Une dette est une dette.

L'affaire que je venais de terminer avec Carmona et Caramana était un sacrée foutoir mais j'men étais tiré. Enfin tiré était un bien grand mot compte tenu du fait que j'me retrouvais seul et paumé dans une mer que je ne connaissais pas au beau milieu d'un cimetière d'épaves infesté de bandits et autres vermines du genre. Mon principale soucis allait être de trouver un moyen sûre de regagner North Blue.
J'eus l'idée de me construire une embarcation de fortune avec toutes les ressources des lieux à dispositions mais cela s’avérait trop long et fastidieux d'autant que mes compétences en navigation étaient limitées. Puis s'offrit à moi la découverte d'un navire de contrebandiers venant de remplir une livraison et repartant pour la mer du nord. Il fallait croire que dame chance jouait enfin de mon côté mais tout était relatif à la définition de la chance bien sûr. Car oui ils acceptèrent de m'emmener à condition que je me rende utile mais ce fut bien évidemment dans le but de me dépouiller pour me jeter à la mer une fois au large.
Grâce à la précision de ma rhétorique et de mes poings ils abandonnèrent rapidement leur projet et m'octroyèrent même une cabine individuelle. Tout allait dans le meilleur des monde et comme c'est toujours le cas dans ces situations un imprévu allait bientôt se greffer pour me pourrir la vie.

L'imprévu prît la forme d'un appel mystérieux. Un matin alors que nous venions d'atteindre les eaux de North Blue, le capitaine du navire m'apporta un den den mushi décroché en me signifiant que c'était pour moi. Passé les questions basiques tel que "Qui pourrait vouloir me joindre ?" ou "Comment savent ils que je suis ici ?" je fis vite le rapprochement avec une méthode que j'avais déjà connu quelques temps plutôt. C'est donc avec un mélange d’appréhension et de certitude que je lançais la discussion avec mon interlocuteur par un bref "Ici Reedlock Volgin".

L'affaire devait être simple. Très simple. Vendre un stock d'armes et puis se barrer. Ce gars-là n'avait pas fait le travail à la lettre. D'une part cela plaisait bien au Khan et d'autre part il s'en méfiait un peu. Ne lui avait-il pas offert une affaire en or? Vendre ses armes volées contre de l'argent? A Don Carmona. Il n'y aurait pas eu de problème. Aucun. Alors que là, Carmona avait perdu de l'argent, n'avait pas reçu ses armes et avait laissé un bout non négligeable de sa main apparemment. Cela avait mis le Wanajima dans une colère folle au début. Seulement au début et heureusement pour l'espérance de vie du Volgin. Il avait du revoir ses plans, calmer ses contacts, se débrouiller pour refoutre Carmona sur une autre affaire très juteuse au risque de perdre des fonds. Tout un micmac financier dont Reedlock n'avait qu'une idée. Kanbei avait choisi de le parrainer, comme quelques autres rares élus. Et il avait été mi-déçu, mi-heureux en apprenant la nouvelle.

Le Volgin n'était pas homme à se laisser faire. Au final, le service avait tout de même été rendu. Reedlock avait son argent. Il devait maintenant lui en rendre un en retour. Un bon service. Kanbei avait prévu de s'attaquer aux familles mafieuses de North Blue. En réalité, il voulait devenir le dirigeant officieux de North Blue. Pourquoi? Il avait besoin de liquidités importantes pour monter à bien ses projets et escomptait bien devenir un individu des plus influents sur ces Mers. Non pas par pure vantardise ou à cause d'un ego démesuré mais par simple goût du risque. Et à cause de certaines décisions sur lesquelles il ne s'étendrait pas maintenant. Il avait donc fomenté un nouveau coup. Les Tempiesta. Reedlock allait devoir s'occuper des Tempiesta. S'il était aussi prometteur que ce que le Khan supposait, il pourrait avoir le contrôle de North Blue sous peu de temps. Ses plans s'accéléraient sans même qu'il n'ait à se déplacer en personne. Sa rencontre avec Petru avait été une pure providence et il bénissait le ciel chaque jour. Sinon il serait mort. Bref. Il devait être ferme dans cet appel. Den Den Mushi, direction le Den Den de Reedlock Volgin. Les nouvelles étaient bonnes. Très bonnes.
"Bonjour Filleul. Comment vas-tu? Je suis plutôt surpris de la manière dont tu as réglé le service que je t'ai rendu. Mais bon, cela ne me regarde pas. Tu te souviens que tu me dois un service? C'est pour maintenant. J'espère pour toi que tu ne refuseras pas."

Il n'avait pas le choix de toute manière. C'était ça ou un nom écrit quelque part sur sa Death List. Et elle n'était pas bien longue par les temps actuels.
"Tu te rends à Bjorg. Les Tempiesta ont l'habitude d'aller taxer les distilleries locales. Des amis à toi il paraît héhé. Là-bas se trouvera un certain Gianni Blieraipa. C'est un gars qui bosse pour eux. Il a un livre. Tu récupères le livre et tu me rappelles. Tu peux me joindre au ****** si besoin. Ciao."

Rapide. Simple. Pourvu que ça marche.