Las Camp ... Agglomérat d'immondices, de mauvaises odeurs et de personnes peu fréquentables. C'était vraiment le genre d'endroit que Malégor n'aimait pas. On avait l'impression de n'être jamais en sécurité, même si la Marine y était plus présente depuis quelques temps. On pouvait encore déceler les quelques vestiges de l'ancienne époque, celle où les gangs étaient les maîtres du coin, dans les rues. Quelques regards effrayés jetés en arrière, des vitres ou des murs marqués d'impacts et de traces de brûlures ... L'ambiance n'était guère à la fête dans les environs. Non, Malégor serait définitivement ravi de rentrer sur North Blue.
Un homme était venu le trouver à Leevw. Il lui avait demandé de le transporter à Las Camp le plus rapidement possible. Une « affaire urgente » avait été le motif évoqué. Sur le coup, le chauffeur n'avait pas vraiment réfléchi à ça. Il s'en moquait. Ses clients pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient, tant qu'ils alignaient la monnaie derrière. Il avait juste besoin de quoi s'approvisionner en boisson. Mais cette fois, les faits étaient légèrement différents. Il avait conduit son client jusque dans les bas-fonds de la ville-poubelle, un endroit bien précis qui devait échapper aux yeux de la Marine. Une saleté de bouge où même la boue vous donnait l'impression d'être votre ennemie.
L'homme avait sorti les berries et avait donné à Malégor ce qu'il fallait, et il était entré en hâte dans une bâtisse sur le point de s'écrouler, sans même un petit au revoir ou un remerciement. Et Malégor était désormais planté là, stupide, sans savoir quoi faire ni où aller.
Il avait soif, d'un côté. Mais, d'un autre, Las Camp ne le rassurait pas vraiment. Est-ce que s'attarder ici valait le coup ? Leevw était relativement loin, quand même ... Un cruel dilemme se présentait à lui. Alors qu'il y réfléchissait depuis une bonne minute, des bruits de pas cadencés se firent entendre derrière lui. Un régiment de soldats, armes au poing et mines patibulaires rivées aux faciès, était en pleine patrouille. Les badauds s'écartaient vivement sur leur passage, de peur de les gêner. Rigueur et puissance émanaient du contingent, tant et si bien que Malégor prit rapidement sa décision.
En voyant les marines tourner au bout de la rue, il se dit qu'un petit verre en ville ne lui ferait aucun mal. L'appel du saké était le plus fort. Il suivit le groupe de soldats et chercha du regard un bar qui lui faisait de l'œil. Il en trouva un, "L'Arsouille", qui lui promettait de beaux verres bien remplis.
Quand il poussa la porte d'entrée, une cacophonie de conversations hilares, de rires de gorge bien profonds et de bruits de verre qui s'entrechoquent l'accueillit. L'endroit était bien rempli, en majeure partie par des gens du petit peuple au vu des vêtements et des visages. Tout ce beau monde était éclairé par une petite lueur jaunâtre, qui émanait d'une lampe accrochée au plafond et pendouillait mollement de droite à gauche dans un grincement de métal rouillé. Un vieil escargophone, dans le fond de la pièce, chantait des musiques démodées qu'on n'entendait presque pas à cause de la faune locale et de ses exclamations répétées.
Un barman nettoyait des verres derrière son comptoir poussiéreux, qui redressa brièvement la tête à l'entrée de Malégor. Celui-ci se dirigea vers le bar d'un pas rapide. Même s'il avait soif, il était pressé de rentrer et plus vite il aurait vu, plus vite il serait prêt à partir. Il percuta quelqu'un, pas bien méchamment, et s'excusa rapidement, dans un souffle inaudible. Mais savoir si l'inconnu l'avait entendu ne l'intéressait pas.
Il commanda un verre de whisky qu'il engloutit dès que le barman le lui tendit. Apaisé, il se relaxa quelque peu. Il avait sa dose et pouvait demander un deuxième verre, qu'il allait savourer un peu plus.
Un homme était venu le trouver à Leevw. Il lui avait demandé de le transporter à Las Camp le plus rapidement possible. Une « affaire urgente » avait été le motif évoqué. Sur le coup, le chauffeur n'avait pas vraiment réfléchi à ça. Il s'en moquait. Ses clients pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient, tant qu'ils alignaient la monnaie derrière. Il avait juste besoin de quoi s'approvisionner en boisson. Mais cette fois, les faits étaient légèrement différents. Il avait conduit son client jusque dans les bas-fonds de la ville-poubelle, un endroit bien précis qui devait échapper aux yeux de la Marine. Une saleté de bouge où même la boue vous donnait l'impression d'être votre ennemie.
L'homme avait sorti les berries et avait donné à Malégor ce qu'il fallait, et il était entré en hâte dans une bâtisse sur le point de s'écrouler, sans même un petit au revoir ou un remerciement. Et Malégor était désormais planté là, stupide, sans savoir quoi faire ni où aller.
Il avait soif, d'un côté. Mais, d'un autre, Las Camp ne le rassurait pas vraiment. Est-ce que s'attarder ici valait le coup ? Leevw était relativement loin, quand même ... Un cruel dilemme se présentait à lui. Alors qu'il y réfléchissait depuis une bonne minute, des bruits de pas cadencés se firent entendre derrière lui. Un régiment de soldats, armes au poing et mines patibulaires rivées aux faciès, était en pleine patrouille. Les badauds s'écartaient vivement sur leur passage, de peur de les gêner. Rigueur et puissance émanaient du contingent, tant et si bien que Malégor prit rapidement sa décision.
En voyant les marines tourner au bout de la rue, il se dit qu'un petit verre en ville ne lui ferait aucun mal. L'appel du saké était le plus fort. Il suivit le groupe de soldats et chercha du regard un bar qui lui faisait de l'œil. Il en trouva un, "L'Arsouille", qui lui promettait de beaux verres bien remplis.
Quand il poussa la porte d'entrée, une cacophonie de conversations hilares, de rires de gorge bien profonds et de bruits de verre qui s'entrechoquent l'accueillit. L'endroit était bien rempli, en majeure partie par des gens du petit peuple au vu des vêtements et des visages. Tout ce beau monde était éclairé par une petite lueur jaunâtre, qui émanait d'une lampe accrochée au plafond et pendouillait mollement de droite à gauche dans un grincement de métal rouillé. Un vieil escargophone, dans le fond de la pièce, chantait des musiques démodées qu'on n'entendait presque pas à cause de la faune locale et de ses exclamations répétées.
Un barman nettoyait des verres derrière son comptoir poussiéreux, qui redressa brièvement la tête à l'entrée de Malégor. Celui-ci se dirigea vers le bar d'un pas rapide. Même s'il avait soif, il était pressé de rentrer et plus vite il aurait vu, plus vite il serait prêt à partir. Il percuta quelqu'un, pas bien méchamment, et s'excusa rapidement, dans un souffle inaudible. Mais savoir si l'inconnu l'avait entendu ne l'intéressait pas.
Il commanda un verre de whisky qu'il engloutit dès que le barman le lui tendit. Apaisé, il se relaxa quelque peu. Il avait sa dose et pouvait demander un deuxième verre, qu'il allait savourer un peu plus.