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Le vrai visage du tournoi

Quelle journée de folie ! Ça part dans tous les sens et même avec la meilleure volonté du monde il nous est incapable de contrôler quoi que ce soit. Plusieurs fois j’ai eu envie de mener mes recherches sur ce qu’il se passe ici, mais à chaque fois quelque chose m’en a empêché. Des fois les épreuves, des fois les autres concurrents... J’ai voulu la jouer défensive sur l’épreuve précédente afin de ne pas aller en finale et heureusement pour moi, ce Fergus a réussi à passer devant moi au score.

Je me demande bien comment d’ailleurs ! Il n’a pas l’air aussi fort que cet imposteur qui se fait passer pour Lloyd Barrel. Depuis qu’il l’a battu, le blond a disparu et j’ai bien remarqué les regards discrets qu’ils se sont fait à la fin de l’épreuve. Je les soupçonne de préparer quelque chose justement, car Edhan et l’homme mille pattes ont disparus eux aussi… Sont-ils tous des chasseurs de primes ? Nous tendent-ils tous un piège avec la marine ?  Mais qu’est-ce que… Meirin ? Où est-ce que tu vas comme ça ? Ça m’inquiète vraiment et c’est pourquoi je me lance à sa poursuite après avoir prévenu Yukisame.

Elle suit Senkei et à en voir sa façon d’avancer, il sait où il va et plus nous avançons, plus cette hypothèse d’un éventuelle complot prends de l’ampleur dans ma tête. Si c’est vraiment le cas, ils assisteront au Lion en furie ! Surtout Meirin… Si elle joue la taupe, c’est son choix, mais je ne retiendrais pas mes coups même si c’est une jeune fille ! On ne trahie pas un équipage comme le nôtre. L’honneur… C’est primordial !

Nous arrivons à l’entrée d’un petit village. Senkei commence à la jouer discret, comme s’il entrait dans une zone interdite. Je ne comprends pas, mais attends qu’il finisse de scruter les environs avant de le suivre à nouveau entre les murs. Il est clair qu’il sait où il va, par contre Meirin elle n’a pas l’air de comprendre. Où est-ce qu’il l’emmène ? Y-a-t-il vraiment un complot ? Je ne comprends plus trop là.

Il passe l’entrée d’un portail et je décide de le suivre quand soudain, deux moines apparaissent au coin de rue. Etant sous forme d’une tâche sur le mur du même bâtiment, je panique et essaye de prendre la même teinte que le mur.

- Unh ?
- Quoi ? Pourquoi tu fais cette tête ?
- J’ai cru voir un truc noir sur le mur.
- Où ça ? C’est pas possible, on l’a repeint avant-hier !
- Ouais, non j’ai halluciné désolé !
- Hmm… Bon, je disais… Admettons qu’a la fin il reste Vognar…


Merde ils parlent du tournoi ? Je n’arrive pas à entendre la suite de la conversation bien qu’elle ait l’air importante. Je me pose alors la question suivante : Suivre Senkei et Meirin ou suivre les deux moines ? Et puis merde, je descends et reprends d’où je m’étais arrêté en entrant à mon tour par la porte. J’arrive dans une salle remplie de papiers, de dossiers. Au bout, une porte qui mène à un escalier qui descend. Hmmm, mais qu’est-ce que ? Des documents sur les personnes présentes sur l’île ? Merde, comme je le pensais, ces moines ne sont pas de vrais moines et c’est dans un piège que nous sommes tombés. Je trouve un dossier où sont inscrits nos noms à Prince, Yukisame et moi… Quoi ? Comment savent-ils que les boulettes de dinde aux olives et à l’emmental est mon plat préféré ? Merde, j’entends des bruits en bas. Je prends le dossier, le pli et le mets dans ma poche avant de descendre à mon tour.

En arrivant en bas, j’entends Senkei parler à quelqu’un. Il lui demande de le suivre. Par chance, l’endroit est très sombre et je peux me dissimuler dans le noir sans problème. Le type en question est un forgeron à la voix robotique. Il a l’air content de voir Senkei, mais inquiet en même temps. Des voix nous parviennent d’en haut des escaliers. Je reconnais la voix du moine de tout à l’heure. Meirin et Senkei se cachent pendant que les deux moines descendent les marches. Je me place au plafond afin de leur tendre une embuscade. Ils arrivent en dessous et je leurs coule dessus tout en les empêchant de respirer, plaçant mes mains sur leurs bouches et leurs nez. Ils finissent par s’évanouir et c’est à ce moment que je prends ma forme humaine afin de mettre les choses au clair avec ces messieurs-dames qui me regardent.

- C’est la fin des haricots Senkei !

Tu as réussi à nous attirer sur cette île en demandant à ton ami Edhan de nous rentrer dedans avec ton navire. Ensuite, en nous poussant à te poursuivre, tu as intentionnellement fait entrer Meirin dans notre équipage dans le but de nous espionner, pour faire diversion vous laissant le temps d’arriver sur l’île… A partir de ce moment, tu as très bien joué ton rôle de participants dans ce tournoi et tout le monde y a cru…


Il a l’air surpris. Peut-être qu’il ne s’attendait pas à ça ? Je reprends donc avant qu’il ne dise quoi que ce soit en marchant lentement vers lui.

- Tu as l'air d'être un acteur important dans cette organisation, alors maintenant c’est à toi de parler et j’espère que tu vas me donner les réponses que j’attends !

Nous sommes dans une forge, alors si je ne veux pas être brûlé comme tout à l’heure contre Keitha Scotfield, il faut que je reste sur mes gardes. Voyons ce que monsieur va faire. Tenter une offensive dans l'espoir de me battre et ainsi, de me faire taire ? Ou plutôt avouer ce qu'il manigance ? Quoi qu'il en soit, je l'ai démasqué et la suite s'annonce plutôt mal pour ces trois-là.
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Affairés à la forge autour des débris de mes épées, nous avons manqué et vigilance et nous voilà prisonniers de Kazumi qui ne nous laissera pas sortir sans explications. Dans une grande lassitude, je m’assois sur le sol de pierre et réprimant un rire nerveux, je fixe le second de Prince droit dans les yeux.
 
«  Un marine ? C’est ce que tu penses Kazumi ? Que je suis un marine ? Haha ! Tu ne peux pas être plus éloigné de la vérité… Cependant, il y a un point sur lequel tu n’as pas tort. Je suis un imposteur ici. Je ne suis pas Lloyd Barrel, mais bien Senkei. Un simple pirate, non primé de surcroit et je n’ai rien à faire de toi et de ton équipage. Edhan, un allié ? Je ne le connaissais pas encore quand je me suis enfui de votre navire avec lui. Je me suis servi de lui, l’ait manipulé pour obtenir ce que je voulais de lui, comme j’ai tenté de le faire avec vous, avec moins de succès. Meirin, je ne l’avais pas revu depuis dix ans. Et si elle a décidé de me suivre, c’est uniquement parce que je lui ai fait réaliser qu’elle ne serait pas en sécurité dans votre équipage.»
Kazumi est songeur, écoutant le moindre de mes mots attentivement mais semblant les remettre en question dans sa tête. Seuls les bruits de la forge, d’un Alex Cole au travail sur la réparation de mes épées, se font entendre pendant que le second de Prince paraît décider si il croit ou non ma version de l’histoire. Meirin, elle, est absorbée par la lecture d’un énorme bouquin de l’histoire de l’île.
« Cependant, mon cher Monsieur Kazumi, si cela ne vous dérange pas, je préfèrerais ne pas être là quand ils décideront d’aborder l’île. Donc, dès qu’Alex Cole aura terminé la réparation de mes épées, nous quitterons tous les trois Ordealia avec comme destination un bon équipage de pirates pour nous accueillir.»
« Attendez ! Je viens de trouver un truc intéressant dans ce bouquin. »
Kan et moi tournons brusquement la tête vers Meirin qui a relevé la tête de son livre. Je lui fait signe de la tête de nous expliquer.
« Le livre raconte que l’île est peuplé  des prêtres, surement ces types qui ont organisés le tournoi, semblent vénérer une créature mythologique bizarre. Cette page fait référence à des épreuves de force et d’endurance… je n’arrive pas tout à lire, c’est de l’écriture manuscrite et celui qui a rédigé ces pages a visiblement fait un effort considérable pour que son travail ne soit pas lisible. Mais ça pourrait être le tournoi, non ? Sur cette page, l’auteur fait référence à un gagnant et un rituel. Mince. Il manque la page suivante. »
Alex Cole s’interrompt un instant à la forge le temps de griffonner un mot sur un petit bout de papier et de le tendre à Meirin.
« Loupies ? »
Le forgeron hoche de la tête et le médecin se replonge dans la lecture de son bouquin jusqu’à y trouver une référence au mot de Cole.
« Ah ! Loupies ! Une race d’animaux vivant en petites communautés sur l’île. D’après le gribouillage ici, si c’est bien un dessin, ça semble être un croisement entre des lapins et des taupes. Tu penses qu’ils pourraient nous aider à savoir ce qui se trame ici ? »
Le forgeron valide à nouveau d’un mouvement de tête.

« Qu’est-ce que tu en penses Senkei ? Ҫa vaut le coup d’aller jeter un oeil ? »
« Mmh. Il ne faudrait pas tarder à quitter l’île. Mais si ça peut coller Kazumi à d’autres basques que les miennes, allons-y. Enfin, s’il est d’accord. »
« Pff… Vous voulez que je croie à cette histoire de dingues ? Le marine infiltré, des prêtres louches et maintenant des lapins-taupes ? »
« Et pourtant, c’est bien la vérité… »
Se tenant dans l’encadrement de la cage d’escalier, trois prêtres armés nous bloquent désormais l’accès vers la sortie. Je me tourne vers Alex Cole qui sort Flambert et Espada du feu, les plonges dans l’eau avant de me les lancer. Rapières en mains Kazumi et moi montons précipitamment côte à côte pour combattre les prêtres.
Kazumi balance une attaque d’encre qui repousse les trois prêtres de l’encadrement, je tente d’atteindre les trois d’une attaque tranchante à l’aide de Flambert mais la lame s’allonge et fouette à la tête les trois adversaires.
« Ok, c’est efficace aussi mais qu’est-ce que … » 
« Dial dans Garde. »
C’est donc l’Eisen Dial. Je donne un coup de poignet et la lame se rétracte à sa taille initiale. Je remets mes sabres à la ceinture.
« Ok. Alors, si on est tous d’accord, direction le … terrier … des loupies ? »
Le forgeron qui semble connaître la direction à emprunter marche en tête, Meirin et moi le suivons alors qu’il pénètre dans la forêt. Kazumi, toujours sur ses gardes, ferme la marche.

 
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Ses pas résonnaient lourdement dans l'étroit couloir dans lequel il progressait depuis maintenant plusieurs dizaines de secondes. Faisant glisser sa main sur le mur, Prince put observer non sans étonnement, l'architecture du lieu dans lequel il se trouvait : la pierre, sur laquelle avait poussé plusieurs espèces végétales, avait été magnifiquement travaillée et laissait parcourir, sur la majeure partie de sa paroi, plusieurs dessins énigmatiques. Les diverses torches et autres faisceaux lumineux venant de fissures du plafond, baignaient le tout dans une formidable teinte qui passait, selon l'endroit, du gris-orangé, au gris-bleuté. Cependant, ce qui perturba peut-être le plus Prince lors de son arrivée, fut cette transition, cette différence de bruit soudaine, entre l'extérieur et l'intérieur du bâtiment : en effet, le brouhaha permanent de la faune peuplant la jungle avait désormais laissé place à un calme pesant, un silence oppressant, dans lequel seuls quelques échos et autres étranges murmures étaient distinguables...

_________________________

Quelques heures auparavant et après avoir remporté les points nécessaires pour participer, avec Vognar, Aderbal et Ferguson, à la grande finale qui se déroulerait dans un lieu retiré de l'île, l'homme au tricorne avait été escorté, jusqu'au pied d'un gigantesque temple : après avoir gravi de nombreuses marches accidentées, le pirate pu observer le vieux sanctuaire, dont la pierre brunâtre était en grande partie recouverte par la verdure. Le moine qui l'accompagnait l'amena jusqu'à une ouverture sombre et imposante : une des quatre entrées du temple, d'après les propos du vieillard... Néanmoins, aucune indication concernant les règles de cette épreuve finale, le vieil homme se contentant de lui dire qu'il obtiendrait le savoir, lorsqu'il sera arrivé à l'intérieur du lieu sacré.

_________________________

Le couloir déboucha finalement sur une grande pièce rectangulaire : entrant prudemment à l'intérieur, Prince observa minutieusement les alentours, mais ne repéra rien qui aurait pu ressembler à un piège ou tout autre chose du même genre... Posant tout de même une main sur la garde de Yubashiri, le capitaine pirate progressa jusqu'au centre de la pièce, là, où il avait remarqué la présence d'une statue, noble et majestueuse, représentant une sorte d'ange, sur un genou. S'approchant pour arriver face à la statue, il remarqua qu'elle trônait sur un autel agrémenté de bougies allumées et plusieurs pierres précieuses. Quelques morceaux de cette dernière s'étaient arrachés du reste du corps et Prince s'arrêta à quelques mètres de la sculpture lorsqu'il écrasa l'os d'un squelette, étendu à ses pieds. Observant la créature humanoïde avant de passer ses yeux sur le sol, il finit par distinguer plusieurs cercles de pierre entourant la statue, un peu sur élevé du sol et pouvant facilement être confondu avec ce dernier... Reculant de quelques pas, il appuya, du bout de son épée sur le cercle le plus à l'extérieur : il bondit en arrière, au moment où, après un déclic métallique, plusieurs lances descendirent du plafond avec une vitesse incroyable, afin de transpercer tout individu trop proche de la sculpture de pierre et de son trésor... Tandis que les dards remontaient lentement, Prince lut à haute voix le message grave sur l'autel :

L'élu sera, toujours et pour l'éternité,
Par l'icone invincible et éternelle privilégié,
Faisant preuve de force, de sagesse et courage,
Pour qu'à jamais, son nom, traverse les âges

Sortit de sa lecture par un bruit sourd, Prince leva la tête, avant qu'une voix qui semblait se répercuter dans tout le temple, ne résonne à travers la pièce :

« Hum, "POUCH" "POUCH", un, deux, trois, test, test... Hum, est-ce qu'on m'entends ? »

« Oui, oui on vous entends ! »

« Ah oh.. hum. Bien le bonjour, chers finalistes du tournoi ! Vous qui avez bravé les épreuves courageusement et avec force, vous êtes désormais tout proche d'obtenir la vénérable récompense ! Mais avant ça... Arriverez-vous à passer les divers défis qui entraveront votre chemin à l'intérieur de ce lieu sacré ? Serez-vous à la hauteur pour surmonter énigmes et autres pièges mortels ? C'est bien ce que nous verrons ! Sachez que pour cette ultime épreuve, il n'y a aucune règle, aucune restriction et aucun interdit ! Vous êtes libres ! Le seul et unique gagnant sera le premier à arriver dans la pièce centrale du temple d'Ordealia ! Bonne chance à vous, guerriers ! »

Alors que l'organisateur terminait son discours, une porte en pierre dissimulée dans la pièce, s'ouvrit lentement, faisant trembler les murs, tout en indiquant au pirate le chemin à suivre...
    Et merde, tout ça s’annonce plus compliqué que ce que je pensais. J’avais donc tord pour l’histoire du complot entre tous ces membres. Mais d’un côté, je l’ai entendu plus tôt dans le tournoi parler à Edhan… A ce moment-là, il voulait ma peau, mais maintenant, ça n’a pas l’air d’être le cas. Sa façon de parler était franche. Meirin avait l’air désolé d’être à ses côtés lorsqu’il parlait de notre incapacité à la protéger… Mais en même temps, nous ne sommes pas des gardes du corps. Tout pirate doit savoir se défendre ! Alors si elle veut s’en aller, j’en informerais Prince et il en sera ainsi.

    Nous marchons dans la forêt pendant que la finale continue quelque part sur l’île. Il faut que je fasse vite et que je retrouve Yukisame et mon capitaine. Cette île a l’air plus dangereuse que ce que je pensais ! Ce forgeron nous menant aux fameuses « Loupies », je me demande bien ce que nous allons faire de ces animaux. Au bout d’un certain temps de marche, nous arrivons devant une entrée de grotte où se trouve debout, en train de nous regarder d’un air apeuré, une Loupie.

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    D’un cri d’alerte, elle entre à toute vitesse dans sa grotte d’où nous parviennent pleins d’autres cris. Soudain, ce n’est pas une, mais plutôt une cinquantaine de loupies qui sortent et nous encerclent. Meirin s’accroche au bras de Senkei qui est sur ses gardes tout comme moi. Seul le forgeron a l’air détendu. Grand sourire aux lèvres, il lève la main pour les saluer et c’est alors que le troupeau se précipite sur lui comme pour lui faire un câlin collectif. Nous nous regardons avec Senkei et Meirin qui a l’air un peu plus rassurée de voir qu’ils se connaissent. Commence alors les présentations. Il nous montre du doigt en s’adressant aux animaux.

    - Amis !

    Sa voix robotisée m’interpelle. Je m’attendais à tout, mais pas à ça. Enfin bref, les bêtes ont l’air de comprendre ce qu’il leur dit et réagissent d’une manière un peu surprenante… Elles nous font également un câlin collectif ! Le forgeron nous explique en écrivant sur un cahier qu’il connait ces animaux depuis assez longtemps, qu’il est très connu chez eux pour avoir révolutionné leur façon de vivre en leur apprenant à utiliser certains dials. Le Flavor-Dials par exemple qui leur sert à stocker des odeurs et à les diffuser par la suite dans leur habitat ou l’Hydro-Dial qui leur sert à stocker de l’eau. Je comprends donc par là que ces animaux sont plus intelligents que la normale. Mais bon, ce n’est pas que ça m’ennuie, mais il ne se passe rien, alors je décide d’intervenir.

    - Bon, dis-moi Forgeron… Que devons-nous savoir sur l’île ? Comment ces Loupies vont-elles bien pouvoir nous aider ?


    Tous les animaux ici présents me fixent… Ils ont l’air de très bien comprendre ce que je dis. Le forgeron tourne la tête vers eux et leur fait des gestes, dessine sur le sol avec un bout de bois, nous montre du doigt… Il communique avec eux quoi ! Une loupies passe devant les autres et prends le bâton de la main d’Alex Cole et commence à gribouiller des choses sur le sol à son tour. Elle s’interrompt pour voir si on comprend bien ce qu’elle a dessiné.

    - Hmmm, on dirait des animaux.

    La loupies acquiesce, mais ça n’a pas l’air d’être suffisant. Elle se montre du doigt pour nous faire comprendre qu’il s’agit d’elle et de sa tribu, avant de continuer à dessiner.

    - Une maison… En dessous de laquelle….
    - Hmmm un serpent ?
    - Hounn !
    - Des serpents ?
    - Houuuunn !

    Voyant que nous ne comprenons pas, le lapin-taupe pointe sa patte en direction de leur tanière.

    - Un tunnel… Des tunnels, c’est ça ?
    - Huu ! Huni hun hun...
    - Cole ? Qu’est-ce qu’elle raconte, je ne comprends pas.

    Le forgeron prend un air pensif pendant quelques secondes puis nous écris sur son cahier « Leurs tunnels qui se trouvent sous la maison ». L’animal confirme après que Meirin ait lu à voix haute.

    Il continue en dessinant des hommes et poursuit avec des mîmes… Personne ne comprend même Alex Cole. C’est alors qu’une autre Loupie prend le bâton de la main de la première d’un air hautin et commence à dessiner des choses à son tour. Mais la première Loupie, pas très contente que la seconde la ridiculise ainsi repasse devant et l’empêche de dessiner correctement. Commence alors une dispute entre les deux animaux et c’est mêmes des coups qui s’échangent au bout d’un moment. Quelques autres loupies essayent de les séparer et de calmer la situation, mais rien à faire. C’est un bordel pas possible et plus, tous les dessins au sol ont étés piétiné.

    *BAM* *BAM*

    Une Loupie ridée vient calmer les deux qui se battaient d’un coup sur la tête chacune, provocant deux bonnes bosses. Hahahaha, ça me rappelle Cassandre lorsqu’elle frappe Yukisame ! Me pauvre se fait tout le temps disputé et prends souvent ce même genre de coup sur la tête… Bref, j’en déduis qu’il s’agit là de la loupie la plus âgée du troupeau. Finalement, les deux autres se calment et l’une reprend le morceau de bois pour redessiner la maison, leurs tunnels sous cette dernière et plusieurs bonhommes. Après quoi, toute les deux nous mîmes quelque chose.

    - Alors toi tu es… un homme ?
    - Hu !
    - Ah un moine c’est ça ?
    - Huu huu !
    - D’accord. Et tu poursuis…
    - Tu chasses… une loupie… Non des loupies.
    - Huu ! Hunhun hun…
    - D’accord toutes les loupies. Et toi tu… Hmmm tu as peur alors tu cours… Tu cours encore. Ouais… tu cours encore. Bon enchaine on a compris !
    - Hun hunhun, huuunnn huhun hun hun hunhun….
    - Hmmm... Tu cherches quelque chose ?!
    - Houunn !
    - Non, elle s’enfuit et viens jusqu’ici !
    - Huu Huuu ! Hunhunhun, huuuunnnn…
    - T’es malheureux…
    - T’es triste parce que… Quoi ? Quand tu gratte le sol, ça fait mal ?
    - Je pense qu’elle veut dire qu’elle ne peut pas creuser.
    - Huu !
    - Triste... vous êtes tristes…
    - Et donc… Ahhhh vos tunnels vous manquent. Vous voulez retourner dans vos tunnels !
    - Houinnnn….

    L’état des loupies me fait de la peine. Tout comme moi, eux aussi ont été chassé de leurs terres. Ils ont dû fuir pour survivre. J’ai presque envie de les aider, mais il me faut plus d’informations avant de me lancer dans ce genre de choses.

    - Mais du coup, on n’en sait pas plus !? Qui sont ces moines, pourquoi est-ce qu’ils organisent ce tournoi ?... Parce qu’aux dernières nouvelles, il y a de fortes chances qu’ils soient des marines déguisés et que ce tournoi soit là pour capturer des pirates primés…
    - Hun hun !
    - Quoi ?

    Les loupies reprennent leurs mimes. L’une joue un moine et l’autre…

    - Ahhh mais on a compris, tu cours ! Tu ne sais pas faire autre chose ?
    - Hounnnn ! Hun hun hun !
    - Ahh je sais ! Il imite un participant du tournoi. Regarde, il fait comme s’il avait gagné !
    - Huuuuu !

    La loupie acquiesce et continue. C’est alors qu’avec plusieurs autres qui viennent les accompagner, les lapins-taupes nous jouent une scène assez étrange.

    - Vous êtes des moines tous les cinq. Et toi tu as gagné, ok !
    - Les moines ont faim ? Non… Si ils ont faim et… Et quoi ?

    Soit ils se foutent de notre gueule, soit ce qui est en train de nous être raconter est complètement insensé ! Je vois l’étonnement sur chacun des visages. Les loupies eux tirent tous une tête apeurée.

    - Quoi vous êtes en train de nous dire que les moines mangent celui qui gagne, c’est ça ?

    Les lapins-taupes confirment tous sans exceptions d’un mouvement de la tête. Cherchant à comprendre, je regarde un peu tout le monde et reprends.

    - Mais… Comment ça ils mangent le vainqueur ? Comment est-ce possible ? Pourquoi ? Qu’est-ce que ça va leur apporter ? Cole, tu y crois toi ?

    Il acquiesce sans hésiter. Et encore une fois, les loupies nous demandent de les regarder à nouveau. Ceux qui jouaient les moines qui mangent le vainqueur font comme s’il devenait plus gros, plus forts. Donc en gros en mangeant le vainqueur…

    - Ils lui prennent sa puissance ?
    - HUU !!!
    - Oh non Prince ! Il faut que j’aille le prévenir. S’il gagne, il est dans la merde !
    - Huuun ! Hun hun hunhun !
    - Quoi ?
    - Hunhunhun….
    - Alex, qu’est-ce qu’il raconte ?

    L’animal et le forgeron échangent et au bout de quelques minutes, Cole écris quelques lignes sur son bouquin avant de me le tendre.

    « Ces loupies comprennent ce que tu leur dis et sont prêtes à se battre si vous les guidez. Aidez-les à récupérer leurs terres et elles vous aideront à sauver ton ami. »

    Après tant de complot, je ne sais plus où donner de la tête. Je regarde Senkei qui a l’air d’apprécier ces animaux et Meirin qui n’a pas l’air décidée à revenir avec moi… Alors je suis seul, face à tous ces gens, le cahier entre les mains. Il nous demande à tous les trois de l’aider, mais Senkei n’a pas encore lu ce qu’il a écrit. J’hésite à lui faire lire, car lui faire lire serait lui proposer de coopérer avec moi et coopérer avec lui serait prendre de gros risques. Mais si ses dires sont justes et qu’il veut juste prendre Meirin et ne pas me tuer, il pourrait nous être d’une très grande utilité.

    Je fais lentement deux pas vers lui, attends un peu en le fixant dans les yeux, puis lui tends le cahier pour lui faire lire les deux dernières lignes qu’il n’a pas lus. .

    - Qu’est-ce que t’en dis ?
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    Kan Kazumi est-il vraiment en train de me demander de l’aide ? Pourquoi ? Cherche-t-il à me garder sous la main ? Ou Meirin ? La ramener à son capitaine pour qu’il décide de son sort, sinon pourquoi me demander de rester pour une bataille qui n’est pas la mienne, oui… pourquoi ? Je n’ai aucune raison de me battre contre ces types, ni contre les prêtres, ni contre l’équipage de Vognar qui traîne encore dans le coin, ni contre la Marine qui est prête à passer à l’offensive sur ordre de Fergusson. Aucune raison et aucune envie de le faire.
    Mes yeux se posent sur le regard suppliant de Meirin. Elle semble souhaiter rejoindre Prince et lui porter assistance. Les Loupies sont tous sortis de leur terrier, les adultes males disent au revoir aux femmes et aux enfants condamnés à rester à la maison avant de se mettre en formation au garde à vous prêt de Lion, les yeux et leurs grandes oreilles pendus à mes lèvres en attendant ma réponse. Et il y a aussi Alex Cole, le forgeron. La mine renfrognée, l’ancien esclave se met déjà au travail pour bricoler, avec les quelques matériaux qu’il a emmené avec lui en quittant son atelier, des armes et armures adaptés à la taille des Loupies.
    Qu’attendent-ils tous de moi ? Je ne suis pas le guerrier le plus fort sur l’île. Je ne suis pas non plus un leader d’hommes. Je ne mènerai pas cette armée sur le champ de bataille. Ma présence ou mon absence n’aura je pense aucun impact sur la bataille. Pourtant je ne suis pas du genre à abandonner des nakamas derrière moi, alors si Meirin et Cole estiment que ce combat est le leur, il sera le mien aussi. Il sera notre premier combat d’équipe en tant que futurs membres de l’équipage du Beat Assailant !
    « Ok. Allons-y. »
    La satisfaction sur le visage des troupes face à moi ne se lit qu’une seconde, à l’instant même où je prononce mes mots une explosion survient à l’emplacement du terrier des Loupies. L’épaisse fumée noire générée par la déflagration met quelques secondes à se dissiper avant de dévoiler une troupe de cinq prêtres équipés de nombreux dials.
    « Hahaha ! Je vous avais bien dit que ces Poulises tenteraient une nouvelle fois de gâcher le tounoi ! »
    « C’est Loupies, chef. »
    « On s’en tape ! Ils vont tous mourir aujourd’hui ! »
    Un des assaillants arme un dial et vise à nouveau le sol en direction du terrier. Je lance mon épée armée de l’Eisen Dial, esperant que la lame s’allonge afin d’interrompre son mouvement. C’est final un énorme cube de métal qui se forme à la pointe de l’épée et qui le heurte à la tête. Pas tout à fait ce que je voulais mais suffisant pour arrêter son attaque visant des femmes et des enfants déjà blessés.
    « Meirin, occupe-toi des blessés ! Kazumi, fais gaffe à leurs dials ! »
    Je me précipite vers le prêtre que je viens d’attaquer et d’une attaque de l’autre main en rabat un second vers sa position tout en les éloignant des autres. Je vois le second de Prince tenter le même genre de mouvement et se retrouver lui aussi à deux contre un à l’écart des combats, laissant la troupe de Loupies affronter le cinquième et dernier adversaire.
    * * * * *
    Le premier de mes adversaires est celui qui a fait exploser le terrier, je repère rapidement les dials qu’il a sur les mains. Le premier génère du gaz, le second du feu et leur possesseur provoque ses attaques en frappant les paumes de ses mains l’une contre l’autre. Son allié reste plus discret sur  son armement. Flottant sur un petit nuage à quelques centimètres du sol, il caresse machinalement des pouces les deux coquillages en sa possession, l’un tenu fermement dans sa main gauche, le second attaché à la garde d’une petite dague à la lame blanche comme l’ivoire. Sa position de garde est très étrange, tourné de profil vers moi, les jambes légèrement fléchies, il tend la pointe de sa dague dans ma direction alors que sa main gauche est figée en arrière et en hauteur, la paume tendue vers son arme. Je précipite vers Boom-san et alors que je l’attaque avec ma main gauche, je cherche à atteindre le second avec l’Eisen Dial. L’homme explosif claque ses mains à quelques centimètres de ma lame, la faisant dévier de sa trajectoire et se servant du recul de cette attaque pour se décaler pendant que l’autre se contente de glisser sur son nuage pour esquiver. Je concentre mes attaques sur celui-ci, cherchant à lui faire dévoiler la nature de son pouvoir. Je me lance dans plusieurs passes d’armes le ciblant, tout en ayant fort à faire pour éviter les explosions pendant que le mec au nuage se déplace avec énormément de facilité esquivant toutes mes attaques. Après quelques minutes, alors que je reprends mon souffle, il s’adresse à moi :  
    « Tu es tombé dans notre piège. MILKY DIAL TRAP ! »
    Je jette un œil autour constatant qu’en se déplaçant avec son nuage il en a laissé trainé tout autour de moi. Je ne constate que maintenant que le nuage est relié au dial de sa dague sur laquelle il tire à présent, resserant le nuage autour de moi désormais prisonnier de l’énorme toile qu’il a tissé autour de moi.
    « Quand à mon deuxième dial … THUNDER DIAL ! »
    Il abat sa main gauche sur sa dague et projette un courant électrique fort qui se répand rapidement à travers le nuage pour m’atteindre. La douleur est insoutenable, j’ai l’impression d’avoir été foudroyé et aucun de mes muscles ne veut répondre à présent. Je tombe à genoux sur le sol, complétement paralysé et Boom-san en profite pour m’infliger une attaque explosive qui me projette à plusieurs mètres de là. Il me faut quelques instants pour me remettre de cette attaque mais, malgré les spasmes musculaires, dus à mon foudroiement, je me relève enfin provoquant la surprise et l’admiration de mes adversaires.
    « Pfff… t’es coriace comme gars. C’est la première fois que je vois quelqu’un se relever de ce combo. Mais euh … qu’est-ce que c’est que ça ? T’as mangé le fruit du démon du feu ou quoi ? »
    Je regarde mes bras et distingue tout autour d’eux une faible aura rouge scintillante, semblables à de petites flammes. Je n’ai jamais eu ce genre de pouvoir avant, comment-est-ce possible ? Est-ce que ce serait l’effet secondaire du médicament de Meirin, celui qu’elle avait utilisé pour nous remettre sur pied avant la battle royale ? Je l’entends encore dire « Dans quelques heures, vous serez frappé d’un effet secondaire. Il sera différent pour chacun de vous. ». Je m’attendais à un truc négatif mais si je peux produire du feu autant en profiter, je vise mes deux adversaires avec une rapière chacun et, faisant mine qu’elles sont deux revolvers, mime l’action de tirer en leur direction. Deux projectiles enflammés s’envolent en leur direction. Tout aussi surpris que moi, ils ne les évitent qu’au dernier moment.
    « Il a absorbé ton feu ! Essaye de l’attaquer avec autre chose ! »
    Il détache son dial de gaz de sa main et le jette vers moi après l’avoir activé, la réaction des flammes au contact du gaz fait crépiter mon corps qui semble sur le point d’exploser. Cependant tout se calme en quelques secondes. Je me sens léger et flottant, comme si mon corps avait absorbé la propriété du gaz. Me sentant invulnérable dans cette forme, je me précipite vers mes deux adversaires et commence la distribution de coups. Le prêtre explosif fait une erreur quand, par reflexe, il utilise son dial de feu provoquant une gigantesque explosion, nous soufflant lui et moi dans des directions opposés. Je me retrouve par contre expulsé avec son coéquipier qui se montre désormais beaucoup plus offensif. Alors que mon corps a repris la propriété du feu, il se projette autour de moi tissant à nouveau sa toile-nuage. Je m’apprête à lui dire que son attaque est inutile, mais il sort de sa manche un troisième dial « AIR-DIAL ! » et me souffle en direction d’un mur nuageux qu’il a posé. Mon corps prend instantanément la propriété du nuage.
    « Cette fois, je balance la dose max d’éclair ! »
    Il abat à nouveau sa main sur sa dague projetant des éclairs dans son piège nuageux dont il est le seul à recevoir des dommages, la lame de mon sabre Eisen que j’ai enroulé autour de lui au moment où il m’a projeté en arrière avec l’air dial, servant à faire le lien conducteur entre son piège d’éclair et lui-même. Boom-san revient à la charge à cet instant et m’envoi dans les airs avec une nouvelle explosion avant que je n’ai pu absorber la propriété électriques. Il arme ses deux dials et prépare une attaque dévastatrice à mon point de chute estimé.
    En l’air et toujours en nuage je tends le bras pour toucher la cime d’un arbre dont je prends immédiatement la propriété en devenant aussi lourd qu’un tronc d’arbre. Mon corps se fige à l’horizontale et je retombe lourdement en assommant le second prêtre. Le problème d’être un arbre, c’est la mobilité : je ne peux bouger qu’en roulant sur moi-même. Après être passé plusieurs fois sur chacun de mes adversaires pour m’assurer qu’ils sont bien KO, je roule jusqu’au terrier où Meirin est en train de s’affairer à soigner les femmes et les enfants Loupies.
    « Mei’ ! Il a un problème ton médoc je crois ! »
    « Waoh ! C’est comme si ton corps n’avait plus de consistance propre. C’est la première fois que je vois un tel effet secondaire. Enfin ça devrait passer rapidement… j’espère. »
    En attendant de reprendre ma forme normale, je me tourne vers Kazumi et les Loupies qui sont encore en plein affrontement avec leurs adversaires.
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    Après avoir passé diverses pièces sombres, mystérieuses ou simplement inintéressantes, ainsi que plusieurs couloirs truffés de pièges facilement franchissables, Prince arriva finalement à l'intérieur de ce qui semblait être une immense bibliothèque, à première vue dépourvue de sortie. Jusqu'ici, le pirate n'avait pas eu à se confronter à des énigmes impossibles, son savoir et ses diverses compétences apparaissant bien souvent comme de véritables armes, pour défaire les différents boucliers intellectuels. Il scruta un moment la pièce, tandis que, derrière lui, le chemin qu'il avait emprunté pour venir se désagrégea : la même atmosphère lumineuse bleutée l'habillait et partout, de grandes étagères couvertes de livres plus ou moins gros et de différentes couleurs étaient observables... Certains étaient soigneusement rangés, d'autres avaient été posés à la hâte, lorsque quelques uns même, gisaient ouverts, sur le sol... Des tables de pierres trônaient également ici et là et il était possible d'observer sur certaines d'entre elles, des parchemins semi ouverts, ou encore des cartes géographiques. Le lieu de savoir de ces moines ailés ? Plusieurs tentacules végétales s'étaient emparés de cet endroit et Prince fut également plus que surpris en voyant s'allumer, à son passage, une race de champignon qu'il n'avait encore jamais vu et qui déversa de nouvelles lueurs dans la salle. Toujours avec prudence, il se mit alors à étudier, à examiner les volumes présents et autres cartes : beaucoup semblaient parler de l'histoire ou la géographie de l'île. D'autres avaient été écrits en une langue ou autres symboles que Prince ne parvenait à déchiffrer et plusieurs cartes représentaient des lieux que ce dernier ne connaissait guère.

    Se retournant à plusieurs reprises durant sa lecture, le pirate crut discerner comme des murmures, des chuchotements... Tout en se demandant si cela avait été son imagination, il continua la visite de la pièce avant de remarquer, adossés sur le mur ouest, plusieurs statues, équipés d'armures complètes d'acier en mauvais état. Ne faisant pas vraiment attention à cela, il continua son chemin, jusqu'à arriver à l'élément le plus mystérieux de la vaste salle : un large faisceau lumineux tombait du plafond, nettement et finissant à la base d'un piédestal creux en pierre, comme si un rayon du soleil avait terminé sa course ici, pour y reposer éternellement... Il passa sa main au travers, mais rien ne se produisit... Cependant et sans le faire exprès, Prince heurta une sorte de coupole de pierre présente sur le sol, qui oscilla un instant : cette dernière, non creuse, était recouverte par un miroir, apparaissant comme une sorte de couvercle légèrement bombé. Une nouvelle fois, le capitaine pirate faillit ne pas faire attention à ce détail, mais une évidence lui sauta soudainement à l'esprit : plaçant la coupole sur le piédestal, Prince vit apparaître un second faisceau, le prolongement du premier, créée par le miroir... Inspectant le reste de la salle, plus grande qu'il ne l'avait imaginé, il tomba bien vite sur une seconde coupole, accrochée sur un pan de mur, puis une troisième et enfin une quatrième... Comprenant que quelque chose devait résulter de ce mécanisme, le pirate se mit en tête de chercher la solution à tout ça.

    Plaçant convenablement le premier miroir, Prince joua avec le faisceau qui traversa bientôt une partie de la salle, pour venir créer un nouveau rayon, au contact de la seconde coupole. Faisant de même avec cette dernière et modifiant sa position pour tenter de parvenir jusqu'au troisième point, le pirate s'arrêta nettement, en sentant une présence derrière lui : surpris, il posa sa main sur la garde de Yubashiri en contemplant la statue de pierre immobile, derrière lui... Fermant les yeux, il relâcha la pression, tout en soufflant, à la fois amusé et soulagé :

    « Tsss... Franchement... »

    La progression du rayon se stoppa finalement sur une étagère. Après un moment de réflexion et se rendant compte que le faisceau ne pouvait sans aucun doute passer autre part, le pirate examina cette dernière, tentant de trouver une ouverture dissimulée derrière les livres, ou dans le bois. Tapotant une partie de l'ameublement, il fit alors volte-face brusquement, lame en avant, en discernant un nouveau bruit métallique derrière lui : rien... mis à part une nouvelle statue, immobile et adossé au mur... Soudainement, le trouble s'empara de lui : cette statue... était t-elle là, quelques secondes auparavant ? Malgré cette question qui apparut bien naïve à l'intérieur de son esprit, Prince s'avança jusqu'à l'armure inerte, comme pour chasser le doute qui bataillait dans sa tête. Considérant la sculpture, il déposa doucement sa main gauche sur cette dernière, avant que ses yeux ne s'ouvre en grand : quelque chose était perceptible à l'intérieur de la pièce de métal, comme si... Brusquement, le casque de la statue bougea, en même temps que son bras droit, qui vint s'écraser contre le ventre du pirate qui n'eut pas le temps de réagir : son corps s'envola, s'écrasant contre une étagère qui vola en éclat... Le nuage de poussière qui s'était levé après le choc se dissipa rapidement,tandis que Prince se relevait, secoué :

    « Bordel... Vous êtes qui au juste ? »

    Face à lui, trois armures lui faisait face, toutes, armées de longues hallebardes pointées dans sa direction.

    Le vrai visage du tournoi Knight10

    « Cela ne te servirait à rien de savoir, Howard Prince ! »

    « Rare sont les guerriers à vivre assez longtemps pour connaitre nos noms, pirate ! »

    « Il te suffit de savoir une seule chose : jamais tu ne sortiras vivant de cette pièce, car nous sommes ici pour t'éliminer ! »

    Un léger sourire se dessina sur le visage de Prince, avant que ce dernier ne pointe Yubashiri vers les trois combattants cuirassés :

    « C'est bien ce que j'avais cru comprendre... En garde ! »

    En un instant, les trois guerriers en armures étaient sur lui, frappant vers ce dernier qui reculait, tout en parant et déviant les assauts. Mêlant vitesse et précision, ils ne laissèrent que peu, voir aucune ouverture au pirate qui, les dents serrées, tentait de trouver un moyen de riposter. Brutalement, les adversaires de Prince s'arrêtèrent et bondirent en arrière : placés en triangle, ils touchèrent ensemble la pointe de leurs hallebardes, vers le haut avant de les faire tournoyer rapidement. L'illusion déconcentra et sembla aveugler Prince qui fondit tout de même vers les combattants, afin de mettre fin à tout cela :


    « Sentōki Ô Sōkai... ILUSION ! »
    « Sentōki Ô Sōkai... ILUSION ! »
    « Sentōki Ô Sōkai... ILUSION ! »

    En une fraction de seconde, les trois hallebardes touchèrent l'homme aux yeux émeraudes, trop rapidement, déchirant les chairs de ce dernier au niveau de son épaule, son bras ainsi que sa cuisse... Titubant légèrement, il recula brièvement, avant de sortir son second sabre qu'il croisa avec son Meitou, devant lui. Il haletait, plus à cause de ses légères mais franches blessures, qu'à cause de la fatigue. Cependant, l'expression de son visage ne trahissait aucune inquiétude... Non, Prince était confiant quant à l'issue de ce combat ! Bondissant à son tour vers ses vis-à-vis, le capitaine pirate frappa, alternant les coups de sabres et les attaques aux pieds. Ses attaques se soldèrent toutes par des échecs, s'écrasant chacune sur une solide défense et une véritable intelligence tactique : à chaque fois qu'il avait la possibilité de prendre l'avantage sur un de ses adversaires, un autre arrivait, plaçant son hallebarde pour contrer son sabre, ou attaquant le pirate, pour ne lui laisser aucunement la possibilité de porter un coup fatal ! Ses deux pistolets furent également inutiles, les balles ricochant sur les armures pourtant abîmées des trois guerriers, pour ne laisser qu'une trace noire sur le métal... Le combat se poursuivit ainsi de longues minutes, comme une représentation théâtrale incroyable, dans laquelle les protagonistes proposaient, chacun à sa manière, son lot de frappes, enchaînements, esquives et autres parades, pour un public invisible... Prenant petit à petit l'ascendant sur les guerriers, Prince arriva à porter plusieurs coups sur ses adversaires, sans pour autant parvenir à les blesser : il put percevoir leur fatigue à travers leur casque, leur respiration trahissant leur gêne...

    « Tu... tu es finalement coriace, pirate ! Pas étonnant que tu ais réussi à te hisser jusqu'en finale... Mais ce combat n'est pas terminé ! »

    D'un signe de tête à la limite de la prétention, le capitaine pirate invita ses adversaires à poursuivre : agacés, ces derniers bondirent en même temps, tels un seul homme, vers Prince qui, du bout d'un de ses sabres, tapa sur une coupole, à proximité, envoyant le large faisceau dans leur direction et, plus précisément, vers la fente sombre de leurs casques. Aveuglés, deux d'entre eux mirent fin à leurs attaques, lâchant même leurs armes pour placer leurs mains sur la tête. Troublé, le guerrier restant perdit une seconde sa concentration, chose qui suffit à Prince pour sauter vers lui, avec une vitesse ahurissante :


    « Sonic... Boom ! »

    Le poing du pirate, toujours armé de Yubashiri s'écrasa puissamment sur la poitrine du combattant, fracassant son armure en plusieurs morceaux, avant d'éjecter ce dernier, qui, tout en explosant une partie de la bibliothèque, s'encastra dans le mur. Les deux autres n'eurent pas le temps d'ouvrir de nouveaux les yeux que les lames dansantes du pirate eurent raison d'eux... Le combat était donc terminé. Durant ce dernier, plusieurs étagèrent avaient été brisées, des livres déchiquetés et la beauté du lieu avait laissé place à un joli chaos... Regardant une dernière fois un des combattants, étendu sur le sol, Prince retourna à la mécanique de la pièce : la dernière coupole avait été cassée lors du combat, mais un simple fragment de miroir qu'il ramassa suffit à diriger le rayon lumineux qui, bien placé, activa le mécanisme d'une porte cachée, qui s'ouvrit en faisant trembler la pièce.

    Poursuivant son chemin, Prince arriva dans un nouveau couloir, mais la plateforme sur laquelle il était culminait un vide aussi sombre que les ténèbres. Devant lui, plusieurs autres plateformes, surplombant des piliers, étaient présentes et il devrait donc mettre à profit son agilité pour accéder au point lumineux, une centaine de mètres au loin et qui, sans nul doute, représentait la sortie du lieu. Le premier pilier fut accessible par un simple saut, mais, pour arriver jusqu'au second, collé à la paroi du mur, le pirate du escalader cette dernière, trouvant difficilement appui sur des trous, dans la pierre et autres supports de bois endommagés... Grimpant sur le second pilier pour arriver au sommet, il observa la suite du chemin à parcourir... Néanmoins et alors qu'aucun danger n'était présent, son coeur se mit brusquement à battre plus vite et plus fortement. Une chaleur l'envahit et, en sueur, il se mit à avoir froid :

    « Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui m'arrive bordel ? »

    Sa vision se troubla, tandis qu'il posa, contre son grès, un genou à terre : une main sur le front, il sentit sa tête taper de l'intérieur, comme si une présence inconnue tapait son cerveau, avec un énorme marteau. Ses sens également, se troublèrent, les distances s'emmêlèrent, faisant apparaître les éléments autour de lui tantôt proches, tantôt lointains... Enfin, il trébucha et tomba dans le vide. Il se réveilla, plus tard, étendue sur le sol. Se remettant debout, il sentit une vive douleur au niveau de l'épaule et sur le côté droit de son flanc, alors que ses blessures de son précédent combat se réveillèrent, lui rappelant les évènements passés... Observant le plafond, il jura tout bas, en tentant de comprendre ce qui avait bien pu se passer là-haut. Continuant donc son chemin dans ce nouvel environnement, immergé dans une sorte de légère brume et entouré, ici et là, de larges colonnes de pierres, Prince finit par distinguer, au sol et appuyé contre la base d'une colonne cassée, une masse sombre, qui dessina petit à petit, les traits d'un corps humain : Ferguson ! Braquant un pistolet à silex vers le tireur d'élite à la crinière rouge, inerte, il s'avança prudemment, constant rapidement dans quel état était ce dernier : de longues balafres et autres entailles lui couraient le long du corps jusqu'à la tête... L'oeuvre de Vognar ? De ces types en armure ? Alors que le pirate passait à côté de lui, Ferguson ouvrit difficilement les yeux et sourit péniblement comme si la scène était plus ironique que grave :

    « Ho.. Howard P.. Prince. Héhé..hé... »

    « Ne te fatigue pas en efforts inutiles... Qui a bien pu te mettre dans un tel état ? »

    Comme si cela constituait une véritable épreuve, il sortit un pistolet pour le diriger vers Prince. Mais un simple coup de pied suffit à dégager l'arme quelques mètres plus loin...

    « Min.. Mince alors... Héhé... T'es.. Argh... t'es vraiment... vraiment balèze Howi... »

    Prince se pencha au-dessus de lui et l'attrapa par le col :

    « Qui t'a mis dans cet état ? »

    Le sourire de Ferguson disparut et il ferma un oeil :

    « Tu.. tu crois que.. que je vais te Argh... t'aider, pirate ? La... la seule chose que... Argh... que je peux te dire *tousse*... c'est que le... le véritable danger de l'île *tousse*... n'est pas... celui que... que tu crois... »

    Le tireur d'élite sombra dans l'inconscience avant même que Prince ai eu le temps de lui poser une autre question et tandis que l'homme au tricorne avait reprit sa route, un mini Den Den Mushi, muni d'un petit bouton, glissa de sa poche, pour terminer dans le creux de sa main...
      Mes deux ennemis se tiennent devant moi, armés de matraques équipées de dials.

      - Kazumi… Je ne sais pas ce que vous venez faire ici avec les Loupies, mais maintenant que ton ami et toi voulez-vous mêler d’affaire qui ne vous regardent pas, on va vous mettre une bonne raclée.
      - Ouais hehehe. On sait tout sur toi et tes points faibles !
      - C’est plutôt moi qui vais vous apprendre les bonnes manières bandes de cannibales !
      - Canni… Hmmm, je vois que tu es au courant. Tant pis, ça nous fait une raison de plus de vous tuer !

      Serrant les poings, je bondis immédiatement sur mes adversaires qui s’écartent, préparant une attaque. Je me retrouve entre les deux, mais sais que leurs coups vont passer à travers avec mon corps liquide. C

      *BABAAAAM

      Contrairement à toutes attentes, les matraques me touchent bien et m’envoient voler deux mètres en arrière. Saignant à l’arcade, je peine à retrouver ma respiration suite au second coup que j’ai reçu en plein estomac. Comment est-ce possible ? Ils ne sont pas censés me toucher ! Sont-ils eux aussi utilisateurs de Haki ? Pourtant, les coups que j’ai reçus n’étaient pas si puissants que ça. Alors comment m’ont-ils touché ?

      - Hehehee… Tu vois mon frère, je t’avais dit qu’on le toucherait avec ces armes en granit marin.
      - Haha, c’est impressionnant ! Heureusement qu’on a réussi à s’en procurer au tournoi de l’année dernière !

      Je vois… Tout s’explique maintenant, j’aurais dû m’en douter. Après m’être relevé et récupéré mon souffle, mes points prennent la forme de grands piques. Ces messieurs m’attaquent confiants comme jamais, mais je ne vais pas me laisser avoir aussi facilement. Je fais un salto arrière pile quand ils envoient leurs coups et à l’atterrissage m’éclabousse sur deux côtés alors que l’un des moines me ratent en attaquant une seconde fois, frappant le sol. Sortant un bras de chaque flaque qui se trouve l’une à droite, l’autre à gauche du moine en question, je plante mes piques dans ses mollets. Il s’effondre au sol, pendant que mon corps redevient uni.

      - Ahhh, utilise le Jet-Dial mon frère ! Tu ne pourras pas le toucher sinon !
      - La ferme baka !

      Je lui mets un coup de pied dans la tête qui l’assomme. L’autre active le dial qui se trouve dans sa matraque, bien que je ne sache pas à quoi ça va lui servir. Il faut que je reste sur mes gardes. Soudain, une explosion m’interromps dans mes pensez. Ça vient du combat d’à côté. Je jette un coup d’œil pour voir où Senkei en est et voit qu’il a l’air d’en chier un peu. Mais à peine le temps de constater ça que mon adversaire m’attaque. Je baisse la tête et sa matraque passe à une vitesse ahurissante juste au-dessus, touchant quelques cheveux. Il continue ses attaques ultras rapides et il m’est presque impossible de distinguer l’arme en mouvement. Je peux seulement la voir lorsqu’il arme ses coups. Je recule, recule et recule encore, sautant de droite à gauche, me baissant et faisant mon possible pour éviter cette foutu matraque, quand soudain quelque chose me bloque dans le dos… Merde, c’est un arbre !

      *PUUHHHHCHHH*

      Une seconde de déconcentration a suffi pour que je prenne un énorme coup dans le torse. La puissance est telle que des craquements se sont fait entendre dans le tronc de l’arbre. Ne comptant s’arrêter en si bon chemin, il m’envoie à nouveau plusieurs coups qui nous font tomber l’arbre et moi.

      La douleur sur mon torse est telle qu’on croirait qu’il m’a carrément brisé les os, mais heureusement, ce sont seulement les muscles qui ont pris. Je peux l’entendre reprendre sa respiration après les énormes efforts qu’il a dû faire pour contrôler son arme. Il est clair qu’il n’a pas la puissance nécessaire pour l’utiliser assez longtemps. Ça l’épuise et si j’arrive à éviter ses attaques un peu plus longtemps, il va tomber tout seul. Roulant sur le côté pour m'enlever de l’arbre couché, je retombe sur le sol et me relève la main sur les pecs taureaux. En le regardant, je remarque que ses vêtements sont tout déchirés et que ses épaules sont en sangs. En fait, la vitesse de ses coups était telle que ça lui a déchiré carrément la peau et surement un peu les muscles. Serrant le poing droit, je charge sur lui sans plus attendre afin de profiter de ce moment de fatigue de l’adversaire et lui assène un coup tellement puissant qu’il vole sur une quinzaine de mètres plus loin et tombe K.O.

      La foule de Loupies crie devant le spectacle qu’on vient de leur donner. Surement que ça les réjouie de voir que nous sommes plus fort que ces satanés prêtres… Je remarque qu’elles ont réussie à mettre le cinquième prêtre au sol de leur côté. Puis au fond, je vois Senkei, allongé sur le sol et rigide comme une planche à côté de Meirin qui l’observe avec fascination. Qu’est-ce qu’il fout sérieux ? Il n’a pas autre chose à faire que de jouer au pitre ?

      Je rejoins le groupe avant de prendre la parole, tel un leader.

      - Aller en route, nous n’avons plus de temps à perdre ! Meirin, prends tes affaires, Alex Cole, je ne sais pas si tu veux nous accompagner ou non, c’est toi qui vois… Et toi si tu veux nous aider, relève-toi et arrête de faire le clown !
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      « C’est une bonne chose que tu sois redevenu toi-même Senkei. »
       
      Pensant que je faisais le pitre, alors que j’étais bloqué en forme de tronc d’arbre, Kazumi m’avait frappé pour me forcer à reprendre une « attitude digne » comme il l’avait lui-même dit. Son coup de poing avait au moins eu le mérite, rentrant en impact avec l’effet secondaire du médicament de me redonner une apparence humaine. Maintenant les effets se sont totalement estompés et je commence à ressentir à nouveau la fatigue et la douleur des combats passés, notamment ce dernier coup sur le front, celui de Lion, que je masse machinalement en répondant à Meirin.
       
      « Ouais… Arrêtons de parler de ça et mettons-nous en route. Le temple n’est pas tout prêt et on a déjà perdu du temps en repassant par le Garuda.»
      Il avait été décidé plus tôt de repartir au navire des pirates de Prince pour y mettre en sécurité les femmes et enfants loupies sous la surveillance des deux apprentis charpentiers et de Yukisame. J’avais suggéré que Meirin et Alex Cole y restent également, ne semblant pas présenté la moindre aptitude au combat mais leurs voix résonnèrent d’une seule. Ils voulaient participer à cette bataille. Avant de repartir, le forgeron avait donné au jeune cuistot un DenDenMushi qui lui permettait de nous joindre sur un appareil similaire, dont la garde fût confiée à Kazumi, en cas de problèmes. 
      Nous étions désormais en route vers le temple où se déroulait en ce moment l’épreuve finale du tournoi dont le vainqueur se ferait dévorer. Après avoir vu Prince se faire battre par Vognar, une pensée me traversa l’esprit, mais ce fût Meirin qui la mit en paroles quelques secondes plus tard.
       
      « Vous avez envisagé que notre capit… heu… je veux dire qu’Howard Prince pouvait perdre cette finale ? Après tout il a déjà perdu contre ce gros bourrin tout à l’heure. »
      Je sentais à sa voix qu’elle n’était pas à l’aise dans ses propos, ne sachant pas si elle devait où non appeler Prince son capitaine. Comme si sa décision de quitter son équipage fraichement rejoins n’étais pas acté, ou qu’elle avait peur d’assumer sa décision devant le second dudit équipage. Lion répondit d’ailleurs assez sèchement, comme si lui aussi avait remarqué ce détail. 
      « Les Shino… non oublions ce nom. Les pirates de Prince, en attendant de trouver mieux, ne perdront pas leur capitaine aujourd’hui. Peu importe si on doit le sauver des prêtres ou de Vognar, nous le sauverons. »
      Meirin hésita à relancer la conversation mais se ravisa. Elle était emplie de doutes sur notre mission du jour mais elle ne voulait pas nous communiquer ses angoisses. On voyait qu’elle avait déjà vu et supporté plus de violence qu’elle n’en avait jamais vu avant et qu’elle se forçait à nous accompagner. Cette vie de pirate, ce fardeau, elle l’avait choisi. Prendre la mer pour résoudre les problèmes de son père. Et pourtant elle n’arrivait pas à l’accepter.
      « Si tu as peur de ce qui peut arriver là-bas, tu aurais mieux fait de rester au navire comme je te l’avais conseillé. »
      À partir de ce moment, comme pour me montrer qu’elle n’était plus la gamine qui pleurait, perdue dans les rues de Water Seven, elle masqua de son visage qui affichait sa figure la plus renfrognée possible et ouvrit même la marche du groupe. Une marche qui se déroula sans encombres jusqu’à notre arrivée dans la cour du temple.
      * * * * *
      Le temple était une énorme tour ronde en pierre, d’une centaine de mètres de diamètre et qui culminait à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de nos têtes. À son sommet était disposée une statue massive du même matériau représentant un animal étrange, mi rapace, mi félin, qui semblait observer les gens qui pénétraient dans la tour, prêt à leur bondir dessus, tel un aigle sur sa proie. Alors que tout le monde prit quelques secondes pour observer la bâtisse et sa surface parfaitement lisse à l’exception d’un endroit proche du sol où l’on pouvait voir une entrée au sommet de quelques marches. Nous étions sur le point de passer cette petite entrée quand la sonnerie du DenDen résonna dans la clairière.

      PULUPULUPULU PULUPULUPULU PULUPULUPULU PULUPULUPULU
      « Ouais ! »
      « Lion ! Revenez au navire ! La marine se pointe ! »
      « Quoi ? »
      « La marine ! Des dizaines de bateaux de guerre ! »
      « Merde ! Je n’abandonne pas Prince ! Vous pouvez vous mettre à l’abri ? »
      « Difficilement. Ils foncent droit sur la plage où nous avons accosté. »
      « Alors cassez-vous ! »
      « On va essayer de contourner l’île mais c’est pas sûr qu’on y … »
      BOOM
      Le dernier bruit qu’on entendit dans l’appareil de communication fût l’explosion d’un canon.
      « Mugen ! Shinji ! Yukisame ! »

      « MUGEN ! SHINJI ! YUKISAME ! REPONDEZ PUTAIN ! »

      Kazumi fit demi-tour et commença à emprunter le chemin d’où on venait. Je mis ma main sur son épaule pour l’en empêcher.

      « Tu ne peux plus rien pour eux mais tu peux peut-être encore sauver ton capitaine. Est-ce que tu vas l’abandonner pour aller compter les morts et les blessés sur l’épave du Garuda ? »
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      Quelques temps plus tôt...


      "Voilà, ça devrait aller pour l'instant... mais si ça continue comme ça, vous ne tiendrez pas longtemps..."

      Effectivement, je me sens beaucoup mieux. Les bandages qui couvraient déjà mon corps ont été changés - il était grand temps à en juger la coloration rouge qu'ils avaient pris - et de nouveaux bandages s'ajoutent sur mes nombreuses nouvelles blessures, notamment celles infligées par Prince. Sérieusement, il aurait pu y aller mollo, je ressemble à un momie moi maintenant ! Et que dire de Sigfried qui est recouvert de la tête aux pieds ?

      "Merci Telia, on a une dette envers toi. On fera attention à l'avenir, promis !"

      Je tente de la rassurer avec un sourire mais elle n'est pas convaincue, et pour cause... Nous ne savons jamais quand nous tomberons nez à nez avec un monstre de la trempe de Faran ou de Prince et son équipier, Kan. Je suis moi même conscient du danger, et j'aurais du suivre mon premier plan qui était de retourner à notre navire et nous enfuir d'ici, mais moi et mes tendances suicidaires...

      "Apparemment, les finalistes ont été emmenés dans un temple par là-bas pour la finale."

      Ayant été soignés en premier, Sigfried s'était lui-même chargé de récolter des informations sur les événements qui s'étaient déroulés en notre absence. La plupart des participants éliminés ont tenté de revenir dans la course de force mais sans succès. Maintenant la plupart se préparent à rentrer chez eux, le regard plein de regret et de tristesse, tandis que d'autres semblent relativement indifférents à leur défaite - certains même contents de ne plus avoir à affronter les finalistes - et explorent les environs, en quêtes de réponses comme nous ou tout simplement par curiosité à l'égard de cette île si particulière.

      "Et pour les autres ? L'équipage de Prince ou Senkei ?"

      "Certains les ont vu partir dans cette direction, mais personne n'a cherché à les suivre à vrai dire, pas même les quelques chasseurs de primes qui sont encore relativement en bonne état."

      Avec la fatigue qui nous pèse dessus de plus en plus et les blessures qui nous couvrent, c'est tout à fait normal d'éviter d'autres conflits. L'avidité est une chose, l'instinct de survie en est une autre, et elle l'emporte sur la première.

      "Vous êtes sûrs de vous ? Vous devriez vraiment vous reposer, prendre une nuit de repos..."

      "Sûr de moi ? Haha, nan pas du tout, j'ai vraiment envie de ne plus bouger mais... je pense que tu l'as compris, je suis un peu taré sur les bords, et lui aussi manifestement."

      "Très bien, alors je vous suis, je veux vous aider. Et ce n'est pas négociable, Yskino."

      Un grand sourire, un peu gêné, s'affiche sur mon visage. Je ne sais pas ce que je lui ai fait, mais elle semble d'être prise d'amitié pour moi. Avec ça on est trois suicidaires, plus on est de fous plus on rit hein !

      "Au fait, mon vrai nom c'est Edhan !"


      --------------


      "Qu'est-ce qu... C'est quoi ce truc ?"

      Le 'truc' en question, qui semble pressé et passe devant nous à toute vitesse, est une sorte de... lapin ? Un truc qui y ressemble en tout cas, mais vraisemblablement pas un lapin ordinaire puisque celui-ci porte une arme... J'aurais tout vu tiens ! En entendant mon camarade, l'étrange créature s'arrête net et prend une position défensive en nous faisant face, comme s'il avait peur de nous.

      "Hey là, calmons nous petit... quoi que tu sois. On va pas te faire de mal..."

      Encore que j'ai faim et je pourrai avaler n'importe quoi, y compris une créature non identifiée. Cela dit contre toute attente, la créature se détend et pousse un soupire de soulagement, comme si elle avait compris mes mots... Étrange. Une idée me vient en tête, une idée folle mais qui vaut le coup.

      "Eh dis moi l'ami, tu n'aurais pas vu deux blonds comme moi dans le coin, possiblement avec d'autres gens ?"

      "Je doute qu'il compr... Il est en train d’acquiescer ?!"

      J'avais vu juste, cette créature nous comprend et semble avoir rencontré Kan et Senkei. Voilà qui pourra nous faciliter la tâche.

      "Tu peux nous dire où ils sont allés ?"

      Il acquiesce de nouveau, nous fait signe de le suivre et se met en route immédiatement, en courant mais nous n'avons aucun mal à le suivre en marchant. Sigfried semble comme moi amusé par la situation tandis que Télia semble abasourdie.

      Après plusieurs minutes de marche, je commence à douter de la fiabilité de ce petit lapin. Il semble savoir où il va en nous emmenant à travers la jungle, mais je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais du me méfier un peu plus de cette petite créature... Du moins jusqu'à ce que :

      "MUGEN ! SHINJI ! YUKISAME ! REPONDEZ PUTAIN !"

      Je presse le pas, passant même devant notre guide et débouche sur une clairière surplombée par un énorme bâtiment qui est de toute évidence le temple où se déroule la finale. Au pied de l'édifice, les voici : Kan Kazumi, Senkei, Meirin, un autre homme que je ne connais pas, et... un bataillon de ces petites créatures, rapidement rejoint par notre guide.

      Je ne sais pas ce qu'il se passe mais l'atmosphère est lourde. Quelque chose de grave s'est passé à en juger le ton qu'a pris Kan, et leurs expressions graves, mais quoi ?

      Cela dit, ceci est vite remplacé par une expression dure tandis qu'ils se mettent en garde, pensant vraisemblablement qu'ils aient été retrouvés par des ennemis. Heureusement, ils se détendent rapidement en me voyant arriver.

      "Hey les gars, ça vous dérange si on s'incruste ?"
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      C'est dans une pénombre inquiétante que Prince, le capitaine au tricorne, continua sa progression... Le large corridor dans lequel il marchait désormais n'était éclairé que faiblement et la présence de torches se faisait ici, beaucoup plus rare - une chose qui, d'ailleurs, l'obligea plusieurs fois à passer sa main sur la pierre froide, pour se repérer. Les derniers mots de Ferguson, le tireur d'élite, résonnait dans sa tête inéluctablement : quelle était cette menace dont il avait parlé ? Ces pensées se tournèrent presque directement vers le cornu... Ce Vognar avait-il planifié quelque chose, avant ou pendant le tournoi ? Non, cela était peu probable, ce type semblait bien plus porté vers la force brutale, que sur l'intelligence... Tout ceci était-il l'oeuvre de la Marine, qui attendait le moment idéal pour refermer son piège et ainsi mettre un coup de filet sur des pirates primés ? Ou la menace était-elle plus complexe que cela ? Tapis dans l'ombre, insoupçonnée et insoupçonnable, telle l'araignée s'avançant lentement, mais surement vers ses proies, déjà pris au piège dans sa toile ? Un autre concurrent ? Les moines vieillards ailés ? Ces derniers paraissaient bien trop faible pour que cela soit vraisemblable... Quoique...

      Ses diverses questions s'évaporèrent alors brutalement lorsque, devant lui, un spectacle chimérique débuta, dans un silence à la fois troublant et ensorcelant : de petits groupes de minuscules points lumineux volaient, lévitaient lentement, et cela, à divers endroits du large couloir de pierre... Tout en s'avançant prudemment et en se demandant qu'elle pouvait être cette nouvelle sorcellerie, Prince vit certains groupes s'évanouir dans la pénombre, pour se remettre à briller, quelques instants plus tard. Il n'avait jamais été témoin de ce genre de manifestation, mais ces choses brillaient d'une couleur à la fois bleuté et verdâtre, comme si ces dernières avaient trempées dans des torches. Cette magie donnait au lieu une atmosphère irréelle... Un groupe passa tout près de lui et, surpris, le pirate lança son bras vers cette apparition inconnue : il remarqua alors que ces créatures n'étaient autres que de petits papillons qui, lorsqu'ils battaient des ailes, produisaient cette luminosité. Son geste de surprise meurtrit probablement certains insectes qui arrêtèrent de briller en tombant et, certains autres, en sentant la présence et le possible danger environnant...

      Soudain et alors qu'il avait repris son chemin dans le noir quasi complet, il sentit le sol se dérober sous son pied : un trou ! Tombant, il se rattrapa in extrémis au bord. S'aidant de ses jambes pour grimper, Prince, perdu dans l'obscurité totale, glissa de nombreuses fois, ses pieds ne parvenant à trouver appui sur le la paroi trop lisse... Toujours suspendu, il força sur ses poignets, puis ses bras, pour se hisser vers le haut. Le fait d'être plongé de la sorte dans ce qui paraissait être la définition exact du néant était une sensation à la fois désagréable, mais également et paradoxalement curieuse et.. différente. Devoir agir, avancer sans avoir la capacité de voir les choses concrètement était un challenge plus qu'intéressant pour l'homme au tricorne. Cependant, alors qu'il était arrivé sur le sol rocheux et, accroupie, aventurait ses mains pour essayer de se faire une image de ce qui l'entourait, un groupe de papillon se mit à briller en passant prêt de lui : sans bouger, le capitaine pirate vit les insectes révéler lentement la surface rocheuse praticable, ainsi que les quelques trous, aux alentours... Voilà la solution !!! Ces drôles de papillons n'étaient finalement pas là par hasard ! S'aidant donc de ses nouveaux compagnons sans les brusquer pour éviter qu'ils ne s'éteignent, Prince progressa dans l'immense salle. Passant de groupe en groupe, il du faire attention aux endroits où il mettait les pieds, les jeux d'ombres, de lumières, pouvant trahir la présence de trous et le sol, parfois accidenté, menaçant de s'effondrer sous son poids... A plusieurs reprises d'ailleurs, Prince, toujours aidé par les papillons, du accélérer sa course alors que la roche s'effondrait sous ses pieds, ou encore sauter pour atteindre des zones lointaines, parfois au beau milieu du vide...

      Au loin, il finit par percevoir une faible lueur, trahissant la probable présence d'une sortie. Un élément qui joua sur sa concentration, si bien que le pirate ne fit pas attention à la dalle légèrement sur élevé devant lui : marchant sur cette dernière, un cliquetis métallique et menaçant résonna, se répercutant partout à la fois, avec des échos plus ou moins forts... Un silence onirique s'installa durant quelques secondes, avant que la pièce ne se mette à trembler de plus en plus fort...

      « Qu'est-ce que... »

      Une légère panique s'empara de Prince alors qu'autour de lui et malgré l'obscurité, il entendait et sentait des choses plus ou moins massives tomber, pour s'écraser sur le sol... le plafond ?! Grace à la lueur de quelques groupes d'insectes, il vit à sa grande stupeur, que ce dernier avait entamé une descente mortel et si le pirate ne bougeait pas très vite, nul doute qu'il finirait broyé dans les quelques secondes à venir !

      « Bon sang !!! »

      Pas le temps de réfléchir, de chercher la présence de trous ou autres pièges : il fallait courir et tenter d'échapper à ce maudit endroit ! Profitant des quelques papillons restants et qui, sentant le danger, se mirent à clignoter et émettre de plus en plus faiblement leur luminosité, Prince fonça en direction de la sortie : trébuchant et tombant par terre à plusieurs reprises, il continua, courant à en perdre haleine et ne se dirigeant, à certains moments, qu'à l'aide de son instinct. Alors qu'il restait plusieurs mètres avant d'arriver dans l'embouchure de la sortie, Prince, voyant davantage autour de lui grâce à la luminescence que produisait cette dernière, força sur ses jambes et sauta en avant : l'élan lui fit perdre l'équilibre et il atterrit sommairement dans un escalier, à l'intérieur duquel il dégringola jusqu'en bas, tandis que, derrière lui, un bruit sourd lui signifia que le plafond avait terminé sa descente infernale... Se relevant non sans douleur, le capitaine pirate se massa la tête et les bras, avant de ramasser son tricorne et le remettre sur sa tête. La nouvelle salle où il venait d'atterrir semblait être, à la différence des précédentes, construite en arceau. Cependant et à l'image de la plupart des autres, les murs de celle-là avaient été travaillés avec beaucoup de détails et de nombreuses torches, dessins mystiques et autres vitraux étaient présents sur ces derniers. Quelques piliers, plus ou moins en bon état et placés à égale distance les uns des autres, habillaient la salle et au centre de cette dernière avait été érigé quatre colossales statues, représentant des hommes ailés, dans des positions différentes... Des autels étaient également présents aux pieds de chacun d'eux, tous garnis de pierres précieuses, plantes colorées ou bol remplis de substances inconnues... Le spectacle était impressionnant, si bien que Prince contempla de longues secondes les quatre titans, s'attendant presque à les voir bouger...

      « Zehahahaha... Plutôt impressionnants ces "Guardiens", n'est-ce pas... Howard Prince ? La légende de l'île raconte que ça serait ces types qui auraient construits le temple, avant de se sacrifier pour protéger les richesses du lieu, des habitants extérieurs... »

      Dans la pénombre d'un coin de la salle, les pas du capitaine des Furious Pirates résonnèrent, avant que son corps ne soit progressivement dévoilé à la lumière. A son habitude, le cornu souriait. Il tirait quelque chose que Prince ne pu discerner de sa main gauche et s'arrêta à quelques mètres de Prince, avant de rigoler bruyamment, tout en passant son autre main sur l'une des statues :

      « Un tas de conneries si tu veux mon avis ! »

      De son poing, il frappa le colosse pétrifié, dont une partie vola en morceaux...

      « Protéger hein... Zeahahah ! Ah oui, je sais, nous ne sommes pas ici pour parler des légendes pitoyables de cette île ! »

      Prince ne réagit pas, se contentant simplement d'observer gravement son vis-à-vis... Si, comme il le pensait, ce lieu constituait "Le Salle Centrale" du temple, alors pourquoi Faran, qui était apparemment là depuis plus longtemps que Prince, n'avait pas été déclaré vainqueur ?

      « J'espère que tu n'as pas eu trop de mal à arriver jusqu'ici Howi' ! Moi personnellement, ces enfoirés de moines m'ont pas mal emmerdé si tu vois ce que je veux dire ! Ces misérables ! Zehahahaha !!! »

      « J'ai également eu quelques soucis, en effet... »

      « Zehahaha... Je devrais tous les éliminer après avoir touché la récompense de ce tournoi ! Oh... Eh bien je pense que c'est ce que je vais faire... après t'avoir écrasé, évidemment ! »

      Prince ferma les yeux un instant, avant de se mettre à sourire :

      « Je doute que cela se déroule exactement comme cela, Vognar... Tu es loin d'être différent de tous les types sans cervelle que j'ai pu croiser, dans le passé... »

      « Zehahahaha !!! Oh, vraiment ? Eh bien, vu que ces moines attendent apparemment une dernière confrontation avant d'élire un vainqueur, peut-être que je pourrais te montrer à quel point tu te trompes, Howi'... »

      « Amène toi ! »

      « Ah ! Une dernière chose : tu n'aurais pas croisé le tireur d'élite en venant par hasard ? Car je suis tombé sur un moustique moi, en arrivant ici... Et tu sais ce que c'est avec ce genre d'insecte n'est-ce pas ? Il faut vite s'en débarrasser avant d'être envahit ! »

      Le cornu souleva alors la chose qu'il tenait de sa main gauche : la luminosité accorda à l'homme au tricorne de pouvoir observer, non sans mépris, le corps du quatrième finaliste, Aderbal Zexius, le "Cavalier" des Checkmates Pirates. Ce dernier pendait lamentablement, mort ou peut-être encore inconscient, à la main du cornu... Son armure était fissurée à plusieurs endroits et certaines parties avaient disparues, découvrant une peau ensanglantée...

      « Tu aimes ça, Howi' ? J'ai l'impression que tu aimes ça !!! Ne t'inquiètes pas... Je ferai en sorte que tes petits copains d'équipage finissent dans le même état ! Zehahahaha, Zehahahahah, Zehahahahahahahah !!! »

      Brusquement, Vognar s'arrêta de rire. L'expression de son visage bascula dans un étrange mélange de trouble et d'incompréhension : durant une fraction de seconde, ses yeux de discernèrent plus son adversaire qui, avec une vitesse ahurissante, se retrouva à quelques centimètres de lui... La dernière image qu'il vit fut le poing de l'homme aux yeux émeraudes s'écraser sur sa poitrine, puissamment... Lâchant le corps d'Aderbal, Vognar vola en arrière, avant de s'écraser, quelques mètres plus loin, dans un mur.


      « Sonic... Boom ! »

      Le poing toujours serré, Prince regarda le nuage de poussière devant lui... Ses yeux, presque transparents, exprimaient une véritable haine et la froideur que son corps dégageait en cet instant aurait pu en faire reculer plus d'un...

      « Ton rire commence sérieusement à me taper sur les nerfs... »

      Le Prince !!!
        Ces derniers mots que Senkei vient de m’adresser résonnent dans ma tête. Je suis sous le choc, coincé… La marine a-t-elle à nouveau pris la vie de mes proches ? Sont-ils morts eux aussi ? Je ne peux l’accepter, je ne peux le croire. Il faut que j’aille voir, que je sois sûr… Mais je dois aussi aller sauver mon capitaine, car je lui ai juré fidélité au moment où nous l’avons choisi. Oui, c’est même moi qui l’ai proposé en tant que capitaine… l’abandonner alors que ce n’est que le début de l’aventure, je ne peux pas me le permettre.

        - Fait chier !

        Dos à l’entrée du temple, les poings serrés, le regard perçant dans la direction de l’île où se trouve le Garuda, je réfléchis et sens le regard de Senkei sur moi. Il veut m’aider, oui, il veut m’aider à faire le bon choix en pensant à l’avenir de notre équipage alors qu’il n’en fait même pas partie. Alors, je fais quoi ? Je laisse tomber mes amis d’enfance entre les mains de la marine et vais sauver mon capitaine ? Et s’ils sont vraiment morts ? J’irais droit dans la gueule du loup en allant là-bas… Des bruits interpellent notre groupe. C’est Edhan qui apparait un peu plus bas et demande à nous rejoindre avec son pote Sigfried et Telia qui les accompagne… Un silence se créer, comme si tout le monde attendait ma réponse. Me retournant face à la porte, je lance un regard à Senkei comme pour lui dire qu’il a le choix ou non de les prendre avec nous. Après tout ce sont ses copains !

        - On y va vous autres !

        Marchant vers l’intérieur de ce foutu temple, je suis déterminé à sauver la seule personne capable de nous sortir de cette île en vie. Les loupies me suivent pendant que Senkei donne le feu vert aux trois autres en bas. Le bruit ambiant de la jungle n’est quasiment plus perceptible de l’intérieur… C’est vachement bien isolé et même un peu angoissant pour certains apparemment. Les dessins étranges sur les murs sont incompréhensibles, mais très bien travaillé. En fait, ils doivent bien dire quelque chose, mais j’en ai juste rien à cirer et continu d’avancer là où les torches me mènent.

        Nous passons dans une salle avec une grande statue, devant laquelle se trouvent plusieurs cercles ainsi que quelques bougies. De la décoration classique pour temple quoi. Regardant autour, je ne peux voir qu’un seul endroit pour continuer, c’est-à-dire le couloir au fond de la pièce. Alors nous continuons à marcher. Certains se chuchotent des choses, d’autres font des remarques à la con. Seul Senkei et moi restons silencieux. Il est sur ses gardes lui aussi au cas où un piège se présenterait… Nous arrivons finalement à l’entrée d’une salle où des rayons lumineux traversent d’un côté à l’autre, chacun réfléchi par un miroir, renvoyant la lumière vers l’autre. Je remarque des traces de combats en voyant le décor et… un, deux… trois combattants en armure lourde, tout trois mis K.O. L’œuvre d’un finaliste. Le Prince peut-être ? Il y a de fortes chances si j’en crois les blessures qu’ils ont chacun subi.

        Ayant déjà perdu assez de temps, je reprends notre avancée en sortant de cette pièce et continuant sur un autre couloir qui nous mène à une énorme autre salle. Sombre et qui ne m’inspire pas du tout confiance. De l’autre côté, une porte d’où émane une forte lumière. Je pense que les finalistes doivent être là-bas, dans une sorte de jardin ou je ne sais quoi. Mais en attendant, on n’y voit quasiment rien là-dedans et c’est alors qu’Alex Cole, sort de sa poche un dial avec lequel il éclaire à plusieurs mètres devant-nous.

        - Bien joué le forgeron !

        Il y a pas mal de trou au sol. En fait il y a plus de vide que de surface où on pourrait marcher. Il va donc falloir traverser cette salle en sautant d’un morceau de dalle à l’autre et ça ne va pas être facile pour tout le monde. Les loupies commencent à discuter entre elles, comme si elles préparaient quelque chose. L’une d’entre elle passe alors devant moi, se retourne dos au trou et est suivi d’une autre qui vient lui monter sur les épaules. Une autre les rejoint et fait pareille sur la seconde puis une autre, puis encore une… Les unes sur les épaules des autres, celle de tout en bas se bascule en arrière et entraine toutes les autres avec elle. Celle qui était tout en haut atterrie de l’autre côté du grand trou et s’accroche au morceau de dalle.

        - J’ai saisie ! Elles veulent nous servir de pont !
        - Huuu ! Hun huni hun…

        Leur intelligence me mets sur le cul. Ces loupies sont une espèce animale vraiment très intelligente. Le reste du troupeau s’active en passant une par une de l’autre côté avec quelques dials de lumière eux aussi, puis font chacune des ponts dans divers endroits de la grande salle afin que nous puissions arriver jusqu’à la porte sans problème. J’adore ces animaux !

        - Allons-y !

        Passant un par un, nous finissons par arriver jusqu’à l’autre bout de la salle et attendons le restant des loupies pour continuer. Le troupeau se rassemble sans aucun problème à nos côtés et c’est ainsi que nous reprenons notre route. J’en profite d’ailleurs pour les remercier et les complimente pour leur génie. Ces dernières sont toutes contentes en voyant que tout le groupe en pense de même.

        Nous sortons donc de l’obscurité et arrivons comme je le pensais dans une espèce de cours/jardin. Une cinquantaine de mètres de périmètre je dirais à tout casser. Mais mis-à-part des arbres, des buissons, des fleurs… rien ! Soudain, un énorme filet nous tombe dessus du haut des grands rochers nous entourant. Alors que j’essaye de m’en défaire, je sens mes forces me quitter. Je peine à rester debout et m’assoupie sur le sol comme un homme ivre. Ne me dites pas que c’est encore un filet contre les fruits du démon ?

        La totalité du groupe est pris au piège et j’aperçois brièvement les autres lutter pour s’en sortir.

        - Les participants éliminés n’ont pas le droit d’entrer dans le temple sacré !
        - Et en plus avec ces foutues loupies mon frère !
        - Exactement ! Vous croyiez que nous ne savions pas que vous étiez là ? Vous allez payer pour avoir osé pénétrer dans notre temple ! Attrapez-les mes frères !


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        Nous étions tombés dans ce stupide piège que ces deux prêtres nous avaient tendus, et même si je ne ressentais pas les effets du granit marin comme Kazumi qui était désormais incapable de bouger, je ne parvenais pas à m’en défaire ni à le découper. Meirin s’approcha de moi.
         « Qu’est-ce qu’on fait Senkei ? »
        « On attend. »
        La structure qui avait lâché le filet sur nous était une petite poulie agrémentée d’un dial identique à celui qui était dans la garde de Flambert. Il avait seulement l’air d’avoir été bricolé pour y ajouter ce granit marin. L’avantage c’est que si c’est un dial a généré ce truc, il doit surement y avoir un bouton pour le ranger. Je fis signe à Alex Cole, en lui montrant le mécanisme de mon épée et comme je le pensais c’était bien le fruit de son invention, il me répondit en mon montrant où était situé le bouton sur le dial qu’il avait bricolé.
        Les prêtres se rapprochèrent de nous et regardèrent les prisonniers un à un.
        « C’est une belle prise, non ? Tous ces loupies, le faux Lloyd Barrel, cette gamine inutile, le second de Prince et Oh ? Qu’est-ce que tu fais là, toi ? Tu as décidé de nous trahir et de t’allier avec ces pirates, forgeron ? »
        Il hocha timidement la tête de haut en bas.
        « Alors tu vas être le premier à mourir. Voilà le sort que l’on réserve aux traitres ! »
        Il sorti de la manche de sa toge son bras armé d’un dial.
        « Impac.. »
        « Flambert Whip ! »
        J’actionnai la commande de mon EisenFlambert et lança en avant la lame de mon épée qui prit la forme d’un long fouet qui en frappant l’Eisen Dial modifié du piège, le rétracta, nous libérant complétement du piège. J’envoyai ensuite le fouet balayer les deux prêtres. Celui à l’impact dial le repoussa en utilisant son arme alors que le second fut projeté quelques mètres en arrière contre un mur.
        Le sol et les murs se mirent à trembler. Un grognement grandissant se fit entendre, provenant de la porte que nous avions empruntée pour arriver ici. Je mis quelques secondes à réaliser en voyant les prêtres aussi surpris que nous par ce brouhaha, qu’il ne s’agissait pas d’un piège mais sûrement des premières troupes de la marine qui arrivaient sur nous. La plage où le Garuda avait accosté était pourtant loin, mais peut-être que d’autres marines avaient débarqué à différents endroits de l’île.
        Quelques secondes plus tard, une quarantaine de soldats armés rentra dans la salle accompagné d’un gradé, massif et équipée de nombreuses armes blanches : couteaux, épées, haches, … qu’il portait par centaines sur ces plusieurs ceintures en bandoulière. J’entendis Siegfried murmurer « Enfin un adversaire pour moi. »  
        « Rendez-vous, Pirates ! Lâchez-vous armes et levez les mains si vous ne voulez pas être exécuté sur le champ. »
        Je rendis à Flambert sa forme initiale et rangeai mes deux sabres dans leurs fourreaux à ma ceinture. Je m’approchai ensuite du gradé, sans savoir son rang car je ne n’ai jamais été foutu de les retenir, en levant les mains pour montrer que je n’avais pas de mauvaises intentions et murmurai :
        « Je m’appelle Senkei, là-bas il y a Alex Cole, Meirin, Edhan et Siefried que vous avez normalement reçu ordre de ne pas arrêter suite à un arrangement avec votre homme sur place. Les autres sont des amis euh… imprévus. Vous pouvez arrêter les mecs en toge par contre. »
        « Êtes-vous sûr que toutes ces personnes sont vraiment vos amis dans ce groupe ? »
        « C’est un problème ? »
        « Il y a peu de chances que je vous laisse filer si Kazumi, échappé d’Impel Down vous accompagne, alors, êtes-vous sûr que tout le monde est un ami dans ce groupe ? »
        « Je lui ai promis d’aller l’aider à sauver à son capitaine, alors, d’une certaine manière, je suis lié à lui. Je pars avec lui. »
        « Alors, nous ne négocierons pas ensemble, Pirate. »
        Il attrapa une hache et la brandit dans ma direction. Je fis un pas en arrière et dégainai mes rapières mais Siegfried deux épées en main également s’interposa entre nous et arrêta la hache du gradé avec ses armes.
        « Celui-là est pour moi, si ça ne te dérange pas. »
        Il dégagea le marine d’un coup de pied et se transforma en une bête, mi-homme mi-insecte, une épée dans chacune de ses nombreuses pattes. Le combat commença entre les deux, le lieutenant et Siegried s’échangeant de nombreux coups à l’aide plusieurs armes différentes, Siegfried frappant avec tous ses bras à tour de rôle, tandis que le Marine cherchait à éviter le corps d’insecte en se déplaçant énormément autour de sa cible, dégainant de multiples armes, et en les laissant au sol lorsqu’il n’en avait plus l’utilité ou lorsqu’il se faisait désarmer. Quand il repassait à un endroit déjà visité, il réutilisait ainsi ses armes qui recouvrirent rapidement une partie du sol à l’endroit où le mille-pattes et le soldat s’affrontaient.
        Un instant happé par l’intérêt du combat, les autres marines ne restèrent pas inactifs très longtemps et lancèrent l’assaut sur le reste de notre groupe. Les deux prêtres pris entre les deux groupes furent rapidement mis hors d’état de nuire et l’affrontement éclata entre les deux camps restants.

        Alors qu’on échangeait les coups depuis quelques secondes, un loupie reculant en échangeant des coups de lames marcha sur la main du prêtre, activant l’impact dial qui dans un vacarme assourdissant déchira le sol en un énorme trou qui provoqua la chute de tout notre groupe et quelques marines à quelques mètres de profondeur alors que le reste des soldats et Siegfried restaient encore à la surface. 
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        • https://www.onepiece-requiem.net/t9692-senkei
        Le cornu sortit des gravas, lentement, tandis qu'autour de lui la poussière se dissipait avec timidité. Rapidement, il porta son poignet à sa bouche, afin d'effacer le filet de sang qui s'en échappait : ses vêtements étaient arrachés à plusieurs endroits et quelques égratignures couraient le long de ses bras, ainsi que sur ses joues... L'attaque avait été puissante et le choc brutal. Le capitaine des Furious Pirates observa alors longuement cette tache sombre qui s'était installée sur son poignet, amusé par cela à l'image d'un gamin devant un nouveau jouet... Néanmoins, lorsque Vognar porta de nouveau son attention sur Prince, ce n'était pas avec des yeux d'enfant que celui-ci l'observait, mais bien avec le regard de la férocité, non... de la démence !

        « Zehahahaha... Eh bien... Je crois que tu m'intéresses de plus en plus... Howard Prince !!!! »

        Vognar bondit en avant, plongeant vers Prince avec une vitesse impressionnante que l'homme au tricorne n'aurait jamais soupçonné. Sortant instinctivement son sabre qu'il attrapa à deux mains, Prince se positionna, tout en se concentrant : attendant le dernier moment, ce dernier se propulsa dans les airs, à l'instant ou le poing du cornu allait s'abattre sur lui... Puis il frappa vers le sol et surtout en direction de son adversaire :

        « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!! »

        Trois lames d'airs à la lueur bleuté s'échappèrent du sabre de Prince, avant de s'écraser sur Vognar. Le choc fissura la roche au sol sur plusieurs mètres autour de la cible principale. Une ombre jaillit de la fumée, colossale, avant de se retrouver au niveau de Prince, dans les airs : sans préambule, Faran envoya son poing au niveau de la poitrine de son vis-à-vis qui, dans un réflexe incroyable, esquiva l'attaque, avant de tournoyer sur lui-même et envoyer un genou, qui s'écrasa dans le menton de Vognar. Ce dernier ne cilla pas, si bien que Prince lança son autre jambe, qui elle, vint percuter puissamment le bras de son adversaire. Encore une fois, le cornu ne broncha pas et attrapa la gorge de Prince :

        « Tu es à moi Howi ! Zehahahaha !!!!! »

        La poigne du colosse était hallucinante si bien que, à l'image d'une mouche prise dans une toile d'araignée, l'homme aux yeux émeraudes ne put rien faire lorsque son adversaire envoya son crane contre le sien. Prince tomba, se fracassant plusieurs mètres plus loin, sur le sol. Tout en se relevant, il sentit son sang coulé sur son visage... Un liquide chaud, trahissant la présence d'une blessure sur son front... Durant un instant, il ne vit plus la présence de Vognar. Mais laissant une nouvelle fois ses réflexes guider ses gestes, Prince fit une roulade sur le côté, au moment même où le colosse fondait sur lui, par derrière : pistolet à silex sortit, Prince le braqua directement vers la tête du cornu qui, au moment où la détonation retentit, esquiva, avant d'attraper l'arme et l'écraser dans sa main : bondissant en arrière, Prince attrapa sa dague cachée derrière sa botte, qu'il lança sur Vognar. La fine lame se planta dans l'épaule gauche du capitaine pirate qui hurla, assurément plus de colère que de douleur :

        « Enfoiré... »

        Les deux combattants fondirent alors en avant, l'un sur l'autre et la force du choc fut telle, que la salle trembla légèrement : les coups pleuvaient, mélangeant puissance et rapidité dans cette tempête à l'intérieur de laquelle les esquives et autres parades apparaissaient comme seuls moments d'accalmie pour le lieu. Chacun des deux pirates se laissait transcender, galvaniser par le moment présent, par cette confrontation littéralement monstrueuse... Car oui, si un étranger, quel qu'il soit, avait pu observer ce spectacle, nul doute que ce dernier aurait raconter cela, non en parlant d'hommes, mais bel et bien de monstres ! Et chacun des deux savait que la moindre erreur pouvait être fatale ! Haletant, les deux pirates allongeaient toujours un peu plus les moments pour souffler, pour s'observer, avant de reprendre leur combat, avec toujours autant de force. Cependant, Prince semblait prendre petit à petit l'avantage, privilégiant sa vitesse qui surpassait Vognar. Après un nouvel enchainement qui porta plusieurs coups douloureux au cornu, Yubashiri sortit de son fourreau et s'abattit, avec le second sabre de Prince, en direction de Vognar : l'attaque finale qui mettrait fin à tout cela. Cependant, les deux sabres furent arrêtés, net, sous la surprise de Prince : les deux avant-bras de Faran, étrangement teintés d'une pellicule sombre, avaient arrêté les lames, comme si ces dernières n'étaient que de vulgaires bâtons ! Prince recula alors, cherchant à comprendre l'incompréhensible.

        « Eh bien ? Quelque chose *souffle* ne va pas, Howi' ? Zehaha... On dirait *souffle* *souffle* que tu viens de voir un fantôme ! »

        Il plaça ses avant-bras sombres devant lui, sans lâcher Prince du regard, avant que ces derniers ne redeviennent normaux :

        « C'est cela qui *souffle* te surprend ? Zehaha... *souffle* Ne connais-tu donc pas *souffle* le Haki de l'armement ? »

        « Haki *souffle*... »

        « Oui *souffle* le Haki de l'armement ! Un pouvoir *souffle* pouvant rendre un homme immortel ! Un pouvoir pouvant *souffle* venir à bout des utilisateurs de Logia ! Zehahah *souffle* *souffle* »

        Prince se souvint alors avoir déjà entendu parler de cela... Une chose présente dans chaque homme, chaque femme et se manifestant pour permettre à son utilisateur des prouesses, des miracles au combat... Un pouvoir capable de réduire à néant des armées entières... Tout ce qu'il avait entendu concernant le Haki semblait tout droit sortit de contes, de légendes infondés, ou encore de délires d'ivrognes, tellement cela semblait incroyable.

        « Tu l'as toi-même utilisé, il n'y a pas si longtemps *souffle* Howi'... Rappel-toi notre *souffle* *souffle* notre première confrontation... Zehahahah... Tu serais *souffle* probablement mort si tu ne l'avais *souffle* *souffle* pas utilisé de façon inconsciente... »

        Prince se souvint alors et toucha machinalement son torse... Durant la troisième épreuve du tournoi et alors qu'il était en mauvaise posture, sa poitrine avait pris une étrange teinte métallique et sombre, exactement la même que les bras de Vognar. Cette "chose" qui était apparue sur son corps lui avait sauvé la vie, apparaissant, durant quelques précieuses secondes comme un véritable bouclier ! Néanmoins, il ne savait absolument pas comment il avait eu recourt à cela : avait-il fait ou penser quelque chose au point de déclencher ce "Haki" ? Chassant finalement ces pensées de sa tête, Prince frappa dans le vent, devant lui, avant de placer la lame de Yubashiri en direction de son adversaire :

        « Pour le moment, tout ce que tu dis concernant ce "Haki" m'importe peut, Vognar... La seule chose que je désire *souffle* C'est de t'écraser ! Et je doute que cette protection *souffle* résiste bien longtemps à mes lames ! »

        « *souffle* *souffle* Amène-toi, Howi ! *souffle* Zehahaha * »

        Croisant ses lames devant lui, Prince poussa sur ses genoux, bondissant en avant avec la ferme détermination d'en finir ! Cependant, le capitaine pirate arrêta brusquement son mouvement à mi-parcours : ses sabres tombèrent sur le sol avant que ses deux mains ne viennent soutenir sa tête : comme tout à l'heure, des gouttes de sueurs commencèrent à couler le long de ses tempes alors que les battements de son coeur avaient accéléré dangereusement... Une chaleur soudaine envahit rapidement l'intérieur de son corps, tandis que l'extérieur de sa peau semblait, elle, glacée...

        « Encore *souffle* cette sensation ! »

        Une impression désagréable que sa tête tournait de gauche à droite l'obligea à poser un genou à terre : de ses doigts, il chercha quelque chose, ses lames, sachant qu'il était à la merci de son adversaire, mais se ravisa... Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, immobile sur le sol. Sa vision se troubla, devint noir. Les distances semblaient aléatoire, les sons lointains et proches... Puis tout se calma. Soufflant bruyamment, le pirate s'essuya le front de l'avant bras avant de toucher le sol. Il caressa le tapis herbeux, les fougères sous son corps : la perception qu'il avait de ce contact nouveau sur la végétation était plus qu'agréable. Se remettant debout, il fut surpris de constater la présence d'arbres partout autour de lui : une forêt ! Quand avait-il... Le cri d'un oiseau tropical au loin lui fit bouger la tête. Il se tourna afin de le localiser, mais il ne discerna aucun animal. Puis il fut surpris de constater qu'aucun son ne régnait dans cet endroit, seul ses pas sur le sol résonnait comme un écho lointain. Les arbres ne bougeaient pas. Aucun souffle. Rien. Une ombre derrière lui, lui fit faire volte-face : son étonnement fut total lorsqu'il vit son bras droit, Kan Kazumi, à quelques mètres devant lui. Un sourire s'afficha alors sur le visage de Prince. Un sourire qui ne s'effaça presque pas lorsque Lion apparut brusquement devant lui et expédia son poing dans son estomac, pour expédier au loin son capitaine...
          Le sol s’est effondré de je ne sais quelle façon et il ne reste plus que le mille-pattes contre les marines en haut. Me relevant après avoir enlevé les morceaux de terre qui m’en empêchaient, j’observe rapidement l’endroit où nous sommes, mais ne reconnait rien des décors. Nous ne sommes pas passés par ici, c’est sûr ! C’est une petite salle éclairée par deux torches et dans laquelle il y a quelques caisses, tonneaux… Rien d’interpellant en soit. Le chef des marines n’a pas l’air content et n’hésite pas à le faire savoir à ses hommes en leur ordonnant de nous capturer coûte que coûte. Certains hésitent à sauter, mais changent d’avis en s’orientant vers l’entrée là-haut, d’où nous étions sorties plus tôt.

          En parlant de sortie, nous commençons dans la précipitation à emprunter celle de notre pièce qui nous mène dans un couloir étroit manquant clairement de luminosité. Les loupies sont paniquées, Meirin aussi.

          - Courage, on va s’en sortir !

          Il faut que je nous sorte de là et vite. Mais le problème, c’est que je ne trouve pas Prince… Où es-tu bon sang ! J’étais pourtant sûr que les traces de combats étaient les tiennent.  

          Nous continuons tous ensemble et passons dans plusieurs petites pièces, mais certains se fatiguent vite, alors je m’arrête pour les laisser respirer. Soudain, un des murs tremble suite à un impact. Un bruit sourd, qui me rappelle une explosion. M’approchant du mur en question, j’y colle mon oreille, mais n’entends rien. Je tapote un peu dessus, mais il ne résonne pas. J’en déduis donc qu’il est très épais. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans ce temple, mais si ça continue, on va y rester pour le restant de notre vie. C’est pourquoi, j’ordonne au groupe de se reprendre pour continuer. Tout le monde se bouge et nous continuons notre avancée.

          Courant dans un couloir éclairé cette fois-ci, j’aperçois un débouché dans une nouvelle salle. Au moment où j’entre, j’aperçois un groupe de prêtre en train de s’équiper pour le combat. C’est donc ici que se trouve leur armurerie. En fait, nous sommes du côté non officiel des murs du temple depuis tout à l’heure. Du côté secret qu’empruntent les prêtres pour observer les finalistes.

          En tout cas, notre présence dérange et c’est d’un cri de guerre que nos ennemis s’élancent sur nous.

          - Senkei, Edhan !

          Mes deux nouveaux compagnons ont très bien compris ce que je veux dire et se placent immédiatement à mes côtés pour protéger le restant du groupe. Je bondis en avant et m’élance sur le tas en prenant la forme liquide. Sous forme d’une énorme tâche d’encre, je recouvre quatre personnes de noir, les empêchant de voir. Pris de panique, ces derniers crient ne savant plus quoi faire d’autre. Me retrouvant au milieu du groupe, je ne suis pas à l’abri de coup étant donné qu’ils peuvent être équipés en granit marin. Mais pour le moment, rien à signaler.

          Je commence alors à distribuer des coups à droite, à gauche, faisant tomber un à un les prêtres. Deux d’entre eux m’envoient des coups que j’esquive en reculant. Collé au mur, j’attends qu’ils m’attaquent à nouveau et passe sous forme liquide au moment où leurs coups sont envoyés.

          *BAM* *PING*

          Leurs armes frappent le mur et les désorientent avec le choc. C’est alors que je les attrape tous les deux par la gorge et les envoie devant Edhan et Senkei qui se chargent très facilement de mettre K.O les deux moines. Très vite, le groupe d’ennemi est battu et ligoté. J’en attrape alors un par le col et le soulève contre un mur.

          - Où est Howard Prince ?
          - Aie… Aheeuu… Il est trop tard pour ton capitaine.
          - PARLE !! Où est-ce qu’il est ?
          - Il… doit être mort à l’heure qu’il est… Vognar a dû lui bien s’amuser avec lui.

          Créant un pic d’encre solide dans ma main, je plante ce dernier dans la cuisse de ce connard qui refuse de me répondre correctement.

          - Aiiiiieeeeee !
          - Je t’ai dit « Où est Howard Prince ! »
          - D’a… D’accord, je vais te le dire… Aiiiiiee.
          - VITE !!
          - Il… Continuez par-là, ensuite vous… Ahhhh… vous irez à droite. Il y a une salle d’observation avec des trous à certains endroits. Ahh… ça fait mal…
          - Et ? Continue où je recommence !
          - Unh ? Non, non… Après vous verrez un levier pour ouvrir un passage qui vous permettrait d’accéder à la grande salle où ils sont.
          - Bon… Et après, si je veux sortir je vais où ?
          - Vous… Aie… Vous revenez sur vos pas et au lieu de…
          - De ?
          - De prendre à droite comme vous l’aurez fait, vous devez monter les escaliers à gauche pour ressortir par une trappe qui mène à l’extérieur.
          - Si tu mens, je reviens et je te torture à mort… Et crois-moi, la torture, je connais très bien pour être passé par Impel Down !
          - He… Oui… Ouioui ! Je vous jure que c’est ça !

          - Bon, allons-y les gars, on a assez perdu de temps comme ça !
          • https://www.onepiece-requiem.net/t2877-fiche-du-lion
          S’engouffrant dans le tunnel derrère Kazumi, tout le monde emprunta la même route en direction de Prince à l’exception d’Edhan qui resta dans la pièce où Lion venait d’interroger les prêtres. Je fermais la marche du groupe et mis quelques foulées à me rendre compte qu’il n’était pas présent dans le groupe. Je me retournai et l’interpellai :
          - Edhan ? Tu viens ?
          - Non. Je ne peux pas laisser Siegfried tout seul, je dois retourner le chercher, je dois l’aider. Tu ne m’en veux pas si je fais demi-tour ?
          Non. Va le chercher et soit prudent, revenez nous aider quand vous en aurez fini avec la marine. 
          - Ok.
          Je le vis partir en direction d’un escalier opposé au couloir que nous empruntions avant de me retourner et de me mettre à courir derrière mon groupe qui m’avait distancé continuant son avancée sans voir que je m’étais arrêté. Nous parcourûmes plusieurs centaines de mètres dans un dédale de pierre, sinueux et qui s’enfonça dans le sous-sol de pierre. Alex Cole et les loupies furent remarquable en traquant et désactivant différents pièges qui se trouvaient sur notre route et nous arrivâmes rapidement à la fin du chemin.
          Alors que nous marchions dans le noir complet depuis quelques mètres, nous aperçûmes la lumières scintillante de deux bougies au bout du chemin qui projetaient trois ombres immobiles sur les murs de pierre autour.
          - Les perdants de la finale ?
          - Hey Prince ! On est là !
          Le groupe emmené par Kazumi accelera sa marche en se précipitant vers les corps inertes que nous distinguions à présent. Un seul avait la carrure de Prince et j’étais incapable de reconnaître les deux autres. Je mis les mains sur la garde de mes épées avant de réaliser trop tard que nous étions déjà tombés dans le panneau. Un mur de béton se referma derrière nous, nous enfermant avec les corps inanimés d’Aderbal, le cavalier des Checkmate, sa monture et celui qui de loin passait pour Prince pour sa carrure similaire, Fergus le marine.
          - Et merde.
          Après quelques secondes d’agitation, le silence s’installa dans la pièce alors que tout le monde trouva une occupation et l’on put entendre le bruit d’une baston qui provenait du haut, certainement Prince contre Vognar, dans la pièce au-dessus de nos têtes à une dizaine de mètres de hauteur. Les loupies commencèrent à faire le tour de notre prison de pierre pour trouver un mécanisme qui nous permettrait de sortir, Meirin décida de soigner Aderbal et sa monture et Lion tentait de casser le plafond pour nous permettre de rejoindre Prince, en allégeant son poids pendant la montée en se transformant en une tâche d’encre pendant son envol pour ensuite frapper le plafond en reprenant sa forme initiale. Alex Cole me fit signe et me montra deux coquillages attachés à ses chaussures, puis le plafond.
          - Tu veux dire qu’avec ça tu peux voler ?
          Le forgeron me valida ça d’un signe de tête et m’accrochant fort à lui de la main droite, je pris Flambert dans la gauche et lui dit.
          - Alors active moi ça !
          Je pliai les genoux alors qu’il activait son dispositif qui décupla la puissance de mon saut, je fis de la lame de Flambert une énorme boule de métal à l’aide de l’eisen dial et l’envoyai contre le plafond.
          - FLYING….  WRECKING BALL !
          Lion qui continuait de tenter d’atteindre le plafond en sautant et ma boule de démolition atteignirent le plafond presque en même temps et nous le traversâmes pour atteindre la pièce du haut.
          - PRINCE ! ON EST LÀ !
          Prince et Vognar été en train de s’affronter dans un combat si rapide que mes yeux eurent besoin de quelques secondes pour s’habituer à repérer les attaques et les coups, que j’étais sûr de rater en grand nombre quoi qu’il en soit. Les autres nous rejoignirent à l’aide de Flambert que je leur avais envoyé sous forme d’échelle. Aderbal était remis sur pied et sa monture transportait Fergus solidement attaché et toujours sonné.
          Tout le monde avait les yeux fixés sur l’affrontement entre les deux pirates lorsque des tirs de canons traversèrent la pièce de tous les côtés à la fois.
          - Ici la marine ! Rendez-vous ou mourrez ! 
          • https://www.onepiece-requiem.net/t9784-senkei
          • https://www.onepiece-requiem.net/t9692-senkei
          Quel bordel sans nom... Déjà qu'on avait assez à faire avec ces enfoirés de prêtres, il a fallut que la marine rapplique. Soit, j'avais déjà envisagé cette possibilité, et ça n'aurait pas du m'emmerder plus que ça... si l'affrontement avait lieu ailleurs que dans ce putain de temple. Trop étroit, trop sombre, trop... fermé ! Je suis pas claustrophobe mais y a des limites, merde !

          Bon, pas le moment de m'apitoyer sur mon sort. Kan et Senkei devraient s'en sortir, d'autant plus qu'ils sont bien accompagnés. Celui qui m'inquiète, c'est Sigfried. Il est tout seul là-bas contre l'autre marine et ses copains et il a beau être fort, rien ne dit que son adversaire ne l'est pas plus. Voyons voir... si je me souviens bien, il s'agit d'un colonel. Techniquement rien de bien dangereux, mais j'ai déjà eu l'occasion de voir des marines dont le grade ne reflétait pas du tout la puissance, alors tout reste possible.

          Je sors de ma profonde réflexion un instant pour regarder autour de moi. Je viens d'arriver dans une petite salle dont la seule sortie est celle qui se trouve derrière moi. Un cul-de-sac, manquait plus que ça... ça commence à me taper sur les nerfs, ces conneries. Je m'apprête à faire demi-tour mais un son attire mon attention. Un son métallique pour être exact, comme des lames qui s'entre-choquent violemment et sans cesse. Je me concentre un peu plus et essaie de voir d'où vient ce bruit, pour comprendre qu'il provient de derrière le mur du fond. Eh bah, finalement j'avais raison de suivre ce chemin, mais il y a toujours un mur qui me sépare de Sigfried et ni mes balles, ni mes petits poings ne me permettront de passer au travers... Il faut que je trouve un moyen de le détruire, coûte que coûte.

          Mais encore une fois, un bruit attire mon attention, cette fois venant du couloir d'où je viens. Des pas, quelqu'un qui s'approche en courant. Allié ou ennemi ? Dans le doute, je me plaque contre le mur et me prépare à braquer mon flingue sur la personne qui sortira de là. Je n'ai pas à attendre longtemps et à peine entre-t-il dans la pièce que le canon de Phobos est collé sur sa tempe.


          "Whoa ! Eh Edhan, c'est moi !"

          "Télia ?! Tu m'as fait peur... Mais qu'est-ce que tu fais ici ?"

          "Je t'ai vu repartir en arrière et je t'ai suivi, c'est tout. Tu essaies de rejoindre Sigfried, c'est ça ?"


          Je pensais qu'elle avait continué avec les autres mais finalement, ce n'est pas plus mal qu'elle soit là, elle pourra toujours nous aider contre les marines.


          "Yep, et je crois qu'il est juste derrière ce mur, mais je sais pas com-"

          *BOOOOM*

          "De rien, hehe. Allez, on y va !"


          Détruire le mur avec un rocket, c'est une méthode comme une autre... Bref, le passage est ouvert et je peux enfin rejoindre mon ami. On passe au travers de la fumée provoquée par l'explosion et arrivons enfin à notre destination, la salle d'où nous sommes tombés tout à l'heure. Sigfried est toujours là, en plein affrontement contre le colonel, et comme je le pensais il est en mauvais posture. Ce n'est pas vraiment le gradé qui lui donne du fil à retordre, c'est surtout de devoir s'occuper de lui en gardant un œil sur tous les autres troufions autour.

          Heureusement l'explosion à alerter tout le menu fretin qui laissent à présent les deux guerriers à leur combat - qui devient rapidement beaucoup plus équilibré - et reportent leur attention sur nous deux. On ne leur laisse pas le temps de réagir et nos armes crachent déjà des balles dans tous les sens. L'attaque surprise a eu son effet, mais ils se regroupent rapidement et chargent vers nous presque tous ensemble.

          Télia avec ses weavers n'a aucun mal à leur échapper et continue de faire des victimes. Quant à moi, je fonce dans le tas et esquive tous les coups qui viennent sur moi grâce à mes acrobaties, tout en continuant de tirer avec mes deux flingues. Je me faufile rapidement jusqu'à l'autre bout de la salle en contournant le trou qui mène à l'étage d'en dessous et parvient ainsi à séparer leurs forces en deux. Maintenant il n'est plus qu'une question de temps avant que nous ne nous débarrassons de tous ces gêneurs...


          "BANDE D'IMBECILES !"


          Le temps semble se figer, tellement la transition est brusque. Plus personne ne bouge, pas même mon pote le mille-pâte et son camarade de jeu. Tout le monde se tourne vers la source de la voix, qui s'avère être un mec d'une trentaine d'année, pas bien impressionnant et je me demande comment une voix aussi puissante peut provenir d'une personne si... ordinaire. Pourtant le signe sur son épaule m'indique qu'il ne l'est peut-être pas autant... Un commodore. Enfin ça devient intéressant.


          "Où est-ce que vous avez appris à vous battre ? Vous être trop bêtes pour comprendre que foncer comme ça tous ensemble vous rend d'autant plus faciles à éliminer ? Et pourquoi est-ce que vous n'êtes pas en route pour capturer les cibles prioritaires, mh ?"

          "Mais... Un groupe a déjà été envoyé-"

          "On parle de cibles prioritaires, vous croyez qu'une vingtaine d'entre vous suffiront ? Rejoignez les, je m'occupe de ces deux là..."


          D'un coup, ils se mettent tous en route pour la sortie, nous ignorant même Télia et moi, chose qui a tendance à m'agacer...


          "Et vous croyez qu'on va vous laisser faire ?"


          Je braque mon arme sur eux mais je réagis juste à temps pour éviter un sabre qui vient voler à toute vitesse sur moi, lancé par le commodore.


          "Je l'espère bien... C'est moi votre adversaire."


          Pfiou ! Il se la pète pas lui ! Je vais me faire une joie de le calmer moi...


          "T'inquiète, je m'occupe d'eux !"

          "J'ai dit-"


          Cette fois c'est lui qui est interrompu dans sa lancée quand une balle vient se loger dans le mur à deux centimètres de sa tête.


          "TON adversaire... c'est moi."


          Il répond à mon sourire carnassier avec un froncement de sourcil. Les cartes sont joués : le commodore vs moi, le colonel vs Sigfried - qui ont déjà repris le combat -, et le reste vs Télia. Quoi qu'il arrive, on ne laissera personne atteindre l'autre groupe.
          • https://www.onepiece-requiem.net/t8699-ft-edhan-royard
          • https://www.onepiece-requiem.net/t8623-edhan-royard
          Prince haletait : il avait l'impression que l'intérieur de son corps étaient un volcan en éruption, prêt à faire imploser l'ensemble de ses organes un par un, tandis que l'extérieur de ce dernier semblait, lui, rappeler à ses précédentes blessures, qu'il était grand temps de s'éveiller de nouveau... C'était comme si le feu s'était enroulé autour de lui, comme une cape incandescente envoyé par un quelconque seigneur de l'enfer et qui s'immisçait jusqu'à l'intérieur de ses entrailles. Il tituba un instant, avant de recracher une gerbe de sang sur le sol : l'incroyable coup de poing qu'il avait reçu précédemment avait été d'une puissance inouïe, si bien qu'il faillit perdre connaissance à plusieurs reprises. Mais il tenait bon. Ses membres tremblaient, sa tête était telle, que garder seulement l'équilibre était devenu un véritable challenge.

          Serrant les dents tant à cause de la douleur que pour lutter et ne pas sombrer, Howard Prince qui se tenait contre le pommeau de Yubashiri pour rester debout, fixa Lion, face à lui. Néanmoins, le décor autour de lui avait de nouveau changé : désormais, une immensité désertique les entouraient, habillée ici et là, de quelques rochers plus ou moins hauts et autres broussailles brunâtres. Un théâtre mélancolique que le pirate au tricorne aurait pu penser bien réel, à l'image de l'apparition de Kazumi, s'il avait ressentit une quelconque sensation de chaleur, ou encore la brise qui de temps à autre soulevait la poussière du sol, caresser sa propre peau. Car oui, Prince avait compris : tout ceci n'étaient qu'illusions provoquées, sans aucun doute, par le remède de Meirin. Il était toujours à l'intérieur du Temple d'Ordealia et son adversaire était toujours Vognar *Un effet secondaire qui peut varier selon le métabolisme de l'individu qui l'utilise...* Affichant un sourire presque inconsciemment sur son visage meurtrit, le capitaine pirate lança tout bas, pour lui-même :

          « Ton remède est réellement... diabolique, Meirin... »

          « Zehahaha... *souffle* *souffle*. Es-tu devenu fou, Howi' ? Voilà que tu te mets à *souffle*parler tout seul ! Zehahahaha. »

          Sans retirer le sourire de son visage, Prince se redressa, tant bien que mal et pointa Yubashiri vers Vognar :

          « Finissons-en*souffle*, monstre ! »

          « Zehahahah !!! Va au diable*souffle*, HOWARD PRINCE !!!! »

          Puisant dans ce qu'il lui restait de force et non sans douleurs, Prince bondit en avant, en direction du cornu qui s'était également lancé à l'attaque, toujours sous l'apparence de Lion, pour ce qui apparaissait comme la confrontation finale : le premier choc souffla l'étendue désertique dans un bruit sourd et les divers rochers présents se fissurèrent jusqu'à éclater en plusieurs morceaux. Un premier choc dont la puissance fit également reculer les deux protagonistes à bout de forces, jusqu'à les faire tituber. Puis serrant les dents, ils se redressèrent, comme un seul homme, avant d'entrer dans une nouvelle et spectaculaire danse, une tempête mêlant pluie de coups et d'esquives, le tout avec une rapidité inhumaine et ça, malgré leurs corps meurtrit.

          « PRINCE ! ON EST LÀ ! »

          Parant difficilement une nouvelle et furieuse attaque au Haki de Vognar, Prince lança son genou dans les côtes de son adversaire, avant de frapper de son pied l'estomac du cornu, qui recula de plusieurs mètres, afin d'observer d'où venait cette voix. A sa grande stupeur il vit alors apparaître plusieurs soldats de la marine, sortant du sol :

          « Qu'est-ce que *souffle**souffle*... La Marine ?! »

          « La Marine ? *souffle* Zehahaha... Qu'est-ce que tu racontes comme connerie *souffle* Howi' ? »

          Sans préambule, l'homme aux yeux émeraudes attrapa Yubashiri à deux mains, la plaça en position, sur le côté, avant de frapper, en direction des nouveaux arrivants : deux puis trois lames bleutés s'échappèrent du meitou et vinrent s'écraser sur les soldats de la justice, une dizaine de mètres plus loin, qui crièrent, avant qu'un épais nuage de poussière ne se lève, cachant la scène aux deux guerriers.

          « Zehahahah *souffle* *souffle* Zeahahah !!! Attaquer tes propres *souffle* hommes ! Tu es vraiment *souffle* drôle Howi' !!! »

          Tentant de comprendre les propos de Vognar, Prince sentit une énorme douleur naitre à l'intérieur de sa tête, l'obligeant à tomber à genou, sa main libre sur le front. Lutant pour garder les yeux ouverts, il vit alors le décor autour de lui changer, pour redevenir la salle du temple, puis se transformer de nouveau en divers environnements. Se relevant tandis que le mal se dissipait lentement, il constata avec effarement qu'il se trouvait désormais à l'intérieur de ce qui semblait être une gigantesque chambre d'enfant : couleurs vives, cubes gigantesques, peluches et autres jouets étaient présents. Un changement qui fit envoler sa concentration, suffisamment de temps pour qu'une ombre massive apparaisse derrière lui et lui glisse à l'oreille :

          « Zehaha... J'ai l'impression que tu es malade *souffle* Howi'... et le seul remède pour les malades... c'est la mort ! »

          Malgré sa tentative pour se remettre face à son adversaire et ainsi parer le coup, Prince reçut le poing du colosse qui vint s'écraser dans son estomac, l'envoyant à une dizaine de mètres de là. Étendu sur le dos, une main sur la poitrine, Prince toussait du sang, tandis que sa bruyante respiration était sifflante. Toutes ses forces l'avaient abandonné et il ne parvenait même plus à garder les yeux ouverts, alors qu'au-dessus de lui, Vognar s'apprêtait à donner le coup de grâce :

          « Adieu, Howi', Zehahah ! »

          La scène se déroula au ralentit : l'homme au tricorne vit le poing recouvert de cette étrange substance métallique fondre vers lui avant de fermer les yeux et entendre un choc puissant. Il crut d'abord que le son venait de son propre corps, mais lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, Faran n'était plus là. Était-il en train de rêver ? Était-il mort ? C'est dans l'incompréhension la plus totale qu'il bascula sa tête sur le côté et vit, à sa grande surprise, un guerrier en armure, au prise avec le capitaine cornu. Aderbal Zexius venait, sans aucun doute d'allonger un peu plus sa durée de vie dans ce monde. A plusieurs reprises, il tenta de se remettre debout, mais le simple fait de bouger était un enfer pour son corps, alors qu'à côté de lui, le combat faisait rage entre les deux protagonistes. Un combat qui, au départ équilibré, bascula rapidement en faveur du cornu : ce dernier envoya le cavalier des Checkmates à terre et l'attrapant par la jambe, l'écrasa plusieurs fois contre les murs avant de le lâcher et le saisir solidement à la gorge :

          « Zehahaha... Que pensais-tu faire *souffle*, moucheron ? Tu aurais vraiment du fuir lorsque *souffle* tu en avais encore l'occasion, car tu n'auras pas de seconde chance !!! »

          Faran Vognar accentua la pression sur la gorge du cavalier qui tenta de se dégager sans succès et alors que la vie l'abandonnait, un *clign* métallique retentit. Sans comprendre, Faran vit le cavalier tomber à ses pieds, tandis que le néant était désormais présent là, où quelques secondes plut tôt, son avant bras était présent.

          « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!! »

          C'est les yeux injectés de sang que le cornu se retourna pour, à sa grande surprise, voir Howard Prince, dos à lui, sur un genou, sabre sur le côté.


          « Flash Wings... »

          « En... enfoiré ! Comment... comment as-tu osé ?!!! »

          Faran Vognar, malgré sa grave blessure, s'élança vers le corps d'Howard Prince qui, alors que ses dernières forces s'envolèrent, tomba sur le sol, avant de plonger dans les flots de l'inconscience.

          « MEURT !!!! »

          *BANG*

          Une détonation retentit et, à son tour, Vognar tombait sur le sol. Une silhouette frêle sortit alors soudainement de l'ombre, derrière une épaisse colonne de pierre : un moine, tenant un pistolet à silex et qui, apparemment, venait d'éliminer le cornu. Ce dernier, après s'être arrêté au-dessus du corps agonisant du capitaine des Furious Pirates, prit une expression désolée, avant de ranger son arme et s'adresser à sa victime :

          « Je suis profondément désolé, Faran Vognar... Mais la force brute n'est pas suffisante pour être un grand guerrier... Un véritable champion digne de ce nom doit pouvoir faire preuve de qualité autre, tels que le courage, la loyauté et surtout, l'honneur... Des aptitudes et compétences qui, apparemment, te sont inconnues... Pour ces raisons, tu ne peux être notre champion. Tu as donc perdu ! »

          Le moine fut alors rejoint par plusieurs autres de ses frères.

          « Howard Prince est notre grand gagnant ! Il est l'élu ! »

          Et tous en coeurs, ils répétèrent religieusement ces quelques mots. Avant qu'une dizaine de guerriers en armure n'apparaissent à leur tour autour des moines :

          « Vous deux, transportez Howard Prince jusqu'au sanctuaire, vous autres, occupez-vous de ces types, là-bas, qu'ils ne viennent surtout pas interférer pendant la cérémonie ! La Marine est également présente... Ne laissez aucun d'eux s'échapper vivant de cette île ! C'est compris ?! »

          ______________________________

          Quelques temps plus tard...

          Prince ouvrit les yeux, petit à petit et tandis qu'il émergeait difficilement, une incroyable sensation de chaleur s'empara de lui, mettant en alerte tous ses sens. Il se sentait faible, ici et ailleurs à la fois, comme s'il était en train de vivre un songe. Tentant de bouger, il se rendit rapidement compte que ses mains étaient accrochées solidement dans son dos, avant de regarder autour de lui et tenter de savoir où il avait bien pu atterrir : malgré la douleur qui s'éveillait partout sur son corps comme une multitude de petites lames s'enfonçant dans ses chairs et sa vision encore trouble, il put apercevoir la présence de nombreux points lumineux dans la grande salle dans laquelle il se trouvait, des bougies à n'en pas douter. A plusieurs reprises, l'inconscience avait bien faillit le reprendre, mais il lutta pour rester éveillé, jusqu'à ce que ses oreilles perçoivent des chants s'élever, juste en dessous de lui, où quelques dizaines de moines semblaient prier dans sa direction :

          « Que... Qu'est-ce que.. ?! »

          Un frisson parcourra son échine lorsqu'il comprit dans quelle position il se trouvait : en effet, Prince était à plusieurs mètres au-dessus du sol, attaché et surtout, au-dessus d'une sorte de gigantesque marmite, dont l'intérieur bouillonnait dangereusement.

          « Oh toi qui a gagné le tournoi ! Oh toi qui est notre Champion ! Oh toi qui est l'élu, choisit par notre Dieu tout puissant... Par cette Cérémonie du Sacrifice, Howard Prince, offre nous ton pouvoir ! Par tes chairs, donne-nous ta force, par ton sang, procure nous ton énergie ! Oui, permet nous d'obtenir ton savoir et tes connaissances ! Sache que tout cela ne sera pas un sacrifice inutile, Howard Prince, car, en festoyant de ton corps, nous rendrons plus fort notre dieu grâce à cette puissance, présente à l'intérieur de toi ! »

          Oubliant rapidement la douleur qui le tiraillait, Prince commença à paniquer en entendant ce que ces malades voulaient faire de lui et chercha, tout en se basculant, un moyen de s'échapper d'ici.

          « Ne te fatigue pas, pirate... Tu ne sentiras presque rien, je te le garantie ! »

          Le moine marqua un temps de pause et tandis que la corde qui maintenait Prince se mit à descendre lentement, il finit par conclure :

          « Que la Cérémonie du Sacrifice commence !!! »
            Howard Prince… Enfin je l’ai retrouvé ! Il m’a vu, mais n’a pas l’air très content de nous voir ici. Pourquoi ? Il a l’air en difficulté pourtant. Oui c’est sûr même ! Ce combat n’a pas le sens qu’il devrait avoir… Il faut que je l’interrompe. En plus, la marine est là, derrière nous, alors il faut faire vite et décamper d’ici.

            - Pr…

            Immédiatement interrompu par ce dernier qui vient juste de nous envoyer trois lames bleues sur la gueule, je pousse quelques-uns de mes compagnons sur les côtés et prends in-extremis la forme liquide afin d’éviter les attaques de mon capitaine. Le bâtiment est complètement endommagé, les marines derrière nous crient à l’agonie. Qu’est-ce qui se passe bordel ? Pourquoi est-ce qu’il nous attaque ?

            La fumée provoquée nous empêche de voir ce qu’il se passe et les débris empêchent les autres de bouger.

            - Merde ! Tenez bons, je vais vous sortir de là !

            Essayant de faire au plus vite, je balance les morceaux de pierre sur les côtés et aide quelques-uns à sortir des décombres. Le combat à l’air de continuer derrière à en croire la gueulante que Vognar vient de pousser. Puis soudain, un son m’arrête dans mes mouvements… Un coup de feu ! Mais qu’est-ce que ? Me retournant, je vois Vognar allongé au sol. Des prêtres sont là et embarquent Prince avec eux. Je me prépare à m’élancer à leur poursuite quand soudain je reçois un coup de pied venu de nulle part qui m’envoie sur le bord du trou par lequel nous sommes arrivés tout à l’heure.

            - Vous n’irez nulle part - Niao !
            - Attrapez-les !!  
            - Occupez-vous des marines et des autres, je m’occupe de celui-là – Niao !
            - Oui grand prêtre ! Allez mes frères, personne ne doit ressortir de cette île !

            Les prêtres passent à côté de moi sans même me calculer. D’autres se précipitent sur mes compagnons qui commencent à se défendre.

            La tête suspendue dans le vide de l’énorme trou au sol, le corps encore dans la salle, je reprends mon souffle après le coup encaissé. Me redressant lentement, je commence à essayer d’enlever la poussière de mes vêtements, mais fini par lâcher l’affaire voyant dans l’état dans lequel ils sont. Ce mec… Il n’a pas l’air aussi mauvais que les autres, il faut que je reste prudent. Il attend que je me relève, surement déjà prêt à attaquer. Je parierais même qu’il maitrise le Haki pour me toucher. C’est pourquoi il va falloir que je me concentre plutôt sur comment le surprendre plutôt que d’essayer de l’atteindre directement.

            Maintenant debout et ne l’ayant même pas regardé une fois, je joue la carte de l’arrogance, faisant comme s’il n’était pas là. Il m’observe, je le sens. Il voit à quoi je joue et fait comme si ça ne le gênait pas. Mais au fond, je sais qu’il me maudit pour mon comportement et il a raison. En réalité, je ne fais que gagner du temps et observe le décor pour voir comment je pourrais me débarrasser de lui rapidement.
            Un petit coup d’œil aussi pour voir Senkei et les autres… Ça va, ils devraient s’en sortir.

            - Pourquoi ne me regardes-tu pas Kazumi ? Tu cherches une issue pour t’échapper -Niao ?

            Continuant à l’ignorer, mais en restant sur mes gardes, je lui tourne le dos et le laisse sans réponse.

            - ARRÊTE DE FAIRE COMME SI JE N’ETAIS PAS LA TEMMEEE !

            Le sourire se dessine sur mon visage, j’avais raison sur lui. Voulant l’énerver un peu plus, je fais comme si j’avais entendu quelque chose de lointain et tends l’oreille avec ma main devant en direction du mur devant moi. M’avançant contre ce dernier, je tapote dessus comme pour tester sa résonance, puis y colle mon oreille.

            - Enfoiré tu le fais exprès ou quoi ? Je suis derrière toi –Niao !
            - Unh ? Vous m’avez parlé ?
            - AHhhh… Oui je te parle depuis tout à l’heure baka ! Tu es sourd ou quoi ?
            - Hehehe
            - Tu vas payer pour ton insolence - Niao !

            Ça y est, il va attaquer avec moins de concentration, comme prévue. Il contracte ses jambes qui deviennent noirs et me fonce dessus. Il a bien le Haki ! Commence alors les coups à très grande vitesse. J’essaye de l’esquiver comme je peux afin de déterminer sa façon de combattre. Il a l’air de tout le temps utiliser sa jambe droite pour frapper. Mais il fait ça avec une telle vitesse que j’ai du mal à anticiper ses coups et fait des roulades sur les côtés.

            Ok, donc sa jambe gauche pour l’équilibre. Il faut que… Merde, il me colle tellement  je l’ai enragé. Ses coups de pieds s’accélèrent et je commence à ne plus comprendre ses enchaînements…

            *BABAMMM*

            Trop sûr de moi, j’encaisse deux énormes coups qui me scotchent au mur juste à côté. Je retombe au sol, les deux mains sur le ventre. Poussant sur le sol avec mon front, de la salive coule de ma bouche. J’ai du mal à me reprendre. Qu’est-ce qu’il m’a fait ?

            - Mes coups sont choisis – Niao ! C’est mon maître qui m’a enseigné ses techniques avant de quitter notre monde. Il était… Si bon, si fort…
            - Shhh… Ahhh.. AHrrrrr…
            - Tu veux connaitre son nom ?
            - Shhhhh… Ehhhhhh...
            - Oh, mais j’oubliais, tu ne peux pas me répondre… Tu n’as pas assez de souffle. Je vais te le dire quand même… Il s’appelait : Maitre Niao !
            - Ton maitre…Ahhh
            - Unh ? Quoi ? Qu’est-ce que tu vas dire sur mon maitre ? Pèse bien tes mots ou je te le ferais regretter – Niao !

            Il m’attrape par le col, mais sans qu’il comprenne je m’accroche à son bras, telle un tatouage et lui fait une clé de bras. Après l’avoir immobilisé au sol, j’en profite pour lui planter quelques pointes d’encre aux articulations, notamment dans les jambes histoire qu’il reste bien couché.

            - AHhhhhh !!!
            - Et maitre Darkwolf Vikas tu connais ? Ehhh… Ehhh… C’est lui qui m’a enseigné ça !

            Mon séjour à Impel m’aurait au moins servi à apprendre tous les mystères de la maitrise d’ennemi. Mais ce n’est pas le moment de penser au passé. Prince s’est fait embarquer, Senkei à l’air d’avoir fini avec les quelques prêtres qui les gênaient et si je ne finis pas le mien, qui sait ce qu’il pourrait faire. Le tirant par la jambe, je l’envoie dans le trou par lequel nous étions arrivés. Bon débarras !

            - Assez perdu de temps, on y va !

            Nous rejoignons les loupies dehors qui nous indiquent le chemin à suivre pour retrouver mon capitaine. Le trajet va durer de cinq à dix minutes d’après Alex Cole. J’espère qu’on arrivera à temps… Tiens bon Prince, j’arrive !
            • https://www.onepiece-requiem.net/t2877-fiche-du-lion
            Je saute par-dessus la marmite géante au-dessus de laquelle est suspendu Howard Prince, je tranche la corde de l’épée que je tiens dans la main droite avant de projeter, d’un coup de pied, le capitaine pirate qui passe dans une seconde pièce en traversant le mur du fond.
            La cérémonie du repas est interrompue. La dizaine de prêtres qui était en train de s’affairer autour du chaudron, certains à s’occuper du feu, d’autres à assaisonner l’eau frétillante réagissent et sortent leurs armes. Ils ont beau avoir des dials de tous types, ils ne font pas le poids contre l’armée qui nous accompagne. Les loupies équipées eux-aussi de coquillages magiques grâce à Alex compensent largement le surnombre d’hommes qu’on aurait dû subir en affrontant les prêtres seuls.
            Le combat se termine rapidement en notre faveur, les prêtres n’étant pas K.O ayant pris la fuite par la porte que nous avons défoncée pour entrer dans le petit temple qui servait de cuisine pour le vainqueur du tournoi. Lion se dirige alors vers le mur du fond et enjambe les décombres pour rejoindre la salle dans laquelle j’ai expédiée Prince. Nous le rejoignons rapidement et pendant qu’il reprend ses esprits, j’observe Alex qui semble reconnaître l’endroit et s’agite frénétiquement en se frottant la tête comme s’il cherchait à se rappeler un souvenir en lien avec ce lieu. Avec quelques soins de Meirin, Howard finit par reprendre connaissance. Il se redresse non sans douleurs et m’adresse un signe de tête reconnaissant.
            Il faut quitter l’île maintenant. Et ce ne sera pas facile. Plusieurs dizaines de marines ont débarqués sur l’île, et vu notre état il vaut mieux éviter les combats.
            Toute l’équipe acquiesce mais les regards de Kazumi et des loupies s’assombrissent à l’évocation de la marine. Prince semble lire la tristesse sur le visage de nos compagnons et demande à son second ce qu’il se passe.
            Quand la marine est arrivée, nous avons été avertis par l’équipage sur le Garuda, mais nous avons perdus tout contact avec eux depuis. Nous sommes sans nouvelles…
            Tu penses qu’ils sont …
            Lion acquiesce avant d’ajouter.
            Les femmes et enfants de nos alliés à fourrure étaient sur notre navire au moment où nous avons été coupés.
            Il faut qu’on aille voir ça de nous-mêmes. Tu nous accompagnes, Senkei ?
            Oui. Il faut que je trouve moi-même un moyen de quitter l’île avant qu’elle ne remonte dans les nuages. Avec Alex et Meirin.
            Meirin ? Elle est le médecin de notre équipage. Elle repart avec nous.
            Je ne réponds pas à l’affirmation de Prince et me dirige vers la sortie du bâtiment. Après avoir jeté un œil discret à l’extérieur pour vérifier la présence, ou plutôt l’absence, de marines, je fais signe aux autres de sortir du bâtiment. Je m’apprête à les suivre, mais Cole m’attrape le bras et me fais signe de rester avec lui. Nous retraversons le temple et dans la salle où Prince avait été projeté, le forgeron pousse un pilier qui active une porte secrète qui nous donne accès à une nouvelle salle remplie d’or surement pillé aux différents équipages pirates qui sont passés par cette île, avec en son centre, sur un petit piédestal doré, un fruit étrange. Un fruit du démon !
            Avec les quelques mots de son dial, Alex m’explique qu’il veut que je mange ce fruit afin qu’on puisse battre la marine et s’échapper tous ensemble.
            Avec seulement la moitié de cet or, je pourrais rembourser toutes les dettes de mon père.
            Meirin ?
            Désolé, je vous ai suivi. Mais je ne veux pas retourner sur le champ de bataille. J’ai vu des choses horribles aujourd’hui. Je n’ai jamais voulu être pirate…
            Je comprends… tu fais ça à cause de ton père, n’est-ce pas ?
            Mei’ approuve timidement de la tête. Encore son père irresponsable. Ce père qui continue de dépenser l’argent du foyer au casino.
            Cet argent, tu vas le prendre Meirin. La moitié. Non, les trois-quarts. Tu rentreras sur ton île, rembourseras les dettes de ton père et conservera secrètement le reste pour subvenir à vos besoins quand ce sera nécessaire. Et pour ce fruit, Alex, je sur sûr qu’il va servir.
            Retour sur le champ de bataille, on embarque l’or et on rejoint le reste de nos compagnons. Encerclés par la marine. Des dizaine, non, des centaines de soldats nous ont encerclés et nous empêchent de fuir vers la plage. Je confis provisoirement le fruit à Meirin et m’ajoute à la ligne de pirates qui fait front face aux hommes du gouvernement. Un haut-gradé nous récite le discours habituel nous demandant de déposer les armes et de nous rendre sans opposer de résistance. Il en est hors de question. Les tirs fusent de toutes parts et cette fois, c’est bien nous qui subissons le surnombre de ces mecs. Il est impossible d’attaquer. Même Kazumi est incapable de se battre tant les armes à granit marin semblent nombreuses. Nous donnons malgré tous nos ultimes forces dans la bataille. Les coups fusent dans tous les sens, les blessures apparaissent sur nos corps et le sang jaillit. Chaque marine qui tombe est remplacé par dix nouveaux. La fatigue des quarante-huit dernières heures se fait sentir. Une nouvelle attaque me fait trébucher. Un genou à terre, j’appelle Meirin.
            J’en ai besoin, maintenant !
            Une explosion retentit. Un tir de roquette. Le fruit dévie du lancer de Meirin et tombe dans les mains de Prince.
            C’est quoi ce médicament, Meirin ?
            Le bruit des combats a-t-il empêché Howard d’entendre mes cris contestataires ou la fatigue m’a-t-elle empêchée de crier assez fort ? Toujours est-il que la dernière chose que j’ai vue avant de m’effondrer dans une flaque de mon propre sang est la bouche de Prince se refermant sur la première bouchée de mon fruit du démon. Et puis je me suis senti voler dans les serres de cet oiseau géant… Sûrement une hallucination, une image rémanente dans mon cerveau en train de mourir…
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            • https://www.onepiece-requiem.net/t9692-senkei
            Je ferme les yeux lentement, je prends une profonde inspiration, et j'expire... Les coups de feux derrière moi sont l’œuvre de Télia, et chaque tir semble suivi d'un cri d'agonie venant de ses cibles marines. Plus à ma gauche, j'entends le choc des lames, continu et incessant, tandis que Sigfried le milles pattes échange des coups de sabres avec le colonel aux milles lames, un combat relativement équilibré, mais je ne vois pas mon camarade perdre.


            En face de moi, une respiration régulière qui témoigne du calme dont fait preuve mon adversaire. J'ouvre les yeux lentement pour fixer le commodore. Il n'a pas fait un seul mouvement depuis tout à l'heure, n'a même pas essayé d'attaquer pendant que j'avais les yeux fermés. Est-il si confiant ? J'ai l'air de quoi moi, d'un gamin pour lequel il ne vaut même pas la peine d'être sérieux ? Non, en fait je vois son sérieux dans son regard. Il a l'air d'être le genre de mec qui ne sous-estime jamais son adversaire, qui fait tout toujours à fond, que son ennemi soit un tigre ou une souris... qu'il soit au top de sa forme ou blessé comme je le suis.


            On reste là immobiles encore quelques secondes, attendant le bon moment pour commencer cette valse mortelle dans laquelle nous nous sommes engagés. Puis une des lames du colonel d'à côté, violemment projetée vers nous, viens s'empaler sur le mur et sonne comme un bong qui vient marquer le début du combat. Et comme si tous nos sens s'étaient réveillés en même temps, on bondit ensemble, au même moment, dans la même direction. Moi vers l'arrière tandis que je fais pleuvoir des balles sur mon adversaire, et lui vers l'avant, vers moi dans une tentative de couvrir la distance pour m'avoir à portée de ses lames.


            Il est rapide, mais pas bien plus que moi. En fait j'arrive même à le tenir à distance. En revanche, la salve de balle que je tire vers lui est esquivée sans trop de mal non plus. Un combat équilibré, peut-être trop équilibré... ça en devient suspect. Il garde volontairement une distance constante entre lui et moi, pour me faire croire que je suis capable de rester hors de la portée de ses lames. En même temps je sens qu'il essaie de me mener quelque part, et je ne mets pas longtemps à comprendre où. Le coin de la pièce, il veut m'y piéger et c'est là qu'il m'achèvera, ne me laissant aucune échappatoire. Malin... Heureusement que mon cerveau marche encore bien contrairement à mon corps meurtri.


            "Eh bien, où est passée toute cette arrogance ? Tu n'arrives même pas à atteindre un gamin blessé et fatigué !"


            Cette petite pic lui fera croire que je ne me doute de rien, mais si il croit que je vais me laisser faire aussi facilement, il se met le doigt dans l'oeil !


            "Haha... HAHAHAHA !"


            Huh ? Pourquoi je me mets à rire moi ? Rien de marrant pourtant, pourquoi je me marre comme une baleine ? J'arrive pas à l'arrêter, je ne peux pas m'en empêcher... qu'est-ce qui m'arrive putain ?!


            "Tu oses rire de ton adversaire...?"


            Et merde, je l'ai mis en colère ! J'aimerai lui dire que je ne le fais pas exprès mais même pas moyen de me calmer une seconde pour m'expliquer ! Pas qu'il me croirait de toutes façons. Toujours est-il que c'est gênant, ça perturbe ma respiration et je sens des larmes couler sur mes joues, perturbant aussi ma vue... Il m'arrive que des trucs tordus sur cette île de malheur ! Si seulement l'autre gamine était là, avec ses talents de médecin elle saurait peut-être ce que j'ai... Ah moins que... Il s'agirait des effets secondaires de son médoc de tout à l'heure ? Et comme par hasard ça se manifeste en plein combat...


            "Tu veux me faire comprendre que je suis risible, pirate ? Tu te moques de moi ?!"

            "BWAHAHAHAHA !"


            Oh merde, il est encore plus en rognes maintenant ! Et à cause de ça, il ne cherche même plus à la jouer stratégique, il balance tout ce qu'il a et manque à deux reprises de me décapiter d'un coup de sabre ! Comme quoi même ceux faisant preuve de sang froid s'énervent quand on touche à leur fierté...


            Je dois finir ça vite si je veux pas y passer, plus le temps passe et plus mon état s'empire. L'avantage c'est que la colère le rend prévisible. J'ai un don pour énerver les gens moi, même quand j'en ai pas l'intention... Bref, fuir et esquiver ne m'amènera nul part, il faut que j'aille de l'avant, que je le surprenne. Quand je vous disais que j'ai des tendances suicidaires...


            Mon rire incessant devenu carburant pour sa rage, il fonce vers moi et couvre la maigre distance que je tente tant bien que mal de garder entre lui et moi. Il lève haut son sabre et tente de l'abattre sur moi dans un large mouvement, puissant mais lent. C'est ma chance, je change brusquement de direction et fonce vers lui pour lui enfoncer mon coude dans l'estomac et mon épaule dans l'abdomen. Sa respiration est coupée mais ses surprise se dissipe rapidement et il se ressaisit, balançant son arme horizontalement après un pas en arrière. Cette fois c'est lui qui tente de me tenir à distance et il aurait sûrement réussit étant donné son avantage physique, mais mon pied sur le sien l'en empêche. Cette fois je bondit en l'air et mon genou vient frapper violemment son menton, le renversant en arrière.


            Cette échange aurait pu paraître sacrément classe si ce n'est pour mon rire ridicule en arrière-plan. Soit, on fera avec. Je ne perds pas de temps et lui tire décoche plusieurs balles, qu'il réussit à esquiver en se relevant rapidement, sauf une... Mon coup l'a sonné, le ralentissant suffisant pour qu'il ne puisse éviter cette balle qui vient se loger dans sa cuisse. J'ai récupéré l'avantage, pas moyen de lâcher l'affaire maintenant. Je m'improvise combattant et lui envoie un balayage qui le renverse de nouveau au sol. Il tente de se relever mais c'est trop tard, je me place sur lui, mes genoux pressant ses avant-bras contre le sol. Il est à ma merci et il le sait.


            J'ai presque mal de le finir comme ça, sa dernière vision étant celle d'un abruti qui hurle de rire sans raison apparente tandis qu'il colle le canon de son arme sur son front. Heureusement il n'aura pas à voir ça plus longtemps, tandis que j'appuie sur la gâchette et nous couvre tous les deux de sang.


            "Eh beh c'est pas trop tôt. Et pourquoi tu ris encore ?"


            Je regarde autour de moi pour voir un parterre de corps, la plupart toujours vivants et agonisants, près de la porte menant à l'intérieur du temple, et plus loin le cadavre de l'adversaire de Sig. Mes deux compagnons sont tous les deux là, fatigués et blessés mais vivants comme moi. J'essaie de leur faire comprendre que avec des gestes que je ne le fais pas exprès, mais je doute que le message a bien été transmis...


            "Ton rire est vraiment agaçant, tu le sais ça ?"

            "BWAHAHAHA !"

            "Oookaaay... Bon, faut qu'on se dépêche de rejoindre le reste, amenez vous !"


            -----------------


            Heureusement en cinq minutes, l'effet secondaire du medoc s'est dissipé et me voilà récupérant mon souffle après une dizaine de minutes de fou-rire intensif. Quelle journée de merde... Et ce n'est pas fini, puisque nous nous approchons de l'endroit d'où proviennent les bruits de bataille, là où notre groupe à vraisemblablement engagé la marine. Il nous a fallu du temps pour les retrouver, mais nous y voilà enfin, l'instant de vérité. Soit nous mourrons tous ensemble ici, soit nous nous échappons enfin de cette maudit île. Je dégage les feuillages qui bloquent ma vue sur le champ de bataille et me séparent de mes camarades d'occasion quand mon regard est attiré par un oiseau... Non, autre chose, une bête étrange munie d'ailes, vers lequel tous les regards semblent tournés, tous à l'unisson, la bataille qui faisait rage jusque là s'estompant même un instant pour laisser place à l'entrée théâtrale de cette créature majestueuse...
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