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Army of Two

Précédemment : Battle Royale sur l'île au trésor

*****

Je suis Adam Turner qui marche quelques pas devant moi, ouvrant la route vers la bataille qu’on va livrer aujourd’hui contre ces bandits. Ces mecs qui tiennent en otage le village, qui concurrencent notre chasse au trésor. Leur repère, un petit camp fortifiés de murs de bois derrières lesquels on distingue le sommet de plusieurs tentes en toile, est à une centaine de mètres des habitations en longeant la côte de l’île vers le sud. Installé au sommet d’une petite colline il surplombe les environs. Nous empruntons désormais le chemin zigzaguant le long de la butte avant d’arriver à la porte coulissante gardée par deux bandits.
Arrivés à leur niveau, avant que je n’aie pu intervenir, Adam assomme le premier garde d’un son grave de son Imperial Pressure, le nom qu’il donne à son arme de dials. Il se saisit ensuite du second et lui dit :
« Tu vas entrer là, et dire à ton boss qu’une armée l’attend à sa porte, 
et dépêche-toi si tu veux pas … »
Sans laisser Adam terminer sa phrase, le mec entrouvre la porte du camp et se précipite à l’intérieur.
« … ҫa tombe bien j’avais pas de rimes en -orte… »
Je passe derrière lui et Turner ferme la marche. Attirés par l’agitation provoquée par le garde se précipitant vers la tente de son chef en criant son nom, les autres bandits s’approchent de nous, dégainent leurs armes et forment lentement un cercle autour de nous pendant que nous continuons à avancer jusqu’au centre du camp. Quand nous sommes complètement enfermés au milieu du cercle de brigands, ce qui semble être leur chef, qui n’est à ma déception qu’un simple bandit mesurant une bonne tête de plus que les autres avec deux hache à la ceinture, sépare la marée humaine pour atteindre le centre et nous faire face.
« Qu’est-ce que vous voulez ? »
« Que vous quittiez l’île. »
« KOA ??? »
«Le trésor a été caché par un pirate, des bandits de votre genre n’ont aucune droit dessus.»
« Emballez vos merdes et rentrez chez vos mères, 
sauf si vous préférez la baston, qu’on vous foute la misère. »
« Hahaha !! À 2 ? Et votre armée, elle est où alors ? »
« Tu l’as devant toi, enfoiré,
Senkei et moi sommes
une simple armée
de deux hommes. » 
« Hahaha !! Tuez-les. »
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Une horde de bandits armés se précipite sur nous. Mes épées bien en mains, adoptant ma posture défensive, je commence par repousser les attaques désorganisées des bandits, très nombreux, et plutôt bien équipés mais bien plus faible qu’Adam et moi, cherchant une ouverture, une faille dans cette attaque massive.
Adam sort son Imperial Pressure et avec quelques sons graves qu’il hurle dans son micro, repousse les munitions des armes à feu qu’ils ont pointés vers nous. Je profite de leur étourdissement pour lancer une contre-attaque, j’en désarme un, envoie valser un second quelques mètres plus loin d’un coup du plat de ma lame, une demoiselle pointe un revolver sur ma tempe, m’empêchant d’aller plus loin dans mon enchaînement. Je fais un saut en arrière pour me dégager de sa ligne de visée et Adam en profite pour lâcher quelques notes aigües dans son micro, provoquant un torrent d’attaques tranchantes dans la direction de la position que j’occupais quelques secondes auparavant. 
Je reprends ma posture défensive et laisse le combat venir à moi, je distribue les coups jusqu’à être submergé d’ennemi, c’est alors Adam qui de son Imperial Pressure envoie valser les ennemis trop proches, en balançant un court flow, provoquant une onde de choc impressionnante de puissance. Mais nos ennemis sont nombreux, très nombreux, et peu importe le nombre qu’on en met à terre, ou que l’on désarme, ils reviennent toujours en nombre. Sans s’en rendre compte on finit Adam et moi, dos à dos, par être encerclé par la troupe de bandits. Ils se jettent alors tous dans une attaque parfaitement synchronisée, contre le cœur du cercle que nous sommes, me préparant à contrer le maximum d’attaque possible. 
Les coups sont nombreux et viennent de toutes les directions, même si je parviens à en repousser certains, la plupart m’atteignent, armes contendantes et tranchantes, des marques, égratignures, coupures commencent à apparaitre sur mes bras, mes côtes. Derrière moi, je sens Adam aussi submergé que moi. Il pose un genou à terre, je me retourne vers lui, pour ne pas le laisser à portée d’une attaque.
« BOOYA ! »

Une grande onde sphérique se propage de son micro jusqu’à cinq ou six mètres de nous. Pendant un instant, le temps semble s’arrêter, mais l’instant suivant un énorme souffle emporte tout ce qui est contenu dans la sphère, à l’exception du pirate et de son micro argenté, et le projette à pleine vitesse en dehors de la sphère, moi avec. Mais au moins, nos adversaires nous lâchent un peu. Je me relève, alors que l’épais nuage de poussière soulevé par l’attaque commence à se dissiper. Au-dessus de la silhouette d’Adam, toujours un genou à terre, je distingue celle d’un homme plus grand, plus massif, une massue de deux mètres dans les mains, le chef des bandits.

« Adam ! Attention ! »

J’ai à peine le temps de finir de parler, que la masse s’abat sur mon nakama comme un club sur une balle de golf et le projette à une dizaine de mètres de là. Je sers mes épées dans mes mains et tente de courir vers mon adversaire, mais suis retenu dans mon élan par une douleur vive dans le bassin. Ma blessure par balle faite un peu plus tôt dans mon combat contre les Massive Shooter s’est rouverte. Je lutte pour me tenir debout, mais les épées les rapières le long du corps, je marche lentement en direction du chef des bandits.
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La brute me charge avec son énorme masse, je n’ai pas d’autres choix que d’esquiver d’une courte roulade au sol. Malgré son élan, il parvient à suivre mon mouvement et à envoyer son arme dans ma direction. Je mets mes 2 épées en opposition mais, légèrement accroupie, j’ai du mal à contenir le poids de son attaque et galère à résister à sa force. Il relève subitement son arme et je vacille vers l’avant surpris par la disparition de la résistance. Il en profite pour m’envoyer sa masse dans les côtes et me fait glisser sur le sol à quelques pas de lui.
Je me redresse douloureusement, passe une main sur mon ventre et constate que ma blessure saigne abondement. A la vision de ce sang, j’ai quelques nausées et ma vue trouble légèrement. Je n’aperçois plus que des silhouettes, celles du chef des bandits qui me fait face, celles des trente bandits qui se sont relevés également et qui encerclent mon combat, et au loin, Adam qui s’adosse péniblement à un pan de mur du camp fortifié, un énorme objet planté dans la jambe, certainement lié à sa mise de genou à terre plus tôt.
Quand le chef se rue à nouveau dans ma direction avec trois gars du cercle qui viennent lui porter assistance, la voix du chanteur résonne dans son micro, une voix faible mais ferme.
« Celle-là elle est pour toi, mon gars. »

Une douce musique s’échappe de son audiodial, un violoncelle, une courte intro musicale, viennent ensuite les guitares qui résonnent et quand les quatre hommes sont sur le point de m’atteindre, il commence à rapper.
« C’est l’histoire de deux mecs qui viennent se taper, deux pirates sans pitié, contre toute une armée. »

Les ondes atteignent la zone de combat et perturbent les bandits que je désarme d’une passe d’armes lente.
« Une armée de bandits sans dignité, qui s’enrichissent sur le dos des faibles qu’ils oppriment depuis des années ».


Le temps semble ralentir, un souffle me pousse dans le dos en direction du chef. Mes épées se heurtent à sa masse, sans que ça ne le déstabilise. Je rebondis sur son arme et retombe debout quelques mètres plus loin.
« Une armée de perdants, qui n’a toujours pas mis la main sur le trésor après deux ans. »


Le sol tremble cette fois, déstabilisant le chef, j’en profite pour placer une attaque le blessant profondément au bras.
« Mais tout se termine aujourd’hui, parce que les pirates sont là pour les réduire en bouillie. »
« FAITES-LE TAIRE ! »


Des percussions et une basse se rajoute au thème, donnant une impression achevée à la mélodie. Le refrain, une sorte de monologue récité d’une voix rauque sur cette mélodie. Plusieurs bandits se précipitent sur le Beat Assailant. Mon combat continue sans l’assistance de l’Imperial Pressure mais sans que je ne sache pourquoi, chaque note de la musique qui résonne dans mon oreille me fait me sentir bien et je reprends le combat, sans complexes, sans ressentir la douleur de mes blessures.
« La route des pirates est semée d’obstacles que sont les entreprises égoïste que fait sans cesse surgir ceux qui veulent l’empêcher d’accéder au One Piece. Beni soit-il, l’homme, qui au nom de la piraterie se fait le berger de ses opposants qu’il guide jusqu’en enfer car il est le gardien de sa cause et l’espoir de tout chercheur de trésor. »


Chaque homme se précipitant sur Adam semble recevoir une balle de fusil à bout portant à chaque mot que le rappeur prononce. A quelques mètres de là, je reprends l’avantage dans mon duel face à leur chef. Plus rapide, plus puissant, j’enchaîne les coups et les parades avec autant de panache que si je n’avais pas passé ces deux derniers jours à me battre.



« Il abattra alors le bras d’une terrible colère sur les hordes marines et chasseurs de primes qui pourchassent et réduisent à néant les flibustiers. »


Les sous-fifres sont désormais tous à terre. Mon duel se poursuit, aveuglement, guidé par la musique et les paroles, je continue de donner toutes mes forces dans la bataille, sans ressentir la moindre sensation dans mon corps.



« Et tu sauras, pourquoi son nom est Le Seigneur quand, sur toi, s’abattra la vengeance des descendants de Roger ! »


Dans une gerbe de sang immense, la tête du chef s’envola sous l’impact de mon épée. Une seconde après la musique s’arrête, et mes sensations, surtout les douleurs reviennent dans un éclair foudroyant qui me fait chuter au sol, gisant sur le sable dans une flaque de mon propre sang. 
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