Les mouettes ne se trompent jamais. Et quand l’horizon n’est plus que seulement une ligne droite et qu’un ilot fait son apparition, elles sont là pour le crier, qu’elles soient dans les hauteurs des mats comme dans les profondeurs du navire. Et au milieu des mouettes, autant volatiles que marines, nous sommes là, pirates malgré nous, civils pourchassés et Étrangers par fierté. Je suis là, à côté de ma petite sœur alors qu’elle tend le doigt vers cet horizon auparavant tristement monotone, de son petit doigt fragile d’enfant émerveillé. C’est une nouvelle ile pour Uran. Elle qui s’est désolidarisée récemment d’Innocent Island, c’est un autre monde qui s’ouvre à ses yeux innocents. À ses côtés, c’est les autres Étrangers qui se pressent, les uns ravis à la perspective de pouvoir se dégourdir les jambes sur un sol de terre et non de bois, et d’autres explosant de joies à l’idée de ne plus vivre en permanence à côté d’éléments indésirables. Non, ce n’est pas que les marines, c’est aussi même au sein des Étrangers. Blake a encore fait des siennes.
Et puis, il y a moi, mais pas que. Il y a aussi Ishii. Et Gnuh, mais c’est différent, parce que Gnuh dort tout comme son tout nouvel escargophone à son effigie, accrocher autour de son coup, dormant comme son double. Non, Ishii et moi, c’est différent. Parce que l’ile qui a fait son apparition au loin n’est pas anodine, loin de là. Le fait d’arriver sur cette ile, ça tient presque du miracle. Il y a des semaines, on arrivait sur Grandline sans savoir que la navigation se faisait à l’aide de Logpose. Malgré notre rencontre désastreuse avec la corsaire Lust, Jackie a récupéré un logpose pendant les affrontements. Et alors que nous embarquions sur le Karaboudjan II, le piège d’Achab détruisit non seulement le système de propulsion, mais aussi le matériel de navigation. À la fin, il n’y avait que le logpose de Jackie pour nous sauver. Et ce logpose se révéla spécial. C’était un Eternal Pose qui ne pouvait pointer que dans une seule direction. Une seule ile.
En l’occurrence, Helliday Island.
Il y a un monde entre les contrées abandonnées et juvéniles d’Innocent Island et la terre d’Helliday. Au cours de la traversée, on a pu entendre les histoires et les rumeurs à son sujet. Les marines n’étaient pas toujours loquaces à cause de nos différends, mais il fallait bien s’occuper. Et puis, Sarah était du genre à ne pas avoir sa langue dans sa poche. Helliday. Autrefois appeler Holliday, l’ile est dorénavant à l’image de celle qui la contrôle. Lust. C’est assez terrible. Après nous être opposés à elle et avoir manqué de nous faire tuer, nous entrons de notre plein gré dans son sanctuaire. Quand on l’a appris, on a été tenté de changer de route, de tenter notre chance là où ne pourrait pas nous attendre Lust à la fin de notre parcours. Mais c’était risqué la guerre avec les marines tellement le pacte était fragile. Ils n’ont rien à craindre, ces marines, Lust est une corsaire. Même si, d’après les récits des soldats expérimentés, les marines ne sont pas les bienvenus sur l’ile ; un corsaire apprécie ne pas avoir le nez des hommes du Gouvernement Mondial dans ses affaires. Et Lust est le genre d’individu à avoir beaucoup d’affaires.
Helliday est donc la demeure de Lust. Une ile autrefois dédiée aux loisirs les plus communs, mais aujourd’hui, ces loisirs sont devenus malsains. Le soleil et les jeux d’eaux ont été remplacés par les esclaves et les jeux de sang. L’un des plus importants divertissements de l’ile est sans contexte les combats de gladiateurs quasi incessants dans la grande arène. On dit que des convois entiers d’esclaves arrivent chaque semaine pour servir de chair fraiche à ses combats, pauvre victime de guerriers entretenus pour faire couler le sang. Tout ça, pour le plaisir de bourgeois et de gens influents venant sur Helliday pour profiter sans retenue de tous ces plaisirs interdits sans scrupules. Cette ile est incroyablement mauvaise et j’ai eu peine à croire qu’elle pouvait vraiment exister. Et c’est là que j’ai appris que Helliday était la dernière ile d’une des sept voies de Grandline. Plus loin, c’est l’archipel de Shabondy, Marineford, le continent Redline et la capitale du monde, la sublime Mariejoa. C’est le centre du Gouvernement Mondial et de ce fait, Helliday baigne totalement dans la sphère d’influence de ces iles d’importance capitale.
C’est la première pensée importante que j’ai en apercevant cette ile, au loin. Nous sommes au bout de Grandline. Nous qui étions au début, nous en sommes à la fin. Ce fait me donne l’impression d’une extrême fragilité. Nous ne sommes pas prêt à être confronté à un monde dont nous ignorons tout. Sarah me l’a dit. Plus on avance sur Grandline et plus les forces en présence sont puissantes. Plus on s’approche et plus on est confronté à des individus puissants, des organisations aux pouvoirs illimités et à des légendes vivantes. Et nous, Étrangers, nous ne sommes rien si ce n’est des pirates malgré nous qui se sont perdus sur les chemins de cet océan. Nous ne devrions pas être là. Sur cette ile du bout de Grandline, il doit se cacher des dangers que l’on peut imaginer, tel que l’on peut même penser que Lust n’est pas le pire ! ça m’effraie terriblement. Et cette peur m’a accompagnée pendant tout ce voyage. Les Etrangers, Uran, Ishii. Ils sont des êtres chers à mes yeux. Et je les accompagne en un lieu où je peux les perdre. Où nous pouvons nous perdre. Sur la dernière ile, nous avons été mises en déroute par une corsaire et nous serions morts sans la venue d’une aide bienveillante. Mais Helliday est différente. Nous serons seuls. Et nous serons faibles comparés à la faune locale.
C’est tout cela qui m’habite tandis que je m’avance lentement vers le bastingage pour accompagner les autres dans leur joie. En contrebas, j’aperçois Ishii, sortant la tête de l’eau ; c’était son tour de tirer le navire. Nos regards se croisent. J’hoche la tête. Nous avons retardé l’inévitable. Il ne peut plus être retardé à présent. Tandis que le navire s’arrête du fait que les hommes chargés de faire tourner la roue à aubes se joignent à leurs camarades, le capitaine remonte à bord. De l’autre côté du pont, le commodore Achab me défie du regard. Non loin, Sarah fait une grimace.
Je ne sais pas ce que vont faire les marines. J’ai cru comprendre que le pacte de non-agression restera en vigueur jusqu’au débarquement ou nous nous séparerons, mais je ne sais pas ce qu’ils comptent faire en suite. Nous traquer sur Helliday ? Appeler du renfort ? Les enjeux politiques sont forts sur l’ile et nous ne savons pas grand-chose des possibilités de la marine dans l’antre de Lust. Mais il y a aussi plus important. Nous. Qu’allons-nous faire ? Helliday n’est pas une destination voulue. C’était la seule possibilité que nous avions. De là, d’autres chemins s’ouvrent à nos pas. Mais c’est là toute la question qui ne trouve pas sa réponse. Quel sera le destin des Étrangers ? Un destin sur Helliday ? Ou un départ précipité ? Pour quelle destination ?
Je n’en sais rien. Je ne sais pas. Et ce qui est bien, dans ce genre de situation, c’est au capitaine de trancher.
Et moi, je suis pas capitaine.
Et puis, il y a moi, mais pas que. Il y a aussi Ishii. Et Gnuh, mais c’est différent, parce que Gnuh dort tout comme son tout nouvel escargophone à son effigie, accrocher autour de son coup, dormant comme son double. Non, Ishii et moi, c’est différent. Parce que l’ile qui a fait son apparition au loin n’est pas anodine, loin de là. Le fait d’arriver sur cette ile, ça tient presque du miracle. Il y a des semaines, on arrivait sur Grandline sans savoir que la navigation se faisait à l’aide de Logpose. Malgré notre rencontre désastreuse avec la corsaire Lust, Jackie a récupéré un logpose pendant les affrontements. Et alors que nous embarquions sur le Karaboudjan II, le piège d’Achab détruisit non seulement le système de propulsion, mais aussi le matériel de navigation. À la fin, il n’y avait que le logpose de Jackie pour nous sauver. Et ce logpose se révéla spécial. C’était un Eternal Pose qui ne pouvait pointer que dans une seule direction. Une seule ile.
En l’occurrence, Helliday Island.
Il y a un monde entre les contrées abandonnées et juvéniles d’Innocent Island et la terre d’Helliday. Au cours de la traversée, on a pu entendre les histoires et les rumeurs à son sujet. Les marines n’étaient pas toujours loquaces à cause de nos différends, mais il fallait bien s’occuper. Et puis, Sarah était du genre à ne pas avoir sa langue dans sa poche. Helliday. Autrefois appeler Holliday, l’ile est dorénavant à l’image de celle qui la contrôle. Lust. C’est assez terrible. Après nous être opposés à elle et avoir manqué de nous faire tuer, nous entrons de notre plein gré dans son sanctuaire. Quand on l’a appris, on a été tenté de changer de route, de tenter notre chance là où ne pourrait pas nous attendre Lust à la fin de notre parcours. Mais c’était risqué la guerre avec les marines tellement le pacte était fragile. Ils n’ont rien à craindre, ces marines, Lust est une corsaire. Même si, d’après les récits des soldats expérimentés, les marines ne sont pas les bienvenus sur l’ile ; un corsaire apprécie ne pas avoir le nez des hommes du Gouvernement Mondial dans ses affaires. Et Lust est le genre d’individu à avoir beaucoup d’affaires.
Helliday est donc la demeure de Lust. Une ile autrefois dédiée aux loisirs les plus communs, mais aujourd’hui, ces loisirs sont devenus malsains. Le soleil et les jeux d’eaux ont été remplacés par les esclaves et les jeux de sang. L’un des plus importants divertissements de l’ile est sans contexte les combats de gladiateurs quasi incessants dans la grande arène. On dit que des convois entiers d’esclaves arrivent chaque semaine pour servir de chair fraiche à ses combats, pauvre victime de guerriers entretenus pour faire couler le sang. Tout ça, pour le plaisir de bourgeois et de gens influents venant sur Helliday pour profiter sans retenue de tous ces plaisirs interdits sans scrupules. Cette ile est incroyablement mauvaise et j’ai eu peine à croire qu’elle pouvait vraiment exister. Et c’est là que j’ai appris que Helliday était la dernière ile d’une des sept voies de Grandline. Plus loin, c’est l’archipel de Shabondy, Marineford, le continent Redline et la capitale du monde, la sublime Mariejoa. C’est le centre du Gouvernement Mondial et de ce fait, Helliday baigne totalement dans la sphère d’influence de ces iles d’importance capitale.
C’est la première pensée importante que j’ai en apercevant cette ile, au loin. Nous sommes au bout de Grandline. Nous qui étions au début, nous en sommes à la fin. Ce fait me donne l’impression d’une extrême fragilité. Nous ne sommes pas prêt à être confronté à un monde dont nous ignorons tout. Sarah me l’a dit. Plus on avance sur Grandline et plus les forces en présence sont puissantes. Plus on s’approche et plus on est confronté à des individus puissants, des organisations aux pouvoirs illimités et à des légendes vivantes. Et nous, Étrangers, nous ne sommes rien si ce n’est des pirates malgré nous qui se sont perdus sur les chemins de cet océan. Nous ne devrions pas être là. Sur cette ile du bout de Grandline, il doit se cacher des dangers que l’on peut imaginer, tel que l’on peut même penser que Lust n’est pas le pire ! ça m’effraie terriblement. Et cette peur m’a accompagnée pendant tout ce voyage. Les Etrangers, Uran, Ishii. Ils sont des êtres chers à mes yeux. Et je les accompagne en un lieu où je peux les perdre. Où nous pouvons nous perdre. Sur la dernière ile, nous avons été mises en déroute par une corsaire et nous serions morts sans la venue d’une aide bienveillante. Mais Helliday est différente. Nous serons seuls. Et nous serons faibles comparés à la faune locale.
C’est tout cela qui m’habite tandis que je m’avance lentement vers le bastingage pour accompagner les autres dans leur joie. En contrebas, j’aperçois Ishii, sortant la tête de l’eau ; c’était son tour de tirer le navire. Nos regards se croisent. J’hoche la tête. Nous avons retardé l’inévitable. Il ne peut plus être retardé à présent. Tandis que le navire s’arrête du fait que les hommes chargés de faire tourner la roue à aubes se joignent à leurs camarades, le capitaine remonte à bord. De l’autre côté du pont, le commodore Achab me défie du regard. Non loin, Sarah fait une grimace.
Je ne sais pas ce que vont faire les marines. J’ai cru comprendre que le pacte de non-agression restera en vigueur jusqu’au débarquement ou nous nous séparerons, mais je ne sais pas ce qu’ils comptent faire en suite. Nous traquer sur Helliday ? Appeler du renfort ? Les enjeux politiques sont forts sur l’ile et nous ne savons pas grand-chose des possibilités de la marine dans l’antre de Lust. Mais il y a aussi plus important. Nous. Qu’allons-nous faire ? Helliday n’est pas une destination voulue. C’était la seule possibilité que nous avions. De là, d’autres chemins s’ouvrent à nos pas. Mais c’est là toute la question qui ne trouve pas sa réponse. Quel sera le destin des Étrangers ? Un destin sur Helliday ? Ou un départ précipité ? Pour quelle destination ?
Je n’en sais rien. Je ne sais pas. Et ce qui est bien, dans ce genre de situation, c’est au capitaine de trancher.
Et moi, je suis pas capitaine.