Le Vieillard du Mont Corvo

Les rayons du soleil apparaissaient petit-à-petit à l'horizon, il fallait que j'y aille immédiatement. Où voulais-je aller ? Au Mont Corvo ! Pourquoi ? La réponse est en fait assez compliquée. J'avais entendu parler il y a quelques jours à l'un des bistrots du village de Fuschia l'histoire d'un vieillard qui avait réussi à repousser des pirates avec des primes supérieurs à 1.000.000 de Berrys ce qui n'était pas rien. Stanislas et Takashi m'avaient chauffé pour que j'aille rencontrer ce vieillard afin qu'il puisse m'entraîner. J'ai donc décidé d'y aller... Mais je savais que ça n'allait pas être évident d'arriver sain et sauf à sa baraque - ou sa cabane - car le Mont Corvo était réputé pour habiter des animaux monstrueux. C'est pourquoi j'avais pris toutes mes précautions en emportant mes équipements métalliques. Par contre, il fallait que je trouve de la bouffe dans le coin, je n'avais plus aucune thunes ce qui était assez relou. Je ne voulais plus m'endetter au bistrot auquel je me rendais habituellement. Je ne me disais que je n'avais pas trente-six solutions. Il fallait que j'aille chasser au Mont Corvo. Toutefois je devais prendre garder à ne pas devenir le chasseur chassé étant donné que - comme je l'ai déjà dit plus haut - la plupart des animaux avaient encore plus la dalle que moi dans le coin, que ce soit sur le Mont Corvo ou à la forêt se trouvant entre cette montagne et le Grey Terminal.

Malheureusement pour moi mon corps m'a vite fait comprendre qu'il n'pouvait plus attendre une fois que je me suis mis à marcher. En effet, mon estomac me faisait atrocement mal, cela faisait plusieurs heures déjà que je n'avais pas mangé (depuis le soir passé quoi). Heureusement pour moi, au loin, à une cinquantaine de mètres, je pouvais apercevoir un bateau de transport de marchandises. Qui dit marchandises devaient aussi sûrement dire bouffe, alors j'ai plongé dans la mer salée qui était encore sombre à cause de la position des rayons du soleil à l'horizon afin de pouvoir entrer dans la réserve de ce bateau sans me faire cramer. Je savais que ça n'allait pas être évident sachant que je suis assez maladroit quand il s'agit de faire quelque chose en douce mais c'était ça ou j'allais devenir aussi pâle qu'un cadavre et commencer à faire des hallucinations chelous. Oui, je deviens bizarre quand je n'bouffe pas...

J'ai réussi sans trop de difficultés à monter sur le bateau sans me faire apercevoir, malheureusement pour moi il y avait plus d'un garde qui surveillait cet immense navire de marchandises. C'est clair que ça changeait de la petite chaloupe que j'avais en ma possession. Mais il y avait également beaucoup de caisses ce qui pouvait me permettre de me cacher derrière ces dernières et je ne vous cache pas que je me demandais ce qu'il y avait à l'intérieur. La surface de ce bateau en bois de chêne apparemment me permettait d'entendre exactement les pas des gardes qui faisaient une ronde autour de ce bateau. Je pensais être en sécurité... Jusqu'à ce que mon corps me trahisse et que tous les gardes autour entendent ce gargouillement d'animal émanant de mon estomac.

Fallait que ça arrive maintenant! J'avais vraiment un corps de lâche qui ne me suivait pas quand j'en avais le plus besoin... En même temps, vu comment qu'j'avais les crocs, ça devait arriver tôt ou tard. Après tout, un fossé sépare moi et la délicatesse. Alors qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai pris mes jambes à mon cou tout en emportant une petite caisse qui se trouvait à côté de mon pied lorsque j'étais toujours caché et j'ai sauté du navire avec le but d'atterrir sur la surface. Malheureusement, ça s'est pas passé comme je l'espérais ! Enfin si, j'ai réussi à poser pied sur la terre ferme, mais je me suis fait atrocement mal en retombant incorrectement.

Néanmoins, j'ai tout-de-même pu (comme je l'espérais) semer ces gardes sans trop de difficultés par le biais de ma connaissance du village et des cachettes s'y trouvant. Une fois que mon rythme cardiaque redevint à peu près normal, je suis sorti de ma cachette avec la caisse que j'avais volée et dedans s'y trouvaient quelques fruits que j'ai avalés en une dizaine de secondes à peine. "Ah putain" ça faisait du bien de manger des fruits et de voir le soleil faire son apparition en même temps ! Alors après m'être étiré et vérifier que tout allait bien après cette chute, j'allais reprendre mon chemin quand l'un des gardes que je croyais avoir semé fit son apparition devant moi. Je me disais qu'au moins, il n'y en avait qu'un qui m'avait trouvé. S'ils avaient été plus, j'aurais un peu plus galérer. Je m'avançais, en souriant et en nettoyant le coin de ma lèvre inférieure tout en regardant ce garde droit dans les yeux. Et en accélérant le rythme de mes pas, je me suis retrouvé en face de lui, il a tenté de me mettre un coup de poing que je parvins à bloquer en attrapant son avant-bras et sans qu'il ne réalise que je l'avais retenu, je lui ai mis un uppercut qui l'a mit K.O sur le coup. Le tuer ne m'aurait servi à rien, je voulais juste qu'il dorme un moment pour pouvoir m'enfuir sans qu'il ne puisse avertir ses collègues ni ses supérieurs hiérarchiques.

Il était donc temps pour moi de me rendre au Mont Corvo, j'étais prêt et en plus de ça je venais de m'échauffer. Ce n'était pas bien loin mais rien qu'en y pensant, ça me rendait réticent vu la dangerosité du lieu. Mais bon je n'avais pas le choix si je voulais le rencontrer ce vieillard qui me rendait curieux. On m'avait dit qu'il avait autour de 60 balais... A cet âge-là il arrivait à marave des pirates, j'en déduisais donc qu'il était plus fort quand il était plus jeune. C'est en pensant à des choses comme celle-là que je me suis rendu compte que j'avais beaucoup marché et que j'étais déjà sur cette montagne. J'avais eu beaucoup de chance pour ne pas avoir croisé un monstre gigantesque ou un truc dans le genre. Je n'avais donc plus qu'à trouver sa baraque! On m'avait dit qu'elle se situait à proximité d'un très grand arbre qui pouvait être visible lorsqu'on commençait à gagner en altitude. Et se trouvait devant moi, caché derrière un creux, un gigantesque platane ! Ça devait sûrement être là ! Je me suis mis à courir, sourire aux lèvres tout en imaginant le genre de personne que ça pouvait être et une fois que j'eus sa maison dans mon champ de vision... J'n'ai rien vu, il n'était pas à l'extérieur. Alors j'ai approché de sa maison et j'ai frappé à la porte tout en remarquant que la porte était ouverte.. Aucune réponse, il était vieux, il lui était peut-être arrivé quelque chose, je n'sais pas du genre une attaque cardiaque ou un autre truc de vieux. J'ai ouvert la porte et... J'ai senti une très grande force contre mon dos me faisant tomber immédiatement tomber par terre. Lorsque je me suis retourné, je le vis, il me pointait avec son couteau à la main et me dit :

Je pouvais constater sur son visage pâle beaucoup de traces. On pouvait y apercevoir des cernes mais sur ce visage fripé, on pouvait en distinguer les cicatrices qui étaient nombreuses. Ce vieillard avait vraiment du vécu et j'étais persuadé d'avoir fait le bon choix en essayant de le rencontrer. Sa carrure semblait être celle d'un homme fier et toujours debout malgré les traces de l'Histoire gravé sur sa peau. Sa barbe blanche semblait être mélangé à ses cheveux et je n'arrivais pas à les distinguer... Il avait vraiment la classe pour un vieux en tout cas! Quoi qu'il en soit, après avoir émit mon souhait, il me regarda d'un air supérieur comme si je n'étais que la dernière des merdes à ses yeux et me dit tout en retirant son couteau de sous mon cou :


Et voilà comment je me suis retrouvé esclave d'un vieillard qui n'a pas arrêté de me faire du chantage toute la journée rien que pour qu'il m'entraîne. Je ne savais pas si finalement j'avais fait le bon choix, si j'avais raison de récupérer toutes ses pommes dont je devenais fou amoureux vu leurs formes et j'avais l'impression qu'elles m'appelaient pour que je les bouffe mais le vieillard me regardait fâcheusement l'air de dire : "Tu n'as pas intérêt à les bouffer", ce dont j'étais néanmoins sûr, c'est que cette journée n'allait pas être aussi belle que je le pensais.

Une fois que mon travail prit fin sur cet arbre en ramassant ce que monsieur m'avait demandé, je jetai un regard vers la maison et je voyais que le vieil homme me faisait un signe via son index me disant de venir immédiatement. En quelques mouvements, je descendis le gigantesque arbre en sautant de branches en branches, avant de courir vers lui en pensant que mon entraînement allait commencer. Il posa sa main sur mon épaule et tout en souriant, me dit :

« Tu vas devoir emmener ça au village petit!
- Quoi ?!
- Y a un Chasseur de primes qui est également prêtre à ses heures perdues qui vient d'emménager à Fuschia. Je le connais depuis assez longtemps et je veux que tu lui emmènes ces pommes... Ah, et prends aussi ce durian! Si tu le fais alors je t'entraînerai.
- ... D'accord »

Une autre mission pour moi, je commençais à avoir une nouvelle fois la dalle en regardant les pommes que je devais emmener mais cette fois-ci ça pouvait attendre, je n'avais aucun symptôme. De plus, l'odeur nauséabonde de ce durian pouvait calmer ma faim. Par contre, traverser une partie du Mont Corvo avec ce fruit et son odeur, c'était pas bon, pas bon du tout... En effet, ça risquait d'attirer des animaux et ayant grandi ici et également en regardant mon vécu, je savais que c'était pas des kikis (peluches), les animaux d'ici. Et comme je l'avais imaginé, l'un d'entre eux n'allait pas tarder à se pointer autour de moi. Il était caché derrière les feuillages donc je ne le voyais pas encore mais j'avais senti sa présence et j'ai pu repérer l'endroit où il se trouvait par le biais des bruits qu'il faisait sans s'en rendre compte. J'attendais qu'il sorte de sa cachette pour pouvoir agir, sauf que quand il est sorti, je fis plus stupéfait qu'autres choses et je ne pus rien faire si ce n'est le regarder s'approcher de moi...


C'était un léopard géant, il était tellement massif et impressionnant que j'avais l'impression de n'être qu'un obstacle sur son passage, un peu comme quand une personne traverse une route avec une pierre à ce moment-là... La personne c'était lui et le caillou, c'était moi. Je n'aurais jamais pensé que ce mont abritait des bêtes comme celle-là. Sa peau devait être super difficile à percer, je ne savais pas ce que j'allais devoir faire pour le battre ou pour qu'il s'en aille. Ce qui était néanmoins sûr c'est que je ne pouvais pas lui refiler les pommes et le durian que j'avais en ma possession. Je voulais absolument m'entraîner auprès de ce vieillard et ce n'est pas ce Léopard qui allait m'en empêcher. Sauf s'il parvenait à me tuer... Ce qui était fort probable vu l'ascendant psychologique que cette bestiole avait sur moi. "Non, non, non" me disais-je, il fallait que je me reprenne et pour cela, rien de mieux que se mettre plusieurs tartes dans sa propre gueule. Sauf que pour m'impressionner, il n'hésita pas à déraciner du sol l'arbre qui était à sa gauche avec seulement ses dents en forme de sabres tranchants...


Ah c'est pas la réaction que je devais avoir ? Ah oui, c'est vrai, je devais avoir peur ! Pour me le remémorer, je n'ai pas une nouvelle fois hésité à me mettre plusieurs coups sur la gueule vu que quelques-uns n'avaient pas suffi! Cela dit je n'arrivais pas à imaginer la dangerosité que j'encourais de rester comme ça sans bouger. Par contre je savais qu'il y avait un énorme monstre mi-léopard mi-moche mi-scatophile (oui parce que ses dents se sont développés avec de l'engrais à mon avis et j'en connais pas beaucoup de naturels) en face moi et il se pouvait que d'autres débarquent quelques minutes plus tard à peine. C'est pourquoi je devais faire vite, très vite...

Je le voyais s'approcher de moi, alors j'effectuai un mouvement vers ma gauche afin de me cacher derrière les feuillages les plus proches de moi. Je voulais avoir du temps, plus de temps pour réfléchir et pour trouver une astuce afin de le battre car je savais déjà que ça n'allait pas être évident avec mes poings nus et ce même si les personnes que j'ai déjà combattue dans le passé m'ont avoués qu'ils étaient assez balèzes. Je ne voulais d'ailleurs pas les tester en prenant des risques. Je suis très insouciant mais je sais faire la différence avec le suicide, et je savais que si je fonçais tout en baissant ma garde, ça allait être fini pour moi.

Malheureusement pour moi, je n'ai pas pu réfléchir très longtemps dans cette cachette car j'ai très vite entendu l'accélération du rythme de ses pas, de plus le bruit de ses pas devenait de plus en plus fort ce qui signifiait logiquement qu'il s'approchait de moi... J'ai fait une nouvelle fois le lâche, non en allant en face de lui mais en trouvant une autre cachette se trouvant juste à côté qui cette fois était l'entrée d'un tunnel... Sauf que là aussi avec ce fruit qui puait la mort, j'ai attiré très vite les animaux y vivant c'est pourquoi je suis très vite sorti de cet endroit glauque dont je me méfiais. Puta*n, j'avais quand même de sacrés handicapes dans cette embrouille. "Peut-être vais-je y rester?" me disais-je, avant de me rappeler de cette promesse que je m'étais faite dans le passé : "devenir puissant pour protéger les miens".

Si je ne pouvais pas battre un simple animal du Mont Corvo, comment allais-je pouvoir protéger mes amis?! De plus le visage balafré du vieillard (qui au passage ne m'avait toujours pas donné son nom) me revint en tête. Ce sourire... Il avait sûrement dû faire exprès, il savait que j'allais tomber sur ce genre d'animaux en allant dans la forêt et je me disais que ça devait sûrement être mon premier test pour savoir si je pouvais m'entraîner avec lui, ou si c'était limite le début de mon entraînement, ce combat contre ce léopard gigantesque.

C'était décidé, j'allais le battre ! David contre Goliath version 1625. Sauf que contrairement à David, je n'avais aucune arme, mais j'avais cette intelligence que je n'avais pas d'habitude et qui venait uniquement lorsque je combattais. Et j'allais utiliser de cet avantage pour essayer d'avoir cet animal. Qu'ai-je donc fait ? J'ai fait tout le tour de cet animal tout en laissant émaner l'odeur du Durian afin qu'il ne puisse pas me trouver si facilement et je pouvais compter sur ma vitesse mais surtout sur les feuillages pour ne pas qu'il me voit. Ensuite, une fois qu'il ne pouvait plus me voir dans les feuillages et qu'il commençait à frapper dans tous les sens pour me trouver à un moment ou à un autre, j'en ai profité pour monter sur un arbre et j'ai attendu d'être dans son angle mort pour sauter sur son dos.

Une fois après avoir surmonté ce choc en sautant sur son dos et en se faisant mal de tout seul aux bijoux de famille à cause de la force de la gravité et de la robustesse de la peau du Léopard, j'ai essayé de l'étrangler très vite, avant qu'il ne sursaute. J'avais envisagé à ce que ça devienne une partie de rodéo et je pense que j'avais un bon équilibre pour pouvoir tenir sur moi-même. Les secondes défilaient et j'avais enroulé mes bras autour de son cou comme un serpent qui tente d'abattre un homme. Je le sentais... Il perdait petit-à-petit de la force, je l'ai senti lorsque j'ai vu qu'il avait plus de mal à prendre appui sur ses pattes arrières. Alors, un sourire se faisait ressentir à ce moment-là sur mon visage, je pensais que c'était fini... qu'il allait vivre l'expérience la mort sur le coup et que j'avais gagné.

Mais, ce que je n'avais pas calculé dans l'élaboration de ce plan, c'est que ce léopard pouvait faire n'importe quoi afin de rester en vie -comme chaque être d'ailleurs- et je semblais avoir sous-estimé ses capacités. De simples roulades sur lui-même avaient suffi à me faire tomber et à briser certains de mes os que je sentais à cause de la douleur et des bruits que dégageaient mon corps en étant pris en sandwich entre cette masse et le sol qui s'enfonçait petit-à-petit au fur et à mesure des vas-et-vient de ses roulades.

Il avait finalement reprit totalement confiance et le rapport de force avait changé. J'étais à terre et il était debout, ses pattes étaient placées autour de mon corps et je le voyais me narguer de son sourire fluorescent. Il salivait sur moi et sa langue sortait de sa cavité buccale... J'avais du mal à bouger, mais il fallait que je le fasse ! Cela dit, ce n'était pas évident vu comment j'avais mal. Je le voyais, son visage s'approchait de plus en plus du mien. Puis d'un coup, je le vins prendre de l'élan, il voulait me bouffer tout cru, dès que son visage se releva afin de tomber plus vite à une plus grande vitesse, je me suis relevé en prenant appui sur ses pattes et j'ai sauté avant qu'il ne puisse me bouffer ! J'ai ensuite sauté sur son dos une nouvelle fois pour pouvoir me cacher une nouvelle fois sur l'un des arbres qui se trouvaient aux alentours sans qu'il ne le voit, lui qui avait la tête plantée au sol. Je ne sais pas si c'est l'arrogance, la colère ou l'esprit de revanche qui a fait que j'ai pu esquivé cette attaque mais j'étais assez fier de moi et de cet esprit de combativité que je possédais...

Il fallait que j'en finisse le plus vite possible, lui qui avait toujours la tête plantée au sol et qui essayait de s'en défaire pour me bouffer. Mes poings ne pouvaient peut-être pas le battre, mais ils pouvaient l'immobiliser pendant un très court laps de temps. Je regardais l'arbre qui se situait entre lui et moi et je me disais qu'il fallait que je teste ma vraie puissance... Je voulais faire ce qu'il avait fait : déraciner cet arbre. Si lui l'avait fait, je pouvais peut-être le faire, non en l'arrachant directement mais en le poussant à l'aide de toute ma force. C'était ma seule option pour mettre à terre et rendre inconscient cet animal. Je ne pouvais pas me planter. Alors tout en inspirant le plus grand souffle de ma vie, j'ai frappé de mes deux poings cet arbre qui semblait être mort. Je me demandais si j'avais réussi car l'arbre ne s'écroula pas tout-de-suite et j'avais énormément mal aux poings. Puis, j'entendis un bruit avant que cet arbre ne se renverse directement sur le léopard qui avait réussi à extirper sa tête du sol mais qui n'avait pas eu assez de temps pour pouvoir esquiver cet immense arbre. J'avais réussi! J'avais réussi à battre cet animal! J'ai voulu crier de toutes mes forces pour le dire à tous les êtres vivants au Mont Corvo mais je n'avais plus aucunes forces... Je me suis écroulé au sol à cause des douleurs que je ressentais... Et il fallait que j'emmène ces fruits au chasseur de primes de Fuschia...

Il est là, posé en face de moi, l'air de me dire : "non je n'te rendrai jamais ce que j'ai trouvé et j'attends que tu partes pour les bouffer". Oui, je parlais à un singe depuis tout-à-l'heure et je lui ai raconté ce qu'il m'est arrivé... Mais bon, comme je me le disais, je ne devais pas en attendre plus d'un petit singe comme ça. Alors je me lève et je commence à m'approcher tout doucement de lui pendant qu'il fait quelques pas en arrière et cache mon sac avec les fruits dans son dos.

Je ne veux pas lui faire de mal c'est pour ça que j'avance en souriant mais j'ai plus l'impression que ça lui fait encore plus peur... Peut-être qu'il me trouvait moche comme la plupart des gens que je croise et que c'est ça qui l'effrayait chez moi, surtout lorsque je souriais... Ou attendez, à moins que j'ai un truc de coincé entre les dents. Je prends une toute petite branche de la taille d'un cure-dent à ma droite et j'me cure les dents, jusqu'à me rendre compte que je n'ai rien. Ce singe devait sûrement avoir peur des humains, il n'y avait pas de quoi avec moi, ce n'est pas dans mon intention de le blesser, mais il faut que je fasse vite, du coup j'essaye de réfléchir à un plan, mais je ne trouve rien, strictement rien. Bon bah' plus le choix, il s'éloignait de plus en plus donc j'ai bondi sur lui comme quand le léopard de tout-à-l'heure a essayé de m'attraper et de me bouffer.


Il est plus là ! Il est plus là putain ! Il a disparu ou en quelques secondes, je regarde à ma droite, puis à ma gauche, je ne vois rien, donc je lève ma tête et je le vois sur l'arbre en train de s'enfuir... J'ai vraiment pas d'bol c'est atroce, il fallait que je course un animal maintenant tout en faisant vite pour éviter d'attirer d'autres animaux une nouvelle fois à cause de l'odeur du sac. D'ailleurs, en parlant d'odeur, j'ai été assez surpris de voir qu'il n'y avait qu'un singe qui était venu pour essayer d'avoir mon sac. Comme quoi, la chance m'a en fait sourit ne serait-ce que le temps d''un instant. Bref, j'ai pas le temps de parler de ça puisque je me rapproche du singe même s'il m'avait mit une distance pendant un court laps de temps. Il devait sûrement fatiguer, je dois en profiter, je saute sur un arbre pour me poser sur une branche et pour être à sa hauteur... Mais je tombe car la branche n'est pas assez solide. Je mange le sol et les pierres sur la terre me donnent la même sensation que des coups de couteaux. Et en plus de ça, cerise sur le gâteau, ça réveille les douleurs que j'avais reçue des coups du léopard, mais ça va... Je peux continuer ! C'est bon, il m'a énervé ce putain de singe de merde ! En plus, il en a profité pour aller encore plus loin ! Ok, j'allais lui montrer mes talents d'athlètes et je commence à courir beaucoup plus vite que tout-à-l'heure pour pouvoir le rattraper en une bonne minute. Durant cette minute, il ne s'est pas retourné pour regarder derrière lui, et le fait juste maintenant. Il me voit sourire juste derrière lui et j'ai l'impression que ses orbites quittent son visage tellement il est surpris ! Cette fois, il ne pouvait pas s'échapper ! Alors j'ai une nouvelle fois bondi sur lui... et je l'ai eu !


Enfin, j'ai retrouvé le colis que je devais emmener à ce chasseur de primes. Je n'ai plus de temps à perdre ici alors je me remets à courir vers Fuschia après avoir libéré le singe bien sûr. Je n'en pouvais plus de cette montagne qui m'a causé tellement de problèmes jusqu'à maintenant. Après c'est clair que traîner par ici, ça devait sûrement entraîner les jeunes... et les moins jeunes.

Même si la douleur dûe à la fatigue me gagna assez rapidement, avec le sentiment de durcissement des jambes, je suis arrivé très vite à destination et je n'avais plus qu'à trouver la maison de ce chasseur de primes. A première vue, ça semblait plus facile à dire qu'à faire mais comme je connais le village de Fuschia depuis assez longtemps, je sais qu'il y a eu un nouvel arrivant au village, connaissant un peu tout le monde ici... Ça devait sûrement être lui ! Par contre même si je sais qu'il y a un nouvel arrivant au village, je ne sais pas où il habite, c'est pourquoi j'ai décidé de faire un détour chez le maire pour savoir où il habitait, ce prêtre-chasseur !

Je n'en peux tellement plus de supporter l'odeur de ce "fruit" dans mon sac, que je veux le remettre immédiatement à son destinataire et c'est d'ailleurs pourquoi je n'ai pas dit au revoir au maire. Je ne dois plus perdre de temps, alors je m'remets à courir en direction de sa baraque cette fois que je trouve sans trop chercher. Le maire n'avait pas tort, la maison se trouvait exactement derrière le bistrot.

J'approche de sa maison et mon visage prend une autre forme, une forme inédite. Le visage du type devant une stupéfaction et une bizarrerie. C'était... Une église, et un bâtiment y était collé, c'était un commissariat... Et merde, je crois que j'suis tombé sur une personne étrange. Enfin, je m'en doutais un peu puisque je devais lui rapporter un fruit qui puait tellement qu'il était interdit à certains endroits... Je m'approche de son habitation et je le vois sortir et me crier dessus :

« Et toi ! Ça sent le durian ! Ça doit sûrement être le vieux qui t'envoies ! - *le cherche du regard, regarde à droite, à gauche, en haut... puis en bas* Ah c'est toi le prêtre-chasseur de primes ? - Ouaip' ! Maxime ! J'suis pas vraiment chasseur de primes, je me considère plutôt comme un justicier!

- Whoa ! Trop cool ! *yeux qui brillent* Ah, et moi c'est Willy Walker. - Bwéhé ! Merci. Tu peux me passer ces fruits que je les mette dans la cave afin que l'odeur ne parvienne pas à l'intérieur de mon habitation? - Ouais, aucun souci, tiens. »

Il est tout petit! Il est tout petit ce bonhomme et pourtant il arrive à gérer deux métiers en même temps, ce personnage est vraiment bizarre... Mais bon, si c'est un ami de ce vieux, c'est qu'il doit y avoir une raison, a priori ils n'ont pas l'air de se ressembler du tout. Il prit son colis, les posa quelque part dans sa maison et est revenu me voir en me disant de le suivre et d'attendre devant son église, étant donné qu'il y a quelqu'un qui est venu se confesser. Cependant, une fois qu'ils sont dans la cabine, je m'approche pour savoir ce qu'il se passe:


Ils sortent de la cabine, et le prêtre fouille dans sa poche... Il sort une arme, mais enlève d'abord son haut de prêtre et en dessous se trouve son haut de shérif, avant de crier :


Je viens de comprendre son astuce en faisant le prêtre, ça lui permettait de capturer les criminels qui avaient une prime par le biais de sa cabine de confession. Quoi qu'il en soit, il finit par tuer la personne qui était à la base venu se confesser en l'insultant de tous les noms et quelques secondes plus tard, il s'agenouille devant la statue de Jésus et commence à demander pardon au seigneur parce qu'il a, à son tour pêché... Qu'est-ce que je foutais là, j'ai l'impression d'être dans un sketch, mais bon, j'attends comme il me l'a demandé. Après avoir fini de se confesser, il vient me voir et me donne un bandage qu'il est parti chercher dans la pièce d'à côté. Je ne saigne plus mais il a tout de même remarqué mes blessures, comme quoi, ce n'est pas n'importe qui. Après avoir fini de me bander aux endroits où les plaies pouvaient se rouvrir, je me décide de m'en aller. Je dois vite rejoindre le vieillard, j'ai hâte que mon entraînement commence. Plus rapide je serais devant sa baraque, plus rapidement commencera mon entraînement. Et puis, je n'ai plus peur du Mont Corvo dorénavant puisque j'ai déjà combattu une bête d'une puissance considérable.

Alors je m'en vais sans peur mais en espérant ne plus croiser un monstre pour éviter de perdre encore du temps, et après une dizaine minutes de marche tout en pensant à quoi allait ressembler mon entraînement, je me rapproche de sa maison que je peux désormais voir à l'horizon, et je constate qu'il n'est pas seul. Ce géant vieillard est torse nu et autour de lui se trouve des types... Quoi ?! Ils sont en train de se combattre, j'commence à courir aussi vite que je peux pour voir si je peux aider ce vieillard et je me rends compte que ces pirates sont venus pour venger leurs amis qui ont perdu face à ce vieux, si j'ai bien compris. Alors que je pensais que je devais intervenir pour pouvoir marave ces pirates avec l'ancien, je me rends compte de la puissance incroyable de ce patriarche en le regardant se concentrer. Les secondes défilent et une "aura" se dégage de son corps et en quelques secondes à peine, il met les six personnes autour de lui à terre, et ceux, uniquement grâce à la puissance de ses mains nues. Entre admiration et impression de déjà vu, je m'approche de ce barbon et je dis :

« Alors comme ça tu veux que je t'entraîne hein... Physiquement tu sembles être déjà prêt, et ça ne sert à rien de prendre trop de muscles, du moins dans ton can. Tu y gagnerais en puissance certes, mais tu y perdrais en vitesse, et j'ai vu ton combat contre ce léopard. J'ai pu constater que parmi tes atouts, la vitesse est de loin ce qui fait ta force.
- ... Quoi, comment le sais-tu vieil homme?
- On va dire qu'un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse.
- ??? *Quel est le rapport???*
- Tu comprendras plus tard. Par contre j'ai aussi pu constater que tu n'avais que très peu confiance en ta puissance, notamment lorsque tu as fais tomber cet arbre, j'ai aperçu la confusion sur ton visage. Si tu n'es pas sûr de toi, comment vas-tu faire pour te défendre contre des ennemis de ton niveau, ou qui sont plus fort que toi?
- Mais... qui es-tu ?
- Un simple vieillard. Tu peux m'appeler Ojisan, mon nom ne t'apportera rien. Sur ce, on attend que le soleil se couche ou on commence l'entraînement?
- On peut y aller... j'ai juste une question. Est-ce que vous avez fait exprès? ... Est-ce que vous m'avez donné ce fruit qui pue pour que je combatte des gigantesques monstres?
- Hmm... T'as du flair, étrange, pourtant tu as un petit nez. Suis-moi, je vais te montrer que tu devrais avoir confiance en toi. »

Ce vieux, comment peut-il savoir tout ça ? Des questions défilent dans ma tête, mais je n'ai pas le temps de trop y réfléchir je dois le suivre, je ne voudrais pas le fâcher ni prendre de pause, je veux progresser, progresser le plus vite possible! La puissance est mon seul objectif actuellement et je ferai n'importe quoi pour y parvenir, à ce gain. Il va vers une plaine et me fait signe de le suivre, ce que je fais. On aperçoit à quelques mètres des buissons qui cachent ce qu'il y a de l'autre côté. Puis, il me dit d'aller voir de l'autre côté, qu'une surprise m'y attendait. J'entre... et j'aperçois un autre animal monstrueux!


C'est quoi ce type? C'est quoi ce bin's ? Qu'est-ce que ce putain d'animal fout ici?! Je le vois s'approcher de moi, et il devient de plus en plus clair... C'est le même animal que tout-à-l'heure! Je ne m'attendais absolument pas à le voir dans une cave de vieux... Cet homme... comment avait-il su qu'il était là, ce léopard... Est-ce que ce serait lui qui l'aurait déplace jusqu'ici ? Non je crois pas et puis ça devait être dur de déplacer cet effroyable animal jusqu'ici, et ce même ci ce dernier est inconscient.

Quoi qu'il en soit, il se tient en face de moi, et il n'y a pas un arbre autour de moi pour que je puisse lui faire le même coup que tout-à-l'heure ni pour que je puisse me cacher. J'observe en quelques secondes cette plaine où les contours sont clairement délimités. Non, il n'y a aucun recoin où je puisse me cacher hormis les buissons, mais y revenir serait abandonner. Il faut donc que je le batte avec mes poings... Ce test... Il a dit qu'il voulait que je prenne conscience de mes capacités, il pense donc que je peux battre cette bête. A moi de ne pas le décevoir. Fuir, c'était pour les lâches. Un vrai bonhomme ne doit pas reculer ! Si c'est la première étape de l'entraînement, je suis prêt à la surmonter.

Avec ces pensées de gagnant, je commence à courir vers la bête en slalomant rapidement afin de le surprendre, j'aperçois une pierre d'environ cinquante centimètres de hauteur entre lui et moi, je monte dessus avec un pied et je l'utilise comme appui pour pouvoir me jeter sur la bête se tenant en face de moi. Tout en effectuant une rotation, je tombe sur lui comme une flèche et je concentre une grande partie de mon énergie en mon poing pour l'attaquer ! Je l'ai touché... Non, ça ne pouvait pas être si facile! Et je m'en rends compte quand je vois que sa tête ne bouge pas et que ses yeux se dirigent vers moi. Il n'a pas bougé... j'ai presque tout donné sur ce coup et il n'a pas bougé. Il n'était pas là pour faire figuration lui-aussi, je vois qu'il n'hésite pas à répliquer en me repoussant de sa tête par le biais de quelques mouvements répétitifs. Je me cogne contre la pierre sur laquelle j'avais pris appui et il est prêt à m'attaquer en sandwich, à m'écraser comme une sombre petite merde insolente. Je ferme les yeux quelques secondes, je me dis que c'est peut-être la fin et je repense à mes amis et je me dis que c'est trop tôt pour quitter ce monde. J'rouvre les yeux et je vois qu'il est à peine à quelques mètres de moi.

Je regarde à gauche, puis à droite, "de quel côté faut-il que j'aille?"... Pas le temps de réfléchir qu'il se rapproche à grande vitesse. J'aperçois du coin de l’œil une liane à ma droite. Je ne l'avais pas vu tout-à-l'heure car de la verdure dans le verdure, c'est difficile à être distingué. Avant que cet abominable monstre ne parvienne à me désintégrer, je saisis cette liane et je la lance sur une de ses pattes, ce qui le fait tomber immédiatement. Je me rélève ensuite en effectuant deux saltos. L'adrénaline ne cesse de monter tandis que le combat ne fait que de commencer... Ce dont j'suis néanmoins sûr jusqu'à présent, c'est qu'il n'en restera qu'un, et que je vais aller m'expliquer avec le vieillard si jamais je m'en sors.

Les minutes défilent et moi et l'animal continuons à nous observer, il tourne dans le sens d'une aiguille d'une montre, et moi je fais de même afin de conserver la même distance entre nous. Cela dit, je suis en hauteur comparé à lui. En effet, la pleine où nous nous situons n'est pas plate et il y a de nombreux changements ce qui empêche les déplacements rapides. Je n'en ai effectué qu'un d'ailleurs, c'est lorsque j'ai tenté de l'attaquer une première fois, c'était le seul endroit où la pleine était  plate. Je ne sais pas ce qui peut arriver, le vent commence à souffler fort, je regarde derrière moi et je constate que nous sommes près d'une falaise, et que je n'suis qu'à quelques mètres du gouffre... Cette falaise ne se voyait pas du tout, du moins je ne la voyais pas dans ma position initiale car comme elle se situe derrière une montée de terre, on a l'impression de loin que le chemin risque de continuer et qu'on risque de trouver de la terre de l'autre côté. Il faut que j'en profite! Je ne sais pas si cet animal est là depuis longtemps, du coup, je ne peux pas savoir s'il connait les environs mieux que moi. J'imagine que oui car il habite dans le coin mais j'espère qu'il ne connait pas ce coin-là pour pouvoir tenter de le faire tomber par le biais d'un piège.

Je n'ai donc qu'à le faire tomber dans le gouffre, plus facile à dire qu'à faire, nous nous arrêtons de tourner cependant nous continuons à nous fixer. Il faut que je réussisse à l'attirer vers moi, c'est pourquoi j'essaye de le provoquer, mais non, non, ça ne marche pas. Il a peut-être remarqué que je préparais un truc. Raaah! Et puis merde ! S'il n'vient pas c'est moi qui vais devoir le pousser! L'instinct, y a que ça de vrai. Et puis comme dit un pote à moi : " rien ne sert de patienter, mieux vaut niq*er." Euh ouais, c'est un philosophe un peu cash, mais on l'aime pour son honnêteté.

Quoi qu'il en soit, je commence à courir une nouvelle fois en direction de ce monstre odieux, mais je fais quelques pas à peine parce que je veux rester en hauteur par rapport à lui. Je saute une nouvelle fois de manière très rapide, mais cette fois-ci, je ne veux pas le frapper. Ceci le surprend, il fait un geste totalement inutile qui ne me touche même pas. Ce trouble qu'il a, j'en tire profit pour pouvoir atterrir non sur son dos comme j'avais fait la première fois que je l'ai croisé sur ce même mont, mais derrière lui pour pouvoir lui mettre un chassé, ce que je fais aussitôt. Mais une nouvelle fois, ça ne sert strictement à rien, il ne bouge pas d'un poil. Il tourne la tête vers moi après avoir bougé une partie de son corps pour que nous puissions nous croiser une nouvelle fois du regard, et me donne un coup de queue ce qui me fait une nouvelle fois tomber tout en m'ouvrant une plaie au niveau du bras.

Putain... Que faut-il que je fasse? Je n'arrive pas à le blesser, j'avais réussi tout-à-l'heure à le battre par le biais du poids d'un arbre couplé par la force de la gravité mais là... je suis bien parti pour perdre. J'ai toujours mon plan en tête mais je ne sais pas ce que je peux faire pour le faire tomber. Je m'relève pour réfléchir, pour mieux analyser la situation et ce, malgré la douleur que je ressens au niveau du bras droit... Si seulement j'avais des équipements comme au niveau du bras droit. Raaah! Et puis je n'ai pas trente-six solutions, il m'a repoussé et du coup, il se trouve entre la falaise et moi-même... Du coup, je recommence à courir en sa direction tout en faisant attention aux creux qui pourraient me gêner dans ma course, j'atteins en quelques secondes la position du léopard et je saute tout en l'évitant, retombant une nouvelle fois dans son dos. A peine sur le sol, je reprends appui sur la terre pour sauter sur cette même montée de terre où j'étais en hauteur par rapport à l'animal et je me positionne de façon à ne plus être visible dans son champ de vision.

Il vient en courant vers ma direction, mais malheureusement pour lui, il court trop vite.. Il a couru trop vite... et il est tombé !!! Je ne pensais pas que cet animal était si bête et j'avais improvisé ceci à l'instinct et malgré ça - visiblement en tout cas - ça a marché ! Hahaha ! C'est dégueulasse pour moi de rire en voyant un animal s'empaler sur des arbres, mais je le fais quand même parce que je ne suis qu'une brute sanguinaire sans coeur haha. Je laisse exploser ma joie mais elle ne dure que quelques instants car je me remets à penser à cet homme que le temps a considérablement changé. Je veux savoir comment il savait que ce léopard était ici.

Je me relève et j'atteins la position du vieillard en une trentaine de secondes à peine. Il se tient devant moi avec un sourire large et un bandage. J'en déduis logiquement qu'il a anticipé ma blessure puisqu'il ne regardait pas le combat... du moins je crois. Alors qu'il commence à enrouler ce bandage, une nouvelle discussion commence:

« - Comment tu l'as su, pour le léopard? Comment t'as su qu'il était là?
- ... Je pense qu'il est temps de t'imposer quelques règles. Primo, tu arrêtes de me poser des questions, deuzio, soit tu suis mon entraînement à la lettre, soit tu pars. Tu n'es pas trop malin, si je t'explique, tu ne comprendrais pas.
- ... Tu te fiches de moi vieil homme? *Enfoiré de pecnot... Ah oui c'est vrai, moi aussi j'en suis un.*
- Non. Du tout... Alors, tu me suis ?
- Ok..
- Bien, j'ai constaté que ton regard a changé à un moment lorsque tu as combattu. Tu t'es pris en main et tu l'as vaincu, heureusement pour toi, il y avait cet falaise. Maintenant, on va passer aux choses sérieuses. Si tu as des choses à faire en ville, si tu as laissé quelque chose au four, vas vite l'éteindre car tu n'aurais plus de temps libre lorsque tu suivras intensivement mon entraînement.
- Non, je n'ai aucune famille... puis que ça crame ou pas, y a pas grand-chose chez moi. Ça m'ait complètement égale. Je suis prêt!
- Soit... »

A suivre...

Ce jour, vous l'avez en détails plus haut. Il est environ 21 heures, et j'ai hâte d'être à demain.

Aujourd'hui et depuis trois jours maintenant, je subis un entraînement assez particulier mais éprouvant. Entre les épreuves physiques plus déjantées les unes que les autres et les cours que m'enseignent ojisan, je me dis que cet entraînement risque de durer éternellement. De plus, comme il me l'avait dit avant que ça commence, entre cours de français, d'histoire, de philosophie et épreuves physiques, je n'ai plus de temps libre pour moi. Je ne sais pas si cet homme est digne de confiance, pourtant je le suis aveuglément car je suis à la recherche de pouvoir...

J'ai l'impression que mon corps a atteint ses limites, depuis plusieurs jours maintenant, je vais au bout de mes limites. Je n'en peux plus, je sens mes jambes plus lourdes que jamais, il est environ vingt-deux heures, j'arrive à peine à écrire ces quelques mots sur mon journal que la douleur commence à reprendre le dessus. J'vais fermer ce cahier et essayer de m'endormir, ça n'risque pas d'être évident vu la douleur, mais le sommeil c'est comme une anesthésie non ... ?

Mon corps se sent de mieux en mieux, j'ai l'impression que mon métabolisme s'est habitué à Ces épreuves physiques endurantes et à la nourriture que je reçois depuis maintenant treize jours. Je me promets qu'à la fin de cet entraînement, je vais dévaliser le restau' du coin ! ... Même si j'ai pas un berry ! Bah, c'est la crise les gens...

J'commence vraiment à ressentir les progrès que j'ai effectués, au fil du temps et des entraînements. Et je n'ai pas que progressé physiquement. En effet, durant ces vingts jours, une grosse partie accordée au physique a fait de moi une brute, mais j'ai également passé du temps à en apprendre un peu plus sur l'Histoire, sur le One Piece et sur les mystères qui entourent ce monde qu'est le notre. Je peux dire que l'Histoire de l'homme est passionnante.

Aujourd'hui fut assez particulier, je sais que ça a été mon dernier jour d'entraînement. Il aura duré au total vingt-neuf jours... J'ai subi pendant vingt-neuf jours des épreuves farfelues pour en être, donc là. Comment je le sais? J'ai eu une discussion avec le vieillard à la fin de la journée, il m'a appelé et a engagé une conversation avec moi alors que le soleil se couchait :

« Il faut que je te parle Willy.
- J't'écoute?
- Pourquoi crois-tu que je t'ai entraîné?
- ... ?
- Je vois, tu ne t'es douté de rien. En même temps, la dernière fois que je t'ai vu et que tu m'as vu, tu ne devais être qu'un bébé de moins de douze mois.
- ... ? Quoi?
- Tu as le même visage que lui, ton pauvre père.
- Ah ? Tu connaissais donc mon vieux?
- En effet. Et je t'ai reconnu au moment où ton regard à croisé le mien, tu es vraiment sa copie.
- Moi qui pensais que mon père n'avait aucun ami, il faut croire que je me suis trompé...
- Je n'étais pas vraiment son ami, c'était une connaissance et même s'il a eut des problèmes psychologiques, il reste une personne avec un coeur en or. Et après tout, tu es son fils, je me suis dit qu'il fallait au moins que je fasse de toi un homme à ma manière pour lui rendre hommage.
- ... Merci le vieux.
- Qu'est-ce que tu crois, que j'aurais entraîné n'importe qui parce qu'il me le demande bwahahaha... Pardon, je m'égare. Parlons de ton entraînement, je n'ai plus rien à te transmettre, tu pourras partir dès demain!
- Quewah?!
- Tu as appris tout ce que j'avais à te transmettre, tu n'as plus rien à faire ici.
- Ah ouais, déjà...
- Et oui, avant que tu partes, j'aimerais te demander quelque chose Willy Walker, dis moi quel est ton but?
- Être heureux.
- ... BWAHAHAHAHAHAHAHA! Alala, les jeunes d'aujourd'hui ! Et tu crois que tu pourras y parvenir comme ça, en le demandant?
- Pourquoi ça te fait tant rire?
- "Le bonheur" tu dis gamin... T'es vraiment qu'un gamin après tout, le bonheur tu ne peux pas l'obtenir en restant sur cette île et en vivant une routine. Non, le bonheur doit être lié à l'adrénaline. C'est ce que je pense.
- En gros, tu insinues que je ne pourrais pas être heureux si je ne découvre pas d'autres îles?
- Si tu ne vis pas d'aventures, plutôt.
- Hmmm... bien, j'y réfléchirai. Merci pour tout vieil homme... »

C'est sur ces paroles que j'ai dit au revoir à ce vieux monsieur. Demain, je vais rentrer chez moi et j'irai aussitôt au restaurant pour manger 87 repas! Bah oui, j'ai pas mangé correctement 3x29 fois!