Malégor battait le pavé avec ses pieds de poivrot. La tête déjà en vrac, il rigolait tout seul en regardant les ombres du décor danser devant lui. L'odeur putride de la ville de Zaun ne le dérangeait plus, maintenant qu'il avait cinq bons grammes dans le sang. Quand il était arrivé, sa première réaction avait été de froncer les narines. Un fumet chimique empuantissait l'air, des relents vomitifs vraiment infects et, comble de l'horreur, omniprésents.
L'allure même de la cité lui avait déplu, de prime abord. Les rues étaient, à l'image des bâtiments, sombres et vides. Les rares personnes qui traînaient encore dehors en ce début de soirée affichaient toutes des mines pas très rassurantes : drogués, camés, énergumènes aux us et coutumes bizarres... Il avait notamment repéré une vieille, complètement timbrée, qui se mordait les doigts jusqu'au sang. Elle portait une robe de chambre rose, délavée et rapiécée de part en part, ainsi que des charentaises trouées au niveau du gros orteil. Le jeune homme se demanda si elle avait faim, si c'était pour cette raison qu'elle se mangeait les mains. Il avait bien songé à lui proposer un morceau de rôti, mais il s'était rapidement rendu compte que l'idée était mauvaise : il n'avait pas de rôti sur lui.
Oui, à son arrivée, il avait douté. Il s'était demandé pendant de longues secondes si le jeu en valait vraiment la chandelle. Les décoctions étranges de Zaun étaient connues à travers tout North Blue. Le nombre d'alchimistes qui savaient préparer des potions aux effets nébuleux étaient légion, dans le coin. Et si des gens se prenaient la tête suffisamment fort pour concocter des trucs chimiques à Zaun, il devait bien y avoir des brasseurs qui expérimentaient de nouvelles bières, de nouveaux rhums ou de nouvelles liqueurs ! C'était dans ce fol espoir insensé que Malégor s'était rendu à Zaun.
À présent, bien qu'il n'ait pas trouvé d'alcool miracle, il avait malgré tout la cervelle complètement retournée. Sa boîte crânienne devait être remplie d'un liquide alcoolisé quelconque, probablement un mélange de tout ce qu'il avait bu ces deux dernières heures.
Tandis qu'il continuait de ramper à la verticale, le cadavre ambulant qu'était Malégor aperçut quelque chose qui attira son regard. Une taverne dont l'enseigne lumineuse déchirait d'une part la noirceur du ciel nocturne, d'autre part la rétine des clients qui entraient et sortaient du bouge. Hébété par cette vision de paradis, il sut immédiatement qu'il avait trouvé sa Terre Promise. Le nom de l'établissement lui susurrait des cochonneries à l'oreille : « Senteurs de Champignon ».
Charmé, il entra. La faune locale se tut instantanément. Des regards curieux se posèrent sur lui alors que, en toute hâte, des objets étaient camouflés dans les poches ou les manches des buveurs. Le « BUUUUUUURP ! » qu'il lâcha malgré lui dut rassurer les clients, qui se remirent à bavarder de choses et d'autres.
Le barman l'interpella rapidement, apparemment conscient d'avoir trouvé un très bon consommateur.
« Hola, l'ami ! De passage dans le coin ? J'ai jamais vu ton visage par ici.
- Je zuis en mission secrète, shhhhhhhht ! Je dois trouver les meilleurs alcools de la ville, informa Malégor en mettant un doigt sur sa bouche pour intimer l'autre au silence. Ce dernier, se prêtant au jeu, lui fit un clin d'œil complice et lui désigna une carte. Malégor la parcourut rapidement et, après une bonne minute de réflexion, désigna "L'Atomic", de couleur vert fluo.
- Excellent choix ! Je vous apporte ça de suite ! »
Malégor en profita pour aller aux toilettes, qui s'avérèrent occupées. Dépité mais pas encore vaincu, il s'aventura à l'extérieur et s'engouffra dans une ruelle, emplie de poubelles, de bennes à ordures et de détritus.
Il commençait son affaire quand quelque chose remua dans l'ombre. Il plissa les yeux pour mieux voir. Un chat ? Non, c'était plus gros. Un gros chat, alors ! Sans doute un gros chat, oui.
L'allure même de la cité lui avait déplu, de prime abord. Les rues étaient, à l'image des bâtiments, sombres et vides. Les rares personnes qui traînaient encore dehors en ce début de soirée affichaient toutes des mines pas très rassurantes : drogués, camés, énergumènes aux us et coutumes bizarres... Il avait notamment repéré une vieille, complètement timbrée, qui se mordait les doigts jusqu'au sang. Elle portait une robe de chambre rose, délavée et rapiécée de part en part, ainsi que des charentaises trouées au niveau du gros orteil. Le jeune homme se demanda si elle avait faim, si c'était pour cette raison qu'elle se mangeait les mains. Il avait bien songé à lui proposer un morceau de rôti, mais il s'était rapidement rendu compte que l'idée était mauvaise : il n'avait pas de rôti sur lui.
Oui, à son arrivée, il avait douté. Il s'était demandé pendant de longues secondes si le jeu en valait vraiment la chandelle. Les décoctions étranges de Zaun étaient connues à travers tout North Blue. Le nombre d'alchimistes qui savaient préparer des potions aux effets nébuleux étaient légion, dans le coin. Et si des gens se prenaient la tête suffisamment fort pour concocter des trucs chimiques à Zaun, il devait bien y avoir des brasseurs qui expérimentaient de nouvelles bières, de nouveaux rhums ou de nouvelles liqueurs ! C'était dans ce fol espoir insensé que Malégor s'était rendu à Zaun.
À présent, bien qu'il n'ait pas trouvé d'alcool miracle, il avait malgré tout la cervelle complètement retournée. Sa boîte crânienne devait être remplie d'un liquide alcoolisé quelconque, probablement un mélange de tout ce qu'il avait bu ces deux dernières heures.
Tandis qu'il continuait de ramper à la verticale, le cadavre ambulant qu'était Malégor aperçut quelque chose qui attira son regard. Une taverne dont l'enseigne lumineuse déchirait d'une part la noirceur du ciel nocturne, d'autre part la rétine des clients qui entraient et sortaient du bouge. Hébété par cette vision de paradis, il sut immédiatement qu'il avait trouvé sa Terre Promise. Le nom de l'établissement lui susurrait des cochonneries à l'oreille : « Senteurs de Champignon ».
Charmé, il entra. La faune locale se tut instantanément. Des regards curieux se posèrent sur lui alors que, en toute hâte, des objets étaient camouflés dans les poches ou les manches des buveurs. Le « BUUUUUUURP ! » qu'il lâcha malgré lui dut rassurer les clients, qui se remirent à bavarder de choses et d'autres.
Le barman l'interpella rapidement, apparemment conscient d'avoir trouvé un très bon consommateur.
« Hola, l'ami ! De passage dans le coin ? J'ai jamais vu ton visage par ici.
- Je zuis en mission secrète, shhhhhhhht ! Je dois trouver les meilleurs alcools de la ville, informa Malégor en mettant un doigt sur sa bouche pour intimer l'autre au silence. Ce dernier, se prêtant au jeu, lui fit un clin d'œil complice et lui désigna une carte. Malégor la parcourut rapidement et, après une bonne minute de réflexion, désigna "L'Atomic", de couleur vert fluo.
- Excellent choix ! Je vous apporte ça de suite ! »
Malégor en profita pour aller aux toilettes, qui s'avérèrent occupées. Dépité mais pas encore vaincu, il s'aventura à l'extérieur et s'engouffra dans une ruelle, emplie de poubelles, de bennes à ordures et de détritus.
Il commençait son affaire quand quelque chose remua dans l'ombre. Il plissa les yeux pour mieux voir. Un chat ? Non, c'était plus gros. Un gros chat, alors ! Sans doute un gros chat, oui.