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Les Grandes Marches - Première Rencontre




- Tu le fais quand je te le dis. Jour... Nuit.

Je place ma main gauche devant mes yeux de manière à ce que je n'y voie plus rien, soupirant abusivement face aux nouveaux moyens de Bachibouzouk pour m'ennuyer.

- Jour... Je libère mon regard à nouveau. ...nuit, mwéhéhé.

Et rebelote ; la pitrerie dure pendant encore deux ou trois minutes avant que la crise de schizophrénie ne passe. Bon, personne dans les parages, c'est parfait, au moins cette fois-ci j'arriverai à passer incognito et ne pas me faire repérer comme une personne louche d'entrée de jeu. Je récapitule dans ma tête : ma mission était d'entrer en contact avec l'un des agents du CP8 local qui gardait constamment un œil sur les allées et venues des gars suspectés d'être des Révolutionnaires. C'était un mec louche, qu'on m'avait dit, légèrement paranoïaque et impossible à joindre. Si on arrivait à avoir des nouvelles de lui, c'était grâce à son compagnon qui se faisait nettement moins trouillard, mais depuis quelques temps ce dernier avait mystérieusement disparu. Donc, comme on sait pas, comme on voit pas, comme c'est bizarre et que les gens ils ont autre chose à faire que de rechercher un vieux pignouf cul-terreux, ben on m'a envoyée.

Je balance mon lourd sac rempli de lingerie en tout genre et de Grominet au-dessus de mes épaules. Y'a du peuple, ho. Pas facile de traverser. Y'a même un type qui se prend la trombine dans les lanières de mon sac, qui m'dit de faire attention.

- Ah ouais, si vous dites que c'est de ma faute. Je m'excuse.

La masse ne désemplit pas. C'est dans ce capharnaüm que je suis censée retrouver l'autre gusse, mais aucune chance ; déjà car Karnutes, c'est grand, puis aussi car y'a trop de peuple ici. Puis c'est quoi cet indice aussi : un kawé. Qui porte des kawés, sérieusement ? Fin ça c'était ce que je m'étais dis avant de traverser l'île et d'atterrir ici, où les gens semblaient priser le kawé par dessus tout. Cet étrange habit imperméable en nylon qui vous fait ressembler à un sac poubelle coloré, ben c'était leur marque de fabrique. D'ailleurs quand on parle de fabrique, en centre-ville on n'était pas sans ignorer la gigantesque boutique avec son fantasmagorique panneau intitulé de la marque "K-Wei", ni de l'incroyable variété de boutiques de vêtements spécialisés dans les habits côtiers et les marinières. C'était quoi cet endroit de fanatiques du old school pêcheur, hein ?!

Dans ma pittoresque contemplation, je fais pas gaffe et je me prends les pieds dans... des pieds. La rue s'est vidée, y'a plus grand monde, peut-être car au détour d'une intersection je me suis enfoncée dans une ruelle terminant en un cul-de-sac. Ou peut-être à cause de ce type louche-là, allongé par terre, dans lequel je me suis empatouillée. Mes paumes grandes ouvertes claquent les pavés tandis que mon nez frôle le sol au lieu de s'y fracasser. Ouf. Je récupère mes appuis et me dresse maladroitement. L'olibrius responsable de ma chute semble toujours roupiller tranquillement, sous sa veste en nylon qui enfle et désenfle au rythme de sa respiration. Ah tiens, y'a un nom d'ssus, mais c'est mal écrit et effacé par le temps : Mizu Kawé ? Hé, ça pourrait être lui le gars que je recherche.

- EH ! Tu pourrais faire attention à où tu dors, j'ai failli tomber à cause de toi !


Dernière édition par Annabella Sweetsong le Lun 28 Avr 2014 - 18:15, édité 1 fois
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Y'a le soleil qui me tape sur les yeux et je me rends compte que je suis étalé par terre, le bide criant famine, je suis complètement sourd des paroles de l'étrangère. Je me relève tout doucement et j'enlève la poussière de mon Kawé. C'est même pas le mien, d'ailleurs...

Je l'ai choppé à ce type louche, un étrange phénomène, un peu paranoïaque, un vieux de la vieille... Il va pas lui manquer d'façon. Et ça lui fera plaisir de prendre un peu congé, allongé dans son lit, une tasse de thé bien servi de chez Marta. Le pauvre gars est hébergé à la tanière du dimanche. Je compte bien le lui rendre, mais pas maintenant. J'ai cette soudaine impression que tout est lié comme ces fils de nylon... Un nylon fait du mais de nos prairies. C'est un habit précieux, fabriqué à la main des agriculteurs de la région. Il se dégrade au cours du temps.  Voilà bien pourquoi il ne vas lui manquer...

Quand je me relève pour admirer les yeux d'une jeune femme un poil énervée, je prends de suite son bras et je l'emmène vers un coin de la rue... Un peu parano, la belle ? Ne t'en fais pas, je ne vais te tuer, oh...

- Y'a la pluie et le beau temps. Les nuages sont les nuages et pourtant ils opèrent différemment selon le temps.

Je lui fais un petit clin d'oeil, un peu louche, un peu suspect. Faut croire que je suis bien maladroit pour parler aux filles. J'ai du mal à m'en remettre, mais je tiens le coup. Donc, c'est un peu la première fois que je balance ces phrases, un peu gêné de devoir jouer un rôle. Sans doute qu'à 17 ans, je suis encore un gamin dans ma tête où que je veux encore le croire...



Dernière édition par Mizukawa B. Sutero le Dim 1 Nov 2015 - 2:56, édité 1 fois


    Le gusse me prend la main et m'emmène sans prévenir. Sur quoi suis-je exactement tombée ? Vers qui m'a-t-on exactement emmenée ? Il m'entraîne, l'air joyeux, hors de la sombre ruelle et moi je le suis, béate. C'est pas sensé être un agent infiltré, un mec parano ? Bah, tout le monde change. Je lui fais confiance, je me dis que c'est lui, quel autre choix sinon ? Je tourne et retourne sa phrase dans ma tête, les premiers mots qu'il m'a dit, leur cherche un sens, une utilité. Rah, c'est trop profond pour moi tout ça. On continue donc, on traverse la foule, sa main m'agrippe toujours le bras aussi fermement. En voyant les passants, la question demeure tout de même éternellement sans réponse : pourquoi porter un kawé lorsqu'il fait beau soleil ?

    Bon stop, je me libère de l'étreinte de mon correspondant. On déboule dans un endroit plus calme, une sorte de place avec la statue, la fontaine, itou, itou... Je me pose sur un banc, sérieuse. Je sais pas trop ce que je dois lui demander au gaillard, il a pas l'air très net et j'me dis que pour une fois j'ai trouvé quelqu'un d'encore plus barré que moi. En l'espace de quelques minutes le ciel s'était couvert instantanément et de lourds nuages grisâtres menaçaient de faire couler leur pluie.

    *Ploc*

    C'est peut-être pour ça les kawés. Le climat océanique est tellement variable qu'il peut très bien changer d'un moment à l'autre. Tout à l'heure il faisait beau, là il flottait. L'heure n'est plus aux sourires niais ni à l'hédonisme. Je dévisage mon compère, le fameux Mizu "Kawé" et lui demande :

    - Bon, par où on commence ? Où est-ce qu'on va maintenant ? J'ai froid, j'ai faim, il pleut et j'suis passablement fatiguée, y'aurait pas une auberge qui traine dans le coin ?

    Biensûr qu'il y avait une auberge, il y a toujours une auberge, mais j'attends de mon camarade de me débusquer CETTE auberge, celle qui colle tout poil aux agents secrets, l'auberge où l'on peut chopper des informations, la petite auberge minable de la ville qui paye pas de gueule mais qui est une mine d'or pour les gens comme nous.


    Dernière édition par Annabella Sweetsong le Mar 29 Avr 2014 - 13:30, édité 1 fois
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    Doucement avec le bras, pourquoi je la presse ainsi ? Je sais pas, je suis pas de bonne humeur quand on me réveille comme ça... Et en plus, je sens encore l'odeur putride de mon haleine de pilier de bar. Peut-être aussi que le kilo de persil a aidé pour que ça passe inaperçu. Mais en tout cas, je sens que j'ai un goût à en faire réveiller plus d'un. Et finalement, comme prévu, la pluie en ce mardi défait... Ce jour si particulier.

    Je me souviens qu'à l'endroit où nous sommes assis, là où nul pigeon n'osera picorer les miettes de pain sous le banc. Je me souviens d'un souvenir triste. Pris par l'émotion, une larme caresse le long de ma joue, son avancée est délicate et imperceptible, tant l'averse nous prend de cours et c'est comme un orage en printemps que son regard s'abat sur ma mine de déterré... Enthousiaste ? Les gens ne voient ce qu'ils veulent voir...

    C'est comme ça partout, nous l'avons appris.
    Alors à quoi bon s'en cacher...

    Nous commençons par nous abriter près d'un porche pour ensuite se diriger à pas de chat vers la taverne à Dad. Histoire que tu manges de ces tartines au beurre, un peu de lait de vache pour renforcer tes os... Le calcium, tout ça, ouais après la taverne à Dad, c'est pas marqué ''Papa donne le biberon'' Quoi qu'il a failli prendre ce slogan pour récolter des sous et enfin agrandir son lieu de travail, mais il a trouvé mieux...

    La porte d'entrée ne reste jamais ouverte avec ce temps, une superstition locale. Alors ne prend pas peur si c'est par derrière, t'es bien une étrangère et chez nous, c'est bras ouvert, cœur sur la main que nous accueillons les étrangers.

    Je te laisse découvrir ce lieu enchanté où les rumeurs sont monnaie courante.


    Un jour, chez ce bon vieux Dad.
    Une seule rumeur suffira à faire agrandir l'endroit...
    Une seule rumeur !


    Dernière édition par Mizukawa B. Sutero le Lun 2 Juin 2014 - 13:29, édité 1 fois


      C'est la zone à l'intérieur, bien que l'endroit se veut accueillant et chaleureux. Avec mon comparse on se colle dans un coin, près d'une table. C'est bien les coins, ça permet de rester à l'abri des regards indiscrets, d'avoir une vue d'ensemble et une tranquillité à toute épreuve. Pas question qu'un alcoolique avenant vienne nous embêter, les coins c'est déserté par l'ambiance, ennemi naturel des piliers de bars et de leurs voix porteuses. Alors on se pose, on tend l'oreille, on parle et on écoute tour à tour, de tout, de rien, progressivement plus de tout que de rien car après la pluie vient le beau temps, comme après une conversation désuète viennent les informations juteuses de l'interlocuteur. Alors je me présente, vite fait, je fais le tour, mais pas besoin de mentionner que je suis agent secret ; non ça on le dit jamais, c'est pas autorisé.

      A son tour, de sa voix semi-enchanteresse, le dénommé Sutero se lance dans un court monologue traitant des informations essentielles à savoir : son prénom, son âge et son caractère sur le moment. A mi-chemin entre la colère et la joie, je ne sais si j'ai devant moi un individu bipolaire ou relativement lunatique, au choix.

      - Demande-lui de payer l'addition, maintenant.

      - Mais on a pas encore commandé ! Ahem, tu payes l'addition ?

      Le jeune homme acquiesce sans réellement faire de cas. Je soupire face à cette demande qui me fait probablement passer pour une profiteuse doublée d'une opportuniste. Dans un silence voulu, j'essaye de récupérer les bribes de conversation tout autour de nous. Ici je capte le mot "espion", là le mot "révolutionnaire", mais les discussions se veulent distantes et discrètes malgré tout. Le serveur arrive, dépose la bière et le panaché sur la table et repart avec l'addition et un léger pourboire. Sympathique, ce Sutero. Je lève mon verre et entame ma boisson quand mon oreille droite capte finalement une suite de mots assez intelligibles pour avoir un sens dans mon appareil auditif.

      Ah, cette rumeur-là semble aussi intéresser mon interlocuteur qui semble faire preuve de concentration !
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      C'est pas l'argent qui fait les comptes par ici. Et c'est pas non plus mon soi-disant trouble bipolaire qui me fait dire que toi et moi, ça va pas le faire. Surtout que c'est bien l'homme qui paye la première tournée à un premier rendez-vous, c'est bien connu. Nous sommes peu de gentleman et ce n'est pas mes pensées qui sont désordonnées, mais bien ce qui ressort en noir sur blanc ou en noir sur gris selon la couleur perçue par mes yeux et les vôtres... Qu'est-ce qu'on s'en fiche ou s'en fish... Histoire d’appâter du poisson pour le dîner, donc y'a aucun trouble de l'humeur en ma personne... Si je suis en colère, c'est de la semi-colère et ça reste jamais longtemps dans mon sang... C'est génétique à ce que disent les savants-fous.

      Et si c'était l'argent qui faisait les comptes par là ? Je saurais pas te dire, mais y'a une bonne rumeur qui circule dans le coin... Le genre d'infos croustillantes... A ce qu'il parait, au nord de l'île, y'a une section révolutionnaire qui recrute du beau monde.

      - J'aime pas la rêvo...

      Que je te lâche ça d'un ton sec et d'une voix mi-étouffée pour que tu puisses être la seule personne à m'entendre et quand bien même, je m'en fous des autres... C'est tous de bons copains...

      - Alors qu'est ce qu'on fait ?

      C'est pas la tristesse qui guide mes pas... Oh non, je suis loin d'être un cas psychologique... Mon problème, c'est que je m'ennuie un peu trop... Et quand je m'ennuie, je m'invente pas une vie contrairement à certains, moi je préfère vivre l'action... Alors on fait quoi ? On va se faire recruter par la milice pour les infiltrer et les détruire de l'intérieur ou l'on reste assis sur nos tabourets respectifs et tu nous payes la deuxième tournée ?

      A toi de voir...
      Je suis venu, j'ai vu et j'ai pas encore vaincu.


        Ah ! Enfin une première trace des révolutionnaires. Je note ça dans un coin de mon crâne tout en sirotant lentement mon panaché. Paranoïaque, j'ai peur que les effets se fassent déjà ressentir. Mon compagnon ne semble pas très loquace ni disposé à donner les ordres de mission. Plus que ça, il me demande même ce que nous devons faire. En tout cas, pas nous éterniser dans cette taverne. Nous devons partir vers le nord de la ville, là où l'enquête se révélera fructueuse. Mais avant ça, je note mon impolitesse, bien que tardive.

        - Au fait, moi c'est Anna... Annabella Sweetsong.

        Car peut-être qu'il serait temps qu'il sache mon nom. Je ne reste pas dans l'expectative d'avoir une conversation plus enrichie à partir de ça, mais s'il faut opérer ensemble autant mieux se connaître. Enfin, je sais pas. En tout cas, une fois la note payée, je lui fais signe que l'on sort sans deuxième tournée. Enfin, donc, on rejoint la grande place centrale accueillant sa ribambelle de tavernes dont celle de Dad. Par où aller ? Cette grande ville me perd, je fais signe à mon camarade.

        - Tu sais par où c'est, le Nord, toi ? Tu connais l'endroit, non ?

        Il acquiesce et se met en marche. Probablement vers le Nord. Quel choix j'ai sinon de le suivre, sans trop savoir s'il est sérieux ou pas. En tout cas il ne m'a pas l'air très pressé de recueillir des informations, pourtant c'est pour ça qu'il est là. Hum...

        ***
        Pas par pas le paysage se fait moins dense en habitations, en allées pavées et plus clairsemé de végétations. Finalement on débouche dans une prairie bien verte tranquillement traversée par une rivière paisible, surmontée d'un pont en bois. C'est joli, mais qu'est-ce que des révolutionnaires viendraient faire là ? J'hésite à poser la question à mon compagnon, stoppé en plein milieu de l'arche surplombant le cour d'eau. Son regard s'enfonce dans le liquide cristallin, semble sonder les pierres au fond du lit et les courants zigzaguant entre elles. Je note enfin la présence d'une petite baraque, plus loin, un peu dissimulée dans la végétation.

        Serait-ce le fameux repère dont parle la rumeur ?
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        Oui... Pardon. Je me suis perdu dans mes pensées.
          Sa réponse ne me donne pas plus d'indications que ça. Je choisis de suivre mon intuition et me dirige vers la cabane isolée, une sorte de hutte de chasseur vue de l'extérieur, rien de moins. Mon compagnon reste en retrait, toujours dans l'expectative de me voir agir pendant que je me glisse furtivement le long d'un mur pour jeter un coup d’œil à travers un coin de la fenêtre. Cette-dernière est si sale qu'on ne voit rien à travers, comme on peut s'attendre d'un repère de révolutionnaires, très malin. Je fais signe au bonhomme de me rejoindre, je ne sais pas s'il m'a entendue. Tant pis.

          J'essaye d'ouvrir la fenêtre de l'extérieur mais me rends rapidement compte que c'est totalement vain, alors toujours accroupie je fais le tour du cabanon avec une démarche de canard et, réalisant une roulade inutile, me colle contre la porte et bombe le torse. Oublions l'infiltration, il est temps de passer à l'attaque.

          - Tu comptes enfoncer la porte ? Har, har, har !

          - Ben, ouais, tu crois que j'suis pas assez forte, c'est ça ? Tu vas voir !

          Je recule de trois ou quatre pas de géants et tends mon épaule gauche droit devant moi, prête à foncer. Fléchissant les jambes, je me lance soudainement comme un véritable bélier contre le lourd battant en bois et... me rétame magnifiquement.

          - Aaaaouch... fais-je tout en me tenant le bras, visiblement démis.

          Quel manque de bol. Et l'autre idiot là-bas, ne vient-il donc pas m'aider ? C'est bien le chic des hommes ça, de tout laisser aux femmes ! Feignasse... Souffrant en silence, je me roule dans un coin en retenant mes larmes.
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          Ne retiens donc pas tes larmes, pleure si tu en as envie. Fais ce qu'une bonne fille de ton genre sait faire, jouer les dures envers un garçon comme moi et pleurer. De toute façon, t'as jamais bien su jouer les dures à cuir et franchement, une si belle bouille comme la tienne, chialer, ça lui sied bien. Et moi, je fais quoi dans l'histoire, car entre : Je me suis perdu dans mes pensées et ma vraie perte de conscience dans le tas, car j'ai vraiment perdu le fil de l'histoire, je me remets dans le bain. Je me suis réveillé au milieu de nulle part, le ventre criant famine, puis j'ai croisé cette douce voix à mi-chemin du paradis qui m'a entraîné dans ses histoires révolutionnaires à trois berrys sans francs.

          Me voilà devant une sorte de bicoque à l'odeur infecte sûrement un repère de loubards qui séjournent là pour éviter d'attirer l'attention du peuple qui n'a que faire d'eux et leur haleine fétide qui sent la gnôle !

          La gnôle d'abricot !

          - Va te faire foutre rapiat ! Qu'on crie à l'intérieur, une chaise ou une table qu'on entend se fracasser ou bien la tête d'un type qui se fait fendre le crâne avec... Et puis le bruit sourd s'estompe et les oreilles sont rivés vers la porte à double battant où la jeune fille s'aouche dedans...

          D'un pas mesuré, à vitesse constante, je me dirige vers elle et je lui fais le genre de sourire aimable qu'on oublie pas avant de lui montrer ce que je sais faire... Un kick dans le bois qui se fissure à peine l'ai-je touché et vlan !On fait entrer de la lumière dans cette sombre pièce où des rires gras se font entendre...

          BWOUAHAHAHA !... T'as vu le couple, Andy ?
            Le couple ? La simple évocation d'une idée aussi drôle m'empourpre les joues de façon significative, avant que mon regard ne dévie immédiatement vers l'homme venant d'enfoncer magistralement la porte du plat du pied seulement. Quelle force... Alors maladroitement je me redresse donc, essayant de paraître un peu plus menaçante, et pénètre dans la cabane pour trouver les deux révolutionnaires déguisés en chasseurs, assis autour d'une table en train de jouer visiblement à la belote tout en buvant une drôle de mixture.

            - Assez ! Vous êtes faits ! Nous savons qui vous êtes, dites nous tout ! Quels sont vos plans ! dis-je tout en braquant sur les deux hommes mes deux flingues, tachant d'adopter une attitude menaçante.

            - Beh dis donc Paul, semblerait qu'on s'soit fourrés dans d'beaux draps, bwahahaha !! R'garde moi ça, c'ty pas la Marine qui nous a r'trouvés ?

            - Pwahahahaharg keuf keuf... P'tit bout d'chou, kessecé qu'tu nous veux, dis ?

            Je fronce les sourcils en voyant les deux hommes qui n'arrivent visiblement pas à me prendre au sérieux, à voir la véritable menace qui leur plane au-dessus. Quels genre de révolutionnaires étaient-ce là ? Ils cachaient rudement bien leur jeu en tout cas.

            - Assez mécréants ! intervins-je tout en tirant un coup de flintlock dans le toit. Vous allez me dire ce que vous mijotez ou je vous jure que vous allez le payer !

            - Olalala Andy, mais c'qu'elle est danj'reuse. Vas y fais pas l'con, dis lui tout sinon c'ty pas qu'elle va nous canarder la gamine.

            - Ok. On va tout t'dire, petite. V'là, on savait pas qu'on pouvait pas chasser ici. Pas d'not' faut si ce r'nard est protégé, y r'semble à tous les aut', hein Paul qu'il r'semblait à tous les aut' quand on l'a abattu ?

            - Oué, c'putain de vrai.

            - ...et du coup on est pas des braconniers m'dame, jvous jure, on l'refera plus, hein. C'tait un accident, tenez, s'vous voulez, on vous l'rend bien volontiers. fit-il tout en me tendant l'animal mort qui gisait sur la table à leurs côtés, quelques instants plus tôt.

            Mais... qu'est-ce que... Ils se foutaient de moi ? Était-ce tout ce qu'ils avaient trouvé en guise de couverture ? Non sérieusement.

            - Vous vous moquez de moi ? Arrêtez de me faire marcher, je sais bien que vous êtes des révolutionnaires !

            - Des quoi ?!

            - Des révolutionnaires Paul, c'les gens qui clament haut et fort qu'le gouvernement c'des pourris et qu'ils veulent tout changer. Des putains d'menteurs si tu veux mon avis.

            - Et on s'rait ça, nous, sérieusement ? Bwahahaha n'importe quoi la gamine ! Bwahahaha hahahaa !!

            - Pfffrt wahahahhaha !!

            Les yeux écarquillés, déstabilisée par une telle technique, je me mets à reculer involontairement vers la sortie avec de trébucher et de me retrouver les fesses sur le sol, fragile, tremblotante. Étais-je si faible que ça ?
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            Faible ? C'est clair que la petite minette est bien faible, mais elle a du caractère et même si on s'connait pas assez, y'a quelque chose en elle qui m'intrigue. Un bruit de tamtam sommeille en moi, un son de clochette et une musique prônant la douleur engouffrée là depuis un bout de temps, enivrante et mélancolique, mes yeux verts virent au rouge clair. Peu à peu, le tamtam devient tambourin, la sonnette, sifflement et la zik est douce, calme. Étrange contradiction mélodique où je me perds aisément avant de bouger vers les deux compères d'un pas sûr, je n'ai pas besoin de mots pour calmer les maux de la terre, de mon île. T'ouvres ta petite gueule, t'effraies ma presque-ami, soit. La conséquence, tu la vois pas encore, tu la ressentiras bientôt, quand mon poing vient écraser ta poitrine, un souffle écarlate et un crochet de gauche te fait décocher les dernières dents qui te restent, crachat de sang... La folie m'anime en un éclair, ton plus grand soucis, c'est d'avoir rencontré un enfant sanguinaire.

            Ton ami se calme après t'avoir maraver la gueule. Apeuré parce que je pourrais lui réserver, il te prend, un bras sur son épaule et t'emmènes vers la sortie arrière. Sur ce, je dirige mon regard vers un inconnu qui lui n'a pas l'air d'être indifférent à ce qu'à dit Anna par rapport aux révolutionnaires... Toi là ! Avant de prendre tes guibolles à ton cou

            Oui, lance t-il sciemment.

            Je veux te causer.

            Tu ne sauras rien de moi, réplique t-il avant de se murer dans sa gnôle. Eh petite ! Réveille-toi il est temps de passer à l'action, car lui, je l'ai déjà vu quelque part, je l'ai déjà aperçu causant à ma mère, ils se disputaient sur une étrange chose.

            Dis-moi qu'est-ce que le Projet Uranus ?

            Soudain, il sort de ses gonds et prêt à sortir un pistolet de sa ceinture...

              - Faites un pas et je tire !

              Le gaillard s'était levé d'un bon de sa chaise et avait brandi son flingue devant lui, l'agitant frénétiquement comme un bout de bâton. Mon drôle de coéquipier m'avait ouvert la voie, perçant à jour le troisième larron dissimulé dans l'ombre depuis le début : un type patibulaire à la mâchoire carrée, enveloppé dans un grand trench marron, au visage à demi mangé par un borsalino noir. L'évocation du Projet Ananas - ou quelque chose du style - l'avait soudainement mis dans un drôle d'état et tout en menaçant de nous trouer si nous ne reculions pas, le gaillard conservait une moue crispée et les dents serrées. La situation était complexe et la cabane relativement étroite, ce qui ne permettait pas de faire des mouvements très amples et possiblement éviter les tirs, cependant c'était à moi d'agir et je ne pouvais pas laisser passer un tel suspect. Saisissant donc le premier objet qui est à ma portée - la fourrure du renard - je le balance au visage du gusse avant de fondre sur lui.

              Bakam !

              Dans ma course effrénée vers l'individu, une douleur vive vient m'élancer dans le bras ; c'est cependant sans m'arrêter que je plaque le type au sol et viens débarrasser sa main droite de son revolver avant de lui coller mon arme de service sous son nez.

              - Plus un geste, vous êtes en état d'arrestation. fais-je en abaissant le chien de mon flintlock.

              L'homme s'immobilise alors et lève les mains au-dessus de sa tête, avant de réagir aux ordres que je lui donne et de se lever tranquillement pour que je puisse le menotter.

              - Je vous demande de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. dis-je donc tout en resserrant l'étreinte des boucles métalliques sur les poignets avant d'affirmer. J'ai toujours rêvé de dire ça.

              Lentement, le bonhomme toujours en joue, le canon pointé dans son dos, je sors en compagnie de mon détenu de la cabane pour rejoindre Mizu Kawé qui attend patiemment à l'entrée.

              - Beau boulot. Je te laisse t'occuper d'amener l'énergumène au poste le plus proche, histoire qu'ils puissent l'interroger. Dis-moi, comment as-tu su que c'était lui ?

              L'agent hausse les épaules, dévoilant un long silence dans la conversation. Tout sourire, je découvre alors un trou dans la manche de ma veste d'où s'écoule un liquide rouge huileux. Vrai que je m'étais faite toucher mais heureusement ça n'était qu'une égratignure. J'en profite alors pour prendre congé, sous raison de devoir aller soigner ce vilain bobo et faire mon rapport à mes supérieurs.

              - Bon et bien, merci pour ton aide. C'était chouette, j'espère qu'on aura l'occasion de se revoir. Allez, à bientôt ! annoncè-je finalement tout en levant la main bien haut avant de m'en aller.

              Et alors que mes pieds glissent sur l'herbe mouillée, j'en viens à remarquer soudainement l'étendue bleutée qui s'est aérée au-dessus de ma tête et le soleil balançant ses rayons tièdes et agréables. Après la pluie, le beau temps.

              C'est comme si toute cette drôle d'histoire n'avait été qu'un rêve.
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              Un rêve ? Je ne crois pas que tout cela soit un rêve et toute cette histoire me laisse un peu perplexe, je vous avouerai. M'avoir laissé le gus pour l'amener au poste ? Hé, c'est que t'es bien tombé mon gars, dis-moi tout sur Uranus et je te relâche. Alors à table ! Accouche ! Tu ferais mieux de parler que de t'enliser dans une situation que tu ne maîtriseras plus... Oui, comme ça.

              C'est tout ce que tu as à m'offrir ? Uranus, une arme antique dont la preuve de son existence est dissimulé à Alabasta. Et avouons, je te relâche, que me proposes-tu pour épargner ta misérable vie ? Des armes ? Le bémol dans l'affaire, c'est qu'on va devoir prendre un autre type et le foutre en taule et que tu t'en occuperas, car la petite dame, elle va faire son rapport et pour ton intérêt, tu vas devoir le faire. Oui, tu n'as pas le choix.

              Nos choix sont limités dans ce monde de brute, je te laisse la vie sauve. Considère cela en gage de notre marché, mais si tu viens à rompre le contrat, ta tête tombera.

              Finalement, dans les grandes marches des héros, il y'a la première rencontre du vilain.