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Séquence n°1: La rose et la bière (PV: Malégor Redscar)

Chapitre I: Fouiller, fuir ou boire, on renverse tout!

L'île de Raïus était située sur North Blue. Rien de bien particulier, me direz-vous, North Blue possédait bien des îles! Mais sur cette île se trouvait des ruines! Ah bon, les autres en ont aussi?
Hum… Ha! Voilà! Le narrateur a retrouvé sa fiche!


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[Musique 1: https://www.youtube.com/watch?v=AdoPdtrHPMU]

S ituée sur North Blue, donc, l'île de Raïus était peut-être une des îles les plus calmes du Nord. Un petit royaume qui vivait bien de ses cultures, son petit commerce, et surtout du petit marché touristique que généraient les ruines. Quelles ruines? Eh bien, celle de l'ancien royaume, où selon la légende, une divinité serait apparue parmi les hommes et leur aurait offert la paix et la prospérité, il y a de ça plusieurs siècles. À présent, de cette histoire dont les formes variaient en fonction des taux d'alcool dans le sang des conteurs accoudés aux comptoirs, il ne restait que les ruines, fières, dévastées, usées par les vents et rongées par le temps et le climat, et qui, à présent, ne demeurait que lieu de visite au milieu d'une vaste forêt.
Un vestige du passé chichement gardé, tout comme les quelques trésors qui se trouvaient encore en son sein… Mais nous y reviendront plus tard.

Aujourd'hui, on était mardi, le soleil donnait sur l'île des teintes radieuses, illuminait la forêt de tons émeraude magnifiques et caressait les pierres des maisons avec une douce paresse. Le village vivait à bon train, entre les commerçants qui hélaient la clientèle, les enfants qui jouaient, ou les taverniers qui renflouaient leurs stocks pour les jours à venir. Il n'y avait pas spécialement de festival de prévu, ou quelque chose de ce genre, juste les habitants chaleureux qui vaquaient à leurs occupations sans se soucier du reste du monde… Enfin, le minimum.
Quelques patrouilles de la Marine circulaient dans les grandes et belles allées aux pavés blancs, entre les maisons de pierres blanches, ou grises, flanquées de grandes colonnes et aux balcons fleuris. D'autre soldats marchaient en forêt, à la recherche d'un éventuel touriste perdu, ou un potentiel danger, car après tout, le risque zéro n'existe pas. Une belle journée calme s'annonçait… Mais vous savez très bien que le calme ne reste jamais bien longtemps!

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[Musique 2: https://www.youtube.com/watch?v=1JudtkSaTuE]

Cela faisait plusieurs heures qu'elle arpentait cette même forêt, avant d'entrer dans l'ancienne cité en ruine, et la visiter, regardant çà et là à quelques bijoux, pièces d'or à amasser, avant de se mettre en quête de ce qu'elle cherchait vraiment. L'air était chaud et humide, mais pas encore trop dérangeant, et si on passait outre les bruits humains de la troupe Marine, le chant des oiseaux et le vent dans les feuilles donnaient à cet endroit un air féerique.
Rabattant sa longue tresse azurée dans le dos et sa capuche sur la tête, dissimulant ainsi ses yeux, Edell Aoi se redressa et se dirigea au cœur de la cité, où dans ce qui autrefois devait-être un temple, se trouvait la statuette du dieu Raïus.
Edell marcha malencontreusement sur un bout de bois qui craqua sous sa semelle. Elle jura, et plus encore à entendre que des soldats arrivaient en sa direction. Tapie contre un reste de mur, elle prit patience pour que le moment soit le plus propice à la récupération de l'artefact. Aussi laide puisse être cette statuette, elle en avait besoin pour son contrat, qui pouvait représenter une somme rondelette pour elle. Malheureusement, un soldat demeurait devant, dos à elle… Une proie idéale dont elle s'approcha furtivement…

"Hé! Vous là! Que faites-vous ici?!!"

Repérée, Edell n'eut d'autre choix que de filer, assommant au passage le soldat, et tentant de récupérer la statuette au passage. A nouveau manquant de chance, quand une balle heurta le socle de marbre à une distance suicidaire pour sa main, elle préféra la fuite, quitte à revenir plus tard.
"Haa..!! C'est pas mon jour!" Pensa-t-elle en détalant.

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[Musique 3: https://www.youtube.com/watch?v=MK6TXMsvgQg]

Il devait être pas loin de deux heures de l'après-midi, quand des cris, des coups de feu et autres protestations s'élevaient des ruines, et se rapprochaient du village. La population tourna vite les yeux vers le lieu de culte en se demandant d'où venait ce tumulte.
Les habitants hébétés purent alors voir une femme émerger de la forêt, pourchassée par une troupe Marine, elle-même guidée par un officier de grande taille et à la voix rugissante.
La course poursuite se continua dans la ville-même, entre slaloms et dérapages, cris de soldats ou de villageois surpris, il y avait dans ce tumulte une ambiance qui amusait pourtant les enfants.
Lassée de ces grandes allées, Edell bifurqua sur la droite pour s'engager dans une ruelle plus étroite, plus sombre, où, en prenant appui sur des caisses –heureusement fermées par leur couvercles-, elle sauta en direction d'une poutre à laquelle elle s'accrocha grâce à une chaîne sortie de son manteau. Une fois sur cette poutre, il ne lui restait plus qu'à redescendre sur les toits et recommencer sa course.
Là, les choses seraient différentes. Elle aurait l'avantage ainsi, lâchant non sans une once de fierté un rire à entendre les nombreux tumultes de Marins tombant par maladresse.

Bondissant de toits en toits, elle se maudissait de tous les noms possibles, en se souvenant de la facilité avec laquelle elle fut découverte, et pourchassée. Quelle c-idiote… Tout ça pour dire que dans sa course poursuite, en entendant les balles fuser près d'elle, Edell savait très bien qu'elle ne devait plus traîner sur cette partie des toits. Qui plus est, la route aérienne se terminait avec la taverne juste sous ses pieds. Une charmante taverne où la terrasse donnait sur les montagnes et la forêt d'où elle venait. À cette terrasse, elle pût voir un couple gazouiller en sirotant du vin, un homme lire son journal, et un autre qui avait l'air de savourer sa chope de bière. Calculant sa trajectoire, Edell sauta de son perchoir… Et manqua complètement sa réception, déstabilisée par une énième balle qui la frôla au moment de son saut, elle tomba net sur une table avant de rouler sur le côté en grognant. Sa chute lui avait découvert une partie du visage, un œil bleu de glace, un teint halé, et des lèvres bleutés, comme ses cheveux qui dépassaient du tissu qu'elle remit en place très rapidement.

Edell n'eut pas le temps de se répandre en excuses, maugréant un simple "désolée!" avant de reprendre sa course.

[Musiques idéales:
1: Peter Crowley: White Rose
2: Brian Tyler: Black Flag Main Theme (Assassin's Creed IV: Black Flag)
3: Benny Hill Theme (oui, ça compte!)
Références:
/]


Dernière édition par Edell Aoi le Lun 7 Juil 2014 - 18:23, édité 3 fois

    L'heure était au repos pour Malégor. La journée avait été chargée : plusieurs courses s'étaient proposées à lui, dont deux qui lui avaient fait traverser une belle partie de North Blue. Depuis le début de la matinée, il était derrière le gouvernail de son embarcation et conduisait tel ou tel client à tel ou tel endroit. Il avait décidé de fermer boutique, juste le temps de se reposer un peu, de pouvoir profiter un peu du temps radieux dont bénéficiait l'île de Raïus, arrivée de son dernier contrat.
    La terrasse d'un petit établissement modeste lui avait gracieusement tendu les bras. Une belle pinte de bière fraîche l'avait même aidé à se décontracter.

    « Belle journée, hein ? commenta inutilement un client voisin, solitaire.
    - Mh... Oui... répondit distraitement Malégor en trempant ses lèvres dans sa chope.
    - Les touristes sont plus nombreux cette année que l'an passé, continuait l'autre, sur sa lancée. Malégor n'était pas particulièrement fan des "lourds", de ceux qui voulaient inutilement discuter. Il n'était pas quelqu'un d'asocial dans le fond, mais il trouvait ce genre de comportement intrusif.
    - Oui, c'est possible » confirma le pilote en étouffant un bâillement grognon.

    Le quidam allait continuer sa tirade ennuyante quand, surgissant de nulle part, une silhouette de chiffons entièrement emmitouflée dans une cape qui interdisait de distinguer la personne renversa la table de Malégor et expédia son verre au sol.
    Le grand dadet se redressa d'un coup, sidéré par cette attitude. Il n'entendit même pas le « Désolée ! » qu'elle lui adressa, soufflé par cet acte innommable, monstrueux. Elle venait littéralement d'assassiner sa chope de bière ! Toute cette bonne mousse répandue par terre, gâchée ! Et le barman refuserait à coup sûr de lui rembourser sa boisson !

    « Mon verre ! Espèce de timbrée ! vociféra Malégor en brandissant son poing en direction de la fugitive.
    - Dégagez le passage, cette femme est dangereuse ! » aboya alors une voix derrière lui.

    Malégor se retourna et tomba nez à nez avec un régiment de soldats de la Marine, une bonne trentaine d'hommes tout en armes et en uniforme. Les sans-cœur - car c'est ce qu'ils étaient au final - dégageaient les badauds qui se trouvaient sur leur route, ceux qui avaient le malheur de ne pas courir assez vite pour s'éclipser avant. De leurs grosses bottes, ils piétinèrent sauvagement les débris de verre, sombres vestiges d'un moment heureux trop vite balayé...
    Une petite larme apparut au coin de son œil, cavala sur sa joue et se perdit sur son menton. Malégor était abattu, terrassé. Il tomba à genoux, essaya de récupérer les morceaux détruits et de les recoller, en vain.

    « NOOOOOOOOOOOOON ! hurla-t-il à la mort, ravagé, les poings fermés et les bras levés au ciel.
    - Lieutenant ! Elle est là-bas ! Je la vois ! annonça à haute voix un des soldats.
    - Elle va... me le payer... grinça Malégor en se remettant debout. Il emplit ses poumons d'air et, dans une explosion sonore, cria aussi fort qu'il le put : REVIENS LÀ ! TU ME DOIS UN VERRE ! REVIEEEEEENS, JE TE DIS ! »

    Et il partit tel une fusée à la poursuite de la fautive. Il dépassa sans mal les soldats, alourdis par leur barda inutile, se rapprochant rapidement de sa cible. En ligne droite, il était le plus fort. Il la rattraperait sans mal si elle continuait sur sa lancée. Une fois lancé, la masse musculaire qu'était le chauffeur ne pouvait plus être arrêté, d'aucune façon qu'il soit.
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    Chapitre II: Y a-t-il un arbitre pour stopper la course?!

    Quand elle recommença à courir, Edell entendit le hurlement déchirant de l'homme dont elle avait malencontreusement renversé la boisson, avant de détaler pour tenter de sauver sa peau. Et il avait beau l’interpeller en usant de noms d'oiseaux, elle n'avait pas la moindre intention de s'arrêter, loin de là. Ce n'était pas comme si elle avait un régiment de soldats sur le dos mais c'était tout comme.

    *
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    [Musique 1: https://www.youtube.com/watch?v=5EaRHlo4B0Y]

    D'accord, en ligne droite, elle ne se débrouillait pas encore trop mal, en course. Mais il n'y avait pas à dire, c'était sur les routes aériennes qu'elle se sentait le mieux. Ainsi, la fuyarde forcée qu'elle était tira à nouveau cette longue chaîne argentée de sa ceinture et l'utilisa comme d'un fouet pour se propulser dans les airs et atterrir sur un toit, droite comme un i. Là, elle recommença à courir, droit vers la forêt, en reprenant la voie des toits.
    Sur les hauteurs, elle était libre, elle se sentait comme un oiseau en plein vol, surtout lorsqu'elle bondissait d'un toit à l'autre, qu'elle s'accrochait à des balcons, ou qu'elle se laissait tomber dans le vide. Comme une transe qu'elle aimait à ressentir, au point qu'à chaque fois qu'elle empruntait la voie du ciel, elle en oubliait l'espace de quelques instants pourquoi elle courrait.

    Un coup d'œil en arrière lui fit remarquer qu'une autre personne lui courait après. Un homme au teint basané et aux curieux cheveux blancs. Aux yeux bleus sombres et vitreux… L'homme récemment déclaré veuf de son breuvage!
    "Non, mais ils se sont passés le mot?! " S'exclama-t-elle en bondissant sur une autre allée de tuiles.

    Arrivée de l'autre côté, elle se terra derrière une cheminée épaisse et retira sa capuche, le souffle court. Ainsi à l'abri des regards pour un moment, elle pourrait aisément retrouver son calme et tenter de retourner chercher ce maudit artefact qui venait de valoir une course poursuite mémorable.
    "Il va falloir attendre avant d'y retourner. La nuit me sera sans doute plus favorable, en attendant, il va falloir que je me fasse discrète. Et puis, c'est qui ce poivrot qui me hurlait dessus?!" Marmonnait-elle.

    *
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    [Musique 2: https://www.youtube.com/watch?v=koOrrP7b1Sg]

    Perdue dans ses pensées, elle resta là un moment, avant de repartir en courant, repérée par la bonne volonté d'un enfant qui la dénonça d'un "regardez, la dame qui vole est là!" tout en actionnant sans cesse une espèce de klaxon dont le "kouik kouik" devenait très vite agaçant.
    " Arrête-toi! STOP! Beuglaient-ils.
    -" C'est pas vrai!!
    Ho que non, elle ne s'arrêtera pas. Elle ne le pouvait pas. Ainsi, en profitant de caisses solidement fermées et couvertes de tissus de transport, elle prit appui pour retourner sur les toits, un genou sur les tuiles, elle lui adressa un regard furieux envers l'enfant, avant de reprendre sa course à voir que les soldats arrivaient en masse, tous alertés par l'innocence enfantine. Et malgré ses talons, la bougresse savait se déplacer, faisant fi de la gravité.
    -Reviens ici!! Reviens!! Hurlaient les soldats en vain...
    Dépassés, ils prirent la décision de chercher en plusieurs groupes. Et là, le spectacle devint intéressant, quand certains essayaient de la suivre sur les hauteurs. Beaucoup tombèrent, et le peu qui savaient la suivre du regard se prenaient leurs congénères sur le coin du nez.

    Malgré tout, lassée de cette course-poursuite, Edell se retourna brusquement pour faire face aux soldats qui étaient parvenus à la suivre sur les hauteurs. A coup de poings, de pieds, de prises de bras, elle entama son combat. Elle ne voulait pas tuer, pas cette fois-ci. Au moins les assommer, quoi, juste pour avoir la paix.
    Et dans le tumulte des poings, elle espérait que quelque chose vienne l'aider un minimum pour la débarrasser de ses opposants. Quelque chose, un coup de vent, une tempête, une catastrophe naturelle... N'importe quoi!

    [Musiques idéales:
    1: Jesper Kyd: Venice Rooftop (Assassin's Creed II OST)
    2: Jesper Kyd: Venice Fight (Assassin's Creed II OST)]
    Références: /]


    Dernière édition par Edell Aoi le Lun 7 Juil 2014 - 18:49, édité 2 fois

      Malégor se retrouva vite forcé de freiner l'allure. En ligne droite, oui il était le meilleur... Mais cette pie voleuse, meurtrière au cœur pris dans les glaces, trichait. Oui, elle trichait. Le pilote aurait dû s'en douter dès le départ. La féline - le seul terme qui arrivait au cerveau de Malégor pour la décrire - grimpait sur les toits, jonglant de tuile en tuile, aussi preste qu'un courant d'air, aussi imperceptible qu'un rayon de soleil. Les yeux fatigués, Malégor tenta bien de suivre la cadence mais, très vite, se retrouva perdu. Même des soldats de la Marine le dépassaient sans difficulté, plus proches d'attraper la malfaitrice que lui-même.

      Épuisé, il s'arrêta, le cœur au bord des lèvres, soufflant comme un taureau asthmatique. Le dos courbé, les mains posés sur ses genoux pliés, il transpirait à grosses gouttes. Jamais il ne s'était préparé psychologiquement à une telle cavalcade. Maudissant les dieux, les pissenlits et les lattes du lit de la voisine, bref tout ce qui existait, il reprit sa course... en marchant. Le contingent de la Marine piaillait suffisamment fort pour être suivi à l'oreille, ce qui, dans un sens, convenait au jeune homme. Si les gardes étaient sur le point de se saisir de la voleuse, les suivre était une solution de facilité, non ?
      Excédé, il se demanda ce qu'il allait faire une fois qu'il l'attraperait. Est-ce qu'il lui taperait dessus jusqu'à ce qu'elle daigne lui payer un nouveau verre ? Est-ce qu'il la livrerait à la Marine pour pouvoir se payer une centaine de nouveaux verres ? Est-ce qu'il irait prendre un nouveau verre s'il ne n'attrapait pas ? Oui, ce terme de "nouveau verre" l'obsédait. Il devait savoir. Est-ce que le destin l'autoriserait à se déshydrater le gosier avec un alcool, quel qu'il soit ?

      Et le destin lui répondit presque aussitôt. Poussant des cris stridents, un gamin s'amusait à actionner un jouet, une sorte de klaxon horripilant, dont le son pouvait vite devenir casse-pieds. Il avait apparemment repéré la fuyarde - le gamin, pas le klaxon. Malégor suivit donc les bruits et, lorsqu'il arriva au niveau du marmot, attrapa son jouet qu'il éclata dans ses mains.

      « Estime-toi heureux que je t'enfonce pas ce truc dans le... nez. » grogna Malégor d'une voix calme, presque charismatique.

      Le môme ne trouva rien à répondre à ça, pas plus que la maman outrée. Elle se contenta simplement d'embarquer sa progéniture sans ouvrir la bouche, les yeux écarquillés et les mains tremblantes. Puis ils disparurent tout deux dans le dédale des ruelles de Raïus.
      Puis, subitement, un cri retentit. Un cri de peur. Un hurlement terrifié. Aussitôt suivi d'un choc sourd, mat. Un des soldats s'était essayé à l'escalade, pour suivre la fugitive, et venait de glisser, s'éclatant de lui-même au sol. Pas mort, mais probablement en miettes. Ainsi, sa proie avait regagné les hauteurs. Malégor soupira, dépité. Il n'était pas doué pour grimper, pas plus que ces têtes de nœud qui espéraient rattraper l'ombre volante qui avait tué sa bière.
      Perdu dans ses pensées, Malégor commença à faire les cent pas. Son pied couina alors. Ou plutôt les vestiges déchirés du klaxon gisant sous ses pieds. Détruits, en dizaines de petits morceaux, pitoyables, vaincus, plus bas que terre...

      « Eh mais... Si je peux pas aller au toit... c'est le toit qui viendra à moi ! »

      Malégor commença ensuite à s'étirer. Des sons étouffés provenaient de la toiture d'un édifice proche. La fuyarde s'était mise en tête de lutter contre ses poursuivants ? Parfait. Elle avait pris une sage décision.
      Comme s'il participait à une course, le pilote se mit en position "starting-block" et...

      « 3... 2... 1... PARTEEEEEEZ ! »

      Tel un boulet de canon, il fusa droit dans le mur de la maison sur le toit de laquelle la mystérieuse femme se battait. Il passa au travers des murs, au grand dam de ses occupants, et traversa le salon, défonçant le mur d'en face. Sa charge bovine s'arrêta peu après, lorsque le bâtiment commença à s'affaisser.

      Avec un sourire satisfait, Malégor observa les pans s'écrouler en même temps que la toiture, faisant descendre les belligérants qui s'affrontaient à la belle étoile d'un étage. Il en profita pour foncer une nouvelle fois et tenta d'agripper sa cible par la taille et de l'éloigner, juste histoire de pouvoir discuter sans être interrompus par la Marine.



      Dernière édition par Malégor Redscar le Lun 9 Juin 2014 - 15:30, édité 1 fois
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      Chapitre III: Quand le Karma n'y est pas...

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      [Musique 1: https://www.youtube.com/watch?v=ISrvjMD2aBk]

      E ntre deux coup de poing, de pied, ou de chaîne, c'était au choix, Edell remarqua l'absence d'un des ses nombreux poursuivants. Non pas que le fait d'avoir quelques marins au trousse lui manquait! Loin de là! Mais la tignasse blanche du veuf au houblon n'était plus dans les environs. Ho, sans doute était-il parti draguer une donzelle au passage, ou tentait-il de noyer son chagrin dans une nouvelle boisson. Elle avait remarqué que ce n'était pas les auberges qui manquaient dans le coin.
      Affairée avec les six survivants de la course poursuite depuis la forêt, elle se recula un instant, et retira sa capuche, enfin.

      Les Marins lâchèrent presque tous une exclamation de surprise, à la vue de la femme qu'ils avaient devant eux.
      "Ces cheveux bleus... ce visage... Lieutenant, je la reconnais! C'est Edell Aoi! La "Lame Bleue"!!
      -La Lame Bleue?! Ce chasseur qui ne travaille que pour lui! Une tueuse qui n'a aucun coeur et-
      -Ho, je t'arrête tout de suite... Tous les chasseurs de prime ne chassent que pour eux, après-tout! Coupa Edell d'un ton sec en s'approchant d'une démarche houleuse. Maintenant, si vous me le permettez, j'ai d'autres chats à fouetter!"
      Un marin se plaça juste devant elle, en pointant vers elle un sabre tremblant.
      "Rends-nous ce que tu as volé dans les ruines! Avant que l'on ne te perce le ventre! Somma le courageux soldat.
      -On ne me percera rien du tout. Toi en revanche… SCARLET NEEDLE!"

      Un mouvement vif, le bruit tintant d'une lame qui jaillissait de son enveloppe, et le son discret d'une coupure fine…. L'instant d'après, le marin jusqu'alors fort et fier se mit à se tordre de douleur, lâchant son sabre, il se tenait le bras en hurlant à la mort. Peinant à ouvrir les yeux, il remarqua au poignet de Edell une lame écarlate, comme sortie tout droit de ce manchon de cuir qu'elle abordait.
      "Que m'as-tu fais…?! Gémit le soldat
      -Une simple piqûre… Le poison de l'Aiguille Ecarlate s'attaque aux terminaisons nerveuses, provoquant des douleurs plutôt désagréables. Le savais-tu? Il existe sur South Blue un petit scorpion au venin foudroyant… Qui s'attaque à ses ennemis de quinze coups de son dard empoisonné…"
      En parlant, Edell abordait un petit sourire, légèrement sadique, tenant son poignet près pour une nouvelle succession de coups.
      Au fond, elle n'aimait pas être reconnue comme une vulgaire chasseuse de prime. Elle ne tuait pas tout le temps, après-tout. Là, par exemple, son contrat demandait simplement de ramener la statuette du dieu de Raïus, sans se poser de questions, sans savoir pourquoi. Elle recevait un contrat, elle le remplissait, elle empochait la prime et après elle voyageait.

      *
      **
      *

      Les protestations indignées d'une mère maudissant un malotru qui avait osé menacer son rejeton lui ôtèrent un sourire narquois, juste avant qu'elle ne reporte son attention sur les gardes un tantinet envahissants. En sentant qu'une petite catastrophe arrivait, Edell reprit sa chaîne en main et l’agita tel un fléau de paysan pour se frayer un chemin, frappant, cognant, elle en éjecta un nouveau au sol, et se mit à avancer vers une corniche tout à fait accueillante vue la situation.

      [Musique 2: https://www.youtube.com/watch?v=tfuW3LQpVg4]

      Et là, comme si le Destin s'acharnait à vouloir l'empêcher de retourner sur ces ruines, elle se figea, à voir une fusée à tête blanche perforer le mur… Et de sentir le toit se dérober sous elle!!
      Incapable de se raccrocher correctement, tant elle fut prise de court par l'incident, elle chuta de haut, et tenta de se rattraper à l'atterrissage, avant d'être elle-même attrapée par des bras puissants – auxquels elle se raccrocha par reflexe- et de se retrouver à l'écart du tumulte.

      [Musique 3: https://www.youtube.com/watch?v=jmLpc8wFo1o]

      Le calme, enfin, une légère sensation de paix et de sécurité. C'était bien, d'être tenue dans des bras protecteurs. Ses cheveux en pagaille, sa capuche rabattue en arrière, elle souriait légèrement. Mais sa fierté de demoiselle sans détresse lui fit redresser la tête.
      "Dites, vous pouvez me lâcher, maintenant? Demanda-t-elle avant d'ouvrir de grands yeux surpris. HA!! VOUS?!!"

      La surprise était de mise, en voyant que son sauveur n'était autre que cet homme, ce veuf au houblon, qu'elle avait malencontreusement bousculé dans sa chute… Cet homme aux cheveux blancs, au teint sombre… Et aux yeux vitreux.

      [Musiques idéales:
      1: Pandaria PvP: World of Warcraft "Myst of Pandaria" OST]
      2: Stuart Chawood: "Elika Saves the Prince" (Prince of Persia Prodigy OST)
      3: Stuart Chawood: "Elika and the prince" (Prince of Persia Prodigy OST)

      Références:
      -"Scarlet Needle": Attaque du chevalier du Scorpion (Saint Seiya) ][/center]


      Dernière édition par Edell Aoi le Lun 7 Juil 2014 - 18:50, édité 1 fois

        Lorsqu'ils furent suffisamment loin au goût de Malégor, celui-ci s'arrêta et constata qu'il ne s'était pas trompé dans la personne à embarquer. Malgré le fouillis ambiant de la bataille et des gravats qui s'étaient effondrés avec force raffut et poussière, le pilote avait visé juste.
        La jeune femme mit quelques secondes à le reconnaître, le sommant de la lâcher, avant de s'exclamer de surprise. Pas contradictoire pour un sou, le brave chauffeur libéra son étreinte et se dépoussiéra les cheveux, la veste, le pantalon... Ces foutues grains de sable, de poussière et autres merdes microscopiques se collaient partout, sur le tissu, sur la peau, dans les cheveux...

        « Oui, moi ! Tu croyais vraiment que j'allais te laisser partir ? Tu sais que t'es un monstre ? Une personne sans cœur, la plus abjecte des créatures ? »

        En disant tout cela, Malégor ne se doutait même pas du quiproquo que la situation pouvait entraîner. Ses propos, et ses yeux éclatés devenus soudain sévères et accusateurs, sa posture fière, qui se voulait pour ainsi dire dominante... Tout en lui pouvait donner l'impression qu'il comptait punir la Lame Bleue, cette assassine célèbre dont il ignorait pourtant tout, jusqu'à son existence elle-même. Il allait peut-être endosser un rôle de pseudo-justicier, au service de la Marine ou du Gouvernement Mondial. Il allait peut-être attiser la rage de la voleuse, peut-être lui faire peur, lui faire entrevoir une exécution proche. Ou peut-être pas.

        Il fit planer un léger silence, lourd de suspens, plein de reproche et de colère. Ses yeux sombres se dardaient sur sa vis-à-vis, lui adressaient un regard noir, presque glacial. Puis il rompit ce calme d'une voix aussi solennelle que possible.

        « Tu as renversé ma chope ! Personne - et je dis bien personne - n'est autorisé à supprimer mes verres comme ça ! Je sais pas pourquoi t'avais des soldats au cul, mais sache que je suis bien plus dangereux qu'eux tous réunis ! Dans un cas comme ça, tu t'arrêtes, tu fais demi-tour, tu me rembourses mon verre et tu m'en paies un autre pour me demander une faveur. Et ta faveur, ça serait "Aide moi à tabasser ces mecs". Et là, on est cools, tout roule, tout va bien. » discourut Malégor, toujours en la toisant de toute sa hauteur.

        Il avait au moins cet avantage indéniable sur elle : le gabarit. Plus grand, plus costaud, plus puissant, plus résistant... Il n'essayait pourtant pas de l'intimider avec son allure massive. Il n'avait presque pas d'intentions hostiles à son égard. Il désirait simplement un remboursement en bonne et due forme. Voire un peu plus. Un remboursement, et un ou deux verres en plus.
        Il exprima d'ailleurs cette idée, de façon très crue au demeurant.

        « Maintenant, j'estime que tu dois, en plus de ma bière décédée, me payer deux verres. Un pour m'avoir fait courir, le deuxième parce que je t'ai éloignée des marines. »
        • https://www.onepiece-requiem.net/t11094-pour-votre-sante-n-abusez
        • https://www.onepiece-requiem.net/t11060-malegor-the-pilot-rolls-in
        Chapitre IV: Une bien étrange rencontre
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        C'était le pompon!

        Edell n'avait même pas eu le temps de parler qu'elle se fit littéralement envahir par un flot assourdissant de reproches et d'adjectifs négatifs.
        « Oui, moi ! Tu croyais vraiment que j'allais te laisser partir ? Tu sais que t'es un monstre ? Une personne sans cœur, la plus abjecte des créatures ? Lui disait cet homme plein de colère.
        -Ma foi… Je n'ai pas eu besoin de vous attendre pour le savoir, ça "que je suis un monstre sans coeur"! Répliqua-t-elle, piquée au vif.

        Elle s'était progressivement écartée de son "sauveur" ivre. La méfiance la gagnait, peu à peu, alors qu'elle se demandait si il fallait le faire taire et partir ou essayer de savoir exactement pourquoi il était en train de l'assaillir de la sorte.
        Si cet homme était en réalité un Marine, ou un ennemi, elle n'aurait qu'à attendre le moindre signe de sa part pour engager le combat et tenter de sauver sa peau. Mais il dégageait de lui quelque chose qu'Edell était incapable de déceler. Ce n'était pas la poussière, ou l'alcool, non… C'était autre chose, une aura qu'elle ressentait.

        Quoi qu'il en soit, elle s'était déjà campée sur ses jambes pour se préparer à un éventuel combat, surtout face au lourd silence de cet homme, silence juste ponctué par les cris des habitants de l'île surpris par l'écroulement d'une maison.
        Le calme plat entre eux, rendu lourd par le regard chargé de reproches et de colère de l'homme aux cheveux blancs, devint vite intenable pour Edell.
        Elle avait l'habitude du calme, de rester silencieuse pendant des heures, mais là, non seulement elle ne savait pas quoi dire, mais en plus… Elle venait de ré-évaluer ses chances face à cet homme.
        Plus grand qu'elle, elle se doutait que si il tentait de lui coller une claque et qu'il ratait son coup, il serait capable de l'enrhumer pour la semaine! Avec de telles mains, et un tel gabarit, il devait sans doute être un redoutable combattant avec. Sans doute s'était-il enivré  par plaisir ou pour fêter quelque chose – Raïus ayant l'air d'être une île assez folklorique dans son genre.

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        Enfin, alors qu'elle s'apprêtait à parler pour briser le silence, il parla, s'exclama, et Edell se retrouva complètement ahurie de sa déclaration.
        Ainsi, la seule raison pour laquelle il l'avait pourchassée, insulté et sauvée de la Marine, c'était pour… Une bière qu'elle avait renversée?!

        Elle se mit à rire, d'abord doucement, puis éclata d'un fou rire tel qu'elle en avait mal au ventre.
        Un rire de courte durée, car Edell l'attrapa par la manche pour le tirer vers elle et se diriger dans une rue annexe pour se cacher des soldats qui continuaient de la traquer.

        "A-Attendez, vous me chassiez pour venger votre bière renversée? Mais… (Elle étouffa un nouveau rire). Mais… Hahem… S'il n'y a que ça pour vous consoler, je veux bien vous payer autant de tonneau que peut contenir une taverne! Dit-elle en levant sur lui ses yeux azurés avec un sourire. "Haa..!! Encore désolée pour le meurtre de votre bière! J'étais tellement absorbée par ma course que j'ai mal calculé mon saut. Pardon!!"



        La contrariété de l'échec de sa mission, la course poursuite, le combat, la fatigue du voyage, rien que cette "déclaration" avait soufflé cette mauvaise humeur qui la tenait depuis peu.
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        Enfin, son rire calmé, elle se frotta les yeux, passant ses doigts fins sur les brûlures qui s'y trouvaient, et regarda le ciel. Il devait-être midi, si pas plus, elle commençait à avoir faim, et sans trop savoir pourquoi, elle se sentait apaisée, libérée.
        Edell regarda à nouveau son interlocuteur outré et quémandant ce remboursement, enfila promptement sa capuche et mit la main dans sa sacoche pour en tirer une bourse de cuir chargée de monnaie.

        "Alors…? On le prend, ce verre? Ou on attend que la cavalerie arrive pour que vous me montriez à quel point vous êtes "dangereux" par rapport à eux…"