Mon panard effleure le bois mouillé que le sel marin commence à ronger. Ile Maléfique. Le port.
J'en ai connu des ports. Beaucoup. Mais jamais des comme celui-là. D'habitude, un port, ça pue. La faute aux pêcheurs. Puis aux crados. Ca pue et c'est dangereux. Les bateaux créent des ombres, et les surineurs aiment les ombres, pour se cacher. Et suriner. D'ordinaire, des troquets d'toutes sortes trônent pas loin, prêt à rafraîchir le marin. Prêt à le divertir... Et ça crie et ça chante. Et ça suinte et ça saigne. Et c'est un bel endroit. Ce port n'a rien avoir. Ce port-ci, il est vraiment dégueulasse.
Les bateaux sont comme à la file, dans une administration d'la marine (j'en ai jamais vue mais j'imagine parfait). Tous bien rangés. Aucun qui moufte. Classé par taille, et par prix d'l'emplacement. Puis d'vant chacun, un gus, uniforme bien r'passé. Au garde à vous, droit comme une bite. Matinal. Qui surveille.
Sur les quais, pas un chiard, pas un rupin. Ni vendeur à la criée ou à la manque. Rien. Même ce bois, pourtant humide, des pontons, glisse pas. Putain, même le bois glisse pas. Guy, pardonne les, ils ne savent pas ce qu'ils font.
Je repère mes bateaux. Ils mouillent tranquille. Ils s'essoufflent. Dérivent d'leurs fonctions premières: flotter, naviguer, détruire. Hmm. A mon approche, le gus de garde de la compagnie salue mécaniquement. Mais son regard est fuyant.
Je ne le regarde même pas. Insecte. Et m'engage sur l'embarcadère du Kultuur. ... Une hésitation, comme un souffle, silencieux mais rafraîchissant. Il parle. Il a peur.
Je ne mens pas. Quand il s'agit des vagues, je ne mens jamais. Par contre, je n'ai jamais dis que je partais. Le pont, enfin. On s'y sent chez soi. Les gus me mirent, les mousses, artilleurs, bosco, le petit personnel en somme.
Ca s'active, d'un coup. Ils en savent assez sur moi pour savoir que j'aime l'efficacité.
J'en ai connu des ports. Beaucoup. Mais jamais des comme celui-là. D'habitude, un port, ça pue. La faute aux pêcheurs. Puis aux crados. Ca pue et c'est dangereux. Les bateaux créent des ombres, et les surineurs aiment les ombres, pour se cacher. Et suriner. D'ordinaire, des troquets d'toutes sortes trônent pas loin, prêt à rafraîchir le marin. Prêt à le divertir... Et ça crie et ça chante. Et ça suinte et ça saigne. Et c'est un bel endroit. Ce port n'a rien avoir. Ce port-ci, il est vraiment dégueulasse.
Les bateaux sont comme à la file, dans une administration d'la marine (j'en ai jamais vue mais j'imagine parfait). Tous bien rangés. Aucun qui moufte. Classé par taille, et par prix d'l'emplacement. Puis d'vant chacun, un gus, uniforme bien r'passé. Au garde à vous, droit comme une bite. Matinal. Qui surveille.
Sur les quais, pas un chiard, pas un rupin. Ni vendeur à la criée ou à la manque. Rien. Même ce bois, pourtant humide, des pontons, glisse pas. Putain, même le bois glisse pas. Guy, pardonne les, ils ne savent pas ce qu'ils font.
Je repère mes bateaux. Ils mouillent tranquille. Ils s'essoufflent. Dérivent d'leurs fonctions premières: flotter, naviguer, détruire. Hmm. A mon approche, le gus de garde de la compagnie salue mécaniquement. Mais son regard est fuyant.
Mr. Calhugan.
Je ne le regarde même pas. Insecte. Et m'engage sur l'embarcadère du Kultuur. ... Une hésitation, comme un souffle, silencieux mais rafraîchissant. Il parle. Il a peur.
Vous... vous partez?
Une tempête approche. Ca se voit dans les vagues.
Je ne mens pas. Quand il s'agit des vagues, je ne mens jamais. Par contre, je n'ai jamais dis que je partais. Le pont, enfin. On s'y sent chez soi. Les gus me mirent, les mousses, artilleurs, bosco, le petit personnel en somme.
Souquez les artémuses, on va pas tarder. Et ramenez moi mes putains d'lieutenants.
Ca s'active, d'un coup. Ils en savent assez sur moi pour savoir que j'aime l'efficacité.