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L'amabilité est le plus court chemin vers le commerce...

Kalem était tout ce que la nature pouvait faire de pire. Petit, gros, d'une infinie laideur, d'une saleté repoussante et bien entendu, doté d'un caractère on ne peut mieux assorti à ses caractéristiques physiques. Si certains passants s'écartaient volontiers de son chemin dès qu'ils le voyaient, les autres ne l'apercevaient même pas et ne se rendaient compte de sa présence que lorsqu'une odeur fétide venait gâcher un baiser langoureux ou un petit déjeuner gourmand. Si les gens pestaient contre cette abomination, Kalem n'en avait cure, la seule personne qu'il se plaisait à satisfaire était un nain à l'embonpoint féroce et au sourire inexistant, vous l'aurez deviné : lui-même.

Depuis une semaine, il vendait ses médocs à l’entrée des thermes. La cité des Karnutes était une vraie mine d’or. Il s’y était installé deux mois auparavant et même s’il vendait ses drogues à peine au-dessus du prix de revient, il pouvait qualifier son affaire de rentable. Les habitants étaient pour la plupart des travailleurs manuels et il n’était pas rare, pour ne pas dire fort courant, qu’ils reviennent des champs ou des mines de fer avec des blessures ou de mauvaises bactéries. Le nain s’était vite rendu indispensable. Il apportait à la fois de la nouveauté et des remèdes plus efficaces qu’on n'en fabriquait alors sur Inu Town.

« Poussez pas bandes de glands, vous n’allez pas mourir d’une égratignure, vous pouvez attendre 30 secondes, j’ai besoin d’une pause, déclara le nain à sa petite foule de clients du soir.
-On ne pousse pas m’ptit gars, on n’là pour t’ach’ter ta cam’lote t’pourrais êt’ plus poli ! Gueula une femme entre deux quintes de toux.
-Sans ma camelote, comme tu dis, ta bronchite arthraire risque de s’aggraver Têtataloche ! Alors laisses-moi m’asseoir un moment et fermes ta gueule, ça pue !
-Parles pour toi, tu r’nifles tellement que même un bon bain chang’rait pas grand-chose… Continua la braillarde.
-C’pas faux ce qu’tu dis Maminette, mais qu’est ce qui nous empêche d’essayer ? Intervint un homme situé un peu derrière elle. On a les thermes à côté, il deviendrait ptet plus supportable, nan ?
-Euh... Tu peux répéter demi-couille ? Fit Kalem interloqué. »

Ce n’était pas la première fois qu’on s’attaquait à lui. Il le cherchait un petit peu. Il s’aspergeait tous les matins de sa dernière potion miracle contre les poux, qui dégageait une odeur assez détestable. Il le savait parfaitement mais continuait à s’en mettre, même si sa tête était dépourvue de ces bestioles.

« Bon, j’propose un deal, fit le nain qui sentait l’énervement de ses clients, j’vous offre à chacun ma dernière potion, je vous vends ce que vous demandez et vous arrêtez de me casser les couilles, d’accord.
-Le nain grognon qui fait preuve de gentillesse, pas possible, c’quoi ta dernière potion ?
-Un bain de bouche qui soigne les gencives et rend les dents super blanches.
-Mouais, ça peut se tenter… Refais une phrase sans insultes pour voir…
-… »

Le nain farfouilla dans son grand sac pour en sortir des petits flacons estampillés KP sur lesquels on pouvait clairement lire : Bains de bouche. Et où, si l’on faisait attention, on pouvait aussi remarquer, en beaucoup plus petit, l’inscription "Bêta". Au fur et à mesure qu’il faisait passer sa clientèle, il distribuait son petit cadeau, agrémentant le tout d’un « putain, toi t’en as vraiment besoin » ou un autre commentaire du même genre. Il était toutefois moins agressif, préférant être prudent plutôt que de finir noyé par l’un de ces malabars sans cerveau.

Le nombre de gens qui faisaient la queue pour obtenir des remèdes diminua jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne. Tout s’était passé sans encombres, le nain n’avait plus qu’à revenir le lendemain en continuant de vendre ses petites trouvailles. Il pourrait recommencer à râler et pester contre le monde, l’altercation de la journée était une chose passée.

Spoiler:


Dernière édition par Elie Jorgensen le Mer 14 Mai 2014 - 5:45, édité 3 fois
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Elie avait pour projet de se restaurer en toute tranquillité dans les bains chauds de la station. Elle ne se doutait pas de l'agitation qui régnait autour d'elle. Allongée dans un bassin d'eau d'environ un mètre de profondeur, elle avait décidé de venir se relaxer quelques temps ici avant de repartir chercher du travail.

« Excusez-moi, fit-elle à une dame qui passait par là avec son enfant dans les bras.
-Oui ?
-Vous savez à quelle heure ferment les bains ?
-Oh, assez tard, à chaque fois que je viens, je reste deux ou trois heures, mais je pourrais y rester plus longtemps si je n'avais pas ce petit gaillard. Ils font payer le stationnement de la poussette, et ça finit par revenir cher.
-Ahh... Oui, il est adorable, il s'appelle comment ?
-Gustav. Adorable heureusement, étant donné tout ce qu'il me coûte... »

Elie ne plaignait pas la mère. Elle avait l'air assez aisée pour venir ici tous les jours, et ce n'était certes pas Gustav, et sa petite tronche de morveux aux langes humides, qui demandait sa cure de bains chauds. Quoi qu'il en soit, elle avait le temps de visiter l'établissement. On disait de ces thermes qu'ils offraient des bassins dont la température était ajustée au degré près et que chacune des salles avait des bains d'une température différente. C'en était absolument revigorant.

Un tambourinement parvint aux oreilles de la comédienne. Comme si une douzaine d'éléphants piétinaient le sol pour échapper à un dangereux prédateur. Puis elle vit apparaître, à la porte qui séparait deux salles adjacentes, un tout petit monsieur qui courait à perdre haleine. Il prit l'option de jeter un œil en arrière. Personne n'était encore visible, mais les éléphants se rapprochaient. Soudain, le nain, puisque, après mure réflexion, c'en était un, se prit le pied dans une bordure de bassin, s'étala de tout son long et glissa sur le sol, avant d'être plongé totalement dans l'eau où Elie se baignait.

« Heps, Mamz'elle, z'auriez pas vu un gnome vraiment, vraiment très moche et qui vomit des insultes à n'importe qui ? L'interpella un mastodonte qui venait de rentrer dans la pièce suivi d'une dizaine de gens aux visages furibonds.
-Euh...
-Allez M'dame, si vous l'avez pas vu s'pas grave, mais sinon il risque de nous échapper et il mérite sa raclée depuis un bon bout d'temps.
-Un nain vous voulez dire ?
-Exaqu'ment, pas plus haut qu'sa taille j'dirais...
-J'en ai vu un traverser il n'y a pas cinq minutes.
-Merci M'dame, fit le bonhomme en reprenant sa course effrénée. »

Elie regarda partir la troupe d'animaux suivant leur leader dans la direction indiquée puis arrêta d'appuyer sur la tête du nain, le laissant prendre de grandes goulées d'air.

« Z'êtes pas malade vous ? J'ai failli mourir d'une trop grande absorption d'eau. Ça vous arrive souvent de couler les honnêtes gens comme ça ? M'en irai vous arracher les miches et les donner aux cafards que vous en pleureriez même pas assez pour que je trouve ça pathétique. Les idiots comme vous, ça mériterait pas de vivre, ça a de la merde pour cerveau et de l'acide citrique en lieu et place de cœur. Vous êtes une pourriture doublée d'une chamelle bouffeuse d'ovaires, sanguinolente à souhait entre les...
-Euh, mais elle va se calmer la demi-moitié de portion ?
-Qu'esss t'as dit ? Si tu te figures que j'vais te laisser te gausser de moi comme ça, tu rêves... Il n'y a aucune autre raison que la rance méchanceté de ton cœur moisi de putréfaction limbique pour oser se moquer de moi. Moi j'suis un as, et c'est pas ma petite taille qui m'empêche de faire tout comme tout le monde !
-C'est vrai que tout le monde entre dans son bain en s'éclatant la gueule par terre et en glissant comme une grosse larve, se moqua Elie.
-...
-...
-C'était calculé... »

Elie ne put s'empêcher de rire. Le nain retint sa respiration jusqu'à devenir rouge tomate. Une telle hargne le prenait plutôt souvent. Mais là, c'était la première fois qu'on lui répondait en se moquant de lui plutôt qu'en protestant contre ses injures imagées. Des gouttes dégoulinaient de sa barbe trempée et le tableau qu'il offrait, là, petit, rouge et d'une laideur repoussante ne faisait qu'entraîner la jeune fille dans un fou rire de plus en plus grand.

Le martèlement des pieds se rapprocha une nouvelle fois. Lorsque le groupe passa de nouveau devant elle, Elie avait attrapé le nain par la barbe et l'avait entièrement replongé dans les eaux chaudes des thermes. Elle salua d'un geste la troupe galopante qui semblait persuadée que courir en faisant trembler le sol était la meilleure solution pour attraper le nain.

« Bon, maintenant vous m'en devez une deuxième, plaisanta Elie en voyant ressortir le visage fumant de colère de son camarade de bain.
-Je...
-Vous ?
-Je ne vous dois rien du tout, vous avez essayé de me...
-Sauver, le coupa-t-elle. Je n'imagine pas votre tête à l'heure actuelle si je n'avais pas éloigné ces imbéciles de vous... Enfin, je ne pense pas qu'ils aient de quoi empirer les choses.
-Que ?
-Oubliez... Si je vous fais sortir des thermes sans tracas, vous passez l'éponge sur mes « tentatives de meurtre » ? »

Le nabot la regarda longuement, toujours avec cette moue étrange qui lui déformait le visage et lui donnait l'air mécontent qui lui allait si bien. Puis, après quelques minutes d'hésitation, il finit par acquiescer. Non sans réfléchir à comment fausser compagnie à cette grande perche hautaine.

* * *

« Je viens récupérer la poussette de mon petit Gustav.
-Oui madame, ça vous fera 2000 berrys. »

Elle conduisit la poussette jusqu'aux vestiaires où elle y installa l'enfant. Puis elle remercia chaleureusement le personnel présent et sortit du bâtiment en chantant une berceuse et en souriant gentiment. Elle passa devant un groupe de gens énervés qui attendaient à la sortie des thermes, elle les regarda un moment puis recommença à chantonner :

Dors bien mon ptit garçon
Cesses cet air furibond
Ça ne donnera rien de bon
Lalala lalala...

J'ai tant fait pour t'aider
Tu pourrais me remercier
Sans cet air énervé
Mmmh mmmh mmh...

Oh hé quoi à la fin
Cesse d’être aussi vilain
Nous serons bientôt loin
Tintintintin…

Tu seras vite sorti
Dès qu’on sera loin d’ici
Et de ces malappris
Hihihihi…


La comptine avait d’autres couplets, mais étant donné sa longueur, la narration se permet de la couper. La jeune femme poussa donc son berceau jusqu’à être bien certaine de ne plus être visible de l’entrée des thermes puis s’adressa au locataire de la poussette, pour qu’il sorte. Oh, surprise, le « bébé » n’était autre que le tristement petit Kalem. La narration s’excuse de la trop attendue fin du récit, et promet qu’elle ne le refera plus

…Presque plus

Enfin, qu’elle le refera, mais pas trop souvent…


Dernière édition par Elie Jorgensen le Mer 14 Mai 2014 - 5:45, édité 2 fois
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La journée touchait à sa fin, le soleil disparaissait derrière un horizon rosâtre qui, mêlé aux cris des mouettes, donnait une envie folle aux rêveurs de se plonger dans un roman à l’eau de rose et d’en engloutir les pages unes à unes, à la seule fin de s’enfoncer plus profondément encore dans ce décor merveilleux. C’était aussi le moment de la journée que choisissaient les couples pour venir se bécoter discrètement en bord de mer en écoutant les murmures des vagues s’écrasant sur la plage.

Un couple un peu particulier discutait sur le sable, un peu à l’écart des autres amoureux transits. Leur conversation on ne peut plus agitée contrastait d’ailleurs tellement avec l’atmosphère ambiante que les oiseaux avaient déserté le coin qu’ils s’étaient appropriés. Les deux personnages étaient tellement différents l’un de l’autre qu’en plus de jurer avec le paysage, on se demandait ce qu’ils faisaient ensemble. Si la grande brunette pouvait presque passer pour belle, ce n’était absolument pas le cas de son petit partenaire qui aurait aisément pu gagner tous les concours de mocheté.

« C’est super moche ce ciel ! Commenta Kalem. Encore heureux qu’on n’ait pas en plus les violons, ça me donnerait encore plus la gerbe !
-Un ciel d’un noir d’encre te satisferait plus ? Le taquina Elie.
-Bof… Le ciel c’est moche…
-Et toi donc... Rude journée hein ?
-Journée de merde, va falloir que j’aille trouver d’autres trouducs ailleurs pour gagner mon pain.
-Si tu ne leur avais pas fait pousser les dents comme ça…
-Il me fallait des cobayes, quoi de mieux que des paysans sans cervelle ? Et puis, ils m’ont pas vraiment laissé le choix ces petits enfoirés, j’ai fait ça pour échapper à une noyade en règle.
-Mouais… »

Le nain s’empourpra. Depuis qu’ils avaient réussi à fuir ses victimes, Kalem n’avait cessé de s’emporter. Et la comédienne trouvait ça très amusant. Il avait des expressions aussi colorées que possible, et s’il n’en faisait montre que de temps en temps, il était capable de se déchaîner pour un rien. Il agressait la plupart des choses qui se trouvaient devant lui, hommes, femmes, chats, chiens, poubelles, cailloux…

Les deux acolytes devraient très certainement partir le lendemain. En tous cas, Kalem ne pourrait pas rester éternellement. Une bonne vingtaine de péquenots était sur ses traces pour, au choix, le tuer, l’écorcher, le pendre ou le donner en pâture aux féroces animaux de l’île; lapins et autres rongeurs. Elie n’avait aucun impératif du même type, mais ce n’était certainement pas sur cette île qu’elle trouverait du travail, et si les habitants pouvaient être plutôt bienveillants si on ne s’attaquait pas directement à eux, la plupart n’ouvraient la bouche que pour sortir quelques politesses et la refermaient aussitôt : Des taiseux.

Ils avaient repéré un bateau qui partirait de l’île à marée descendante le lendemain après-midi. Afin de faciliter leur embarquement, Elie avait dit au nain qu’elle se chargerait des négociations. S’il ouvrait la bouche avant que le navire soit loin de la côte, ils risquaient de ne jamais partir. Fort heureusement, elle l’avait convaincu de ne plus s’asperger d’anti-poux ; l’odeur était vraiment trop insupportable.

Le soleil avait désormais complètement disparu, laissant la lune seule pour éclairer la surface de l’île. La comédienne se leva, fit quelques pas dans la direction de la ville et s’arrêta pour attendre son comparse qui visiblement éprouvait quelques difficultés à se lever. Quand ce fut fait, il mit son énorme sac à dos sur les épaules et suivit Elie d’un pas chancelant.

***

Le jour pointait le bout de son nez. Les rues étaient déjà agitées, secouées par les mouvements de la foule qui finissait d’aller se mettre au travail. La plupart des gens ici travaillaient dans les champs. C’était un travail demandant de se lever tôt le matin et de se coucher tard le soir. Un travail dur, où il fallait constamment et sans aucune relâche surveiller la terre.

Une minorité des habitants des Karnutes s’occupait de tâches plus simples, moins fatigantes. La cité thermale, qui était quasiment le seul intérêt touristique de l’île, était surveillée avec attention et l’on veillait à ce que tout y soit en ordre. La veille pourtant, une poussette appartenant à une mère du village plutôt aisée, avait été dérobée. On l’avait retrouvée quelques rues plus loin, abandonnée, et fort heureusement la femme n’avait pas porté plainte. On avait quand même été un peu chamboulés et les mesures de surveillance des affaires personnelles avaient été renforcées.

« J’me rends compte à quel point cette ville est chiante, fit Kalem qui déjeunait en compagnie d’Elie dans la salle à manger de l’Hôtel où ils logeaient tous les deux. Peuplée de connards au cerveau irrigué une minute sur quatre et qui n’ont aucune variation, même minime, de leur train de vie d’un jour sur l’autre : Chariot, Boulot, Dodo… La belle affaire. Et quand on leur apporte un peu d’inconnu…
-L’inconnu ? Tes potions qui risquent de les tuer ?
-Mes potions, si on y faisait un peu plus attention, pourraient révolutionner la médecine du secteur. Avec un peu plus de moyens peut-être aussi… Et tu me fais chier aussi ! Toi tu parles beaucoup, tu nous recraches beaucoup de merde à la minute, mais c’est pas demain la veille que tu vas bouger ton gros cul variqueux pour faire un peu plus que nous vomir ta bouillie de béchamel avariée en guise de conseils… T’es moisie, tu empestes l’ignorance et tu nous souffles ton parfum d’inutilité en pleine face. Agis un peu !
-Euh… Tu m’insultes parce que tu n’acceptes pas de voir la vérité en face ?
-Je t’insulte, parce que tu le mérites ! Je vais te le dire franchement, je n’aime pas insulter les gens. Pas plus que je n’aime ne pas les insulter d’ailleurs… Mais quand ils méritent… »

Elie jeta un regard sidéré à son petit partenaire. Elle ne comprendrait décidément jamais comment il fonctionnait. Il avait une nature profondément intéressante. Il essayait de comprendre tout et de savoir tout d’un monde qu’il se bornait à détester. La seule chose qu’il osait apprécier était sa petite personne et c’était paradoxalement la seule chose dont il se foutait royalement. C’était un homme plein de contradictions.

« Bon, tu as raison, lui dit Elie en se levant de sa chaise. Je vais faire quelque chose de ma vie, en commençant par chercher du travail. Ils devraient bien avoir besoin d’une jeune actrice pour un petit rôle quelque part.
-Vu comment tu joues…
-Tu ne m’as jamais vu jouer !
-Comme si ça importait ! J’en sais assez sur toi pour savoir que ton jeu n’est qu’un imbroglio décadent de moules à gaufres grillés à la sauce blanche !
-Ça veut dire quelque chose ça ? Je prends ça pour un compliment, venant d’un gars pas plus haut que trois pommes, ça ne peut pas être bien méchant, fit Elie en lançant un sourire au nain.
-Bon, tu vas le chercher ce boulot ! Comme ça je ne verrais plus ta gueule de mouche à vomi !
-Charmant ! Je vais acheter le journal, il doit y avoir quelques petites annonces…
-M’en fous ! Mentit Kalem en gueulant. »

Il la regarda sortir. Non, il n’en avait pas rien à faire. Elle avait du répondant et lui plaisait plus que la plupart des gens qu’il avait rencontrés jusqu'alors. Et il sentait bien qu’elle aussi l’appréciait, sous ses dehors de goujat obscène. Et curieusement, il aimait ça. Et ce ne fut pas sans une certaine joie qu’il vit revenir la jeune femme avec son journal à la main. Elle feuilletait un peu les actualités et passa rapidement aux annonces. Il y avait bien des rôles à pourvoir, mais elle ne correspondait pas du tout aux profils demandés. Elle laissa choir le journal sur la table, poussant un soupir de découragement.

« Et ça ? Demanda le nain de sa voix bourrue.
-Quoi, ça ? Fit Elie agacée, levant les yeux au ciel.
-Recherche lieutenants pour diffuser le Bien, la Paix, la Joie, la Justice et les Sourires dans les Blues, puis sur Grandline au sein de l'Ordre des Chevaliers de Nowel. Activité couplée avec prospection commerciale primeur. RDV 3, place de la mairie, Île Groenheim, Archipel Dårlig Ulv Stranden, énonça le nain.
-Lieutenant ? Mais je ne suis pas militaire ! Et ce que je recherche, c’est un rôle de théâtre.
-Pas besoin d’être militaire… Mais bon, de toutes façons, t’as l’air trop conne pour comprendre ce qu’ils attendent… C’est pile ce qu’il te faut !
-Depuis quand tu sais ce qu’il me faut, tu n’as qu’à répondre à l’annonce toi ! Le défia Elie.
-Je suis tombé sur une demeurée… La joie et les sourires ? Moi ? Ricana Kalem.
-Je ne suis pas mieux placée que toi…
-Ouaip, mais t’es sans emploi… Pas moi. »

Elle le regarda droit dans les yeux, fixement. Puis elle lui reprit le journal. Elle relut l’annonce une dizaine de fois avant de regarder de nouveau en direction du nabot râleur. Pfff… Elle irait voir… Sans nul doute, elle avait du temps à perdre et l’archipel ne devait pas être très loin. Elle s’y engagerait temporairement, peut-être qu’elle aurait une chance d’améliorer son jeu d’actrice en ayant une plus grande connaissance du monde.

« J’y vais, mais tu m’accompagnes ! Dit-elle au nain.
-Pas question. J’ai d’autres choses à faire !
-Menteur !
-C’est vrai, on m’a demandé de venir vendre mes médicaments dans plusieurs îles de North Blue.
-Lesquelles ?
-Tanuki, Inari, Panpeeter, l’île avec plein de tortues dont je ne me souviens plus du nom… »

Il ne  voulait pas la suivre, très bien. De toutes façons, elle ne l’aimait pas tant que ça. Il était plutôt drôle à s’énerver autant tout le temps, mais elle pourrait se passer de lui. Si ça se trouve, elle trouverait des compagnons bien plus agréables sur l’Archipel Dårlig Ulv Stranden…
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