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Ca se voit dans les vagues

Mon panard effleure le bois mouillé que le sel marin commence à ronger. Ile Maléfique. Le port.

J'en ai connu des ports. Beaucoup. Mais jamais des comme celui-là. D'habitude, un port, ça pue. La faute aux pêcheurs. Puis aux crados. Ca pue et c'est dangereux. Les bateaux créent des ombres, et les surineurs aiment les ombres, pour se cacher. Et suriner. D'ordinaire, des troquets d'toutes sortes trônent pas loin, prêt à rafraîchir le marin. Prêt à le divertir... Et ça crie et ça chante. Et ça suinte et ça saigne. Et c'est un bel endroit. Ce port n'a rien avoir. Ce port-ci, il est vraiment dégueulasse.

Les bateaux sont comme à la file, dans une administration d'la marine (j'en ai jamais vue mais j'imagine parfait). Tous bien rangés. Aucun qui moufte. Classé par taille, et par prix d'l'emplacement. Puis d'vant chacun, un gus, uniforme bien r'passé. Au garde à vous, droit comme une bite. Matinal. Qui surveille.
Sur les quais, pas un chiard, pas un rupin. Ni vendeur à la criée ou à la manque. Rien. Même ce bois, pourtant humide, des pontons, glisse pas. Putain, même le bois glisse pas. Guy, pardonne les, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Je repère mes bateaux. Ils mouillent tranquille. Ils s'essoufflent. Dérivent d'leurs fonctions premières: flotter, naviguer, détruire. Hmm. A mon approche, le gus de garde de la compagnie salue mécaniquement. Mais son regard est fuyant.

Mr. Calhugan.

Je ne le regarde même pas. Insecte. Et m'engage sur l'embarcadère du Kultuur. ... Une hésitation, comme un souffle, silencieux mais rafraîchissant. Il parle. Il a peur.

Vous... vous partez?

Une tempête approche. Ca se voit dans les vagues.

Je ne mens pas. Quand il s'agit des vagues, je ne mens jamais. Par contre, je n'ai jamais dis que je partais. Le pont, enfin. On s'y sent chez soi. Les gus me mirent, les mousses, artilleurs, bosco, le petit personnel en somme.

Souquez les artémuses, on va pas tarder. Et ramenez moi mes putains d'lieutenants.

Ca s'active, d'un coup. Ils en savent assez sur moi pour savoir que j'aime l'efficacité.
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En me regardant distraitement dans le reflet d’une fontaine, je pense soudain à ma transformation physique depuis l’incident de la grande prison. Pas à cause de ma nouvelle balafre béante sur mon torse, mais plutôt pour mon allure générale. Étrangement, depuis ma perte de pilosité, j’ai comme qui dirait gagné un capital sympathie auprès des petites gens. Et je suis tiraillé, parce que je me sens plus léger avec ces cheveux et cette opulente barbe en moins, mais que bordel j’ai du mal avec le sourire de certains connards que je peux croiser.

Buk, lui, il s’en est pas mal foutu de ma gueule. Je crois de toute façon qu’au vu de la graisse de front suintant de tous ses pores, il n’a pas dû passer chez le barbier de Fleet Street depuis un petit moment.

Je suis à nouveau seul, et je commence à être impatient. J’ai récupéré, je suis prêt à en finir avec toi Harvey. À en finir avec cette sale histoire qui nous lie depuis trop longtemps. Il ne me reste plus qu’à me retrouver seul en face de toi, sans tous ces pucerons accrochés à tes basques, sans tous ces jouets dont tu peux te servir pour tromper ta vieillesse.

Plus facile à dire qu’à faire, cette île possède plusieurs ports, les plus officiels comme les plus pernicieux. Et je ne sais même pas si tu est resté sur ton navire ou si tu ratisses également ces terres comme tu as ratissé les miennes.

« Monsieur désire acheter un navire ? »


Le ton dégoulinant d’un homme huileux me sort de mes pensées. Depuis quand j’ai une gueule de millionnaire ? Les seuls berrys que je peux posséder ce sont ceux sur mon avis de recherche.

« Casse toi. »

Il se casse. Je veux dire pas en deux, pas comme une statue, pas comme un colosse. Il se taille quoi. Mais pas comme un crayon ou un joyau hein, il disparaît. Mais oui je sais que le fruit de l’invisi...oh vous m’emmerdez.
Je m’écarte, un peu comme les cuisses de la gonzesse qui m’a parlé hier au bar. Où es-tu Harvey ? Ça commence à faire longtemps que j’ai pas pu admirer un visage connu.

Ding fait mon cerveau quand mes yeux font mentir mes phrases. Je vois un type, sur un immense bateau. Un type qui m’est familier. Un type qui est un compagnon. Un compagnon qui m’a laissé tomber. Que je n’ai pas revu depuis que j’ai été brisé et ressuscité.

Je me dirige vers l’embarcadère. Un mec me bloque le passage.

« On ne monte pas sans l’accord de Mr. Calhugan. »


Il se fait appeler par son nom maintenant ? Le salopard devient corsaire et prend la grosse tête.

« Bouge mon con, je vais te faire mal sinon. »


Je sens une sorte de peur chez lui. Serait-ce les prémices de ce dont Buk m’a parlé ? L’art de ressentir les consciences ? Mais son job à lui est d’avoir l’aplomb nécessaire. Alors quand je continue d’avancer il arme son bras et frappe. Je ne cherche pas à esquiver et contemple son visage se liquéfier quand le mien se décompose en de multiples parchemins.

« Ne refais pas ça, d’accord ? »

Je me reforme, fais un petit écart et passe. Il doit sans doute espérer que je sois un ami. C’est le cas ?

J’arrive sur le pont. Jack est là, il regarde la mer. Son aura si particulière en a sans doute effrayé plus d’un. Moi en ce moment ce que je ressens c’est un vague sentiment d’indifférence mêlé à un relent de petite rancœur.

« Dis moi, je dois t’appeler capitaine maintenant ? »
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Capitaine... Capitaine...

Cette voix. Elle vient troubler une attente qui se fait longue. Elle me rappelle des souvenirs. Un temps pas si lointain que ça. Le bon vieux temps? Hmm. Layr. Vieille branche. Vieux souvenirs qui revient, en chair et en os. Ils font souvent ça les souvenirs. S'ramènent, quand tu t'y attends le moins. Pourtant, c'coup-ci, j'm'y attendais. L'expérience? Me r'tourne.

T'as perdu ta barbe.


Il a changé le Layr. Physiquement, puis autrement aussi. S'est endurci, ça s'voit, ça s'sent, puis ça s'devine. L'était à Impel Down, l'y est plus. Ce genre d'expérience se fait pas sans mal, pour sûr. J'mire mon gars sur le ponton, celui qu'est sensé contrôler les entrées. Lui me mire aussi. Paniqué. Son sort se joue maintenant. D'un move, j'le renvois à son poste. Face à Layr, c'est un insecte, alors j'vais pas l'juger comme s'il était un homme.

Ma main se tend vers mon camarade. Une bouteille de rhum s'offre à lui. Il va l'accepter. Y a des choses qu'on ne peut r'fuser, quelque soit la situation. Question de principe, d'honneur même. Et c'faisant, j'réponds à sa question.

Capitaine. Mes porte-sabres m'appellent comme ça. Mes lieut'nants m'appelle Jack. La marine m'appelle Corsaire en face, et assassin dans mon dos. Les foules m'appellent Calhugan. Et toi... toi tu m'appellera comme bon t'semble, parce que t'es comme ça. Pour cette raison, t'es l'bienv'nu, Layr.

Ses yeux sont durs, sa posture tendue. Peut-être qu'il m'en veut. Il aurait presque raison. Mais il sait aussi qui je suis, qui je respecte. Les gens qu'on aide n'en font pas partie. Et je ne l'ai pas aidé.
Alors, Impel Down? C'était comment?
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Sa dernière phrase fait résonner en moi des souvenirs douloureux. Des membres cassés, des veines sectionnées, des esprits brisés. Mais aussi des idées nouvelles et une volonté inédite. Tant de sentiments contradictoires dans un laps de temps si court, le moindre passage dans la prison est comme un concentré de jus de vie, une éducation pré-mortuaire.

« La bouffe était vraiment infecte. »


L’homme de main de tout à l’heure commence à comprendre qu’il a bien fait de ne pas s’interposer entre les deux types les plus dangereux du coin.

« Je crois bien que cet endroit m’a appris à vivre. »


Faut croire que le virus du voyage était trop fort pour me laisser moisir au milieu du club des damnés.

« Disons qu’aller chercher un ami m’a mis dans quelques situations...délicates. »

Une descente bouillante, des explosions en rafale, une libération. Tahar. Ramener Cerbère dans le monde des vivants a peut être pas été ma plus brillante idée, mais je crois que pour la première fois depuis longtemps je me sens serein. Lui n’est pas venu, et peut-être a-t-il raté quelque chose d’important dans cette histoire.

« J’ai une petite histoire personnelle avec un vieillard des fédéraux. De celles qui obligent à insérer un métal froid dans un corps tiède. »


Il sait que je n’aime pas tuer, encore moins de sang-froid. C’est sans doute ce qui nous sépare le plus d’ailleurs. Ce n’est pas tellement une histoire de conscience ou de compassion. Mais ôter une vie ne m’apporte rien de naturellement positif, pas même une satisfaction ou un soulagement. Me donner du mal n’est pas vraiment dans mes habitudes. Harvey souillera ma rédemption.

« Et toi que fais-tu ici ? La suite de ton chaos ? Je risque de déranger encore un peu. »


Tout le monde lui donne les noms les plus fantasques. Mais lui et moi on sait qu’il n’ont rien compris. Les vrais hommes c’est pas ceux qu’on appelle, c’est ceux qu’on a juste besoin de regarder un instant.
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Héhé!

qu'je réponds.

Quel chaos..? Tout est bien tranquille ici.


Si mon ton sonne nature comme un arbre, ma tronche annonce aut'chose. C'est l'sourire. L'est pas net. Du tout.

J'ai rencontré ton vieux fèd'. Voulais qu'lui ramène ta trogne. Mais je bosse pas pour le fèd', moi. Mes ordres viennent d'plus haut.


Ca sonne tout aussi faux. De son coté, Layr me r'passe la gnôle, et j'arme le pas. Pépère, on s'dirige vers l'pont haut, c'lui d'où part le masta canon, arme suprême d'mon récent rafiot, le Kultuur. Un mousse qu'j'ai jamais vu et qu'm'a l'air bien jeune s'écarte pour nous laisser passer l'escalier qu'il est en train de faire semblant d'nettoyer. J'savais pas qu'j'avais de gosses dans mon équipage.


Quand t'auras dézingué ton gus, et tu en auras bientôt l'occaz, craché, c'est quoi tes plans? J'ai d'la place en cabine comme dans les cales...

Qu'j'laisse choir au Layr. La proposition est clair, comme une main tendue. C'genre de mains qu'on m'verrait pas tendre, et pourtant. C'est qui a des règles dans ce monde. Quelques unes, rares. Comme par exemple respecter un type qu'a fuit l'plus grand mitard du monde. Enfin, seulement si c'est pas un con.
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Des plombes qu'on erre ici, je commence à croire qu'on fait même parti du paysage mais c'est sûrement pas sur cette débile d'île que je veux recevoir ma feuille de route pour l'autre monde... alors on a intérêt à foutre les trabines. Bizarre, fin non, y a pas une raille en vue, de l'herbe, des feuilles, du bleu au dessus de ma tête. C'est les mains dans les poches que j'avance fièrement sur le point de rendez-vous... et putain, j'ai retrouvé ma crête ! ça fait un bien fou.

Je suce le cruchon de ma topette, longtemps que j'ai pas écrit ça, tellement que le jus de myrtille a eu le temps de fermenter. J'suis content.

Hey Kiril

Un gars de la piétaille, pas important.

Celui-ci même. Hé ?

Le capitaine se trouve par là, qu'il dit. Alors évidemment toi, tu peux pas voir quand je dis là mais bon, c'est pas la manière qui intéresse comme disent les gens qui le disent, c'est le résultat. Puis lentement j'commence à les voir, l'écume, la santa puis le kultuur. Pas de doute, on crache toujours autant de style.

Ici y a du peuple, des mecs bien sapés et des saigneurs, y a une différence à faire péter les globes mais je trouve ça fendard. Encore un coup de myrtille, du coup. Sur le pont y a Jack et un mec, mais fondam... argh, bu trop de myrtille. Mais de toute façon, z'ont la même gueule.

Salut Jack.

J'renifle une odeur, puis je comprends en matant les vagues.

Hé, une tempête approche.

Je commence à croire que le Dieu qui s'occupe de gérer ces choses là doit vraiment bien nous aider, parce que pour sûr, celle-ci serait moins violente que celle qu'on prépare.
    La conversation se suspend. Normal, un lieutenant montre sa tronche. Ils ne s'connaissent pas, le Layr, le Kiril. Mais ils pourraient s'entendre... Qui sait? Pourtant, j'décide de laisser le social pour plus tard. C'est qu'on a du taf... Dès lors, j'bave au Layr:

    On finira cette conversation plus tard.  Au calme. Si tu veux rester sur l'rafiot, tu peux, on part de toute façon pas bien loin...


    M'tournant vers Kiril, j'm'enquiers:

    Des nouvelles des autres? J'dirais que l'ciel va craquer d'ici une heure. Maxi.


    Et quand il craquera, j'aimerais bien qu'on soit au large, enfin, qu'on fasse semblant. Quand la lumière se s'ra faite manger par les nuages couleur trou, quand des torrents s'abattront sur nous, p'tites chose, quand l'attention de la compagnie sera focalisée sur les attaques des sauvages, on pourra r'venir, en catimini, s'planquer dans un crique et débarquer pour le grand final, et tout ça, sans être vu. Oui, c'serait bien qu'il se magne.

    J'fais un rapide calcul dans ma tête: Kiril est là, Micha' devrait pas tarder, on peut lui faire confiance. Reste Jo, Ankou... et Walt'. Pour c'dernier, j'le compte pas. J'ai compris y a longtemps qu'intégrer Walter Scott dans un plan, c'est s'tirer une balle dans le pied. Walter est un variable insaisissable, une inconnue. C'est comme ça, on s'arrange avec, on la contrôle pas. Jo', c'est une autre affaire. Il ne pense jamais qu'a son derche, mais son derche trouve un intérêt certain dans l'fait d'me suivre. Il me fera pas faut bon... Quant à Ankou... J'ai aucune confiance en ce scribouilllard, j'ai non plus aucune nouvelle. On verra bien. J'le tiens de toute façon, depuis qu'il a logé, devant mes yeux (et à ma demande héhé) une balle dans un contremaître. Lui ferait mieux de se tenir çà carreau. Lui ferait mieux d'être mort, si jamais lui passait l'envie de me faire faux bond.
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    Île maléfique, quelque part sur un navire fédéral




    Spoiler:

    « Commandant, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’est qu’on a retrouvé Layr.
    - Joue pas au roi du suspens avec moi Stan, c’est pas le moment.
    - La mauvaise c’est qu’il a pris contact avec Jack Calhugan et qu’il se trouve avec lui maintenant. »


    Maudit chien, pense Harvey. Avec des hommes de ce calibre, il est à l’abri. Plus pour très longtemps.

    « Stan, passe moi l’escargophone de la cabine ouest.
    - Mais chef, il est relié à...
    - Je te donne vingt secondes. »


    L’appareil semble assoupi depuis un bon moment. Alors quand on le réveille il couine péniblement sous l’effort.

    « Secrétariat supérieur du gouvernement que puis-je pour vous ?
    - J’aimerais lui parler. De la part d’Harvey.
    - Veuillez attendre quelques instants, nous consultons son excellence. »


    Harvey ne pensait pas en arriver là. Appeler un vieil ami, plutôt un ancien maître, cet ancien maître. Son cœur bat la chamade sans qu’il ne puisse rien y faire. Vingt ans qu’il ne l’a pas vu, depuis que celui-ci s’est installé à Marijoa.

    « Harvey. Tu dois avoir des soucis pour m’appeler de si bonne heure.
    - Bonjour Mallo. J’aurais besoin de ton pouvoir militaire pour convaincre un des sept chiens de faire son dev...
    - Attends un instant. -Vetty, puis-je avoir une tasse de... oui, merci. - Nous allons prendre quelques minutes et tu vas me raconter ton histoire. »


    D’une voix calme mais posée, le commandeur des armées oriente la discussion qu’il s’apprête à avoir avec un de ses anciens poulains. Et qui pourrait changer beaucoup de choses.

    Spoiler:







    Près de l’île maléfique, quelque part sur un autre navire assez imposant



    Spoiler:

    Adder regarde fixement au loin. La côte est proche, son ancien mentor aussi. Un parfum de nostalgie plane dans l’air marin.

    « Contre-amiral Adder, une communication pour vous. »


    L’officier pivote à une vitesse affolante pour se retrouver derrière son matelot et lui empoigner la tête de ses doigts fins et blanchâtres.

    « J’ai dit, j’ai dit qu’on m’appelait LORD Adder ! Je l’ai dit pas vrai hein, je l’ai dit tout haut devant tout le monde. mais toi, hihihi, toi tu n’as pas songé que c’était utile ! Oh le vilain garçon. »

    Adder grattouille le cuir chevelu du marine avec un mélange de violence et de douceur. Ce qui pourrait être un geste chaleureux prend un autre sens quand des perles de sang commencent à émerger d’un crâne encore si jeune.

    « Fais attention la prochaine fois ! Fiouuu, c’est bon, je suis calmé. »


    D’un geste l’étau se desserre et le gradé se dirige vers un mini-escargophone.

    « Oui Stan, je t’écoute.
    - Nous sommes stationnés sur la crique sud, prêt à intervenir pour coincer le pirate Rimbau D. Layr.
    - Bien, très bien mon petit. Je serai bientôt parmi vous. Quelques petites discussions à avoir hahaha ! »


    Le pirate il s’en moque, c’est avec son ancien professeur qu’il a des comptes à régler. Alors qu’il raccroche et qu’un autre de ses subalternes lui apporte un miroir dans lequel il peut contempler sa beauté, un rire sardonique s’échappe de sa gorge. Il va pouvoir régler une vieille affaire.






    Encore loin de l’île maléfique, sur un navire rapide mais un peu moins gigantesque





    Spoiler:

    « Dépêche toi, dépêche toi ! »

    Z parle autant pour lui que pour le timonier. Il sait que la rencontre entre son père biologique et son vrai père n’en laissera aucun indemne. Et il doit à tout prix pouvoir se trouver là pour ne pas subir les affres du destin. Debout sur le pont, droit comme la justice, Dale le prodige maudit son impuissance.









    Île maléfique, sur un très gros navire qui en impose quand même pas mal




    Un Jack et un Layr sont rejoints par un punk. Ambiance de fête.

    «  Depuis que je suis libre j’ai arrêté d’imaginer des lendemains. Je te donnerai une réponse quand je pourrai le faire. En attendant... »

    Ses yeux de fer m’observent attentivement. Si j’ai quelques idées, je ne suis pas assez con pour les mettre sur la table avec autant de maladresse.

    « Je vais rester ici. Je crois avoir une idée de la suite des opérations. »

    L’homme qui vient de monter, sans doute un nouvel arrivant dans l’équipage, dégage une aura particulière. Ou plutôt deux, encore cette foutue perception des gens qui revient, sacré Buk. L’une vouée à la destruction et à la violence, totalement inintéressante pour moi. L’autre versée à une forme d’art, comme la puissance brute d’un symboliste qui s’ignore. C’est déjà plus ma came.

    « Tu devrais écrire. »


    Ouais c’est à toi que je parle Travis. T’enflamme pas.
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    Te méprends pas, je m'écris tous les jours. Sauf que l'alcool, la crasse et certainement un peu de pisse aussi... viennent en faire des gribouillis illisibles. Hé, ils déchiffreraient plus vite un ponémachin.

    Comme pour ponctuer ce que je bavais, j'avalais une goutte.

    J'écris des faces, quelques destins...

    Même chose.

    Être chez les Saigneurs, c'est donner à sa vie un ton poétique. Simplement qu'il y a des rimes quand on veut qu'il y en ait.

    Je le regarde cette fois-ci. Yeux.

    Kiril.

    Je lui tends pas ma paluche comme le veut la coutume, mais ma topette. Un nectar bien sec. Un truc que même les Dieux refusent de boire.
      - Dégage, tu peux pas passer.

      Je fixe mon regard sur ce type qui se met en travers de mon chemin. Il me bloque l'accès au bateau, où se trouve des têtes que j'connais. J'ouvre la bouche pour répondre mais y'a pas besoin de parler. Le mec a vu qui était derrière moi. Michaela. Elle a dû lui faire un signe, ou juste montrer sa bouille, parce que d'un coup, il s'écarte bien gentiment. Enfin, je sens qu'il a les boules de devoir laisser un inconnu monter. Sans doute qu'il a essayé de faire le coup du gros dur qui garde le passage à Rimbau. Et ça a pas marché non plus.

      Ils sont bien calmes, tous. Comme si quoi que ce soit pouvait les inquiéter t'façon. Quand j'arrive devant eux, Rimbau prend une gourde que Kiril lui file. Je jette un oeil sur le Corsaire, mais m'en détourne vite. Mon épaule porte encore le souvenir de notre rencontre. Rencontre qui m'a fait tomber de haut, les logias peuvent être touchés. Et si une pierre avait pu le faire, sans doute qu'une épée ferait de même. Une bonne information à savoir. Par contre, je ne sais toujours pas comment c'est possible. Faudra que j'en touche deux mots à Rimbau plus tard. Pour l'heure, j'suis content de voir qu'il aille bien. Je ne lui dis pas, j'me contente de lui sourire une petite seconde.

      Malgré moi, je repose mon regard sur Jack. Je sens qu'il me fixe. Il brûle de savoir si j'ai ajouté ma patte à leur dernier remède contre l'ennui. J'ai beau savoir qu'il ne me fera rien, enfin, je suppose que pour le moment j'ai rien à craindre, je ne peux m'empêcher d'avoir une appréhension face à lui. Comme pour détourner ce sentiment de malaise, je pointe le pouce en direction de l'île. Une épaisse fumée noire s'en dégage


      - C'est mon oeuvre que tu peux admirer. Avec le vent, ça va continuer de se propager et grossir.
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      C'est beau.

      Retour au bercail, sur le chouette navire que voilà avec tous ces zouaves qui papotent et qui papotent sans s'dire que y'a peut-être mieux à faire ailleurs. Alors, j'fais pareil vu que c'est apparemment la mode ici, qu'ça a même l'air d'être vivement recommandé. On s'parle de nos vies, on s'présente, on s'salue, on s'tape sur les épaules et on s'compare la taille pour savoir qui a la plus grosse. A ce jeu là, j'peux physiquement pas jouer, mais j'ai au moins la tête sur les épaules et j'voudrais pas qu'on s'attarde trop ici.
      J'en rajoute quand même une petite couche sans vraiment insister trop, j'voudrais pas avoir l'air d'être pressante alors que le rouquin est en train de s'croire artiste après avoir juste foutu le feu un peu partout sans l'faire exprès j'suis sûre.

      C'est poétique.

      Blahblahblah... Ouais ouais, t'entends ça, rouquin ? Poétique. En voilà un mot compliqué pour des gens d'notre genre. J'parle de notre, mais j'inclus pas Rimbau. Lui, c'est un poète et il nous emmerde. Brave gars. J'suis contente de le voir, d'ailleurs. Il m'avait pas vraiment manqué, hein, j'vais pas mentir non plus. Mais ma foi, sa compagnie n'était pas des plus désagréables et du coup, il pouvait parfois faire de chouettes poèmes sous l'emprise de la boisson. J'me permets un vague sourire en collant entre les pattes de Grey le dernier journal en date qu'on a reçu y'a un certain temps.
      Pour ce que je le suis, moi, le journal. Mais l'gamin a pas arrêté de me blablater sur qu'il était avant et c'qu'il faisait, sur son équipage tout ça, qu'il fallait qu'il le retrouve. Bloody Sorrow, un truc du genre. Bref, j'ai fait comme si j'en avais quelque chose à battre en m'disant qu'le nom me disait vaguement un truc. Il m'a pas fallu bien longtemps pour comprendre que ça m'disait un truc parce que j'ai appris à lire et qu'de temps à autre, on reçoit des nouvelles du monde dans c'trou à rat.

      Bon, on s'arrache ou on continue à faire du rien ? C'pas tout mais on a un programme chargé...

      J'm'adresse à l'assemblée. On fera sauté le champagne un peu plus tard pour souhaiter la bienvenue à nos hôtes, nan ? On va quand même pas rester bêtement sur les lieux du crime. J'veux bien qu'on soit pas particulièrement futés, mais quand même...
      Y'en a bien un ici qui comprend qu'le deal c'est d'faire l'autruche pour avoir l'air innocent non ?

      Puis... La vue doit être plus belle là-bas.

      Et j'désigne l'horizon du doigt.
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      Je choppe le journal que me colle Michaela sur le bide. Je manque de le faire tomber sous la surprise. Heureusement, réflexe, et il se cale entre mes mimines. Je lui lance un regard interrogateur. Elle veut que je le brûle ou bien... ?

      J'pense pas. Elle détourne déjà le regard et cause aux autres. Je dois en faire quelque chose de ce truc. Et que fait-on d'un journal, si ce n'est le lire ? Alors je regarde la page. C'est pas la une. C'est la... neuf. La neuvième page. Ouvert au hasard ? Probablement pas. Alors je lis.


      "Invasion de Sauterelles à Alabasta. Vers la fin du Monde ?"

      Ca part mal. Le titre ne m'accroche pas.

      "D'aucun ne saurait nier que les insectes ont souvent joué de grands rôles dans la prévention de catastrophes. Allons-nous vivre la prochaine bientôt ? Le fait que ces sauterelles arrivent en masse depuis les confins des collines de sable est préoccupant. Si les avis sont divisés sur la question, il est important de rappeler que certains anciens textes réfèrent en effet à ce qu'on pourrait appeler une plaie..."

      C'est cet article la plaie ! Pourquoi elle me fait lire ça la panthère ? A part cette connerie et la photo d'une sauterelle sur le sable, il n'y a que deux autres paragraphes, quelques lignes chacun, et dans un petit encadré la photo d'un drapeau pir... Pas possible... C'est pas n'importe quel drapeau. C'est celui des Bloody Sorrow ! Naturellement, je m'empresse de lire ce qu'on en dit.

      "Citoyens, le monde ce soir dort un peu mieux. En effet, nos reporters ont aperçu l'épave d'un navire pirate sur une île désertique de West Blue. D'après le drapeau, il s'agirait d'un équipage nommé les Bloody Sorrow. Ils avaient commencé à se faire remarquer sur North Blue et certains témoins avaient même affirmé avoir vu le navire mouiller sur Union John quelques semaines auparavant. Des corps ont été retrouvés dans le bateau, mais nous ne pouvons pas affirmer qu'il s'agisse du Capitaine et ses hommes, les dépouilles étant en trop mauvais état."

      Sans que je m'en rende compte, j'ai commencé à serrer le papier un peu fort. Et des flammes ont jailli du bout de mes doigts. Le papier a pris feu, mais je ne fais rien pour arrêter. Lentement, les pages deviennent noires et se dispersent dans la brise. Je n'ai lu l'article qu'une fois, mais j'ai tout retenu. Qu'est-ce que le bateau foutait sur West Blue ? Moi qui me posait l'unique question de savoir où étaient mes camarades, me voilà à présent toujours sans réponses, mais avec quelques questions en plus. Il va pas falloir traîner. J'ai des gens à trouver, et je sais enfin où chercher.


      Dernière édition par Grey le Jeu 11 Sep 2014 - 9:40, édité 1 fois
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      Pendant ces quelques semaines passées sur l'Ile Maléfique, l'ex-agent du CP5, l’irascible Joseph Patchett avait fait ce qu'il savait faire de mieux après casser des têtes. Il avait profité de la vie. Certes en l'occurrence il avait surtout profité de la belle vie que lui offrait le statut de Corsaire de Jack. Pensez donc, une villa grand luxe, des cabarets, des bars, un casino, bref une île de rêve rien que pour eux le temps que le Log Pose se recharge. Et ça profiter, il avait fait et même plutôt deux fois qu'une. Il faut dire que les premiers jours n'avait pas été coton. Une gueule de bois mémorable et le voilà qui se retrouvait avec deux cadavres à planquer dans les bois le lendemain. Ça n'avait clairement pas été une partie de plaisir. Alors son repos il l'avait bien mérité. Dommage que le séjour des Saigneurs sur l'île touche déjà à sa fin. Cette petite île allait le manquer.

      Le blond s’affala encore un peu plus dans son transat, sirotant tranquillement son cocktail. Il les avait entendu approcher depuis qu'ils avaient franchi le seuil de la Villa. Cette ouïe ultime s'avérait décidément bien pratique. Avec l'expérience, Crack Joe était désormais capable de déterminer le nombre d'individus au bruit de leur pas, s'ils étaient armés, voir même s'il y en avait un qui se trimbalait un mauvais rhume. Joseph s'était peut être, un peu, laissé aller physiquement, mais il avait su approfondir ses pouvoirs démoniaques. Aussi, il prit bien soin de ménager son petit effet. Toujours s'offrir l'occasion d'impressionner les trouffions quand on le pouvait. Ils étaient quatre Saigneurs à s'être déplacé pour transmettre le message de Jack.

      "Jack vous a demandé de lui ramener ces foutus Lieutenants c'est ça ? Le départ est pour bientôt et faut se magner car une tempête approche. Oh et y'a un putain de feu de forêt qu'il est en train de tout cramer de l'aut' côté de l'île. J'ai rien oublié ?"

      Derrière le Crack, trois des quatre hommes étaient médusés, bouche bée. Le quatrième tendait la main à ses collègues, interprétant par là le signe universellement connu comme "aboule le fric". Et oui, ce brave la Fouine avait parié avec les autres que Joseph leur ferait son numéro de télépathe. Évidemment Crack Joe ne pouvait pas lire dans les esprits. Par contre il avait parfaitement perçu le moindre de leur chuchotements bien avant leur arrivée. Un sourire satisfait passa momentanément sur le visage du boxeur. Jack avait sifflé la fin des vacances, il était temps de s'y remettre. Le cocktail fut vite descendu et la veste de costume mise sur l'épaule comme un dandy en vacances. Crack Joe était prêt à y aller.

      "Vous allez rester là à m'regarder avec la gueule qui pend encore longtemps ou quoi ? Allez les gars, z'avez encore mes valoches à faire et ram'ner sur le Kultuur. Si j'étais vous j'me magnerai le train."

      Les trois perdants détalèrent aussitôt, se dirigeant vers l'étage de la villa pour récupérer les affaires du Joe. Ne restait plus que la Fouine et Joseph. Le petit débrouillard était en train de compter ses billets et le boxer de contempler avec tristesse son transat. Il soupira puis tourna les talons à son tour en direction du port. Cette histoire d'incendie l'intriguait, il ne se souvenait pas que Jack avait prévu de mettre le feu à l'île avant leur faux-départ. Bah, ces sauvageons avaient dû faire ça d'eux même pour satisfaire le Dieu Gorille.
      ***

      Le Kultuur avait fier allure dans le port de Dead End. Cet immense vaisseau était une véritable canonnière des mers qui aurait sûrement pu jouer à "qui a la plus grosse" avec un Destroyer de la Marine. Le fait que cet illustre navire soit le navire amiral du corsaire Wrath n'était rajoutait encore un peu de cachet. Tout autour, les membres d'équipages s'affairaient dans tous les sens pareils à des fourmis. Crack Joe fendit la foule sans se presser, se dirigeant vers la passerelle. La sentinelle le reconnait et s'écarte, brave gars. Sur le pont on entendait des voix familières et surtout on retrouvait des têtes connues. Jack, Afro-Girl, le Punk. Tiens y manquait la tête de Walter, classique. Il manquait aussi son corps... Ça c'était plus inhabituel. Enfin, l'Immortel ne devait pas être bien loin.

      Ce qui par contre sortait carrément de l'ordinaire c'était les deux types qui étaient en train de taper la causette avec le Boss. Le plus vieux des deux, Crack Joe le remet illico. C'est Rimbau D. Layr, un des membres des Saigneurs "First Génération" tout juste évadé d'Impel Down. Le nom du second qui vient de faire flamber un journal rien qu'en serrant son poing dessus met un peu plus de temps à lui revenir mais il faut dire que le rouquin était aussi une célébrité. Putain de Grey, putain d'évadés. Qu'est ce que deux ex-taulards, sûrement parmi les criminels les plus recherchés au monde, venaient foutre sur le Kultuur ? S'faire embaucher ? Ils étaient pas collés aux basques de Tahar ces deux là ? Un piège ? Nan, Tahar serait venu régler ses comptes en personne. L'avait jamais eu la réputation d'être particulièrement rertos. Mais que ces deux zigues se pointent juste avant leur départ de l'île ? Pouah. Ça sentait les emmerdes, ça sentait même sacrément mauvais... Une odeur de brûlé peut être ? Joe lorgna sur le rouquin et son poing flamboyant. Il se passa lentement la langue sur les lèvres. Peut être qu'il y trouverait son compte après tout.

      Il était temps d'aller présenter ses respects au Capitaine. Crack Joe s'approcha donc de la joyeuse petit bande avec toute la morgue dont il était capable et Dieu sait qu'il avait à revendre. Arrivée dans le cercle de la conversation, il mima une parodie de salut militaire à l'attention du Corsaire.

      "Au rapport comme demandé Jack. J'vois qu'on a des invités de marque à bord. Fiou, va falloir m'raconter toute cette évasion sans toutes les salades qu'on a pu lire dans le journal. Dites, j'suis l'dernier arrivé ? On va pouvoir s'barrer d'ici alors. Pas que j'sois pressé ni quoi mais mine de rien, ça flambe bien par là bas. J'crois qu'nos hôtes avaient un peu d'mal à s'organiser pour gérer ça. On aurait dit des poulets sans tête. Héhé."
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      C'est plus un équipage, c't'un hôtel. Le gamin logia s'ramène, avec dans son sillon mon bras droit, pour compléter l'tableau des incongrus, qu'Layr a déjà commencé à peinturlurer. Tranquille les mecs, c'est pas comme si v'z'étiez sur le rafiot d'un Cap' Corsaire connu pour aimer broyer des gens avec ses doigts. Faites comme chez vous.

      Je compte: avec Jo' qui vient de faire son rapport, on est presque au complet. Y manque... le Walter. Et Ankou. Pour l'premier, j'me tracasse pas. Walter a jamais été ponctuel, à toujours suivi son prorpre ch'min, et y sait s'débrouiller. Ouais... c'serait vraiment con d's'en faire pour un type qui passe son temps à crever sans en mourir. Quand au second, mon scribouillard, j'ai comme un mauvais pressentiment. On l'a plus vu d'puis une paie, et les nouvelles étaient pas des meilleurs. Soit y s'est fait la malle, soit il est mort. J'lui souhaite la seconde. Un regard vers le ciel. Au loin, des p'tits nimbus sont en train d'se faire, puis si on r'garde bien, y a un très léger début de houle. Quant à l'île, elle fume de plus en plus. Joli feu de forêt.

      Bon, on s'tire.

      Qu'je gueule.

      Micha', tu restes en poste sur le Kultuur, Jo', direction l'Ecume, perso j'prend le Santa. L'Ado' Feu, tu restes avec la patronne Afro, Layr, avec moi. On est "parti"! ...héhé.


      Et la ruche s'affole. Tout l'monde à son poste. Comme c'est joli, cet entrain commun qui nous tient. Alors qu'on s'éloigne, un type en costume, employé d'la société d' "vacances" cavale sur le ponton, en m'faisant d'grands signes. J'lui braille:

      On est cassos l'pinguin. Ton île crame, et j'aime pas trop la fumée, ça nique mon bronzage.


      Nos bateaux prennent le large. Des trois, le Santa est le plus délicat à mener. Si les autres fendent les vagues de plus en plus masta, celui-là se doit de les parcourir, de les caresser. Mais il est si rapide. L'île Maléfique disparait gentiment, aidée par la fumée et la brume qui se lève. Notre formation est bonne, les autres font bien leurs job. D'un coup, qui pointe du coté opposé à la terre, j'vois des points. D'autres bateaux... ... Ils s'approchent de nous, on dirait.
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      La bande à Picsou est réunie. Nouvelles têtes, nouveaux navires, au final ça ne change pas grand chose.

      Le dénommé Kiril a un bon fond. J’ai vu dans ses yeux rougis par les abus une lueur qui ne m’est pas étrangère. De bonne augure pour d’éventuelles soirées d’ivresses destructrices entre damnés moribonds. Je retrouve aussi la flingueuse. J’ai toujours dit que quelqu’un qui utilise des armes à feu à bon escient ne pouvait pas être foncièrement mauvais.
      L’autre par contre, le fanfaron un poil trop subordonné pour être honnête, je ne l’aime pas trop. Soyons direct, comme ce qu’il a l’habitude de mettre dans des visages indolents. Non pas que celui-ci soit un mauvais bougre, mais son petit air pernicieux me chatouille trop les révolvers pour me permettre de l’apprécier. Jo qu’on l’appelle. Nous ne sommes plus en territoire conquis cependant, inutile de provoquer d’autres incidents.

      La ville brûle
      La forêt brûle
      L’île brûle
      Joli spectacle pour certains
      Lassitude grandissante
      Pour d’autres
      Car dans mon cœur
      Tourbillonnant
      C’est mon ennui
      Que j’entends
      Crier vengeance
      Et réclamer
      Un édredon
      De liberté.

      La ville brûle
      La forêt brûle
      L’île brûle
      Derrière mes yeux galvaudés
      Par l’ombre naissante
      D’un pavillon
      J’aperçois
      La chimère
      L’hydre bleue
      S’approcher
      Crier vengeance
      Et réclamer
      Une filiation
      Paternité.




      Un navire. Trois navires. Cinq navires. De guerre. Harvey est là, et il a réussi à ramener des copains avec lui. Un navire. Un.

      Je suis retourné sur le Santa. Je l’aimais bien, je l’aime toujours. Il a cette noblesse qu’ont les pur-sang. Toujours de l’entrain, jamais de ridicule.

      « Ceci est un message adressé à l’équipage de Jack Calhugan, capitaine corsaire et allié du gouvernement mondial. »

      Celui du milieu. Je crois que malgré la distance qui nous sépare encore je peux y sentir Harvey. Comme si son aura était plus forte que les autres. C’est encore flou mais j’ai cette intuition malingre qui me picote l’échine.

      « Nous avons en notre possession un message signé par Mallory Gentry, commandeur suprême des armées. Il somme le dénommé Wrath, notre allié, de capturer et de remettre  le criminel Rimbau D. Layr, prisonnier d’Impel Down n°0074815162342, aux autorités, représentées ici même par le commandant d’élite Harvey Quételle. Tout refus d’obtempérer sera considéré comme un non-respect de votre accord avec le gouvernement et entraînera la perte de votre titre. Merci de votre collaboration. »

      Malin et puissant, voilà ce qu’on pense sans doute de l’homme qui a tué Marisa. Je dois lui reconnaître un talent pour s’entourer. Le voilà qui défie Jack. Ambitieux.
      Les trois navires ayant entendus l’appel, tous les regards se tournent vers le capitaine. Grey doit sans doute se demander pourquoi son nom n’est pas cité dans le marché. Un bon point pour le gosse, il n’aura pas à se battre en tant que victime collatérale.

      Tous les regards vers le capitaine ? Un homme sensé aurait fait de même en attendant le jugement du maître des lieux. Moi, je ne suis pas un mouton. Pas un chef non plus. Juste un homme qui aime prendre ses décisions au bon moment. Alors quand Wrath tourne la tête vers moi, je suis déjà loin, plus haut dans les cieux.

      Mon impulsion m’a fait gagner quelques bons mètres. Je déploie mes ailes de papier pour flotter dans les airs, avec une vitesse accrue grâce à des hélices tout aussi éphémères. Je ne laisserai personne choisir ma fin à ma place, nous avons un compte à régler, entre pères.
      Mes bras me dirigent alors que j’esquive les balles qui sifflent à mes oreilles. Comme une réponse adaptée, ma main droite dégaine ma Marisa et envoie six balles explosives se loger dans le grand mât du navire de mon adversaire. Je suis tireur, je tire. Et plus que bien, je suis le phénix de l’hôte de ces mers corrompues. Harvey devra me faire face, ce n’est pas à un ancien camarade de trancher la question et mes omoplates en deux.

      D’autres billes explosent, mettent le feu à ma future piste d’atterrissage. J’atterris sur le pont quelques secondes après. Aussitôt, trente paires de fusils se braquent sur moi. Harvey est là, à dix mètres, calme comme le buffle avant la charge, serein comme la mante avant le repas.

      « J’ai un message à transmettre au commandeur suprême des armées Mallory Gentry. »

      Je mets lentement mon bras dans ma poche intérieure et j’en sors ce que j’ai retrouvé dans le Santa quelques minutes plus tôt. Quelque chose que j’y avais laissé avant de me retrouver en taule. Quelque chose que mon seul vrai ami Tahar m’avait offert peu de temps après nos premières retrouvailles.

      Un beau cigare s’allume dans mon bec alors que je délivre ma missive.

      « Le représentant officiel des autorités en présence, Harvey Quételle, est mort pendant l’exercice de ses fonctions. »
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      "Jo' direction l'écume"

      Que ces mots sonnaient doux aux oreilles de Joseph. A lui le commandement d'un des navires de la Flotte Rouge. Il avait enfin l'occasion de prouver ses capacités de meneur d'hommes à un tout autre niveau. L'Ecume c'était un galion moyen nécessitant une vingtaine d'hommes pour être manœuvré et qui transportait en l'occurrence une bonne cinquantaine de forbans supplémentaire. Et tous ces gars avaient leurs yeux rivés sur Joseph, attendant les ordres. Oh que le pouvoir était grisant, le Crack adorait cette sensation de toute puissance.

      De toutes parts les hommes courraient pour se rendre sur les navires où Wrath les avait affecté. Bizarrement, l'Ecume des Jours concentrait un grand nombre d'ex-membres du clan Python, tous les séides que Joseph avait embarqué avec lui à Dead End l'avait suivi sur le navire. Après tout, autant rester entre connaissances pas vrai ? Mais pas le temps de s'attarder, les malles du Boxer étaient enfin arrivée à bord et l'équipage était prêt pour le départ (si on omettait la disparition d'un immortel et d'un scribouillard, rien d'important donc). Il était temps de donner de la voix, littéralement.

      "On met les voiles bande de moules ! Suivez l'log, direction l'Île en Fête ! Et maintenez moi cette putain de formation !"

      Les hommes habitués à naviguer avec l'ex-agent Patchett avait déjà enfoncé des bouchons dans leurs oreilles pour limiter autant que possible les effets de ses hurlements. Joseph gueulait ses ordres avec d'autant plus d'efficacité qu'il se servait de ses pouvoirs démoniaques. Il hurlait tellement fort qu'on l'entendait non seulement dans chaque partie de l'Ecume mais jusqu'aux autres navires et ce en dépit de la tempête qui se rapprochait rapidement de l'île. D'ailleurs il n'y avait pas qu'elle pour se rapprocher de l'île, des cuirassés et des croiseurs de la Marine, deux cuirassés et trois croiseurs pour autant que Joseph pouvait en juger se rapprochaient eux. Heureusement qu'ils naviguaient sous le couvert de Jack, ce genre de puissance de feu n'était pas à prendre à la légère. Bon... On garde l'air naturel, l'air du type qu'a rien à se reprocher et on continue notre chemin. L'île qui flambe derrière nous ? Mais quelle île voyons ? D'un même mouvement, tous les pirates à bord s’affairèrent à avoir l'air aussi innocents que possible, rivalisant de sourires crispés. L'île maléfique ne serait peut être pas rasée ce soir après tout. Ces spectateurs changeaient la donne.

      Et leur message aussi apportait sa dose de changements... Capturer et livrer Rimbau. Sigh... Il l'avait senti. Joseph avait du nez pour sentir les tempêtes de merde. Les deux nouveaux venus n'allaient leur attirer que des emmerdes, il le savait. Ils étaient là depuis quoi, quelques heures même pas, et voilà qu'arrivait un ordre de Mallory Gentry. Ze Big Boss himself avait ordonné à Jack de remettre le poète maudit à la Navy. Comme un seul homme, toutes les personnes présentes sur l'Ecume s'étaient tournés vers le Capitaine Corsaire pour attendre son ordre. Ils furent ainsi aux premières loges pour voir Rimbau s’élever dans les airs avec ses ailes de papier et se diriger droit sur le cuirassé de tête. Un spectacle qui laissa Joseph comme deux ronds de flan. Le poète voulait-il se suicider ? Si c'était le cas, sa décision simplifiait considérablement les choses pour les Saigneurs. Cinq navires de guerre de cette taille avec tout leur armement, ça représentait dans les 2.000 hommes en armes avec leurs officiers... Soit à vue de nez, à minima un contre amiral, et une poignée de commandants. Rien d'insurmontable mais beaucoup trop nombreux pour être éliminés sans avoir eu le temps de dire au QG qui s'en prenait à eux. Une nouvelle fois le regard de Joseph dévia en direction de la Santa, quelle allait être la décision de Jack ? Était il prêt à jeter aux orties son Titre si difficilement acquis ? Avec la chance qu'ils avaient, les Marines allaient réclamer leur aide si le poète se révélait trop fort pour eux... Quelle merde. L'ex-agent du CP5 secoua la tête et décida d'appliquer la règle 12 du manuel du Parfait Petit Agent: dans le doute, se préparer à toutes les possibilités.

      "Bon les gars... On panique pas, on garde le cap et la formation. On trace not' route bien gentiment. Pas d'geste brusque, on tient ses armes à portée de main et on attend les ordres de Jack."

      En face d'eux, les navires de la Marine manœuvraient pour se déployer en éventail. Un éventail vers le coeur duquel les trois navires des Saigneurs, en formation triangulaire se dirigeaient. Si les hommes en bleus ouvraient le feu, les corsaires seraient victimes d'un tir croisé. Crack Joe était nerveux, cette situation ne lui plaisait pas du tout.


      Dernière édition par Joseph Patchett le Lun 22 Sep 2014 - 17:11, édité 1 fois
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      Oula la. Mallory Machin. Commandeur machin des trucs. Et toujours le fameux Kétèl, qui lâche pas. Bon gars.

      Les navires se figent. Sur la mer. On tente de se regarder dans les yeux. On tente, parce que l'océan commence à se déchainer. Les coqs de noix doivent lutter pour garder leur position. Le Kultuur tient droit, profondément ancré dans la houle, mais pour combien de temps? L'Ecume tremble. Et la barre du Santa, entre mes mains, n'en finit pas de tourner, plaçant le rapide bateau entre les lames. En face, les cinq navire de guerres tiennent encore bon, lourd qu'ils sont. Puis, il y a les regards. Je les sens qui soupèse la taille de mes boules. Ici, sur le pont, mais là-bas aussi, sur tous les ponts. Les nôtres, les leurs. Mais que va faire Jack!?!

      Et je le vois. Rimbau, qui saute. Qui se la joue. Flap, flap, flap, flap. Il s'envole comme un piaf le Layr, pour s'en venir sur l'navire de guerre du milieu. Ben pourquoi vous m'mirer comme ça les gars. Tous? On me demande de le livrer, il se rend tout seul. Ca m'concerne plus, m'voyez? Qui j'suis moi, pour m'opposer au libre arbitre? C'est sacré, il paraît. Puis faudrait pas qu'mon horaire en soit changer. J'fais un geste, et un mousse s'met à courir. J'aime n'pas avoir à parler. Il faut pas deux s'condes pour qu'le gamin m'ramène une bouteille de gnôle flambante pleine. Je la porte à ma bouche, pour que tout le monde ... m'entende.. M'enfin. J'mire le mousse.

      Le méga-escargophone, Moustique.


      Il rougit comme si j'lui avait montré mon pénis, se rue vers moi pour reprendre la bouteille. Non, non.

      Je garde ça aussi.


      Oui de la tête, le voila r'parti, pour mieux revenir. J'en profite pour boire un coup. Il me tend l'appareil. Je le porte à ma bouche, pour que tout le monde m'entende.

      Gwoli dwéliblé!


      Qu'je dis. Mais personne comprend. Et j'ai bavé sur mon singlet. J'avale donc, pour redire.

      Colis délivré. Mission remplie.


      C'est vrai, non?

      J'serais vous, c'que j'voudrais pas, j'irais zieuter du coté d'l'île derrière. Tout flambe, ils arrivent pas à maitriser l'incendie. C'est vot'boulot d'sauver les p'tites gens, moi j'suis Corsaire, pas pompier.


      Je balance le escargomégaphone, et tourne la barre. Dans le même temps, les ordres sortent:

      soukez, soukez, on s'arrache!

      C'est partiellement vrai. Une fois qu'on aura contourné, les plus forts d'entre nous me rejoindrons sur la Santa, et on reviendra sur l'île, une dernière fois. J'espère que les marines seront dessus, oh oui.
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      Y'a bien un truc qui m'interpelle avec les hommes, c'est que plus ça va, moins je pige leurs fonctionnement. Ils font des trucs qu'ont aucun sens, juste pour le plaisir de les faire. A force, j'suspecte que ça soit cent pour cent masculin, un truc typiquement associé au fait d'porter deux couilles et un pénis. La testostérone ! Une hormone à la con qui t'pousse que tu le veuilles ou non à faire des trucs cons. Voilà, quand j'regarde Rimbau s'tirer dire bonjour aux autres, j'doute plus de ma théorie.

      Il est con, c'est tragique, nos retrouvailles furent brèves mais intenses, à la prochaine.

      Bon. Soit. On blablate et Jack s'tire les noix des ronces en la jouant plus subtile qu'il n'y paraît. On vire déjà de bord pour se diriger déjà « ailleurs ». Les voiles se tendent, la barre tourne et la masse du bolide suit la Santa qui s'la joue maligne entre les vagues. Mais alors qu'on commence déjà à tourner le dos aux « alliés » (l'association pique un peu quand même), j'en entends un qui commence à doucement râler qu'on abandonne un pote sur un navire ennemi, que ça s'fait pas, et tout et tout. Et voilà qu'il continue à jacter comme un con en nous faisant passer pour les méchants alors que zut quoi, on est quand même des chics gens.
      C'est dans ce genre de circonstance que je me rends compte que j'aurais pas fait un bon capitaine. Tahar et Jack sont pas non plus des modèles de patience, mais ils faisaient au moins semblant d'écouter les jérémiades des autres avant d'cogner ou d'ignorer, selon...

      Bing ! Bing ! Bang!

      Moi, j'me contente d'attraper une casserole et d'envoyer le plat dans la tête de ce brave Grey qui l'a encore pas vu venir...

      Ta gueule putain...

      Suffit d'être rapide et d'viser pile derrière le crâne. Et pof, en voilà un qui s'calme un temps, juste en voyant pousser la bosse sur sa tronche qui l'étonne. Hé oui, ça fait mal. Hé oui, tu l'as mérité. Hé oui, je le referais si c'était à refaire. Certes, c'est pas sympa, ni spécialement diplomate, mais Jack m'a pas accepté comme seconde pour ma légendaire diplomatie. Ça s'saurait. Toute façon, Jack, il sait pas ce que ça veut dire « diplomatie ». J'suis sûre que si on lui pose la question, il te demandera si ça s'mange.
      Sur l'ensemble des Saigneurs en fait, la diplomatie se limite souvent à tuer d'abord et discuter s'il reste des survivants au massacre.

      Ça limite la communication, mais ça fait moins d'emmerdes.

      Vous avez entendu le capitaine ! BOUGEZ VOUS LE CUL BANDE DE CONNARDS ! ON SE TIRE D'ICI !
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      Et allez ! Encore une fois ! C'est le deuxième coup qu'un objet m'arrive sur la tronche sans qu'il ne me passe à travers. Pourtant, c'est qu'une casserole. Alors quoi, elle est magique, ou bien... En tout cas, ça m'a sonné. Et maintenant que le bateau prend de la distance, il m'est bien impossible de rejoindre Rimbau. Tout ce que j'peux faire, c'est regarder les navires s'éloigner en voyant des myriades de papiers volter autour du Poète, qui rétrécit à chaque seconde. Seul, dans la merde jusqu'au cou. Pas sûr qu'il ait bien réfléchit à tout là.

      D'un autre côté, j'ai été sauvé, en quelques sortes. La Marine n'a pas fait mention d'mon nom. Quételle à la revanche tenace. Tout ce qu'il veut, c'est l'autre. Et il est en train de l'avoir. Les formes que représentent les bateaux disparaissent complètement alors que les navires des Saigneurs passent derrière l'île. Cette fois, c'est foutu. J'peux plus rien faire. Tiens, c'est bizarre, on s'approche de la côté. C'est un raccourci ? Ils ont oublié la bouffe pour le voyage ? C'est pas super malin en tout cas, le feu s'est encore propagé. D'ailleurs, ya du monde qui panique sur l'île, ça crie fort. On voit des masses de gens se ruer vers des canaux pour les moins chanceux, et des bateaux pour les plus riches. J'avais pas pensé à ça en cramant le coin. Pas tant les bourges que les locaux. Les mecs à moitié à poils dans la forêt avec leurs lances qui m'avaient traversées le corps. Eux, ils ont de quoi fuir ?

      Les Saigneurs se rapprochent toujours de la côte, sans toutefois accoster. Les bâtiments nautiques se collent presque les uns aux autres. Qu'est-ce qu'ils foutent ? Michaela va discutailler deux secondes avec les autres navires. Je la vois donner des instructions à un gus sur notre pont, et saute sur le Santa, là où est Jack. C'est pas la seule à le faire d'ailleurs. Pis leur bateau se met en route.


      - Ils vont où là ?

      Je m'adresse au gus qui apparemment est en charge en l'absence du léopard.

      - Ils n'ont rien dit de précis, on doit juste les attendre de ce côté de l'île. Mais on dirait qu'ils retournent là-bas.

      Là-bas signifiant la terre ferme. Hum. J'ai pas envie de rester à rien foutre sur le pont. Ils ne sont pas encore trop loin. Si j'me débrouille bien...

      Hop !

      Je saute de toutes mes forces par dessus bord. Juste par la force des jambes, j'ai aucune chance d'y arriver. C'est pourquoi je me donne un petit coup de pouce. Je lâche les flammes sous mon corps, qui me fait faire un beau bond en avant, prenant pas mal d'altitude. Mais comme disait le proverbe, plus dure sera la chute. J'ai un peu forcé, je m'éclate sur la proue du Santa. Littéralement, éclaté. Des flammes partout, tout mon corps transformé, un gros cercle de feu. Pis je me reforme en quelques secondes. Pas une seule flamme sur le bateau, tout est revenu à moi. Presque la classe.


      - Je viens.
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      Ainsi font, font, font les petits Corsaires.
      Ainsi font, font, font un p'tit tour et puis reviennent.

      Pas bien drôle comme chanson mais terriblement véridique. A peine parti depuis quelques heures, l'équipage du plus aimé des Corsaires était déjà de retour. Parti depuis le port de l'île, les Saigneurs avait fait le tour pour aborder l'île maléfique par son côté le plus désolé. Pas un chat sur la côte, rien que des arbres. Sur la mer agitée, il n'y avait d'autres voiles que les leurs. La tempête avait redoublé de vigueur le temps que leurs navires fassent le tour de l'île. Restait à espérer qu'elle les protégerait des regards trop curieux.

      Jack n'a pas renoncé. Jack ne renonçait jamais. Il ne devait pas s'avoir ce que c'était. En dépit de la présence de ces très nombreux témoins, les Saigneurs allaient mettre leur plan à exécution. Et quel plan ! Semer le Chaos. Un massacre gratuit dans le plus bel esprit sans but ou motivation particulière à part la mettre bien profond à la Compagnie. Joseph était presque triste de se retrouver dans cette situation. Mine de rien, il s'était plutôt plu sur cette île et il n'avait jamais raffolé des massacres gratuits. Il ne restait plus qu'à espérer que tout les riches touristes n'aient pas fichu le camp en voyant le départ de feu. S'il n'y avait aucun gain matériel à espérer, Crack Joe allait dépérir. Il priait toutes les divinités qu'il connaissait pour qu'il ne reste pas sur l'île que les indigènes (armés par leurs soins) et les employés de la Compagnie.

      Debout sur le pont de l'Ecume, le Crack secoua la tête. Voilà qu'il commençait à faire du sentiment. Le Capitaine avait pris sa décision, il devait obéir. Jack était la Violence fait homme. Il était Colère. Si Wrath voulait jouer avec son Titre, c'est lui que ça regardait après tout. Par contre, il faudrait tout de même songer à repartir de cette île vivant. Le Boxeur laissa donc des consignes aux gars qui resteraient à bord et plus particulièrement au fidèle La Fouine. Rien de très compliqué, surtout une histoire de chaloupe et de signal.

      La Santa était venue s'accoler à l'Ecume. Sur le petit navire, Jack et ses lieutenants. Le massacre allait pouvoir se dérouler en toute intimité. Le Boxeur sauta à son tour sur le pont de la Santa. Une fois à bord, le Crack ouvrit ses grandes oreilles pour tacher de faire le point sur la situation du côté de l'île. La tempête ne lui facilitait guère la tâche mais il parvint néanmoins à entendre des cris familiers "au feu !", "formez la chaîne !", et autres propos typiques. Ça s'organisait du côté du port pour protéger la ville "touristique". Tout ce joyeux petit monde étant concentré sur l'incendie, ils ne verraient même pas le coup venir. L'ouïe surdéveloppée de Joseph l'informa que les Sauvages s'étaient mis en route et s'apprêtaient à donner l'assaut sur la ville.
      Shblaff !


      Et un invité surprise, un ! Le flamboyant rouquin avait décidé de se joindre à la fête et s'était vautré magistralement sur le pont du Santa. Personne ne l'avait invité pourtant. Joseph se passa lentement la langue sur les lèvres. Il venait soudain de trouver un intérêt à cette virée nocturne sur l'île en feu. Un grand sourire s'imprima lentement sur son visage tandis que son regard s'allumait.

      "Oh ! Le p'tit Grey veut venir jouer avec les grands. Si c'est pas mignon ça ! J'espère que t'aimes le sang gamin parce que cette nuit, on va baigner dedans jusqu'au cou. Bwhéhéhé !"
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