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Un entraînement sauvage

Le soleil commençait à laisser passer ses rayons au dessus de la mer calme. Cela faisait maintenant au moins deux semaines que je naviguais, j'avais perdu tout sens du temps et de l'espace et je m'étais (encore) perdu.

- J'ai vraiment pas le sens de l'orientation, m'indignai-je.

Le séjour à Loguetown ne s'était pas aussi bien passé que je ne l'aurais souhaité, sur un coup de tête j'avais protégé une jeune inconnue de quelques marines qui insister lourdement. Je ne regrettais pas ce que j'avais fait ce jour là, même si j'eus du mal à m'enfuir sauf de cette île, j'étais vivant et libre. Ma blessure peu profonde reçu au bras gauche avait eu le temps de se refermer entièrement. Et je me retrouvais là au milieu de l'océan sans la moindre île à l'horizon. Heureusement aujourd'hui le ciel était ensoleillé comme tous les jours depuis mon départ de Loguetown. Et deuxième bonne nouvelle, je ne m'étais pas à nouveau fritter avec un monstre des mers. Ces bestioles étaient coriaces et je ne souhaitais pas retomber nez à nez avec l'une d'entre elles. De plus mes pulsions meurtrières apparues récemment s'étaient fortement calmer, sûrement grâce aux combats contre les marines. En deux semaines j'avais quasiment fini de manger tous les vivres. J'avais certes eus de la chance qu'il y ait dans le navire qu'on m'avait donné de quoi pêcher, mais malgré mes talents pour cette discipline, il n'y avait aucun poisson qui ne daignait mordre à l'hameçon. Je commençais même à me demander s'il y avait le moindre poisson dans cette partie de l'océan.

Mais le lendemain, j'aperçus avec un grand soulagement l'ombre d'une île au loin. En me rapprochant je voyais des arbres de toutes les tailles et de toutes les formes se dessiner à l'horizon. L'île était grande mais contrairement à toutes celles que j'avais eus la chance de visiter, celle ci me paraissait inhabitée. En effet à la côte, il n'y avait aucun signe de port pour pouvoir s’amarrer. Je lâchai l'ancre à quelques dizaines de mètres de la rive, je n'allai pas risquer de poser mon navire sur l'île inconnu. J'attachai ma lance sur mon dos, pris le reste de vivre ainsi qu'une boussole qu'on m'avait laissé dans le navire. Je les plaçai dans une sacoche avec lanière.

- C'est parti !!

Je plongeai dans l'eau qui me parus plutôt chaude pour une eau de mer, je nageais jusqu'à la rive avec une certaine aisance. Je sortis de l'eau pour me retrouver sur une jolie plage, le soleil tapait en cette fin de matinée et je décidai de partir en expédition au milieu de cette étrange forêt. Les arbres étaient quasiment tous différents et m'étaient inconnus, cette île plairait certainement aux meilleurs botanistes. Plus je m'enfonçais dans la forêt plus il me paraissait faire chaud et humide. Étrangement je n'avais encore croisé aucun animal sauvage si ce n'est les moustiques qui essayaient de me dévorer depuis mon départ. J'étais parti du Sud vers le Nord depuis quelques heures déjà et je n'étais pas encore arrivé à l'autre bout de l'île. Pris par une soudaine envie de casser la croûte, je m'assis au pied d'un arbre au tronc large et aux branches feuillues. J'ouvris mon sac, y déposa la boussole et pris un gâteau sec pour grignoter. J'eus à peine le temps d'en prendre une bouchée qu'une meute de loup géant sortir des buissons. Ils étaient cinq et mesuraient bien deux mètres de hauteur chacun. Je compris vite que l'odeur des vivres de mon sac les avaient attirés jusqu’ici, ils grognaient assez férocement tout en s'approchant lentement de moi. Je me levai doucement, toujours appuyer contre l'arbre. Alors que le loup le plus proche allait me sauter dessus, je lançai le reste de gâteau que j'avais en main et commençai à grimper dans l'arbre. quatre d'entre eux se jetèrent sur le morceaux de gâteau et se chamaillèrent pour l'avaler. Quand au cinquième, il avait à peine tourné la tête vers la nourriture et préféra s'élancer sur moi. J'avais commencé à grimper mais sa grande taille et la force de ses pattes inférieur lui permirent de m'attraper la jambes gauche avec ses crocs. Je lâchai un cri de douleur et lui mis un coup avec mon autre pied sur son museau avec toute ma force, il lâcha prise et je pus monter jusqu'à être hors de portée de leurs mâchoires. J’auscultai ma blessure : il m'avait fait trois grands trous avec ses dents, heureusement ils n'étaient pas très profond et même si je perdais du sang, ma vie n'était pas en danger. J'entrepris de monter jusqu'au plus haut de l'arbre pour regarder aux alentours. Je vis le soleil qui m'était caché jusque là par les immenses arbres. J'aperçus mon bateau à une douzaine de kilomètres au Sud et compris que je n'avais fait qu'un tiers de la route pour aller jusqu'au Nord de l'île. Je restai assis sur une branche pendant quelques minutes puis fus attiré vers un profond sommeil, ma blessure à la jambe me faisait de moins en moins mal et je m'assoupis.

Je me réveillai quelques heures plus tard, en fin d'après midi, le soleil prêt à se coucher. Je n'avais plus aucune force et je ne sentais plus ma jambe gauche. Je relevai mon pantalon pour regarder la blessure, des veines bleues ressortaient tout autour des plaies, j'étais mal en point. Un coup d’œil en bas pour me rassurer avant de descendre, les loups étaient partis. Je descendis avec beaucoup de mal branche par branche, j'en ratai une et tomba d'environ 3 mètres de hauteur et atterris lourdement sur mon côté gauche. J'essayai de me relever, quand tout à coup j'entendis à nouveau du bruit dans les buissons. Je sortis ma lance prêt à me battre et cette fois ci, une vingtaine de loup sortirent et passèrent à toute vitesse à côté de moi sans même me regarder comme pour fuir quelque chose. Le calme revint mais je me sentais mal à l'aise, les quelques rayons de soleil passant à travers des feuillages donnaient certes une visibilité mais la forêt était sombre. Je sentais un vent glacial ma parcourir le corps endolori. Avec ma jambe blessée je ne pouvais fuir alors je pris ma lance à deux mains et attendais avec patience ce qui avait effrayé les loups. Le soleil disparu, le sol et les arbres se mirent alors à trembler faisant tomber les feuilles fragiles. Sous cette pluie de verdure, un hurlement terrible s’entendit et me fis frissonner. C'est alors qu'à quelques mètres de moi à peine, sortis du sol une géante guivre repoussant même les arbres.

Un entraînement sauvage Guivre13

Je serrais mon arme du mieux que je pouvais, la guivre était rempli d'écailles ressemblant à de gros rochers aiguisés, elle tourna sa 'tête' vers moi. Tout à coup elle s'élança pour me donner un coup de gueule. J'esquivai sa grande mâchoire en me lançant vers la droite et me releva sur ma jambe le plus vite possible afin de planter ma lance dans son côté gauche. Mon arme ricocha sur l'épaisse peau de l'animal. J'étais incapable de la blesser, elle était le maître de la forêt et moi la fourmi incapable de gagner. Elle me donna un coup de queue qui me projeta à quelques mètres au loin jusqu'à ce que mon dos heurte le tronc d'un arbre. J'avais le souffle coupé et la bête s'avançait vers moi. Elle ouvrit la gueule prêt à m'avaler. C'est alors qu'elle fut projeté avec beaucoup de force par un coup venant de sa droite. Je tournai ma tête à gauche pour apercevoir un homme avec un casque, une sorte de fourrure sur les épaules et armé d'une hache dans sa ma gauche. Il avait le poing droit tendu vers la bête. Tout porté à croire que c'était lui qui l'avait envoyé valser avec ses poings même si cela me paraissait impossible.

Un entraînement sauvage Garruk1

La guivre à ma gauche se remit du coup qui l'avait envoyé sur un arbre maintenant cassé, l'homme à la hache se tourna vers moi.

- Il vaut mieux ne pas rester là !

Il s'avança, me prit par le col et partit vers l'Ouest en me traînant comme un boulet. Emmené par cet étranger et rattrapé par la douleur je perdis connaissance.


Dernière édition par Jakken Strider le Sam 26 Avr 2014 - 16:10, édité 7 fois
    J'ouvris les yeux doucement, ne sentant étrangement plus beaucoup la douleur excepté au niveau de mes côtes droites. J'étais allongé sur le dos, au dessus de moi je voyais le plafond du grotte éclairé par une lumière chaude. Je me plaçai sur mon côté droit et aperçus un feu de camp qui me réchauffai agréablement le visage. Je remis mes idées en ordre et réussis à m’asseoir, je fis une analyse rapide de mes blessures et remarquai qu'on avait posé des feuilles sur mes plaies à la jambe gauche. Je regardai autour de moi afin de faire un point sur ma situation. J'étais au fond d'une petite grotte ronde d'environ 10 mètres carrés dont l'entrée se trouvait de l'autre côté de la grotte, un peu en hauteur. Je me levai doucement, passai à gauche du feu situé au milieu de la grotte et m'approchai de l'entrée en montant doucement la pente. Je pus passer la tête pour apercevoir l'extérieur devenu bien sombre. Tout à coup une ombre apparût en face de moi, je fus pris par surprise, tombai en arrière et déboulai la pente :

    - Tu es déjà levé ? Le poison des loups est très violent, tu dois être sacrément résistant.

    L'homme qui m'avait sauvé se trouvait là en haut de la pente, dans l'ombre de la nuit. Il descendit au fond de la caverne, déposa du petit bois dans le feu et s’assit au fin fond de la grotte. Moi je me plaçai en face de lui, entre le feu et l'entrée. À la lumière je pouvais enfin l'apercevoir sous tous ses traits : Il avait une musculature très imposante et était très grand, il était recouvert de peintures blanches mais qui ne pouvaient cacher entièrement toutes ses cicatrices. C'était un homme qui avait dut beaucoup souffrir durant son séjour.

    - Qui... Qui êtes vous ? Demandai-je enfin avec curiosité.

    - C'est toi qui entre sur mon île et tu me demandes qui je suis ? La moindre des politesses serait de te présenter avant.

    - Je suis Jakken Strider. J'étais sur mon navire, je me suis perdu et retrouvé sur cette île. Dis-je, surpris par sa belle façon de parler.

    - Mmm... Il n'y a pas grand monde qui tombe sur cette île, où il ne tienne pas une heure.

    - C'est vrai que les loups sont féroces... Dis-je en posant mon regard sur ma jambe bléssée.

    - Les loups ?! S'exclama t-il. Les loups sont de loin les plus gentils sur cette île, de braves toutous !! Ils ont de petits crocs mais ils attaquent en groupe et leur poison est efficace, il endort et attaque les cellules jusqu'à la mort.

    Je lâchai un gloussement de peur. Il reprit :

    - Ne t'inquiètes pas ! Les feuilles de certains arbres qui se trouvent sur cette île soigne efficacement ce poison, tu n'as plus rien. Mais il faut être fou pour sortir en pleine nuit dans cette forêt, les plus dangereuses créatures jamais imaginées sortent à ce moment de tous les coins.

    Je ne répondais rien, restant bouche bée par tous les dangers présents sur l'île.

    - Je m’appelle Garruk, je suis là depuis tellement d'années que je ne compte plus. Je suis arrivé par accident et mon bateau s'est écrasé sur la côte, j'ai dus apprendre à survivre seul et maintenant c'est devenu naturel chez moi.

    - La guivre géante, c'est toi qui là envoyé valser, n'est-ce pas ? D'où tiens tu cette force ?

    - Je te l'ai dit, cela fait des années que je suis là, pour survivre j'ai dus apprendre à me battre, à frapper de plus en plus fort ! Encore et toujours ! Mais même avec cette force je suis incapable de survivre de nuit sans me cacher dans cette grotte. Le jour seul la moitié des dangers est présente mais la nuit la forêt est en effervescence et tout se met à bouger.

    - Mais c'est quoi cette île ?

    - Le fait qu'il n'y ait pas d'homme ici, a perturbé l'écosystème de l'île. Les animaux sont devenus maîtres et ont grandi et grossi encore et toujours depuis sûrement des milliers d'années et voici le résultat.

    - Donc nous sommes sur leur domaine...

    - Non, tu es sur mon futur domaine. Je suis resté bloqué sur cette île tellement de temps que j'ai fait de sa conquête mon but ultime. Je compte devenir fort et je partirai seulement le jour où je serai devenu le maître incontesté de l'île.

    Ses yeux bleus remplis de conviction brûlait à travers son casque de métal. Il était si déterminé, chaleureux et fort qu'il me rendait confiant et la fatigue m'envahit de nouveau. Sur ce je me couchais à nouveau sur la roche froide.

    Le lendemain, j'ouvris les yeux éclairés par les rayons de soleil passants par l'entrée de la grotte. Le feu s'était éteins et Garruk n'était pas là. Je me levai doucement, je ne sentais plus beaucoup de douleur d'où que ce soit. Je pris ma lance posée à côté de moi, l'attacha sur mon dos et partis vers l'entrée. Je dépassai doucement la tête vers l'extérieur pour jeter un coup d’œil et remarquai ce que je n'avais pas remarquai la nuit dernière. La grotte ne se trouvait pas dans la forêt mais dans une sorte de petite pleine circulaire entourée de toute part par les immenses arbres. La grotte était creusé dans un grand rocher qui rivalisé avec la hauteur des arbres. Je l'escaladai doucement, une fois arrivé au sommet je m'assis. Cette petite plaine semblait se situer au centre même de l'île, j'apercevais encore mon bateau au Sud comme un point à l'horizon. Cette début de matinée et les belles odeurs des plantes environnantes me mirent de bonne humeur. Tout à coup, Garruk sortis de la forêt avec une sorte de petit cerf mort sur les épaules, je descendis le rejoindre :

    - Notre déjeuner ? Dis-je tout souriant.

    - Non... Mon déjeuner ! Répliqua t-il. Tu iras chercher le tien toi-même.

    Je me figeai sur place par la nouvelle.

    - Tu veux devenir fort n'est-ce pas ?

    - C... Comment tu...

    - Ça se lit dans tes yeux et puis tu n'as pas l'air pressé de partir. Il posa sa main sur mon épaule. Ne t'inquiètes pas, je viens avec toi.

    Après avoir posé son repas dans la grotte, il m'emmena dans la forêt.

    - Je n'ai pas vu d'animal dans la plaine. Affirmai-je.

    - Ils n'y rentrent pas, ils en ont peur et je ne sais pas pourquoi, c'est notre périmètre de sécurité. À partir d'ici, utilise tes sens, écoute tous les bruits. On peut se faire attaquer à tout moment.

    Je mis mes sens aux aguets, au bout d'un moment, on sentit des vibrations au sol. On s'accroupit tous les deux pour les sentir plus fort. Ces vibrations s'amplifiaient de plus en plus, les feuilles commençaient à tomber des arbres. Sans que je le remarque, Garruk escalada un arbre très rapidement et s'écria :

    - Attention ton premier adversaire arrive ! Montre moi ta force, voyageur !!

    La force des vibrations atteignit son apogée, les arbres craquèrent sous une force inconnue qui s'avançait vers moi. Apparut, cassant tout sur son passage, une bête géante ressemblant à un rhinocéros avec une tête de requin marteau, et il fonçait sur moi...

    Un entraînement sauvage Rhino11


    Dernière édition par Jakken Strider le Mer 23 Avr 2014 - 15:00, édité 1 fois
      J'en regrettais presque la guivre aux écailles de pierres, ce rhinocéros-marteau fonçait vers moi à très grande vitesse. Il baissa la tête pour charger, à cette vitesse le coup me serait fatal.

      - Je pense que ce serait mieux pour toi que tu esquives, ricana Garruk.

      Ses paroles me ramenèrent sur terre, je plongeai vers la droite pour esquiver son énorme crâne qui  retourna toute la terre sur quelques mètres. Je sortis ma lance et la pris à deux mains, la bête se retourna vers moi et reprit sa charge féroce. J'esquivai à nouveau et la bête se prit un arbre placé derrière moi, celui ci explosa sous la puissance du choc. L'animal ne broncha pas, son crâne le protégeait efficacement de toute attaque frontale. J'assénai un coup au niveau de la patte gauche supérieur avec ma lance mais la lame ne se planta pas.

      - Tu es plutôt mal partis, Jakken. Arbitra Garruk.

      La bête avait senti le coup de lance, se retourna et me donna un coup de crâne ascendant dans la poitrine. J'eus le souffle coupé pendant que je volais dans les airs. Je rebondis violemment contre le tronc d'un arbre et m'étalai au sol. Je repris avec ma main droite ma lance tombé à côté de moi, et me relevai doucement en essayant de reprendre ma respiration. Le rhinocéros gratta la terre avec sa patte droite, il s’apprêtait de nouveau à charger. J'eus l'idée de grimper à l'arbre le plus vite possible, l'animal chargea et je sautai sur son dos avant que l'arbre ne casse. La bête s'énerva du fait que je lui soit tomber dessus et commença à remuer dans tous les sens. Je m'acharnais à rester accroché et une fois stable j'essayai de nouveau de la planter avec ma lance qui rebondis encore une fois sans faire de dommage.

      - Ta lance ne te serviras à rien. La plupart des animaux de cette forêt ont une carapace infranchissable sur la majeure partie de leur corps.

      Je commençai à perdre l'espoir de gagner cette bataille acharnée, la bête s'énervait de plus en plus et donnait des coups de crâne aux arbres pour que je me les prenne et lâche prise. Et finalement, au bout de quelques minutes d'effort, je finis par me laisser tomber avec ma lance sur le côté. Le rhinocéros se calma, rassuré, et s'avança doucement jusqu'à moi. Une fois à mon niveau, il plaça une de ses pattes au dessus de moi, prêt à m'écraser. Par réflexe je lui plantai mon arme de toute ma force au niveau de sa gorge, celle-ci se planta facilement à mon grand étonnement.

      - Mais oui, je ne connais aucun animal à qui on ne peut trancher la gorge où crever les yeux. Une carapace imparfaite.

      - Intéressant !

      L'animal paniqua et commença à foncer dans tous obstacles qu'il pouvait. En me frôlant je réussit à récupérer ma lance. Je me plaçai de nouveau face à la bête qui s'arrêta net à quelques mètres de moi. Elle me fixait et essayait sûrement de comprendre ma façon de penser. Je me mis en position de tirer ma lance et prononçai :

      - Je ne te souhaite pas de mal alors tu vas t'en aller sur le champs.

      Je ne savais pourquoi j'espérais qu'elle comprenne mais je l'espérais et miraculeusement elle compris et baissa sa tête comme signe de soumission puis partit lentement sans se retourner. Je me laissai tomber à genoux et criai de fierté. Pendant ce temps Garruk perché sur son arbre n'avait rien raté de l'affrontement.

      - Cette forêt a trouvé un nouveau prédateur.
        La bataille avec le rhinocéros-marteau m'avait épuisé et laissé pas mal de séquelles, je décidai donc de rester toute la journée sur la plaine en sécurité, allongé dans l'herbe. Elle était douce et fraîche encore de la rosée du matin, cela me revigorait. Le ciel était bleu mais de temps en temps un nuage passait pour cacher le soleil. Garruk m'avait finalement passé un bout de son cerf, il paraissait satisfait de ma prestation du matin. Cet homme utilisait de rudes méthodes mais je sentais qu'il pouvait me rendre plus fort. Une semaine passa sans qu'il n'y ait de réel problème, un peu de repos après ce rude combat me fit le plus grand bien. Un jour, en fin d'après midi, Garruk vint me voir, avec un air plus sérieux que d'habitude.

        - Jakken, suis moi.

        Je le suivis sans rien dire, il s'éloigna un peu de la grotte en restant dans le périmètre de la plaine. J'aperçus finalement une sorte de trappe que Garruk avait certainement dut construire lui même. Il n'avait pas dut l'ouvrir depuis quelques années car elle était recouverte de végétation. Il commença à la dépoussiérer tout en parlant.

        - Je t'ai dit être arrivé il y a quelques années sur cette île. Avant tout ça je n'était pas un voyageur ordinaire. À vrai dire j'étais dans un équipage de marchands, nous transportions des armes pour les vendre aux quatre coins du monde. Nous nous sommes égarés un jour de tempête et nous avons naufragé jusqu'ici. Une fois sur l'île, j'ai perdu tous mes amis et équipiers de toujours mais je suis finalement parvenu à cette plaine, seul. Je me suis entraîné jour et nuit et j'ai réussi à survivre en appliquant mes propres règles. J'ai créé cette trappe et entreposé toute notre marchandise...

        Il l'ouvrit lentement, descendit dans la petite caverne et me demanda de le suivre. La lumière de la trappe illuminait la sombre pièce et j'aperçus une bonne centaine d'armes entreposées là en un gros tas. Il y avait toutes les tailles et toutes les formes.

        - Je te laisse prendre ce que tu veux, demain on repart à la chasse alors prépare toi bien. Referme bien la trappe en partant.

        Il me laissa là en pleine réflexion. J'avais certes le harpon de mon père qui m'avait servi contre le rhinocéros mais il était destiné à la pêche et non pas au combat. Je ne savais pas quel genre d'arme me plairait le plus, je n'avais pas beaucoup d'expérience. Sans trop savoir quoi prendre je me mis à fouiller dans le tas d'armes sans but précis. La hache était trop lourde pour que je la manipule correctement. Il y avait aussi une grande faux mais il fallait une grande technique pour apprendre à la maîtriser correctement donc je me retranchai sur un katana avec un manche noire. Il avait l'air simple et peu aiguisé mais il était léger et solide.

        Un entraînement sauvage Katana10

        J'étais prêt à ressortir quand un éclat de lumière se posa sur mon œil droit, un objet réfléchissais la lumière du soleil sur moi. Je m'approchai avec la main protégeant mes yeux. Ce qui m'aveuglait était une paire de poing américain qui ressemblait d’ailleurs plus à deux grandes lames.

        Un entraînement sauvage Signat15

        Je le pris sans grande conviction, je n'avais jamais imaginé me battre avec ce genre de chose. Je les pris avec le katana et ressortis en prenant soin de bien refermer la trappe. Le soleil commençait à décliner vers l'ouest et allait se coucher dans une demie heure maximum. Garruk devait déjà être rentré dans la grotte, je m'apprêtais donc à y aller quand j'entendis des cris dans la forêt. Garruk apparût d'entre les arbres en détalant sa hache à la main.

        - Va dans la grotte Jakken vite !!

        Sans que je puisse lever le petit doigt, un long fil blanc sortis des arbres, s'agrippa au dos de Garruk et l'emmena en une fraction de seconde dans le cœur de la forêt. Un long silence tomba sur la plaine tandis que le soleil se couchait. Garruk avait été emmené dans la forêt et la nuit était tombé. Que devais-je faire ? Je ne m'étais pas encore assez entraîné et la nuit cette île était était si dangereuse. Pouvais-je le sauver avec ma seule force ? Si quelque chose avait battu Garruk, je n'avais aucune chance.

        - Mais... Mais... Comment le laisser alors qu'il m'a sauvé ?!! M'écrirai-je.

        Je pris mon harpon, mon katana et les placèrent croisés sur mon dos, et enfin mes poings américains que j'attachai de chaque côtés de ma taille même si je ne pensais pas savoir les utiliser. Il y avait de la lumière émanant de la caverne, Garruk avait dut allumer un feu. J'y pris un bout de bois enflammé pour m'en servir comme torche et partit vers la forêt avec la ferme intention de ramener Garruk. Je m'engageai entre les arbres sinistres, le vent sifflait et me faisait penser à de froids murmures. Plus j'avançais plus l'air était glacial, il m’effleurait la peau et faisait frissonner chaque parcelle de mon corps. Je poussais doucement les branches en avançant dans la direction où s'était envolé Garruk. Le silence régnait dans cette obscurité, aucun animal, aucun insecte n’émettait le moindre bruit. Finalement j'entendis comme des buissons bouger et des arbres se fracturer en face de moi. J'accélérai le pas en espérant qu'il ne soit rien arrivé de mal à Garruk. Alors que je pensais m'être bien rapproché, un grand courant d'air balaya toute la forêt et éteignis ma torche. Je me retrouvais dans le noir, éclairé par la lumière de la lune à travers les feuillages. Je bougeai les buissons et aperçus Garruk enroulé dans un grand cocon blanc avec seul sa tête qui dépassait. Heureusement il était seul et paraissait encore conscient, alors je sortis de ma cachette me précipiter vers Garruk afin de le délivrer. Une fois à son niveau, il murmura du mieux qu'il pouvait :

        - C'est... C'est un piège, Jakken !

        À ce moment, un grand frisson parcourut mon corps comme si je pensais déjà être mort, tombé dans le piège d'un animal. J'entendis des branches craquer au dessus de moi et par réflexe je plongeai sur le côté. Ce fut le bon réflexe car une énorme araignée noir avec huit yeux verts, tomba du ciel juste entre moi et le cocon.

        Un entraînement sauvage Araign10

        Les créatures vivant la nuit sur cette île étaient bien effrayants, il paraissait bien plus intelligent que le rhinocéros de la dernière fois. Contrairement à ce dernier, l'araignée ne passait pas à l'attaque, elle m'observai de ses huit yeux verts. Elle devait réfléchir au moyen le plus sûr de me tuer sans risquer de se faire blesser. Je sortis le katana pris dans la trappe et le tenait à deux mains, prêt à la trancher à tout moment. L'araignée fit une chose à laquelle je ne m'attendais pas, elle lança en une seconde une boule de toile blanche vers moi comme un boulet de canon. J'esquivai tranquillement la boule mais au moment où je reposa les yeux vers l'araignée elle n'était plus là. Elle était rapide et silencieuse, et dans ces ténèbres aucun moyen de la trouver. Venu de nul part, un fil me frôla la tête et se colla au sol, plusieurs dizaines de fils blancs apparaissait et formaient comme des cordes autour de moi. Elle formait une toile afin de m'emprisonner. Avec un rapide coup de Katana, je coupai tous les fils d'un coup. Mais d'un coup un autre fil apparu et s'attacha à la lame de mon sabre qui disparu de mes mains pour s'envoler dans l'obscurité. D'autres fils apparu, elle voulait m'emprisonner afin de me mettre en cocon comme Garruk. Je sortis alors mon harpon, et me concentra très fortement. Le rythme de ses tirs, sa position au cours du temps, sa vitesse de déplacement. J’éveillai mes sens et au moment où un fil apparu, je lançai mon harpon vers cet endroit. J'entendis un cris strident et un choc brutal. La créature était tombé au sol, mon tir avait été parfait. J'en profitai pour aller vers Garruk et essayer de le délivrer.

        - Tu deviens vraiment bon...

        - Roh ! J'arrive pas à enlever cette satanée toile.

        Je me mis à chercher partout mon katana afin de libérer Garruk. Une fois trouvé je commençai à découper les liens de mon ami. Une goutte de sang tomba du ciel et tomba sur sa tête.

        - Derrière toi...

        Je me retournai et contra avec mon katana un coup de dard, l'araignée avait essayé de me planter par derrière. J'essayai de trancher son corps mais sa peau était trop épaisse. Avec son dard elle dégagea mon arme au loin, elle se laissa tomber et me poussa pour me faire tomber au sol. J'étais au sol, désarmé et elle s'avançait. Une fois sa tête à mon niveau, je plaçai mes mains dans les poings américains et lui donna un coup dans sa gueule, elle poussa un cri de gémissement et je remarquai que je l'avais blessé au visage avec la lame de mon poing. Elle recula de quelques mètres puis chargea vers moi. Elle commencer à perdre patience et son style discret et silencieux ressemblait maintenant à celui du rhinocéros. Ce dernier je l'avais battu et je la battrai elle aussi. Elle chargea, j'esquivai ses crocs avec une esquive droite et m'abaissai. Avec toute ma force je lui donnai un uppercut droit au niveau du cou, celui-ci se trancha sur le coup et la tête de la bête roula au sol.

        - Je ne connais aucun animal à qui on ne peut trancher la gorge où crever les yeux, c'est fini pour toi monstruosité....


        Dernière édition par Jakken Strider le Sam 3 Mai 2014 - 16:34, édité 2 fois
          J'avais vaincu l'araignée géante dont la tête roulait au sol tandis que son corps se vidait de son sang. Je rangeai mes poings américains et récupérai mon harpon planté dans le ventre de l'animal. Ce coup lancé avant l'assaut final l'avait blessé mais pas tué sur le coup, cependant elle avait perdu continuellement son sang et ses mouvements avaient ralentis vers la fin du combat à tel point que j'avais comme aperçu ses derniers mouvements au ralenti, ce qui m'avait permis de lui porter le coup fatal sans même être blessé. Je pris mon katana tombé à côté de Garruk et coupai les liens qui le retenaient, il n'avait plus beaucoup de force alors je dus l'aider à marcher. Mais tout à coup, on entendit des bruissements derrière nous, de plus en plus. Et puis à un moment alors que nous étions déjà à quelques mètres du cadavre, des dizaines et des dizaines d'araignées plus petite sortirent des buissons et entourèrent le cadavres en émettant des bruits stridents.

          - Les enfants de l'araignée, dès qu'ils auront finis leurs deuils, il viendront la venger. M'informa Garruk.

          - Et combien de temps dure le deuil d'une araignée ? Demandai-je.

          C'est alors que les cris s'arrêtèrent.

          - C'est fini...

          Alors les araignées se retournèrent et commencèrent à ramper rapidement vers nous, on accéléra le pas. Je commençai à voir la plaine à travers tous les arbres sombres mais les araignées s'approchaient bien plus vite que nous n’avancions.

          - Tu peux marcher seul Garruk ?

          - Ne fais pas ça gamin ! Ne joue pas au héro !!

          - C'est pas le moment ! Fais moi confiance !

          Je lâchai Garruk et lui demander de marcher seul jusqu'à la plaine. Je sortis mon harpon et plantai la première araignée qui venait. Leur peau semblait moins résistante que l'araignée géante, ils ne devaient pas être arrivé à maturité. Je retirai le harpon du premier cadavre et transperçai le deuxième, puis je sortis mon katana et tranchai les cinq suivants tout en reculant. Il en arrivait de toute part et il était de plus en plus nombreux. Un coup d’œil derrière mon épaule me permis de voir que Garruk arrivait à la plaine. Je pris alors mes jambes à mon cou avec une armada d'araignée à mes trousses afin de rattraper Garruk. J'arrivai aux derniers arbres et le vis avec sa grande hache à deux mains prêt à me trancher la tête.

          - Abaisse toi gamin !!

          - Qu... Quoi ?!

          Je plongeai dans l'herbe verte et Garruk donna un coup frôlant mon crâne qui trancha une araignée qui m'avait rattrapé et s’apprêtait à me bouffer. J'étais recouvert d’égratignures, d'écorchures et de sang, le mien et celui des araignées mais j'étais sain et sauf. Garruk s'approcha et s'allongea à côté de moi, tandis que les araignées repartirent au cœur de la forêt en émettant des bruits stridents de mécontentement.

          - Merci Jakken.

          - Ne me remercie pas, j'ai fait ça pour ne plus avoir de dettes envers toi, c'est tout.

          - Ahahah ! Comme je dis toujours, il n'y a rien de mieux que la pratique afin de devenir plus fort. Alors ça fait quoi ?

          - De tuer une araignée géante et ses petits ?

          - Nan crétin, de devenir fort...

          - Hm... C'est plutôt agréable en faite

          - Ahahah ! Tu l'as dit !

          Garruk avait l'air content de voir mes progrès. Frôler la mort de près me poussait au delà de mes limites et me faisait progresser à grande vitesse. Je comprenais maintenant d'où lui venait cette force surhumaine, des années passées sur cette monstrueuse île rendrai n'importe qui aussi fort qu'un bœuf. Face à cette araignée j'avais eût une montée d'adrénaline tellement puissante que je ne pensais plus qu'à ma survie et donc à la mort de mon adversaire. Tous mes sens aux aguets j'avais combattu la bête de toute ma force. Cette sensation de puissance, celle que j'avais ressenti en décapitant la bestiole, me manquait même si j'avais frôlé la mort. Garruk et moi partîmes nous coucher dans la sombre grotte et, épuisés, nous nous endormîmes en quelques minutes à peine.


          Dernière édition par Jakken Strider le Sam 3 Mai 2014 - 18:41, édité 1 fois
            Le lendemain, je me levai avant Garruk, le soleil était en effet encore bien bas. Mais ce n'était sûrement pas la fainéantise qui avait retenu Garruk de se lever ce matin là mais ses blessures de la veille. Je lui avais retiré son casque la veille avant qu'il ne dorme et je remarquai que c'était bien la première fois que je voyais son visage. Il avait des cheveux sombres mi-longs et avait de remarquable traits, il étais sûrement un très bel homme avant d'arriver sur cette île. À la lumière de l'aurore, je pouvais apercevoir son visage bronzé mais pâli par la douleur. Il allait lui falloir quelques temps pour se rétablir entièrement. De mon côté j'avais quelques blessures externes, beaucoup d'écorchures et de coupures mais rien que ne nécessitait un traitement particulier. Je pris l'initiative d'aller chercher du gibier pour qu'on puisse se nourrir au midi. Une fois avoir pris mon katana et mon harpon, en laissant mes poings américains, je partis en direction de la forêt. Je commençais à perdre la notion du temps ses derniers jours et ne savait déjà plus vraiment depuis combien de temps j'étais sur cette île. Il s'y passait tellement de choses qu'on pourrait réellement penser être là depuis un mois au lieu d'une semaine.

            Ce jour-là, il faisait vraiment beau temps, même si le brouillard était encore présent dans une grande partie de la forêt. Les rayons du soleil pénétraient à travers les fines feuilles des arbres géants et me réchauffait agréablement le visage. Je passais de buissons en buissons, me cachant derrière les troncs d'arbres, en étant le plus discret possible et à l'affût du moindre bruit. Au loin, quelques arbres craquaient, cela devait encore être l’œuvre d'une des grosses bestioles peuplant l'île. Je fis attention de ne pas me rapprocher de ce bruit de mauvais augure tout en essayant de trouver la trace d'un quelconque gibier. Je commençais à comprendre le fonctionnement de cette île et de ses habitants, et je devenais plus fort de jour en jour. Au cours de ce séjour, j'avais appris à traquer et chasser mais aussi à observer mon adversaire et surtout à survivre. J'avais compris que le plus important lors d'un combat était la volonté, celui qui voulait le plus vivre ou gagner sera le vainqueur.

            Au bout de quelques heures de traque je finis par repérer une sorte de sanglier, certes quatre fois plus gros que la normal mais certainement très bon. Affamé et impatient, je réfléchis au meilleur moyen de tuer la bête et le plus rapidement possible. Je montais, sans faire de bruit, le tronc d'un arbre en m'aidant des branches et de l'écorce. Une fois en bonne position, au dessus de la bête, je l'observai discrètement pendant quelques minutes. Elle ne semblait pas être sur ses gardes et ne s'était certainement pas encore aperçu de ma présence. Je sortis mon harpon, devais-je simplement le lancer pour l’empaler par le dessus ou tomber sur elle et profiter de la vitesse de descente pour être certains de transpercer sa peau (qui me paraissait épaisse). Le plus sûr était de descendre avec le harpon, car si je le lançais et ratais mon coup, elle s'enfuirait et je repartirai sans rien. Je me mis en position et juste au moment où je m'apprêtais à sauter, un gros craquement d'arbre tout proche me fis sursauter. Une sorte de gorille géant apparu, déracinant les arbres sur son passage, effrayant la bête qui essaya de s'enfuir.

            Un entraînement sauvage Sans_t10

            Seulement, le gorille chargea à une vitesse impressionnante, une vitesse que je n'avais jamais vu auparavant. Il attrapa le gros sanglier d'une seule main très aisément et lui croqua la tête. Il avait volé ma proie juste devant moi mais la colère ne pouvait l'emporter sur la peur qui montait en moi. Ce primate me semblait bien plus puissant et intelligent que les autres animaux que j'avais pu voir dans cette forêt. La guivre était plutôt lente, les loups faibles, le rhinocéros primitif et l'araignée fragile. Ce gorille semblait posséder toutes les qualités de ses prédécesseur mais je ne voyais aucune faille afin de le battre. Il croquait le sanglier de ses puissantes mâchoire, et me flanquait une sacrée trouille. Je n'arrivais pas à bouger de ma position, mais c'est alors qu'il se mit à renifler, comme s'il captait ma présence. Avec une grande peur au ventre, je reculai doucement vers le tronc, mais la branche craqua. Le gorille ne bougea pas mais continua à renifler curieusement. De là où il était, il ne pouvait me voir mais était intrigué par l'odeur qu'il sentait. Il décida de finir son repas avant de venir, j'avais environ quelques petites minutes avant qu'il ne vienne prendre le dessert. Alors que je m'apprêtais à partir, j'entendis un bruit derrière moi. Je me retournai vivement et pointai la pointe de mon harpon sous le cou de Garruk en face de moi. Je poussai un léger soupir de soulagement en comprenant que ce n'était pas un ennemi. Il me fit signe de me taire et de le suivre, ce que je fis. Je jetai un dernier coup d’œil au gorille qui profitait de son repas et m'en allai avec Garruk vers la plaine. Une fois en sécurité debout sur l'herbe :

            - C'était quoi ça Garruk ?! Tu m'avais dit que les animaux de nuit était les plus dangereux ! M'énervai-je.

            - Je suis désolé, j'ai oublié ce petit détail. Dit-il sereinement.

            - Petit détail ! Tu te fous de moi ? Maintenant je suis capable de ressentir la force de mon adversaire juste en l'observant, c'est toi qui me l'a appris. Et je peux t'assurer que ce primate n'est pas qu'un petit détail ! J'ai tout de suite compris qu'il pouvait me tuer en une fraction de seconde ! Il m'a senti, il savait que j'étais là mais il m'a ignoré. Le fait qu'il ne m’ait pas tué ce n'est pas par gentillesse mais par pur caprice ! Il n'avait juste pas envie de bouger juste pour écraser une simple fourmi à ses yeux !

            Garruk s'avança vers moi et posa ses mains sur mes épaules.

            - Tu crois que je ne sais pas ce que ça fait ! Sur cette île, il est ma seule hantise, en fermant les yeux je ne vois que lui ! Ce monstre est responsable à lui seul des trois quarts des cicatrices que j'ai sur mon corps ! Et tu sais quoi ?! Malgré nos multiples affrontements, il ne m'a jamais finis, car il nous trouve tellement faible que nous écraser ne lui procurerait aucun plaisir. Il y a toujours plus fort que nous Jakken !

            - Tu rigoles ?! Je suis resté ici pour devenir plus fort et tu me dis que c'est impossible de battre ce monstre ?

            - Il n'est pas comme les autres, Jakken, il est sûrement plus intelligent que nous, plus rapide que les guépards et plus fort que les rhinocéros.

            - Mais on a quelque chose qu'il n'aura jamais ! On a envie de le battre ! Tu m'as toi même appris que la chose la plus importante pendant un combat était la volonté, l'envie de surpasser l'autre ! Alors allons le surpasser, ensemble !
              Pendant une semaine nous nous entraînions afin de pouvoir terrasser le seul animal encore capable de nous battre sur cette île celui qui empêcher Garruk de dormir sereinement. Ce dernier s'était bien remit de ses blessures et sa couleur pâle fût vite remplacé par son ton bronzé habituel. Ce serait un combat périlleux et nous nous préparions à nous battre jusqu'à perdre la vie. Le primate était d'un tout autre niveau et le seul moyen de le battre était de mettre en œuvre un plan digne de ce nom. Pendant cet entraînement de 7 jours nous nous entraînions au maximum: endurance, vitesse, force, agilité et résistance, nous ne laissions rien au hasard. Mes muscles commençaient à se former et je me sentais plus en forme que jamais. À la fin de la semaine nous commencions a bouger :

              - Comme tous les animaux de cette forêt, le primate doit avoir un point faible. Durant tous tes combats avec lui, en as tu décelé un ?

              - Combat ? C'était un massacre à sens unique, sa rapidité et sa force ne m'a jamais laissé le champs libre pour placer ne serait-ce qu'un coup. De plus je ne pouvais le surprendre, il me sentais arriver avec son odorat sur-développé même pour un animal.

              - Je ne pense pas qu'on puisse gagner le combat dans ces conditions, il nous faut trouver un point faible. Je vais m'occuper de l'espionner ces prochains jours, il nous faudra connaître toutes ses habitudes afin de le vaincre.

              - Je ne te laisserais pas le surveiller seul, nous le ferons à tour de rôle.

              - Tu t'en sens capable ? Sifflai-je d'un air moqueur.

              - À qui crois tu parler ? Je te rappelle que je t'es tout appris ! Explosa t-il.

              - Un jour l'élève dépasse le maître, dis-je en souriant.

              - Hm ! Il te faudra encore 1000 ans ! Tu rigoleras moins quand j'aurais porté le coup fatal au gorille !

              Sur ces belles paroles, Garruk prit le premier tour de garde. On choisit d'échanger toutes les 2 heures et revenir avant la tombée de la nuit. Le gorille avait un défaut, qui nous servit beaucoup, il n'était pas discret, le trouver dans cette grande forêt ne serait pas mission impossible. Et puis tout animal a un périmètre délimité dans lequel il reste la plupart du temps.

              Pendant que Garruk partit à la recherche du gorille, je me reposai et me préparai mentalement à me battre. J'imaginais mon combat contre le primate, tous ses coups et tous les contres ou esquives que je pourrais placer à ce moment. Puis les deux heures passées, je pris mon katana et mon harpon et partit rejoindre Garruk. Je le croisais alors qu'il était sur le chemin du retour et me désigna la direction à prendre afin de le trouver. Je montais dans les arbres afin de l'observer après m'être badigeonné de plantes et herbes afin de limiter mon odeur d'humain. Le gorille carnivore était encore en train de dévorer un animal, il ne paraissait pas se douter de ma présence. Je restai là à l'observer sans rien faire. Le primate était grand et musclé, au bout de ses puissants bras, il avait 4 grand doigts. Ses poils noires couvraient son crâne où reposaient ses deux grandes oreilles pointues, des grosses narines, des petits yeux jaunes et enfin deux grosses canines inférieur ressortaient de sa mâchoire. Au bout d'une longue heure, une grosse bourrasque de vent secoua les arbres, et j'entendis une branche craquer au dessus du gorille. Celui-ci ne bougea pas d'un cil et la branche lui tomba sur la tête. À ce moment, il se releva, surpris par le coup reçu sur son crâne. Et c'est là que je compris. Il n'avait pas senti la branche car elle sentait comme la forêt certes mais pourquoi ne l'avait-il pas entendu ? La réponse était simple, il était sourd ! C'est pour cela qu'il n'avait pas entendu la branche tomber ni celle d'il y a une semaine craquer.

              - Voilà le point faible que nous allons exploiter, héhé ! Murmurai-je.

              Tout de suite, je me risquai à tester ma théorie...

              - Hé sale babouin au cul mal lavé !!! Viens te battre !

              J'avais tout donné en criant ainsi, et comme prévu (ce qui me soulagea grandement) le gorille ne broncha pas. J'avais trouvé là notre seule chance ! Je rentrai tout fière à la plaine et avertis Garruk qui fut soulagé d'apprendre que la bête n'était pas invincible.

              - Il a donc un point faible. Je crois... Je crois qu'on peut y arriver ! Dit-il.

              - Bien sûr qu'on peut y arriver, nous avons l'effet de surprise avec nous. Il ne s'attend pas à ce que tu viennes accompagné et c'est sur ça que nous allons miser notre victoire.

              Le lendemain nous avions décidé que ce serait le grand jour, nous allions nous battre face à ce monstre. Pour moi c'était un moyen de tester ma force mais surtout remercier Garruk de m'avoir entraîné. Je comptais bien le libérer de sa hantise ! Je mis mon harpon et mon katana sur mon dos et mes poings américains de chaque côtés de ma taille. Nous avions prévu d'y aller l'après-midi mais je voulais tester quelque chose dans la matinée. Dans la nuit, j'avais eu une idée qui pourrait s'avérer très utile contre le gros singe. Je pris la route dans la forêt en direction du Sud, vers où se trouvait mon navire que j'avais un peu laissé tomber. Je me remémorais la route que j'avais pris à mon arrivée et m'arrêta devant ce grand arbre, dans lequel je m'étais cacher quelques heures blessé par les loups. J'attendais quelques instants puis les loups sortirent des buissons.

              - Je suis désolé mais j'ai besoin de vous.

              Je rentrais pour les coups de midi, nous prîmes un déjeuner frugal sans dire un mot. Nous préparâmes nos affaires et nous postâmes face à la forêt.

              - Tu as le plan en tête, Jakken ?

              - Je suis prêt comme jamais ne t'inquiètes pas, Garruk !

              - Juste au cas où... Je voulais te dire... Balbutia t-il.

              - Arrêtes ça, on se sépare maintenant et on se retrouve pour le combat.

              - Oui...

              Une fois avoir trouvé la piste du gorille, Garruk resta au sol et conformément au plan, je pris la voie des airs en montant dans les arbres.

              - C'est parti !
                J'étais posté sur un grand arbre centenaire au tronc immense et aux multiples branches parsemées de grandes feuilles vertes. J'avais enlever toute odeur humaine qui pourrait avertir mon arrivée au primate. Celui-ci était à quelques mètres en dessous de moi, il jouait avec une branche et paraissait plutôt calme. Il paraissait primitif mais il ne fallait pas sous-estimer sa capacité d'analyse et sa vitesse de réaction. Puis au bout de quelques minutes, il tourna soudainement la tête vers le Sud, comme prévu Garruk arrivé par cette direction. Je ne pouvais l'apercevoir cependant le gorille l'avait déjà senti et laissa tomber ce qu'il faisait pour se lever et faire face à l'arrivant. Garruk n'avait pas cacher son odeur afin que le singe ne puisse pas se concentrer sur la mienne. Enfin je le vis sortir des sombres broussailles, il avait revêtu sa tenue de guerrier ornée de métal et de fourrure. Il n'avait pas une grande et grosse armure l'empêchant de bouger vite et bien mais juste des épaulières, des brassards, des grèves, un solide plastron ainsi que son traditionnel casque à travers lequel ressortaient ses profonds yeux bleus. Il avait sorti sa grande hache et avait accroché une lame bien aiguisée à son avant bras droit. Il s'avança vers le gorille d'un pas décidé, s'arrêta et bomba le torse, il se dressait fièrement face au monstre impassible.

                - Tu m'as battu un bon nombre de fois, mais aujourd'hui sera la dernière. Un combat pour décider qui sera le maître dans cette forêt.

                Il leva la tête dans ma direction et dit calmement :

                - Jakken, j'ai réfléchis longuement et j'ai pris une décision égoïste. Je vais l'affronter seul, n'intervint pas, sous aucun prétexte.

                Cette annonce me gela sur place, après toute notre préparation, il avait décidé de s'occuper seul de ce monstre. Était il vraiment capable de le vaincre seul ? Je décidai d'observer en silence le combat qui s'annonçait violent. Garruk s'empara de sa hache à deux mains et la serra de toutes ses forces. De là où je me trouvais je sentais la force de sa volonté ! Il avait décidé de vaincre à tout prix. Le gorille ne bougeait pas, je sentais qu'il sous-estimer grandement son adversaire, ce qui pourrait être la chance de Garruk.

                Ils restèrent là à se fixer dans le blanc des yeux (enfin jaunes pour le gorille), Garruk m'avait toujours impressionné de par sa carrure mais il paraissait bien frêle face au macaque. Mais cela ne le découragea pas et le guerrier fonça en direction de son adversaire, il avait nettement amélioré sa vitesse de course et le gorille fut surpris aussi et fît un grand bond en arrière, esquivant le coup horizontal de Garruk. Le primate avait des cuisses surpuissante ainsi que des pieds de géant pourvus de trois grand doigts aux griffes solides. Il avait bien compris d'après l'attaque que Garruk s'était élevé à un tout autre niveau qu'il ne l'était auparavant. Je m'étais peut-être emballé en lui disant que je commençais à le surpasser. Le gorille recula jusqu'à un arbre et entoura de ses deux mains le tronc d'un mètre de diamètre environ. Il arracha l'arbre comme si les racines n'étaient que des brindilles et le lança en direction de Garruk. Ce dernier s'abaissa laissant passer le tronc au dessus de lui, mais le primate avait prévu l'esquive et courait en direction du guerrier, il suivait le tronc d'environ une seconde. Garruk ne put enchaîner deux esquives en deux secondes et se pris un coup de poing surpuissant dans les côte pour s'envoler et finir sa course à une dizaine de mètres plus loin. Garruk se releva vivement à mon plus grand étonnement, son plastron de métal tombait en morceaux mais le guerrier ne laissa pas apparaître le moindre signe de dommage corporel.

                Garruk n'avait pas lâché sa hache même pendant la chute, il la tenait fermement de ses deux mains, toujours décidé à gagner ce combat. Il ne bougeait pas et réfléchissais sûrement à sa prochaine manœuvre. Mais le gorille n'était pas si patient, il se mit à charger vers le guerrier à pleine vitesse, ce dernier se retourna vivement et coupa avec facilité le tronc d'un arbre qui s’effondrait en direction du singe. Celui-ci plongea sur sa gauche pour ne pas se faire écraser et se retrouva dos à Garruk qui s’apprêtait à lui asséner un coup descendant dans le crâne. Le gorille sentait toujours le guerrier, il se retourna vivement et donna un coup dans le manche de la hache qui s'envola loin de son possesseur. Puis il donna à nouveau un coup de poing à Garruk dans les côtes, cette fois-ci on l'entendit lâcher un cri de douleur. Le coup avait pulvérisé le plastron et sûrement casser les os de Garruk. Il se retrouvai un nouvelle fois au sol, cette fois il ne se relevait pas mais resta à quatre pattes essayant du mieux qu'il pouvait de respirer.

                Le gorille s'avança lentement et s'arrêta derrière le mourant, il leva son bras droit prêt cette fois-ci à asséner le coup de grâce. Pendant ce temps, mon cerveau bouillonnait, je ne savais pas quoi faire. Garruk ne me pardonnerai sûrement pas si j’interférais dans son combat de volonté. Mais je ne pouvais pas le laisser mourir devant moi ainsi, il m'avait tellement aidé... Je détachai mon harpon de mon dos et m'apprêtai à le lancer sur le gorille. Mais à ce moment, Garruk se retourna vivement et lança je ne sais quoi sur le singe qui émit un bruit strident.

                - J'ai pris mes précautions avant ce combat gorille de malheur ! Tu dois bien connaître la poudre de putréfaction, une poudre produite par de rares grenouilles vivants dans un petit coin de la forêt. L'odeur est tellement forte que même un humain perd son odorat pendant une bonne minute s'il en reçoit dans ses narines. Je n'imagine même pas ce que ça doit être pour toi et ton odorat sur développé.

                Garruk avait tout prévu, il avait préparé cette poudre et dépourvu le gorille d'un autre de ses sens. Il n'entendais plus et ne sentais plus, son seul moyen de suivre Garruk était la vue. Cependant le guerrier s'était quand même prit un coup violent dans les côtes et avait du mal à respirer. Mais malgré sa blessure, il se releva et disparut du champs de vision du gorille qui essayait encore de se remettre de l'odeur infecte. Garruk reprit sa hache et courut pour échapper à la vue du gorille et se posta dans son dos, il asséna un violent coup horizontal dans ses côtes. Le gorille s'envola jusqu'à un grand tronc d'arbre, il avait l'air d'avoir la peau dur vu qu'aucune goutte de sang ne coulait. Cependant certains de ses os devaient être broyé avec la violence du coup asséné. Perché sur ma branche j'assistai au combat et commençait à apercevoir une lueur d'espoir dans l'issu de ce combat. Ma main se décrispa de mon harpon et je me rassis tranquillement. Le singe avait été sonné par le coup mais il retrouva vite ses esprits et il fixa Garruk du regard, prêt à ne plus jamais le perdre de vue. Il chargea encore plus vite que d'habitude, se servant des ses quatre membres, en direction de Garruk qui donna au même moment un coup de hache dans l'épaule de son adversaire. Il voltigèrent tous les deux chacun dans un sens, s'écrasant sur de gros tronc qui craquèrent. L'armure de Garruk tombait en morceaux et le singe était ouvert au niveau de l'épaule. Il perdait beaucoup de sang et ne pouvait certainement plus se servir de son bras gauche.

                Je tournai de nouveau la tête vers Garruk et aperçus avec horreur qu'il avait été transpercé par une branche du tronc sur lequel il avait été envoyé. Il perdait beaucoup de sang de son ventre et ne pouvais plus bouger. Le gorille en profita pour se lever et charger vers le guerrier avec toute sa haine. Je lançai mon harpon qui se planta dans la cuisse droite du singe. Il tomba à quelques mètres de Garruk agonisant. Il tourna la tête dans la direction d'où venait l'arme mais je n'y était plus. Je courait à travers les arbres, arrivai derrière lui et avec mon katana je lui donnai un coup ascendant en diagonale. Sa peau fût découpé mais pas sa chair, juste quelques gouttes de sang coulèrent. Par réflexe, il me donna un coup de son bras droit sans même se retourner et je le pris de plein fouet et lâchai mon arme. Envoyé à quelques mètres, j'avais perdu des os au passage et peinait à me relever. Le gorille décida de me finir moi avant Garruk, il avançait lentement en boitant, il me regardait avec beaucoup de haine et m'effrayait grandement.

                - Allez ! Dépêche toi d'agir ! Criai-je de toutes mes forces.

                Une fois à ma portée, il leva le bras afin de me donner le coup final. Mais au moment de donner le coup, il laissa tomber son bras et baissa la tête, puis il tituba. Il somnolait et se concentrait de toutes ses forces pour ne pas s'endormir mais il se laissa tomber à genoux en face de moi.

                - Dommage pour toi, moi aussi je me suis préparé au combat et j'ai enduis mon katana et mon harpon du puissant poison produit par les loups de cette forêt. Tu vas t'endormir doucement et vu la dose que je t'ai mis, tu te réveilleras dans 3 à 4 jours. J'ai gagné !

                Je me relevai doucement, mes côtes me faisaient mal et laissa le corps endormi de l'animal. J'accourus jusqu'à l'arbre où était planté Garruk, il était toujours assis et transpercé par cette grosse branche.

                - J'ai fais au plus vite, Garruk, tu te sens comment ?

                Il tourna sa tête pâle et livide vers moi, ses yeux d'habitude si bleus était devenus quasiment blancs. Un grosse flaque de sang entouré son corps pâle et dépourvu de force.

                - Ja... Jakken... Le gorille...

                - Je l'ai eu, ne t'inquiètes pas, je t'amènes tout de suite au campement et je vais soigner tes blessures.

                - Le poison... Le poison... n'est pas assez...

                - Repose toi Garruk !

                - Pas assez puissant...

                À ce moment, une grande ombre s'étendit au dessus de moi et je ressentis une grosse douleur dans mon dos et quelque chose me souleva et m'envoya valser à une dizaine de mètres. Malgré le coup, je réussis à me retourner sur le sol et je vis le gorille, debout à côté de Garruk, il venait de me frapper.

                - C... Comment est-ce... Possible ? Soufflai-je.

                Le poison n'était sûrement pas en assez grande quantité pour une force de la nature tel que lui. Il avait perdu l'usage de ses membres une minute et je n'avais pas profité de ce laps de temps pour le finir. Je laissai tomber ma tête au sol et laissai couler mes larmes.

                - Je suis... Je suis misérable !!!

                - Jakken...

                Je relevai la tête, le singe tenait Garruk entre ses deux grandes mains et le serrai de plus en plus fort. J'essayai de me relever mais la douleur était si forte. Puis à un moment, Garruk réussit à sortir son bras droit de l'emprise et planta la lame y étant accrochée dans l’œil gauche de la bête. Celle-ci cria de douleur et lâcha le guerrier incapable de bouger.

                - Jakken... C'est notre chance... Fonce gamin !

                Alors, le gorille serra son poing droit et donna un gros coup dans le crâne de Garruk rampant au sol et le lui fendit. Une grosse tâche de sang avait remplacé la tête de Garruk et recouvrait le poing de la bête.

                - Nooooooon !!!

                Je fondis en larmes, tandis que le gorille meurtris approchait doucement vers moi. Il avait l'épaule gauche déboîté et ensanglanté, la cuisse droite encore transpercé par mon harpon, l'odorat inutilisable ainsi que l’œil gauche crevé.

                - Comment peux tu encore bouger avec ces blessures, sale primate !! Laissai-je échapper.

                Je me rendis compte alors que comparé à lui je n'avais rien, juste quelques os brisées, s'il pouvait se relever, moi aussi. Alors en rassemblant toutes mes forces ainsi que tous les souvenirs partagés avec Garruk, je me relevai. Mes côtes cassées appuyées sur mes poumons m'empêchant de respirer avec facilité. Je levai mes poings pour mes mettre en garde et faire face à la monstrueuse carrure qui s'approchait lentement de moi. Le soleil commençai à baisser et il ne transperçait plus beaucoup les arbres et les feuillages. Je me préparai à l'affrontement final en rassemblant le restant de mes forces, je voulais venger Garruk, même si je devais en mourir. Un rayon de soleil traversa la dense forêt et éclaira les lames blanches de mes poings américains. À ce moment, je partis sur la gauche de l'animal à toute vitesse, je cherchais à me placer dans son angle mort dût à la blessure de son œil. Celui-ci tourna la tête pour essayer de suivre mes mouvements. Avec son bras droit, il s'empara d'une branche tombée au sol et la lança dans ma direction. Je m'abaissai et passai en dessous puis fonça de toutes mes forces au niveau de gorille. Il ne pouvait se servir de son bras gauche alors j'en profitai pour faire une percée à cet endroit. Il essaya de me donner un coup avec son poing droit mais je l'esquivai et lui donna un coup de poing gauche dans les côtes. Il se souleva un peu dans les airs, je n'en revenais pas de la force que j'avais développée au cours de mon entraînement sur l'île. Il retomba sur ses pieds, le souffle coupé. J'allai lui donner un autre coup au même endroit avec mon poing droit mais il interposa son bras gauche qu'il ne pouvait bouger. J'eus une seconde d'inattention et il m'enfonça son poing droit dans le ventre. Je retombai plus loin, en me mettant à genoux, je me mis à vomir. Il avait frappé de toutes ses forces mon appareil digestif et avait fait remonté tout ce qu'il y avait dedans. Je remarquai que j'avais perdu mes poings américains, ils avaient dût tomber pendant mon vol. À côté de moi je vis la grande hache de Garruk, je la pris avec ma main droite et me relevai. Le gorille fonça sur moi, il était enragé et voulait en finir. Je me retournai et courus jusqu'à un arbre que j'escaladai juste avec mes pieds et fis un salto arrière pour me retrouver sur le dos de l'animal qui se cogna le crâne sur le tronc. Il était sonné et titubai. Je levai la hache au dessus de moi et le mit un grand coup dans son dos. Il poussa un cri strident et tomba au sol. La hache restait plantée dans son dos et le sang coulait à flot. J'aperçus pas loin un de mes poings américains et le mis à mon poing droit. Le gorille se retourna et rampa jusqu'à moi, il avait toujours envie de se battre.

                - Je vais moi aussi prendre une décision égoïste, je vais te tuer. Non pas pour libérer la forêt du plus grand prédateur, mais juste par vengeance... Adieu roi des singes, nous avons gagné !

                Je lui donnait un coup de poing dans le cou, la lame du poing américain lui trancha la tête abrégeant les souffrances du monstre. Son corps s'effondra au sol en faisant trembler la terre.

                - Avant de venir, j'hésitai... Je ne savais pas si au moment crucial je te tuerai ou te laisserai vivre. Décidément, tu m'as vraiment poussé à bout...

                Il commença à pleuvoir tandis que le soleil se couchait laissant place à l'obscurité...

                Une semaine passa, je m'étais remis de la plupart de mes blessures et avait fini le deuil de mon ami et maître Garruk. Mon envie de partir en mer commençait à revenir, il y avait si longtemps que je n'avais pas navigué ou pêché. Cela faisait quasiment trois semaines que j'étais sur cette île à l'agressivité sur-développé et j'avais l'impression d'y être resté un an. Tous mes voyages précédents me paraissaient si loin comme si j'avais pendant tout ce temps eu la vie de quelqu'un d'autre. Sur cette île j'avais combattu pour ma survie et j'étais devenu bien plus fort, j'avais certainement égalé Garruk. J'avais décidé de prendre le large ce jour-là, alors je rassemblait mes affaires dans cette grotte où j'avais passé toutes mes nuits. J'avais pas pris grand chose en arrivant et la seule chose qu'il me restait encore de mon arrivée était le harpon de mon père. Seul objet qui me rappelait qui j'étais vraiment et pourquoi j'étais parti. Je décidai de laisser les armes qu'avait déposé Garruk sur l'île mais j'écris sur la trappe qu'il y avait des armes dedans. Si cela pouvait sauver les prochaines personnes qui tomberont sur cette île. Je partis donc dans la forêt une dernière fois en direction du Sud, là où se trouvait mon navire. Les grands et sombres arbres ne me manqueront pas me dis-je. Depuis la mort de Garruk, elle me paraissait si sinistre, les feuilles tombaient des arbres et mourraient. Sans m'en rendre compte j'avançais sans faire le moindre bruit, la discrétion était quelque chose d'impératif sur cette île et était devenu quelque chose de naturel pour moi.

                Au bout d'une demi-heure de marche, j'arrivai dans un petit site dans la forêt où il n'y avait pas d'arbres, la plupart avait été arraché ou cassé il y a une semaine. Le soleil du midi passait maintenant facilement dans cette petite zone à découvert. Cet endroit était l'endroit dans lequel on s'était battu, Garruk et moi, contre le roi de la jungle. La lumière du soleil tombait sur une petite stèle grisâtre derrière laquelle était plantée une hache de cuivre. Sur cette stèle était gravé :

                Garruk
                ????-1625
                Roi de la jungle
                Maître et ami.


                Je passai à côté sans m'arrêtai ni même la regarder, mais je posai ma main sur le dessus.

                - Merci pour tout mon ami, tu resteras toujours avec moi durant mon aventure sur Grand Line !

                Je continuai ma route, je croisai le rhinocéros qui me regarda passer sans faire quoi que ce soit ainsi que quelques loups que j'avais traumatisés avant mon combat contre le gorille. Tous me regardèrent passer sans bouger comme pour me dire adieu. J'arrivai finalement sur la plage longeant le bord de l'île, je n'avais pas vu la mer depuis que j'étais entré dans cette forêt sauvage. Mon bateau n'avait pas bougé et se portait comme un charme, le temps était calme et ensoleillé. Le silence était tel que je n'entendais que le bruit des vagues se posant délicatement sur la rive. J'arrivai à la nage sur mon navire, et déposa mes affaires. Je jetai un dernier coup d’œil sur cette forêt, me remémorant tout ce qui m'étais arrivé et partis le cœur léger, avec une pensée pour mon bien aimé maître. Et je sentais au fond de moi que ce qu'il m'avait appris ne me serait pas inutile...