"Eh, les gars ! Vous avez vu sa dégaine à celui-là ? Je savais pas que c'était carnaval aujourd'hui."
Les deux autres types me dévisagèrent des pieds jusqu'à la tête avec surprise avant de pouffer de rire. Les rires, c'est rigolo. Le rire entraîne le rire. Sauf quand on se fout de ma gueule ! Qui sont-ils pour critiquer mon look ? Sous prétexte qu'ils portent des costards-cravates, ils se sentent dans l'obligation de se moquer des autres ? Et le respect dans tout ça ? C'est pour les chiens, bande de crevards ? Je ne supporte pas ce genre de petits malins. Premier à fanfaronner, premier à s'écraser.
"Et ses cheveux ? Vous avez vu ses cheveux ? C'est quoi ce style ? Il essaie de lancer une mode ? La mode des abrutis-trop-emo-pour-toi-qui-te-regardent-avec-leurs-cheveux ?"
Les rires doublèrent d'intensité. Je crus que l'un allait avoir une crise cardiaque tellement il se roulait par terre et taper du poing. Moi aussi, j'aime taper... mais de manière moins bruyante. Je frappai le sol du pied afin d'extérioriser ma colère. Plus ils rigolaient, plus ma rage ne cessait de croître et plus leur punition allait être terrible. Même un aveugle aurait pu lire mon envie de meurtre dans mon regard si seulement celui-ci n'était pas caché derrière ma longue chevelure blanche.
"Oh !" lâcha leur leader d'un air surpris. "Il a pas l'air content, le guignol."
Tu te fous de moi et tu crois que ça va me faire plaisir ? Ou t'as un grain ou t'as un pète au casque. "En effet." dis-je d'une voix calme.
Je saisis ma queue de billard des deux mains, une en haut du manche, l'autre en bas. Je tapotai à répétition ma main gauche avec mon arme tout en marchant lentement, me rapprochant de plus en plus d'eux.
"Et tu vas faire quoi ? Nous tabasser à coups de canne ?"
"Oui." Une nouvelle vague d'euphorie les emportèrent. Plus violente encore que les précédentes. Un petit sourire narquois apparut sur mon visage. "Sachez que cette canne n'est pas comme les autres. Elle est en acier."
Les rires laissèrent place à des sourires nerveux puis à des mines déconfites. Enfin, le silence. J'adore corriger ce genre d'énergumènes. Le mec au sol se releva, tremblant comme une feuille. Je levai mon bras droit vers les cieux, la queue devenant un prolongement de mon être. Ensemble, nous formions un tout. Moi, mon arme, des idiots.
"Un conseil pour la prochaine fois. Les types avec un look particulier le sont souvent. Alors n'allez pas les ennuyer. Surtout quand il n'y a personne pour observer la scène ou vous protéger. Quelle idée de venir me chercher des crosses derrière une petite maison reculée du village, là où les seuls qui pourront vous entendre sont les bourgeois installés autour mais qui n'en n'ont rien à faire, trop préoccupés à chercher à manger. Alors laissez-moi vous poser une question : pourquoi ? pourquoi se moquer d'autrui ?"
Ils avaient probablement trop peur pour parler. Je sentais qu'ils voulaient fuir, prendre leurs jambes à leurs coups, mais ces dernières refusaient de les écouter. A jouer avec le feu, on s'y brûle. Après un certain temps, le leader répondit :
"Parce que c'est marrant."
"Et ma queue dans vos tronches, c'est marrant ?!" demandai-je avec une agressivité contenue. Après tout, je n'aime pas le bruit...
Les trois types gisaient à terre, couvert de bleus et la tête enflée. Je dois avouer que c'était bien marrant... Alors que je m'apprêtais à partir, une voix me stoppa :
"Arg ! Mon brave, c'est une bien étrange arme que vous avez là. Arg ! Auriez-vous l'amabilité de vous en servir pour aider un pauvre honnête homme dans le besoin ?"
Je me retournai et observai avec attention cette personne. Un homme presque aussi grand que moi, cheveux courts en bataille, un bandeau sur l’œil droit laissant échapper une longue cicatrice, l'oeil droit vert, une balafre sur la joue gauche. Il portait un long manteau rouge, un pantalon noir et des bottes marrons. Ses vêtements étaient dans un triste état. Il avait tout d'un parfait pirate ou brigand. Le genre de mec qui n'attire que des ennuis. Mais ma mère m'avait appris à ne pas juger les gens sur leur apparence, d'autant plus que niveau look, je sortais du lot.
"Que voulez-vous ?"
Il s'approcha de quelques pas et jeta un œil aux trois costards-cravates inconscients. "Arg ! Voyez-vous, alors qu'il me demander de l'aider, un bourgeois m'a dérobé mon porte-feuille et est parti vers le port. Arg ! Je pourrais le retrouver et lui apprendre les bonnes manières si seulement ma jambe n'était pas dans cette état." Il marqua un temps d'arrêt. "Arg ! C'est cette odieuse personne qui m'a blessé... Arg ! Je venais de trouver un travail aux champs lorsqu'il est apparu et m'a attaqué avec une sauvagerie mêlée de férocité. Arg ! Voyez plutôt."
Il releva son pantalon, laissant ainsi apparaître sa jambe droite, entièrement brûlée. Il avait plus besoin d'un médecin que de retrouver le voleur. Mais bon, c'est un adulte. Il sait ce qu'il fait.
"Donc vous voulez que je lui colle une raclée pendant que vous récupérez votre porte-feuille ? C'est d'accord, allons-y."
Comment lui refuser toute aide ? Cet homme, pauvre d'après son apparence, était blessé et sans argent. Et pour une fois, un inconnu ne me jugeait pas sur mon look mais sur mon aptitude au combat. Il ne semblait pas être un des nombreux bourgeois installés depuis peu autour du village. De vrais limaces ces bourgeois. Maintenant qu'ils sont livrés à eux-même, ils ne sont pas foutus de se trouver à manger sans voler. Fushia était bien plus calme avant la révolution. La Marine avait renforcé ses effectifs depuis cet incident afin d'empêcher tout débordement entre les nouveaux pauvres et les habitants du hameau. Ces derniers n'étaient pas gênés par l'arrivée en masse d'anciens citoyens de l'ex-capitale du royaume mais quand ils se mirent à voler les récoltes, la situation changea. En effet, des tensions apparurent entre les honnêtes travailleurs du village et les incompétents qui l'encerclaient. Demander l'aide de la Marine ? Ils n'ont que faire des pauvres...
"J'ai entendu des cris. Ça venait de là-bas. Allons voir."
"Arg ! Mon brave, hâtons-nous ou vous aurez des problèmes."
Les deux autres types me dévisagèrent des pieds jusqu'à la tête avec surprise avant de pouffer de rire. Les rires, c'est rigolo. Le rire entraîne le rire. Sauf quand on se fout de ma gueule ! Qui sont-ils pour critiquer mon look ? Sous prétexte qu'ils portent des costards-cravates, ils se sentent dans l'obligation de se moquer des autres ? Et le respect dans tout ça ? C'est pour les chiens, bande de crevards ? Je ne supporte pas ce genre de petits malins. Premier à fanfaronner, premier à s'écraser.
"Et ses cheveux ? Vous avez vu ses cheveux ? C'est quoi ce style ? Il essaie de lancer une mode ? La mode des abrutis-trop-emo-pour-toi-qui-te-regardent-avec-leurs-cheveux ?"
Les rires doublèrent d'intensité. Je crus que l'un allait avoir une crise cardiaque tellement il se roulait par terre et taper du poing. Moi aussi, j'aime taper... mais de manière moins bruyante. Je frappai le sol du pied afin d'extérioriser ma colère. Plus ils rigolaient, plus ma rage ne cessait de croître et plus leur punition allait être terrible. Même un aveugle aurait pu lire mon envie de meurtre dans mon regard si seulement celui-ci n'était pas caché derrière ma longue chevelure blanche.
"Oh !" lâcha leur leader d'un air surpris. "Il a pas l'air content, le guignol."
Tu te fous de moi et tu crois que ça va me faire plaisir ? Ou t'as un grain ou t'as un pète au casque. "En effet." dis-je d'une voix calme.
Je saisis ma queue de billard des deux mains, une en haut du manche, l'autre en bas. Je tapotai à répétition ma main gauche avec mon arme tout en marchant lentement, me rapprochant de plus en plus d'eux.
"Et tu vas faire quoi ? Nous tabasser à coups de canne ?"
"Oui." Une nouvelle vague d'euphorie les emportèrent. Plus violente encore que les précédentes. Un petit sourire narquois apparut sur mon visage. "Sachez que cette canne n'est pas comme les autres. Elle est en acier."
Les rires laissèrent place à des sourires nerveux puis à des mines déconfites. Enfin, le silence. J'adore corriger ce genre d'énergumènes. Le mec au sol se releva, tremblant comme une feuille. Je levai mon bras droit vers les cieux, la queue devenant un prolongement de mon être. Ensemble, nous formions un tout. Moi, mon arme, des idiots.
"Un conseil pour la prochaine fois. Les types avec un look particulier le sont souvent. Alors n'allez pas les ennuyer. Surtout quand il n'y a personne pour observer la scène ou vous protéger. Quelle idée de venir me chercher des crosses derrière une petite maison reculée du village, là où les seuls qui pourront vous entendre sont les bourgeois installés autour mais qui n'en n'ont rien à faire, trop préoccupés à chercher à manger. Alors laissez-moi vous poser une question : pourquoi ? pourquoi se moquer d'autrui ?"
Ils avaient probablement trop peur pour parler. Je sentais qu'ils voulaient fuir, prendre leurs jambes à leurs coups, mais ces dernières refusaient de les écouter. A jouer avec le feu, on s'y brûle. Après un certain temps, le leader répondit :
"Parce que c'est marrant."
"Et ma queue dans vos tronches, c'est marrant ?!" demandai-je avec une agressivité contenue. Après tout, je n'aime pas le bruit...
- Censure:
- Cette scène étant d'une sauvagerie rare, nous préférons préserver vos yeux d'une telle barbarie.
A la place, nous vous offrons un interlude musicale et l'occasion d'imaginer tout ce que notre héros peut bien faire à ces guignols.
Sur ce, retour au rp.
La direction.
Les trois types gisaient à terre, couvert de bleus et la tête enflée. Je dois avouer que c'était bien marrant... Alors que je m'apprêtais à partir, une voix me stoppa :
"Arg ! Mon brave, c'est une bien étrange arme que vous avez là. Arg ! Auriez-vous l'amabilité de vous en servir pour aider un pauvre honnête homme dans le besoin ?"
Je me retournai et observai avec attention cette personne. Un homme presque aussi grand que moi, cheveux courts en bataille, un bandeau sur l’œil droit laissant échapper une longue cicatrice, l'oeil droit vert, une balafre sur la joue gauche. Il portait un long manteau rouge, un pantalon noir et des bottes marrons. Ses vêtements étaient dans un triste état. Il avait tout d'un parfait pirate ou brigand. Le genre de mec qui n'attire que des ennuis. Mais ma mère m'avait appris à ne pas juger les gens sur leur apparence, d'autant plus que niveau look, je sortais du lot.
"Que voulez-vous ?"
Il s'approcha de quelques pas et jeta un œil aux trois costards-cravates inconscients. "Arg ! Voyez-vous, alors qu'il me demander de l'aider, un bourgeois m'a dérobé mon porte-feuille et est parti vers le port. Arg ! Je pourrais le retrouver et lui apprendre les bonnes manières si seulement ma jambe n'était pas dans cette état." Il marqua un temps d'arrêt. "Arg ! C'est cette odieuse personne qui m'a blessé... Arg ! Je venais de trouver un travail aux champs lorsqu'il est apparu et m'a attaqué avec une sauvagerie mêlée de férocité. Arg ! Voyez plutôt."
Il releva son pantalon, laissant ainsi apparaître sa jambe droite, entièrement brûlée. Il avait plus besoin d'un médecin que de retrouver le voleur. Mais bon, c'est un adulte. Il sait ce qu'il fait.
"Donc vous voulez que je lui colle une raclée pendant que vous récupérez votre porte-feuille ? C'est d'accord, allons-y."
Comment lui refuser toute aide ? Cet homme, pauvre d'après son apparence, était blessé et sans argent. Et pour une fois, un inconnu ne me jugeait pas sur mon look mais sur mon aptitude au combat. Il ne semblait pas être un des nombreux bourgeois installés depuis peu autour du village. De vrais limaces ces bourgeois. Maintenant qu'ils sont livrés à eux-même, ils ne sont pas foutus de se trouver à manger sans voler. Fushia était bien plus calme avant la révolution. La Marine avait renforcé ses effectifs depuis cet incident afin d'empêcher tout débordement entre les nouveaux pauvres et les habitants du hameau. Ces derniers n'étaient pas gênés par l'arrivée en masse d'anciens citoyens de l'ex-capitale du royaume mais quand ils se mirent à voler les récoltes, la situation changea. En effet, des tensions apparurent entre les honnêtes travailleurs du village et les incompétents qui l'encerclaient. Demander l'aide de la Marine ? Ils n'ont que faire des pauvres...
"J'ai entendu des cris. Ça venait de là-bas. Allons voir."
"Arg ! Mon brave, hâtons-nous ou vous aurez des problèmes."