J'les voyais s'éloigner pour r'joindre une auberge. Que'que chose m'disait d'les suivre. Putain, j'crois bien qu'c'était ma conscience ... Comme si j't'nais à ma soeur ...
Alors m'voilà en train d'arpenter l'chemin, loin derrière eux. Juste avant d'entrer, j'les voyais s'couvrir l'visage d'un pan d'leur manteau. A peine ils avaient poussé la porte qu'j'entendais d'jà un joyeux bordel. Qu'est ce qu'il pouvait bien s'passer là haut putain ?
J'm'approchai encore, mais j'étais pas con. S'ils s'étaient protégé, y'avait une raison. J'déchirai mon débardeur fétiche pour m'en faire un masque, mais d'jà, j'me cachai sous la f'nêtre avant de j'ter un coup d'oeil à l'intérieur.
L'connard d'commodore était habillé en clown, il valsait avec la femme d'l'aubergiste qui semblait pas heureux. Un instant plus tard l'pourri d'Marine d'mes deux l'envoyait s'écraser gaiement dans l'mur. L'pire, c'est qu'tout l'monde riait comme des cons. Même quand il fracassa une bouteille sur la tête d'un pauv' client, et j'en passe et des meilleures. Y'a qu'Farwell et ma soeur qui riaient pas. Apparemment, fallait pas respirer l'air ambiant ...
Ni une ni deux, j'ouvrais d'jà la vieille porte en bois d'l'entrée d'un putain d'coup pied. Entrée fracassante, c'était c'que j'voulais. L'clown fermait sa grande gueule mais les connards d'badauds s'fendaient encore la gueule et s'était mis à m'fixer, fâché qu'sa p'tite fête soit terminée. Mai avait le r'gard inquiet et Farwell restait interdit.
J'le r'gardais droit dans les yeux.
- Fais moi rire.Un pourri vint déformer son visage avant qu'il explose de rire.
- Mettez lui un coup d'Kidor.J'voyais deux d'ses gars s'ram'ner avec une grosse masse chacun, colorée ou à fleur. L'premier avait essayé un coup sur la tête, j'l'avais esquivé, il avait assommé son pote, le con ! Du coup j'choppais la masse du deuxième trouduc' pour l'emmancher dans l'bide de l'autre. J'allais pour r'faire face au Commodore d'mes deux, quand il m'savatait direct à la tronche.
- Fais dodo, vilain garçon !J'm'étais senti partir en arrière, j'me souviens qu'ma tête avait tapé cont' le sol pis plus rien. L'trou noir. Jusqu'à mon putain d'réveil.
D'jà, j'étais pas bien. J'avais la gueule de bois et j'me souv'nais plus pourquoi j'étais là. Ni où qu'j'étais d'ailleurs. Et ça, ça m'rendait encore plus furax. Mais en plus, j'voyais plus rien. C'était tout noir, j'entendais des cris. J'sentais la peur, et ouais, j'peux l'dire aussi, j'avais peur. Mais pas d'douleur, ça allait. Oh ouais, c'putain d'clown ! Qu'est ce qu'il m'avait fait c'connard ?
Il s'faisait noir, mais j'voyais d'la brume. Et pile en face d'moi, la tête du Commodore Mes Fesses qui s'formait comme un nuage d'fumée. Réflexe : coup d'poing. La forme s'évanouit et j'l'entendais qui s'mettait à ricaner.
- T'as peur hein ? Nyohoh ! J'aime quand les gens ont peur.Sa voix grinçait dans mon crâne. Il avait raison, et ça, ça m'foutait encore plus la rage.
- Regardez l'sauvage, ça joue les caids mais ça s'pisse dessus comme une fillette !Ta gueule ! Je le hurlais dans ma tête mais j'voulais pas lui en faire part. J'voulais pas lui donner raison. Et j'revoyais sa sale gueule s'former et d'envoler. Qu'est ce qu'il s'passait bordel ?
- Oh, merde, j'ai plus d'gaz ... Bon, ça d'vrait suffire ...Du gaz ? Alors c'était bien du gaz hilarant t't à l'heure. Enfin, j'sais plus quand, mais ça m'semblait proche. Du coup, j'avais ma main d'vant la bouche et l'nez. J'marchais qu'par réflexe, j'essayais d'braver ma peur.
- Oui Commodore, il ne faudrait pas en abuser ...- Tais toi, vermisseau ! Tu n'avais qu'à en produire encore plus ! Et encore plus !Les cris ... Des gens n'arrêtaient pas d'crier, j'étais pas l'seul dans cette situation là. Mais ils gueulaient tous ensemble, on comprenait rien.
A ma gauche, une aut' forme. Mais c'coup ci, c'était Mai. Elle semblait mal en point. Fallait s'serrer les coudes alors j'me ruais sur elle. Elle disparaissait. J'avais peur que ma soeur crève ?
Pis elle avait réapparu sur ma droite, j'courrais vers elle, mais Farwell m'en empêchait. Il disait qu'j'étais qu'un bon à rien d'frère. Mais bien vite j'm'aperçus qu'c'était qu'une illusion. Putain, j'avais vraiment peur d'perdre ma soeur ?
- Mai ?! Mai, réponds moi !Personne. Qu'des cris.
Pis enfin mon cerveau m'mit à fonctionner à l'endroit. J'avais peur de rien. C'était qu'des putains d'illusions ! Et j'flippais comme un gosse ! Fallait qu'j'me r'prenne ... Pour ... Pour sauver aussi a soeur, ouais. Alors j'avais fermé les yeux, j'sentais légèrement l'gaz qui f'saient plus autant d'effet. J'avais senti sa présence, à l'aut' pourri. Il dansait comme un con autour d'moi, il bandait à l'idée d'm'avoir comme proie, il s'gavait d'ma peur. Mais j'attendais. Comme les pêcheurs du Grey T qui attendait qu'la poiscaille arrête d's'amuser avec leurs ham'çons jusqu'à c'qu'ils les mordent.
Et c'moment où il fallait ferrer d'toutes ses forces, j'l'avais senti v'nir.
J'sentais sa tête qui s'rapprochait d'moi lentement, comme un serpent, avec tout son vice. Un vrai charognard prêt à s'délecter des restes. A c'moment là, j'savais qu'j'allais faire mouche. Même l'temps s'était arrêté. A l'instant où mon pied décollait à peine du sol, j'sentais même jusqu'à la poussière qui s'élevait dans l'élan. J'sentais toute la force que j'avais mis dans c'coup. J'sentais mon pied s'écraser lentement sur la chair d'son nez, pis l'os craquer doucement avant qu'il s'ratatine sur toute sa gueule.
Maha(ïki)ch !
Mélange entre Mahach et Hi-Kick
- Pou-griii !C'était l'p'tit couin'ment qu'il avait poussé à l'impact. L'coup avait été presque instantané. Il était au sol, j'm'étais j'té d'ssus, lame à la gorge, comme une putain d'hyène à l'déchiqu'ter. C'était mon otage, c'était ma chose.
J'le gardais jalousement en attendant qu'le gaz s'évapore et qu'les gens r'viennent à eux. J'aurais voulu lui trancher net la carotide, m'amuser à l'faire agoniser. Mais il appartenait à ma soeur. J'avais fait taire son cauchemar.