progresser et à ne jamais sous-estimer un adversaire.
Il a un rapport particulier avec l'argent. Le monde tel qu'il le perçoit tourne autour de l'argent et rien ne serait possible sans cela. Il pense qu'il n'existe pas une chose dénuée de valeur, peu importe l'objet, on peut lui découvrir une valeur pécuniaire. Quand un objet attise réellement sa convoitise, il ne tient plus en place et quand tout compromis semble vain, il serait prêt à n'importe quelle bassesse/coup foireux pour l'acquérir. L'argent justifie tous les moyens. Malgré tout, il préfère éviter les conflits et cherchera à régler chaque litige par une entente financière plutôt que d'en venir aux mains.
Son tabou ultime concerne le commerce des êtres doués de consciences. Ayant été esclave lui-même, il a acquis la certitude c'est un sacrilège d'en faire du commerce. Les gens sont pour lui des clients potentiels et non des produits. Il n'a pas le syndrome du héros mais fera tout ce qui est en son pouvoir pour libérer des gens retenus contre leurs volontés s'ils sont destinés à être vendus.
S'il est une chose qui puisse surclasser son obsession de l’argent, c’est le défi. Le mot « impossible » déclenche chez lui une certaine excitation qu’il a du mal à maîtriser. Il pourrait se lancer à la recherche d’un carré de boue si tant est qu’on lui affirme haut et fort que cette boue est réputée inaccessible, ultra protégée… Dès lors qu’il est face à un défi, il met sa vie en jeu même si le prix du défi est nul. Dans ces moments, son côté prévoyant ne fait plus guère effet et disparaît sous les méandres de l’adrénaline et des pulsions. L’objet du défi doit au minimum avoir avec sa profession. Voler une certaine relique, vendre de la musique à un sourd etc...
Son comportement au combat ne diffère pas de celui de sa vie de tous les jours. Il ne sous-estime jamais un adversaire et ne se précipite jamais tête baissée dans une confrontation. Malgré qu'une altercation physique soit le dernier recours pour lui, il a appris à en tirer plaisir. Un plaisir éphémère en fait vu que son objectif est toujours d'abréger au plus vite le combat. Abréger, signifie la plus part du temps, tuer à moins que l'adversaire en question n'ait un quelconque potentiel. Auquel cas, il est capable de lui laisser la vie sauve pour que ce dernier s’endurcisse et revienne le défier plus tard. Pour le plaisir du combat. Si l'adversaire est plus puissant que lui, Loth n'aura aucun scrupule à fuir. Il estime que seuls les idiots meurent en héros.
Il a une maxime personnelle : "Le Sacrifice, c'est un truc de looser".
>> Biographie
Assis à l'écart, le regard fuyant, Loth regardait la petite foule qui se pressait devant l'étalage de vieilleries qui constituait les articles de ce vide-grenier. Les prix étaient forfaitaires et ne représentaient pas la valeur exacte des biens exposés là. Il était même plus judicieux de dire que certains n'avaient aucune valeur du tout, à part la charge émotionnelle et historique qu'ils revêtaient.
Le Marchand Hérétique suivit du coin de l’œil une fillette s'approcher puis s'emparer d'un collier aux airs minables et tout éraflés. Les pierres précieuses qui constituaient ses maillons avaient depuis longtemps perdus leurs éclats.
- M'man, peux l'avoir ?
- Oui ma douce. Garçon, à combien est ce collier ?
- Dix misérables B’ry madame.
Dix Berry.... Était-ce là le prix de sa toute première trouvaille en tant que chercher de trésor ?
Il était encore presque palpable, le souvenir de ce jour heureux où le garçon qu'il était émergea à bout de souffle d'une plongée de plusieurs minutes sans scaphandre. Il plongeait à cet endroit depuis des semaines convaincu qu'il y trouverait les épaves d'un légendaire galion ayant coulé quelques siècles avant sa naissance. En lieu et place de monceaux d'or, il ne découvrit que ce collier mais à ses yeux, c'était le plus beau trésor au monde, le tout premier d'une longue liste, il l'espérait. Il s'était empressé de faire des recherches sur sa trouvaille et découvrit qu'il s'agissait surement d'un collier cérémonial, surement offert par un prétendant royal à sa promise. Le blason incrusté sur les perles ternies et sales était celui d'une petite principauté à des miles du cimetière d'épave de South Blue où il vivait.
Sans mal, Loth se plongea dans l'histoire, se refit le film, imagina bien des scènes, toutes articulées autour de ce collier de jadis. C'était ce qui le passionnait le plus dans ce "métier" qu'il faisait. L'impression de remonter le temps à chaque babiole qu'il trouvait. Il avait aussi l’impression de se rapprocher de ce pactole qu’il imaginait juste à la portée de ses doigts. Il rêvait de quitter l’insécurité du Cimetière d’épave, de faire fortune et de créer son propre business de vente d’antiquité.
Vingt ans plus tard, il était demeuré le même. La seule chose qu'il avait perdue de ces années difficiles dans le Cimetière d'épave c'était le sourire qui égayait ses journées et qui illuminait son visage.
Un autre client, un homme d'un âge avancé claudiqua puis sortit une loupe de sa sacoche. Il la rapprocha d'une paire de menottes en les scrutant sous toutes les coutures, hocha la tête d'incrédulité puis se replongea dans son minutieux examen. Loth suivit son manège d'un air intéressé, cet homme était surement un professionnel du métier et le Marchand Hérétique était avide se voir à quelle conclusion il arriverait à la fin de son expertise.
- G..garçon ? Balbutia-t-il d'un air fatigué et d'une voix asthmatique.
- Oui ? Répondit le jeunot que Loth avait engagé pour gérer les transactions. Ah ! C’menottes sont à 10 000 B’ry l’paire.
- Avant de les acheter, j'ai..j'aimerais savoir où vous les avez trouvés, dit-il entre deux toux sèches.
Le garçon se tourna vers Loth assis sous le grand chêne blanc et le vieux en déduisit qu'il devait être le maître d'œuvre de cette petite vente. Il s'approcha du Marchand Hérétique puis lui tendit une carte de visite. Il y était question d'un certain Oswald Brown, antiquaire de profession.
- Ces menottes sont contrefaites, dit-il d'emblée.
- Je sais, répondit Loth d'une voix pas plus haute qu'un murmure.
- J'ai reconnu les Os et le Sel, les armoiries du Conclave.
Ce nom provoqua chez Loth un tic involontaire. De main droite, il agrippa fermement son poignet gauche comme s'il voulait se défaire de menottes imaginaires. Les Os et le Sel, le Conclave, la plus noire des périodes de sa vie, en somme. Ce dont il se souvenait le plus c'était l'odeur. L'odeur de pourriture, l'odeur des catacombes dans lesquels il avait été jeté peu après sa capture.
Sa vie avait basculé un beau jour d'hiver où la neige avait recouvert le cimetière d'épave d'un linceul blanc. Il retournait comme à son habitude des débris dans l'espoir de trouver une bricole à vendre. Des hommes encagoulés lui étaient tombés dessus ne lui laissant aucune chance de s'enfuir. L'homme qui l'avait recueilli depuis tout bébé tenta de se porter à son secours mais il fut abattu sous ses yeux. Les vociférations de Loth à cet instant hantaient encore ses nuits de nos jours.
Il apprit par ses confrères de mésaventures emprisonnés dans la même cave que lui qu'ils étaient les victimes du "Conclave", un groupuscule criminel prônant et défendant par des moyens radicaux la suprématie de la race humaine sur ce qu'ils appelaient "les difformes" à savoir, les Longs-bras, les Longues-jambes et les autres races non humaines.
Loth passa sept longues années dans les geôles de ces fanatiques, tantôt exposé en tant qu'animal de foire pour amuser un public tout aussi déséquilibré que ses geôliers, tantôt torturé pour le crime d'avoir vu le jour avec des articulations en plus à ses bras. Il vécut l'enfer, les brimades, les humiliations. Durant cette période, il attrapa une conjonctivite aiguë qui faillit lui ôter la vue. Bien qu'ayant réussi à vaincre le mal, il lui laissa d’irréversibles séquelles, entre-autre l'incapacité de soutenir la lumière à l’œil nu.
Cet enfer de tourmente prit fin quand un détachement de la marine d'élite prit d'assaut le manoir où il était retenu captif. Les criminels se cachant dans les rangs du Conclave furent presque tous capturés et leurs innombrables victimes libérées. Un ordre de moines prit en charge les ex-esclaves et tenta de leur redonner tant bien que mal le goût de la vie.
- Vous allez bien ?
La voix sembla lointaine et tira Loth de sa rêverie. Il se rendit compte qu'il était devenu pale à repenser à son calvaire. Il vit défiler sous ses yeux les dernières scènes de ce souvenir. Les moines et les livres qui lui redonnèrent l'envie de vivre. Ses heures d'entrainement aux arts martiaux que se transmettaient jalousement la confrérie de moine et enfin ses au-revoir aux religieux après cinq années passées à leur côté.
- Oui ça va, un petit moment d'absence, répondit-il en redressant ses lunettes. Ces menottes sont des imitations en effet, vous avez bien deviné. Mais comment ?
- J'ai eu à travailler -Excusez-moi rajouta-t-il après une rafale de toux- sur une centaine d'instruments de tortures du Conclave. Le fer qu'ils utilisaient provenait exclusivement d'une certaine mine connue pour la teinte particulière que prenait son minerai après quelques années.
- C'est vrai, mais je n'ai jamais retrouvé les minerais de cette mine donc fallait bien faire avec autre chose. Pourquoi envisagez-vous de les acheter si vous les avez percées à jour ?
- Ce sont de vraie-fausses imitations. J'ai reconnu la patte et le travail d'Excel. L'un des plus grands forgerons de cette génération. Et rien que pour ça, elles vaudront cent fois la mise.
Loth sourit en voyant le vieil homme claudiquer, emmenant au loin ces objets témoins d'une époque qu'il conservait intacte dans sa mémoire. Cette période avait défini ce qu'il était aujourd'hui. Côtoyer la noirceur de l'âme humaine avait presque effacé le sourire de son regard, l'avait rendu incapable de tisser de longues et de proches relations. Elle avait aussi érigé en tabou, l'esclavagisme et tout ce qui tournait autour du commerce d'espèce doué d'intelligence.
Depuis qu'il prit congé des moines, il avait maintes fois croisé la route de vendeurs d'esclaves et s'était montré sans pitié envers eux, faisant tout pour libérer leurs prisonniers au risque de se mettre à dos plusieurs pontes du milieu.
Heureusement d'ailleurs, se dit-il, la vie est toujours plus trépidante avec quelques ennemis mortels.
Le Marchand Hérétique suivit du coin de l’œil une fillette s'approcher puis s'emparer d'un collier aux airs minables et tout éraflés. Les pierres précieuses qui constituaient ses maillons avaient depuis longtemps perdus leurs éclats.
- M'man, peux l'avoir ?
- Oui ma douce. Garçon, à combien est ce collier ?
- Dix misérables B’ry madame.
Dix Berry.... Était-ce là le prix de sa toute première trouvaille en tant que chercher de trésor ?
Il était encore presque palpable, le souvenir de ce jour heureux où le garçon qu'il était émergea à bout de souffle d'une plongée de plusieurs minutes sans scaphandre. Il plongeait à cet endroit depuis des semaines convaincu qu'il y trouverait les épaves d'un légendaire galion ayant coulé quelques siècles avant sa naissance. En lieu et place de monceaux d'or, il ne découvrit que ce collier mais à ses yeux, c'était le plus beau trésor au monde, le tout premier d'une longue liste, il l'espérait. Il s'était empressé de faire des recherches sur sa trouvaille et découvrit qu'il s'agissait surement d'un collier cérémonial, surement offert par un prétendant royal à sa promise. Le blason incrusté sur les perles ternies et sales était celui d'une petite principauté à des miles du cimetière d'épave de South Blue où il vivait.
Sans mal, Loth se plongea dans l'histoire, se refit le film, imagina bien des scènes, toutes articulées autour de ce collier de jadis. C'était ce qui le passionnait le plus dans ce "métier" qu'il faisait. L'impression de remonter le temps à chaque babiole qu'il trouvait. Il avait aussi l’impression de se rapprocher de ce pactole qu’il imaginait juste à la portée de ses doigts. Il rêvait de quitter l’insécurité du Cimetière d’épave, de faire fortune et de créer son propre business de vente d’antiquité.
Vingt ans plus tard, il était demeuré le même. La seule chose qu'il avait perdue de ces années difficiles dans le Cimetière d'épave c'était le sourire qui égayait ses journées et qui illuminait son visage.
Un autre client, un homme d'un âge avancé claudiqua puis sortit une loupe de sa sacoche. Il la rapprocha d'une paire de menottes en les scrutant sous toutes les coutures, hocha la tête d'incrédulité puis se replongea dans son minutieux examen. Loth suivit son manège d'un air intéressé, cet homme était surement un professionnel du métier et le Marchand Hérétique était avide se voir à quelle conclusion il arriverait à la fin de son expertise.
- G..garçon ? Balbutia-t-il d'un air fatigué et d'une voix asthmatique.
- Oui ? Répondit le jeunot que Loth avait engagé pour gérer les transactions. Ah ! C’menottes sont à 10 000 B’ry l’paire.
- Avant de les acheter, j'ai..j'aimerais savoir où vous les avez trouvés, dit-il entre deux toux sèches.
Le garçon se tourna vers Loth assis sous le grand chêne blanc et le vieux en déduisit qu'il devait être le maître d'œuvre de cette petite vente. Il s'approcha du Marchand Hérétique puis lui tendit une carte de visite. Il y était question d'un certain Oswald Brown, antiquaire de profession.
- Ces menottes sont contrefaites, dit-il d'emblée.
- Je sais, répondit Loth d'une voix pas plus haute qu'un murmure.
- J'ai reconnu les Os et le Sel, les armoiries du Conclave.
Ce nom provoqua chez Loth un tic involontaire. De main droite, il agrippa fermement son poignet gauche comme s'il voulait se défaire de menottes imaginaires. Les Os et le Sel, le Conclave, la plus noire des périodes de sa vie, en somme. Ce dont il se souvenait le plus c'était l'odeur. L'odeur de pourriture, l'odeur des catacombes dans lesquels il avait été jeté peu après sa capture.
Sa vie avait basculé un beau jour d'hiver où la neige avait recouvert le cimetière d'épave d'un linceul blanc. Il retournait comme à son habitude des débris dans l'espoir de trouver une bricole à vendre. Des hommes encagoulés lui étaient tombés dessus ne lui laissant aucune chance de s'enfuir. L'homme qui l'avait recueilli depuis tout bébé tenta de se porter à son secours mais il fut abattu sous ses yeux. Les vociférations de Loth à cet instant hantaient encore ses nuits de nos jours.
Il apprit par ses confrères de mésaventures emprisonnés dans la même cave que lui qu'ils étaient les victimes du "Conclave", un groupuscule criminel prônant et défendant par des moyens radicaux la suprématie de la race humaine sur ce qu'ils appelaient "les difformes" à savoir, les Longs-bras, les Longues-jambes et les autres races non humaines.
Loth passa sept longues années dans les geôles de ces fanatiques, tantôt exposé en tant qu'animal de foire pour amuser un public tout aussi déséquilibré que ses geôliers, tantôt torturé pour le crime d'avoir vu le jour avec des articulations en plus à ses bras. Il vécut l'enfer, les brimades, les humiliations. Durant cette période, il attrapa une conjonctivite aiguë qui faillit lui ôter la vue. Bien qu'ayant réussi à vaincre le mal, il lui laissa d’irréversibles séquelles, entre-autre l'incapacité de soutenir la lumière à l’œil nu.
Cet enfer de tourmente prit fin quand un détachement de la marine d'élite prit d'assaut le manoir où il était retenu captif. Les criminels se cachant dans les rangs du Conclave furent presque tous capturés et leurs innombrables victimes libérées. Un ordre de moines prit en charge les ex-esclaves et tenta de leur redonner tant bien que mal le goût de la vie.
- Vous allez bien ?
La voix sembla lointaine et tira Loth de sa rêverie. Il se rendit compte qu'il était devenu pale à repenser à son calvaire. Il vit défiler sous ses yeux les dernières scènes de ce souvenir. Les moines et les livres qui lui redonnèrent l'envie de vivre. Ses heures d'entrainement aux arts martiaux que se transmettaient jalousement la confrérie de moine et enfin ses au-revoir aux religieux après cinq années passées à leur côté.
- Oui ça va, un petit moment d'absence, répondit-il en redressant ses lunettes. Ces menottes sont des imitations en effet, vous avez bien deviné. Mais comment ?
- J'ai eu à travailler -Excusez-moi rajouta-t-il après une rafale de toux- sur une centaine d'instruments de tortures du Conclave. Le fer qu'ils utilisaient provenait exclusivement d'une certaine mine connue pour la teinte particulière que prenait son minerai après quelques années.
- C'est vrai, mais je n'ai jamais retrouvé les minerais de cette mine donc fallait bien faire avec autre chose. Pourquoi envisagez-vous de les acheter si vous les avez percées à jour ?
- Ce sont de vraie-fausses imitations. J'ai reconnu la patte et le travail d'Excel. L'un des plus grands forgerons de cette génération. Et rien que pour ça, elles vaudront cent fois la mise.
Loth sourit en voyant le vieil homme claudiquer, emmenant au loin ces objets témoins d'une époque qu'il conservait intacte dans sa mémoire. Cette période avait défini ce qu'il était aujourd'hui. Côtoyer la noirceur de l'âme humaine avait presque effacé le sourire de son regard, l'avait rendu incapable de tisser de longues et de proches relations. Elle avait aussi érigé en tabou, l'esclavagisme et tout ce qui tournait autour du commerce d'espèce doué d'intelligence.
Depuis qu'il prit congé des moines, il avait maintes fois croisé la route de vendeurs d'esclaves et s'était montré sans pitié envers eux, faisant tout pour libérer leurs prisonniers au risque de se mettre à dos plusieurs pontes du milieu.
Heureusement d'ailleurs, se dit-il, la vie est toujours plus trépidante avec quelques ennemis mortels.
>> Test RP
- Spoiler:
- Alors que tu explores une île mystérieuse quelque part sur les blues, tu tombes dans un gros trou. Rien de cassé, bien heureusement, mais impossible de remonter à la surface. Te voilà engagé dans un dédale de couloirs souterrains apparemment déserts depuis des lustres. Eh, si ça se trouve, y'a un trésor dans le coin ! Ou peut-être que c'est une planque de pirates ! Qui sait ?
Ma dégringolade me sembla interminable. Je fus ballotté dans tous les sens, heurtant ici et là des pans et parois de roches. Au terme de deux minutes, la chute infernale s'arrêta enfin. J'atterris, lourdement sonné, sur ce qui me sembla être un entrelacs de racines végétales très molles. J'eus besoin de plusieurs minutes pour m'acclimater aux séquelles de ma longue chute. Désorientation et étourdissement faisant parti du lot. Mes sens retrouvés m'informèrent que de toute évidence, il m'était impossible de sortir de cet endroit, je devais être à quelques dizaines de mètres sous la surface. Je détournai mon regard de la fine pellicule de lumière qui émanait de la surface à travers le trou qu'avait créé ma chute. J'étais dans une espèce de couloir exiguë dont les parois étaient envahies de ces racines noires qui avaient précédemment amortis ma chute. Un pan de mur à ma droite attira mon attention. Je m'en approchai et en époussetai la partie qui m'intriguait. Mon sang ne fit qu'un tour quand se révélèrent sous la poussière et les nervures de lianes des peintures murales extrêmement bien conservées qui représentaient une partie de chasse. Une scène particulière, une qui peignait un homme d'allure difforme égorgeant un cervidé déclencha en moi un vif émoi contenu. L'homme de la peinture arborait à son cou, un collier de perle au design si particulier que je n'eus aucun à le reconnaître.
- L’œil de Râ, susurrai-je.
Enfin, je touchais au but. Cette toile me confirma que j'étais sur la bonne piste.
J'accostai sur cet îlot deux semaines plus tôt, sur les traces de "L’œil de Râ", un mythique collier de perles alourdi d'un médaillon d'or pur en forme d’œil que désirait une richissime cliente. L’œil de Râ avait été en ses heures glorieuses, la parure des rois et des reines de Valantis, une riche civilisation disparue suite à un cataclysme dont nul ne connaissait la nature.
Je me détournai de la fresque et m’engageai dans le couloir qui étalait devant moi sa longue et droite ligne. L'endroit était dans une semi pénombre. Étrangement, et je me trouvai lent à la détente sur ce coup, je remarquai que la seule source de lumière provenait de ces racines noires qui émettaient une fine mais diffuse leur bleue, assez pour m'allouer une bonne visibilité. Drôles de végétaux.
Je continuai mon chemin sur quelques deux cent mètres puis la longue ligne du couloir devint une courbe. Les bifurcations se multipliaient de telle manière que j'avais l'impression d'errer dans les entrailles d'un serpent géant. Nulle part une trace d'une quelconque vie. La succession de courbes m'amena dans une espèce de grande salle où les racines qui veinaient les murs émettaient encore plus de lumière qu'à l'accoutumé. L'endroit bien qu'aujourd'hui délabré et en ruine gardait toujours ce petit quelque chose de sa gloire passée. Le haut plafond était en voûte et des sculptures à même la roche décrivaient des scènes de banquet. C'est de cela sans doute qu'il devait s'agir, une salle de banquet, une salle de récréation.
Une fraîche trace dans la poussière monopolisa mon attention. C'était une empreinte de pattes. J'en déduisis que son propriétaire devait avoir des griffes d’une dizaine de centimètres de longueur au moins ainsi qu'une grande carrure. Les traces allaient vers une des trois portes que comptaient la salle, celle de gauche. Fallait-il mettre le plus de distance possible entre cet animal et moi ou devais-je au contraire suivre ses traces au risque de me jeter dans sa gueule? S'il y avait une sortie, surement que cette créature la connaissait. Pas de proie dans ces souterrains, elle devait bien se nourrir... "A moins qu'elle ne fut un herbivore se nourrissant de cette racine noire", me dit la petite voix dans ma tête.
Je restai planté là à soupeser silencieusement le dilemme quand une voix, humaine cette fois ci me rappela à la réalité. Elle devina mes pensées.
- Si j'étais toi, je ne suivrai pas le chupacabra...
Vivement, je me retournai et aperçu mon nouvel interlocuteur perché sur un pilier effondré. Je me fiai d'abord à sa barbe éloquente qui lui arrivait au genou et cru que c'était un vieil homme. Mais un examen plus approfondi me suggéra un individu dans la maturité de l'âge. Il avait le corps robuste et les mains endurcies de ceux qui sont habitués aux travaux éreintants et manuels. Il avait le regard alerte d'un homme qui vivait sur le fil du rasoir, sur le fil de la vie.
- Encore un de ses chercheurs de trésors, je suppose? me demanda-t-il d'une voix douce.
- Et si c'était le cas? lui répondis-je d'une voix pas plus haute qu'un murmure mais parfaitement audible dans le silence de cette salle.
- Et bien, je ferai des prières pour le repos de ton âme, comme je l'ai fait pour les centaines de personnes venues mourir en ces lieux depuis quinze ans... dit-il sur un ton désolé.
- Intéressant... considérai-je. Et qui êtes vous pour avoir vu défiler tant de personnes? C'est peut être vous qui les envoyiez à l’abattoir?
- J'aurais aimé, répondit-il d'une voix lasse mais qui me parut sincère. Leur fin aurait été moins douloureuse. Je m'appelle Lierre Grills.
- Lierre Grills, Lierre Grills... maugréai-je. Le nom me rappelait quelqu'un dont je n'arrivais pas à me souvenir.
- J'étais un aventurier célèbre autrefois, il y a quinze ans de cela plus exactement. On me connaissait à travers tout North Blue pour mes documentaires d'aventures où je vulgarisais les techniques et méthodes de survie en milieu hostile.
- Man Vs Wild, dis-je en me souvenant enfin.
- Oui. C'est par un beau jour pluvieux d'automne que mon équipe de tournage et moi avions décidé de nous rendre ici et tourner Man Vs Valantis. L'île était réputée pour sa faune exotique et ses conditions extrêmes. Alors que nous étions en plein tournage, nous sommes tombés dans un ravin et depuis je erre dans ces dédales sans fin...
- Depuis quinze ans? demandai-je surpris. Vous n'avez pas réussi à trouver la sortie? Et qu'en est-il advenu de vos amis?
- Mes amis sont morts, tous, en cherchant à quitter cet endroit maudit. Je suis le seul à être resté, je suis le seul qui y survit. Trouver la sortie est facile jeune homme, la franchir, c'est là tout le problème. Il garde l'entrée. El chupacabra, le suceur de sang. Quand il passe à l'attaque, il est déjà trop tard, acheva-t-il d'une voix qui se voulait mystérieuse.
- Auriez-vous vu au cours de vos déambulations, excusez moi, de votre malencontreux séjour ici, un collier de perle doté d'un médaillon en forme d’un œil aux pupilles verticales?
- T'es sérieux ? La perspective de la mort ou de l'emprisonnement à vie t'effraies-t-il aussi peu? T'es le premier de ce genre que je croise.
- La priorité pour moi en cet instant est de trouver ce collier, après je réfléchirai à l'étape suivante. Je ne poursuis pas deux lièvres à la fois. Tenez, lui dis-je, en sortant de sous mon armure, une bouteille d'un whisky pur feu. Je suppose que vous n'en avez plus bu depuis des lustres...
- Merci, bredouilla-t-il. Aaaah, ça fait du bien de's'rincer le gosier ! Dis-moi, il y a une histoire sous cette armure? dit-il, l'air de quelqu'un qui se retenait depuis longtemps de demander.
- Hmmm, rien d'extraordinaire. Juste un mutilé qui cache sa laideur au monde. Alors, ce collier, vous l'avez déjà vu?
- Oui je crois. Et je sais même où il se trouve.
- Super ! Pouvez vous me montrer où?
- Je peux effectivement mais je ne suis pas sûr de vouloir. Tu es un jeune homme charmant et poli et cela m’ennuierait beaucoup d'envoyer quelqu'un qui m'a abreuvé à l'abattoir.
- Dois-je comprendre que le collier se trouve dans la zone où habite ce chupacrabra?
- Dans la zone où il nidifie plus précisément. Sa portée et lui...
AaaAAAAAAAAAAaaaaaaaaAaaaaaaaaarrrRRRRRrrrrRRRRRggGGGGggghhhhhhHHHHHHHHH ! ! ! ! ! ! ! ! !
L'horrible hurlement interrompit Lierre qui posa son regard sur la porte à gauche. Un instant plus tard, le cri s'évanoui laissant le silence régner à nouveau.
- Un poulain chupacrabra qui se nourrit des pirates débarqués hier, probablement, commenta-t-il avec une once de regret. Je les avais prévenu, eux aussi.
- Cette créature a des petits?
- Beaucoup plus que je n'en pourrai compter. J'ai réussi à tuer le mâle un mois plus tôt mais la femelle était déjà pleine. Bientôt, même le dernier homme sur Valantis ne pourra rien contre ces monstres...
- Venez avec moi dans ce cas, dis-je avec conviction. A nous deux, nous pouvons y faire quelque chose.
- Tu es jeune et imprudent.
- Ça dépend des situations, répondis-je en dégainant Appolyôn. Aujourd'hui, mon instinct me dis de trancher, et je vais pas me retenir.
Avec un petit sourire en coin, Lierre secoua la tête et m'indexa la porte centrale. Il me précéda à l'intérieur et je le suivis sans poser de questions. Ce couloir aussi ressemblait à ceux que j'avais pris auparavant. Parfois, d'autres portes émergeaient au détour d'un couloir, donnant accès à d'autres couloirs qui eux mêmes étaient reliés à d'autres portes. L'endroit était un impressionnant labyrinthe mais Lierre semblait le connaitre comme sa poche. Je promenai mon regard sur les murs à la recherche d'un quelconque signe, une croix, un trait montrant qu'il avait d'une quelconque manière marqué cet endroit mais que dalle. Quinze ans d'errance avaient sans doute imprimé la carte dans sa tête. Après vingt minutes d'une marche silencieuse, j'entendis un bruit qui au fur et à mesure des pas devenait de plus en plus fort, de plus en plus régulier.
- Une cascade, dis-je en reconnaissant le son.
- Ouais, elle alimente la rivière à la surface. Il te suffira de te laisser porter par le courant pour y être. C'est ta clé de sortie.
- Sortie gardée par les monstres. Mon collier dans cette histoire?
- Tais toi et observes, m'intima-t-il en se baissant.
Nous étions à la fin d'un couloir à angle droit qui bifurquait sur notre gauche. Lentement, Lierre sortit un miroir de sa poche et s'en servit pour me montrer ce qui nous attendait au bout du couloir. Dans le reflet, je parvins à distinguer une espèce de vaste hall intégralement tapissé des racines noirâtres fluo. Dans les entremêlements des lianes, je vis distinctement des humains, la plus part saucissonnés avec les végétaux. Je pouvais y voir aussi se mouvoir de petits ombres informes dont les contours étaient flous. Je distinguai une masse beaucoup plus grande semblant allongée devant la seule porte de la pièce. Mes yeux se portèrent aussi sur un nombre impressionnant de pièce de joailleries étalés à même le sol dont les éclats rivalisaient avec celui des racines.
- Tu vois? La femelle barre le chemin à la porte. Elle sait que la nourriture essai toujours de s'échapper par là, murmura-t-il. Ton collier doit se trouver parmi tant d'autres là bas. Ces saletés aiment tout ce qui brille, comme les humains...
- C'est parfait, dis-je en me relevant, un pas vers le couloir où m'attendait l’œil de Râ.
- Tu es fou ou stupide? Tu ne vas pas y aller de front quand même?
- Bien sûr que c'est mon intention. Je vais trancher dans le tas.
- Comment peux-tu être encore en vie? Voila ce que nous allons faire... [....]
- Je ne puis vous demander ça, c'est du suicide pur et simple, protestai-je une fois son plan dévoilé.
- Tu ne me demandes rien et ça me plait de servir d’appât pour que tu t'en sortes. Même dans mes rêves les plus fous, je n'avais imaginé pouvoir m'abreuver avec un tel élixir avant de clamser. D'une manière ou d'une autre, mon existence était comptée dès que cette couvée à vu le jour. Laisses moi m'en aller de la manière dont j'ai toujours vécu, en me battant !
Je ne protestai plus devant son regard perçant et son ton décidé mais d'un autre côté, je ne m'étais pas résolu à le voir mourir. Certaines rencontrent dans des lieux incongrus vous marquent et Lierre Grills faisait parti de cette catégorie là. Suivant son plan, il se précipita dans le couloir en s'époumonant du mieux qu'il pouvait. Les petits devaient encore perfectionner leur art de la chasse, avait-il dit. Sans doute se lanceront-ils à ses trousses me laissant quartier libre pour faire face à la mère. Un quartier libre qui avait des airs de Man Vs Death, avait-il rigolé mais au moins, j'aurai un adversaire, un seul. Son plan marcha à la perfection. Une marrée de petits chupacabra se précipita sur lui. Il prit la tangente en sens inverse. Moi, j'étais accroché au plafond, mes mains et pieds agrippant fortement les murs opposés pour affermir mon équilibre. Je comptai 17 monstres quand ils passèrent sous mes yeux et je pus enfin les voir dans toute leur horreur. Les créatures ressemblaient à vague hybridation entre un cochon dont ils avaient le corps et la taille, un tapir dont ils avaient la queue et la trompe et un tigre dont ils avaient les rayures et les griffes. Lierre leva le pouce en l'air et s'engouffra dans une porte.
Je m’attelai à parcourir le reste de la distance, perché au plafond. De cette position, j'avais un certain avantage de panorama et j'identifiai presque aussitôt l’œil de Râ. Juché sur un coussin moisi lui même sur un piédestal, le bijou trônait fièrement au milieu des autres tas d'or. Je remarquai le trésor et la mère chupacabra me remarqua, moi. Elle était semblable à ses rejetons sauf qu'elle faisait la taille d'un éléphant. Un pachyderme extrêmement rapide si j'en jugeais par l'élan qu'il prit.
En un clin d’œil, l'animal était à ma hauteur et abattait verticalement ses griffes mortelles. Mon réflexe entraîné me sauva. Je lui opposai le bouclier de mon armure qui me protégea certes contre les griffures mais pas contre la force phénoménale de la bête. Je fus littéralement enfoncé dans le plafond en argile qui s'effrita. Sur ces pattes arrière, la créature dépassait aisément les 4 mètres de haut, deux fois plus grand que moi. Elle maintenait sa prise et petit à petit je sentais craquer mes côtes. Le plafond qui ne s'effilochait pas assez vite lui donnait un support pour affermir son étau. Je dégoulinais de sueur due à l'effort que je déployai pour contrecarrer la force de la bête. Le bouclier et ma force semblant peu utiles, ma main droite empoigna Appolyôn que je dardai vers la bête. Elle grogna et recula précipitamment, le corps toujours faisant barrière à la porte. J'atterris sur mes jambes, ma garde accroupie, les sens à l'affût du prochain assaut. Une série d’explosion m'arracha un sourire de contentement, un sourire qui se transforma en ricanement quand j'entendis plusieurs hurlements bestiaux qui traduisaient une lente et douloureuse agonie. Lierre avait dû faire usage des explosifs qui lui restaient. C'était son plan, mourir en emportant autant de petits monstres que possible. Je fermai les yeux une tierce et lui souhaitai un bon voyage. Notre rencontre fut brève mais très enrichissante.
La maman chupacabra sembla aussi être au fait de la situation de ses rejetons. Elle poussa un barrissement puis se rua sur moi. Du moins c'est ce que je pensais avant de me rendre compte qu'elle me dépassait et s'engouffrait dans le couloir.
- Notre combat vient à peine de commencer, ne tournes jamais le dos à un adversaire encore vivant, dis-je.
Je tourbillonnai telle une toupie, Appolyôn dans mon sillage. Sa lame acérée trancha nette les tendons arrières du chupacabra. La bête s'effondra dans une flasque de sang, ses barrissements extériorisant sa souffrance. Du jus, elle en avait encore puisqu'elle fouetta l'air de sa trompe. La vitesse et la nature de l'attaque me surprirent. C'est machinalement que mon réflexe prit le dessus. Appolyôn partit verticalement sans que je n'en aie expressément donné l'ordre. L'épée fendit en deux la trompe qui aurait pu me causer bien des dégâts. Je considérai un moment la créature qui avait tué tant d'homme et consentit à abréger sa souffrance d'un coup bien placé à la nuque. De prédateurs, il n'y en avait plus dans les ruines de Valantis. Je m'emparai de l’œil de Râ, uniquement. Hormis le fait qu'il fallait nager une fois dans la flotte, je ne pouvais me résoudre à prendre plus que ce dont j'avais besoin. Je me dirigeai vers la porte qui donnait sur la cascade. Après une grande inspiration de prise, je me jetai dans les tonnes d'eau déferlante et dû faire des efforts pour rester à flot. Je portai un dernier regard sur l’entrebâillement d'où j'avais sauté et l'espace d'une seconde, je crus apercevoir une ombre très nette. Les remous ne me permirent pas de faire le point, le courant était trop fort.
Était-ce une illusion ou la réalité?
Quoi qu'il en soit, pensai-je, cette aventure m'aura permis de faire la connaissance d'un homme comme il en existe de très peu encore. Un homme qui a fait de la survie en milieu hostile une raison et un art de vivre.
Informations IRL
Prénom : Arthur
Age : 24 ans
Aime : Disons les manga. J’aime lire quand j’arrive à surmonter ma flemme et ma procrastination. Surtout féru de romans policiers et de space opera genre les séries d’Isaac Asimov, de Frank Herbert et du monde WTF de Terry Pratchett (RIP ). J’ai à mes heures perdues (tout le temps en fait) la tête dans les étoiles, au sens propre, l'astronomie, c'est l'essence même de mon existence.
N'aime pas : Zorro et sa horde de fan boys et fan girls.
Personnage préféré de One Piece : Ben Beckman, Captain Usopp Sama, Foxy le renard à la tête fissurée, Ame no Shiryu !
Caractère : Trop peace pour les chicanes, toujours souriant, Sarcastique (un peu trop).
Fait du RP depuis : 2 ans
Disponibilité approximative : Tous les jours tant que j'arrive à squatter la co' du voisin
Comment avez-vous connu le forum ? Google.
Dernière édition par Loth Reich le Dim 25 Oct 2015 - 5:16, édité 14 fois