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À l'ombre des dunes...

Dans les épisodes précédents …

Suite à leur coup de théâtre dans les jardins royaux, les assassins s’étaient faits discrets pendant les semaines qui suivirent, se gardant bien de croiser le chemin des agents de la royauté et du gouvernement. Ils s’en retournèrent tous à leur vie citadine, ou presque. Un seul ne possédait pas d’identité propre. Son seul talent était d’être à la fois l’un d’entre eux et tous les autres à la fois. Ainsi mena-t-il les troupes sur différentes pistes, les leurrant et les éloignant de ses frères. Puis il put travailler à ses recherches, continuer à se battre pour le bien commun. Il était venu ici pour soulager le peuple d’une épine dans le pied et il continuerait jusqu’à ce qu’il en fut ainsi. L’assassin avait récupéré un carnet codé et après des nuits à la chandelle, il avait réussi à décrypter les codes qui y étaient inscrits. L’homme qui les avait instaurés était intelligent et méticuleux, mais Rafaelo possédait plus de temps qu’il ne lui en fallait. Ainsi parvint-il à ses fins, mettant à jour ce qu’on aurait pu appeler un dossier sensible. Le Conseiller, aussi malsain fut-il, était un homme malin. Se fiant à son propre sens des affaires, il avait réussi à mettre en place une liste de ses plus proches collaborateurs. On y recensait des noms déjà rayés, à savoir ce très cher Dif’da, mort sous la main heureuse d’un Cipher Pol ou des noms inconnus au bataillon.

Il y eut alors quelques cadavres laissés ça et là. Le modus operandi était similaire, on ne pouvait se leurrer : les assassins étaient de retour. Du moins, l’un d’entre eux. Puis, au bout de deux mois, on parla à nouveau d’une ombre noire sur les toits qui faisait peser sa menace sur les honnêtes citoyens d’Hinu Town. La rumeur devint populaire puis s’étendit à tout le royaume. Ces hommes qui avaient défié le Roi étaient encore en vie, mais à quelle fin agissaient-ils donc ? Le peuple les craignait et les révérait à la fois : une sordide rumeur à vrai dire. Certaines informations se contredisaient, disant qu’ils avaient sauvé le Roi ou qu’ils avaient essayé de les tuer. Certains les défendaient, sous l’ombre d’une capuche et prêchant le vrai du faux. D’autres les réprimandaient, usant de matraques et de persuasion. Nul doute que l’on graissât des pattes pour que certaines choses soient dites et d’autres non. Peut-être fallait-il y voir là aussi l’œuvre des assassins ? Quoi qu’il en fût, c’était une période chaste à la politique et cela ne servait en réalité qu’un seul but : noyer le poisson. La vérité était que les trafics s’étaient intensifiés à travers le pays. Certaines personnes disparaissaient, d’autres s’enrichissaient. Quelques criminels osés avaient été retrouvé en possession de matériel militaire tandis que le royaume perdait en splendeur. Des jours sombres s’il en était. L’année 1621 n’était pas celle d’Hinu Town.

Puis un jour, ou plutôt une nuit, l’assassin fit une découverte qui allait changer bien des choses. Les noms dans le carnet étaient presque tous rayés. Chacun d’entre eux n’était alors qu’une petite frappe, un personne présentant bien plus à gagner qu’à y perdre : rares étaient ceux qui valaient leur pesant d’information. Mais à la lueur d’une bougie, il découvrit sur ce carnet ce qui allait changer la donne. Du jus de citron : la plus vieille ruse du monde. Tout autant codé, le manuscrit était en fait à double sens. De prime abord, il révélait les secrets des employés du Conseiller des hommes de moindre envergure qu’il avait fait chanter. Par l’encre invisible il avait ensuite inscrit ce qu’il savait sur ses collaborateurs. Ainsi, Rafaelo put y lire la théorie d’Al Monafek. Il existait un homme dans le royaume qui possédait tout. Un homme qui encourageait drogue, armes et esclavage. On l’appelait le Roi des voleurs. Ce n’était qu’une légende urbaine, mais dans ses écrits, le traître y croyait bien plus et présentait moult arguments. L’assassin en fut dès lors persuadé. Il y trouva aussi quelques noms. Des noms de criminels pour la plupart, incarcérés dans les prisons du royaume. Pas des types de grande envergure, mais des types qui pourraient certainement en savoir beaucoup.

Il en résultat alors un mystère. Une mort que personne ne put expliquer. Parmi la foule des morts diverses imputées aux assassins, l’une d’entre elles vint auréoler le tableau d’un mystère inquiétant. Un homme enfermé dans une des prisons les plus sombres d’Hinu Town. Un homme gardé par des professionnels qui ne quittaient jamais leur poste. Il avait été pendu par ses propres draps et présentait plusieurs traces de sévices. Un corps torturé avait été retrouvé dans sa propre cellule fermée à clef et il s’agissait là d’un des pires malfrats du royaume. Accusé de vols, de proxénétisme, de viols répétés et d’abus de pouvoir il avait été un agent de la milice dont les méfaits avaient été mis en lumière quelques années plus tôt. Mais quelqu’un était venu le faire parler sans prendre la peine de signer son méfait. Pourtant, quelque chose l’avait trahi. Ce n’était pas le premier corps présentant les mêmes sévices. Deux mois plus tôt, un milicien avait été retrouvé avec les mêmes traces sur le corps, bien qu’il eut été dissimulé dans les marais d’Hinu Town. Un seul homme au monde aurait pu faire le lien car il était alors l’agent en charge de cette mission. Un seul homme au monde était capable de remonter cette piste.
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La grande monarchie multi-centenaire d’Hinu Town n’avait pas vacillé les mois suivant l’irruption des rumeurs, bruits de couloir et autres accusations fallacieuses éventés envers la personne d’Al Jawhera. Le roi avait fait preuve d’ingéniosité mais n’était cependant pas parvenu, en dépit du fin tacticien qu’il demeurait, à tuer la rumeur dans l’œuf. Les assassinats se multipliaient dans la cité des sables. Il Assassino était à pied d’œuvre, il s’évertuait à mettre en application les infâmes menaces fomentés dans le palais du monarque. Je ne savais guère s’il œuvrait uniquement dans l’intention de brouiller les pistes et de tenter de  prouver de manière purement mensongère qu’une âme, tirant les ficelles de toute cette ingénieuse mécanique, se terrait dans l’obscurité en préparant son prochain coup sur l’échiquier. Le climat de défiance se faisant, l’aura de Al Jawhera avait perdu de sa superbe bien qu’il menait d’une main de fer tous ceux qui osaient remettre en cause son pouvoir éminent. Les assassins avaient pu profiter pleinement de cet état de fait pour pouvoir s’adonner à perpétrer tous leurs crimes.

Je remontais peu à peu le filon de tous leurs forfaits, pas après pas, j’établissais les relations et causes à effets s’opérant entre les cibles désignés par leurs esprits dérangés. C’était là un long de travail de fond, je devais méticuleusement compiler tout un tas d’informations sur les victimes et sur leurs habitudes, leurs états civils, leurs fréquentations, leurs antécédents pour établir un profil de victime suffisamment viable pour pouvoir à terme anticiper les exécutions sans foi ni loi de la confrérie. Le profilage des futures victimes de tueurs en série était chose bien plus hasardeuse que celui des psychopathes et autres déséquilibrés qui s’adonnaient à leurs hécatombes. J’avais d’ores et déjà connaissance du portrait psychologique des disciples d’Il Assassino : de fervent fanatiques qui n’hésitent pas à employer la ruse et l’infamie pour la concrétisation des plans de leur guide spirituel. Il n’était guère chose aisé que de prévoir la méthode d’exécution des bras armés de leur maître, c’en était presque un rite religieux, un cérémonial, une grande messe se ponctuant par le plus coupable et pécheur des sacrilèges. Ces assassins et bien que leurs consciences se refuseraient toujours à en convenir, n’étaient en réalité que de vulgaires et quelconques chasseurs de primes, se satisfaisant de la piètre reconnaissance que leur allouait l’ordonnateur de leur fraternité. Ils n’avaient aucune volonté propre, ils l’avaient fondu dans celle de leur seigneur, ils aimaient à se dire qu’ils étaient les instigateurs de leurs propres desseins, de leur plus profonde détermination et que de par le pragmatisme de leurs actes, ils s’affairaient à toucher du bout des phalanges cette utopie pourtant si proche mais pourtant si lointaine et inaccessible.

Au fur et à mesure de mes investigations, j’observais des similitudes, des points d’ancrage suffisamment semblables quant aux scènes de crime pour que je reconnaisse la signature funeste d’Il Assassino. J’avais épinglé sur un tableau toutes les victimes avérés, les liens étroits qu’elles entretenaient avec leurs proches, les témoins et les présumés coupables et à force des multiples éléments dont je fis l’acquisition, je parvins à établir un schéma directeur entre toutes ces victimes.  Tous ces cadavres avaient beau être des petites frappes, des loubards de bas étage qui ne méritaient sans doute pas mieux que le sort qui leur avaient été rendus, leurs homicides mesquins demeuraient cependant assez énigmatiques. Ce n’était pas le genre de poiscaille que ferrait  Il Assassino. Ca ne lui ressemblait guère, il visait par l’aune de ces assassinats à diffuser un message fort à la monarchie et au gouverneur en présence : L’homme était en marche et il s’affairait dans l’ombre à tôt ou tard épingler l'hypothétique véritable cerveau œuvrant dans l’ombre.

Il était coutume que l’émissaire funeste rapporte à son maître une preuve, un témoin de son forfait, à l’instar d’un doigt ou d’une oreille prélevé sur sa victime. La confiance était de mise dans la fraternité mais je présumais que l’acte en lui-même avait quelque chose du trophée, du butin, de la récompense de guerre qu’on rapporte pour accrocher à son tableau de chasse, telle l’offrande que le serviteur remet à son maître. Les assassins n’étaient guère exemptés de cette règle et le dernier en lice avait subi les frais de la pratique sinistre.

J’étais parvenu à délimiter un périmètre de frappe susceptible de correspondre aux prochaines exactions de nos prédicateurs d’albâtre mais le temps que j’anticipe les coups portés par les encapuchonnés, il était déjà trop tard. Rendu le plus souvent sur les lieux du crime après la bataille, je ne pouvais que constater les odieux forfaits sans en enrayer la machine.

Cette fois-ci, la morgue m’avait mit sur l’affaire d’un meurtre des plus énigmatiques. Un détenu de la taule d’Hinu town, un scélérat de la pire espèce avait été retrouvé décédé, suspendu par les cervicales, dans sa cellule. Le bougre avait été férocement malmené avant de passer l’arme à gauche, ses tortionnaires n’y étaient pas allé de main morte et ne lui avaient guère laissé de chance. Un cas de strangulation n’avait rien d’inédit en soit, c’était davantage les circonstances de l’homicide qui demeuraient  insolites. La geôle était pourtant surveillé par des professionnels, lesquels avaient pris soin de cadenasser la cellule de l’intérieur. Nul doute qu’un type suffisamment influent avait dû soudoyer un bon paquet de types pour se retrouver seul à seul avec le détenu… à moins que…qu’il n’en soit été autrement. Les états de service des deux surveillants étaient irréprochable et j’avais la désagréable impression que ces deux gusses étaient sciemment la cible toute désignée, le bouc-émissaire parfait, les souffre douleurs sur qui faire reposer toute la responsabilité. Le manque cuisant de preuves et d’indices faisait indirectement incriminer les deux surveillants et faisait fléchir la balance vers la thèse pure et simple de la corruption et de l’appât au gain.

La véritable cheville ouvrière de tout ce traquenard devait être doté d’une expérience et d’une connaissance aigue des méthodes d’investigations. Il devait d’une manière ou d’une autre avoir eu vent de nos procédures et avait su tirer parti des failles pour retourner la machine à notre insu.

Cette affaire sordide me remémorait une affaire du même acabit advenu, il y de çà quelques mois, où j’étais l’agent en charge de l’enquête. Les mêmes circonstances, un modus operandi analogue, un air de déjà vu envahissait mes pensées. La fraternité pouvait bel et bien se dissimuler sous les traits de ce curieux assassinat. Aussi, lorsque je pénétrais dans la morgue El Sharazi, j’y mettais déjà le pied avec de lourdes suspicions quant au rôle éminent de la confrérie.

La vieille rombière de légiste, officiant à la ville des sables, était minutieuse et précautionneuse bien qu’elle restait foutrement guindé et protocolaire. Elle était droite et ne donnait pas dans l’esbroufe. Une coupe garçonne, une blouse d’un blanc immaculé, une paire de lunettes en écailles, un faciès aux traits durs et profonds laissant présager de l’intransigeance, du souci de la ponctualité et de la rigidité émanant de la quinquagénaire. Pas un mot de trop ne jaillissait de sa trachée, un ton monocorde, une expression indifférente, fade, galvaudé par des décennies d’expériences morbides.
 
« Eh bien, Agent Kaitô. Notre cher invité, ici présent, a souffert des mêmes blessures que le précédent. Regardez donc au niveau du cou » pointant de l’index, les multiples hématomes et commotions significatives sur le macchabée
« La cause de la mort semble être le résultat d'un interrogatoire un poil trop brutal, vous ne trouvez pas ? « ironisa la doctoresse
« Hmmmh… oui, il semblerait mais j’ai comme l’impression que vous avez une autre théorie, docteur »
« En effet, agent Kaitô. Veuillez prêter une attention particulière à la nuque de la victime, vous y constaterez une légère mais profonde entaille, presque imperceptible. Voyez vous où je vous en venir? »
« Cela semble corroborer la thèse de l'assassinat. La torture en elle-même n'ayant été opéré que dans l'intime objectif de camoufler grossièrement cette incision. A la vue de la dite entaille, on peut résolument penser qu'elle a été effectué à l'aide d'une arme contondante de type dague ou poignard. Ce qui m'interpelle davantage est l'angle de l'incision elle même, l'offensive requiert un degré de précision presque chirurgical. Le meurtrier a sectionné l'aorte avec minutie, provoquant une lésion vasculaire mortelle chez le patient.  L'incision a été porté à l'oblique et d'un seul tenant, ce qui laisse suggérer que notre homme est un professionnel et qu'il est accoutumé à ce genre d'opération. Ca ne peut être que lui...«
« Eh bien, agent Kaitô, vous pourriez presque prendre ma place avec un peu plus pratique »
« Par ailleurs, le sang a coagulé de la blessure quelques secondes avant que le patient ne passe l'arme à gauche. Les marques physiologiques se rapportent étrangement au crime perpétré, il y a 2 mois de çà. Il ne subsiste guère plus de doute, doctoresse"

C’était là une signature irréfutable du rôle des assassins dans ces meurtres. Était-ce un témoin trop probant de leur implication dans toute cette affaire ? A moins que ce ne soit un piège savamment orchestré par Il Assasino lui-même ? Quoi qu’il en soit, je détenais désormais un faisceau de preuve avéré corroborant l’action des assassins. Tant de questions restaient en suspens et seul le temps pourrait m’apporter des certitudes sur cette grande toile embrumée qu’était ma position.


Dernière édition par Atsuji Kaitô le Dim 25 Jan 2015 - 10:18, édité 1 fois
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Des hommes ont un nom, et des hommes meurent. Ainsi vont les choses, ainsi va la mort. Ce n’étaient que des lettres sur une liste, des mots ordonnés et crachés dans le sang et la souffrance. Une histoire qui se parachevait en un psaume volubile. L’assassin ne se montrait bavard que lorsque sa cible était prête à recevoir son expiation. D’un soldat on passait à une crapule notoire. Puis de la crapule on accédait à un notable vénal. Une série de noms qui en crachaient une autre, une piste qui se dessinait sous la main vindicative d’un assassin idéaliste.  Le nœud coulant se resserrait peu à peu sur ses proies, les poussant à se terrer dans leur tanière, dans l’ombre et la crainte. Il procédait avec parcimonie, ne délaissant rien ni personne. Plus qu’un métier, un art du meurtre. C’en était indécent. Tous ces cadavres pour ne chercher, en vérité, qu’un seul homme. Mais tous étaient coupables et la sentence irrévocable était souvent la même. Lorsqu’une mort servait mieux qu’une vie, il ne fallait pas hésiter.

Les maisons se succédèrent alors aux contreforts rocheux, perdus non loin de sables. Un répit aux allures hivernales au milieu de l’enclave harassante du désert, du moins cela en avait l’air. Les plantes se montraient rares, tout comme les habitants. Il s’agissait là du nord du royaume, bercé par les vents marins qui chassaient l’air brûlant et le sable vers les basses terres, vers l’intérieur. Un endroit protégé du monde, et des hommes. L’endroit était réputé pour être infertile, entre pierres et vagues. Une terre façonnée par le sel, bercée de légendes en tout genre. On lui avait avoué que des hommes se terraient là, se gaussant des malédictions et de la sacralité de l’endroit. Les superstitions n’étaient que des hochets que l’on agitait devant la plèbe pour justifier l’injustifiable. Ici, on jouait de la peur et des légendes pour rester hors de vue du monde. Mais un assassin ne s’encombrait pas de pareils colifichets et allait là où bon lui semblait. La liberté dans l’abnégation. On lui avait parlé d’esclaves, il y trouva une industrie.

Taillée à même la roche, la demeure qu’il visitât alors n’était qu’une ruine en apparence. Prévenu et préparé il avait rôdé durant des jours avant de percevoir la faille dans le manège de la milice engagée pour protéger l’endroit. Des hommes dont seul l’or pouvait délier la langue, doté d’un sens de l’honneur qui leur était propre. La révolution n’était pas faction propice au profit. C’était une lubie tout sauf prolétaire, et encore moins ouvrière. Qu’était-il sinon l’ouvrier de la plèbe ? Celui qui répétait mécaniquement les mêmes gestes jour après jour sans avoir l’impression que quelque chose changeât ? Son but impliquait des sacrifices. Ainsi laissa-t-il des corps derrière lui pour se faire une place dans l’ombre de la caverne dissimulée par les ruines de la montagne. Des mercenaires qui n’auraient pas dû se trouver là, des complices malgré eux. Ou pas, après tout. La fin justifiait les moyens.

L’assassin s’infiltra dans des couloirs, rôdant et éliminant ses cibles en dissimulant les corps. Il avait cheminé pendant des jours, avait pris des précautions infinies avec pour seul but de récupérer des informations. Mais au fond de lui, il avait toujours su qu’il en viendrait à réaliser cela. À prendre les armes au défi de toute précaution pour gagner les recoins les plus sombres des ruines. Gagner les cages, faire valoir l’égalité, l’équité. Cracher la Justice au visage des impies. L’endroit n’était qu’un entrepôt. Du stock de la plus vile marchandise qui soi. Ici, les hommes dénuaient les Hommes de leur dignité, de leur histoire. C’était un chancre pestilentiel qui ne demandait qu’à être excisé. Ce fut ainsi qu’il se révéla, face à la misère humaine. D’une pointe argentée qui perça la gorge d’un bourreau. Le cadavre s’affaissa, portant ses mains à la cascade de rubis qui le trainait vers le trépas. La lame se retira pour laisser tomber le pauvre hère et on put alors voir un être de noir vêtu, clefs en main.

« Vengez-vous. »

Ce furent ses seuls mots. Il ouvrit la porte aux barreaux de fer rouillé, libérant les hommes et femmes nus de leur joug infernal. D’une main il indiqua le fond de la caverne où la lumière des torches pointait. Des râteliers d’armes, des caisses. De quoi vivre et mourir ici. Il avait dû ôter la vie à une dizaine d’hommes. La plupart du temps isolés. Il fit signe aux esclaves de remonter la piste sanglante qu’il avait tracé pour les plus infirmes. Pour les autres, il leur indiqua comment se battre. Sa mission passait après la liberté, l’esclavage était ce qui personnifiait le plus l’infamie de ses ennemis à ses yeux. Ainsi il ne pouvait se détourner cette mission. Les ruines étaient encore grandes et il avait besoin de bras pour réussir sa quête. Une série de marches les menèrent alors vers une autre salle, aux pieds de laquelle s’ouvrait une gigantesque caverne. Des torches flamboyaient partout, des dizaines de cages comportaient autant de frères qu’il en aurait fallu pour former une légion. Quant aux mercenaires, il y en avait assez pour combler une galère.

« Qui est en état de me suivre ? »

« Moi. »


C’était un homme à la peau rougeâtre. Une mine dure, des yeux bleus perçants. Il avait revêtu les atours d’un cadavre et s’était tracé deux sillons sanglants sous les pommettes avec le sang de l’un des mercenaires. Ses cheveux étaient tondus sur le côté de son crâne et tressés sur le sommet, mêlés à une croûte de sueur et de sang. Des plaies multiples barraient son corps et le feu qui habitait son âme en disait long sur le moteur de sa volonté. Il fut le premier et le seul à répondre à l’appel de l’assassin qui conseilla aux autres d’emprunter les voies classiques et de libérer autant de frères qu’il était possible.

Les ruines comportaient de véritables habitations, inutilisables pour la plupart. L’érosion et la folie des hommes avait fini par avoir raison de cette civilisation, comme beaucoup d’autre avant elle. Aujourd’hui, elle n’était qu’un repaire de malfrats. Des hommes qui attaquaient des caravanes et des navires pours se procurer des marchandises à revendre. Toute marchandise était bonne à prendre. Trônait là un trafic en sous main qui acheminait des esclaves à travers une grande partie du monde. Beaucoup partaient vers Goa. Ceux qui étaient le plus touchés restaient les habitants des îles voisines, qui avaient fort à souffrir des exactions de ces négriers. Certainement la tribu de cet homme. Nombre des esclaves arboraient sa couleur de peau et son attitude. Lui seul brûlait de se venger.

« Quel est ton nom ? »

« Quel est le tien ? »


Les deux hommes se toisèrent s’étudiant du regard puis se tournèrent l’immensité des ruines et la centaine d’esclaves qui résidaient là.

« Il Assassino. »

« Il Esclavo. »


Le silence se fit de nouveau entre eux. L’assassin esquissa un sourire de circonstance puis s’avança au bord du promontoire, avant de s’accroupir. Il lui indiqua une cage non loin de là puis tira son épée courte et la lui tendit. L’homme à la peau rouge la refusa d’un geste puis se laissa glisser dans ce qui pouvait ressembler à une ruelle. Il essayait de masquer sa souffrance par le biais d’un masque d’indifférence. L’assassin resta alors là à le regarder évoluer. Sournois, louvoyant. Un chasseur à qui on avait tenté de mettre une muselière. Il s’en retourna à son propre objectif et s’avança vers une patrouille de mercenaires. Chargés de surveiller les cages, ils cheminaient de point de liaison en point de liaison avec une rigueur toute relative. Ils évoluaient à trois ou quatre. Cette patrouille comptait trois mercenaires. Il ne fut pas difficile à l’assassin de profiter de la surprise. Il leur tomba dessus, en neutralisa deux en même temps puis élimina le troisième avant qu’il ne puisse comprendre que ses frères étaient morts grâce à sa lame secrète. Dégageant ses armes de leur corps, il se faufila jusqu’à la cage et prenant appui sur un mur, il sauta sur le geôlier et lui ôta toute chance de s’en sortir vivant.

L’assassin répéta ses consignes aux esclaves qu’il venait de libérer en leur indiquant la sortie. Deux hommes à la peau rouge se joignirent à lui, refusant de s’emparer d’armes blanches. L’assassin acquiesça puis gagna en hauteur pour voir ce qu’il advenait de son comparse. Il le vit aux prises avec le geôlier, en train de lui briser la nuque d’une prise bestiale. Il put alors voir pourquoi il avait pris de l’avance sur lui, alors qu’il était parti après : quatre colifichets sanglants pendaient à sa taille. Ils avaient maculé sa jambe de carmin. Le sauvage s’empara de la dague de sa victime puis d’un coup sec, il lui ôta la peau du crâne, avant de la joindre à sa collection. Ses frères, dans la cage, le saluèrent d’un poing sur la poitrine. Rafael fronça les sourcils, interrogea du regard ses deux nouvelles recrues puis leur indiqua à chacun deux autres cages. À se demander comment des hommes pareils avaient pu se voir enfermer. Peur qu’on nuise aux leurs, peut-être. Quoi qu’il en fut, ils avaient encore fort à faire avant de libérer tout le monde, surtout s’ils voulaient être rapide et ne pas donner l’alerte.
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J’avais réussi à  me procurer les dossiers d’état civil de nos deux macchabées auprès des autorités locales de la cité des sables, histoire de m’imprégner de l’histoire des casiers des deux compères. Ça n’avait pas été une mince affaire que de les faire marner avec diligence, ça gênait quelque peu qu’un gouvernemental, à fortiori un étranger,  fasse pression et bouscule les habitudes journalières et le train-train des bureaucrates. Au final, j’avais après insistance fait main basse sur les casiers judiciaires des deux victimes : Shad El Goussah et Omar Shariffe. Je parcourais minutieusement et méthodiquement les éléments des dossiers respectifs des énergumènes, l’état civil d’abord, les noms d’emprunts et autres pseudonymes, les cellules familiales, les métiers exercés et auprès de qui ils avaient officié, les groupes de pairs et tout ce qui s’apparentait aux connaissances et relations inter et extra professionnelles des deux gusses. M’étonnerait pas que ces deux-là aient été comme cul et chemise dans une pernicieuse entreprise, leurs passifs ou plutôt devrais-je dire leurs palmarès étaient truffés d’actes répréhensibles de toutes sortes et souvent très similaires.  

Je feuilletais précautionneusement des pans entiers des éléments de biographie fournis par le bureau de liaison et pourtant aucun lien étroit, aucune filiation ne semblait relier les deux olibrius. Shad et Omar avait tous deux des casiers long comme le bras, ils n’avaient pas lésiné sur les délits et autres forfaits qualifiés dont ils s’étaient rendus coupables leurs vies durant et le sort que leur meurtrier leur avait réservé n’était pour ainsi dire que le sacro-saint jugement de Dieu à leurs égards. J’avais dépouillé un sacré nombre de dossiers du type au fil de mes longues et nombreuses années de fonction, à éplucher les faits avérés, les témoignages, les comptes rendus et autres rapports d’investigations, à mettre en rapport les indices et à soulever les interrogations judicieuses.

Tout cette machinerie bien huilée, cette mécanique évidente et bien rôdé de l’observation, de l’analyse et du discernement, fort de multiples années d’exercice dans le métier, avait fait le fruit de nombreuses thèses et concepts des bureaucrates bien-pensants du gouvernement. Ils aimaient particulièrement s’enorgueillir de ces théories fumeuses sur la propension inné des individus à perpétrer des délits, ils aiment déblatérer sur les prédispositions génétiques des individus et les déterminants sociaux professionnelles amenant l’homme à devenir hors-la-loi à tel point qu’ils passent toutes leurs foutues journées à élaborer des théories complexes et autres typologies exhaustives pour dresser le portrait mental de l’individu lambda. Moyen astucieux de noyer le poisson auprès des supérieurs hiérarchiques et de motiver/ justifier les immenses crédits qu’ils reçoivent gracieusement de l’autorité suprême. Ce qu’ils aimaient par-dessus tout, c’était de se targuer de tout ce lexique pompeux, sirupeux et mielleux qu’ils usent et abusent pour décrire l’archétype du criminel en puissance. Dans le lot de ces criminologues et autres sociopathes de l’étude des comportements, subsistaient des types qui avaient su garder la tête sur les épaules et une lucidité sans faille, cependant pour un bon du type, on avait droit à 10 mauvais au cortex cérébral tellement développé que l’encéphale risque de péter à chaque seconde. Résultat, on reçoit périodiquement des rapports et des notes de service bidon portant sur les us et coutumes des malfrats, des papelards insipides qui fait gausser les agents des Cipher Pol, bien plus près des réalités du terrain que le sont tous ces branquignoles dans leurs tours dorées.

Pour en revenir au cas présent, j’étais clairement interpellé par les quelques zones d’ombre manifestes parsemés çà et là dans les dossiers de Shad et de Omar, comme si des éléments à charge avaient été manifestement et sciemment maquillé ou camouflé par un tiers malavisé et qui semblait au demeurant avoir accès à ces précieux renseignements. Je n’aimais guère la tournure que semblait prendre cette affaire, tout portrait à croire que l’un des notre faisait office de mouchard, de taupe insidieuse à la solde d’un quidam de l’ombre, suffisamment intelligent pour pas se mouiller de manière ouverte dans ce genre de malversation. Si cette thèse s’avérait, elle ferait grand bruit et donnerait encore davantage crédit aux rumeurs véhiculés par il Assassino et ses suppôts, chose à laquelle je ne pouvais résolument donner libre cours. L’homme aux manettes de ce petit manège si tant est qu’il ne s’agisse pas d’une manigance d’Il Assassinno, avait suffisamment de jugeote pour demeurer toujours là où les preuves faisaient défauts et ce soin dans la manigance, dans la machination, n’augurait rien de bon pour la suite des opérations. Aussi, allait t’il falloir que je recueille des renseignements sur les périodes opaques du passif des deux hommes et pour ce faire, j’allais devoir contourner les canaux traditionnels et en avoir directement recours aux bureaux de liaison du Cipher Pol pour dénicher le fil rouge escompté.

Rares sont les affaires où j’ai besoin de sortir mon barda d’agent secret et je dois dire que c’est avec un engouement non dissimulé que je m’empare du den den blanc que je garde précieusement dans la doublure de ma veste. Gravité de l’affaire faisant foi, je passe en direct auprès du bureau des archives.
A l’autre bout du fil, le combiné se décroche et j’entends une voix douce et suave tinter à mes oreilles, un timbre clair et haut dans le verbe, témoignant d’une assurance perceptible et d’une expérience évidente dans la profession. Presque une décennie que la jeune femme opère au sein du service des archives du Cipher Pol, une décennie où elle a appris et expérimenté en long et en large toutes les ficelles du métier. Une petite trentaine, un joli minois mais d’une rigueur méthodique, la jeune demoiselle ne s’est pas hissé jusque-là via des promotions canapé, son poste, elle le doit à son professionnalisme implacable en toutes circonstances et aussi étrange que la chose puisse paraître, elle en pince officieusement pour moi, enfin c’est ce que j’aime à penser disons. Elle rabote quelque peu la tonalité de sa voix par souci de professionnalisme et pose sa voix à travers l’appareil. Un plaisir certain, presque insoupçonné, se fait dès lors pressentir au moment où elle formule ses premiers mots.

« Monnoeil Penny, à votre écoute, agent Kaitô. Ca fait un petit moment que vous me devez une invitation, je ne l’ai guère oublié, vous savez… »

« C’est que… je n’ai guère eu le loisir de, vous savez bien… me libérer pour… »
« Allons bon, Kaitô, venez-en au fait. »

« Hmmmh J’aimerais avoir des renseignements sur l’affaire des torturés d’Hinu Town. Ce que j’ai collecté jusqu’alors me fait infléchir dans l’idée selon laquelle les deux victimes entretenaient d’une manière ou d’une autre une interaction. Aussi, j’aimerais en savoir plus sur les deux loustics. Y’a-t-il eu quelque depôt de plainte, de témoignage, ou de quelconques avis recensés sur les deux bonhommes et plus particulièrement sur leurs activités ? «

« Pourtant Kaitô, vous savez très bien que le meurtre de Shad el Goussah a été classé sans suite, vous devriez le savoir, la chose s’est déroulé après… »

« la tentative d’attentat d’Il Assassino sur Al Jawhera, oui Monneoil Penny, j’en suis tout à fait conscient mais je persiste à croire qu’un lien unit les deux victimes et j’ai besoin que vous m’apportiez votre assistance sur cette affaire. »

Toujours prendre les femmes par les sentiments et leur signifier à quel point elles sont primordiales dans votre vie et ce quand bien même que ce ne soit nullement le cas. A l’autre bout du combiné, un tiroir métallique s’ouvre dans un son rauque, une main experte, fine et élancé parcourt les innombrables feuillets des incommensurables dossiers que compte les archives multi centenaires du Cipher Pol. Soudain, sa main s’arrête, se cambre quelque peu et pioche un document qui semble avoir éveillé toute l’attention de Monnoeil Penny. L’agent de liaison replace ses lunettes écailleuses sur son nez aquilin avant de se racler la gorge précautionneusement.

« Shad el Goussah était avant tout un marchand de poteries et de faïences en céramiques qui, bien qu’il avait pignon sur rue, semblait entretenir d’étroites relations avec d’autres individus. Son business était florissant mais pas au point d’entretenir le train de vie fastueux et toute l’opulence ostentatoire qu’il s’évertuait à manifester dans son sillon. Par ailleurs, le gouvernement subodorait que Shad trempait dans une magouille d’esclaves sur le versant nord du royaume. A en croire les témoignages recueillis, l’homme s’adonnait avec quelques complices à la traite et au trafic d’êtres humains. Bien qu’il ait recu des preuves quant à ces forfaits, le lieutenant-colonel Jonas Khairns, en charge de l’inculpation de Shad réussit à l’arrêter pour un délit mineur en attendant de pouvoir le coincer pour des faits bien plus éminents. Seulement, l’assassinat prématuré de Shad a compliqué la donne et n’a pas permis à Jonas de remonter l’ébauche de piste portant sur le trafic d’esclaves."

« Hmmmmh je vois. Pouvez-vous me transmettre le den den du lieut-co Khairns ? Je dois m’entretenir avec lui sur la dite affaire plus précisément. «


*** ~~~~ ***


Le versant nord…une terre désolé, juché entre flancs de collines safranées et sécheresse extrême, une terre que dieu lui-même a oublié, une contrée infertile sur laquelle le voile miséricordieux et bienveillant du très-haut n’a pas sa présence. Rares étaient les âmes séjournant dans cet enfer à ciel ouvert, des reclus et des marginaux, parfois des nomades chassés loin du tumulte et de l’opulence de la cité au soleil levant, cité dans laquelle ils n’avaient guère plus leurs places. L’endroit méritait bien une petite visite de courtoisie, ne serait-ce que pour avoir la conscience tranquille sur l’implication avérée ou non d’un des nôtres dans cette traite d’esclaves. Rendu sur place après plusieurs jours d’un long cheminement dans l’étendue désertique, les falaises de l’enclave septentrionale se profilaient au-devant. M’engageant dans ce paysage hors-du temps, dans ce décor pictural et magnifique, je faisais face à un édifice hors du commun, taillé à même le roc safrané, un chef d’œuvre dont la seule profondeur des reliefs suffisait à vous estomaquer et à vous figurer, le souffle coupé quelques instants, à quel point vous étiez misérables à côté du bâtisseur de cette rêverie architecturale.

L’édifice fait office d’autrefois d’asile pour les fous, les déshérités, les parias et autres décérébrés indésirables du royaume, un trou où mourir insidieusement à l’ombre de tout, dans l’oubli le plus manifeste. L’on y traitait autrefois toutes les formes d’aliénation et de maladies, c’était là une sorte d’hospice où s’entremêlaient le troisième âge souffreteux et les fous chroniques. Sous le couvert d’apporter une prise en charge médical des patients, les hautes d’instances de la ville des sables employaient l’enceinte comme une véritable zone de quarantaine pour tous les lépreux, éclopés, handicapés et autres importuns de la cité et fallait bien dire que ça arrangeait tous les bords et mettait du beurre dans les épinards de tout le monde. De leur côté, les responsables de l’établissement pouvaient s’adonner à toute leur fourberie en bénéficiant de l’aval des autorités, tandis que la monarchie se débarrassait de ses infirmes, maboules et autres dérangés du ciboulot.

Aujourd’hui, cet asile n’était plus que de l’histoire ancienne même si il avait gardé une vocation humanitaire en servant de refuge, du moins c’est ainsi qu’il m’avait été dépeint par les autorités. Un silence de mort planait sur l’établissement, un mutisme abscons qui n’était sans doute guère accoutumé pour un hospice pour dégénérés, un calme plat implacable qui me laissait perplexe.

Je pénétrais précautionneusement dans les ténèbres de l’édifice, des cierges parsemaient de leurs lueurs diffuses les couloirs de la bâtisse. Des cellules avaient été aménagées dans les contreforts de la falaise, où s’y terrait les malades autrefois. Les relents et autres émanations d’urine vint me fouetter vigoureusement le tarin, le spectacle était foncièrement affligeant. L’incarnation de l’abjection et de l’infamie à son paroxysme, la déchéance et la décadence comme seuls partenaires d’une existence moribonde et pourtant, quel magnifique exemple de la culpabilité des hommes et de la sentence divine. Sur les parois rocheuses, des traces d’ongles, parfois l’ongle lui-même est resté encastré dans la cloison rocailleuse, une puanteur d’hémoglobine séchée, rance, est omniprésente. L’énergie du désespoir de quelques fous, craignant leur fin annoncée, redoutant le salut de leurs âmes et quémandant la rédemption. Spectacle alléchant que celui-ci.

Bientôt, je découvrais des corps inanimées, encore tièdes, gisant dans allées sinueuses, un travail de professionnel identique à celui opéré sur Shad et Omar. Le même homme était à la manœuvre et au vu des mines des cadavres, ces gars n’étaient pas non plus des enfants de chœur, des armes de poing et tout un équipement professionnel traduisaient une véritable expérience du comabt. Une chaleur humaine envahissait le lieu, comme si des corps amoncelés figuraient ici-bas auparavant. Je poursuivais mon investigation en m’enfonçant davantage dans les profondeurs, m’avisant de la traînée macabre laissé dans le sillon de celui que je présumais être il Assassino. Je débouchais bientôt sur l’orée d’une grande caverne et j’observais avec introspection, le tableau funeste qui se perpétrait sous mon œil intéressé.

L’insurrection de l’homme, en quête de liberté s’opérait, ils avaient brisé leurs chaînes et se confrontaient, la boule au ventre, à leurs geôliers, un juste retour des choses et pourtant… si tous ces gueux savaient que rien ne changerait à leur triste sort au dehors, ils se résigneraient à trépasser dans l’instant. Je profitais de l’occasion pour appeler quelques renforts à la capitale afin de réprimer dans le sang leurs velléités dissidentes. Le temps que la cavalerie débarque, il allait falloir que je m’occupe des plus vindicatifs de ces péquenauds tout en poursuivant la recherche d’indices.
   
Ce qui interpellait mon attention, c’était davantage les armes employés par tous ces vanupieds. Toute sorte d’épées, de claymore, de cimeterre, des hallebardes parfois. Par quel phénomène avaient t’ils pu se procurer de telles armes ? Mon œil parcourut bientôt l’immensité de l’antre rocailleuse en quête de l’encapuchonné et de ses sbires instigateurs de toute cette odieuse manigance, l’obscurité palpable étriquait considérablement mon champ de vision. Bientôt, mon attention se portait sur le plus bestial de toute cette petite troupe. L’énergumène était sujet à une animalité rare, c’était un bestiau indomptable, avide de sang et de vengeance, il saisissait ses proies et leur brisait les vertèbres et les cervicales.

Cette bestiole poussait le vice jusqu’à scalper ses proies et brandissait ses trésors comme si ceux-ci étaient des trophées pour son tableau de chasse. Aucune civilité, aucune forme de sociabilité, revêtu de ses quelques peintures sur son faciès, il se sentait omnipotent, paré à anéantir tous ceux qui se dressaient devant lui.  J’attendis que cette espèce de sauvage soit à portée et me jetant de la corniche rocheuse sur laquelle j’avais élu domicile, je m’abattais bientôt sur les épaules de l’intéressé avec fracas, profitant de la manœuvre pour lui caler ma semelle en travers de la gorge. Savez ce qu’on dit, avec une flingue dans l’œsophage, on ne prononce que les voyelles et le sauvage avait beau froncer tous ces traits, une mort inéluctable semblait poindre à l’horizon. Dans un élan de sauvagerie débridé de toute forme de convention, l’homme se mit à basculer en arrière tout en parvenant in extremis à se libérer de la pompe.

Une haine presque viscérale se lisait sur les traits de l’homme qui se précipita bientôt à mon insu, une confrontation aux allures de pugilat prit place entre nous. Nous nous répercutions frappe sur frappe, coups bas pour coup bas, seul importait la loi du talion. Le sauvage n’était pas éminemment dangereux mais l’homme était imprévisible mais son manque cuisant d’anticipation allait causer sa perte. Laissant apparaître sciemment mes angles morts, il prit bientôt l’initiative de me saisir à la nuque dans la volonté de briser cette dernière. L’interrompant dans sa gestuelle mécanique, je le saisis, bras ouvert, à la trachée et le plaquais au sol avec force, l’immobilisant par la même. Nul peine de te débattre, ton sort était scellé au moment même où tu t’es évertué à liquider les gardiens.

« Alea jacta est «

Mon poignet de cambre, index, annulaire et majeur s’unissent pour un coup mortel droit vers la pomme d’Adam du pénitent mais mon coup est interrompu dans sa course par une main circonspecte, glissant le haut de mon épaule et entravant mon geste. Une présence familière, une ombre discrète s’est frayé dans mon revers, prête à rendre une fois encore son éloge funeste en vertu de principes caduques et désuets
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Il n’y avait pas de coïncidences dans ce métier. Alors que la vague des esclaves gagnait en rapidité et en véhémence, le plus virulent d’entre eux manqua à l’appel. L’assassin ne se fit pas prier, craignant un ralentissement fatal dans la marche inexorable des sauvages enragés. Ils se répandaient comme la peste, frappant et tuant sans répit leurs geôliers. Les femmes pleuraient et fuyaient leur regard pour la plupart tandis qu’une colère noire envahissait les hommes qui prenaient conscience que c’était là leur seule chance de se venger ou de mourir dans l’honneur. Des mercenaires qui considéraient ces êtres comme des biens de consommations. Il n’osait imaginer ce qu’ils leur avaient fait. Ces sauvages étaient d’une violence inouïe et cela servait les intérêts de l’assassin, pour l’instant. Ainsi surprit-il le premier qu’il avait libéré aux prises avec une silhouette familière. Un frisson glacé lui parcourut l’échine. Il était donc toujours sur ses traces. Rafaelo s’était longtemps demandé ce qu’il était advenu de lui, de ce perfide agent secret. Il avait maintenant sa réponse : il avait louvoyé parmi les ombres jusqu’à flairer une piste. En d’autres circonstances, il aurait fait une recrue de choix. Mais pour l’heure, il fallait l’empêcher de mettre à mal son plan. L’assassin sauta à bas du promontoire sur lequel il observait la scène du combat puis roula sans perdre de vitesse. D’un bond, il rejoint leur aire de combat et au moment même où Kaitô, penché sur sa proie, allait donner le coup fatal, il s’empara de son poignet. Une fraction de seconde avant qu’il n’achève son office funèbre.

« Gesta, non verba. » le railla-t-il, tordant son bras vers l'extérieur avant de lui coller un coup de genou pour l’éloigner.

L’assassin fit saillir sa lame secrète hors de sa gaine puis s’interposa entre le Cipher Pol et l’ancien esclave qu’il venait de sauver. Il foudroya Kaitô du regard, avant de faire signe à son allié de s’en aller.

« Je te dois la vie, assassin. Pour la seconde fois. » fit le sauvage, d’un ton qui sonnait comme une sentence.

« Peu importe, va aider les tiens. Cet homme est plus dangereux que tous les mercenaires qui rôdent ici. Partez au plus vite, mettez-vous en sécurité. Je saurais vous retrouver une fois que j’en aurais fini avec cet empêcheur de tourner en rond. » grogna-t-il.

Le sauvage acquiesça puis s’en alla sans demander son reste. Il faisait parti de cette race d’hommes fiers dont on avait dépouillé tout honneur. Une blessure qui ne cicatriserait jamais et allumerait en lui un feu destructeur. Une flamme qui façonnait tout assassin de la Confrérie, au fond. Rafaelo resta là à contempler Kaitô, se demandant comment il avait bien pu remonter aussi vite sa piste. Il pensait bien finir par attirer du monde, mais pas aussi vite : il mettait un point d’honneur à avoir un temps d’avance sur ses ennemis. Mais là, c’était un échec et il voulait savoir ce qui l’avait trahi. Les deux hommes se jaugèrent, jusqu’à ce que Il Assassino ne se décide à rompre le silence.

« Comment as-tu su que je serais ici, Kaitô ? Je crains de ne pas t’avoir fait suivre de faire-part. » le toisa-t-il, tournant lentement autour de lui.

Au fond des ruines, on entendait les hommes se battre et mourir au nom de la liberté. Le fait qu’on ne percevait pas le son des lames s’entrechoquant ou le feu des mousquets était un bon signe pour l’assassin. Les mercenaires se faisaient implacablement massacrer par ceux qu’ils prenaient pour des sauvages indolents. La cruauté des exécutions ne gênait pas l’assassin, ce n’était que Justice pour eux. L’esclavage était l’un des pires crimes envers l’espèce humaine, sinon le pire.

« Ne pense pas même aller leur porter secours, ton voyage s’arrête ici que tu le veuilles ou non. Ces hommes méritent la liberté et tu le sais aussi bien que moi. Alors on va régler nos différents ici, une bonne fois pour toute. » grogna l’assassin, les nerfs mis à bout par la gêne que représentait ce Cipher Pol.

Jamais agent ne lui avait donné autant de fil à retordre, à vrai dire. Jamais agent n’avait pu remonter aussi près de lui, deux fois d’affilée. Il n’oubliait toujours pas la mort dont Kaitô était responsable, le Mercenario qui avait à peine reçu ses galons dans la Confrérie. Une mort qu’il se devait toujours de venger. Honneur, Vengeance, Justice, Vérité, Liberté. Les cinq valeurs qui animaient sa lame. Les cinq valeurs au nom desquelles il tuerait cet infâme rat.
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Le pleutre dans toute sa couardise avait accompli sa basse œuvre, saisissant mon bras à mon insu et me flanquant sa rotule dans le buffet pour m’éloigner de son protégé. Cette fois-ci, il pourrait se targuer auprès des siens d’avoir volé à temps à la rescousse de son frère. Cette fois-ci, il n’aurait pas à se voiler la face et à passer sous silence les principes de son credo. Il pourrait repartir victorieux chez ses frères, triomphant de ne pas avoir apporté la mort mais d’avoir préservé la vie, chose que je présume éminemment rare pour un homme de sa trempe. Il devait avoir bien plus d’ennemis que d’amis et lui plus que quiconque autre devait savoir que l’on compte ses alliés sur les phalanges d’une seule et même main.

Je n’étais guère habitué que l’on me prénomme par mon véritable nom sur le terrain et pourtant Il Assassino s’évertuait à l’employer encore et encore, tel un pied de nez qu’il s’efforçait de témoigner à mon encontre, un ascendant qu’il maintenait sur moi avec orgueil comme s’il s’appliquait à toujours garder un coup d’avance quant à ses opposants et détracteurs. A moins que… qu’il me juge assez digne d’intérêt pour ainsi me qualifier, qu’il me considère comme un adversaire suffisamment tenace et persévérant pour se permettre ces quelques familiarités de mauvais goût.

D’une manière très paradoxale, cette familiarité qu’il avait institué dans nos rapports, cette presque intimité qui bien qu’elle était une inimitié, flattait l’égo de l’agent de l’ombre que j’étais et en dépit du fait que la chose pouvait me porter préjudice. Il Assassino entretenait par cette parole mesquine une sorte de dualité qui s’était imposé de fait entre deux hommes de l’ombre qui, bien qu’ils avaient des perceptions aux antipodes poursuivaient un même idéal.

Le sauvage prenait la tangente avec les autres et s’affairaient à poursuivre leur lutte acharnée, une insurrection mené et orchestré par l’œuvre du plus infâme de leurs représentants. Un homme qui n’avait pas l’audace de dévoiler son faciès à celui à qui il s’apprêtait à tenter de subtiliser la vie telle une vierge ne se révélant que complètement à son époux lors de la noce. Les beuglements sanguinaires de ses camarades et les heurts violents entre gardiens et nouveaux affranchis en toile de fond, les deux hommes se toisaient avec aigreur, parés à en découdre et régler leur différend une bonne fois pour toutes.

« Tu as beau semer la mort dans ton sillon assassin et t’improviser bourreau des basses-œuvres, tu laisses des preuves maculés d’hémoglobine dans ton giron. Tu t’enorgueillis plus encore à chacun de tes homicides infâmes. Tu connais mon nom, auras tu seulement l’aplomb nécessaire pour t’affranchir du tien ?«

« Tu as encore promis monts et merveilles à tous ces rebuts ? Regarde donc le sauvage dont tu t’es évertué à sauver la misérable existence… il n’a pas la moindre chance de salut au-dehors. Regarde donc le rictus qu’il prend plaisir à esquisser lorsqu’il abat froidement chaque victime dans son sillage. Ce ne sont que des instruments à usage unique à ta solde, servant de chair à canon à tes desseins abjects. »

Les hostilités débutèrent bientôt dans une salve de poings et de pieds d’une virulence rare. Le sang-froid était à pied d’œuvre, je devais veiller essentiellement à ce que sa lame maudite reste loin de ma pomme d’Adam, je connaissais ses méthodes et je le savais fourbe. L’homme employait sa dague à l’instar d’une feinte pour se dégager une ouverture suffisamment étroite pour que je ne m’en méfie guère et ainsi faire mouche. Ton infernale dextérité finira par te perdre tôt ou tard assassin et trop se reposer sur cet avantage constitue une preuve manifeste de faiblesse. Nos poings s’entrechoquent avec agressivité et ferveur, la sueur perle sur mon front, je présume à l’identique de son côté, pourtant aucun de nous flanche, aucun de nous ne témoigne de signe ostensible d’une quelconque fatigue, l’enjeu et l’égo qui en découlent sont bien trop grand.

J’opère des mouvements à forte amplitude m’empressant de le tenir à bonne distance, le temps m’est précieux et joue en ma faveur. Bientôt, la marine débarquera et passera les bracelets à notre petit père du peuple improvisé ainsi qu’a tous ses camarades. Eux ne feront pas dans la dentelle, Assassin, tu dois connaître leurs méthodes aussi bien que moi. Efforce-toi donc de penser que je suis ton véritable opposant maudit hérétique car cette fois, tes sbires n’afflueront pas des hauteurs à ta rescousse. Pas de cortège d’assassins ou de confrérie macabre, on inverse les rôles, la marine viendra bientôt mettre à feu et à sang l’endroit et tout ce qui s’y trouve. L’heure tourne, assassin, le voile du jugement affleure.

« Sauver cet impudent était une mascarade, une effronterie frivole et futile Assassin car dans l’ombre se terre une menace qui dépasse ton entendement et tout ceux de tes acolytes. «


Dernière édition par Atsuji Kaitô le Dim 25 Jan 2015 - 10:27, édité 1 fois
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Son nom ? Quel impudent. Les noms caractérisaient les hommes. Sous la capuche trônait certes un homme mais il était avant tout un symbole. Un phare dans les ténèbres, teinté de sang. Si l’on apprenait quel genre d’homme il était, on mettrait à nu ses faiblesses et on exploiterait ses failles. Et alors ? Vrai que Rafaelo n’était rien en dessous. Si on parlait d’Auditore, cela faisait référence à un autre. Un homme qui ne tarderait pas à venir, d’autant plus. Son frère jumeau, Césare Di Auditore. Quand bien même on le confondrait, ils ne verraient rien à cause de la ressemblance entre les deux hommes. Troquer un révolutionnaire contre un révolutionnaire ? La belle affaire. Un double en chair et en os, bien plus terrible que l’original. Césare s’était doté de son fruit du démon bien assez tôt et cela l’en rendait presque invincible. Une puissance qui avait un prix, celui de l’arrogance et de l’impunité. Si les deux hommes représentaient les deux faces d’une même pièce, Rafaelo en était le moins délétère. Ironique.

« Les noms caractérisent les hommes, Kaitô. » le railla-t-il, lui rappelant par là même pourquoi il insistait sur le sien.

« Regarde ma tunique, regarde mes méthodes. Tu auras là mon nom : je suis et j’incarne l’idéal des assassins. Quand bien même tu me tuerais, un autre prendrait ma place. Alors, dis-moi quelle est l’utilité d'un nom ? » poursuivit-il, sans cesser de le jauger.

Les assassins de la Confrérie étaient légion. C’était d’autant plus vrai que leur crédo se répandait comme une trainée de poudre à travers le monde connu. Ils s’infiltraient et répandait leur loi sans se soucier des limites territoriales. Une justice absolue qui ne prêtait pas le pouvoir à un seul homme mais à une communauté qui avait pour désir d’éclairer le monde par la vérité. Triste et terrible vérité.

« Je ne promets rien de plus que la vérité. La liberté et une occasion de se venger. Ceux qui sont là sont ceux qui ont fait le choix de se venger de leurs ravisseurs. De ceux qui sont venu chez eux, qui ont brûlé et pillé. De ceux qui ont violé leurs femmes et tué leurs frères. » répliqua l’assassin, gonflant quelque peu la vérité des choses.

Il n’avait dressé que des suppositions, mais vu la force de ces hommes cela avait dû se passer ainsi. Il croyait en un équilibre des actes et toute action engendrait une réaction. Il était la réaction, il l’incarnait. Ou du moins se voulait l’incarner. Il n’imposait rien d’autre que son châtiment mortuaire, le suivaient ceux qui le désiraient.

« Ce rictus, c’est celui d’un homme qui fait payer le prix fort le crime d’un monstre. Dis-moi, Kaitô, comment réagirais-tu si l’on te privait de ta liberté, si on s’en prenait à tes proches ? Penses-tu que tu courberais l’échine et accepterais ton sort ? Chaque homme ici sait qu’il risque de mourir. Mais la liberté en vaut la peine. Vivre libre ou mourir. » trancha-t-il, avant d’accuser le premier coup.

Les deux hommes se valaient. Ce n’étaient qu’un jeu de va et vient qui obéissait à une danse inscrite dans leurs muscles. Bien qu’ils fussent tout deux issus de camps opposés, leurs méthodes étaient similaires. Soit proche de ton ami, et encore plus proche de ton ennemi. Dans ce cas, cela allait presque jusqu’au style de combat. Cependant, l’assassin possédait un talent qui lui valait bien souvent l’aval en de pareilles situations. Une mémoire absolue qui ne l’en rendait que plus dangereux à chaque confrontation. Si Kaitô prenait garde à repousser ses assauts, Rafaelo faisait attention aux moindres gestes de son adversaire. Si leur force et leur dextérité se valaient, il espérait posséder plus de malice que lui. Ils s’échangeaient des coups vengeurs avec une ferveur inouïe, à tel point que l’assassin en oublia ses farces. Lorsqu’il considéra en avoir vu assez, il s’éloigna du Cipher Pol de quelques pas, rompant leur jeu funeste. L’assassin s’essuya le menton, chassant le filet de sang qui s’y épanchait. Ce n’était pas un adversaire commun, il en tremblait de plaisir.

« Une menace plus grande ? Ne te réfugie pas derrière tes grands chevaux, ces esclaves sont libres à présent et nous sommes au sein d’un réseau illégal où la marchandise est humaine. Même si tes sbires se ramènent, vous ne pourrez rien leur faire. Quant à la menace … je pense que tu es celui qui se voile la face. Voilà pourquoi. » lui répondit-il, en sortant le de l’intérieur de sa veste le carnet qu’il avait dérobé sur le Conseiller.

« Ici trônent les noms de ceux qui ont œuvré au trafic du Conseiller. Tu ne m’empêcheras pas de les éliminer un par un. » le toisa-t-il, percevant alors les premiers bruits de la menace invoquée par Kaitô.

Certainement la Marine. Bien, il n’était pas sot et avait prévu le coup. De ce qu’il connaissait du Cipher Pol, celui-ci ne reculerait devant rien pour atteindre son objectif. Ce qu’il avait dit pour les esclaves n’était qu’un pari. Mais si la Marine s’attribuait la libération de ces hommes, ils auraient plus à y gagner qu’autre chose. L’arrivée de la Marine n’était pas quelque chose que Rafaelo avait pu prévoir, ainsi il ne pouvait que laisser les femmes et les enfants qui s’étaient enfuis entre leurs mains. Après tout, il n’était pas un réel adversaire de la Marine, il désirait simplement l’épurer et donner plus de place au peuple dans le Gouvernement. Si son idéal se rapprochait d’une démocratie, il la savait irréalisable pour l’instant. Il y avait des hommes qui méritaient de mourir. Rien de plus, rien de moins.

D’un geste sec, il fit remonter sa lame secrète dans sa gaine. Il plaça son poing gauche au niveau de son épaule droite et son poing droit au niveau de son flanc gauche. Une posture incongrue qui illustrait son propre style de combat. Les hommes de la Marine se rapprochaient de plus en plus. Il resta quelques secondes à attendre Kaitô puis lâcha un juron. Les sauvages n’en avaient pas terminé, cela allait devenir dangereux pour eux s’ils restaient ici plus longtemps.

« Tch. Va pour cette fois. » grogna-t-il en s’emparant d’un mousquet en rompant sa garde.

Il pointa l’arme sur le Cipher Pol et tira vers lui, essayant de se dégager le temps nécessaire pour faire exploser une bombe fumigène puis s’enfuit sans demander son reste. Il rengaina son arme et se saisit d’une autre, palliant à toute poursuite de la part de son opposant. Les cris de la Marine indiquaient qu’ils l’avaient entendu et ils commencèrent à converger vers lui. L’assassin ne commit pas l’erreur de monter sur les toits, zigzaguant entre les bâtiments pour rester dissimulé à leur vue. Il s’appuyait sur les murs pour ne pas perdre de vitesse, courant à en perdre haleine. Il devait organiser la résistance chez les sauvages. Un fleuve coulait de l’autre côté de la caverne, endroit par lequel ils acheminaient en toute discrétion leur marchandise humaine. Pourraient-ils gagner cette voie et prendre la Marine de vitesse ? Il vaudrait mieux …

« Il Assassino. Ils sont tous morts, mais d’autres arrivent. » fit le sauvage qu’il avait sauvé un peu plus tôt, sortant de nulle part.

Par réflexe, l’assassin faillit lui sauter dessus mais se retint à la dernière seconde. Il s’arrêta, acquiesça d’un air entendu.

« Ce sont les autorités locales. Il faut nous retirer où ils prétexteront d’une échauffourée pour tous nous tuer. » fit l’assassin, regardant derrière lui pour vérifier que Kaitô n’avait pas réussi à le suivre.

« Nos femmes, nos enfants ? » grogna le sauvage, en empoignant son arme.

« Ils ne leur feront rien, en théorie, mais de toute manière il est trop tard. Si je n’étais pas arrivé plus tôt, vos geôliers vous auraient massacrés avant que la Marine n'arrive. Ou alors vous seriez morts dans le feu croisé. Considère cela comme un temps d’avance sur eux. Demande à tes frères de converger vers la rivière, nous n’avons pas d’autre porte de sortie. » répliqua Rafaelo, sur un ton cinglant.

Le sauvage acquiesça tout de même, comprenant l’urgence de la situation. Il adressa un regard incendiaire vers les Marines qui affluaient puis s’accorda sur le fait que vivant, il pourrait faire plus de choses pour les aider. Il grogna à la manière d’un ours puis tourna les talons, ses scalps ballottant à sa ceinture. Vision écoeurante.

« Uska Ayusta, c’est mon nom. » fit-il, sans regarder l’assassin qui lui emboîtait le pas.

Il ne répondit pas. Il n’était pas encore venu le temps de se révéler.
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L’assassin était un fin tacticien de l’art oratoire, il avait le don de retourner les situations à son avantage pour mieux en tirer parti et ce, que la situation relève du domaine martiale ou du domaine psychologique. Tous ces esclaves n’étaient pas tous les colombes blanches, immaculés, innocentes et pures comme l’assassin aimait à les dépeindre en usant de toute sa verve mielleuse. Son alter-égo le sauvage n’avait guère appris à briser des cervicales et à rompre des os dans les "ateliers loisirs" que dispensait cette prison, cette mécanique bien huilé de la tuerie organisé, elle ne s’était pas uniquement manifesté par le spectre d’une existence d’emprisonnement à la solde de geôliers intraitables. Non, c’était en eux, au plus profond de leur être, aux confins de l’expression de leur code génétique.

Tous représentaient un danger éminent pour la société qui les avait vu naître, et comprenez bien que tous ces hommes liquidaient sciemment et sans vergogne à tour de bras. Le cas du sauvage n’avait rien d’un cas isolé, c’était là l’apanage de toute une communauté de reclus qui avait fomenté cette évasion à grande échelle depuis plusieurs semaines. Tu te fourvoies assassin en pensant que c’était la liberté qui guidait ces hommes vers un havre de paix présupposé et fallacieux, c’était la hargne, la colère de n’être que des misérables parias depuis leur première heure. La haine alimente la haine, assassin, ces hommes avaient succombé à la spirale infernale de la destruction, de la leur comme de la nôtre à tous, le contre-pouvoir que le gouvernement représentait permettait de contenir les plus cruels et redoutables desseins de ces tueurs.  

Quant à savoir si j’avais dû me trouver dans la même situation ? Eh bien Assassin, n’inversons donc pas les rôles, la justice naturelle a voulu que ces hommes soient frappés du sceau de l’infamie, Dieu lui-même les a fait crécher dans cet asile pour qu’ils se repentent. Dans la tournure hypothétique où j’avais perpétré le pêché, alors, Il Assassino, je me serais évertué à dénicher la vérité inscrite dans les gênes des hommes, celle du parjure et de la culpabilité et j’aurais su en tirer profit. Dieu, seul, a la vérité absolu et il m’a fait don d’assez de pouvoirs et de discernement pour parachever son œuvre et vous envoyer toi et les autres brebis égarés de ton cheptel en son sein. Je te parle d’une justice de plusieurs centaines d’années d’existence, Assassin, d’une justice vraie et véritable qui tend à la prospérité d’un ordre, fondé sur l’effort et la méritocratie, d’un ordre établi pour sauver des vies et pas en compromettre.

Que des pertes collatérales soient à déplorer, c’est un fait et je le nie pas mais il en va de même dans tous les projets, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs tout comme la grandeur de Marie-joie ne s’est pas construite en un jour. La fin justifie les moyens et ton ordre occulte n’a pas les épaules assez larges pour assumer toute l’éminente fonction de cette grande institution qu’est le gouvernement mondial.

La cavalerie affleurait enfin à l’orée du bâtiment, sonnant le glas de toute cette petite insurrection. L’assassin m’avait encore fait faux bond, employant ses habituels subterfuges de prestidigitateurs qu’il affectionnait tant.

« Fuis donc, Il Assassino, nous nous recroiserons bien plus tôt que tu ne saurais le présager. Enfin, si tu survis au déchaînement des enfers qui va advenir ici-bas Hahaha. »

Je murmurais à moi-même alors une autre assertion dans le flot des voix criantes à tue-tête.

« Garde tes amis près de toi, assassin, et tes ennemis encore plus près. »

La marine, se préoccuper de pertes civiles ? Allons-bon, en règle générale, sûrement. Mais qui se préoccupait bien du sort que des gradés pouvaient réserver à une bande de vanupieds, criminels et tapageurs dans cette enclave aux confins du royaume ? Tu leur prêtais bien trop de mansuétude et c’était tant mieux, ta défaite n’en serait que plus belle. Lorsqu’un mal est trop profond encastré en l’homme, on le purifie par la saignée, assassin. Ce cas-ci n’avait rien de différent.

Cependant, le contenu du discours qu’il avait livré me laissait foncièrement perplexe. Avait t’il mené toute cette entreprise dans le but de récupérer le carnet qu’il venait de me brandir avec impétuosité ? Quel était donc ses prochaines cibles ? Ses propos étaient t’ils seulement véritables ? Je devais tirer cette affaire au clair et anticiper ses prochains mouvements, l’enjeu était trop grand pour le laisser agir sans entrave. Chacun de ses crimes ne feraient que renforcer les figures dissidentes à la monarchie Al Jawhera et ne donneraient que plus de crédit à ces tyrans autoproclamé par la mouvance populaire. L’assassin le savait et s’évertuerait à concrétiser cette ambition avec tout le fiel qui le caractérisait si bien.

Jonas Khairns mena l’assaut dans l’asile, ses troupes s’engagèrent dans les boyaux, fort de techniques de guérilla et d’entrainements ardus, reprenant peu à peu le lieu aux mains des révoltés et écrasant la rébellion qu’ils tentaient d’instaurer. Je me remettais en mouvement, évitant l’altercation avec tous ces sauvages, le temps pressait et je devais découvrir l’échappatoire que Il Assassino leur avait soigneusement concocté. Je progressais dans la structure empierré, courant avec vélocité et supprimant les malencontreux importuns un peu trop présomptueux jusqu’à entendre le bruit d’un écoulement.

L’humidité était de plus en plus marquée et ce ruissellement caractéristique me faisait infléchir dans l’idée qu’ils comptaient s’éclipser en empruntant une rivière souterraine. Je m’aiguillais droit vers la source de cette humidité latente, croisant le fer avec de plus en plus de scélérats, semant embûche sur embûche dans ma progression. Je touchais bientôt au but et la marine à quelques centaines de mètres derrière allaient dans quelques minutes rallier ma position. Quelques minutes précieuses suffisantes pour que l’encapuchonné mette les voiles avec le gratin de ces sauvages en laissant sur le carreau de la roche poreuse de cette caverne tous les autres. Une odeur de poudre m’interpella, une alcôve creusée dans la paroi dégageait cette odeur si singulière.

Brisant la paroi poreuse avec l’épaule placé en bélier, je découvrais l’un des dépôts de poudre à canon des mercenaires. Tournant la tête pour chercher assistance, je découvris à une vingtaine de mètres derrière, l’officier en commandement aux prises avec un sanguinaire. M’avançant vers lui, je l’intimais de cesser tout bruit ou éclats de voix de ses troupes afin que tous les opposants songent à ce qu’on leur ait laissé le champ libre. Sa garnison était composée d’une cinquantaine hommes et tous allaient m’être foncièrement utile. En contrebas, l’assassin avait rallié bien plus d’âmes à ses noirs desseins et une altercation directe ne serait d’aucune utilité et lui permettrait d’avoir le loisir de prendre la poudre d’escampette. Il allait falloir ruser et à ton instar, Assassin, j’allais employer quelques précieux subterfuges. Les tonneaux de poudre à canon allaient cracher leurs entrailles dans un tourbillon de flammes tonitruantes, le feu de Dieu embrasant les chairs pècheresses.
   
Je dressais à Khairns un topo rapide de la situation, lui désignant brièvement les endroits cruciaux où disposer ses troupes pour qu’aucun de ces gueux ne puissent en réchapper. Jonas Khairns acquiesça et fit d’autres propositions pour prendre à revers nos opposants, c’était une affaire rondement mené, une véritable collaboration entre les pendants du gouvernement. Nous nous affairions dès lors à mettre en place les tonneaux, leur petite troupe ne perdait rien pour attendre.


Dernière édition par Atsuji Kaitô le Dim 25 Jan 2015 - 10:52, édité 1 fois
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Des coups de feu, des cris. L’assassin affichait une mine sombre. Il se jura intérieurement de faire passer chacun des marines par le feu et le sang s’ils en venaient à massacrer ses ouailles. Quelque chose qui partait dans le vent, certes, mais il trouverait bien un moyen de retrouver chacun des hommes de cette funeste journée. Chacun d’entre eux apprendrait à ses dépends … mais pour l’heure, sauver le plus de monde importait. C’était le rôle d’un chef, de prendre des décisions que personne ne voulait prendre. Mais le voulait-il réellement ? De toute manière, le choix n’était pas un luxe qu’il pouvait se permettre. En quelques mots, Uska rassembla les siens. Une grande partie s’était ruée à l’assaut des marines pour protéger leur peuple, malgré les mots de leur frère. Ils en payaient à présent le prix. Ils avaient fait leur choix. Une assemblée d’hommes à demi-nus, encroûtés de sang et de crasse. Et un assassin à la tenue sombre. On ne voyait son visage, seul son menton. Déterminé, assuré. Aucun n’osa remettre en question son autorité, il irradiait de la même colère qu’eux, si ce n’était plus. Le sentiment de culpabilité quant à avoir fini par attirer la Marine ici se faisait lentement une place en son sein, grignotant cette hargne pour l’embraser d’autant plus.

« Frères. » commença-t-il, rassemblant les anciens esclaves autour de lui.

Derrière eux, une masse froide et sombre coulait lentement, s’échappant de la caverne en un ruissellement continu. Un ponton vermoulu s’avançait dans les profondeurs de la caverne, en épousant les dernières limites. Vestige d’une source naturelle, cet endroit était la seule issue qui s’offrait à eux. Les caches d’esclaves possédaient bien souvent des issues comme celle-ci, permettant des allées et venues en toute discrétion. Aujourd’hui, cela marquerait le salut de tous ces hommes. D’un signe de la tête, Rafaelo demanda à Uska de traduire. Certains d’entre eux ne comprenaient pas bien la langue commune. L’assassin les comprenait que trop bien, ce n’était pas même sa langue maternelle.

« Frères. Vous vivez des heures sombres, je le conçois. Mais je ne suis pas venu vous offrir la liberté pour que des moins que rien ne vous la reprenne. Ces hommes qui déferlent et ouvrent le feu sur vos frères ne sont pas vos bourreaux, ils sont venus pour éliminer cet endroit, corps et biens. Que pensez vous qu’il serait arrivé si je n’étais pas intervenu ? » leur demanda-t-il, faisant les cent pas.

Il pointa l’un d’eux de son index.

« Ils vous auraient tué dans vos cages. Vous auriez été envoyé mourir à Goa. Vous seriez devenu des bêtes au service des hommes. » grogna-t-il, montrant tous les hommes d’un large geste de la main.

« Mais cela n’arrivera pas. N’arrivera plus. Je suis un assassin de la Confrérie. Je suis Il Assassino, le légataire du crédo de la Confrérie. Ma Cause est celle de la liberté, de la justice et de l’honneur. Suivez-moi, et la vengeance sera votre. Suivez-moi et nous montrerons au monde ce que les mots égalité et liberté signifient. » poursuivit-il, levant son poing gauche en l’air.

Uska traduisait au fur et à mesure, et quelques uns de ses camarades hochaient de la tête. D’autres se renfrognaient, se parant de leur souffrance comme d’une armure. Ils étaient une race fière et guerrière, mais leur monde avait été détruit. Ils avaient besoin de repères similaires aux leurs, de mots et d’actes probants. L’assassin savait pertinemment comment leur parler, comment faire vibrer leur âme. Il avait une vague idée de la culture de ces hommes, mais cela suffirait. Il ôta son gant et fit saillir hors de sa gaine sa lame secrète. Ceux qui ne l’avaient pas encore vu sursautèrent, firent un pas en arrière.

« Je jure que vous obtiendrez vengeance, sur mon corps et mon âme : Justice sera faite. » promit-il, s’entaillant la paume de son arme acérée.

Il la rengaina aussi sèchement et fit couler le sang sur le sol. Uska termina la traduction puis s’empara d’une lame qui pendait à son pagne et répéta le geste de l’assassin. Il s’approcha de lui et les deux hommes se serrèrent la main, un serment dans le sang. Visiblement, il était le leader de leur petite communauté. Que cela datât de cette funeste journée ou d’avant, l’assassin n’en sût rien mais cela n’avait pas d’importance. En silence, les hommes levèrent leur poing, le sang coulant le long de leur bras. Il était toujours aisé de s’entendre avec ce genre d’hommes. Simples, animés du feu de la vengeance. Il y avait des signes communs à l’homme au-delà de toute civilisation ou culture. Des choses qui étaient intrinsèque à l’espèce humaine.

« Suivez-moi. Faites-moi confiance. Nagez sans vous arrêter et préparez-vous à vous battre : il se peut que l’on nous attende de l’autre côté. » ordonna Rafaelo, se retournant vers la rivière.

Puis sans crier gare, il plongea. L’eau s’insinua sous son armure, sous ses habits le glaçant jusqu’aux os. Le poids de son équipement était dérisoire mais présentait tout de même un handicap. Son combat contre Kaitô l’avait ménagé, mais il avait tout de même des réserves. Il avança sans attendre tout le monde, sachant pertinemment que la Marine n’était plus très loin dans les ruines. Il devait bien y avoir une trentaine d’hommes avec lui, trente anciens esclaves en piteux état, qui venaient de se battre et étaient plus qu’exténués. Dehors les attendrais les affres d’une terre aride et inhospitalière. Ils ne pourraient y résister indéfiniment. Une seule solution s’offrait à eux, gagner les montagnes pour survivre. Se disséminer pour échapper à la Marine. Avec trente hommes dans cet état, il ne pourrait pas mener d’opération. La priorité était la survie.

Le Soleil se montra tout aussi clément que leurs bourreaux et foudroya les pupilles des hommes restés trop longtemps dans l’obscurité, chassant le gris eigengrau pour la clarté absolue. Ils se rassemblèrent à l’orée de la sortie et l’assassin mena sa reconnaissance en premier, se glissant hors des flots. Comme il s’y attendait, ce damné Kaitô avait tout prévu. Une patrouille rôdait là. Dix hommes, armes en main, prêts à faire feu. L’assassin flou leur vigilance en envoyant une pierre pêchée au fond ricocher derrière eux puis il se faufila sur leur côté, profitant des échancrures naturelles de la grotte pour se dissimuler à leur vue. Il les entendit parler de leurs ordres, notamment de la prime qui existait sur sa tête. Il était temps de prouver qu’elle n’existait pas pour rien. Il se rapprocha des deux restés en retrait et fit saillir ses lames en silence. Il enfonça ses crocs entre deux vertèbres, à l’endroit précis où ils ne pouvaient proférer un son en mourant. Les deux soldats ouvrirent la bouche, mais il était trop tard. Leur corps ne répondait plus.

Inexorable, il s’avança parmi eux, et glissant ses mains par-dessus l’épaule des deux autres qui guettaient le fond de la caverne, montrant du doigt ce qu’ils pensaient être du mouvement, il leur plongea ses lames dans la gorge. Leur agonie poussa les six autres à se retourner. Un sourire se dessina sur les traits de l’assassin, alors qu’il esquivait un coup de crosse en se baissant. Il se redressa en ouvrant le ventre de l’imprudent qui avait osé l’attaquer puis poussa son cadavre dans les bras de ses frères. Sautant par-dessus le corps, il en emporta deux avec lui. Il planta ses lames dans leur gorge et leur atterrit dessus. Plus que trois. Réflexe stupide, ils dégainèrent leurs armes. Plus intelligent aurait été d’ouvrir le feu sur lui. Mais leur formation jouait contre eux, préférer le fer contre le fer. Seulement, contre un assassin … Rafaelo para deux assauts de ses lames, simultanément puis écrasa son talon dans le plexus du dernier, l’envoyant dans l’eau. Rengainant ses armes, il attrapa les poignets des deux soldats et les embrocha l’un et l’autre avec l’arme de leur confrère. Un cliquetis caractéristique retentit alors.

« Je te tiens, assassin. » fit une voix derrière lui.

Il tourna la tête, vis l’homme qui le maintenait en joue et leva les mains. Avait-il mal compté ? Non, celui-là s’était embusqué, avait un peu plus de jugeote que les autres.

« Retourne toi, regarde-moi. Je veux que tu saches qui t’as tué, enfoiré de meurtrier. » grogna-t-il, levant son arme vers sa tête.

« Je te retourne la faveur, l’ami. Ou plutôt c’est la faveur qui va te retourner … » se gaussa l’assassin.

Le soldat se fit alors volte-face, comprenant trop tard l’humour déplacé de l’homme qu’il tenait en joue. Une main humide enserra sa nuque et un bras musculeux s’enroula autour de sa tête. Un craquement net. Sinistre. Uska affichait un sourire satisfait, toisant l’assassin.

« Il y en a une dizaine un peu plus loin. Celui-là faisait le lien entre les deux unités. Mes frères vont aller s’amuser avec eux. » fit l’homme libéré avec un sourire mauvais.

De vrais sauvages …
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L’assassin galvanisait ses maigres troupes avec son discours endiablé, il devait pressentir la mort prochaine et certaine de ces sauvages. Ses propos résonnaient dans la caverne sous les oreilles attentives de la garnison de marins ainsi que celles de votre serviteur. Il avait un don certain pour haranguer les foules et faire valoir ses prises de position dans les moments les plus opportuns pour distiller son poison, aux instants les plus cruciaux pour que sa verve emplie de cyanure s’infiltre au plus profond des esprits les plus influençables. Tu maîtrisais d’une main de maître cet art secret assassin, tu pourrais te vanter d’avoir insufflé en ces heures sombres un espoir fallacieux. Une dizaine de minutes plus tard, on reçut la confirmation des officiers que les tonneaux avaient été placés auprès des points de structure de la caverne. L’heure du feu d’artifice affleurait mais tous nos invités n’étaient cependant pas encore arrivés à bon port et je ne laisserai guère le révolté de service agir tel un le trouble-fête de la grande parade que nous allions donner.

Si j’avais des scrupules à exterminer ces blattes ? Avaient t’elles eu la moindre once de pitié à l’égard de leurs geôliers ? Ce n’était qu’un retour de bâton, un juste retour des choses à quiconque revient de droit. Admettre que de telles actes soient perpétrés reviendraient à encourager ce genre d’initiatives et bientôt tout une nuée éclaterait dans tous les royaumes indépendants. Ton action nuira bien plus qu’elle n’a encore aujourd’hui sauvé de vies, ton idéal est aussi abscons que le sont les revendications révolutionnaires, un mouvement disparate aux velléités multiples, possédant certainement une tête, un véritable cerveau à n’en pas douter, mais dont le squelette, lui, était aussi friable que de la craie.

Je m’attendais à rencontrer une plus forte réticence de la part des marins à faire sauter toute cette galerie, je m’attendais à devoir les convaincre quelque peu du bien-fondé de cette action et des répercussions bénéfiques qu’elles incluaient pour toute la garnison cependant le lieutenant Khairns était un homme clairvoyant, perspicace, aux idées claires et limpides. J’avais dû quelque peu presser le lieutenant pour arriver à mes fins mais il était un bon bougre. La mort de Shad el Goussah des marins d’Il Assassino lui restait en travers de la gorge, il lui avait dérobé son heure de gloire, subtilisé l’espoir de promotion qu’il espérait au travers de la capture de toute la cellule criminelle qui se terrait derrière El Goussah. Il avait l’amertume des mauvais jours, du goût âpre qui vous reste dans le gosier, de la barbaque qui vous reste sur l’estomac, que vous ne parvenez pas à digérer et je lui donnais l’occasion de relâcher toute son aigreur et de la faire exploser contre l'antagoniste qui lui avait volé la vedette.

Khairns savait qu’il aurait à rendre des comptes à ses supérieurs et que le trépas d’une trentaine d’hommes coupables valaient mieux que de laisser filer une tripotée de sauvages qui allaient se ruer vers la cité des sables pour semer panique et discorde sur leur passage. Par ailleurs, je constituais un appui de taille dans cette stratégie d’élimination pure et simple, je mouillais aussi dans l’initiative même si de mon côté, le permis de tuer n’était pas une vue de l’esprit.

Un cortège de révolutionnaires hardis s’engagea dans le torrent et se fraya un passage hasardeux à travers le courant, manquant de passer l’arme à gauche à plusieurs reprises. L’assassin menait sa troupe avec brio, il fallait le lui concéder mais sache assassin qu’il fallait bien plus de qualités pour être un meneur d’hommes. Qu’adviendrait t’il de la conviction de ses hommes lorsque leurs femmes et leurs enfants, délaissés lâchement mourront dans un feu grégeois sur l’autodafé de tes mesquineries révolutionnaires ? Tu les as abandonné à leur sort tels des fardeaux, des boulets ignobles qui n’avaient pas lieu d’être, plus lieu d’exister dans ta mouvance où le un est un tout et tout est un un.

« J’ai placé une patrouille à l’extérieur, ils sont faits comme des rats ! «  s’exclame alors Khairns voyant la fumisterie d’Il Assassino.

« Je n’en suis pas si sûr lieutenant ! Je m’en vais à sa rencontre. Tâchez de briser leur volonté de manière abrupte, faites couler le sang impur de ces chiens de criminels. Faites en sorte de cantonner ces esclaves dans cette enclave et assurez-vous qu’ils ne nous faussent pas compagnie. Attendez patiemment mon signal »

Je rebrousse chemin à toute hâte, chaque minute s’écoulant pèse dans la balance, chaque minute où ses sauvages tuent sans vergogne des marins innocents en éprouvant un plaisir malsain guère dissimulé. Voilà quelles étaient les futures recrues des milices du peuple, des assassins sans foi ni loi qui bafouent les principes les plus élémentaires du respect et de la dignité humaine. Je m’en vais à ta rencontre, Assassin et sache qu’à ton instar, je tuerai tous les zouaves à ta botte que je croiserais sur ma route.

Je finis par déboucher sur le parvis de l’hospice, des hommes gisent dans une mare de sang, l’œil livide, encore tiède du forfait commis par ces meurtriers. J’arpente le sable chaud’ mais les bourrasques de vent rendent impossible le pistage de ces barbares plus difficile que je ne l’aurais cru. Je m’enfonce dans le décor escarpé semi-désertique et finit par tomber sur ces vandales, triomphant d’avoir réussi leur petit coup. Je ne tarde pas à maîtriser rapidement le premier en lui abattant avec fracas ma semelle en plein sur la nuque. Le second tente alors de m’embrocher avec une sorte hallebarde bien singulière, il faillit faire mouche au premier coup, je m’empresse de glisser le long de l’arme et par un habile mouvement rotatif du poignet, le manche de la hallebarde revient lui cogner le coin du museau. Sonné, par l’attaque fugace, je lui colle un uppercut dans le buffet avant de lui saisir le coin du crâne avec violence, menaçant de lui exploser sur l’angle de l’excroissance rocheuse qui pointe du sol aride.

« Que convoite Il Assassino en vous ayant ainsi sauvé ? Quel est son but, parle donc misérable ! Choisis bien tes mots esclaves car ceux-ci tout comme ceux de tes proches peuvent être tes derniers ! «

« Je ne sais rien, Je ne sais rien, je le jure sur la vie de ma fille. Il est parti loin avec un petit groupe d’hommes, nous nous sommes dispersés au sortir de la caverne et… «

Mon regard parcourt l’immensité désertique vers un point au loin, l’horizon est dégagé malgré les bourrasques qui font tournoyer cà et là le sable presque incandescent. Plaçant ma main sur mon arcade sourcilière à la manière d’une visière, je plisse les yeux et observe dans la direction des montagnes des silhouettes ombragées, grosso modo une dizaine d’hommes avec à leur tête le plus infâme d’entre eux.

« Tu l’aimes ta fille ? Tu veux la revoir n’est-ce pas ? »

« Bien sûr Monsieur, c’est qu’elle me manque et que je… »

M’emparant de mon den den mushi dans mon manteau, je me mets en contact avec le lieutenant Khairns. Je gonfle alors mes poumons d’un seul tenant, déploie tout mon coffre et pousse un cri net suffisamment puissant pour me faire entendre à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Le cortège d’homme a interrompu sa marche, visiblement étonné et interloqué par la manœuvre. Je poursuivais ma tirade à plein poumons afin de m’assurer qu’ils entendent distinctement le contenu du speech déclamé.

« Assassin. Pour chaque mort tombé ici, je te rendrais le triple. C’est une loi martiale que je viens d’instaurer. Pour chaque vie que tu as subtilisé et pour chaque marin qui ce soir ne rentrera pas chez sa fratrie ce soir. Je veux que tu en sois témoin, que tu sois témoin de l’étendue de ma volonté et jusqu’où je suis prêt à aller pour réprimer tes agissements néfastes. Quant à vous, Messieurs, vous qui l’accompagnez, vous avez choisi votre voie et désormais nul retour en arrière n’est envisageable. Aussi, appréciez le spectacle. «

D’emblée j’éclate le crâne de l’esclave sur la roche dure, en guise de mise en bouche pour ce qui va suivre. Il n’est pas mort, non, pas encore, je veux qu’il entende le jugement quant au sacrilège dont il s’est rendu coupable.

Ramenant à moi le den den mushi, je m’adresse désormais à mon acolyte et partenaire de fortune. Il est l’heure de faire parler la poudre pour le plus grand désarroi de nos hôtes.

« Lieutenant, déchainez les enfers »

Un silence plat, horrible, abominable, lui succède. Un silence qui aurait pu se prolonger sans fin tant la tension palpable, le rendait magnifique et mémorable puis une détonation sourde survint et une onde de choc de grande ampleur retentit dans la steppe infertile. Une onde de choc qui s’ensuit d’une immense explosion du refuge qui servait d’hospice où ces malades mentaux avaient séjourné pendant de longues lunes avant de briser leurs chaînes, un hospice qui s’effondrait sur lui-même et toutes leurs petites familles restés dans cette enfer d’acier et de roche safrané. Qu’ils brûlent au bûcher, que le feu sacrificielle expie leur âmes damnés à jamais de la surface de la planète, vous ne les reverrez plus jamais, pas même de l’autre côté de la barrière. Le brasier, grandiose, gigantesque était alimenté par les bourrasques qui en attisaient la chaleur insupportable qui régnait en son sein, des cris abominables, des hurlements incessants, des beuglements d’outre-tombe jaillirent de cet incendie à ciel ouvert.

« Tu as eu beau jurer sur ton sang que tu nous ferais payer Assassin, regarde désormais ces hommes, transis et atterrés, hagards et terrifiés. Que peux tu encore leur promettre que tu ne peux pas tenir. Tu as promis sur ton sang, j’ai promis sur leurs âmes. Que tes frères se rassurent, leur calvaire arrivera, lui aussi, bientôt à son terme."



Dernière édition par Atsuji Kaitô le Dim 25 Jan 2015 - 11:43, édité 1 fois
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Je … je vais le tuer. L’éparpiller. Le réduire à néant. Détruire chaque parcelle de sa vie, faire en sorte que jamais il n’ait existé, que sa mort soit des plus inutiles, tout comme sa vie. Que chacune des vies qu’il a sacrifiées lui soit rendue au centuple. Qu’il agonise, implore la mort. Un être perfide qui mérite encore pire que cela … L’incarnation d’un combat, d’une haine millénaire. La vengeance. La justice. L’honneur. La vérité. La liberté. Il enfreint chacune de ces valeurs à sa seule respiration. Non, la mort serait trop douce pour lui. Beaucoup trop …

Les mots déformés par la distance lui étaient parvenus. Uska fronça les sourcils, comprenant là les paroles insolentes du Cipher Pol. Il fait mine de se retourner, mais la main de fer de l’assassin l’arrêta. L’homme libre fit mine de se débattre, mais la poigne de Rafaelo était plus forte. Il leva les yeux vers lui. L’assassin était livide. Quelque chose de fiévreux dans le regard, une flamme incandescente qui s’était allumée au fond de ses pupilles. Il lâcha le bras de son allié, fouilla dans sa poche et en sortit un denden mushi blanc. Il tremblait de rage, serrait son poing et promettait mille tourments à l’âme de cette créature impie. Il resta là à contempler les flammes, à entendre les cris. Il inspira profondément, essayant de faire le vide dans son esprit, de ne pas laisser ses émotions influencer son jugement. Mais il était trop tard. De la colère, de la haine … il ne reculerait plus devant rien pour faire payer cet homme. Il avait commis l’erreur de le laisser s’enfuir, tout cela était de sa faute. Les hommes libres s’agitèrent, comprenant ce que Kaitô faisait là. Toujours son dendenmushi en main, l’assassin leur barra la route d’un bras.

« Qu’allez-vous faire ? » leur demanda-t-il.

« Tu ne vois pas, assassin ? Ils les tuent tous ! » hurla Uska.

On entendit distinctement les dents de Rafaelo grincer tant il chercher à se contenir, à ne pas exploser.

« Donc tu vas aller te faire tuer pour ça. Ils sont plus nombreux, ils sont armés. Voilà le Gouvernement dans toute sa splendeur, Uska. Ils tuent par simple plaisir. Je suis un révolutionnaire, je suis né et je vis pour empêcher ce genre d’être d’exister, de vivre. Regarde ce qu’ils font. Il n’y a des maux qu’on ne peut guérir, seulement amputer … » poursuivit-il, le regard perdu dans la direction de Kaitô.

« Alors qu’est ce que tu fais, assassin ! » gronda le sauvage, essayant une nouvelle fois de passer.

Pour toute réponse, Rafaelo fit résonner son denden mushi. Uska lâcha un juron dans sa langue puis saisit son tomahawk et le fit tourner dans sa main. Le sang appelait le sang. La colère aveuglait le sauvage et ses frères. Mais que pouvait-il y faire ? Quel avantage avait-il sur eux en cet instant ? Il devait bien y avoir une centaine de marines, et eux ils étaient moins de vingt à présent. Comment lutter contre cent hommes ? Comment réduire à néant ces misérables et sauver le maximum de personnes de cet enfer, s’il n’était pas déjà trop tard ? Un frisson glacé coula sur son échine, des griffes acérées qui lui foudroyaient sa colonne et enserraient ses tripes en lui commandant une vengeance qu’il ne pouvait assouvir. Une voix résonna de l’autre côté du dendenmushi.

« Frère ? »

« J’ai besoin de toi. Ramène-toi à la localisation que je t’envoie, il se peut que ça soit chaud. On en est à du dix contre un. »

« Mouais. Une attaque suicide, pourquoi pas. »


Puis la liaison se coupa.

« Uska. Suis-moi. » ordonna Rafaelo, tout en faisant signe aux autres de faire de même.

Le sauvage s’arrêta, le regarda puis obtempéra lorsqu’il le vit redescendre au lieu de s’éloigner de là. Un sourire carnassier s’étira sur ses traits. Il était aveuglé par sa colère, ce qui en faisait un tueur encore plus redoutable.

« Ils occupent les lieux mais doivent s’assurer de ne laisser personne fuir : je connais le terrain mieux que eux, je peux nous faire entrer à l’intérieur. Seulement ils sont dix fois plus nombreux. Comprenez que le plan de cet homme est de nous faire faire exactement ce que nous nous apprêtons à faire. Les lieux peuvent avoir été piégés … mais ils ne s’en tireront pas. » fit-il, en se faufilant sur un sentier à l’abri des regards.

Il inspira profondément, puis se mit à trottiner. Ils n’avaient pas de temps à perdre. Les ruines s’ouvraient grâce à une façade extérieure moins abîmée que l’ensemble de l’endroit. L’explosion avait dû fragiliser la planque jusqu’au plus profond, mais elle n’était pas entièrement effondrée, ce qu’ils virent en s’approchant un peu plus près. L’assassin leur montra ce que la Marine avait fait, à travers les passages qu’il avait repéré pendant ses journées passées là, à la recherche des failles dans la garde des mercenaires. On entendait encore des cris. De la douleur, de la souffrance et pire encore. Ces ordures avaient brûlé un peuple au nom de … de rien. Des femmes, des enfants : des innocents ! Des gens qui n’avaient jamais rien fait, sinon être victimes de ces esclavagistes ! Ils tuaient sans aucun but ni aucune raison. Il pendrait Kaitô par ses tripes, il se le jurait. Il l’ouvrait comme une truie et le forçait à contempler sa propre agonie. Puis il réduirait en cendres tout ce à quoi il tenait. Quant aux marines qui étaient venu en ce funeste jour … il s’assurerait qu’ils y passent de la même manière. Que chacun d’entre eux, car il réussirait à obtenir leur nom, meurent en expiant ses fautes dans une absolution la plus douloureuse possible. Mais lui n’en viendrait pas à tuer femmes et enfants pour sa vengeance. Là était la différence, il n’était pas un monstre de l’envergure de ce chancre putrescent.

« Cette voix mène à l’intérieur. Je vais faire diversion. Comprenez bien qu’il n’y a que deux issues possibles : la victoire ou la mort. » fit l’assassin, montrant à Uska une échancrure dans la roche.

« Ils peuvent nous ôter la vie... mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté. » répondit l’homme libre, sans un sourire.

« Voilà qui est parlé en fier assassin. Va. Essayez de revenir avant que je me fasse tuer. Ils doivent surveiller les lieux, attendez qu’ils soient appelés dehors et tuez le reste. Faites-leur mal. » les congédia Rafaelo, se craquant les doigts.

Les hommes libres acquiescèrent, puis s’en furent à travers le passage.

Ne restait plus qu’à jouer au chat et à la souris. Ce soir prendrait place la revanche de la souris. Meurtrière, impitoyable. Elle réduirait le chat en morceaux.


Allons, Rafaelo, quel était ton plus grand fait d’arme ? Et bien il était temps de le ré-actualiser. De montrer pourquoi tu étais l’assassin le plus impitoyable de toutes ces blues, de justifier la prime que l’on t’attribuait. Seul contre cent. Une idée inconcevable, risible même. Mais il avait l’avantage du terrain, et plus encore. Il se laissa glisser à terre sans bruit, avisa au loin sa cible principale et s’assura de ne pas trop s’approcher de lui. Son but était de saper les forces au fur et à mesure, de ne se faire repérer qu’au dernier moment. De les rendre fou. D’être l’ombre. Ne laisser qu’un sillon sanglant, que des cadavres sans rien d’autre autour. Là. Sa première cible. Mieux valait ne pas s’isoler pour uriner … ou vomir.



Aucune tâche de sang, parfait.



« Tu entends leurs cris … ? »

« Ou … ouais … ça fait froid dans le dos. »

« Pourquoi on tue des gens comme ça ? »

« Je … je ne veux pas être complice de ça … ils ont fait quoi ? Je comprends pas, le Lieutenant … le Lieutenant est pas un type mauvais. »

« Mais tuer des femmes, des enfants qui étaient retenus ici, captifs … par des esclavagistes … je veux bien suivre les ordres mais … »

« J’ai pas envie de passer en cour martiale … »

« T’as entendu parler du Conseiller ? Ouais … tu savais qu’il y avait des gars corrompus sous ses ordres ? »

« Oui … mais c’était une machination des assassins pour tuer le Roi … »

« Et si c’était pas vraiment ça … écoute, mec, c’est louche tu ne trouve pas … on vient ici, et on brûle tout … et si c’était pareil ? »

« Quoi ? Comment ça ? »

« Imagine, imagine qu’en fait, on soit encore à travailler pour un enfoiré : franchement, ces agents du CP … le type arrive, nous commande et ordonne qu’on massacre des familles. Je trouve ça louche moi. »

« Mais ce sont les sauvages ils … »

« … ils se sont libérés. On n’est pas sur une terre où l’esclavage est interdit ? »

« Si … »

« Alors, pourquoi on tue des esclaves qui se sont libérés eux-mêmes ? »

« Ben, y’a l’assassin qui … »

« Allons, même toi tu n’y crois pas. Y'a pas de sens, assassin ou pas on est en train de brûler des êtres humains sans aucune raison valable ... »

« Hm. »

« Moi je pense que le Lieutenant et le Cipher Pol ont autre chose à cacher : tu les voies pas depuis tout à l’heure, discuter entre eux … ils peuvent pas nous demander de renoncer à notre intégrité pour eux, moi je dis. Je suis sûr que y’a autre chose derrière … un aussi gros réseau d’esclave aurait pas pu échapper à la marine, tu penses pas ? Et on trouve ça d’un coup, comme par hasard lorsque l’assassin arrive. Coïncidence ou … ? »

« Ton discours pourrait t’envoyer à la cour martiale, tu sais. »

« Et tu penses qu’ils feront quoi si jamais les instance supérieures découvrent qu’ont fait ces connards ? On est pas des pirates, on est la Marine, le Gouvernement … »

« Je … ouais. »

« Tu préfères quoi, renoncer à ce qui t’as poussé à entrer dans le rang ou devenir le monstre que t’as juré de combattre ? Si c’est pas déjà trop tard … »

« Et bien, ma famille … »

« S’ils tuent les familles de ceux qui se sont échappés, ils feront quoi à ta famille pour être sûr que tu te rebelleras pas ? Tu leur raconteras quoi en rentrant chez toi ? Comment tu regarderas tes proches, une fois chez toi, hein ? »

« Je … t’as raison. Alors on fait quoi ? »

« Ce que tout homme digne de ce nom ferait : on s’oppose aux tyrans. »
fit l’assassin, sourire aux lèvres.

Il s’était donné dix minutes. Dix minutes de trop … mais nécessaires tout de même. De ce qu’il avait vu, les ruines étaient en flammes et ils ne faisaient que condamner les entrées en attendant que le feu fasse l’affaire, que la caverne s’écroule. Pas même assez courageux pour regarder ceux qu’ils envoyaient à la mort mourir devant eux. Bande de chiens. Revêtu de l’habit d’un bleu, il s’était glissé parmi eux, profitant des troupes disparates réunies par le CP et son Lieutenant. Qui prêtait attention aux bleus de toute manière ? La rumeur qu’il avait instillée gagna alors un autre Marine. Puis un autre. L’effet en fut factoriel : pareil à une maladie, sa rumeur se propageait et enflait. La plupart des hommes étaient encore choqués par de pareilles exactions : Hinu Town était un royaume en paix depuis trop longtemps. A tel point que l’histoire de l’assassinat à l’encontre du Roi était mal passée et avait plongé le royaume dans une effervescence démesurée. L’assassin s’en était moqué car cela ne nuisait en rien à ses intérêts mais il s’était ravisé. Cela avait donné les pleins pouvoirs à ce vil individu et sa malfaisance s’étalait jusque là. Tout ceci était sa faute … tout ceci était sa faute.

Au bout de dix minutes, une dizaine d’hommes sur les cent discutaient vivement de la rumeur lancée par l’assassin. Tout cela n’était qu’une trainée de poudre, et il en était l’étincelle. Ah, quelle utilité de ne pas avoir un visage connu de tous. Il pouvait se plier dans n’importe quel rôle, duper tout le monde. Il était le roi à ce jeu. D’autant plus qu’il était capable d’analyser les tendances et les comportements d’un homme à ses mouvements. Il n’y avait que six mouvements possible des pupilles et dix huit déclinaisons. Chacune d’entre elles, il les connaissait. La peur, ou la colère faisaient grossir les pupilles. Tout comme  le doute et la honte forçaient les hommes à détourner le regard. C’était un mélange de tout cela qu’il percevait et il plus il discutait, plus il percevait leur fébrilité. Le petit groupe gagna le cœur de l’armée, s’épanchant et perturbant communication et attention. Soucieux de ne pas alerter leurs supérieurs quant à leur comportement dissident, idée soufflée et encouragée par l’assassin déguisé, ils s’en allèrent directement vers ceux qui gardaient la porte des ruines. S’ensuivit une altercation houleuse, à laquelle l’assassin pris garde de ne pas se mêler. C’était le signal qu’il destinait aux hommes libres pour agir. Ceux-ci parvinrent à se faufiler à l’insu des gardes dont la vigilance était trompée par la troupe dissidente.

Ne restait plus que le coup de grâce. Si Kaitô voulait jouer au roublard, il y trouverait son maître.


« L … Lieutenant ! » fit la recrue, accourant vers son supérieur, lui touchant l’épaule.

« Il y a une mutinerie devant les ruines, certains de nos hommes veulent libérer les femmes et les enfants esclaves … » poursuivit-elle, s’appuyant sur ses genoux pour reprendre son souffle.

Sa casquette enfoncée sur son crâne, son air paniqué suffirent à trouver prétexte à ne pas révéler les détails de son visage. D’autant plus qu’un peu de barbe, une légère trace de fond de teint … les artifices de l’assassin. Son visage aurait été connu depuis belle lurette sinon, avec toutes les missions d’infiltration qu’il avait mené. Et on s’étonnait que son barda soit aussi lourd après ça … D’autant plus qu’il suffisait de modifier sa stature, le timbre de sa voix et quelques menus détails pour flouer la majorité des gens. Il montra d’un doigt paniqué la grotte où le petit groupe s’était infiltré en prenant soin de ne pas éveiller les soupçons de leur Lieutenant puis il le laissa le dépasser, faisant discrètement remonté la petite aiguille qu’il avait fait saillir dans sa main. Un léger sourire s’étira sur ses traits, alors qu’il se redressait et faisait mine de les suivre. Un coup de feu éclata, suivit d’une violente altercation entre les soldats de la marine. Le petit groupe de dissident ne faisait visiblement pas l’unanimité. Le Lieutenant pressa l’allure, main sur son arme. La recrue saisit alors l’occasion et se volatilisa, littéralement …

Combien de temps avant que le Lieutenant ne s’évanouisse à cause du poison, à présent ? Et il serait aux côtés de Kaitô … qu’en penseraient donc les hommes de la Marine, une fois leur supérieur direct hors de combat ? Les soupçons que l’assassin avait instillé dans leur esprit étaient encore confus, mais il comptait bien sur la bêtise humaine pour les magnifier. Dans tous les cas, cela déboucherait sur une débandade monstrueuse. Ils ne pouvaient partir d’ici sans neutraliser ce corps d’armée. Femmes et enfants ne pourraient suivre le rythme d’une troupe d’hommes, surtout après ce qu’ils avaient vécu. Du moins, ce qu’il en resterait … L’assassin se réfugia derrière un contrefort rocheux, abandonnant la tenue de Marine qu’il avait subtilisé. Il ne prit pas le temps de remettre son armure, facile à enlever mais plus dure à réajuster. Sa simple tunique. Il serait plus rapide, plus à l’aise de cette manière, ce qui pourrait sauver nombre de vies. Y compris la sienne. Il se faufila de l’autre côté du canyon qui accueillait la porte des ruines puis se glissa dans le dos de la première unité chargée de surveiller les lieux, au cas où les sauvages reviendraient par là. Soldats imbéciles, l’assassin avait passé plus d’une semaine à arpenter l’endroit, il en avait repéré les endroits secrets depuis longtemps : il n’était pas stupide au point de tenter une entrée de front. De la même manière qu’il avait neutralisé la première patrouille à côté de la rivière, il s’occupa des cinq hommes qui trônaient là.

Plus que 95. Il remonta le chemin de ronde, neutralisant celui qui faisait le lien puis parvint à un autre groupe, celui chargé de la liaison. Les prenant par surprise, il les tua sans sourciller, poussé par la colère et le désir de vengeance. Plus que 89. Il en laissa un s’enfuir. Parfait. Le fuyard s’empara d’un appareil de communication, passa l’alarme … l’ennemi attaquait par le nord. Ajoutez à cela la mutinerie … la diversion était faite. L’assassin se glissa sur le chemin principal, s’avança sans peur vers le camp établi de la Marine. Il comptait prendre tout ce qui allait lui tomber dessus jusqu’à ce qu’Uska ne parvienne à sortir des cavernes.
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Les ruines séculaires flambaient du feu de dieu, l’omnipotent frappait de toute sa sacralité l’enclave désertique, sa main avait rendu son verdict, répandant son feu expiateur sur tous les damnés. J’étais d’ores et déjà certain que l’assassin tirait déjà parti de l’étuve abominable, il viciait toute la haine grondante qui résonnait désormais dans leurs cœurs et transformait cette immolation indigne en témoin de la cruauté implacable du gouvernement. Telle était mon intention, ces hommes devaient rejoindre les montagnes avec le cœur gros, l’esprit torturé d’avoir laissé leurs familles aux prises des flammes, la haine latente de n’avoir pas pu faire ce qui leur incombait pour protéger les leurs. Le destin en avait décidé autrement, le fléau avait d’autres desseins obscurs pour ses hommes. Non content de voir ces familles amputés de leurs membres, il décida en despote éclairé qu’il était, après avoir minutieusement orienté ses pauvres hères, de priver ses hommes du seul salut auquel tous pouvaient prétendre. Il n’y aurait ni deuil, ni larmes, ni stèles sur lesquelles se recueillir, tout allait disparaître de la surface de la terre dans une transe martiale frénétique, jusqu’à ce qu’ils s’éteignent dans le sang et dans l’indifférence d’un combat qui bien qu’en apparence semblait le leur, était en réalité celui du tyran qui se targue de briser les chaînes pour mieux essaimer ses velléités belliqueuses.

Toute l’infamie du personnage fit bientôt état de toute sa vilenie. L’on vient bientôt prévenir notre avant-garde des prémices d’une mutinerie dans les ruines, une dizaine de soldats semblaient remettre en cause le bien-fondé de notre action salutaire. Plus grave encore, le lieutenant était porté inconscient sans raison apparente. Le conflit s’envenimait davantage encore lorsque toute la meute de sauvages galvanisés envahit bientôt les boyaux étroits des ruines par le canyon nord. Je reconnaissais là les frasques de l’assassin, son modus operandi si singulier et sa propension à abuser de subterfuges grotesques et de poudre aux yeux pour parvenir à ses fins, il avait d’ores et déjà tué de valeureux marins dans son sillage, il n’aurait été guère étonnant qu’il en subtilise les uniformes également.

Orchestrer une mutinerie avait le mérite d’ébrécher nos positions et de donner une maigre chance à ses troupes d’en ressortir vainqueur mais attenter à la vie de l’officier en commande était chose à double tranchant, une épée de Damoclès sous laquelle l’assassin aimait trop bien balancer sa tête rieuse. Aujourd’hui était venu le temps de placer cette tête dans la cangue pour mieux dépecer la bête enragé qui s’y trouvait emprisonné. Abâtardir les croyances des hommes valeureux ne réside pas dans tes cordes assassin, l’homme preux, lui, est animé par le désir inextinguible de vous anéantir jusqu’au dernier. Tout en toi ne respire que bassesse et faiblesse et tu rechignes encore à donner ton nom alors que tu prétends vouloir guider le peuple. Qu’est donc un homme qui se calfeutre derrière le voile de ses propres faiblesses au point de ne vouloir s’affranchir de son nom ?  

Il n’était pas question de réprimer l’insurrection des soldats dans le sang cette fois, nous perdrions toute crédibilité pour poursuivre notre action et ne ferions que courir dans le piège sinueux tendu par le fléau. Aussi, fis-je en sorte d’annoncer dans toute la terreur des combats menés par nos hommes que l’assassin avait porté une estocade au lieutenant Khairns mais que ce dernier avait vaillamment rechapé au sort que l’assassin lui incombait. Je mis bientôt l’assassin en cause, l’assassin comme seul responsable de cet odieux délit et j’expliquais de quelle manière l’homme avait voulu saper nos défenses en immisçant le doute et l’indécision dans nos esprits, le comparant tantôt à l’infâme Niklas Aldo et sa manipulation des psychés.

Révéler aux marins que l’assassin avait dû se glisser parmi nos rangs pour commettre son forfait était une fausse bonne idée. C’était ce qu’il escomptait, c’était ce à quoi aspirait toute la perfidie du meurtrier, une telle confession ne ferait que semer le chaos dans nos rangs, instillant la défiance de nos troupes en érodant toute sa cohésion.

Bientôt le corps inanimé du lieutenant fut sorti de la fournaise et je me résolus à devoir le soigner très rapidement pour conserver le moral des troupes qui, si elles devaient entendre la voix de leur supérieur, se verraient galvanisés en retour et écraseraient les élans impétueux des sauvages.

Le corps fut déposé sur une table servant pour le bivouac du poste de garde. Le temps de prendre le pouls de l’homme et d’entendre des battements cardiaques irréguliers dans sa poitrine que je m’attelais déjà à lui faire une saignée pour purger le poison de son organisme. En raison de l’avancement de l’empoisonnement, je n’eus d’autre choix que de lui inciser en profondeur la chair au-dessus du pectoral gauche tandis que je plongeais les canines dans la plaie béante pour en extraire le poison directement via ponction buccale. L’opération était en soi particulièrement risqué autant pour Khairns que pour moi mais l’extrémité de la situation faisait jurisprudence.

La fureur de l’affrontement grondait dans les ruines, toujours plus forte, toujours plus intense au fur et à mesure que les marins faisaient reculer les sauvages enfiévrés. Crachant l’hémoglobine tour à tour dans une auge en métal à côté, je purifiais Khairs du mal qui le taraudait à chaque aspiration. Il finit bientôt par revenir à lui, affaiblit, diminué certes, mais désormais sauf et tandis qu’il prenait conscience de la férocité des affrontements livrés, il tint bientôt à livrer un message à ses hommes, une déclaration qu’il tenait à leur rendre, à eux, pour qui il vouait un respect sans faille. S’emparant de son den den mushi avec pénibilité, il fit alors retentir le signal, le signal que tous attendaient pour réprimer sans retenue toute cette lie de la terre rampante et fébrile aux rêves de grandeur.

« Je suis vivant, Officiers !  Sauvé par l’intervention de l’agent Kaitô des griffes de l’assassin. »

Toussotant à plusieurs reprises sans contrôler encore pleinement sa voix, il se reprit et poursuivit son speech

« Faites-moi plaisir et écraser sans vergogne toute cette racaille. C’est un ordre messieurs et il ne tient à vous qu’à respecter la volonté de votre supérieur ayant frôlé la mort. »

Le discours suffit à calmer les appréhensions latentes des soldats, à tuer dans l’œuf tout amalgame sur l’implication du Cipher Pol dans la tuerie perpétré, ce ne fut qu’un moment de faiblesse dans la bataille qui s’était livré, un bref instant où notre volonté avait oscillé mais notre détermination désormais pleine d’emphase n’avait aucunement vacillé et le carnage démentiel, toute la démonstration martiale de cinquante hommes entrainés qui suivit les propos de Khairns fut à l’aune de la justice absolue que le gouvernement prônait.

L’intensité de l’affrontement couplé à l’explosion allait tôt ou tard finir par ensevelir toutes ces ruines sur elles-mêmes. Ce n’était sans doute plus qu’une question de minutes avant que l’équilibre précaire ne cède et engloutisse à jamais les hommes pris en son écrin. Peu à peu, nous faisions déguerpir les hommes de ce guêpier, laissant entrevoir l’espoir aux bêtes sauvages s’immisçant dans les galeries. Toute une logistique s’opérait, machinale, mécanique, et le retrait de nos troupes des cavernes fut bientôt total. Disposant les derniers barils de poudre qui nous restaient sur les points de structure, nous mîmes fin dans une ultime détonation aux espoirs de ces fous furieux, la caverne s’enfouit bientôt sur elle-même scellant à jamais les corps calcinés et les pauvres fous s’étant jeté à leur rescousse.
Un appel den den mushi interrompit bientôt notre espérance de triomphe.

« Lieutenant, l’assassin opère un assaut avec une poignée d’hommes sur la position nord. Il semble qu’il… «

Une résonance caractéristique émergea du combiné, un écho que je connaissais bien pour l’avoir entendu à maintes reprises, l’écho de la lame qui saillit dans l’atmosphère avant de perforer fatalement la chair d’un malheureux. L’écho du fléau, de ce vampire aux longues dents, faisant suinter l’hémoglobine de ses proies avant de s’en repaître goulument. Instinctivement, je poursuis le dialogue, attendant une réponse qu’importe soit -elle

« Maudit charognard, ne me dis pas que tu as pris sans vergogne la vie de ces dix hommes ? Ta duperie est arrivé à son terme, il n’y a guère plus d’hommes pour suivre tes turpitudes. Plus de graines de la discorde à semer dans les tribulations des hommes, plus d’incursion sournoise et malveillante dans les psychés de ces marins. Maintenant parle Assassin, que recherchais tu sur ces terres hostiles ? J’imagine que tu as trouvé semelle à ta botte pour te rendre coupable de cet agissement profondément odieux ? Qu’as-tu donc à avoir avec Shad El Goussah ? »


Dernière édition par Atsuji Kaitô le Dim 25 Jan 2015 - 11:21, édité 1 fois
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« Voilà donc cet assassin qui nous donne tant de fil à retordre. »

Une lame s’envola dans la nuit, perçant les ombres pour s’écraser sur l’épaule de Rafaelo, glissant sur le cuir et ripant derrière lui. Emporté par son geste visant à esquiver l’arme, l’assassin roula à terre, trébuchant sur le cadavre des marines qu’il avait emporté avec lui. La voix était trop lointaine. Un fourmillement dans le combiné de Kaitô. Mais distinctif.

« À ta place, Kaitô, je filerai. Tu mets les doigts dans un nid de frelons … Un combat qui n’est pas le … *hgn* » commença à répondre l’assassin, encaissant un coup venu de l’ombre.

Le poing armé qui avait surgi sur lui avait pour volonté de lui sectionner la carotide. Il écarta l’arme et amortit le coup contre de ses deux mains. Le denden tomba à terre, roulant sur les roches et s’arrêtant à l’angle incertain d’un coude de marine. On entendit le son du fer qui se croisait. Plusieurs fois. Un cri de douleur. Il n’y avait aucun doute. Dans la marmaille qui trônait là, l’assassin avait trouvé un adversaire qui le mettait à mal. Ou était-ce l’inverse ? Quoi qu’il en fût, l’homme qui venait d’entrer en scène, de sa voix grave et à l’accent unique, n’était pas de la même trempe que les autres bandits. L’homme avait dû remonter la piste de la même manière que le Cipher Police ou la Révolution. Si ces hommes étaient aussi efficaces, nul doute qu’ils avaient de talentueux agents dans leurs rangs. L’assassin repoussa son adversaire. Le combat était toujours audible pour les marines. Reculant jusqu’au combiné, Rafaelo écrasa l’escargot du talon. Pas la peine de les attirer plus en avant. Les gars étaient certainement route, saleté …

« Qui es-tu ? » grogna l’assassin révolutionnaire, dégainant une épée courte.

« La mort venue de l'ombre, ah ah. » le railla son adversaire.

Frappant dans le sol, Rafaelo lui envoya une myriade de petites pierres dans les yeux. Au lieu de se protéger, le bandit bascula sur le côté et passa à l’attaque. Un sourire amusé s’étira sur les traits de l’assassin. Il se fendit et tailla dans le vif, écorchant la joue de son adversaire. Ce dernier s’empara de son bras et le tordit dans un craquement douloureux. Avec un sourire victorieux, il leva haut sa propre arme et un coup de feu retentit. Le mousquet caché dans le bracelet d’armure de Rafaelo venait de faire feu. Peu dupe du piège, son adversaire avait réagit à temps et s’était éloigné d’un bond. Cela avait été trop facile, il aurait dû s’en douter. Sa capuche était tombée en arrière. Peu importait que l’on puisse voir son visage, il avait été envoyé pour neutraliser l’assassin qui nuisait à son maître, et ce dernier allait mourir. Un homme issu des méandres du monde, à n’en pas douter. Il n’était pas natif de cette partie du monde, c’était évident. Ses traits fins le présumaient à une naissance dans des contrées un peu plus éloignées, East Blue peut-être ? Il avait les yeux bleus, à l’instar de Rafaelo. Les hommes se ressemblaient grossièrement, assez pour qu’une idée insensée ne germât dans l’esprit de l’assassin. Un sourire carnassier s’étendit sur ses traits. Il se mit en garde, son pied frottant contre l’arme d’un des anciens esclaves. La poignée qui subsistait devait être loin à présent. Il lui restait de quoi surprendre son adversaire. Un avantage d’une demi-seconde suffirait.

« Ton maître s’en mordra les doigts. J’ai déjà les noms qu’il me faut. Dif’da n’était que le commencement … » ricana l’assassin, glissant ses doigts dans le petit sac de poudre qui trônait à sa ceinture, dans son dos.

D’un geste du pied, il envoyer le tomahawk dans les mains de son adversaire qui s’en saisit sans comprendre. Puis Rafaelo attaqua de son épée. Armé de l’arme rudimentaire, l’assassin bandit para le coup d’une main et attrapa le poignet de son adversaire pour éviter que la lame secrète qui allait en jaillir ne puisse le transpercer.

« C’est ça. Commence déjà par me battre. » fit le bandit, frappant du genou.

Rafaelo ouvrit sa main et souffla. La poudre noire s’en fut dans les yeux du bandit qui, de douleur, lâcha sa garde et porta instinctivement ses mains à son visage. Profitant du fait que la jambe de son adversaire soit encore en l’air, le révolutionnaire faucha sa jambe et, récupérant le tomahawk, lui écrasa dans la face sans aucune distinction. Une fois. Deux fois. Jusqu’à ce qu’il ne bouge plus. Il essuya le sang qui maculait sa tunique et commença à mettre en place son sinistre plan. Son propre habit était ensanglanté et déchiré en mains endroits. Il ne restait plus qu’à mettre en place une de ses énièmes fumisteries. Il échangea les tuniques, attacha ses symboles au corps qu’il venait de défigurer. Déjà il s’imaginait entendre les pas des marines qui approchaient. Il se pressa, rassemblant tous ses effets et ne laissant quasiment rien sur le corps de son adversaire. Après tout, c’est ainsi que tout assassin digne de ce nom aurait procédé : ne rien laisser de compromettant et s’accaparer tout ce qui pouvait être utile. Ainsi ne restait que le minimum vital servant à identifier ce corps. Ou, du moins, suffisamment pour faire croire à la mort d’Il Assassino.

Les renforts demandés devraient pouvoir prendre en charge discrètement les esclaves libérés. Il ne les contacterait qu’une fois que ce serait nécessaire. La Marine allait perdre son temps à fêter cette découverte inutile et se féliciter d’avoir détruit cet endroit miteux. Il surveilla rapidement la progression des hommes libérés puis, lorsqu’il fut convaincu que la dizaine encore en vie s’en sortirait, il s’en alla de son côté. Il panserait ses blessures et prendrait le temps d’aller faire son rapport à l’homme qui avait envoyé cet assassin à ses trousses. L’ordre qu’il tenait entre ses doigts prétextait une mise à prix sur deux têtes. Il Assassino et Atsuji Kaitô. Le fait que la description du CP soit plus fournie que la sienne propre le fit sourire. Voilà ce qu’on gagnait à entrer dans les rangs du CP, on ne devenait plus qu’une cible mouvante. Bien. Il était temps d’aller toucher sa récompense pour la mort d’Il Assassino. La nouvelle ferait certainement rapidement le tour de la ville, ce qui ne ferait qu’ajouter à son crédit.
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Je contenais ma hargne qui ne faisait que grandir crescendo aux paroles mielleuses proférées par l'assassin. Lui et toute sa mièvrerie collante, sa morale toute aussi sirupeuse qu'il distillait comme un poisson dans les oreilles de ses ouailles, lui et toute sa sournoiserie maladive qui ne connaît aucune limite, nouvel archétype du despote en puissance. Soumets l'esprit et le corps suivra, une maxime à laquelle l'assassin s'employait invariablement à faire une réalité. Le loup était d'ores et déjà dans la bergerie, distillant ses douces paroles à son assemblée de fanatiques encensés par l'illusion puérile qu'il leur faisait entrevoir.

Mes phalanges se crispent dés que sa voix résonne, que je l'imagine esquisser cette mimique orgueilleuse figé sur son faciès rieur. Son dernier pied de nez pour un homme se sachant aux abois, son ultime insulte à l'encontre de la justice, d'un écervelé illuminé face à l'adversité implacable des hommes de bien, d'un David dédaigneux à un Golliath tout puissant. Et bientôt, se répandant comme une traînée de poudre, une rixe éclate entre les hères de l'assassin, le fer croise le fer, des aboiements puis plus rien, la liaison se coupe brutalement. Croyais tu vraiment que ces hommes allaient te suivre aveuglément Assassino ? Tu abreuves la haine et les noirs desseins d'une meute de fous enragés qui en veulent à la terre entière et tu te figurais les avoir domestiquer avec ta soupe réchauffé et ton verbe prosélyte ? Ils se ruent contre toi, la mort dans l'âme,Assassin, toi et tout ce que tu représentes, puisse t'ils arriver à leur douce entreprise. Je leur apporterais ce qu'ils quémandent avec tant de ferveur, ce que leurs cœurs meurtris par ton arrogance leur a dérobé, ce que ta couardise et ta vénalité leur a apporté dans le sillage d'un seul : le trépas de ce qu'ils avaient de plus cher.

Le temps de venir cueillir les raisins de la colère est enfin échu et lorsque nous nous frayons un chemin dans les passages étroits à flanc de montagne, que nous nous empruntons ces sentiers étroits  de terre et de sable, où tes chiens se cachent dans les cavités que parsème ce décor pittoresque, je sens mon triomphe imminent. Les plus forcenés se ruent vers une mort certaine, les autres misérables n'opposent aucune résistance, nus comme des vers, ils implorent la miséricorde, la clémence de ceux qu'ils voulaient ardemment embrocher quelques heures auparavant. Toute cette hypocrisie latente et venimeuse me sidère, la marine l'accepte, ils ne peuvent mettre à mort des hommes désarmés suppliant de toute leur médiocre pitié l'indulgence de leurs bourreaux. Ils n'ont pas le courage de faire de qui doit être fait, d'expurger notre monde de tant de ses germes putride, ils porteront le fardeau de leur faiblesse jusqu'à ce que ces fous viennent perpétuer leur office et mettre fin à leurs jours à tous.

Plus je m'engouffre dans ce dédale de roches, plus je crois y sentir ton hémoglobine qui affleure sous celles-ci, c'en est presque exaltant, hypnotique, voire jubilatoire. Mais je connais tes méthodes, tes couardises et tes penchants singuliers pour la fumisterie, tu n'es que leurre et tromperie puéril si bien que si je n'y prête pas attention, ta lame maculerait de pourpre, dans un dernier élan, le veste de ton vis-à-vis. Ces dernières minutes me semblent durer des heures comme si le sablier lui même s'était suspendu, j'aime voir l'espoir s'éteindre dans l'iris de tes suppôts dévoués, j'aime l'idée qu'ils savent éperdument qu'ils ne goûteront plus jamais à cette ébauche de liberté, qu'ils ne sentiront plus irradier sur leurs ossatures atrophiés les rayons du soleil. C'est avec un plaisir certain que je me délecte de ce désaveu, qu'ils soient à leurs tour témoin de la promesse brisée, fallacieuse que tu leur as faites. Ils retourneront par eux même dans le carcan gouvernemental car l'ordre les intime à le faire, ce ne sont plus tes dévots, plus jamais ne le seront, ce sont des impies dont le destin, clair, limpide leur apparaît enfin.

Lorsque j'apercois ta tunique d'albâtre sur le sol lézardé, que tu gis dans un silence abscons sur cette terre safrané, un tomahawk encastré dans ton faciès couvert de vermeil, un tremblement subite me parcourt l'échine et submerge mon ego. La sensation éphémère d'avoir touché au but, d'avoir mis un terme à toute la félonie d'un des plus sales fléau que notre monde ait eu à subir, d'avoir étanché ma soif d'idéal dans un monde imparfait, de m'accomplir pleinement vers ce à quoi j'aspire : la paix, quel qu'en soit le prix.

Les marins te pointent de leurs canons par mesure de précaution, histoire de caler un peu plus de plomb dans l'aile à la blanche colombe s'il lui venait une idée fumeuse. Mais moi, je sais que tu as d'ores et déjà passé l'arme à gauche, ce relent de mort dans l'atmosphère, cette odeur si particulière de rancune de soi et de folie, je l'ai côtoyé à tant de reprises. L'assemblée me laisse t'approcher dans un silence presque religieux, Khairns est là lui aussi, spectateur et témoin de choix pour le cérémonial que je me dois de te rétribuer. Lorsque ma main empoigne ta nuque encore tiède, que je sens ta pomme d’Adam dans son écrin, elle se fige avant de se contracter fébrilement à plusieurs reprises. Le Tomahawk découpé ta chair comme du beurre, sa lame déchiquette ce qu'il reste de ta nuque et décapite ce qui reste de ta tête que je ramènerai à la capitale. Ta dépouille elle servira de festin pour les corbacs et autres vautours qui ont d'ores et déjà commencé leur funeste ronde au dessus de nos têtes. La blanche colombe d'albâtre, les tripes à l'air, dévoré ultimement par l'oiseau noir.
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La mort avait cet avantage qu’elle rendait toute poursuite de la traque inutile. Fuyant dans les montagnes avec le peu de rescapés, l’assassin espérait que son tour allait suffire à lui donner assez de temps pour sauver tout ce monde. Et, au mieux, d’être identifié comme mort une bonne fois pour toute … Kaito était assurément malin, il ne mettrait pas longtemps avant de découvrir le pot aux roses. Il faudrait mettre à profit le temps gagné pour avancer dans cette quête infinie. Ce fut dans le sable que les assassins se retrouvèrent, fuyant pour leur vie et celle des esclaves. Les quelques survivants furent rapidement mis à l’abri, mais l’opération en elle-même était un échec cuisant. Ou presque. Maintenant, Rafaelo avait remonté suffisamment de pistes pour déterminer d’où provenaient les ordres. Notamment ce qu’il avait dérobé sur le cadavre son agresseur. Ce fut à dos de chameau, car oui c’était ce qu’il y avait de mieux pour fuir dans le sable, qu’il prit le temps de déplier sa découverte, maculée de sang.

Ces documents faisaient mention d’un certain Raïs Sarik. C’était lié à l’ordre d’assassinat à l’encontre d’un Atsuji Kaito et d’un révolutionnaire appelée la ‘tunique noire’, ce qui définissait assurément Rafaelo. L’assassin était tellement sûr de sa propre force qu’il avait négligé ce détail. Les mercenaires étaient encore plus arrogants que lui, c’était intéressant. Quoi qu’il en fût, le nom de Sarik apparaissait sur le papier. Il y en avait aussi d’autres, des noms rayés pour certains. Des membres de la marine, des membres de la noblesse. Ce type n’en était pas à son galop d’essai, et l’assassin commençait à remonter peu à peu le fil des évènements. Chacun des noms était lié à un cercle d’influence, ou économique. C’était une toile d’araignée qui se tissait là, mais il devait encore croiser les noms avec son carnet. Et comme il l’avait anticipé, beaucoup correspondaient. Il se mit alors à rayer les noms lui aussi. C’était déjà ça de moins à faire. Des gens qui avaient eu les dents longues, des collaborateurs trop curieux … quelque chose de certain : rien de cela ne sentait bon.

« Ami Rafaelo, que signifient ces papiers ? »

L’assassin émergea de son étude, remarquant à peine qu’ils étaient arrivés à destination. Il papillonna des yeux et remarqua qu’il avait soif, et que sa tunique était aussi maculée par son propre sang. Il se leva, grogna de douleur et se laissa lourdement tomber à terre.

« Désolé, Uska. Je me suis perdu dans mes propres pensées. Ces documents m’ont révélé un indice sur l’homme à la tête de tout ce trafic. L’homme qui est à l’origine de tous ces maux. Je dois agir vite : le Cipher Pol ne se laissera peut-être pas abuser par ma mascarade. » répondit l’assassin, rangeant le carnet et les documents à l’intérieur de sa nouvelle tunique.

Il portait les vêtements de l’autre assassin, tout en possédant le teint hâlé des habitants d’Hinu Town, cela lui permettrait certainement d’aller plus loin qu’ils ne l’avaient planifié au départ. Il pourrait s’infiltrer et mener sa petite barque chez Sarik … ce serait intéressant.

« Uska. Ton combat est fini. Je vais m’en occuper à présent. Je te promets que ces hommes paieront. »
continua Rafaelo, posant sa main sur l’épaule du sauvage.

Celui-ci se retourna et le regarda droit dans les yeux.

« Hors de question. Ces hommes ont tué trop des miens. Le sang appelle le sang. Et ton plan a failli nous coûter la vie à tous. Alors je te surveille et je t’aide. Mais ne me dit plus jamais ce que je dois faire. » fit Uska, avec un regard à glacer les sangs.

Rafaelo soutint son regard quelques secondes, ressentant la haine et la force de cet individu. Il était inflexible, ça se sentait. Et c’était presque terrifiant. Mais il y avait un feu en lui. Un feu qui ressemblait beaucoup à celui qui animait l’assassin. Il déglutit, ne détourna pas le regard.

« Soit. On va te préparer une tenue et tu m’accompagneras. Mais une fois que tu l’auras revêtue, il n’y aura plus de retour arrière. Tu deviendras leur ennemi, tu ne connaîtras plus jamais la paix. Et alors tu devras te battre à mes côtés jusqu’à la fin de tes jours. Ou mourir en le faisant. Compris ? » répliqua l’assassin, tendant son autre main.

Sans un mot, Uska la saisit. Le sauvage savait à quoi s’en tenir et il savait que par ce biais, sa vengeance pourrait toujours s’assouvir. Il était un guerrier qui avait perdu foyer et famille. Il n’était pas difficile pour lui de se verser dans le sang et dans l’extermination de ceux qui avaient causé cela. Il ne pensait pas à la même échelle que Rafaelo, mais ils se comprenaient en ce sens. Uska était taillé pour devenir révolutionnaire. Et sa lutte contre l’esclavage ne prendrait jamais fin.

Une fois ces mots échangés, l’assassin se détourna et fit signe à ses assassins d’aider les rescapés. Il leur faudrait faire profil bas, afin de voir ce qui ressortirait de cette cave …
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