Redonner aux Hasegawa ce qui appartient aux Hasegawa
Posté Mer 21 Mai 2014 - 1:47 par Hasegawa T. Senior
L'action se déroule il y'a 20 ans.
Tsuga Hanta était la fierté de la famille Hasegawa. Himeko Hasegawa, fondateur de cette lignée, en était le créateur. Ce forgeron de génie de son temps forgea l'arme dans le but d'en faire le bien le plus précieux de sa famille. Elle n'était pas destinée à être utilisée pour se battre, ce n'était pas son rôle. Pourtant, cette lame au tranchant redoutable rivalisait avec celui d'un meitou, ce qui induisait une question: pourquoi ne pas vendre l'arme ou bien s'en servir ? Himeko considérait Tsuga Hanta comme un joyau, il l'avait fait à l'image du sentiment que lui inspiraient les siens. Aux yeux du forgeron, les Hasegawa étaient la seule chose qui comptait. Aussi, créer une si belle lame pour le symboliser lui avait paru évident. Cependant, Himeko se refusait à la voir se dégrader au fil des combats, et la vendre n'était tout simplement pas envisageable ; on ne vend pas un symbole enfin ! Les générations passèrent les unes après les autres, se transmettant l'arme de père en fils. Étant donner que les rares membres de la famille qui rentraient dans la marine se spécialisaient dans le maniement de la kusarigama, il fut décidé que Tsuga Hanta devait évoluer. Le sabre symbolisait les Hasegawa, il était donc logique qu'il prenne la forme de l'arme qu'utilisaient ces derniers. Pour cette raison, Tsuga Hanta fut transformée progressivement en une kusarigama. Elle prit alors le nom de Kama Hanta.
Je me souvenais parfaitement du jour où mon père me la légua, il y'avait déjà dix ans de ça. Suite à un malencontreux accident, ce dernier fut contraint de prendre sa retraite, me laissant alors les rennes de la forge. Ce fut à cette occasion qu'il décida officiellement de me donner Kama Hanta. Bien entendu, je n'avais pas bougé l'arme de son emplacement, encore aujourd'hui, elle se trouvait dans une vitrine derrière le comptoir où nous faisions payer les clients. Généralement, ils jetaient tous un œil dessus, certains mêmes cherchaient à en savoir plus sur l'histoire de l'arme. Une semaine plus tôt, j'avais d'ailleurs refusé de la vendre à un groupe de pirate. Ces derniers tentèrent de me forcer la main, mais je restai catégorique. Malheureusement, il semblait qu'ils n'avaient pas dit leur dernier mot. Alors que je dormais paisiblement, je fus soudainement tiré de mon sommeil par le bruit d'une vitre brisée. Un intrus ? Affolé et en sueur, je pris dans ma table de chevet une dague. Afin que mon fils de cinq ans ne descende pas, je fermai la porte à clé derrière moi. Bien que la peur me tiraillât, je descendis pour constater avec horreur que le groupe de pirates était de retour. Leur chef me vit et envoya ses hommes me mettre hors d'état de nuire. Heureusement, il ne décida pas de m'ôter la vie, quelle chance...
Lorsqu'enfin, je repris connaissance, j'étais à terre. Ma tête me faisait horriblement souffrir et du sang séché se trouvait par terre. Merde, ces salauds m'avaient foutu dans un sale état. Je décidai, après m'être remis un peu d'aplomb, de faire l'inventaire du magasin pour voir ce qui manquait. La caisse avait été dévalisée, des armes trainaient partout par terre et un bon nombre d'entre elles manquaient, mais surtout Kama Hanta était introuvable. La vitrine où se trouvait l'arme était brisée et je ne vis nul part la kusarigama. Ces enfoirés de pirates avaient volé mon bien le plus précieux, l'héritage de ma famille. Bien sûr, la forge Hasegawa représentait aussi le symbole de la réussite de ma famille, mais cette arme avait une telle valeur sentimentale que j'en fus affecté durant les semaines qui suivirent. J'eut beau signaler le vol aux forces du Royaume, ils ne furent pas en mesure de mettre la main sur mes voleurs. La troupe des Pirates du Vin Rouge était introuvable, tout comme l'était Kama Hanta…
Dernière édition par Hasegawa T. Senior le Mer 21 Mai 2014 - 2:03, édité 1 fois
Posté Mer 21 Mai 2014 - 1:51 par Hasegawa T. Senior
L'action se déroule il y'a 5 ans.
Confortablement installé dans une auberge, je dégustais un bon repas bien mérité. Quelques saucisses, une cuisse de poulet, et pour accompagner cela, des carottes et des brocolis. Un bon petit repas pour me requinquer après cette longue semaine. Le jour précédent, j'avais remis à la Marine un pirate primé de très peu de valeurs. Certes, je n'avais encore que peu d'expérience et les proies que je traquais étaient toutes faibles, mais il fallait bien débuter. De plus, je n'avais aucun problème à chasser du menu fretin, moi-même, je n'étais pas très puissant. Il n'y avait pas de honte à cela, être devenu un chasseur de primes était déjà une immense victoire. Après tout, durant la majorité de ma vie, je n'avais été rien de plus qu'un simple forgeron, très talentueux, certes, mais en rien un combattant. Très heureux d'avoir gagné un peu d'argent, j'avais donc décidé de prendre quelques jours de repos. Malheureusement (quoique) ce fut de courte durée. L'oreille tendue pour grappiller des informations plus ou moins utiles, comme à mon habitude, j'entendis parler d'un groupe de pirates basé sur l'île où je me trouvais et qui répondait au nom des Pirates du Vin Rouge... L'air de rien, je m'installais à la table des hommes avant de commander une bière pour chacun d'entre eux.
« Buvez messieurs, et tant que vous y êtes, dîtes m'en plus sur ces pirates, je cherche du boulot depuis que mon ancien capitaine a été tué… »
Un air froid et tout aussi inquiétant qu'à mon habitude recouvrait mon visage et ma voix à travers le respirateur était terrifiante. Les deux individus, dotés d'un intellect réduit, crurent sans aucun souci que j'étais moi-même pirate et m'indiquèrent tout ce que je devais savoir sur ce groupe qui recrutait. C'est alors que mon passé se rappela à moi. Les Pirates du Vin Rouge, mais oui ! C'était ces lâches qui m'avaient dévalisé pendant la nuit, il y avait de ça quinze ans, et s'étaient emparés de ma chère Kama Hanta. Jamais je n'aurais cru retrouver leur trace un jour ; le chef n'étant pas primé et leurs actes étant médiocres au plus au point, nul ne parlaient d'eux. Alors que je m'étais fait à l'idée que jamais je ne retrouverais l'héritage de mes aïeuls, une lueur d'espoir m'anima. Après vérification dans mon livre des primes, j'étais certain que le chef n'avait pas de prime, du moins pour être exact, pas une qui puisse me permettre de vivre correctement un mois durant ; ce qui signifiait que je n'allais faire que récupérer mon bien et rien de plus. Il était fort dommage que je ne puisse pas faire d'une pierre deux coups…
Les pirates n'allant pas quitter l'île de si tôt, je pris le temps de passer une bonne nuit revigorante avant de partir à leur recherche. Une fois cela fait et un copieux petit déjeuner avalé, je me rendis au lieu du recrutement. Il s'agissait, au vu des dires des hommes d'hier, d'un bar surnommé « Le rat belliqueux ». Une fois arrivé à destination, je pris conscience qu'outre le nom lamentable de l'établissement, il s'agissait là d'un véritable taudis. Après être entré, la première chose qui me frappa était l'ambiance, typique d'un rassemblement de forbans. L'alcool coulait à flot, un mélange de bières, d'urine et de vomi nimbait la pièce d'une senteur écœurante, enfin certains se mettaient littéralement sur la gueule. C'était minable, tout bonnement minable. Faisant fi de cela, je me renseignai quant à l'identité du recruteur. Une fois l'homme trouvé, il ne me fut pas bien compliqué d'être recruté, le simple fait de savoir correctement manier mon arme semblant être un prodige ; qui plus est, ma réputation en tant que chasseur de primes étant inexistante, je ne fus pas démasqué. Des minables vous dis-je...
Dernière édition par Hasegawa T. Senior le Sam 19 Juil 2014 - 14:41, édité 2 fois
Posté Mer 21 Mai 2014 - 1:54 par Hasegawa T. Senior
L'action se déroule il y'a 5 ans.
Le recrutement dura tout une semaine avant que le capitaine, Akay Taisu, ne décide enfin que son équipage pouvait reprendre la mer. Je fus très étonné de constater que le navire de ce dernier était relativement grand et bien armé. Il était très étrange qu'il ne possède pas de prime plus élevée, ni qu'il ne fasse tant de vagues que ça. L'équipage était composé au total d'une cinquantaine de forbans, dont une bonne vingtaine étaient nouveaux. Fondu dans la masse des bleus, je faisais le travail qu'on me demandait de faire sans me faire remarquer. Mon but était de trouver Kama Hanta puis de partir, rien d'autre. Seulement mon arme se trouvait-elle seulement ici ? Je n'en avais pas la moindre idée. Quelques jours passèrent et je compris pourquoi le groupe portait un tel nom ; en fait, leur chef s'empiffrait perpétuellement de rouge, et certains me dirent même qu'il combattait avec les bouteilles. Quelle drôle d'idée. Face à la passion du vin de cet homme, je fis courir la rumeur auprès des autres que j'étais dans le passé œnologue. Il ne fallut alors que très peu de temps avant que le patron ne s'intéresse à moi.
Le capitaine Akay désira alors me transformer en son œnologue personnel. Seulement, avant cela, il voulait savoir si j'étais assez fort pour empêcher certains ivrognes de l'équipage de lui piquer ses bouteilles. Il m'invita pour cela à combattre dix de ses hommes simultanément. Bien que je n'fusse encore pas un homme très puissant, je l'étais bien assez pour me débarrasser sans aucun souci de pirates aussi faibles, ils n'égalaient qu'à peine le niveau de simples mousses de la Marine. Qui plus est, j'avais eu l'avantage en me servant de ma kusarigama contre des manieurs d'épée. Convaincu de ma force, le Capitaine me confia la tâche de m'occuper de son vin. Ayant alors plus de libertés au sein du navire, je fus en mesure de pénétrer au sein de la cabine personnelle d'Akay. Le plus ironique étant que c'était justement pour le servir que je pus découvrir Kama Hanta. Elle se trouvait accrochée au mur, en compagnie d'une foule d'autres armes. Il semblait que l'homme soit un fin collectionneur de lames en tout genre.
Parfait, maintenant que je savais où se trouvait mon bien, il ne me restait plus qu'à m'en emparer. Seulement, avant d'agir, je devais mettre en place un plan. J'ignorais quelle était la force du Capitaine et de toute manière, je n'étais pas là pour sa très maigre prime. Le combattre n'était donc pas nécessaire. Les jours qui suivirent, je pris soin d'élaborer une stratégie. Dans quelque temps nous accosterions au port d'une nouvelle île. C'était ma chance, je savais quoi faire, il ne me restait plus qu'à attendre. Afin de ne pas me faire démasquer, je continuai à faire mon travail et à servir Akay comme il se devait. Lorsqu'enfin, nous arrivâmes à quai, il fut grand temps d'agir. Le Capitaine décida de partir en ville à la recherche de quelques femmes de joie, me laissant à bord du navire pour protéger ses chères bouteilles. Une fois qu'il fut loin, je pénétrai dans sa cabine et pris possession de mon bien. En soit le vol était une chose à laquelle je me refusais, seulement, voler quelque chose que l'on s'est préalablement fait subtilisé n'est pas illégal à mes yeux. Afin de m'en prendre un peu plus personnellement à cet enfoiré de Capitaine, je pris un malin plaisir à détruire l'intégralité de son stock de vin rouge. Une fois cela terminé, je pris discrètement la poudre d'escampette. Comme je me devais de partir au plus tôt, j'embarquai à bord d'un bateau de pêcheur que je payai alors grassement pour m'emmener sur une autre île. Kama Hanta venait de retrouver sa famille, et plus jamais elle n'en serait privée.