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La loi, c'est moi!

Nous étions prêts. Nous étions beaux ! Nous étions forts et classes ! Je fis lentement glisser mes lunettes de soleil de mes cheveux à sur mon nez. Tout le groupe sortit de l’auberge où se trouvait l’entrée de la cachette sous le regard curieux des habitants. La team Rocket venait de débarquer, baby ! Et ouais !


Pour des raisons de classitude, la prochaine scène se passe au ralenti.

Déambulant dans les rues diverses, la troupe traversa la foule. La plupart des badauds se poussaient pour laisser passer ceux qui dégageaient une telle présence. Ceux qui ne le faisaient pas se faisaient dégager et finissaient dans un tas de cartons soigneusement lacés après un gros vol plané. Les spectateurs chuchotaient sur leur passage en pointant tel ou tel membre du doigt.

A leur passage près du port, James claqua des doigts en rejetant ses cheveux blonds en arrière et un larbin se précipita (même si c’est toujours au ralenti) pour récupérer Zegaï, interrompant son petit spectacle. Il ne comprit pas tout ce qui se passait mais rejoignit le groupe. James s’empara de la cigarette de E. Khu et tira une grosse bouffée dessus. Il se mit à tousser et tomba à genoux. Après quelques minutes, il se releva, jeta la cigarette et reprit sa route comme si de rien n’était.

Le bâtiment présidentiel n’était plus très loin. IDK marchait à son allure normale et avait tout de même du mal à rattraper le groupe. Ils tournèrent à un angle et tombèrent nez à nez avec Sören, Uriko, Jean et… Un total inconnu.

-SSSSSöööörrrreeeeennnnn…
-Jajaaaaaaaaaammmm !!!!!
-UUUUUUrrrrriiiiikkkkooooooo…
-Mais qu’est c’que vous glandiez ! On a récupéré le ch’tiot et pis celui-là aussi… Pourquoi qu’tu parles comme ça ?
-JJJJJeeeeaaaannnn…
-Mais arrête, crénom !
-… Raaaa tu me gâches tout là ! C’était trop classe ! On était au ralenti depuis une demi-heure ! Enfin, vous êtes là, c’est le principal ! Vous avez réussi à sortir Uriko de là-bas. C’était pas si compliqué, en fait ! Aïe !
-Non, c’était pas facile, non ! C’était même une bonne galère !
-T’es qui toi ?
-C’est Gniaki ! Un nouveau membre !! Il peut venir, hein, Jajaaaam ?
-Non, il m’a tapé.
-Excusez-moi de vous interrompre  mais… Il va falloir mettre le plan à exécution très vite !

Apparemment, il était interdit de fomenter contre le gouvernement après 18h44. J’avais beau leur expliquer que vu qu’in était des rebelles, on s’en futait un eu, ils n’eurent pas l’air de comprendre. On a donc du se mettre en route. IDK s’est occupé d’expliquer le plan aux autres pendant que je polissais mes magnifiques battes. De telles merveilles, ça s’entretenait. Je ne voulais surtout pas que mes belles armes soient toutes cabossées par les têtes de tous les vilains méchants. Et encore moins celle de Zegaï.

J’avais hâte de mettre le plan à exécution.
    Youpiii ! Tout le monde était lààà ! On allait pouvoir visiter le nouveau bateau puis partir ! Hein ? Nan ? Changement de programme ? Ah… Bah c’pas grave, tant que c’était drôle. Uriko agrippant la main de Gniaki comme s’il était son tuteur marcha en direction de Zegou après avoir demandé l’accord de Jajam pour l’intégrer. Oui, parce que Jajam il peut pas dire non, d’abord.

    « Zegouuuuu ! J’te présente Gniakiii ! Il va nous rejoindre parce que le pauvre il sait pas où aller… Mais il est tout gentil ! Et pis Grumpy, il est devenu ami avec Spouty ! On peut pas les séparer hein ? N’espère que vous n’allez bien vous aimer ! »
    « Euh… D’accord… Mais au fait Uriko… La prison est-ce que ça allait, pas eu de mal ? »
    « Nan, c’était trooooow biaaaaan ! »
    « … »

    Suite à cette réponse quelque peu inattendue, Uriko continua sa route vers les présentations, Zegou ne préférant sûrement pas trop s’interroger quant à sa condition de vie dans une cellule qui lui vaudrait une réponse aussi enthousiaste. L’enfant tenait toujours la main de son nouvel ami qui était trainé par le jeune. Le duo marcha ensuite vers Papiwan, ignorant ce que Jajam expliquait et cet étrange homme aussi…. Lui aussi c’était un nouveau ? Bah, Jajam il fera sûrement les présentations plus tard, mais Sosow semble déjà l’aimer, la preuve il l’écoute attentivement.

    « Donc Papiwan, lui c’est Gniaki, c’mon ami et il va venir avec nous, Gniaki il sait tout pleiiin de choses lui aussi, et chuis sûr que vous n’allez vous entendre ! D’accord ? »

    Next, Uriko fit ainsi de suite pour Fonfonse et Sammy. L’intégration, c’important quand même nan ? Une fois ceci finit, le petiot lâcha la main de l’homme, grand sourire sur son visage et l’air satisfait :

    « Voilaaa n’ai tout fini les présentatiooons ! En tout cas n’espère qu’on s’amusera tout plein enseeemble ! Ah au fait, c’moi qui donne l’argent de poooche, t’as droit à 100 000 berries par moiiis ! Si si c’vrai ! N’ai l’argent, c’moi qui le donne à tout le monde même ! Par contre c’moi qu’ai droit à la plus grande chambre sur le bateau du coup hé hé ! Une chambre a moi tout seuuul ! Mais avec le nouveau bateau j’me demande comment qu’elle sera ma chambre, tu m’aideras à la décorer diiis ? »

    Parce que comme Uriko il donne de l’argent à tout le monde, la moindre des choses qu’ils pouvaient faire était de l’aider de temps à autres pour des petites tâches. Et puis c’était quand même lui qui avait lavé Sosow et lui avait fait garder une bonne odeur de mangue, et ça, c’était un des plus grand service qu’il avait rendu à l’équipage… Voir même à la population.
    Enfin bref, maintenant que tout était posé, le garçon retourna voir Jajam pour savoir ce qu’ils allaient faire, et celui-ci était toujours aux côtés du nouveau qui continuait sans cesse de parler… Wooow, il pouvait parler presque autant que lui lorsqu’il pose des questions. Mais quand c’Uriko qui parle, bah, tout le monde, ils écoutent pas aussi attentivement…

    « …. Et c’est le plan, vous avez bien compris ? »
    « … Pardooon, n’ai pas écoutéé, vous pouvez répéteeer ? »
    « Euh… »
    « Non c’est bon. On demandera à quelqu’un de lui expliquer en mot simple. »
    « J’vais lui expliquer moi. »
    « Haaan merci Tataaal ! »
    « D’accord très bien, donc maintenant suivez-moi, on va commencer par rejoindre le reste de la rebellion ! »

    Marchant aux côtés de son coupaing d’âge, Uriko tentait de comprendre un minimum ce que le reste de la Team Rocket allait faire, et mieux valait le faire vu que le jeunot pouvait bien griller le plan en s’exprimant à tout va.

    « Euh… Je crois donc qu’on va au château du roi, mais en fait, si j’ai bien compris, on va s’infiltrer discrètement, trouver un gros livre et puis euh… »
    « S’infiltreeer ?! Ouaiiis, on va jouer au Ninja ?! Haan chuis trooow fort pour ça ! Et là on fait quoi avec le gros liiivre ? Il ressemble a quoiii ? »
    « Euh… Je sais pas… Mais c’est le livre où on écrit toutes les lois… On va juste écrire dessus pour faire de nouvelles lois… Enfin je crois. »
    « Ooooh, alors il doit vraiment être très gros le livre… Mais… On a le droit de faire ça ? »
    « Je…Euh… Je sais pas. »
    « Hmm… Mais, ça peut être drôle ! Tant qu’on fait pas de choses méchantes c’pas grave hein ? Ah on est arrivé ! Wouaaah, on dirait une base secrèèèète ! Haan, trow biaaan ! »
    « Voici notre base souterraine, venez à l’intérieur, vous allez rencontrer le reste de notre réseau et nous pourrons vous expliquer le déroulement et la façon dont on va s y prendre. »

    C’était les yeux remplis d’étoiles que le chasseur de primes miniatures ainsi que ses collègues entrèrent donc dans cette base. Enfin ils allaient pouvoir disposer de vrais renseignements quant à la manière dont ils allaient procéder et sans doute quelques éléments informatifs pour pénétrer dans le château en toute discrétion.


    Dernière édition par Uriko le Mar 2 Sep 2014 - 23:27, édité 1 fois
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    J'ai toujours la tête un peu vide, mais vu qu'j'ai un objectif, j'suis concentré d'ssus. J'pense plus trop au reste, j'marche droit et j'sers les pognes d'nos nouveaux complices avec l'agilité du chat en pleine traque. J'me sens de nouveau dans mon élément. J'vois c'que j'dois faire, j'ai juste à m'laisser aller comme sur des rails. Y'a des moments comme ça où c'est comme si j'me rappelais la vieille jouissance que c'était que d'être aux ordres d'un chef, de pas avoir à penser en-dehors de ses propres limites. Trouve le moyen, trouve le moyen d'couper plus vite les sarments... la stratégie pour en foutre toujours plus dans ta main avant de tout foutre dans le seau. La bonne position pour aller vite sans te raidir les muscles. Et c'est tout. T'en oublies les heures, t'en oublies ce que tu fais là et pourquoi tu vis. T'es juste content, encore que, j'sais même pas. T'es. T'es là, et ça suffit. A beaucoup, mais pas à moi. J'sais que j'suis juste dans un jour où j'vais aimer être à l'abri des initiatives et des décisions d'alphas. Mais ça durera pas. J'suis un félin, j'suis fait pour vivre en dansant les pattes dressées avec le rien au d'ssous d'moi.

    -Alors, on vous écoute.
    -Eh ben, vous perdez pas de temps, vous.
    -Beh... eh, range c'te batte, James.
    -Le roux a dit vite, non ?
    -Oui, oui, bon. Voilà.

    On est dans une grande salle qui sent bon la cave douce. Nos pieds trainent dans la terre battue, des odeurs un peu acides m'portent à croire qu'il y a c'qui faut de tonneaux entreposés pas loin, et qu'on est du genre à pas mal taper dedans dans le coin. Le gars, un gringalet qu'aimerait avoir l'air sûr de lui, déroule une carte sur une table en bois. On s'penche tous dessus. Bien sûr, Zegaï et James se foutent devant la lanterne, on voit que dalle. Y s'font bousculer par Sam, y tombent sur Gniaki qui s'fait vite à l'ambiance locale et qui les r'pousse sur moi, ainsi d'suite jusqu'à c'que ça gueule et à ce qu'on s'mette d'accord pour caler la lanterne au milieu. Bon, du coup, on voit moins bien la carte mais on écoute mieux c'qui s'raconte. Ça grogne un peu chez les plus sceptiques, j'le comprends, mais ça m'fait sourire. 'Savez pas à qui vous avez fait appel, les gars. Et dans un sens, c'est tant mieux. Vous s'rez pas déçus.

    -Alors voilà. Ici, vous avez la fontaine devant la porte principale. A une époque, le roi y élevait ses carpes domestiques. Mais un jour, il en a eu assez de les nourrir, alors, il a posé une loi obligeant l'assèchement des bassins et assimilés pendant la nuit. Avant cela, bon nombre d'entre nous entretenaient des piscines ou des... oui, oui, je sais. Bon. Pour en venir au fait, pendant la nuit, la fontaine est à sec et en dévissant la statue centrale, vous aurez accès à une grosse canalisation qui pourra vous permettre d'atteindre le cœur du palais.
    -Et on peut pas juste passer par la porte ?
    -Hum...
    -Z'y avez pas pensé, ou quoi ?
    -Barnabé, putain... la première loi du code militaire...
    -Ah, oui ! On en vient à oublier les bases. Les portes sont toujours gardées, et cette loi prend le pas sur toutes les autres. Vous pouvez aussi attendre d'obtenir une entrevue, mais honnêtement, avec toute la paperasse à faire, c'est peine perdue. Nous, ça fait des années qu'on essaye, on est encore jamais arrivé au bout de la première procédure entamée.
    -La fontaine, ça a l'air cool.
    -J'suis d'accord. On s'y prend comment pour la dévisser ?
    -Vous en faites pas pour ça, Gros Ben vient avec vous.
    -Haaaaaaan, il est graaaaaaaaaand !
    -Ah ouais...
    -Peuh ! J'me le fais d'une seule main !
    -Bien sûr, seuls les plus petits et les plus souples passeront par le tuyau. Les autres devront s'occuper de faire diversion pour attirer le maximum de gardes à l'extérieur, au moins ceux qui ne sont pas d'astreinte de surveillance, conformément à toute la série des alinéas de la première loi mentionnée par le caporal... mettez vous d'accord à l'avance sur les moyens employés. Au maximum, l'équipe infiltrée modifiera le code de manière à ce que tout ce que vous pourriez faire ne puisse plus être retenu contre vous. De toutes façons, il faudra que vous quittiez l'île au plus vite quand ce sera fini.
    -Ah, ça, sans bateau, ça va êt' difficile pour sûr... puis not' logue pose, y dit quoi Uri' ?
    -Il veut pas encore repartiiiiiiir....
    -On arrangera ça en temps voulu. Tout sera plus simple une fois votre mission accomplie. Emportez la carte avec vous. Bonne chance.
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    Moi j’ai pas tout de suite compris l’utilité d’avoir deux mascottes dans un navire. J’veux dire, l’gosse c’était déjà bien, pas besoin de rajouter cet espèce de bobo blond fachisto-gauchisto-hipsterique avec ses lunettes à 2 berrys chez Ochan* (chaine de magasins discount). M’enfin il a l’air plutôt drôle et il croit que c’est lui le capitaine, c’est cool.

    Après y’a eu le mec avec des cheveux violets. Putain, ils font tous leurs courses chez Ochan en fait, mais starfoullah lui il est juste passé au rayon peinture vu la couleur. Ou alors c’est de nature. Genre une maladie de naissance. Emo dés la naissance, y’en a qu’ont pas été gâtés putain. Ensuite y’a eu un vampire, un vieux qui d’vait sûrement être le capitaine, un chauve.

    Puis après Uriko a dit qu’il allait m’donner 100 000 berrys, mais comme j’suis gentil j’lui ai pas dit que j’acceptais pas les billets d’monopoly.

    Puis après tsé genre ils vont dans une sorte de base truc moche. J’comprends pas tout tu vois. J’sais juste qu’à la fin on va jouer aux rebelz, mais j’sais pas pour quelle raison, j’crois c’pour modifier des règles et tout. Nan mais moi ça m’a mis vénére, j’ai gueulé « VOUS SAVEZ COMBIEN J’AI MIS DE TEMPS POUR APPRENDRE CE TRUC ? VOUS NE M’AUREZ PAS ESPECE DE PROS GOUVERNEMENTAUX ANARCHISTES OK ? ». Parce que j’en ai mis du temps pour les apprendre leurs règles. Et genre là ils veulent tout modifier. Puis après j’ai accepté, j’ai jugé que t’façon j’avais rien à foutre de ma vie. Et puis, c’pas comme si j’avais pas pour don d’m’attirer toutes les embrouilles dans un rayon de 300 km.

    Bon, attendre la nuit c’est chiant. Mais j’ai attendu. J’ai joué avec Jean à je te tiens tu me tiens par la canne à pêche. Mais du coup comme j’avais pas de canne à pêche, j’perdais toujours. Bien fourbe ce gosse.

    Et lorsque le décor fut moins contrasté, plus fuligineux, nous sortîmes. Ca fait un peu bobo sortîmes non ? Genre j’me la pète. Manquerait plus que j’mange bio et que j’écoute du post-rock walah, ‘faut m’ressaisir j’pars en merguez ces derniers temps. J’me reconnais plus.

    - Tu trouves que j’ai vieillie Hubert ?


    L’gros Ben me regarde un peu bizarrement. J’avoue, j’ai pas compris c’qui m’a pris. Du coup j’ai dû frapper un mur pour me sentir viril à nouveau. Sauf que j’ai mis un peu trop la dose, du coup il s’est écroulé. Roh putain, y’a pas de l’insuline pour la testostérone ? Nan mais parce que les extrêmes y’en a marre à la fin. Mais du coup, niveau discretion, j’ai un peu tout fait foiré. Je crois ?

    - Huhuhu, voilà j’ai commencé la diversion, maintenant il faut faire vite.


    Ouais, j’ai pas l’air crédible, et ça se voit bien à leur réaction mais bon. Et puis les gardes accourent déjà. Du coup on fait comme dit. La mascotte blonde l’emo et le chauve se mettent dessus. Uriko et Jean font diversion, et le capitaine, Sören et moi, on va récup’ le livre. Bawi, moi j’suis au cœur de l’action tavu. Bon en fait c’est surtout parce que je sais écrire mais le dis pas stp.

    L’gros ben serre les muscles et la statue grince. Le félin se faufile en premier avec aisance, et j’aide à faire monter le vieux. Mais j’coince. Putain, j’suis pas si souple que ça en fait. Et comme les gardes sont quasi là, Ben m’propulse d’un bon coup d’pied au fion.

    Dans quoi j’me suis encore embarqué, sérieux.
      La réunion avait été super longue ! Mais fort heureusement, j’avais trouvé de quoi m’occuper. Avec la lampe, je faisais des ombres chinoises et je pinçais les tétons du caporal avec mon ombre. Bwéhéhé, personne ne voyais à quel point j’étais puissant ! La discrétion incarnée. Mais on a du arrêter juste avant que je lui mette le doigt dans le nez. Avec mon ombre, toujours, hein ? Ils se sont tous mis à bouger, la carte a été rangée et les équipes se sont formées. J’avais pas tout suivi, mais logiquement ça voulait dire que le plan commençait. Enfin ! J’avais hâte qu’on mette cette histoire derrière nous et qu’on se barre de cette île de timbrés, même si certains côtés étaient assez marrants.

      On s’est tous retrouvés dehors, même l’autre mec bizarre. La seule chose que j’avais retenu, c’était qu’il fallait que je fasse diversion pendant que les plus souples et les plus petits entraient dans une fontaine pour s’introduire à l’intérieur du bâtiment. Nickel, la diversion, c’était ma spécialité ! Mais pourquoi l’autre avec son masque était encore là ?

      -Hey ! Mais il est dans le plan lui ? J’avais dit que je voulais pas qu’il vienne !

      Personne ne me répondit… Sérieux, c’est quoi cet équipage qui écoute jamais son capitaine ? J’avais vraiment les membres les plus indisciplinés de toutes les mers. Enfin, je crois… Après tout, c’est pas comme si j’avais sillonné les mers depuis ma plus tendre enfance. Mais ils ne voyaient pas ma supériorité naturelle ? Déjà, j’étais un ange, ça imposait le respect, non ?

      -Dés que la nuit tombe, on commence !
      -Ben elle est tombée, c’est même pour ça qu’on est sortis !
      -Ouais mais… un peu plus encore.

      Mais un gros éboulement nous as tous fait sursauter. Le nouveau venait de faire s’effondrer un mur derrière nous. J’avais dit de pas le garder celui-là… Bon, la diversion venait de se lancer malgré nous, il fallait enchaîner. Par soucis de professionnalisme, j’ai écrasé ma batte sur la tête de Zegai. IDK à son tour a reçu son coup. Et puis tout est allé très vite. La tafiolle a sorti son sabre, j’ai sorti mes trois battes et IDK a riposté avec sa canne. En quelques secondes, on était en train de se foutre sur la gueule. Soudain, Sören a gueulé.

      -Mais pas la, bande de crétins ! Si vous faîtes diversion juste devant la fontaine, ça sert à rien ! Allez là-bas !!!

      On s’est arrêté net, on a fait une centaine de mètres, jusque devant le gros bâtiment et on a recommencé à se taper. Trop bien ce plan, bwéhéhé !
        « Ne…. Ne crois qu’on a été mis de côté Tatal. »
        « Euh… »
        « Si n’ai bian tout compris… Jajam, Sammy et Zegou font la diversion… Et pis Sosow, Gniaki et Papiwan ils font la mission infiltration Ninja ! Même Fonfonse attire l’attention en faisant le mort ! Mais… Et nous deux on fait quoiii ? »
        « Euh… Je crois qu’Alphonse s’est juste assommé tout seul… »
        « C’pas juste que ce soit Sosow, Gniaki et Papiwan qui font la mission infiltratiooon ! Ne veux dire… Papiwan il est trooow pas fait pour jouer les Ninjas ! »
        « … T’aurais voulu y aller hein ? »
        « Bouiiiiiiiiiii euuuuuh ! »
        « Je… Je pense que ça peut-être bien une fois de temps en temps de rester de côté et rester discret. »
        « …… Bouuh… Y en a toujours que pour les grands… Bon, allons zouer dans la base secrète alors Tataaal ! Du coup on l’aura rien que pour nouuus ! »
        « D’accord ! »

        Ravi de pouvoir agir finalement comme un petit garçon normal sans s’exposer aux risques, le jeune pêcheur rejoignit Uriko sans la moindre hésitation, après tout, les grands s’auront s’occuper de cette tâche à eux seuls. De plus, Uriko et Tatal avaient déjà eu suffisamment d’action pour la journée avec le séjour en prison d’il y a quelques heures.
        Retournant à la base du groupe des manifestants, le duo entra dans le quartier général désormais vide. Ouaip, ils réserveront cette base secrète rien qu’à eux deux, tant pis pour les autres, ils avaient qu’à pas les ignorer, d’abord.

        « Hé hé ! C’est graaand, c’est choueeette ! Ouaah, ils ont plein de liiivres ! »
        « Oui c’est vrai ! Hum… Les lois 64 à 338 pour les nuls. Oh… Ils ont ce genre de livres ici. »
        « Ah oui j’connais celui-ci, il est bian ! »
        « … Si… Si tu le dis… »
        « Oh, oh, et celui-là, il a l’air drôle ! Mystère et malédiction de la loi 666 ! »
        « Tu vas le lire ? »
        « Nan. »

        L’enfant jeta le livre derrière lui comme une vieille chaussette sous le rire embarrassé de Tatal. Et ce n’était là que le début, les deux enfants admiraient les couvertures et titres des étranges livres que meublaient la grande étagère. Ceux-ci jetaient à la suite les livres derrière eux qui s’empilaient de manière désordonnés. Et après avoir vidé cette étagère et ne pouvant par conséquent plus polluer le sol, ceux-ci continuèrent leurs chemin…. Faire le bazar c’mal et faut toujours ranger après avoir fini de jouer, c’est ce que lui disait sa mère… Mais ils ont pas encore fini, donc c’pas le temps de ranger !

        « Tataaal ! Ouaaah, regarde ! Regaaarde ! La hauuut au dessus du meuble, y  a un jeu de société, viens on y jouuue ! Attrape-le avec ta canne ! »
        « Je vais essayer… »


        Expert de la pêche, le bonhomme tenta d’attraper le jeu que lui pointait son ami… Et tandis qu’il pensait l’avoir agrippé celui-ci par un geste maladroit fit tomber tout ce qu’il y avait au dessus de l’étagère.

        « Gniaaah ! Avalaaanche ! »
        « Ouch ouch ! Pardon… Ouille… »
        « Gnion…. Faut que tu fasses plus attention Tatal ! Han… On va devoir te chercher un pansement du coup ! »
        « Mais.. Je saigne pas… »
        « Quand y a bobo, faut toujours un pansement, on va pouvoir te le coller sur la tête, parce que t’auras une bosse ! »

        Peu convaincu par l’explication du petiot, le pêcheur en devenir le suivit malgré tout, par habitude également, Uriko était un peu l’enfant leader du duo. Mais, ne savant absolument pas où trouver des pansements, le duo fouillèrent absolument partout en mettant le désordre.. Jusqu’à ce que ceux-ci tombent nez-à-nez devant une porte avec affiché :

        Sale secraite

        « Oooh… Ca alors ! Mais C’est… C’est ! ….C’est quoi une secraite ? »
        « Je crois qu’ils voulaient écrire Salle secrète. »
        « Secrète ? Ca veut dire que c’est super important et qu’on doit pas le savoir nan ? »
        « Oui… »
        « … C’est clairement une invitation à nous faire entrer ça ! »
        « Chuis d’accord ! Je te suis ! »

        Sans l’ombre d’un scrupule le duo d’enfants entrèrent dans cette salle mal orthographié, la salle n’était cependant que très petite et la seule chose qu’il y avait à l’intérieur était un grand coffre au trésor clairement mis en évidence au centre de la pièce. Inutile de préciser que le duo ne se gêna pas pour l’ouvrir.

        « Ooooh. »
        « Ouaaah y a pleiiiin de chooooses ! »
        « De l’argent… Des bijoux, y a plein de choses de valeurs dedans… »
        « Ouii ! Voyons voir ce qu’il y a d’intéréssant ! »
        « Argent… Bijoux… Diamant… Documents… Rubis.. Argent… Argent… Lingots d’or… »
        « Roh… Vraiment rien d’interéssant… Hmm… Argent.. Argent… Documents de tentative d’assassinat du roi… Diamant… Bijoux… Primes sur la tête de Sosow… Journal… Un crâne… »
        « Documents sur la révolution… Argent… Bijoux…. Plan de Rebellion contre le roi… Argent… Carte au trésor…  Diamant… Meitou… »
        « Nan… Vraiment rien d’intéressant au final… Hm… Ooooh un sablieeeer ! »
        « Ah oui ? Fais voir. Ah oui, on dirait un sablier. Hmm… Mais il est bizarre non ? »
        « Dis dis, tu trouves pas qu’il ressemble à mon Log pose ? »
        « Ah… C’est vrai ! »
        « Hé hé, moi j’dis qu’on devrait montrer ça aux auuutres ! Viens Tatal ! »

        Uriko attrapa le bras de Tatal pour l’emmener avec lui voir les autres. Cet objet était en effet très captivant en comparaison avec le reste du coffre. C’était comme un sablier, mais y avait pas de sable dedans ! Pourquoi ? Une chose est sûre, Papiwan, lui, il saura pourquoi, donc fallait absolument lui demander !


        Dernière édition par Uriko le Mar 2 Sep 2014 - 23:33, édité 1 fois
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        La diversion marche bien, pour sûr, dur de pas être rassuré là-d'ssus quand on a un Jajam à bord. Que j'aime ce surnom, nom de Dieu. Y'a pas un uniforme à la ronde, et l'gros Bren a d'jà fermé l'passage. Dans la pénombre, j'gratte une allumette. Et là, j'ai la surprise de l'année. Mais une surprise qui m'en colle une dans les tempes. Une dans le genre envies de meurtres à la serpette émoussée par une chaude nuit d'été.

        -Il est où, Uriko ?
        -Euh.
        -Mmh. Il semblerait qu'il ait été retenu d'une manière ou d'une autre en arrière, puisque nous sommes trois. C'est mathématique.

        J'serre le poing, pour un peu, j'l'aurais abattu sur la tronche trop pleine du vieux pour l'faire remonter droit dans l'menton du Gniaki qui commence à m'courir sur le haricot.

        -Z'êtes de sacrés irresponsables ! On fait comment si y'a des canalisations trop p'tites, et si y'a besoin d'se planquer dans presque rien ? … okay, pépé, toi j'dis pas. Mais toi, toi, bonne mère !

        J'me frappe le front à défaut de mieux, et j'râlerais plus fort si j'devais pas chuchoter. Puis j'décide de lâcher l'affaire, parce que rien est perdu. Et qu'y sera toujours temps d'régler nos comptes entre amis après.

        -Bon, c'est pas grave, on y va.

        J'sors ma blague à tabac, et j'récupère mon vieux briquet à silex. La flamme grésille à cause de l'humidité, mais ça tient. J'ouvre la marche, courbé. L'vieux se marre en voyant les dégaines de bossus qu'on se traîne à cause du plafond bas qu'on essuie en passant à la force de la tignasse. Ça m'paraît pas finir. J'le montre pas par fierté, mais j'me sens mal, j'me suis toujours senti mal dans les lieux étroits. J'suis un homme des bois, un homme de la mer et des rues ouvertes, bon sang ! Une chambre d'auberge, ça m'paraît déjà trop proche d'une cellule grise. Alors un boyau en cuivre sous la terre !

        Ça va en rétrécissant, j'serre les coudes. Derrière, ça s'chamaille un peu, mais j'me focalise sur la route. Puis le boyau gagne en largeur, y'a une échelle rivée à la paroi montante. J'grimpe. Mais j'm'arrête brutalement au milieu. Y'a un truc qui m'est revenu.

        -Aïe !
        -Et elle fout quoi, la jeunesse ! C'est pas possible, ça, même pas capable de monter à l'échelle de manière sobre et régul... AAAAH ! Mon dos, mon pauvre dos...
        -On s'est pas mis d'accord sur le plan. Si y'a du monde en haut, tu t'sens de t'en occuper 'vec moi, gars ? Faut laisser la voie libre à not' scribe. Personne doit poser la main sur lui.
        -C'est bon, c'est bon. On fonce !
        -Évidemment qu'on fonce ! Mes rhumatiiiiiiiismes.... A votre âge, j'aurais déjà réglé l'affaire, vous manquez de nerf, les petits. Aller ! Souquez ferme !

        Et que j'me prends un coup de canne dans les côtes par-dessous, et que j'me retourne en feulant, avec une bonne tronche à faire peur, canines pointues et yeux de félin. Puis j'm'exécute quand même.

        SPLASH. FSHHHHHH !!

        -Mais ! Morgan !

        On arrive au milieu d'une fontaine, impossible de pas s'prendre un jet d'eau entre les deux yeux. J'toise le chérubin criminel d'un œil mauvais. Morgan en a eu pour deux hommes, et y l'vit mal, on dirait. L'est parti s'planquer, et moi, j'me sens con parce que ça m'replonge dans l'angoisse de Goa... j'cours derrière lui en oubliant la mission, et même les gardes qui s'mettent à m'courir après, avec Gniaki et pépé qu'essayent de suivre. Ça a pas l'air comme ça, mais ça dure un moment. Assez pour qu'on ait toute une petite troupe au derrière, c'que j'réalise qu'une fois acculé, qu'une fois qu'j'ai de nouveau ma p'tite bestiole à l'abri dans la capuche de mon manteau.

        Alors, seulement, j'fais craquer mes jointures, en protégeant un Iwan pétrifié qui fait tout pour jouer les braves.

        -On tue personne, ou j'vous soigne à la serpe. Parole d'honneur.[/b]
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        Nul ne peut ignorer la Loi.
        Et il est interdit de braver la Loi.

        Revenez ! Il est interdit de marcher dans cette rue sans sourire de toutes ses dents !

        Sourire. Un concept qui lui est particulièrement étrange. Voire inconnu. Lui, il ne montre aucune émotion en toute circonstance. Il reste impassible, presque froid, plutôt indifférent. Il doit sourire ? Il a bien essayé, mais il n’a pas pu. C’est en dehors de ces capacités. Et alors que des trublions miliciens l’entouraient, Saladin a décidé de fuir. Encore fuir. Parce ces gens-là n’ont de pouvoir que leurs lois. Leurs innombrables Lois. Et Saladin n’a aucune contremesure contre cet outil.

        Quelque part, il se sent un peu lésé. C’est drôle ? Ça ne l’est pas. Saladin ne sourit pas. La milice s’approchant, l’homme décide de courir.

        Stop ! Pour courir dans cette rue, il faut rire !

        Un concept qui se passe de tous commentaires. Saladin aurait pu les éviter. Mais son instinct l’a guidé et ils lui sont tombés dessus, la faute à sa bouche immobile. Sans émotion. Et Saladin ne fuit pas, il va vers sa destination. Laquelle ? C’est que depuis le Royaume de Drum et le sauvetage d’un pirate de sa damnation fruité, il n’a pas sauvé grand monde. Le souci, c’est que son nouveau (et seul) ami a longuement refusé de le laisser partir. Les séparations furent déchirantes et plutôt touchantes. Ce jour-là, Saladin a versé une larme.

        Mais sourire, non, faut pas déconner, hein.

        Son instinct, donc, l’a amené au Royaume de l’Absurde. Là, il a senti que son chemin croiserait la route d’un gros tas de fruits. Et le gros tas de fruits finit par croiser sa route. Ils se bâtent, eux. C’est là qu’on voit la différence entre les hommes d’exceptions et les gens un peu moins cotés. Il arrive au milieu de la masse, tel un cheveu sur la soupe, tournant sur lui-même pour observer ses cibles. Il y a le blond avec les battes. Il y a le petit vieux. Et il y a aussi l’espèce de gosse qui arrive. Comme mue par une formidable détermination, Saladin se déplace en quelques pas vers Uriko. Sa main s’approche de sa tête, ne cachant aucune de ses intentions. On crie au psychopathe, ou pire encore. Mais il n’entend rien. Il ne dit rien. Il voit. Il voit Uriko. Dans les yeux. Ce regard…

        Il est vraiment trop Kawai ce gosse …

        Il ne peut pas. Il ne sait pas pourquoi. Il ne peut pas. Ça ne marche plus ? si, ça doit marcher. C’est juste lui qui ressent un blocage psychologique. Peut-être que ça pourrait marcher avec un autre. Il tourne la tête et aperçoit le vieillard. Oui. D’un bond, il arrive à proximité de sa cible et le regarde dans les yeux. Il voit Iwan.  Dans les yeux. Ce regard …

        Il est vraiment trop con ce vieux …

        Il a l’impression qu’il va faire un truc horrible. Comme frapper un chiot agonisant au sol. Ce n’est pas bien. Ça va probablement lui griller encore plus le cerveau. Alors, Saladin tourne la tête et aperçoit le troisième luron. Déterminé à supprimer un fruit du démon une fois pour toutes, il accourt vers l’ange et le regarde dans les yeux. Il voit James. Dans les yeux. Ce regard…

        Il est vraiment trop classe ce mec …

        God Bless You !

        Parce que même s’il ne sait pas sourire, s’il ne sait pas rire et qu’il ne sait pas pleurer souvent. La classe, c’est quand même son domaine.

        Et puis il disparait après avoir constaté que le bataillon de miliciens le suivait de près. Il ne voulait pas rire. Il ne voulait pas sourire. Alors, il a couru plus loin. Peut-être qu’il trouvera le temps de passer sur le vieux et le gosse plus tard.

        Sans allusion, hein.
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        Ok j’ai jamais compris les gens qui essayent de se donner un style en fumant. Surtout quand y’a du danger comme ça. Quoi ? On se fait pourchasser par un Amiral ? On s’infiltre dans un palais ? Ohlala, laisse moi fumer une clope !

        J’me reçois la cendre en pleine fig’, mais j’dis rien. Faut pas trop faire la fine bouche quand on connait pas encore bien les gens. Passe encore aussi, le passage un peu trop beaucoup étroit, l’eau de la fontaine qui nous asperge à la fin, et le vieux qui râle. Passe encore le chat qui fait du bruit, les gardes qui lui courent après, et moi qui doit courir aussi. Mais là en gros, il veut qu’on se batte.

        Genre, qu’on tape sur les gardes. Avec le vieux. Et le chat avec nous. Ok mais je suis chasseur de primes moi mon gros, pas un rebelle. ‘fin dans le temps si mais plus maintenant tu vois. Et en plus il a le culot de préciser qu’il veut pas de morts. Nan mais ok. TU VEUX TON GOUTER APRES CA AUSSI HEIN ? J’AI DU THON EN BOITE POUR TON CHAT AUSSI.

        Koi koi j’suis vénère mais non. Roh. Juste que j’aime pas qu’on m’donne des ordres de ce genre. C’est frustrant. Mais j’veux dire là, c’est con un peu en plus.

        Parce que là, ça s’est vu qu’on s’est infiltré. Va y avoir du grabuge, et tout. On va savoir qu’on était là. Si les règles changent, ils seront pas cons, ils sauront que c’est nous. Peut être même que leur chef annulera les règles, qu’on s’fera jeter en taule. Du coup c’est un peu con de continuer, non ? Ou alors y’a un truc que j’ai pas pigé. T’façon je comprends rien à cette île de merde. Gnnn, j’aurais du trouver un travail au grec de Salah à Las Camp, au lieu de vouloir faire mon fifou à chercher la « grande aventure ». Walah parfois j’suis con un peu.

        - T’inquèt’ j’fais pas dans le gôre.


        Bon du coup, va falloir bastonner. J’sors mes sabres et je me rue sur la foule de spadassins en criant

        - WALAH C’EST QUAND Y’A UNE PROMO SUR LE GREC ICI ?


        Cri de guerre digne des plus grands sisi. TU VOIS ILS ONT PEUR EN FACE ILS ONT PEUR !

        Ah non ils sont déjà devant moi. J’me reçois même un coup d’épee en pleine figure, walah ça rigole pas. M’enfin, moi j’suis tru3 moi, du coup j’esquive avec facilité sisi. Ouais bon en fait j’ai failli me faire trancher la tête mais faut pas l’dire hein. C MOVE PR LIMAJ ! Du coup derrière j’fous pied derrière l’dit soldat et j’le pousse, un peu fort certes, mais walah ça tombe comme des dominos. Je bloque le prochain coup avec mes deux sabres, et je sors mon troisième d’une impulsion de l’avant bras, assez pour « égratigner » le second gars venu me chercher des noises, qui tombe en gémissant. Roh mais c’est quoi ces tapettes là, j’vais avoir l’air de quoi moi là ? D’une grosse brute ? C’est pas comme si j’lui avais fait saigner la moitié du torse en un petit coup de sabre. Si ? Roh rabat-joie…

        - Vous avez vu ? Tout en finesse. Hihi.


        Ma marque de fabrique walah.
          Je m’étais encore jamais autant amusé ! Avec mes trois battes, je faisais une véritable symphonie de bing bang et bong en tapant sur la tête d’Alphonse qui ne sentait rien, bien évidemment. Pas contre Zegai, lui, il était bien plus sensible visiblement puisque ça faisait plutôt « Aïe », « ouille » et « connard ! ». Il m’en a mis des sacrées aussi, faut bien l’admettre tandis que notre charpentier se contentait d’utiliser la seule attaque qu’il connaissait, la charge tête la première. Un petit attroupement s’était établi autour de nous et les gens nous regardaient sans broncher. Etonnement, vu qu’on était jeudi soir et que la pêche avait été bonne le mois dernier, on avait parfaitement le droit de se battre sur la place. Merde ! Notre diversion allait foirer ! Si ce qu’on faisait n’était pas un trouble à l’ordre publique, les gardes ne viendraient jamais vers nous.

          Je m’suis arrêté, je m’suis baissé pour éviter un coup de sabre et j’ai regardé autour de moi. Personne ne semblait intéressé par nous. En fait, les seuls qui s’étaient arrêtés pour nous regarder ne s’intéressaient qu’au fait que j’avais des ailes et que c’était rare et blablabla… A chaque île c’était la même chose. Soudain, un type s’est approché. Grand balèze, plutôt le genre mystérieux… La classe quoi. Un type comme moi en quelques sortes. Il m’a dit un truc en english et il m’a touché l’bras avant de s’en aller. Pas trop compris ce qu’il voulait mais bon. Ca m’aidait pas. Il fallait absolument que je trouve un moyen de faire sortir le plus de gardes possible du palais pour aider les autres à l’intérieur. J’ai sauté pour éviter un autre coup de sabre puis j’ai mis un bon coup sur le crâne de Zegai qui s’est effondré.

          -Tu vois pas que je me bats plus depuis dix minutes ? Débile !

          J’avais un plan. Un plan terriblement machiavélique ! Un plan génial et démoniaque qui ne pouvait pas foirer !

          -AAARGH !!!

          Alphonse venait de me foncer dessus. Putain, j’étais le seul à être intelligent ici ou quoi ?! J’ai regardé Alphonse qui s’était coincé le front dans un mur de brique et l’autre tafiole, allongée par terre avec une bouteille de rhum à la main et une grosse bosse sur le crâne. Pourquoi je posais la question… J’ai avancé dans la rue et je me suis mis à tourner autour du premier lampadaire, comme le voulait la loi. Mais là, j’ai fait un deuxième tour. Les passants se sont tous immobilisés et un silence pesant est tombé. Tous les yeux me fixaient avec haine, surprise, incompréhension et parfois de la peur.

          Là, j’ai fait un troisième tour.

          -Ho mon dieu, mais que fait cet homme ?
          -Que quelqu’un l’arrête, enfin !
          -Il est fou !
          -Que font les gardes, bon sang ?
          -Ne regardez pas, les enfants !

          En rigolant, j’ai fait un quatrième tour. Des cris en commencé à s’élever un peu partout autour de moi ? Une petite vieille s’est évanouie et les plus peureux se sont enfuis à toute jambe. C’est là qu’une véritable horde de gardes ont surgis de la porte d’entrée du palais. Ils avaient des sortes de longs fusils avec une petite lame au bout. Ca va, je sais que c’est une baïonnette, mais petite lame, c’est mieux. Très vite, je me suis retrouvé encerclé et braqué comme un vulgaire pirate. Un homme, plus grand que les autres s’est avancé en fumant un cigare. Il m’a souri avant de me souffler la fumée dans la tronche.

          -C’est ton dernier tour de lampadaire mon gaillard ! Messieurs, en joue !
          -ALPHOOOONSE !!!!
          -Alphonse FONCCEEEEE !!!!!

          Notre chargeur adoré les a tous renversés comme des quilles. Et on s’est mis à courir comme des dératés, les gardes à nos trousses.
            Ouf… Ca faisait beaucoup trop de marche et de course en une journée… Ouaip… Ptet qu’ils auraient pas du courir pour faire le trajet…

            « Aaah… N’en peux plus Tatal… Suis fatiguééé…. »
            « Moi… Moi aussi… Le chemin du retour il était aussi… long ? »

            Quand on est fatigué, tout paraît plus long. Bref, c’est le dos courbé et le visage moins énergique que les deux enfants marchaient d’un pas lent vers la place principale, là où ils pourraient sans doute voir Jajam, Zegou et Sammy continuer de se battre. Du moins s’ils se battaient encore, car, en chemin, le duo d’adolescent voyait une petite troupe se diriger vers eux à toute allure. Ah, pas de doute, cette boîte cranienne imposante, cette chevelure dorée virevoltant sous le vent. C’était eux ! Ils venaient se précipiter faire un gros câlin à Uriko hein ? Nan ? Bah, tant pis.

            « Halut Jajam ! Halut Fonfonse ! »

            FIOUU !

            « ATTRAPPEZ LEEEES ! »
            « Au revoir Jajam ! Au revoir Fonfonse ! »

            Ah, ils jouaient a trappe-trappe avec des gens déjà, mieux vallait pas les déranger en pleine partie. Même si habituellement, il se serait mêlé au jeu avec joie, mais là, son corps était au repos, si on force trop, on peut avoir des crampes ou se froisser un muscle, et pis ça fait bobo, ça interromps le jeu et pis tout le monde il est triste, donc faut pas trop en faire nan plus. C’important de rester en bonne forme, plus que de jouer même ! Uriko, il sait être raisonnable aussi, quand même ! Brefouille, où qu’ils sont Sosow, Gniaki et Papiwan déjà ? Ils jouaient encore au Ninja ? Bon, faut que le Papiwan, il voit le sablier magique. Il aurait pu le montrer à Zegou aussi mais il fait dodo, faut pas le déranger. Alors, de la manière la plus naturelle possible, les deux garçons étaient entrés par l’entrée principale. Bah vi, y a plus de garde, la moitié étant avec Jajam et l’autre avec Sosow.

            « Papiwaaaan où es-tuuuu ? »
            « On aurait dû les attendre dehors. »
            « Mais c’plus rapide si on les cherche nous-mêmeuuh ! Allez on va fouiller toutes les pièèèces ! Tiens y a quoi là ? »
            « KYAAAAAAAAAAAAAAH ! »
            « Halut madaaame ! »
            « KYAAAAAAAAAAAH ! »
            « Au revoir Madaaaame ! »
            « Il… Il y avait quoi ? »
            « Ne sait pas, elle était bizarre. »

            Ouvrir des portes n’avait jamais été aussi intéréssant qu’aujourd’hui, à chaque salle, il y avait quelque chose d’inhabituel, des choses qu’il ne pourrait voir que sur cette île. Après tout, trouver une salle où sont exposé et mis sur piédestal des pelotes de laines, y avait qu’ici qu’ils pourraient faire ce genre de découverte.

            « Et là derrière cette porte y a quoi ? »
            « Hm ? Ouaaah, il est groooos ce liiivre ! Ah lui aussi il est sur un piédestal, y a même un faisceau de lumière comme si c’était un objet suuuuper important ! »
            « Uriko… Ce serait pas le… »
            « Allez viens Tatal, prochaine saaaalle ! »
            « Ah.. Attend Uriko, c’est… »

            Pas le temps pour lui d’exprimer quoi que ce soit, il s’était déjà fait entrainé par son collègue. C’était trop tard, l’excitation d’Uriko avait pris le dessus, il ne se souciait plus de la raison initiale de sa venue et de la mission leur ayant été confié. Il voulait ouvrir des portes, plein de portes ! Dans son chemin de l’insouciance, le duo finit par croiser le chemin d’un petit groupe de gardes armés.

            « Haluuut ! Ha vaaa ? »
            « Ah ! Oh, bonjour, très bien merci ! Et vous ? »
            « Ouiiii ! Merciii ! Au revoiiir ! »

            Hop, ni vu ni connu, de manière la plus naturelle possible, les gardes, ils sont gentils, c’la marine. Sans arrière penser, se croyant en ville, l’enfant les avaient tout simplement salués. Pris sous le jeu, les gardes en avaient fait de même et ceux-ci continuèrent leurs routes.

            « Ha ha, ce qu’ils sont poli et mignon les enfants de nos jours. »
            « Ha ha oui ! Ah… Mais, qu’est-ce que des enfants font ici ? »
            « …… »
            « … Ce serait pas une nouvelle loi peut-être ? »
            « …. »
            « Oui sans doute en faites ! Ha ha ! »[/color]


            ~~~~~~~~~~~~~~~~~~


            « Hmm, n’adore le jus de cocooo ! Quelle chance d’être tombé sur cette salle réfrégirée remplie de noix de coco ! On y retournera après Tat… ah ? Aaaaah ! Sosooooow ! Gniakiiiiiiii ! Papiwaaaaan ! »

            Hop, grand saut câlin sur Sosow, en faisant attention à ne pas prendre de poids au passage. Au final, ils avaient réussis à les retrouver. L’enfant s’agitait dans tout les sens courant en cercle autour de ses trois coupaing. Le petiot avait retrouvé sa force et son énergie, c’est ptet la noix de coco… Qui sait ? Bref, si Uriko était joyeux, Tatal lui, souhaitait vraiment dire aux trois autres avoir trouvé le fameux livre. Du moins… Si Uriko voulait bien arrêter de monopoliser la parole et à raconter chaque détails de leur passage ici…


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            • https://www.onepiece-requiem.net/t3394-uriko-lhant-encore-un-boulet-en-plus
            -Oui, non, mais... c'est bien, eh... bon sang !

            Débordé par le p'tiot qu'arrête pas de brailler ses découvertes miraculeuses à tort et à-travers, j'me trouve con, une fois d'plus. Pas que j'm'habitue pas, j'suis le genre adaptable, mais quand même. J'essaye d'le calmer en douceur, ça marche pas. J'commence à préparer la gueulante, tant pis pour la discrétion. Y'a du relâchement dans l'équipage, ça devient franchement le bordel, l'est temps qu'un alpha mène un peu la danse... pas vrai, Morgan ? Tu ronronnes, hein que t'es d'accord ? Aller. Coup d'air dans les poumons, et...

            -Bordel de nom de Dieu on est en mission ! Un peu d'discipline dans les rangs, merde !

            Y m'regarde, l'air franchement interdit. Un moment, j'crois qu'il va pleurer, et heureusement que j'garde pas le regard dur. Ma voix est lourde, grave, autoritaire ; j'ai mené des hommes quand j'avais pas dix-sept printemps, moi, monsieur. Ça va bien d'jouer les bonnes poires. Faut qu'on s'arrache d'ici, sinon, on va tous dev'nir fous, et à en juger d'certains cas que j'citerai pas, j'serais pas loin d'penser que l'mal est déjà fait.

            -Vous avez trouvé quelque chose ?
            -Euuuuh... bah oui, maaaaais tu m'as criéééé dessuuuuus... Bouuh...
            -T'es un grand garçon, non ?
            -Boui...
            -Bon, alors ?
            -Beuh... on... on a trouvé du jus de cocooooo, c'était biaaaan !
            -Mais ! Mais !

            J'suis pas loin de l'étrangler, j'dois dire. J'manque de sommeil, ces jours, et les espaces clos m'réussissent pas. Toute c't'île a un effet funeste sur l'équilibre que j'tente de garder, ne serait-ce que pour protéger un peu c'foutu bande d'abrutis qui s'jetteraient dans les flammes si on leur disait que l'feu de l'enfer fait des chatouilles marrantes. Mais y'a le p'tit Jean – un vrai p'tit frère de raison, Jean – qui dit rien, qui m'met juste un gros bouquin dans les mains, en souriant d'toutes ses dents. J'en suis tout attendri, et j'triomphe en levant le poing droit du môme quand j'passe le trophée d'mains en mains.

            -Personne dans la zone, les gars. Bon, faut dire qu'not' boucher national en a saigné un p'tit paquet tantôt. James et les aut' font du bon boulot. A vous d'jouer, lettreux qu'vous êtes. J'fais le guet avec lui, là, qui m'prête des fumées imaginaires quand j'fais qu'éclairer d'vant. Lui apprendra à ouvrir les yeux, con. Faites ça bien, d'accord ?

            Nerveux comme un cep de vigne, j'me cale en poste, poings dehors. Jour après jour, j'méprise un peu plus mes armes depuis qu'elles ont tué. Et puis, y'a comme une voix qu'a l'air de m'inciter à les lâcher pour de bon, une voix qui m'dit quoi faire en pleine bataille, où le coup va porter et comment j'peux faire pour l'esquiver sans violence. C'est p'têtre un signe. Et p'têtre aussi qu'les pas précipités qu'j'entends vont m'faire vérifier sous peu ma théorie.
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            Nan mais me saoule pas c’est bon, chez moi les enfants on les lâche dans la nature, c’est des vrais, des tru3, des hommes à 8 ans à peine. Y z’ont pas peur de l’inconnu, ils connaissent pas la fragilité. Au lieu d’assister vos gosses laissez vivre nom de dieu, ce monde a besoin d’une reforme lascampienne starfoulah.

            Tiens  lui par exemple le p’tit Jean là, ça s’voit dans son regard, dans ses gestes, dans ses actions, dans sa façon d’être. Putain le mec, c’est un futur mâle alpha avec sa canne à pêche, j’vous l’dit moi. En plus grand gaillard qu’il est m’a mâché le boulot pas besoin d’aller le chercher le livre hihihi, et genre là on doit réécrire des règles. Je prends la plume qu’on me tends et commence à écrire :

            - Alors, loi 675… Chaque Lundi c’est Tajine gratuit, ça tombe bien demain c’est Lundi hihihi. Loi 676… Les lamasticots sont considérés comme des créatures bénies, hihi, j’lui dois bien ça… 677.. Ah ? Quoi ?

            Ptin pourquoi ils me regardent comme ça me mangez pas svp

            - Ah oui la mission… Mais genre on peut pas s’amuser un p… OK la mission.
            Donc euh ouais, faut faire un truc qui attire pas trop l’attention… Je sais. 677, ne pas respecter l’une des lois en vigeur pendant 3 jours vous dessert de toute responsabilité.
            678, toute personne terminant son séjour en prison gagne un coupon de resto kebab. Eh, là on leur fait la totale un peu, ptit kebab à la sortie du hebs, les gars sont reuzeufézé jusqu’à la fin du siècle.

            On peut s’amuser un peu avec le livre maintenant ?

            Nan mais parce que genre je venais pour ça un peu moi aussi. Mais apparemment faut je passe le livre au papy. ‘tin bande de rabat-joie.


            ***

            Une chambre assez étroite, avec le minimum syndical. Mais moi ça m’dérange pas plus que ça, j’suis habitué. Et au moins j’suis seul, parfois c’est sympa pour se remettre les idées en place. Là pour le coup il est définitivement l’heure pour moi de mettre la passé de côté. J’vais laisser mon masque ici. C’est peut être lui qui me porte malchance, au final. Puis j’suis assez bg donc c’est du gachis de ressembler à un emo refoulé avec. J’prends l’temps de bien me rafraichir dans la salle de bain, j’ai pas chômé dans la soirée, mais mes copains non plus. Apparemment le jeu en valait la chandelle, donc j’vais pas me plaindre.

            Grumpy passe devant moi, déposant presque consciemment quelques poils dans mon bol de céréales. Que j’avais d’toutes les façons pas envie de manger. Tiens d’ailleurs il a su retrouver son chemin tout seul lui. J’pensais pouvoir glander toute la journée, mais j’avais oublié l’espace d’un instant que notre travail n’était pas encore totalement terminé, fallait encore passer chez les révos prendre notre dû.

            Un « GNIAKIII REVEILLE TOI » me le fit rappeler. Vivement que j’reprenne la mer, un élan de mélancolie commence à me peser et ça j’aime pas trop.

              -Ah, il est là. On est au complet.
              -Je peux les éclater alors ?
              -Tu la fermes, Jajam.
              -On parle pas à son capitaine préféré comme ça !
              -Maieuuuuuh Jajaaaaaaam, y veut nous dire un truc important... gnion.
              -Bah pourquoi il cause pas ?
              -Parce que tu lui laisses pas en placer une.
              -C'est vrai.
              -Il en a placé une, là.
              -Je peux en placer deux ?
              -Même trois, tant qu'on dégage de chez les fous avant la nuit, sangdieu !
              -Bon, vous avez rempli votre part du contrat, nous avons rempli la notre.
              -Mais... c'est pas un bateau, ça.
              -Selon les lois de construction navale encore en vigueur jusqu'à hier au royaume de l'absurde, si.
              -Mais... ça flotte ?
              -Il semblerait. Sinon, on peut attendre le temps qu'on en refasse un selon les nouvelles lois, mais il y a toutes les chances pour que le roi reprenne le contrôle entre temps et condamne la navigation en priorité pour coincer les coupables. On espère que la transcription lui prendra suffisamment de temps pour nous laisser réagir, gagner des adeptes.
              -C'était con du départ, comme plan.
              -C'est toi qui a voulu qu'on fasse comme ça. On aurait suivi mon idée...
              -Ton idée ?
              -Cogner tout le monde !
              -Ah, oui. Bon. On embarque ? Tu nous montres comment ça... marche ?
              -Oui.

              Le caporal E. Khu s'retourne, alors on l'suit. Devant lui, y'a ce qui ressemble à un... une... quelque chose d'hybride entre la tortue de mer, le ragoût de veau et – en proportions plus humbles – le bateau. La coque est à l'envers sur l'eau, y'a des rames qui sortent d'un peu partout. Ça a l'air d'être creusé au sommet, avec une bâche à tirer par-dessus. J'crains que ce soit la pièce commune, la seule à bord. On va d'voir cohabiter avec les jambons, les rats et Uriko qui va pas aimer pas avoir sa chambre. Mais bon. James a la bourse pleine aussi, maintenant, ça fait contre-pouvoir.
              Mais c'qui nous angoisse le plus, Morgan et moi, c'est les voiles. Elles sont... un peu partout, un peu nulle part. Toutes petites. Une chiée de câbles, de cordes, de poulies qui passent d'un bout à l'autre selon des trajectoires mystérieuses. On est nombreux, on a un vieux et un navigos pété toute la journée, mais on va devoir passer not' vie à gérer tout ça si on veut réussi à suivre not' nouvelle boussole... la merde.

              -Et le gouvernail, gamin ?
              -Ouais. L'est où ?
              -Fais pas cette blague, gars.
              -Okay. Y'a pas de gouvernail. C'est pour ça qu'il y a des rames.
              -...
              -Tu veux dire qu'il faut qu'on utilise la force de propulsion combinée à une force centrifuge que l'on rendrait effective en plantant plusieurs rames dans la mer pendant un temps savamment mesuré d'un côté ou de l'autre de l'embarcation selon le côté où l'on veut tourner ?
              -C'est ça. Il y a même des sabliers pour mesurer ce temps, avec un récapitulatif collé dessus. Dix secondes pour un angle de dix degrés, vingt pour vingt cinq...
              -C'est exponentiel.
              -Tout juste. Dans le creux du pont-coque... soupirez pas comme ça, on y est mieux qu'il n'y paraît quand on a pris le coup de main ! Dans le pont-coque, on vous a mis des hamacs, quelques tonneaux de nourriture sèche, du rhum, une réserve d'eau suffisante. On a aussi rajouté un poste de vigie...
              -Ce gros poteau moche au milieu ?
              -Oui. C'est le problème de ce type de bateau, on voit rien de ce qui se passe autour. Il paraît qu'à cause de ça, un sacré paquet de gens ont développé l'empathie au royaume de l'absurde.
              -La quoi ?
              -Vous savez, un pouvoir qui vous permet de sentir ce qui va arriver quelques secondes avant que ça n'arrive... sur ce, bonne route ! Et merci !
              -Eh !

              J'le suis. Il s'est engouffré direct dans une foule qui l'a comme avalé. C'est jour de marché et de bordel, la faute à la loi qu'a changé tous ses articles. J'sens Uriko sur mes talons. J'le vois plus, mais j'tente quand même le coup. Il a parlé d'un truc que j'm'expliquais pas jusque là, même que j'pensais avoir rêvé. J'veux une explication. C'est p'têtre ma seule chance.

              -Mes fraises de South Blue ! Cent berrys la barquette de fraises !
              -Vente au poids ! Au poids, messieurs !
              -Sosoooooooow ! Au secooooours !

              Arrêt net, au milieu de passants chargés de poireaux et de laurier que j'bouscule allègrement. Morgan râle. J'fais demi-tour.
              Et là, j'vois le truc qui m'achève.

              Y'a un maraîcher, l'étal plein de patates, qu'a pris Uriko pour le foutre sur un plateau de balance. Y'a des patates de l'autre côté qu'il ajoute en fonction. Sauf que, tout flippé qu'il est, il arrête pas de changer son poids. On voit ça à l'aiguille qui s'affole.

              -Maaaais, lâchez-moi !
              -Ouais, lâche-le bon sang !
              -Mais... c'est la vente au poids ! C'est la loi ! Vous n'êtes pas d'ici... Bon. Pour faire les lots, on prend le premier enfant qui passe et on pèse selon son po...aaaaaaaah ! [/color]

              Braaaaak !, c'était l'étal. Aller, ramène toi bonhomme, on met les voiles et on s'arrache.

              -Vous me le payerez ! La guilde des revendeurs de patates en gros saura tout !

              Et sous cette mystérieuse menace, résigné à l'idée d'avoir perdu les réponses à mes questions, on met Uriko à la vigie, Iwan aux ordres, James et Alfonse au truc le moins dangereux possible (c'est à dire, la garde des tonneaux), Jean, Sam, Gniaki et moi aux voiles. Zegaï jure sur sa sobriété la main sur le cœur et gère les rames de direction.

              Adieu, foutue deuxième voie. Tu nous manqueras pas.
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