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Alea jacta est


- Ile des hommes-poissons –
- Quartier des tritons -



La Guerre fait rage.
Rompant avec le calme coutumier des fonds marins, le fracas des armes s’était fait maître des lieux, envahissant places et chaumières avec son cortège de drames et de douleurs. Et bien qu’en comparaison de la colonie humaine intégralement massacrée avec une sauvagerie rareles tritons et les sirènes avaient été épargnés jusqu'à présent, le peuple de la mer n’en refluait pas moins sous la panique des assauts de la horde des hommes-poissons. Un instant le quartier des tritons sembla à l’abri, jouissant un moment de la protection du tout puissant Généralissime Hanbanama et de ses légendaires talents aquatiques, mais ce répit ne fut hélas que de courte durée. Car très vite civils et miliciens dispersés durent fuir pelle-mêle tandis qu’avançait sur eux la menace qu’ils craignaient plus que tout au monde en ce jour : Thunder F.

S‘appliquant alors à gagner un temps précieux pour leur Généralissime bien trop occupé à empêcher la destruction de leur cité par les flots, les plus braves guerriers de la garde royale se ruèrent sans une hésitation face au terrible Tyran. Sacrifice précieux mais néanmoins cruel, tombant un à un sous les coups de l’homme-poisson. Et lorsque le vénérable Triton put enfin rejoindre le front accompagné de ses troupes, c’est face au spectacle déchirant de ses précieux disciples vaincus qu’il arriva sur le champ de bataille.

La 4ème bataille de l’île des hommes poissons allait commencer.
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Je sens le souffle rauque glisser lentement dans la trachée, tentant à grande peine de se faufiler dans l’étau qui la compresse. Le son menu glisse dans l’eau, comme un murmure, une complainte… je l’écoute avec plaisir, délectation… Si fin… mais que j’entends pourtant si facilement face au silence qui s’est emparé des lieux.Car le monde autour de nous retient son souffle, observant sans un bruit que l’histoire se délie et se décide à laisser paraître les réponses à ses mystères. Derrière nous le tumulte paisible qui fini de se calmer laisse retomber lentement corps inconscients et débris de chaumières, tous emporté dans les eaux sous les coups de ma vindicte et du fracas qui m’a accompagné à mon arrivée.

Mes doigts se desserrent, à peine, tout juste suffisamment pour qu’une goulée d’eau gourmande se précipite dans les branchies malmenées de ma victime, le sortant à temps des griffes de la mort où déjà elle se voyait partir. Puis, d’une voix impérieuse où perce ce soupçon d’amusement que j’ai si souvent su cultiver et qui me caractérise, un ordre.

-Dis mon nom.


Je sens la gorge se contracter dans ma poigne, se crisper de rage dans ce qui semble bien être un dernier élan de lutte, une dernière bravade. Il ne veut rien dire, fort de vouloir préserver sa dignité à défaut de son existence déjà condamnée. Hépiclès le titan des mers n’est pas triton à se laisser dicter les lois. Il est fort, très. Il l’était.

Alors ma main se resserre à nouveau, faisant crisser ses cartilages et ses vertèbres malgré un cou aussi musclé qu’un taureau des mers. Son visage se crispe un peu plus sous la douleur malgré ses efforts, conscient que la fin arrive à grand pas et que nul de ses mouvements ne saurait le sauver. Puis, le même ordre. Cette fois imposé au monde avec encore un peu plus d’autorité, comme si la menace couvée qui y était contenue se rapprochait de la surface et s’apprêtait à percer.

-Dis mon nom.

Une nouvelle fois le silence en réponse… mais qu’importe ; ma poigne n’aurait pas laissé le moindre souffle passer. Car le temps d’Hépliclès est passé ; et ce n’est plus à lui que je m’adresse, mais bel et bien au plus terrible et imposant triton qu’il m’ait jamais été donné de voir de tous temps, son seigneur et maître, mon ennemi : le Généralissime Hanbanama lui-même.





Tout juste arrivé sur le champ de bataille, ce colosse vénérable à la réputation si glorieuse me fait ainsi face à une trentaine de mètres, parfaitement immobile devant le spectacle que je lui offre et qui ne manque pas de faire remonter en lui ses plus terribles sentiments. Maître des mers et incontestable génie du karaté aquatique tant loué de part les océans, je dois bien dire que l’homme ne semble pas démériter des innombrables hauts faits qu’on lui attribut. Je sens d’ici une puissance maîtrisée, parfaitement dressée et toute dirigée à l’encontre de ma seule personne. Des putains d’frissons dans l’dos qui frétillent depuis que ce sacré lascars est apparu et ne m’a plus lâché du regard. Parfait parfait… si l’homme est seulement la moitié de c’qu’on a pu m’vanter ça devrait un sacré moment d’plaisir.
Intérieurement j’ai la Bête qui feule d’excitation, toute émoustillée qu’elle est à l’idée d’enfin passer aux choses sérieuses. Car voici enfin venir l’grand moment où tout va pouvoir se jouer. Plus d’escarmouche, plus de complot ni de trahisons perfides. Le sort en sera bientôt jeté ; et avec lui l’avenir de toute une nation et probablement de tous les océans confondus. Hanbanama… il était grand temps qu’enfin on s’rencontre huhuhu. Putain j’en brûlais d’impatience pour être sincère.



Mais si le général des mers en impose de part sa simple présence et de son regard fait d’acier, il en est pas moins hors de question que j’m’en laisse décontenancer aussi facilement. En fait ça a plutôt l’effet inverse en faisant grandir en moins la flamme de l’excitation qui déjà ressemble de plus en plus à un brasier redoutable. Mon propre regard étincelle, dans ma main, la gorge et le visage D’Hépiclès ne sont plus que tuméfactions bleutées… Tandis que les mots claquent tels des coups de canon :

-Dis... Mon… Nom.

-Quel genre de monstre es tu ?

La rage dans ses propos… la colère d’un homme aimant qui fait face à une horreur qui lui est étrangère et qu’il ne peut comprendre. Une part de moi s’en amuse tandis que le reste se concentre seconde après seconde dans l’expectative du combat dantesque qui se prépare. Car je le sens tendu tel la corde d'une baliste, près à me percer de part en part. Il est terriblement dangereux... Mais je le suis encore plus.

-Tu sais très bien qui je suis.
-…
-Alors, DIS-LE.


Alors, telle une première blessure d’un duel qui a déjà commencé au delà des coups et des impacts, une réponse, portée à la force de la volonté par une réputation cultivée dans le sang et les larmes. Hanbanama accuse le premier coup, psychologique mais néanmoins redoutable.


-… Arashibourei, Toji.

-Et comment qu’c’est moi.
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La guerre ! Tin’ c’que j’peux aimer c’mot. Pour beaucoup d’crevettes sans force ni valeur on devrait y voir une source de malheur, de désolation ; mais pour moi… *grande inspiration*… ça m’fait vivre bordel. J’veux dire, vraiment vivre. S’sentir enfin vivant comme si jusqu’ici tout l’reste n’avait était qu’un rêve ennuyeux dont on s’extirpe pour enfin s’donner au monde et lui prendre ce qu’il a d’mieux. Là je peux enfin m’lâcher comme jamais, dans la mort et la violence, comme si la Bête et moi nous n’acception les autres moyens d’communication que par dépit. J’la sens qui grogne, salive… elle est moi sommes fait du même bois. Je la suis parfois, elle m’accompagne toujours. Ensemble nous n’sommes qu’un.


Et par mes trois couilles j’peux vous dire que la vision des forces royalistes se rassemblant derrière leur généralissime en formation compactes et rageuse… *inspiration*… avec derrière moi les forces du clan des hommes poissons ivre de victoire et de revanche sur ces foutus dandies si prompt à les rejeter… j’ai ce p’tit frisson tant aimé qui danse la gigue des fous furieux dans la colonne. Et heureus’ment que j’suis du genre à aimer profiter des moments sinon je s’rais déjà parti à l’assaut tant j’ai hâte de faire c’que j’sais d’faire de mieux au monde : massacrer, broyer, briser. La guerre.

Alors du coup nos forces se rassemblent dans l’attente de ce final qui promet déjà d’être grandiose, s’alimentant soit de ma joie carnassière soit de la froide colère d’un Hanbanama tout aussi patient mais prêt à en découdre que moi. Prudent Hanbanama, flairant le piège et bien loin d’être pressé de s’y jeter. Y a un temps ce genre d’affaire se réglait par un grand et beau duel ; du genre à donner suffisamment d’encre aux historiens et aux troubadours de tous genre et de toutes époque, un contre un, chaque nation avec son champion. Le sort de tous dictée par la victoire d’un seul, voilà qui m’plait comme idée, surtout que dans  l’cas présent cela reviendra surement au même tant nos deux forces ne rencontreraient aucune résistance dans les forces adverses. Un sacré bon dieu d’duel à la vue de tous, sans ruse ni perfidie. Juste lui ; et moi.



Ma main se desserre juste ce qu’il faut, accordant une fois de plus une boulée d’air salvatrice à un prisonnier que j’exhibe subtilement au regard de mon ennemi autant pour l’exciter que pour le pousser dans des retranchements où il pourrait commettre d’imprudentes fautes. Mais Hanbanama n’est pas triton à se laisser guider par ses émotions, à l’opposé de ses hommes moins dur chez qui  non sans une pointe de plaisir j’excite un sang déjà bouillonnant. Dire que leur destin à tous sera bientôt scellé par la réaction d’un seul, huhuhu. Je m’adresse alors d’une voie force et emplie de défi à mon adversaire, couvrant le champ de bataille et imposant le silence.

-Hanabanama, ici et maintenant je t’ordonne de déposer les armes à mes pieds !

Ultime insulte à l’encontre d’un honneur longtemps cultivé, je pousse le bouchon sous les jubilations de la Bête qui se s’abreuve à la voix rageuse du généralissime comme à une source claire. Car je suis loin d’avoir jouer toutes les cartes accumulées pour ce jour.


-Comment oses-tu ?
-Huhuhu.
-Ne sous estime pas le peuple des Tritons !
-Allons général, tu sembles oublier que… pas moins de 400 otages sont entre mes mains.
-Que ?!
-Le roi… le prince aussi…
-Espèce de… tu n’oserais pas…
-Un seul mot de ma part et aussitôt tous ces morts seront sur ta conscience.
-Kssss !
-Es tu prêt à sacrifier ton roi et tous tes hommes juste par défi ? Huhuhu.
-…

Coup de Bluff bien dissimulé sous un visage de marbre et une réputation bien mise en avant jusqu’à présent, j’espère juste profondément que l’homme n’a pas eu vent de l’évasion stupide du prince ni encore de la mort du Roi. Tsss damné Skylla, si ce maudit têtard saborde mes plans en laissant débouler le prince avant que Hanbanama ne se décide, j’peux vous jurer qu’il va me le payer cher. Je presse donc les choses et par extension la gorge de ma victime toujours prisonnière, soulignant le trait en appuyant un pied sur le visage d’un des deux autres capitaines vaincus.

-Es tu prêt à sacrifier la vie de tes disciples par principe ?
-Scélérat ! N’as-tu donc point d’honneur ? Point de courage ?!
-Huhuhu, m’insulter ne résoudra pas ton dilemme j’en ai bien peur.
Dépêche-toi général, je perds patience.



Mon pied écrase la tête du triton vaincu, le frottant à la vase du sol lentement et avec toujours plus de pression. Va-t-il accepter ? Huhuhu je suis plus curieux de l’savoir que d’réellement voir ses hommes se rendre sans combattre, partagé entre mes envies belliqueuses et mon sens stratégique. J’attends un peu plus, fixant le visage tourmenté du général en plein dilemme. Ahaha comme il semble me haïr, il réfléchit, cherche une solution, fouille dans son cœur et dans sa conscience. A sa place la Bête et moi aurions déjà craché à la gueule de mon adversaire par pur principe… mais voilà, Hanbanama n’est pas homme à laisser sa bête influencer ses actes. Un homme de principe, d’honneur. Diables que j’aime les hommes de sa trempe huhuhu. Ses épaules s’affaissent lentement, avant que d’une main il ne commande le plus cruel ordre qui lui ai été demandé de donner.



-Baissez les armes.

Mwouahahah, une voix brisée par sa propre notion de justice, d’éthique ! J’exulte devant la mine déchirée qu’il affiche et qui semble le tourmenter. Justice mon cul ! Au diable morales et valeurs, regarde où elles t’ont menée et où leur absence totale va me propulser Ahahahah !

-Mais général, nous pouvons nous battre !
-Nous le devons !
-C’est impossible que nous restions là sans rien f*… !
-SILENCE !
-Général…
-Nous somme les gardes royaux ! Notre mission et de protéger le roi et sa lignée quel qu’en soit le prix !
-…
-Et si nous devons payer ce prix de notre vie afin de sauver l’avenir du royaume nous DEVONS le faire !
-…
-Nous n’avons pas le choix, même si cela implique pour le moment de devoir laisser ce destin entre les mains d’un tel monstre.


Un instant les deux armées restent immobile dans le silence le plus total, subjuguées par les larmes sincères d’un homme ayant vouée sa vie à son devoir. Moi-même j’en reste un moment muet, non pas dans le contenue d’un discours dont je ne comprendrais peut être jamais le sens profond et dont j’use sans vergogne, mais plutôt dans l’émotion que ce grand homme arrive par sa parfaite sincérité et son sens de l’abnégation à faire naître dans le cœur de tous ceux présent, moi y compris. Le respect s’empare de nous… un grand homme… Puis en réaction la Bête m’extirpe de cette torpeur méditative, quant à elle écœurée de tant de sentimentalisme et avide d’un sursaut d’action. L’appel du sang revient donc de plus belle ; et avec lui la voie fielleuse de la Bête.

-Beau discours huhuhu ; maintenant soumettez vous tous.



Des centaines d’armes tombent au sol, accompagnées dans mes propres rangs de vivats glorieux. Nous avons vaincu, si aisément. Plus rien ne saurait stopper mon avancé une fois Hanbanama mis sous fer et à ma merci ; pas même un éventuel retour inattendu du prince ou d’improbables renforts. Le Généralissime était le seul à pouvoir m’arrêter. A pouvoir arrêter tout ça. Victoire si facile.

Trop facile.

Je n’aime pas ça.
Je n’aime pas ça.
Je veux du sang.
Je veux du sang.

Les doigts du vénérable triton se desserrent à leurs tour lentement du trident -marque du pouvoir sur l’île des hommes poisson- comme à contre cœur…

-Pas toi Hanbanama.


Tous les regards se braquent d’un seul coup sur ma personne, plongés un peu plus dans l’incompréhension. De mon côté je relâche complètement et sans plus y prêter attention ma prise sur un Hépiklès à bout de force, avant de marcher d’un air résolu vers mon adversaire. D’un claquement de doigt je fais alors voler les attaches du grand manteau recouvrant jusqu’ici mes épaules et qui va se perdre dans les profondeurs, emporté par le courant léger qui subsiste.

Alors Hanabanama comprend. Et ses mains se referment alors avec une détermination retrouvée sur son trident, prêt à tout pour défendre son monde et les siens grâce à cette inespéré espoir que je lui offre. Ses yeux se font durs comme jamais, son corps entier semble se rassembler sur lui même dans l’attente de l’instant précieux où il pourra enfin déchaîner sur moi toute sa colère et sa soif de justice. Et de mon côté je voudrais me convaincre que c’est par stratégie que je fais cela, me prétextant à moi-même que ma victoire devant tous appuiera mon pouvoir jusqu’à la fin des temps… mais non, je sais que je n’obéis en ce moment qu’à cette autre part de moi. La bête et ses appétits. Alors je souris, de cet air de prédateur qui a hâte de prouver au monde et à soit même qu’il se situe tout en haut de la chaîne alimentaire.


-Montrons à tous la force de notre détermination, Hanba'.
-Rien ne me ferait plus plaisir en ce jour, Toji.

-Alors dansons.
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Petit jeu de jambes, me voilà en train de m’échauffer, tout sourire à l’idée d’pouvoir enfin lancer la dialogue de la taloche avec un type suffisamment taillé pour tenir la réplique ; et même surligné au trident s’il faut. Différence claire de style qui s’affiche donc par le contraste entre l’air joueur que je peux exhiber et qui fait face à la mine renfermé d’un triton qui sait que l’avenir de beaucoup est entre ses mains. Il n’a pas le droit à l’erreur notre ami, car contrairement à moi qui n’a que faire du sort de mes marionnettes en cas de défaite, lui se sait investi d’une responsabilité d’un tout autre niveau. Ah qu’il est bon de se laisser guider par son égoïsme, c’est si facile huhuhu.

Double croisement de jambe donc, avant de m’élancer d’un Soru sur mon adversaire ! Tsss, rapide, mais à un univers d’écart de ce que je serais capable de faire hors de l’eau. On dit que les hommes poissons sont plus rapides et plus forts une fois dans leur élément ? Ouais ben faudra peut être que je revois quel est mon élément… trop de temps passé à la surface avec les perméables, trop de techniques développées pour un combat qui ici ne peut montrer qu’une infime partie de son potentiel. C’est bien que je puisse le voir tout de suite ; avant aujourd’hui ça ne m’avait pas sauté aux yeux faute d’adversaire de valeur, mais face à la vitesse de réaction du généralissime je m’en rends bien compte. Je poursuis cependant sur ma lancée, déchaînant un high kick ravageur à même de couper un arbre centenaire comme une brindille, mais paré néanmoins de la hampe de son trident. L’eau éclate autour de nous, avant que les mains habiles du vieux maître ne fassent tournoyer son arme pour me lancer un virulent coup d’estoc ! Le combat vient de s’amorcer.

D’une  "parade à main nue" je dévie d’un coup sec les pointes meurtrières afin de pénétrer dans sa garde où je lance une rapide série de coup de coudes et de poing, que j’appuie ensuite d’un coup de genou. Enchaînement rapide, précis, mortel… qui a déjà eu raison à lui seul de pirates primés à plus de 50 millions. Tous bloqués. Bien, bien… ma tête se décale à temps pour éviter que le manche du trident ne m’fracasse le crâne… On dirait bien que le vieil homme pourrait être à la hauteur de sa réputation…

Du sang.


Mais il est temps de passer à la vitesse au dessus si on n’veut pas s’ennuyer huhuhu. J’amortis donc du tibia un coup violent, repoussant des hanches l’attaque afin de déséquilibrer mon adversaire pour mieux enchaîner d’une série de manchette de la main à même de couper la pierre, là encore déviées en partie et encaissées sans mal visible. Héhé, les premières touchent commencent déjà à poindre, même s’il m’faudra visiblement bien plus les appuyer pour l’inquiéter sérieusement. Pas un problème ça huhuhu. Mais le vénérable Triton ne semble pas décidé à s’laisser dicter le rythme et accélère donc de plus belle, déchaînant une véritable avalanche d’estocs à la pointe de son arme, m’obligeant à reculer en déviant coup sur coup sous les vivats de ses hommes. Tsss, aucune ouverture pour rentrer dans sa garde, ou plutôt pas mal de pièges qui me vaudraient de jolis trios de trous en cas d’imprudence. Stratège Hanbanama.
Tchak ! D’une poigne ferme je saisis donc une des pointes du trident avant de tirer dessus d’un coup, comptant bien voir voler vers moi mon adversaire, sûr de ma force. Hanbanama part alors effectivement en avant, mais bien loin de ce que je pouvais espérer. Car d’un coup de queue habile le voilà qui prend appui sur l’eau elle-même, se projetant en arrière avec moi à sa suite. Le temps que je n’réalise vraiment ce qui m’arrive, c’est sa paume ouverte qui fonce dans ma direction. Sbam ! J’aurais tout juste eu le temps de me raidir d’un Tekkai avant que mon nez ne soit réduit en charpie ; et mon cerveau avec par la même occasion.

Je pars donc en virevoltant dans les eaux, avant de me stabiliser non sans mal à quelques dizaines de mètres de là. L’armée royale acclame alors son champion à grands cris tandis que celui-ci se remet prudemment en garde après une sobre suite de katas. Visiblement il veut se la jouer défensive… bien, bien. Cela me convient tout à fait.

-Raaaah !

Nous revoilà donc plonger corps et âmes dans une lutte sauvage, où pleuvent les coups sur la chaire et l’os. Techniques après techniques nous étalons notre répertoire martial dans le but avoué de faire passer au trépas notre opposant, redoublant chacun de force de stratégie et de concentration tout en sachant pertinemment que le défaut d’une seule de ces qualités pourrait aussitôt signifier la défaite. Et donc la mort.

Une "roue karmique" parfaitement placée le projette dans les « airs » à la merci d’un index et d’un majeur tendus vers sa gorge, mais néanmoins esquivés d’une superbe vrille aquatique, montrant seconde après seconde que j’ai bel et bien à faire avec un maître des arts martiaux aquatiques. Comparé à lui je suis si figé, presque maladroit dans ce milieu… presque. Coup de queue en plein visage que j’encaisse sans mal mais qui m’occulte la vision juste ce qu’il faut pour que je sois gratifié d’une cicatrice de plus à la cuisse ; mais à laquelle je réplique d’un grognement et d’un crochet montant dans les côtes, pliant en deux mon adversaire sous l’impact !

-Argl…
-Keuf !...


Nous partons tous deux à la renverse, avant de renchérir à nouveau !


Assez joué, j’ai faim.


Il est temps de passer à des choses plus sérieuses. Las de voir le combat trainer en longueur et conscient que je ne saurais trouver de victoire sans me donner encore un peu plus au combat, je laisse remonter en moi mes sombres inspirations. Car je sens la Bête qui m’emplit toujours un peu plus, avide, impatiente. Il est temps que je nous laisse parler de concert. Mes deux poings s’auréolent ainsi de pure noirceur, signe si distinctif d’un Haki dont je me suis fait maître.

Conscient du nouvel aspect que va prendre ce combat, Hanabanama ne semble cependant pas décidé à se laisser démonter ou même intimider, refermant encore un peu plus son visage avant de brasser en de larges cercles l’eau autour de lui. Autour de moi l’océan commence à prendre sa teinte la plus sombre, tandis qu’autour de lui on pourrait la croire plus… palpable. De nouveaux en garde, nous nous jugeons une fois encore, savourant pour ma part ce beau moment.

-Comparons nos boxes veux-tu.

D’un signe de l’index mon redoutable adversaire m’invite alors vers lui, ce que je fais de bonne grâce.




Les choses sérieuses commencent.
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L’eau sous mes pieds se densifie, m’offrant un appui suffisant pour que j puisse me projeter efficacement vers mon adversaire, bien décidé cette fois à employer les grands moyens pour écraser toute résistance. Ce n’est même plus une simple question de tactique ou encore de politique… je suis simplement Toji.

Deux poings serrés, avide de chaire, de sang ; du doux son de l’impact sur la viande et de l’os qui plie avant de se briser tel une brindille. Toutes ses sensations que je me suis approprié, qui me font vivre, qui la nourrissent. Une violente envie de vivre par la mort des autres, comme une lutte acharnée face à l’entropie. Je vis et je vais leur prouver à tous !


Mais face à moi Hanbanama vit lui aussi. Différemment, d’une autre façon te pour un tout autre but, mais qui ne l’empêchera pas pour autant de se défendre. Le voilà donc qui tend brusquement une large main à mon encontre, m’offrant alors le spectacle toujours saisissant d’un art séculaire mais ô combien efficace. L’eau autour de chacun de ses doigts est ainsi aspirée par la vitesse du coup, avant de poursuivre sur sa lancée tout en étant modelé par d’infimes nuances gestuelles… pour filer vers moi à la vitesse d’une flèche sous la forme de 5 longs poissons argentés aux nez effilés comme des surins. « Yabusakana ».  Le karaté aquatiquehum… mon buste se décale tout juste assez pour sortir de leur trajectoire tout en m’efforçant de perdre le minimum de vitesse, bien conscient qu’il ne pourrait s’agir que d’une simple diversion.
Me voilà donc poursuivant mon implacable avancée tandis que derrière moi les projectiles aqueux poursuivent la leur en dépit de plusieurs, maisons dans lesquelles ils laisseront de fins trous aux contours impeccables. Perso j’en ai que faire, je n’srais pas là aujourd’hui si je me laisser distraire ou intimidé pour si peu, je fonce, ma proie bien imprégnée dans la rétine.

Face à mon avancée et sachant d’expérience que le corps à corps jouerait en sa défaveur, le vieux triton bat alors en retraite, s’efforçant de casser la distance en reculant de rapides coup de nageoire tout en s’élevant dans l’eau. Malin, en hauteur j’aurai le plus grand mal à la poursuivre tout en l’acculant à quoique ce soit… Tsss. M’suffit donc de l’rattrapper et de l’y renvoyer. Nouvelle gestuelle des mains tandis que nous filons tous deux à vive allure dans l’eau, et c’est cette fois des deux mains que le généralissime me projette cette fois cinq massifs requin aqueux, tous crocs dehors et avides de me dépecer. « Yabusame ». J’esquive le premier sans mal, car bien plus lent que les projectiles précédents, me prépare à m’jouer du suivant qui décrit pourtant une étrange courbe par la droite… avant qu’une violente brûlure viennent me saisir le mollet ! Argl !*/ par mes trois couilles et tous mes poils du cul réunis, le premier requin revenu à la charge qui vient d’éclater sur ma jambe après y avoir laissé une belle marque de dents ! C’est putains d’truc sont à tête chercheuse !  J’me dois donc d’éclater d’un revers de poing précipité celui qui m’arrive alors dessus, avant d’esquiver précipitamment les trois derniers qui tournoient ensuite sur eux même pour mieux revenir à la charge ! Kssss, pour qui vous m’prenez bordel ?

-Tyran’s-claws.

Aucun des squales ne résiste à la terrible onde de choc que leur offre ma main, véritable bouclier sur lequel ils explosent sans mal. Je me retourne ensuite vers Hanbanama, le regard mauvais et les babines retroussées. Ah tu veux jouer à ça mon salaud… attends d’voir… Pour sa part imperturbable, il en profitera pour s’éloigner un peu plus, avant de concentrer toujours plus d’eau dans ses deux mains ouvertes. Et c’est face à un immense poisson rouge translucide de plus de 10 mètres que je fais maintenant face... « MagiFish, Attaque trempette». Ok... Si les petits étaient rapides, les suivants prêts à m’chasser, que m’fera celui-là bien plus gros ? Tu m’prends pour un bleu bitte Hanba’ ? Tu crois que j’te vois pas venir ? Tsss !

La bombe massive fonce vers moi, lentement mais avec l’assurance du continent à la dérive. Les mètres s’effacent un à un, et moi je reste cette fois ci immobile. Putain Hanba’ tu commences à m’saouler avec tes p’tits jeux… j’vais t’montrer c’que c’est d’m’avoir comme adversaire. Un poing qui se resserre contre ma poitrine… Avant de jaillir d’un seul coup à l’encontre du pathétique projectile.

-Tsunami Fist.

Le monde éclate !  Une sphère de plus d’une cinquantaine de mètres où l’eau n’est plus que destruction. La bombe aqueuse ravage tout autour d’elle alors que ma propre attaque la déclenche à quelques mètres de moi, véritable détonateur d’une petite apocalypse aquatique perso. Rien n’y résiste, pierres algues ou encore maisons malheureuses, tout est simplement et purement réduit en fine poussière dans le maelstrom contenu de cette sphère de mort. Un moment les deux armées en restent stupéfiées, muettes devant ce spectacle, bouche grande ouverte et yeux exorbités. Même ses propres troupes n’en reviennent pas. Et lorsque le tourbillon daigne enfin se calmer et laisser retomber la poussière… plus rien ne subsiste. Pas même moi.

-WOUAAAAAAAAAAAAAH !!
-C’est super efficace !
-Bravo généralissime !
-Hourra pour le généralissime hanbanama !
-Le tyran est mort !




Hanbanama se surprend à laisse échapper un sourire, étonné du tour qu’a pu prendre ce combat tant redouté… le Despote a fait l’erreur de sous estimer l’art de son propre peuple,  Grand mal lui fasse mais puisse-il trouver la paix dans l’autre monde. Le vénérable triton baisse donc sa tête en une humble prière, insensible aux hurlements de joie ou de désespoir qui s’emparent des deux camps. Car Hanbanama n’est pas homme à garder rancœur au delà de la mort ; il est poisson à aller toujours de l’avant. Sa prière sincère s’échappe donc dans l’eau…

-Namu

-Pfiuuu, c’est pas passé loin cette fois.


Une voix murmurée pas loin de son oreille, dans son dos. Une voix dure, mais visiblement bien amusé par le tour qu’à pris les choses autant que par le fait d’être encore en vie. Mouvement réflexes né d’une rigueur martiale quasi parfaite et d’un esprit combatif jamais réellement au repos, Hanbanama se retourne d’un bloc tout en balayant le terrain de son trident… bloquer d’une poigne de fer entre mes doigts. Sourire carnassier et Bête à la fenêtre de ma prunelle, nous nous faisons face. Heureus’ment que ma « maîtrise des océans »  a pu m’tirer de c’mauvais pas, j’ai bien failli m’faire trempetter huhuhu. A noter, ne plus faire l’erreur de sous estimer sa maîtrise aquatique ; et surligné le tout même, en gras. Par contre, Pour ma défense notre cher Hanba’ en a fait de même. Je n’suis pas totalement inapte sous l’eau non plus mon gros, et ça je vais te l’rentrer dans l’crâne. Et pour commencer, une « signature électrique » laissée sur son trident, marque imperceptible que je renchéris très vite.

Mon poing noir vient alors percuter son visage avec la force d’un météore, balayant son visage dans une pluie de gouttelettes de sang et de sueur, avant de renchérir une fois encore, puis une autre et encore une autre. Mes coups répétés avec une vitesse hors du commun ballottent la tête du vieux triton dans tous les sens, profitant du fait qu’il se refuse à lâcher son précieux et si symbolique trident pour le maintenir vers moi. Ahaha regarde où t’amène tes symboles vieux père ! L’homme lève désespérément une main pour se protéger du martèlement qui ne cesse de le meurtrir, m’offrant alors une voie royale où s’engouffrent mon poing puis mon coude directement vers ses organes vitaux, broyant foie plexus et reins sans effort. La Bête s’en donne à cœur joie, se déversant à chaque impact dans ce corps malmené mais qui résiste pourtant de son mieux là où nombreux sont ceux qui aurait déjà trépassé ! Mwouahahah je me déchaine enfin !

Plus ! Encore plus !

Je m’apprête à redoubler de violence quand tout à coup d’un vif mouvement de main mon adversaire parvient à trouver le timing parfait pour laisser éclater l’eau entre nous deux, le projetant par la force des choses en arrière tandis que la hampe du trident m’échappe sous la violence du choc et de la surprise !

Rattrape-le ! Toujours plus !

Je voudrais renchérir, mais déjà mon adversaire parvient contre toute attente à se remettre rapidement en position, semblant faire fit de la douleur et du coton qui doit avoir envahit son esprit malmené. Son regard est encore vif malgré une paupière à moitié fermée, prêt à en découdre, la volonté intacte J’en resterais impressionné par tant de résistance si je n’avais pas derrière moi la bête qui me pousse en avant… Je fonce donc sans hésitation ni pitié, ivre de la curée !

-Suichuuori.

D’un simple geste de la main le maître du karaté aquatique me stoppe  net, comme si tout à coup l’eau m’entourant refusait de me laisser passer ou encore d’esquisser le moindre geste ! Un simple geste et c’est toute l’eau autour de moi qui se fait prison invisible par une simple différence de densité, pourtant suffisante pour arrêter des forces à même de déplacer des immeubles entiers. Bordel, mais où sont les limites de son putain d’pouvoir ?! Déjà face aux pirates de Croc-les-os j’avais eu affaire à ce genre de technique… mais bordel eux étaient une douzaine et j’étais encore capable de bouger un bras. Là il est seul et même mon putain d’sourcil n’a pas la capacité d’cligner !
Voilà donc mon adversaire qui profite de cette immobilité probablement temporaire pour pointer son trident dans ma direction, avant de se précipité vers moi avec toute la vitesse dont il est capable, mettant tout son corps son poids et son élan dans cet estoc prêt à me traverser de part en part. Bordel…

Grrrr… Pitoyable !

Au moment où les trois dents viennent heurter ma poitrine à l’emplacement du cœur, c’est un Tekkai renforcé d’une puissante armure de Haki qui l’accueille, car si je ne puis bouger je n’en suis pas pour autant sans défense. Quand vas-tu le comprendre Hanba’ ? La Bête et moi ne faisons qu’un, me protégeant depuis ce cœur noir qui semble remonter à la surface et sur lequel ta précieuse arme ripe sans dommage. L’onde de choc se poursuit derrière moi, fendant l’eau et le sol avec la même facilité sur une vingtaine de mètre sans pour autant m’avoir causé le moindre dommage. Car mon Haki est trop fort, tout simplement. La Bête est trop imposante pour toi Hanba’.

Vengeance !

Et pour le lui prouver je la laisse se jeter contre lui d’une simple pensée, véritable mur invisible qui le heurte et le balaye en arrière tout en me laissant alors à nouveau libre de mes mouvements. Huhuhu, tin’ que j’aime ça. C’qu’on peut aimer ça bordel !



Profitant de son déséquilibre je me rue sur lui à la vitesse de l’éclair, avide de violence et pris dans une fièvre que seul ceux qui joue sur les frontières de la mort peuvent comprendre. Hanbanama se ressaisit à temps, pointant sont trident vers moi afin de m’empêcher d’aller de l’avant, faisant fi de mes ruses et de mes plus belles feintes tant son expérience de la guerre et sa perspicacité sont grandes. Huhuhu, qu’à cela n’tienne !

-Décharge électrique !

L’éclair jaillit de mes doigts avant de se rue à la rencontre de la signature laisser un peu plus tôt et qui lui permettra de se frayer un chemin dans le métal conducteur du trident puis dans les mains de mon adversaire. La barbe et les yeux d’Hanbanama crépitent quelques secondes tandis que sa propre volonté lutte pour conserver le contrôle de ses muscles et de sa réactivité ; et le pire c’est qu’il y réussit presque. Une seule fraction de seconde son corps ne lui répond plus, véritable exploit quasi-jamais égalé mais qui me laisse néanmoins largement le temps de balayer l’arme d’un violent revers avant de me jeter sur lui !

Et c’est une nouvelle pluie de coups qui s’abat sur Hanbanama, ballottant à grands renfort de Haki son corps malmené qui n’a ni la vitesse ni la puissance suffisante pour y faire face. Les impacts s’enchaînent, martelant le vieux combattant, profitant de chaque ouverture, de chaque réaction de défense pour mieux frapper aux points faible et le briser un peu plus  à chaque fois. La Bête est en furie ; JE suis en furie, ballotté pour ma part entre éclats de rire et grognements bestiaux !




Puis, après d’interminables minutes où je ne laisse à mon adversaire ni le loisir de se défendre ni même celui de se laisser tomber, Hanbanama finit enfin par s’écraser au sol, couvert de son sang, la barbe et le visage en piteux état, presque entièrement brisé par mes assauts face auxquels il n’aura pu répondre. Son trident retombe également un peu plus loin en se plantant dans la vase marine, avant de s’affaler à son tour. Pour ma part je redescends lentement à ses côtés, savourant ce spectacle mérité et si plaisant… je l’ai vaincu.

Je t’ai brisé Hanba’ ; et maintenant le monde marin m’appartient MWOUAHAHAHAH !
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Vous m’appartenez bande de moules, tous autant que vous êtes, malheureuses victimes d’un duel qui vous dépassait. Vous êtes à moi et au bon vouloir de la Bête qui m’habite et qui me réclame déjà vos têtes. Je pourrais tous vous tuer, là, tout de suite de gestes aussi anodins que des claquements de doigt. Car vous n’valez pas mieux insignifiante résistance, pas mieux qu’un bruit sec et si vite oublié. Ahahah, vais-je le faire ? Non, je n’pense pas. C’est si tentant je l’avoue à r’garder vos p’tites frimousses muettes de terreur et d’indignation… mais non. J’vais avoir b’soin de vous, de vos forces et surtout d’votre soumission qui poussera le peuple à vous suivre sous la botte de la dictat ; sous ma botte. Par quoi vais-je commencer ? Une statue majestueuse ? Prônant au centre d’un monde que j’ai fais mien à la seule force de mon ambition et de ma puissance. Oui ça serait pas m*/…

-Je… ne suis pas encore vaincu.

Nanniiiiii ?...
En me retournant lentement, je peux voir la masse courbée mais néanmoins debout d’un Hanbanama qui a décidemment bien du mal avec la notion de soumission. Foutu vieux croulant qui se refuse aux évidences. Et derrière nous c’est toute son armée qui hurle sa joie face au courage de leur si vénéré chef. Putain c’qu’ils peuvent me saouler ceux là à beugler comme des pucelles !

-VOS GUEULES LES LOULOUTTES !

Une bonne beuglante, voilà c’qui faut pour leur réapprendre le sens commun et l’droit d’la fermer en ma présence. Bordel j’pourrais tous les arracher au monde des verticaux d’une seule décharge de Haki Royal.  Un seul putain d’cri d’la Bête et ils la ferm’raient leurs putain d’claque-merdes. Mais non là encore. J’préfère leur clouer l’bec en jouant plutôt du marteau sur leur héros tant adoré, ça ça s’rait moche hein. Qu’ils voient de leurs yeux grands ouverts la déchéance de tous leurs espoirs. J’veux pas qu’ils s’réveillent dans mon monde, j’veux les y voir plonger tout hurlant d’impuissance ; voilà c’que j’veux au fond d’moi et que j’vais faire réalité.

-Quant à toi Hanba’… tu vas rester à terre.

Mon « Obsidian balista » s’enfonce jusqu’au coude dans son ventre si mou, si accueillant, lui arrachant un long filet de bave tandis que même les cris de douleur se refusent à apparaître devant moi, bien coincés dans sa gorge grande ouverte. L’homme s’effondre ainsi au sol tandis que je m’en détourne sans un regard de plus afin de me focaliser sans attendre vers son peuple. L’affaire a assez trainé.

Je les veux tous. Brisons leurs âmes pour mieux les dévorer.
-J… jamais tu ne pourras prendre le contrôle de notre peuple.

Mon regard se braque tel la tourelle d’un cuirassier sur la silhouette qui une fois encore fait preuve d’une obstination toute exaspérante, brulant d’un agacement vite métamorphosé en une rage amer. Et c’est d’une voix sifflant entre deux rangées de dents aiguisées que je m’adresse à lui, comme une menace qu’on n’voudrait pas laisser échapper de peur d’en perdre tout contrôle. La Bête est là toute proche et je nous sens… désappointé. Et s’il y a bien une chose que je déteste, c’est d’être… désappointé.

Fais le taire. Définitivement !
-Tu commences à m’agacer Hanba’, alors je te le dis une dernière fois : Reste… à… TERRE !

Nouvel Obsidian Balista droit vers son cœur, prêt à lui exploser la cage thoracique pour en extirper ce palpitant si agaçant ! Mon corps traverse l’espace à la vitesse de l’éclair… SBAM ! Faisant preuve d’une vitalité insoupçonnée pour un triton dans son état, je vois au dernier moment et du coin de l’œil mon adversaire se déclarer directement dans ma garde, avant de m’encastrer ses deux poings brandis directement dans le plexus.

Poings des deux rois jumeaux ! »
-Keuf !

Aaaargl, enfoiré ! J’en ai l’bide qui s’tord dans tous le sens au point que j’pourrais croire mon foie jouer la samba dans mes chaussettes et la rate me sortir par les oreilles ! Et ça c’est avant que l’onde de choc qui suit ne m’vrille les os et ne m’décolle les cartilages un par un.  Tétanisé d’une douleur que je n’contiens que par habitude et par pure fierté, nous en restons un instant immobiles, entrelacés. Puis une voix si faible mais néanmoins encore emplie de détermination :

-…Jamais.  

Et c’est d’un crochet du droit à vous en retourner les gencives qu’il ponctue sa tirade, m’envoyant glisser d’une bonne dizaine de mètres sur mes deux pieds le long de deux belles tranchées à même la vase. Argl… foiré. Si tu crois qu’est ça qui va m’arrêter, tu t’fourres la nageoire dans l’œil jusqu’au dernier fond’ment ! SI TU CROIS QU’CA SUFFIT A M’ARRETER !

GROUAAAAAH !!
RAAAAAAAAh !


Ce n’est plus deux simples poings noirs que j’affiche maintenant, mais de véritables tourbillons d’une aura meurtrière que je contiens à peine, tâchant de garder le contrôle sur moi autant pour limiter un éventuel massacre de tous les spectateurs que pour me donner une bonne contenance et faire –du moins en apparence- fi de sa pathétique résistance. Mais intérieurement… ce n’est plus un brasier qui s’est emparé de moi, c’est un autodafé de  manuels sur l’obstination marine. Tu OSES me résister alors que tout est joué ? Alors que tout est vain ?!

Me voilà me téléportant presque aux côtés du vieux général, redoublant de puissance et de vitesse là où déjà ma simple force était suffisante. Un coup, deux, trois… j’arrête de compter à partir de la première vingtaine ! Tous à même de briser la pierre et de fendre des coques en acier. Tous destinés à transformer cet impudent et si obstiné héros et amas de chair informe. Ma rage se défoule ainsi, telle la déferlante d’un lâché d’barrage, me vidant de cette colère tandis que mes forces s’échappent elles aussi tant je n’m’économiserais pas un seul instant. Foutu vieillard ! Foutu symbole d’un temps révolu ! Prends ça ! Et encore ça !

Encore. Encore !
Humphhumph… Un moment je finis par m’arrêter avant de reculer de quelques pas, tachant de reprendre mon souffle dans cet eau si épaisse et où j’ai tant de mal à respirer et du coup à réfléchir… il a eu son compte le vieux salaud… humph

-« La roue aux milles étoiles ! »

J’ai tout juste le temps de me précipiter en arrière d’un bienheureux réflexe que passe devant moi la pointe du trident royal, bord redoutable d’un tourbillon dont le vieux guerrier est le centre et qui ne cesse de prendre de la vitesse tout en me pourchassant de sa danse mortelle ! Une pointe passe une fois à quelques millimètres de mon nez, deux fois, puis trois… Raaaah !

Assez joué ! Je le veux mort ! MORT ! MORT !!!


Maudits vieillard qui n’veux pas mourir ! Mais qu’est c’qui te rend si fort ? Pourquoi tu n’crèves pas bordel ! Je te brise sans fin, c’est quoi ton secret ?

MORT MORT MORT !
Ma main jaillit tel un serpent des mers, arrêtant net le ballet mortel tandis que de l’autre j’agrippe à la gorge mon adversaire immobilisé temporairement et enfin visible. Mon visage n’est que colère, frustration, haine.

MORTMORTMORT !!!!
Nos crâne s’impactent alors dans un bruit de béton brisé, le projetant une fois de plus dans la vase d’où il se relève tant bien que mal seulement quelques secondes plus tard. Putain, chaque geste est pour lui une torture, je le vois… chaque souffle une souffrance… J’ai connu ça, je le comprends… mais moi j’avais la Bête pour m’aider. Lui n’en a pas, je le sais. Alors quoi ? Qu’a-t-il au fond de lui pour ainsi me résister là où moi j’ai du donner jusqu’à mon âme ? Putain je veux comprendre !

-Mais comment fais-tu pour te relever sans arrêt ? Dis le moi !
-Keuf
-Qu’est ce qui te pousses encore ?
-Keuf keuf !
-DIS. LE. MOI !
-L’amour des miens.

-Quoi ?!

Conn’rie !
-C’est ton putain d’amour qui t’évite d’avoir les os broyés ?
-…
-C’est ton putain d’amour qui t’a évité d’avoir la gueule en sang et les organes en bouillie ?
-Non
-Alors il te sert à quoi ton PUTAIN D’AMOUR hein !

Tue-le. Ne cherche plus à le comprendre.

-Explique-moi en quoi ton amour te rend si valeureux !

Il n’en vaut pas la peine, fais le taire.
Tu ne peux pas comprendre… keuf !... car tu ne vis que pour toi…

Que ?*/…

Fais le taire je te dis !
-Tu n’existes que pour et part ta propre personne. Et c’est pourquoi je ne te crains pas.

ASSEZ !
-C’est pourquoi je n’ai pas peur de toi, Thunder F.

C’est faux ! J’ai fais tout ça pour la Bête aussi ! Je… j’ai largement aidé plein d’gens par le passé ! Tous ont profité de mes largesses et des conséquences de mes actions ! J’ai aidé mes Sea wolves aussi ! J’aurais tout fais pour eux !

-Tu es trop égoïste pour seulement comprendre la force qui m’anime. Et c’est pourquoi jamais je ne te laisserai me vaincre et prendre le contrôle du destin de ce peuple qui est mien et que j’ai juré de protéger bien au-delà de ma simple vie.

La Bête n’est qu’une part de moi même… J’ai aimé le regard que les autres m’apportait lorsqu’ils jouissaient de mon bon vouloir… Et j’ai aimé l’idée de cette famille que j’ai voulu imposer afin de seulement me rassurer, m’aveugler…

-Et le pire reste que tu sembles être le genre d’homme à te complaire dans le mensonge […]
Assez, arrête ça !
-[…] au point d’en arriver surement à te mentir à toi même, te complaisant dans des semblants d’un bonheur que tu ne mérites pas.

C’est faux, j’aime sincèrement mes Sea wolves ! J’aurais tué pour eux. Je ME serais tué pour eux. Mais eux ne me l’ont jamais rendu, encore moins depuis qu’ils n’ont pas voulu accepté cette part de ténèbres dont je les avais épargné pour leur propre bien. Je les ai tant aidé, tous. Sans moi ils ne seraient rien, sans eux je ne serais… je serais…

-Mais nous ne ferons pas partie de ta chère histoire Toji, pas nous. Nous te résisterons car je vois qui tu es vraiment ! Un véritable poison pour ceux qui ont le malheur de croiser ton parcours et que je plains sincèrement lorsque tu as l’audace de les croire tiens, ceux que tu voudrais aspirer dans ton sillon égoïste.

Moimoimoi… Je l'savais déjà au fond d'moi depuis longtemps…

Arrête je te dis ! On est bien comme ça tous les deux !
Toujours moi… Mais pourquoi diable j’y repense maintenant ?

On se suffit à nous même ! On a besoin de rien ni de personne !
-Mais ce qui me rassure le plus ô terrifiant Toji, c’est que vois-tu… je n’aurais même pas besoin de te vaincre pour que tu te détruises.

ASSEZ !
-ASSEZ !

Non, je me refuse à ces paroles. Ma rage se rue tel un animal furieux sur cette source de tourment, de doute, voulant à tous prix le faire taire lui et ses si stupides paroles vides de sens ! Je ne les comprends  pas !  Ses paroles ne sont forcement que mensonges, IL MENT ! Vas au diable Hanbanama, même si pour cela je dois te tenir la porte moi-même !

-RAAAAAAAAAAAH !!

- « Satorihamon, l’onde qui éveille ».

Sa paume se plaque alors sans heurt sur ma poitrine, telle la douce caresse d’un père… avant qu’une onde semblable à nulle autre ne s’empare de moi et de la moindre de mes pensées. L’âme est un courant où le karaté aquatique semble avoir trouvé sa place…

…et je vais l’apprendre à mes dépends.
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Pendant ce temps, non loin de là…


Glissant prudemment d’abri en abri, le jeune prince Otabushu tâchait au plus vite mais sous le couvert de la prudence de retrouver les siens. Il était de son devoir –et ça il le sentait jusqu’au plus profond de son âme- de retourner auprès de ses forces qui avaient en ce jour tant besoin de la présence de la lignée royale. Tous se battaient pour lui et sa famille, il se devait donc d’être là, avec eux, partageant leurs peines et leurs efforts comme eux le faisaient pour lui. C’était ce qu’on attendait d’un prince Triton, c’est ce que le jeune Otabashu attendait de lui-même. Mais tout était hélas bien loin d’être aussi simple…

Car il devait se rendre à l’évidence, de telles pensées ne l’avaient pas aidé face au Tyran… Pas même ses longues séances d’entrainements éprouvants auxquelles il s’adonnait à grandes peines et qui n’avaient visiblement pas eu le moindre effet à part peu être frustrer un peu plus le malheureux prince. Et à cause de tout cela son père était… Il aurait du être plus fort… il aurait du pouvoir faire quelque chose.

Au lieu de ça il avait été vaincu, d’un simple geste désinvolte au point qu’il s’en était mordu la main jusqu’au sang de rage. Et son père était… par la perfidie d’un traître à sa race mais aussi à sa propre armée : Skylla, mille-fois puisse-t-il être maudit que ça ne suffirait pas à équilibrer la balance. Au diables ces maudits scélérats. Par le passé maître Hanbanama avait déjà maintes et maintes fois mis en garde contre la fourberie de certains hommes… Mais ce qu’il avait vu dans les coulisses de son palais maintenant marqué par le sang dépassait tout ce qu’il avait pu concevoir jusqu’alors. Seigneurs des mers qu’il avait pu être naïf de prétendre imaginer toute la folie des hommes avant même de la voir de ses propres yeux. Naïf oui.  Des images maintenant gravées dans sa mémoire avec autant de profondeur qu’un fer rouge sur le cuir épais du bœuf marin. Et aussi douloureux.

La pince de l’homme écrevisse se refermant sur le cou de son père tant aimé…
Le sourire de l’homme poisson savourant ce moment « historique »…
Le poignard levé bien haut, étincelant d’un éclat glacial…

Une larme coula la long de la joue du jeune triton avant que celui-ci le l’efface rageusement de la main. Non, il n’était plus temps de pleurer. Le temps des larmes sera pour demain, car aujourd’hui n’est pas fini. Son peuple a plus que jamais besoin de lui aux côté de maître Hanbanama. Une dernière pensée pour cet autre homme-poisson au monocle. Raskal ? Un fieffé gredin au passé si lourd à en croire les histoires du Généralissime, mais qui cette fois et pour une raison qui échappait totalement au prince s’était interposé entre la lame de Skylla et son père. Résistance temporaire vite balayée par le terrible chef du clan des hommes-poissons, qui une fois débarrassé de cet obstacle s’était empressé de finir sa besogne, de… Mais le prince devait probablement sa vie à cet acte qui lui avait permis de profiter de cet instant d’inattention pour s’échapper loin des intentions meurtrières de l’homme-écrevisse.

-Maudit sois-tu Skylla !
Et maudit sois-tu Thunder F., toi qui a fait l’erreur de nous laisser entre d’aussi traitreuses mains !



Perdu dans ses pensées, nageant machinalement vers ce qui semblait être le champ de bataille, Otabashu ne remarqua pas tout de suite qu’il était finalement arrivé en vue du plus terrible duel qu’il lui fut donné de voir. Bien caché derrière les débris d’une boutique à demi-effondrée. Mon dieu, comment avait-il pu avoir la folie de prétendre défaire cet homme là… Naïf... Et c’est paralysé d’une peur légitime bien qu’encore inconsciente que le prince commença à observer le combat qui scellera le destin de tout un peuple. Au loin il pouvait entendre comme le cri d’une Bête affreuse, nuisible… fugace impression qui allait au delà de ses seules oreilles… Et de longs frissons remontaient sa colonne à chacun de ses étranges feulements.




(…)



-Allez viens Bubulle, les bruits viennent de là bas.


« Oui, justement » semblait se dire le petit poisson tandis qu’il suivait plus par fidélité que par réelle envie sa plus tendre amie : la princesse Bishu. Vu son air peu rassuré, l’animal de compagnie et précieux confident de la jeune princesse ne partageait pas l’insouciance de son amie, qui quant à elle semblait totalement imperméable à la notion de danger. Oh elle se rend bien compte de ce qui se passe se dit le petit poisson, c’est juste qu’elle… voit au-delà de tout ça. Elle a toujours pris son rôle de princesse au-delà de tout ça. Des risques, des dangers. Comme si ses seules intentions la prévalaient de tous les dangers.

Brack !...

Un débris se détacha d’un bâtiment en ruine, faisant sursauter Bubulle tandis que la princesse poursuivait son exploration sans la moindre gène. En quelques coups de nageoires hâtifs le poisson rattrapa alors son amie, cherchant à s’approprier un peu de son courage à ses côtés. Ou un peu de son insouciance plutôt.

-Ecoute, on dirait qu’on se bat par là bas. Viens, allons voir.

Non justement, n’allons pas voir ! Ils étaient allés voir tant de choses en partant à la recherche de la princesse Shichibayaku depuis ce matin que le petit poisson avait cru sa dernière heure arrivée bien trop de fois pour une seule vie. Rien que cet homme dans la foret, ce borgne… Brrr. Si les poissons pouvaient transpirer il en aurait des sueurs froides.

-Regarde, là !  C’est Hanba-sama qui se bat.

« Avec le borgne !! » Pensa Bubulle dans un hoquet de terreur.

-Mais je vois mal d’ici, viens rapprochons nous là bas. Depuis cette maison abandonnée nous verrons mieux.

« Mais tu es folles ?! Hors de question que je… Hey attends-moi !».




A l’abri des décombres et bien camouflé entre deux poutres brisées, l’atypique duo commença donc à observer le déroulement d’une bataille qui visiblement semblait tourner en défaveur des forces royalistes, spectacle déchirant d’un héros une nouvelle fois mis à terre et maltraité par cet homme si confiant, si suffisant. Bubulle décrocha difficilement son regard du combat pour jeter un œil sur son ami, inquiet de la voir si proche d’un si cruel spectacle. Elle qui est si gentille…

-Le pauvre

Voilà, c’est exactement ce qu’il redoutait. La pauvre petite allait être traumatisée s’ils restaient dans les parages. C’était beaucoup trop dangereux ; et au moins tout autant choquant. Il devait au plus vite la convaincre de*/…


-Hey vous là !
Enfer ! Une voix martiale dans leur dos, ils étaient découverts ! Ahlala il savait que ce n’était pas une bonne idée et maintenant ils étaient foutus ! Fuyez princesse fuy*/…

-Princesse ? Mais… c’est vous ?

Imperméable à l’appel du vieux sergent de la garde royale, Bishu ne pouvait détourner son regard si innocent du spectacle qui se déroulait devant ses yeux.

-Princesse, mais que faites vous là ? Venez, j’ai avec moi quelques hommes, nous allons vous amenez à l’abri. Venez vite avant que vous ne soyez blessée.

Mais la princesse ne faisait pas le moindre geste… Toute entière dans ce combat qui semblait s’être emparé d’elle.

-Comme il souffre

Et le cœur du petit camarade à écaille se serra si fort face à tant d’empathie… « Oh Bishu… »
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Un monde de noirceur. Poisseux, s’infiltrant jusqu’à la moindre de vos cellules jusqu’au moindre de vos souffles. Cette impression si familière que ce monde pourri n’a rien à offrir qui ne se prenne à la force du poing dans les larmes et le sang. Cette foutue impression qui m’entoure et qui m’a toujours protégé au fil de décennies jusqu’à en imprégné le moindre de mes os et de mes gestes. Une fourrure épaisse, chaude, me protégeant du vent glacial de la solitude comme des traits de mes ennemis… Une fourrure lavée dans le sang et le fiel au point que j’peux la sentir goutter à chacun d’mes pas comme un putain d’petit poucet hémophile. Et cette voix, si douce parfois, fraternelle, conseillère de mes plus intimes pensées et habile protectrice de notre si chère enveloppe. Elle qui a toujours été avec moi aussi loin que je m’en souvienne… dans les pires comment comme dans les meilleurs : La Bête.

TUE !

Je tue. Car cette petite épingle ardente profondément lovée dans mon cœur  et qui sait si souvent se faire brasier n’a jamais été aussi… proche. Plus qu’une impression je la sais maintenant si proche que je la sens presque jaillir de mon dos telle une ignoble excroissance opaline, tout de goudron et de fourrure, de crocs et de haine. Et sa voix n’en est que plus forte, plus puissante. Je l’ai toujours entendu avec joie, voyant en elle ma plus précieuse alliée, mais cette fois… c’en est presque assourdissant. Ma tête vrille dans tous les sans tandis qu’atour de moi le monde se teint en noir et rouge, je perds peu à peu mes marques, ne me laissant que l’envie de meurtre et les moyens pour y parvenir comme seuls repères sur lesquels je me précipite sans réfléchir, instincts à même la peau !

DETRUIT !!

Je détruits. Le monde qui m’entoure et qui ne saurait résister à une seule de mes pensées. Car la Bête est là, en ce monde comme jamais elle ne l’a été, balayant le décor et ses occupant sur de simple mouvement de tête. Ma puissance déborde, jaillissant à grands flot tel un forage hors de contrôle, inondant toute la région de ce liquide noir et malodorant qui agresse jusqu’à mes propres narines. Attends je…

MUTILE !!!

Je mutile. Le corps d’Hanbanama tout d’abord. Ce fou qui a osé tenir tête et répondre à ma vindicte, ne faisant qu’accentuer sa douleur et le temps de son trépas. Jamais il n’aurait du aller aussi loin, jamais il ne devra le faire ! La Bête réclame une dernière fois sa tête et je n’ai plus le pouvoir de l’en empêcher tant elle est prête à le faire elle-même. Et ce n’est pas en fuyant derrières de ridicules mur d’eau densifiée qui va le sauver, oh non ; car d’un geste je suis sur lui, fauchant sans distinction tout ce qui pourrait oser se mettre en travers de ma route. Je le vois bien tenter de me parler mais…

Ne l’écoute pas ! Tue !
… je ne l’écoute plus. Il en a déjà trop dit. Le fou a essayé de me déstabiliser par ses mensonges, comme tant d’autres avant lui ces dernières années. Vous me pensez stupide au point de me laisser influencer par vos inepties ou vos discours niaiseux dignes des plus pathétiques enfantillages ?

J’en ai assez d’entendre ces sornettes !
Je ne veux plus vous entendre ! Ni toi Hanbanama ni aucun autre ! Vous avez faux, je suis bien comme ça ! Je suis dans le vrai et vous dans le faux ! Je n’ai besoin de personne à part moi !

A part Moi.
A part Moi ! Aucun regret sur ce que j’ai fait, aucune larme versée pour ces stupides créatures qui se croyaient tes amis. Je n’ai pas besoin d’elles ni de quoi que ce soit, tu m’as Moi ; et ensemble nous pouvons tout faire tu le sais.

Je le sais.
Je te l’ai déjà dit mille fois ; et à chaque fois nous sommes allés de l’avant, brisant des montagnes et toutes les embûches que ce maudit monde a voulu nous imposer ! Alors maintenant nous allons le détruire Lui ; et avec lui tout ce qui saurait nous faire de l’ombre. C’est ce que tu veux ?

Je…
C’est ce que tu veux.

Oui…
GROAAAAaaaah ! Destruction de tout ce qui vit, de toute cette ignoble masse grouillante et malsaine qui voudrait faire croire au bonheur. Le bonheur n’existe pas, c’est juste un autre mensonge que je t’évite ! Un autre mensonge dans lequel le monde voudrait me faire tomber tout comme j’ai chuté il y a si longtemps. Ne pas penser à ça ! C’était il y a longtemps. Pas assez ! Battons nous juste qu’à ce que tout devienne blanc ! Jusqu’à épurer de notre espace tout ce qui te voudrais du mal ! Jusqu’à en oublier son nom, son histoire. Plus de passé, seulement le présent et l’avenir !

-RAAAAAh !

Ma haine se décharge sans que je n’ai nullement besoin de guider mes pas sur ce qui est en ce jour la cible de toute ma vindicte, martelant un corps qui peine encore à résister au maelstrom de fureur qui s’abat sur lui. Et à chaque coup je sens un peu plus mon corps lentement glisser hors de portée de ma pensée, attirer par ce trou noir si avide qu’est la Bête. Je vois alors avec appréhension cette marionnette danser au bout de ces fils invisibles, parodie de guerrier vengeur. Et peu à peu tandis que le monde s’éloigne de ma conscience l’appréhension se mue en inquiétude.

Attends je…
Prends ça, et ça encore ! Raaah j’en veux plus ! Jusqu’à ce que tout devienne blanc !

Attends je veux…
Regarde comme c’est beau Toji ! C’est magnifique n’est ce pas ? Nous sommes superbes !

Je voudrais…
Mwouahahahah c’est si bon ! Nous n’nous en lasserons jamais !

Attends j’ai mal… tu m’fais mal.
Mais non voyons ! Arrête tes pleurnicheries de gamin. Tu ne peux avoir mal si je te le refuse, c’est comme ça que ça a toujours été. Et tu as aimé ça dans le spires moments pas vrai  huhuhu ? Regarde le plutôt LUI, regarde comme il soufre face à notre puissance ahaha ! Rien ne nous résiste mon fidèle ami, regarde.

Mon corps ne va pas résister longtemps, tu dois…
TON corps ? NOTRE corps tu veux dire ouais ! Tu n’es rien sans moi alors tais toi et admire le spectacle, tu m’en remercieras plus tard ! Ahahah nan mais regarde le se faire ballotter ! Roarh, j’adore !

Argl… Je n’veux pas que ça se passe comme ça.
Quoi ?! Quelle idée bien sur que tu le veux ! PAN dans les dents huhuhu !

Laisse moi reprendre */…
NON !!

J*/…
JE… NE… REPARTIRAI… PAS !

Att*/…
JAMAIS tu n’serais arrivé là sans moi ! Je suis ce qu’il y a de meilleur en toi. Ce qu’il y a de plus fort et de plus pur dans toute cette misérable vie où tu nous a traîné depuis… ce…jour. Tu n’es rien à part ta force, et je SUIS cette force. Sans moi tu n’as ni but ni consistance ! Tous les jours avec toi, à te soutenir, à t’aider. Et maintenant qu’enfin nous touchons au but tu te laisses encore douter ? CA SUFFIT ! J’en ai assez de te voir jouer les pleurnichards sur quelques paroles vides de sens. Elles devraient être vides de sens pour toi ! Je le veux et c’est ce qui sera que ça te plaise ou non !

Mais tu sais qu’on n’est pas heur*/…
Ne le dis pas ! On l’est tu m’entends ?! ON L’EST !

Mais…
Et on le restera à jamais. Mais avant toute chose, il est temps d’en finir. Je vais mettre un terme à ces idioties. L’heure est de sonner l’hallali. Dis adieu à ce cher Hanbanama et à ces perfides paroles. Tu m’en remercieras plus tard crois moi. Tu m’en remercies toujours.

Maintenant Hanbanama, meurt !




(…)



Chaque seconde était une torture pour le prince Otabushu. Voir ainsi son plus fidèle générale et maître se faire massacrer était un pur supplice. Mais le prince avait il seulement le droit de bouger ? Car il était clair pour tous que le Vieux général était en train de faire l’ultime sacrifice de sa vie, monopolisant toute l’attention du monstre déchaîné qui lui faisait face afin d’éviter à quiconque d’être blessé tandis que le despote se brisait un peu plus à chacun de ses propres assauts. Le combat en devenait malsain, terrifiant de sauvagerie ! Il était maintenant plus difficile de savoir lequel des deux combattants était dans le pire état, chacun saignant de tous les pores. On pouvait d’ici entendre les os de deux hommes se romprent, résonnant tristement dans l’eau entre deux impacts. C’était à en vomir. Comment diable pouvait on en arriver là ?

C’est grâce à cette idée d’un sacrifice qu’il ne devait pas gâcher par une attaque aussi inutile que dangereuse que le prince se prostrait bien à l’abri, serrant des poings et de la mâchoire. Car la vérité n’était pas loin, glissant sur lui avec son parfum si désagréable. Il avait peur tout simplement. Bien trop peur pour seulement oser mettre fin à ce spectacle d’horreur. Qui le pouvait seulement ?

Mais ?! Attendez ce n’est tout de même pas ?



(…)



-Mon dieu quel horreur…
-Seigneur Hanbanama, vous êtes si…
-Blop
-Le pauvre homme

« Ne regarde pas Bishu, tu te fais du mal. Ce n’est pas un spectacle pour toi, nous devrions partir tan t qu’on le peut encore. »
-Mais regarde le souffrir…
« Tu n’y peux rien Bishu, le général Hanbanama a fait un choix et nous devons accepter son sacrifice, aussi grande que soit sa douleur ».
-Mais qui te parle D’Hanba-sama ?...

« Quoi ? »

-C’est l’autre homme qui est le plus à plaindre.
« Attends depuis tout à l’heure tu compatis pour… le Despote borgne ?! »
-Mais regarde le, il souffre tant.
« Mais tu es folle ma parole ! C’est l’ennemi de tout ton peuple, c’est… oh tu m’écoutes ! »
-Je l’entends Bubulle, la voix du petit garçon. Il appelle à l’aide, je l’entends hurler !
« Quel petit garçon, de quoi tu parles Bishu ? Bishu mais qu’est ce que ?! »

-Je dois aller l’aider, il le faut !

Et sans un instant d’hésitation voilà la frêle princesse jaillir telle une fusée de son abri, filant à la vitesse de l’éclair sous les regards interdit de la troupe et d’un Bubulle atterré. Dans son regard on peut lire toute la détermination que peut posséder une fillette emplie de la certitude du juste, bien braqué sur le cœur du redoutable combat.

-Princeeeeeesse !
-Princeeeeeeeeesse !
-Bishuuuuuuuuuuuuuuu !
-Blop !



(…)



Tandis que d’un revers ensanglanté je me vois mettre à terre une fois de plus un ennemi à bout de force, je sens mon autre main glisser en arrière pour dégainer un large poignard cranté, signifiant sans nul doute possible que la fin est là. Me voilà me reculant de quelques pas, sentant le plaisir de la Bête à observer une dernière fois notre adversaire à sa merci. La présence envahit jusqu’à la pointe de la lame, que je sais ira dans le cœur du triton. Rien ne pourrait plus l’arrêter, même pas moi. Je me sens prendre appui sur mes jambes meurtries, puis je bondis dans ce dernier assaut !

ROAAAAAAARh !!

-Arreteeeeeeeez !
QueQuoi ?!
Qu’est ce que ?! Une mouflette ! Putain là planté d’un seul coup juste devant cet abruti d’Hanba’ toujours à genoux, les bras bien écartés et le torse défiant la pointe d’une lame qui fond à la vitesse de l’éclair sur elle !  Putain d’ p’tite inconsciente mais qu’est ce que tu fais là ? Dégage vite ! Bouge !
Mais au lieux de repartir, je la voix braqué ses grands yeux vers le mien, droit vers ce regard fou qui s’est emparé de moi et qui se joue de tout. Y a sur sa figure toute la tristesse du monde qui s'écoule en grosses larmes sincères. Et là, tandis que vie et mort se jouent en une fraction de seconde… le temps s’arrête.

Meurt Hanba’ ! Mourrez tous !

Ces grands yeux… les mêmes que ceux d’un p’tit mouflet qui m’revient en mémoire comme on extirperait un mirage des profondeurs. P’tite brindille haute comme trois pommeset avec ce même foutu regard d’innocence. Moi. Moi bordel.

Tue tue tue!

Moi avant ce terrible jour où le monde s’est arrêté d’tourner. Avant que tous mes décors ne s’embrasent et que tous ce qui m’était cher me soient enlevé. Avant que tu ne naisse, toi la Bête.

Dusangdusangdusang !

Une époque où j’étais… heureux ?
Carnage carn*/… quoi ?!

Arrête.
Comment ça arrête ? Hors de question !

Ne la tue pas. Pas Elle, c’est inutile.
Depuis quand tu te fous de ce qui est utile ou pas ? Je le veux et je le ferai ! Ça lui apprendra à cette même à oser s’interposer comme ça, à m’regarder. Fais ce que tu veux fera office de loi, tel est notre credo tu t’souviens ! Ce n’est qu’une môme de plus, tu n’en es plus à les compter.

Pas elle j’te dis.
Si regarde, nous allons les embrocher tous les deux d’un seul trait huhuhu, comme des*/…

PAS ELLE !
Si ! JE décide maintenant de qui doit vivre ou mourir, et je te dis que je n’aime pas son regard ! Il est trop …. Trop…

Proche de celui que j’avais ?
Tsss, tais toi ! Tu parles sans savoir. Moi je sais ; et je te dis que tout ça sera vite oublier une fois tous morts. Alors tais toi et observe. La lame est presque à son corps, regarde là allez lentement vers a poitrine. Une question de millimètre avant que la faucheuse ne la p*/…

J’ai dit NON !


(…)



-Bishuuuuuu !

C’est au prince de se précipiter au cœur de la bataille, poussé par une peur filiale qui aura su lui donner des ailes là où la peur n’a plus d’emprise. Mais trop tard hélas, car déjà fond sur elle la mort sous les traits de l’ignoble despote au visage déformé de sauvagerie ; et c’est impuissant que le prince voit la lame arriver sur sa si fragile sœur.

-Naoooon !
-Nooooooooon ! Hurle avec lui un Hanbanama que la peur de voir la princesse blessé a su réveiller.


Tous s’immobilisent d’un seul coup tandis que la scène se fige… Long silence où le monde  retient son souffle… L’imposante masse du despote recouvre le corps de la jeune sirène encore debout telle une arche voûtée, arrêtée à quelques centimètres d’elle à peine. Au sol, un long filet de sang commence lentement à couler sous les regards terrifiés de tous les spectateurs !

-Bishu ! Nooon !

Puis tandis que le prince se précipite à nouveau vers le responsable de tout, rage au cœur et lame en main, un murmure qui perce l’eau et les distances :
-J’ai dit pas elle…

La masse compacte du terrible homme poisson se redresse alors en arrière, avant de s’effondrer comme un bloc dans la vase, laissant seule debout la jeune sirène interdite, indemne.

Dans le ventre du redoutable tyran, profondément enfoncé jusqu’à la garde entre deux abdominaux… le manche de son propre poignard. Son visage a quant à lui repris ses moins horribles expressions, semblant même un instant afficher un sourire candide tandis que lentement son œil se referme. Immobile, le Despote semble vaincu.





C’est en ce jour que l’homme poisson le plus craint des océans fut finalement  terrassé, stoppé par une fillette de 14 ans.
Le monde sous marin était sauf.
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