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Une grosse nuit à Bord

Me voilà au gouvernail du plus beau navire qui m’ait été donné de barrer, j’endosse le rôle de capitaine et j’ai mes vieux réflexes de ma première traversée de Grand Line qui me reviennent à chaque empannage. Parbleu, que c’est bon de naviguer à bord de son destin ! Zagaha !

La première journée fut à la hauteur des Périls, dès que la pointe du Pose a viré vers le magnétisme de la première île, j’ai accroché la montre sur la roue du gouvernail. C’était la manière de barrer de feu Bylly Brandson, il a beau avoir crevé, il demeurera pour moi un modèle de navigation. J’ai enchaîné les virements de bord musclé et Beateman et Backness peinaient à suivre la manœuvre. Bordez moi la voile ! Lâchez du mou ! Détachez le grand Foc ! Zagahaha. Un moment, j’ai fais la connerie de me gratter le genou, on a perdu le cap aussi sec. Foutue mer !

Allez savoir pourquoi, la nuit est tombée sans même que nous voyions la journée passer. Blackness et Beateman on filé deux étages plus bas dans les couchages pour se reposer. L’un parce qu’il est vieux et riche de son saoul et l’autre parce que son cerveau tambourinait son crâne. Aucun signe des pouvoirs de La Plume, mais pas de doutes sur le fait qu’ils se révéleraient bien assez tôt. Sacré Tournebroche, t’es encore embarqué dans une aventure qui fait trois têtes de plus que toi. Et puis j’ai le corps qui me tiraille de partout, les combats de la veille mon mis sur la rotule. Zagaha… putain que je suis heureux.

La nuit est douce, la mer s’est calmée et elle ne se contente plus que de laisser le Hollandais glisser à sa surface. Si je n’étais pas plus laid qu’une truite décomposée et moins stable qu’une bite d’amarrage, j’aurai surement viré poète. Ou écrivain. Seuls les grincements sombres des bouts qui s’étreignent dans les palans et le bois qui craque me parvient aux oreilles. Bon dieu, je ne vois pas plus loin que quinze mètres devant la proue, mais c’est proche du paradis. La grosse flamme d’une torche sous verre est suspendue à la proue et elle ballotte de tribord à bâbord en m’envoyant les ombres des deux mâts. Soudain, un corps sort des cales.

Beateman est en caleçon et profite de la très légère brise, je donne un coup d’œil au Pose, ajuste la barre et mâchonne une bonne phrase dans ma bouche.

BAK !

Qu’est-ce que ?

« Récif Capitaine Beateman ? »

Le navire continue son avancée et oscille légèrement sur tribord, La Plume court contre la rambarde et se penche pour mettre en action sa vue de pie.

« Nada »

Alors quoi ? J’agrippe fermement la barre et monte une marche supplémentaire de mon marche pied pour voir plus loin. Salope de taille.

BAK ! Bak !

Palsambleu ! Le navire change complètement de cap d’un coup et vire de bord.

« Vachenoire! Je maîtrise plus la barre ! Qu’est-ce que… »

« KRAK… PIEUVRE ! »
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Dernière édition par Scab Tournebroche le Lun 7 Avr 2014 - 22:01, édité 1 fois
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Merde. Merde. MERDE MERDE MERDE MERDE.


Telles étaient en résumé les pensées du jeune Baeteman, les fesses presque à l’air, courant à en perdre haleine sur le pont. Les gigantesques bras gluants de la pieuvre surmontaient le navire, l’engloutissant sous sa taille colossale. Les hauts mâts du Hollandais ne semblaient guère plus grands que des allumettes en comparaison ; le cœur du musicien resta suspendu quelques secondes, lorsque, déclenchant une fureur d’eau envahissant le pont et couvrant les cris de Tournebroche, un immonde tentacule se dressa, ruisselant. Il resta ainsi, dans les airs, durant une seconde à peine ; certainement la plus longue seconde de la vie entière de Nikolas. Puis il s’abattit sur le pont, entre deux mâts. La force incommensurable de la bête ne suffit pas à briser le solide Hollandais, mais l’enfonce sérieusement dans l’océan, inondant une fois de plus le pont dans un fracas de tous les enfers. Le musicien est projeté à terre, et entends Scab lâcher la barre et vociférer quelque chose à travers les torrents d’eau :


« …teman ! …quelque chose…. Couler ! »


Le message fut plutôt clair. L’appendice menaçait d’emmener le navire par le fond si les Grognards ne réagissaient pas. A ce moment plus qu’à un autre, Nikolas se rendit compte de la dangerosité extrême de cet océan ; aucun répit ne leur serait laissé, de jour comme de nuit. Sur cette constatation, il se releva en toute hâte et courut à grandes enjambées sur le pont tanguant, rejoignant l’entrée de la cale. Il s’engouffra dans les entrailles du navire et rejoignit le plus vite possible les quartiers d’équipage, croisant sur le chemin un Balior mal réveillé qui ne pipa mot, se contentant de rejoindre le pont, grimpant les marches quatre à quatre. Le Hollandais gigotait à s’en déchirer, menaçant de chavirer à tout instant. Menteuse trônait là, accrochée au pendant d’une couchette. Il s’en empara, et sans prendre le temps de mettre un futal, remonta aussi sec vers le cœur des événements.


Les Sept Enfers se déchainaient sur les Grognards. La vision qu’eut Niko en repassant la tête par la trappe fut proprement apocalyptique ; Balior, aux pièces de côté, s’échinait à aligner la bête malgré le tangage et la houle, tandis que Scab tentait tant bien que mal d’éloigner le navire de l’emprise du monstre, donnant de la barre à tout va et invoquant des forces obscures dont Baeteman n’avait jamais entendu parler. Le bretteur dégaina son arme, passant la ceinture et le fourreau autour de son torse de façon à ne pas les perdre dans la bataille, et courut à toute allure vers l’énorme appendice de chair qui enserrait son cher bâtiment.


« RaaaaaAAAAAAAAAAAAAH !!! »


Hurlant à pleins poumons, comme si cela lui donnait plus de force, le jeune homme bondit arme au clair, les deux mains fermement empoignées sur sa poignée et lame levée au-dessus de sa tête. Il abattit Menteuse de toutes les forces qui lui parvenaient, d’un magnifique coup vertical qui traversa la chair de l’animal et aspergea de sang noirâtre la peau nue du jeune homme. Le tentacule était trop gros pour être tranché net, mais l’attaque parvint tout de même à couper la moitié de l’appendice, ce qui arracha un cri lugubre au monstre marin et le fit lâcher prise, déclenchant les vivats des autres Grognards. Le crâne de l’animal remonta à la surface comme pour reprendre une respiration, dévoilant une hideuse face et une gueule garnie de crocs, chacun de la taille d’un homme. Blackness sur tirer profit de cette ouverture, et fit feu d’une pièce, dans un immense « BANG ! » et un vif éclair de feu.


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Le boulet fit mouche, et ouvrit une large plaie dans le front de sa cible, déclenchant un nouveau râle monstrueux et forçant la pieuvre à replonger pour échapper aux canons meurtriers du Hollandais. Scab profita de ce court répit pour tâcher de mettre de la distance entre eux et leur prédateur. Il ne serait pas dit que les Grognards seraient morts sans combattre.


Dernière édition par Nikolas Baeteman le Mer 9 Avr 2014 - 9:32, édité 1 fois
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« Bordel de cul de jatte manchot ! Parbleu de barbuse ! Qu’est-ce qu’on a fait à Jones pour mériter ce genre de traquenard ! Un monstre qui veut faire de mon navire sa peluche de nuit ! Cornebleu de pied-de-porc ! »

J’entame les manœuvres les plus laborieuses de ma carrière, les vagues deviennent titanesques, j’ai un fruit de mer qui menace d’arracher ma coque d’un coup de ventouse et pas un seul matelot capable de manœuvrer les voiles. Les deux capitaines y vont de leur propre côté, aucune coordination. Blackness canonne, Beateman tranche et moi je barre.

Et moi je me barre plutôt. Voilà ce que les deux autres vont penser !

Je fuis le combat ? Moi ? Le Capitaine Tournebroche ?

« Ah que non ! »

Je lâche le gouvernail et me précipite sur le pont principal en attrapant un sabre planté dans un des tonneaux solidement harnaché.

« Viens là, langoustine ! »

Rien. Il a plongé. Bordel ! Le cap ! Plus personne à la barre ! Connerie d’ego, je fatigue ! Va falloir revoir les postes sur ce navire ! Je remonte en catastrophe et je regarde le compas, c’est le bordel, on fait marche-arrière, j’empanne largement, la bôme menace d’arracher mon crâne, heureusement, il me manque quarante centimètres. Zagaha.

Beateman monte les escaliers vers moi et s’accroche la taille d’une ligne de vie. S’il est avéré qu’il a des pouvoirs, c’est le plus malin qu’il puisse faire. Au passage, un joli fruit qui transforme les crevettes en rocher, ça serait parfait blondin. Tout doucement, le soleil en a profité pour se lever. La vache, le temps passe à une vitesse quand on risque sa tronche.

BROOOOOOO

Au loin, je perçois un son sourd de bois qui craque. Malgré les vagues titanesques, je distingue une silhouette sombre à moins d’une moitié de mille nautique. Poildebouc, le monstre s’est rabattu sur un collègue !


Une grosse nuit à Bord Kraken

Plus loin, un navire subit la rage que nous avons déclenchée. Les gargantuesques tiges de la bête font sombrer le bâtiment avec une violence extrême. J’en déglutis en souriant largement, Blackness se tord de rire dans les cales et Beateman porte un mouchoir à son front pour s’éponger. Moins de dix secondes plus tard, la flotte s’arrondit au loin. La chose vient de replonger à peine et elle se dirige vers le Hollandais. Second round. La surface de l’eau traduit son avancée rapide vers nous, je vire de bord pour présenter le flanc et les canons. Aussitôt l’ancêtre fait feu, la fonte fait mouche, mais la grosse salope continue. Je me redresse et gueule vers les flots.

« Viens là ! Les Grognards te feront bouffer ta progéniture ! »

« GI-AH-AH ! BOUM ! BOUM ! BOUM ! BOUFFE”

“Sale soirée pour toi la chose !”

Silence.

WIIIIIIX

Elle fait demi-tour ! Parbleu ! Elle fuit la petite garce ! Zagahaha

« Cette brouteuse de planches a eu peur de nous ! ZAGAHAHAHA ! »


Une grosse nuit à Bord Krak11
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« Hahaha ! Cette satanée bestiole aura appris sa leçon ! Ne pas se frotter aux Grognards ! »


Il fallut bien une bonne demi-minute à Nikolas pour se rendre compte du ridicule de la situation. Lui, le fier capitaine Baeteman, pourfendeur de Krakens, à poil ou presque, prenant la pose sur le bastingage. Il s’éclaircit la gorge et rengaina son arme, se dirigeant vers son futal quelques étages plus bas. Il n’avait pas fait deux pas qu’un vacarme sourd se fit entendre sous le Hollandais ; oui, dessous.




Une espèce de chant de baleine, si puissant que le pont trembla sous les pieds du musicien. Puis le silence. Les trois compères restèrent silencieux, les nerfs à vifs et le cœur tambourinant si fort dans leurs poitrines qu’on l’aurait entendu à plus d’un mille. Nikolas s’approcha du rebord et se pencha, plissant les yeux vers l’endroit où la pieuvre avait mystérieusement disparu. Les eaux prenaient une teinte noirâtre et poisseuse, formant une flaque qui ne cessait de s’étendre.


« Elle n’a pas fui… »


Il avait prononcé ces mots dans un souffle presque inaudible, plein de frayeur. Mais tous avaient parfaitement saisi. Il vit Scab blêmir légèrement, quand lui aussi pris conscience de la situation.


« Capitaine Tournebroche… A LA BAAAARRE ! »


Il n’avait pas besoin de le dire. Scab était déjà en train de sprinter à toute allure vers la roue, quand un second chant, plus intense encore, secoua les entrailles de tout l’équipage du Hollandais. Vite. Baeteman vérifia le nœud de sa ligne de vie, et déglutit. Ce qui arrivait n’allait pas être bon ; pas du tout. La Cloque s’empressa de retrouver le cap, et hurla de hisser toutes les voiles. Niko était déjà sur le coup ; en moins d’une minute, tous les huniers, perroquets et autres focs se gonflaient, capturant le moindre souffle de vent. Jamais il n’avait travaillé aussi vite. Le Hollandais glissait sur les flots à sa vitesse maximale, tranchant la houle et l’azur ; ç’aurait pu être beau, si le danger n’avait pas été aussi omniprésent. Puis il surgit, pour quelques secondes à peine, à une centaine de mètres à bâbord.


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Les circonvolutions que formaient le corps souple de la bête infernale faisaient pâlir le jeune homme. Si le Kraken de tantôt lui avait semblé colossal, il n’osait imaginer la taille de ce qui les poursuivait, de peur d’une crise de vertige au beau milieu de la vergue de grand hunier. Il se secoua la tête dans tous les sens, se mit une paire de claques histoire de se ressaisir, et descendit sur le pont, sa tâche accomplie. La calme était revenu, les quelques grosses vagues formées par l’apparition tapaient contre la coque. Tournebroche restait étrangement silencieux, concentré sur la survie de son navire et de ses occupants ; de même que Balior, qui devait faire des allers retours entre les pièces de côté pour tenter de distinguer l’ennemi. Un grondement se fit entendre, d’abord faible, puis montant en puissance, comme celui d’un geyser prêt à exploser. Nikolas dégaina son arme, tournant sur lui-même et prêt à affronter la Providence, peu importe sa forme. Une immense explosion d’eau surgit devant eux, leur cachant le soleil et les inondant encore une fois. Et lorsque les flots retombèrent, se dévoila enfin l’abomination.


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Un corps serpentin de la taille d’une montagne, chaque écaille verdâtre faisant la taille d’une petite cabane. Une gueule abyssale garnie de dents et de crocs, des immondes yeux globuleux et inexpressifs. C’était le messager de Jones en personne qui se dressait devant les Grognards, dans un hurlement infernal à leur crever les tympans. Blackness n’attendit pas d’invitation. Les pièces de proue firent feu de concert, endommageant à peine l’épiderme du monstre. Baeteman ne flancha pas. Pas après tout ça ; ils ne pouvaient pas mourir maintenant. Son courage et ses roustons pris à deux mains, il réfléchissait à toute allure pour trouver une faille. Il n’en voyait pas. En quelques secondes, ce dragon des mers aurait déchiqueté le navire, aussi solide soit-il. Il repensa à son duel contre Tournebroche, et au mystérieux souffle qui avait blessé la Cloque au front. Ça valait le coup d’essayer, contre toute autre solution. Le bretteur ferma les yeux, vida ses poumons de tout leur air en rengainant son arme, et ré-inspira un grand coup. Dans sa main gauche, son fourreau. Dans sa main droite, la poignée dorée de Menteuse, et dans ses tripes, la ferme intention de percer cette monstruosité qui lui barrait le chemin de Grand Line. Il ancra ses pieds sur le parquet, et frappa de toutes ses forces, de toute son âme.


SEN IAI

Spoiler:


Dernière édition par Nikolas Baeteman le Sam 12 Avr 2014 - 22:10, édité 1 fois
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L’enfer est partout, les périls innombrables que réserve cette voie maritime sont sans fin. J’ai rarement eu les boules à ce point, j’ai ce sale sentiment qu’on va crever. Ou pire, que le Hollandais coule et qu’on survive. Vision d’horreur ça. Je m’en couperai les derniers membres, certain ça.
On peut encore s’en sortir, ce monstre est peut-être aussi con qu’une mouette. Parbleu ! Ce roi des flots ne nous a peut être pas calculé ! Zagaha!

SEN IAI

« BEATEMAN ! NON ! »

WIIIIIIIIIIIIIIIIX

Palsambleu ! La bête se prend l’attaque en plein dans la tronche, ou plutôt dans son œil bâbord. Bandeaunoir ! La Plume ne fait vraiment pas les choses à moitié. Voilà que l’abomination se vrille dans tout les sens en remuant sa caboche. Les circonvolutions font naître des vagues gargantuesques qui emportent le Hollandais, j’ai la grande roue qui me fait de la résistance, mais j’en ai dompté des plus folles. L’avantage, c’est qu’on s’éloigne de la créature qui hurle dans les airs. On trace et en plus dans la bonne foutue direction annoncée par le Log Pose. On va peut être s’en sortir bande d’ivrognes.

SPLOUCH

La revoilà, la même gueule et l’œil réparé. Qu’est-ce que ?

Parbleu ! C’est un second bestiau ! Non, l’abomination à tentacules de tout à l’heure n’a pas pris la fuite, elle s’est faîte becter par cette seconde chose. Elle a encore entre les chicots des restes de poulpe géant. La nature est une petite garce. Elle se redresse avec vigueur et ouvre la gueule.

« CAPITAINES ! Nous n’y échapperons pas ! Bordel de vache à … »

WIIIIIIIIIIIIIX

Je me penche vers le sol avec les mains sur les oreilles. Le cri de ce monstre m’arrache les feuilles, j’en ai la tête qui tourne. Je me penche vers le pont pour voir les dégâts et je découvre Beateman recouvert des entrailles et tout le bazar de la pieuvre. Les morceaux entre les ratiches ont valsé avec le cri.

« C’est immonde »

Mais pourquoi ne pas nous avoir avalés aussi sec ?

WIIIIIX

Une réponse en écho au loin. La petite salope, elle a juste appelé son homologue pour nous faire la fête ensemble. Conviviale avec ça. Je reprends la barre et je vire de bord, le Roi des Mers nous suit en serpentant à travers les vagues.

« Capitaine Beateman, vous nettoierez le pont plus tard ! Capitaine Blackness, arrêtons les canonnades, c’est inutile contre ces choses ! Toutes vos pétarades embrument plus la situation qu’autre chose ! »

« Embrume ? »

Aussi sec, je vois Nikolas qui saisit une perche et court à tribord, J’entends Balior qui explose d’un rire franc dans les cales à bâbord. Bordel ! Ils sont devenus dingue ou j’ai dis quelque chose…

Tac Tac Tac
Palsambleu ! Mais oui !

Tac Tac Tac
Depuis les écoutilles et depuis le pont principal, mes deux homologues ont appuyé sur les coquillages. Avec toutes ces saloperies, j’en aurais presque oublié le mystère qui entourait le Hollandais. Six Heat Dials qui diffusent une chaleur extrême à la lisière des flots pour créer une brume de vapeur similaire au brouillard. Du grand génie !

« Et voilà ! Mais le problème avec les monstres marins, c’est le côté maritime de la chose !... »

Pour ça, j’ai une expérience qui va nous éviter les problèmes, la vie est bien faite.

« Beateman ! BLACKNESS ! Accrochez le kayak à une ligne de vie et flanquez-le par-dessus bord ! »

Je vois Balior qui ressort des cales et titube vers le Kayak, la houle est impressionnante et je commence à ne plus rien distinguer. Je suis à l’aveuglette, juste à l’instinct et au Pose. Tandis que le blondin arrime la petite embarcation, il me lance des regards d’incompréhension.

« Je ne me suis pas emmerdé à trimballer ce bordel dans trois bateaux différents si ce n’était que pour avoir une planche qui flotte ! Parbleu ! Rappelez-vous de mes histoires sur Belt, ce bidule est fait en Bois de Totem, il est fait d’une substance qui repousse les monstres titanesques de Calm Belt… »

PLOUF

« … Et même si c’est une petite chose comparé au Hollandais, les monstres qui nous poursuivent ne viendront pas tout de suite nous croquer… Et nous aurons le temps de décamper… Zagahaha… »

Je regarde les deux autres qui font le grand silence, l’épaisse brume qui nous entoure permet de ne rien voir d’autre que le pont du navire. On attend en silence, je glisse sur les flots en espérant qu’un putain de récif ne nous emportera pas la coque. Puis le temps passe, les cris sinistres des bêtes ne se fait plus entendre, un moment, il m’a semblé entendre comme un murmure lointain. Et là, plus rien d’autre que l’eau qui hurle de s’être fait percuter par le bois résistant. Il me semble que les Grognards ont encore gagné une manche sans même abimer le bâtiment. Zagaha…

Ce que j’ai sommeil… Par tout les diables… Qu’importe la première île ! Qu’importe le temps nécessaire au rechargement pour la nouvelle voie ! Je roupillerai à en faire gonfler les voiles !

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Quelle nuit ce fut ! A présent, le calme matinal régnait en maître sur les flots, sans plus aucune bataille pour venir le déranger. Nikolas n’arrivait toujours pas à y croire. Menteuse était rangée dans son fourreau, mais ses mains restaient à l’affut, de même que ses sens. Il s’attendait à tout instant à retrouver cette vision de cauchemar surgir pour broyer le navire entre ses puissantes mâchoires. Mais il semblât que le plan de la Cloque fonctionnait ; l’imposante pirogue (ou quoi que ce fut) en bois de totem avait repoussé les monstres, et le Hollandais glissait paisiblement sur un océan azur et calme. Ses voiles claquaient. On ne percevait plus que le bruit du vent léger, des planches grinçantes et de l’eau qui se brisait sur la proue. Balior s’exprima d’une voix grave et légèrement enrouée :


« Giah-ahaha ! Parbleu ! Capitaines, toute cette géhenne a eu tôt de m’assécher le gosier ! Par-dessus ça, va falloir astiquer le bourzingue, et nulle question de cravacher la panse vide ! »


Ce sur quoi il disparut par la première trappe venue, en quête de réconfort alcoolisé et d’un bout de gras pour lui caler l’estomac, laissant seul sur le pont le musicien, Scab étant retourné à son poste afin de retrouver le cap au plus vite. Nikolas réalisa alors de quoi voulait parler l’ancêtre avant de s’éclipser ; le pont du Hollandais était en effet recouvert d’une espèce de bouillie visqueuse et noire, à moitié digérée. Les restes de feu le Kraken. Il ne fallut pas deux secondes pour que le blondin ne se rende également compte que lui-même était recouvert de cette substance, et à quel point il puait la charogne à en faire vomir. Ce qu’il faillit faire, si la fierté ne l’obligeait pas à retenir ses poussées organiques devant son camarade. Se battre défroqué, se faire recouvrir d’entrailles de la tête au pied, d’accord ; dégobiller sur son propre navire, ça, jamais !


Par chance, le Hollandais Voleur avait plus d’une surprise en réserve ; un système de récupération des eaux de pluie, installé sur la dunette, et que le musicien avait découvert la veille au soir en farfouillant dans la cabine du capitaine. Une série de cuvettes et de tuyaux récupérait l’eau tombée et la stockait dans une cuve plutôt imposante à fond de cale, approvisionnant ainsi tout l’équipage en eau potable, et ce même au grand large. Le musicien ne tarda donc pas à s’immerger dans une barrique préalablement remplie, et entreprit de se décrasser, tant bien que mal, à l’aide d’une brosse rudimentaire et d’un petit savon qu’il avait pris soin d’emporter avec ses bagages. L’eau restait glacée, aussi la toilette fut écourtée bien vite ; la satisfaction d’être propre n’en demeurait pas moins vivifiante pour le jeune homme. Il remonta jusqu’aux quartiers d’équipage, et s’habilla enfin. La scène lui semblait irréelle ; il venait de se battre contre un monstre marin de la taille d’une colline, et pourtant faisait sa toilette et boulait sa ceinture comme chaque matin. Il supposa que c’était là le propre de la vie de pirate, et entreprit de remonter sur le pont.


Il fut stoppé dans son élan lorsqu’il passa devant un petit miroir crasseux, accroché à la paroi de la pièce. Il se rapprocha et contempla son reflet. Il n’y avait pas vraiment fait attention, mais sa barbe avait quelque peu poussée. Auparavant finement taillée, elle tendait désormais à s’épaissir, durcissant ses traits et le vieillissant horriblement. Il tentait de se remémorer quand il s’était rasé pour la dernière fois, mais ne parvenait pas à s’en souvenir. Passant une main dans ses cheveux encore humides, il crut apercevoir un cheveu blanc, mais décida de ne pas y prêter attention ; même si à ce moment, il se mentait à lui-même. Depuis son réveil sur une barque au milieu de nulle part, il ne s’était jamais réellement souvenu de son âge exact. Se comparant à d’autres jeunes hommes croisés çà et là, il l’avait estimé et s’y était toujours tenu. Ce jour-là, la nature semblait déterminée à fausser le calcul. Mais il tenta de ne pas se laisser distraire, et après un long soupir, remonta à la surface muni d’une serpillère et d’un seau.


Balior était déjà là, occupé à récurer le parquet du mieux possible. Le conglomérat d’organes mâchouillés collait avec vigueur sur le bois sombre du hollandais, et semblait lui donner du fil à retordre. Alors que Baeteman le rejoignait et s’attelait à la tâche, un autre détail lui sauta à l’œil, avant même d’avoir posé sa serpillère au sol. Pataugeant dans la crasse, il lâcha ses outils et s’approcha d’un petit monticule rond, de la taille d’un ballon. L’objet n’était pas entièrement recouvert de saleté, et laissait se dévoiler un pan incurvé et lisse, d’un blanc ivoire intriguant. Nettoyant à la hâte la surface de ce globe, Nikolas s’en saisit et le souleva à hauteur de son visage.


Il s’agissait vraisemblablement d’un œuf. Après un bref coup d’œil aux environs, il semblait par ailleurs qu’il n’y en avait qu’un seul. Portant son oreille à la paroi, Nikolas ne put presque rien entendre ; excepté de légers mouvements de fluide. N’étant pas spécialiste en reproduction de monstres marins, il ne se risqua pas à un diagnostic sur l’état de la progéniture ; mais bientôt, Scab s’apercevait du manège, et cria :


« Il s’agit surement du reste de la portée de ce satané poulpe ! Peu de chances que la bestiole soit encore en vie, de toute façon. »


Niko resta silencieux. La solution raisonnable aurait été de balancer l’œuf par-dessus bord… Mais la curiosité l’emporta, bien entendu. Il se souvint que la réserve de la dunette abritait un aquarium d’assez belle taille, en tout cas assez volumineux pour contenir l’objet. La probabilité que la bête survive sans sa mère était vraisemblablement faible ; si tant était qu’elle était encore en vie ;  mais la mise valait le coup, selon le jeune homme, qui s’empressa de plonger sa trouvaille dans l’eau et retourna à son travail sans grand espoir.


A peine une nuit sur Grand Line que déjà, la Route de Tous les Périls criait la véracité de son nom à la face des Grognards. Ce serait pour sûr un long, très long voyage, et Nikolas ne trouvait pas vraiment de quoi se réconforter quant aux dangers qui les attendaient. « Nous verrons à la première île » fut son credo pour les derniers jours les séparant de Banaro.


Une grosse nuit à Bord Escapa10
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