>> Alice Aynesworth
Une image de 200*300 pixels. | Pseudonyme : Steelheart Age: 21 ans Sexe : Femme Race : Humain tout ce qu’il y a de plus normal Métier : Sergent dans la Marine d’élite Groupe : Marine But : A court terme, mettre la main sur une des 12 lames de premier rang. A long terme, faire tout ce qui est en son pouvoir pour écraser le Révolution. Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : / Équipement : Nemesis : Il s'agit d'une lame d'une remarquable qualité. Elle constitue un trésor familial des Aynesworth et est traditionnellement portée par l'héritier (ou dans le cas présent l'héritière) en titre. Codes du règlement : Parrain : Nazghoul… Euh pardon, Nazghal Cradle. Mais si, vous savez, le type qui peut entrer et sortir dans le corps des gens… Ce compte est-il un DC ? : Niet. Si oui, quel @ l'a autorisé ? : Niet aussi, par conséquent. |
>> Physique
[NB : Pour la description physique et psychologique, j'ai utilisé le prétexte d'une scène impliquant mon personnage et une servante dans la manoir familial, la description psycho est donc en fait la suite "logique" de la description physique. J'espère que ça ne gênera pas trop la lecture. Par ailleurs je recommanderais peut-être de lire l'histoire en premier lieu ^^']
La porte de la pièce s’entrouvrit en silence, révélant le visage de l’une des domestiques de la maison. Celle-ci s’attendait à trouver la pièce complètement vide, aussi fût-elle profondément surprise de tomber quasiment nez à nez avec Alice Aynesworth. La jeune femme se tenait debout au milieu de la pièce, faisant face à la grande cheminée à gauche de la porte. Elle n’avait apparemment pas remarqué l’arrivée de la servante, son regard était fixé sur le grand portrait de sa défunte sœur accroché au-dessus de l’âtre.
La jeune fille ne put s’empêcher de retenir son souffle. Alice était ravissante, et son attitude paisible et contemplative permettait de l’observer parfaitement. La jeune femme était d’une haute stature, mesurant environ 1 mètre 90 et son physique longiligne renforçait encore l’impression de hauteur qui s’en dégageait. Ses membres étaient longs et fins et elle ne présentait pas un milligramme de graisse en trop. Elle n’était pas chétive pour autant et on devinait sous la peau de ses bras nus une musculature d’acier forgée par des années et des années d’entraînement à l’épée et trempée par sa formation au BAN. Son visage un peu rond présentaient des traits fins, dépourvus d’angles. Une masse de cheveux d’un noir d’obsidienne et très légèrement ondulés encadrait son visage et descendait en cascade jusqu’au creux de ses omoplates. Ces cheveux si sombres contrastaient drastiquement avec sa peau si pâle et blanche que la lumière ambiante la teintait invariablement. Si elle paraissait effroyablement blanche et pâle en pleine lumière du jour, face au feu de la cheminée, sa peau se teintait de reflets jaune-orangé et semblait par moment faite d’or fin, d’autant qu’elle était dépourvue de la moindre imperfection. Aux yeux de la servante, Alice ainsi perdue dans sa contemplation ressemblait à une sculpture, une œuvre d’art fragile dont il fallait prendre soin.
Quand soudain, Alice sortit de sa transe et posa son regard sur la servante qui se rappela soudainement à qui elle avait affaire. Les yeux d’Alice était d’un noir profond et aurait pu être très beau si ils ne laissaient pas transparaître autant d’assurance et de mépris. Ce regard était celui qu’elle adressait à tous ceux qu’elle considérait comme lui étant inférieur, et cela regroupait une part non négligeable de la population mondiale. L’expression de ses traits était en adéquation avec ce regard, son visage s’étant figé en un masque froid et méprisant qu’elle arborait le plus souvent en présence d’autrui. La jeune fille se sentit recroqueviller sous le poids de ce regard perçant. Et son inconfort ne s’arrangea pas lorsqu’Alice s’approcha d’elle. En dépit de sa tenue, en dépit de son corset, la cadette des Aynesworth se déplaçait avec la grâce et la fluidité d’une danseuse… Ou d’une prédatrice en chasse. Sa démarche était pourtant très calme et posée, mais elle exsudait néanmois une vitalité et un potentiel de violence tout juste contenue. Cette façon de se mouvoir était l’expression parfaite de ce qu’était Alice Aynesworth : un mélange de grâce, d’assurance hautaine, et de dangerosité à peine dissimulée.
Elle s’arrêta à quelques pas de la servante, la toisant de toute sa hauteur. A cette distance, la jeune fille pouvait parfaitement distinguer le fameux tatouage sur l’épaule gauche d’Alice, trois épées croisées sur une rose blanche. L’épée centrale était brisée en son milieu. Les yeux de la servante ne s’y attardèrent qu’une demi-seconde avant de se diriger promptement vers le sol. Sa maîtresse parla alors :
- Oui ?
La voix d’Alice était légère, une voix d’alto grave et riche qui portait ses paroles sans efforts. Elle n’avait pas haussé la voix, n’avait pas donné d’ordre clair et n’en avait de toute façon pas besoin : ses paroles suintaient d’une autorité naturelle.
>> Psychologie
La servante resta un instant figée, profondément perturbée, avant de s’incliner profondément et de bredouiller :
- Le dîner est prêt mademoiselle, vos parents et votre frère vous attendent.
La réponse ne tarda pas à venir, sèche et méprisante.
- Merci. Dites-leur que j’arrive tout de suite.
Puis la jeune femme se détourna, oubliant pour le moment jusqu’à l’existence même de la domestique qui l’avait dérangée. Dans le monde d’Alice les personnes étaient impitoyablement catégorisées, et suivant la tradition familiale elle les jugeait selon leurs mérites. Ainsi, elle-même se considérait comme faisant partie de la crème de la crème. Non pas par sa naissance même si celle-ci était déjà source de fierté, mais par son talent, par les années d’entrainement qu’elle avait subie ainsi que par son statut de marine d’élite. Elle n’accordait son respect sincère qu’à ceux qu’elle estimait ses égaux, ceux qui avaient atteint un certain statut et le méritait réellement. Et encore, en dehors de sa famille nul ne pouvait prétendre obtenir d'elle plus que du respect. Alice n'était pas du genre à se faire des amis, entre autres à cause de son caractère distant. Elle repoussait impitoyablement tout ceux qui tentaient de l'approcher d'un peu trop près. Quant au reste du monde, depuis le bas peuple de la frange de Saint-Urea jusqu’aux gradés corrompus arrivés là à coup de machinations et de pots-de-vin, elle reconnaissait à peine leur existence et seulement s’ils étaient d’une quelconque utilité à la société. Inutile de dire que le statut de pirate était situé au plus bas de sa propre échelle de valeur.
Alors que la servante s’éclipsait en vitesse, Alice jeta un nouveau coup d’œil au portrait de la cheminée. Il existait néanmoins certaines personnes qu’Alice ne catégorisait pas selon cette échelle : les révolutionnaires. Chaque jour qu’elle passait dans la demeure familiale, elle venait faire un tour dans cette pièce pour contempler le portrait de sa sœur disparue. Et chaque jour, cette vision enflammait sa rage et sa haine envers la Révolution qui avait causé sa mort. Jusqu’à la Guerre des Murailles, Lilly Aynesworth avait été l’objet de son amour et de son admiration sans limite, elle avait été la parfaite héritière de la famille. Sa disparition avait laissé un gouffre béant dans l’âme de la jeune femme.
Alice s’approcha du portrait et tendit la main, le touchant presque, ses doigts traçant dans l’éther les contours de ce visage qui depuis trois ans hantait ses rêves. Assurée d’être seule dans la pièce, elle laissa alors le masque de mépris qu’elle arborait se fissurer, laissant une seule et fine larme couler sur sa joue. Ses traits laissèrent alors paraître la tristesse et cette ombre de doute qui la hantait et qu’elle ne montrait à personne. En effet, Alice donnait toujours l’image d’une jeune femme très déterminée et assurée, ce qu’elle était dans l’ensemble. Mais au fond d’elle-même, elle se savait marcher dans l’ombre de son aînée disparue, dans l’ombre de la parfaite héritière pour laquelle toute la famille avait nourrie tant d’espoir. Plantant son regard dans celui de la Lilly de peinture, Alice ne put qu’à nouveau sentir le poids de cette charge. Elle était l’héritière désormais et elle faisait de son mieux. Pourtant, dans son cœur, elle savait qu’elle n’était pas à la hauteur de ce que son aînée avait été.
Alice ferma les yeux, essuyant du bout des doigts ses larmes. Son moment de faiblesse passa peu à peu, sa fierté naturelle reprenant le dessus. Elle n’était peut-être pas à la hauteur, mais cela ne l’empêcherait pas d’essayer.
Après tout, elle était une Aynesworth et en tant que telle, Loyauté, Force et Fierté était ses maîtres-mots.
>> Biographie
A Saint-Urea, le nom d’Aynesworth n’est pas un nom qui laisse indifférent. Cette famille est en effet l’une des plus anciennes et des plus en vues parmi la haute noblesse de l’île, membres de cette élite dirigeante haïe par les classes moyennes. Et si Anne Stanhope incarne la mainmise tyrannique de la noblesse sur l’île, les Aynesworth sont quant à eux l’incarnation de ses traditions militaires dont ils ne sont rien moins que les parangons. Ainsi, aussi loin que remonte les archives familiales, tous ses membres sans la moindre exception ont fait carrière dans la marine ou dans les forces de sécurité locales. En fait, la famille considère que quiconque parmi ses membres n’entreprendrait une carrière militaire n’est même pas digne de porter le nom des Aynesworth. Tout déviant à cette tradition est frappé d’un implacable ostracisme et son existence est irrémédiablement effacée des archives familiales. En revanche, les prouesses martiales et les montées en grade sont encouragées et admirées par toute la famille.
C’est dans cet environnement martial qu’est née Alice, en l’an 1604. Elle était la cadette d’une fratrie de trois enfants, les trois derniers membres de la famille Aynesworth. De deux ans son cadet, le benjamin de la famille répondait au nom de Jensen. Des trois enfants, il était très clairement le plus intelligent et le plus précoce, mais également le plus faible physiquement. Sa brillance intellectuelle ainsi que son côté retors compensait largement ce petit défaut.
A bien des égards, Alice était son exact opposé. Bien que très intelligente, elle n’arrivait pas à la cheville de Jensen, étant entre autre beaucoup moins manipulatrice. En revanche, elle était et de très loin la meilleure bretteuse des trois. En fait, il s’avéra très vite qu’elle était l’une des duellistes les plus prometteuses que la famille ait comptées parmi ses membres depuis quelques générations. Sa vocation fût extrêmement précoce : toute enfant déjà, elle semblait fascinée par les lames en tout genre. Son père ne s’y trompa pas et lui fourra une épée dans les mains à l’instant même où elle fut capable de marcher normalement. Tous les enfants Aynesworth subissaient de toute façon des leçons d’escrime, mais aucun n’en redemandait encore et encore comme le fit la jeune Alice. Très vite, elle consacra à l’escrime le peu de temps que lui laissait l’éducation exigeante imposée par sa famille. Qu’ils aient été pirates ou marines, les grands sabreurs des temps jadis devinrent les modèles de cette enfant déjà très exigeante envers elle-même, les légendes vivantes du combat à l’épée devinrent les parangons de techniques dont elle aspirait, un jour, à égaler voire dépasser les compétences. Nourri de ces ambitions et d’une absolue détermination, son talent s’épanouit de jour en jour.
Et pourtant, si opposé que soient les deux enfants et quelle que soit la mesure de leurs talents respectifs, ils étaient unis dans l’ombre de leur aînée, unis par l’admiration qu’ils portaient à Lilly Aynesworth, première enfant et de facto héritière de la famille, de trois plus vieille qu’Alice. Et de la parfaite héritière, Lilly avait toutes les qualités. Elle n’était certes pas aussi talentueuse qu’Alice une arme à la main, pas tout à fait aussi brillante que ne l’était Jensen, mais elle incarnait le parfait équilibre entre leurs aptitudes respectives. Lilly était une jeune fille qui avait tout pour elle et qui, très vite, commença à incarner aux yeux de sa fratrie et de ses parents l’idéal des Aynesworth. A n’en pas douter, Alice et Jensen l’admiraient au plus haut point.
Ainsi vécut la petite Alice durant ses premières années où on lui inculqua les valeurs de sa famille, les valeurs de la noblesse, de son pays et du Gouvernement Mondial. Cette période de son éducation relevait presque plus de l’endoctrinement dès le plus jeune âge, et Alice y répondit de manière très positive, comme le reste de sa fratrie. Elle intégra ainsi ces règles fondamentales : la noblesse fait partie de l’élite du pays, les pirates sont néfastes et les révolutionnaires encore plus, la Marine et l’armée sont sacré et le Gouvernement Mondial maintient et protège l’ordre dans le monde. Voilà quelle était la vision du monde par Alice à l’âge de 7 ans, une vision extrêmement simpliste d’une enfant qui n’avait alors jamais mis les pieds hors de la Ville Haute et pour qui le monde se résumait à peu près à tout ce qui se trouvait à l’intérieur de la troisième enceinte.
Survinrent alors les évènements de la Grande Purge en 1611
Les enfants Aynesworth, alors âgés de 5, 7 et 10 ans assistèrent à l’offensive depuis la troisième enceinte. Les mots de leur père furent alors très simple mais marquèrent les esprits des trois enfants : « Et voici les « bienfaits » de la révolution. ». Il va sans dire que les trois petits, déjà légèrement endoctrinés par leur éducation, furent profondément marqués par la vision de leur ville en flamme et associèrent tout simplement la révolution à cette vision de destruction. Ils en conçurent un certain mépris pour la révolution, un sentiment qui n’allait pas s’arranger dans les années à venir…
Après cet évènement, les Aynesworth reprirent leur vie presque comme avant. Presque, car désormais leur monde ne se limitait plus à la troisième enceinte. Ils avaient en effet eu un avant-goût de la guerre et de la destruction et si Alice et Jensen était un peu trop jeune pour saisir les implications de ce à quoi ils avaient assistés, pour Lilly les rêves de l’enfance prirent fin définitivement en ce jour. L’évènement renforça en revanche les liens qui existaient déjà entre eux. Lilly devint plus protectrice à l’égard de ses cadets, et l’admiration et l’amour de ces derniers à son égard ne fit que croître. Imperceptiblement, Alice changea également. La révolution commença à emplir ses cauchemars nocturnes, et dans ses héros d’enfance, les grands bretteurs des légendes, se dressaient pour lui barrer la route. Mais certains de ces rêves n’étaient pas aussi clairs que ceux-ci. Certains de ses rêves récurrents n’étaient rien d’autres que des voix, des spectres murmurants dans son esprit. Elle ne parvenait jamais à distinguer ce qu’elles disaient, pas plus qu’elle n’était capable de se souvenir de ces rêves. Elle se réveillait tout simplement le matin avec une sensation de confusion diffuse qu’elle ne parvenait jamais à expliquer.
Ses rêves auraient pu ne demeurer qu’un désagrément nocturne très mineur, mais ils prirent une tournure bien plus dramatique lorsque ses voix commencèrent à envahir les pensées diurnes d’Alice. Son premier « rêve éveillé », comme elles les appelaient à l’époque, commencèrent à l’âge de 10 ans. D’abord très espacé dans le temps, ils gagnèrent peu à peu en fréquence. Bientôt, les voix dans sa tête surgirent à n’importe quel moment de la journée. Loin d’être du genre à s’affoler ou à paniquer, la jeune fille chercha à les comprendre et à les maitriser, seule. Sans succès cependant, car elle ne parvenait toujours pas à comprendre ces voix, ces sensations diffuses qui la traversaient sporadiquement. Elle aurait pu chercher de l’aide, mais elle avait honte, honte de révéler ce qui était une faiblesse mentale à ses yeux. Elle dissimula donc la chose, tout en ayant soin de guetter le moindre signe indiquant que ces voix allaient, un jour, la faire basculer définitivement dans la folie.
Les seuls moments où les voix ne venaient jamais la déranger était les moments qu’elle passait avec une lame à la main. Ces moments étaient son havre de paix, son univers, celui des lames et de l’adrénaline du combat. Aussi s’y réfugia-t-elle, la salle d’arme devenant son petit refuge et, bientôt, le domaine où elle régna en maître. A 16 ans, elle pouvait sans coup férir vaincre l’ensemble des jeunes nobles de sa génération, même ceux qui avaient cinq années d’entraînement de plus qu'elle à leur actif. A cette époque, ses ambitions se clarifièrent. Elle se prit à rêver que son nom soit cité aux côtés des grands bretteurs des légendes, et se prit également à rêver de mettre la main sur un Meitou. Pour une passionnée comme elle, les Meitou représentaient un trésor symbolique dont la valeur allait bien au-delà de leur valeur marchande en Berry. Cependant ses regards étaient attirés par un autre trésor bien plus proche, mais non moins inaccessible. Cet objet était probablement l'un des trésors les plus anciens que détenait la famille Aynesworth, une lame d'une remarquable facture qui occupait une place toute particulière dans la tradition familiale. Nemesis était le nom de cette épée. Il était de coutume qu'elle soit remise à l'aînée des enfants à la fin de sa formation militaire, afin d’entériner son statut d'héritier. Elle était aussi une marque d'engagement, un rappel constant du code d'honneur de la famille et donc une assurance supplémentaire que son porteur ferait tout pour ne pas y déroger.
Cette arme était donc destinée à Lilly et Alice, malgré tout son amour et sa dévotion pour sa soeur, ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir pour cela. Elle connaissait pertinemment les traditions familiales, elle ne désirait pas usurper la position de Lilly : elle désirait la lame pour sa fonction première, rien de plus.
Et pourtant, malgré la jalousie dont elle faisait preuve, Alice aimait profondément sa sœur et n’aurait jamais, au grand jamais souhaité les évènements qui se produisirent par la suite.
Car en 1622 survint la Guerre des Murailles. Quelques jours plus tôt, Lilly alors âgée de 21 ans venait de revenir de ses classes de formation dans les écoles d’officiers de la Marine. Elle en était bien évidemment revenue avec les honneurs et un grade de lieutenant, faisant la fierté de toute la famille. Conformément à la tradition elle revint à Saint-Urea avant de partir en mission pour procéder à la cérémonie qui ferait d'elle la nouvelle détentrice de Nemesis. Ce jour-là fût emplie d’émotion pour toute la famille et en particulier pour les trois enfants Aynesworth. A l’époque, Alice hésitait encore un peu quant à son avenir et considérait l’idée d’intégrer la marine d’élite plutôt que la marine traditionnelle. Selon elle, cette voie conviendrait mieux à ses talents particuliers. Jensen pour sa part se dirigeait plutôt vers le Cipher Pol où son intelligence ferait merveille. Lilly, pour sa part, était destinée à une brillante carrière dans la Marine, avant de reprendre les rennes de la maison. Elle serait la tête dirigeante de la famille, Alice son bras armé, Jensen ses yeux et ses oreilles. Dans la joie des festivités, Alice finit presque par en oublier son ressentiment au sujet de Nemesis. L'avenir s'annonçait radieux.
Jusqu’à ce que l’émeute éclate. Les combats entre l’armée et la rébellion durèrent toute une semaine, et si la rébellion fut matée dans le sang, les pertes du côté de l’armée ne furent pas inexistantes. On raconta en particulier l’histoire d’une escouade commandée par un officier issu de la noblesse locale et dont les membres furent dispersés, leur commandant sauvagement massacré dans un acte de vengeance aveugle envers la noblesse tyrannique de l’île.
Cet officier était le Lieutenant Lilly Aynesworth, tout juste sortie des écoles d’officiers de la Marine, de passage à Saint Urea avant de partir pour sa première affectation, qui s’était portée volontaire pour participer à la défense de l’île et qui mourut en combattant, Nemesis à la main, au cœur de la ville moyenne.
La famille fut dévastée par la mort de son héritière. Alice devint, bien malgré elle, aînée de la fratrie et de facto héritière des Aynesworth. Son rêve devenait finalement réalité : elle était la prochaine détentrice de Nemesis. Et pourtant, elle ne put s'en réjouir, rongée qu'elle était par la tristesse et l'amertume. La famille venait de perdre l’incarnation de tous ses espoirs, sa parfaite héritière. Bien pire encore, Jensen et Alice venaient de perdre leur sœur adorée, celle pour laquelle ils auraient été prêts à donner leur vie, celle qui était l’objet de leur admiration et de leur fidélité. Et la cause de leur malheur n’était autre que la révolution, cet organisme honni qui avait déjà marqué leur enfance des visions de leur île en flamme.
La haine que conçurent alors les deux nobles pour la révolution était sans commune mesure. Frère et sœur désormais unis par une même soif de vengeance, ils se firent une promesse : de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour mettre à bas la révolution. Ils scellèrent leur pacte en se faisant tatouer une version modifiée des armoiries des Aynesworth : aux deux lames croisées sur une rose blanche qui constituaient les armoiries traditionnelles, ils en ajoutèrent une troisième verticale entre les deux premières et dont la lame était brisée en son milieu. Hommage gravé dans leurs chairs à leur sœur disparue, ce symbole était également le rappel éternel de leur serment.
Le deuil familial achevé, Alice se consacra corps et âme à sa carrière. Les évènements lui avaient permis de faire son choix : pour elle, ce serait la marine d’élite. Pour la première fois depuis ses dix ans, les voix dans sa tête ne la dérangeait plus, assourdies qu’elle était par sa propre rage et sa détermination. Elle s’entraîna pendant deux années encore, consciente de la réputation qu’avait le BAN de briser ses nouvelles recrues. Hors de question pour elle de faire partie des déchets qui ne parvenaient pas à accomplir la formation, son orgueil ne le permettrait pas. Elle travailla donc d’arrache-pied jusqu’à ce qu’elle s’estimât prête. Et à l’âge de vingt ans, elle intégra les rangs des nouvelles recrues du BAN.
La formation ne déçut pas la jeune femme qui vécut alors six mois d’enfer. Les premières semaines furent particulièrement difficiles, en raison de l’arrogance naturelle d’Alice qui ne trouva pas bon accueil parmi les instructeurs. Le Caporal Gary Cooper en particulier lui mena la vie dure, bien décidé à la faire rentrer dans le moule. Et il y parvint, avec plus ou moins de succès. Elle apprit à la dure le respect de la hiérarchie, l’ordre, la discipline et ravala partiellement sa fierté pendant ses six mois. En revanche, si son attitude ne lui attira pas une bonne image les premières semaines, ses talents de combattantes furent quant à eux très remarqué. En fait il s’avéra qu’en termes d’escrime pure, ses formateurs n’avaient pour ainsi dire rien à lui apprendre, son talent naturel assorti de plus de douze années d’entraînement lui permettant déjà de surclasser en duel l’ensemble de sa promotion.
En définitive, le BAN acheva une transformation déjà amorcée par la mort de sa sœur. De la fière, arrogante et naïve escrimeuse d’avant les Murailles, il restait dorénavant une combattante hautaine, une véritable machine de guerre mue par une inébranlable détermination et par une insatiable soif de vengeance. Elle sortit du BAN à 21 ans avec les honneurs, reconnue sans contestation comme la meilleure escrimeuse de toute la promotion et fît donc partie de l’infime poignée de recrues sortant du BAN avec un grade de sous-officier. Désormais sergent d’élite, Alice retourna une dernière fois au pays, comme sa sœur l’avait fait avant elle, avant de partir pour sa première affectation. En tant que l’héritière de la famille, elle récupéra ainsi Nemesis qu'elle avait tant convoitée auparavant. Aujourd'hui, elle lui attachait une valeur encore plus importante. Lilly était morte en combattant la Révolution cette arme à la main, Alice leur rendrait la pareille avec cette même arme : chaque goutte de sang versée serait alors telle une offrande à l'esprit de sa sœur disparue. Et, un jour, le nom d’Alice Aynesworth résonnera comme une promesse de mort aux oreilles de la Révolution.
Tel est en tout cas le rêve qu’elle chérit.
>> Test RP
Alice contemplait les flammes.
La nuit était magnifique, sans le moindre nuage. Elle aurait presque pu contempler les étoiles, si elles n’étaient masquées par la lueur du brasier. Ici, une langue de flamme léchait une poutre de la toiture. Là, le feu dévorait avidement un des murs de bois. Certains morceaux de la construction de bois n’étaient déjà plus que braises rougeoyantes, consumés par l’incendie. Toute la bâtisse était la proie d’une tempête incandescente avide de la réduire en cendres… Ainsi que ses occupants.
La jeune femme détacha son regard de l’incendie puis observa les environs. Le sol était maculé de sang, mais aucun corps ne gisait. Tous avaient été emportés dans le bâtiment pour être consumés par les flammes. Seuls demeuraient ses hommes. La plupart regardaient comme elle le brasier, impassibles. Les autres avaient détourné le regard, masquant à peine leur gêne. Visiblement, son acte dérangeait certains. Peu lui important. Comme eux, elle n’avait fait qu’accomplir les ordres…
***
Ils étaient arrivés sur l’Île aux Esclaves à peine quelques heures auparavant, une escouade de vingt marins d’élite sous son commandement, dépêchée par la hiérarchie. Ils avaient été briefés dans le transport de troupes un peu avant leur débarquement à la Nouvelle Uréa. Leur mission était des plus simples et leur avaient été présentée en ces termes : « Vous devrez exterminer à titre d’exemple une cellule révolutionnaire ayant choisi l’Île aux esclaves comme nouvelle cible. Leur objectif est, si l’on en croit nos informateurs, de recruter le plus discrètement possible parmi la population des esclaves de l’île pour monter une révolte massive. S’ils réussissent, ils affaibliront le Royaume de Saint-Uréa. Pas de quartiers, pas de survivants. ». Pour elle, c’était limpide. Et si elle avait été croyante, elle aurait remercié le ciel de lui permettre, pour sa première mission, de protéger les intérêts de sa terre natale. Elle avait senti son sang bouillir lors du briefing…
***
L’odeur était particulièrement oppressante. L’air était maintenant empli de fumée et de cendres à en devenir presque irrespirable. Alice vit plusieurs hommes porter chiffons, mouchoirs et autres morceaux de tissu à leur bouche pour tenter d’échapper aux effluves qui se faisaient de plus en plus prenantes. Aucun ne partirait tant qu’elle n’en donnerait pas l’ordre. Et ce, malgré les senteurs du bois brûlé et des cendres fumantes. Malgré l’odeur de chair brûlée qui, peu à peu, empuantissait l’air, mêlée à celle de la peur.
Elle resterait, jusqu’au bout. Il était de son devoir de s’assurer que sa mission était complètement remplie.
***
Elle s’était demandée, tout de même, pourquoi déployer la marine d’élite pour une mission que le contingent résident aurait très bien pu gérer. La démonstration de force ne justifiait pas tout. Elle avait part de sa curiosité à son supérieur. Et en substance, elle avait compris que le Colonel en charge de l’île ne ferait rien tant qu’il n’y aurait pas eu de violence. Trop mou, trop laxiste. C’était donc à eux de prendre les devants. Elle n’en avait pas demandé plus.
L’escouade n’avait demeuré qu’une poignée d’heure à la Nouvelle Uréa. Juste le temps de se rééquiper et d’attendre le crépuscule. Les rebelles avaient installés leur base d’opération dans une grange désaffectée non loin de la ville. Ils s’y rassemblaient apparemment après la tombée de la nuit. Alice avait supposé que, de jour, ils se fondaient dans la population de la cité, parmi les matons, les citoyens, les marines… Bref. Les détails importaient peu. Ils avaient marché jusqu’à la grange… Et y avaient trouvé leurs cibles.
***
Un cri strident raisonna, vrillant les tympans de la jeune femme. Puis un autre, moins fort, plus plaintif. Puis un troisième. Bientôt, l’air s’emplit d’une cacophonie de hurlements de douleur, un chœur de cris discordants, presque inhumains, arraché par les flammes aux gorges d’humaine encore vivant… Mais plus pour longtemps. Ces bruits dérangeants se mêlaient aux crépitements des flammes, aux craquements du bois. Finalement, dans un terrible fracas, les poutres porteuses cédèrent et le bâtiment s’effondra, évoquant une nouvelle envolée de cris épouvantables. Alice ne broncha pas.
***
Le combat avait été rapide et brutal. L’escouade était tombée sur les révolutionnaires avec la violence d’une tempête. Les rebelles étaient nombreux, plus d’une trentaine. Et pourtant, ils ne purent rien faire. L’effet de surprise, l’entraînement, l’armement, tout jouait contre eux. Ils ne s’attendaient pas à se faire attaquer de la sorte et malgré leurs efforts, ils n’avaient pas pu résister.
Et comme Alice l’avait juré trois années auparavant, Némésis avait trempé dans le sang de la Révolution. Alice n’avait montré ni pitié, ni remords. Ses ordres étaient « Exterminez-les ». Elle s’était fait une joie de les appliquer à la lettre, sa lame devenue un instrument de vengeance portée par la fureur de la cadette Aynesworth. Elle en avait presque oublié pourquoi elle se battait, pourquoi ces hommes devaient mourir. Le gouvernement mondial, Saint Uréa, tout cela avait disparu de son esprit durant le combat, remplacé par l’image du corps brisé et sans vie de Lilly. Elle n’avait cependant pas complètement versé dans la frénésie. Elle avait cherché, durant le combat, un combattant capable de lui tenir tête. Sans succès. C’avait été sa petite frustration de la journée.
Au bout de quelques minutes de carnage, les rebelles s’étaient rendus. Alice avait recouvré ses esprits et avait alors ordonné qu’on les ligote et qu’on les enferme dans la grange. Un soldat avait alors demandé :
« Sergent… On n’est pas censé prendre des prisonniers. »
Elle avait haussé un sourcil avant de répondre froidement
« Je ne me souviens pas avoir parlé de prisonniers »
Elle avait ensuite porté la main à son épaule gauche, à son tatouage dissimulé sous son uniforme. Un rappel de son serment.
« Brûlez tout »
***
Une voix interrompit les réminiscences d’Alice. Elle reconnut le soldat qui venait de lui adresser la parole comme celui qui lui avait, plus tôt, rappelé les ordres au sujet des prisonniers.
« Sergent… On devrait peut-être y aller. On n’a plus rien à faire ici. »
Némésis plantée dans le sol devant elle, les deux mains posées sur le pommeau, elle adressa un bref regard à l’homme avant de suivre des yeux la fumée s’élevant vers les étoiles.
« Allons soldat… La nuit est belle. Nous pouvons bien en profiter encore un peu »
A l’aube, la grange et ses occupants n’étaient plus que fumée et cendres et pour seul témoignage des événements de la soirée, un tas de cendres noircies et un peu de sang sur le sol
Ne t'en fait pas soeurette... Ce n'est que le début.
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Informations IRL
Prénom : Mathias
Age : 20 ans
Aime : Le Metal, avec un grand M. My Little Pony. Les MOBA (en vrac : League of Legends, Dota 2, Smite). Les sciences (les maths c’est la vie ). L’univers de Tolkien. Le froid, la neige, les montagnes, les sports d’hiver, en particulier patin à glace et snowboard. Et bien évidemment, le roleplay aussi bien sur forum que sur table.
N'aime pas : Les embrouilles et engueulade diverses.
Personnage préféré de One Piece : On va dire Sandji.
Caractère : Je suis un espèce de monsieur je-sais-tout qui aime avoir raison et ne peut pas s’empêcher de donner son avis sur tout et n’importe quoi. Mais j’essaie de me soigner. Et sinon je suis plutôt du genre optimiste et jovial, avec parfois une tendance à lancer des vannes à tort et à travers (je suis un fidèle d’Eduard Khil 8D).
Fait du RP depuis : Des temps immémoriaux. Plus sérieusement, ça doit faire approximativement 8 ans.
Disponibilité approximative : Allez, un petit 5/10. J’essaie de passer un peu tous les jours mais des fois pas possible.
Comment avez-vous connu le forum ? Grâce à Nazghal Cradle
Dernière édition par Alice Aynesworth le Dim 6 Juil 2014 - 15:06, édité 12 fois