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Comme sur des roulettes.

Il avait l’argent, il était délivré de toutes responsabilités et attachement vis-à-vis d’un équipage. Mais actuellement, il était aussi coincé… Sortir dans le désert ne lui était pas possible physiquement sans d’autres personnes avec lui… Et de même, il était tout simplement hors de question pour lui de gaspiller un sou de son argent durement gagné. Et pourtant, il avait besoin de quitter cette île, l’enfant avait des projets… Projets qu’il comptait bien mener à bien au moindre coût possible. Non, cet argent était bien trop important pour lui, cela lui servira à obtenir une nouvelle vie et représentait un investissement à long terme…

Et il avait déjà une idée en tête bien précise pour se sortir de cette situation non désirable. Cela lui avait valu plusieurs jours de repérage, et même si il y avait eu des pertes au niveau financier pour le logement à l’hôtel, au final, cela ne représentait qu’une infime partie de son économie actuelle. De plus il avait réussi à compenser cette perte en…. Travaillant… Oui, le jeune garçon, pour mener son plan à bien s’était fait engagé dans un petit restaurant local de la ville, convaincre le gérant de se faire embaucher n’avait pas été un problème, user de son charme et du color trap était devenu une habitude. Outre l’humiliation de travailler au service d’autrui, au moins il disposait dorénavant d’une couverture. Le repérage en question concernait une petite famille, composée uniquement d’un fils et d’une mère. Leurs noms ? Les Bendelli.

La famille était originellement composée de trois personnes, le père était mort suite à un accident en mer, navigateur de sa profession. La mère travaillait en tant que vendeuse et manutentionnaire pour subvenir au besoin de son fils… Mais sa santé physique eut raison d’elle et elle restait à longueur de journée à son domicile en tentant vainement de récupérer pour pouvoir rapidement reprendre le travail… Et désormais, c’était le fils, Emil de son prénom, qui reprenait les rênes du foyer, reprenant l’emploi de sa mère pour continuer de vivre… Au final, ils arrivaient à joindre les deux bouts, bien que ne vivant pas dans le luxe… M’enfin, il s’agissait quand même de pauvres aux yeux d’Eriko.
Mais quel intérêt ont ces deux-là pour le garçon ? Eh bien… La mère était inutile, et ce, dans tout les sens du terme, car il fallait dire qu’en tant que mère, elle avait échoué, forçant son fils à travailler et faire les corvées tandis que madame se contentait juste d’augmenter les dépenses en consommant nourritures depuis son lit… Ouaip, un bel exemple d’échec parental.
Non, son intérêt primaire était pour le fils de la famille, le gagne pain. Malgré son train de vie normal, qui pourrait penser que celui-ci était avant de commencer à travailler, promis à un bel avenir de garde au sein du palais royal d’Alabasta ? Il avait un réel talent pour le combat à l’épée.. Bien qu’il ne s’agissait pas véritablement de sa vocation première, son ancienne passion étant la navigation, sans doute lié à la profession de son père, suivre ses traces ou quelque chose du genre… Et d’après les dires, son père était quelqu’un d’expérience, on peut donc penser que ce savoir-faire, ce talent, a été transmis au fils également… Bien sûr tout cela n’était que la réflexion qu’avait pu en déduire le jeunot, mais elle ne semblait pas pour autant infondée. Bref, le fait est que ce bonhomme avait été la cible du garçon. Il avait un bon profil pour devenir un homme de main du petit fourbe.

Son plan ? Eh bien, il était assez lent et plutôt complexe à mettre en place, mais l’idée de pouvoir le mener à bien et la satisfaction qui en ressortira n’en sera que plus grande. Dans le village, peu de gens sont enclins à vouloir partir d’Alabasta malgré que les habitants étaient plutôt bien expérimentés en navigation… Et pour pouvoir naviguer en toute sécurité sur Grand Line, disposer d’un de ces navigateurs pourrait être une bonne chose. Voilà pourquoi Eriko souhaitait recruter le jeune Emil,  il en avait besoin pour quitter l’île.

Le fait que le petiot ait trouvé un petit emploi dans un restaurant était bien sûr lié à sa stratégie. Toujours basé sur son enquête (Et espionnage), le garçonnet avait découvert que malgré les apparences, le jeune Bendelli n’était pas sans défaut… Ce qui était logique en soi vu que seul Eriko est parfait. Bref, après quelques filatures, le jeunot avait pu découvrir que sa proie… Etait vraiment très nul en cuisine… Avec l’état de sa mère, il ne pouvait pas se permettre de faire quelque chose de mauvais, aussi, celui-ci ramenait dès lors des repas déjà fait à sa mère… Qui proviennent, vous l’aurez compris, du restaurant où travaille actuellement Eriko.
D’après ce que le petit diablotin avait compris, le gérant de ce petit restaurant était un vieil ami de la bonne dame. C’est là qu’Eriko était entré en action. Etant en cuisine, celui-ci n’était jamais en contact direct avec la clientèle. De ce fait, s’il savait tout d’Emil, lui, ne savait rien de l’enfant. Le garçon s’occupait du dressage et finition des assiettes, son âme d’artiste lui avait valu un petit plus pour occuper cette fonction. Bien sûr, l’enfant s’occupait donc par conséquent des plats pour la famille Bendelli.

Et comme à son habitude, Emil vint prendre commande au restaurant. Eriko, en arrière dans les cuisines, s’occupait personnellement de la finition, assaisonnement, petite herbe de présentation, on aurait presque pu croire qu’il s’était habitué à ce travail, mais bien entendu, il ne s’agissait que d’une façade, tout ce qui avait été mis en œuvre jusque là était pour mettre à bien son plan. En touche finale, avant de retransmettre les plats en salle, le garçon sortit discrètement une petite fiole de sa poche, celle-ci n'était  pas plus grande qu’un pouce, et en versa le contenu dedans. Le plat du jour était une soupe, la substance allait se fondre avec parfaitement, le produit était inodore et presque sans goût… Un petit ingrédient secret pour donner un peu de peps à tout ce plat. Une substance appelé « poison ».  Un, particulièrement vicieux, qui agit à petit feu, détruisant sa victime lentement.


Dernière édition par Eriko le Lun 10 Nov - 0:25, édité 2 fois
    Emil était de retour chez lui, un sac en main, celui qui contenait les bons plats du restaurant local. Comme à son habitude, celui-ci se dirigea vers la chambre de sa mère. Il la regardait se relever lentement de son lit, la couverture la recouvrant à la moitié du corps. Celle-ci était pâle, le visage marqué par les rides et les cernes, pour autant, on pouvait clairement constater la bienveillance dans son expression et ses yeux. Elle accueillit son fils avec un sourire qui se voulait chaleureux, celui-ci lui répondit avec un autre sourire. Tandis qu’il s’avançait vers elle, il poussa une table basse se trouvant proche vers elle pour y déposer son sac.

    La pièce était petite et peu spacieuse, les couleurs ternes et sobre, peu de mobiliers présent mais pourtant l’endroit était bien entretenu, ils n’étaient pas si pauvre mais on ne pouvait pas pour autant dire qu’ils vivaient sans faire de sacrifices.
    Emil sortit les plats du sac, ils provenaient du restaurant d’un bon ami de sa mère, un vrai oncle pour lui… Il ne pourrait jamais pensé qu’il était possible qu’ils soient empoisonnés, cela faisait bien 2 semaines qu’Eriko avait pris place dans la cuisine. Il est vrai que récemment, sa mère semble de plus en plus faible, mais il n’était pas possible pour lui de faire encore le lien.. Lui-même mangeait les mêmes plats qu’elle sans qu’il ne ressente de malaise ou autres… Il lui arrive d’avoir parfois un peu mal au ventre mais juste une sensation bénine, tout le monde a bien déjà eu un léger mal de ventre après tout. Et donc, tranquillement, dans une atmosphère calme, les deux buvaient leurs soupes discutant tranquillement.

    « La soupe est vraiment bonne hein ? »
    « Oui. Merci de me rapporter tout les jours ces bons plats. »
    « Non ce n’est rien, c’est normal… Tu ne finis pas ? »
    « Je n’ai plus très faim... »
    « Tu devrais finir, tu as besoin de reprendre des forces. »
    « Tu as raison. Et puis ce serait dommage de gaspiller, surtout après que tu te donnes l’effort de faire un détour après le travail pour me rapporter tout ça. »

    Sans plaintes, la bonne femme continuait son repas, elle ne voulait pas contredire son fils, il avait bien raison. Elle aussi se devait de faire des efforts pour pouvoir rapidement reprendre la forme et continuer son travail à la place de son fils. Elle ne voulait pas lui en faire supporter davantage. En sa position de mère, il était normal pour elle de s'inquiéter davantage de son fils que de sa propre santé.
    La soirée se finit tranquillement. Emil retourna dans sa chambre prendre une bonne nuit de sommeil, il retravaillerait demain, rapporterait de nouveau un bon plat pour sa mère et ainsi continuera son quotidien jusqu’à ce que sa mère se rétablisse.

    Mais ce dont il ne se doutait pas et qu’il ne saura jamais, tandis qu’il dormait, sa mère était prise d’une violente toux et vomissait continuellement dans la salle de bain… Elle le savait, elle ne se rétablirait pas… Son état semble s’aggraver… Mais elle n’a pas le cœur de dire quoi que ce soit à son fils, elle nettoierait tout cela, il ne se rendra compte de rien, elle devait faire bonne figure, elle ne veut pas être un boulet. Son fils se donnait tant de mal, qu’il ne sente pas que tout ce qu’il a fait n’avait servi à rien. Et le lendemain…

    « Maman, j’y vais. »
    « Passe une bonne journée ! Au fait, ce soir, tu pourrais me ramener un potage de légumes ? On dit qu’il n y a rien de tel pour nous redonner des forces. »
    « Bien sûr. A plus tard maman »

    Oui, elle devait faire des efforts pour aller mieux, elle ne se laissera pas abattre, elle vaincrait sa maladie. Suivre les conseils de son fils, bien manger pour mieux se rétablir, c’est pour cela qu’elle avait fait cette demande. Elle ira mieux, pour son bien, pour son fils aussi.


    Dernière édition par Eriko le Lun 10 Nov - 0:29, édité 1 fois
      Assis sur une chaise face au comptoir du restaurant, Eriko profitait de sa pause. Travailler ici était facile, juste décorer des assiettes avec des ingrédients, son art lui permettait d’accomplir cette tâche avec aisance. Mais là encore, d’après ce qu’il avait compris, tout le monde n’était pas habilité à faire certaines tâches. Cela confirmait bien que les pauvres de ce monde étaient tout simplement incapable d’accomplir quoi que ce soit si un être supérieur ne leur donnait pas l’opportunité de leur donner ordres et consignes. C’est ce à quoi l’enfant aspirait, être à la tête d’une terre, d’un royaume, d’une île. Donner une raison de vivre aux pauvres et autres incapables, celle de servir les nobles. Ah là là, son bon cœur le perdra un jour.

      Mais afin que ses ambitions puissent un jour devenir réelles, il fallait agir. Son plan était en marche, combien de temps cette femme allait-elle bien pouvoir continuer avant d’arriver à un état critique ?
      Le livre qu’il tenait était une encyclopédie sur divers produits et accessoires technologique notamment sur des machines tels que le train de Water Seven ou les cyborgs. Le jeunot fixait cependant une page bien particulière de cet ouvrage. La page présentait un produit plutôt commun. L’Antigel. Un liquide utilisé pour refroidir diverses machines afin d’éviter une surchauffe.

      *En cas d’ingurgitation à faible quantité, l’antigel n’est pas dangereux. Ce liquide pourtant au goût sucré n’est pas consommable pour l’homme. En cas d’absorption dans l’organisme, ce produit peut générer nausées, vertiges et vomissements dans un premier temps. En quantité plus élevées ou répétées, il provoque alors hypertension, hyperventilation, spasmes musculaires et insuffisance cardiaque. Les symptômes s’aggravent alors au bout de quelques temps et entraine finalement… La mort.*

      Lisant silencieusement, un petit sourire s’affichait au coin de sa bouche. Effectivement, il avait fait un bon choix de produit, et dire qu’il avait failli utiliser un produit détergeant à la place. Non, celui-là était parfait, des symptômes apparaissant lentement et de plus en plus flagrants. Sans doute supportables dans un premier temps… Mais au final, tôt ou tard, le corps ne répondra plus.
      La pauvre dame devait encore être dans la première phase de l’intoxication. La seule tâche qu’il restait à faire était de continuer à la faire avaler de ce produit, peu à peu.

      Il était temps de se remettre au travail, et ce, dans tout les sens du termes, la porte s’ouvre laissant derrière elle un son de clochette s’échapper, un client, le client.

      « Bonjour Emil ! Deux plats du jour comme d’habitude ? »
      « Non, aujourd’hui j’ai déjà déjeuner, le patron m’a gentiment offert des sandwiches. Ce sera juste un plat. »

      Eriko referme naturellement son livre, le rangeant sous le comptoir et se dirige dans la cuisine sans dire un mot, discrètement, un sourire pourtant clairement affiché sur son visage. Il les connaissaient, ces occasions ponctuelles qui faisaient que parfois Emil déjeunait au travail, c’était en de jour comme celui-ci qu’il pouvait doubler la quantité de poison. L’état de la bonne mère s’aggravera mais le plan s’accélèrera. Et lui, digne fils, ne se rendra compte de rien. Comment le pourrait-il ? Forcément, il a un corps plus robuste et moins de substances nocives consommés.

      « Un plat du jour. Un. »


      Dernière édition par Eriko le Lun 10 Nov - 0:33, édité 2 fois
        Le repas était servi. Emil, lui, ne mangeait pas, voir sa mère manger avec appétit lui remplissait le cœur… Oui, ces derniers temps, il avait presque cru qu’elle n’était pas dans son état normal, mais récemment, il la voit de nouveau sourire et plus active. Cela voulait dire que tout allait bien. Cette motivation venait en réalité d’une résolution de la bonne femme, se motivant elle-même dans le but de se rétablir. Elle se forçait à manger, à bouger, à penser positivement. Ce quotidien de femme malade cloitrée au lit, elle ne voulait plus l’infliger à son fils. Et pourtant, c’est de cette bonne intention qu’elle se détruisait petit à petit. Fatiguant son corps bien plus vite qu’elle ne le devrait. Son menu du jour, soupe à l’oignon, purée de carotte et faux filet de bœuf était tout ce qu’elle aimait. Sain pour le corps, bon en bouche… Bien qu’elle trouvait le tout relativement plus sucré que d’habitude. Cela ne l’empêchait pas pour autant de finir l’assiette. Elle se surprenait elle-même de finir l’assiette, malgré son appétit. Sa résolution, cet objectif, elle pouvait s y tenir, elle n’avait qu’à continuer et ses efforts paieront.

        Rassuré, le jeune Emil repartit, il avait encore du travail.

        « J’y vais maman. A tout à l’heure. »
        « Bon courage, à tout à l’heure. »

        Les deux s’échangent des sourires, puis le garçon s’en va, refermant la porte derrière lui. La mère porte son plateau repas, faire la vaisselle. Son corps lui fait savoir sa fatigue, mais elle en prend compte, elle ne se forcera pas, elle aura juste à se recoucher. La vaisselle finit, elle remplit juste un verre d’eau, puis, en voulant se diriger vers son lit, subitement, un malaise la frappe, sa vision se floue légèrement, sa poitrine lui fait mal, elle perd ses forces, lâchant son verre, posant un genou à terre, agrippant fortement sa robe de chambre au niveau de la poitrine, une vive douleur l’emporte, un mal de tête la frappe, sa respiration s’accélère.

        De l’aide… Vite. Cette pensée la frappe, dans un dernier effort, elle tente de se relever, titubant, elle marche sur un débris de verre. La douleur ne fait qu’accentuer sa fatigue, elle amplifie son mal-être. Elle s’appuie contre le mur, il ne lui restait qu’à ouvrir la porte… Cette petite pièce lui semblait désormais immense… Marchant par petit pas, il lui fallait juste ne serait-ce qu’entrouvrir la porte. Quelqu’un remarquera. Mais après avoir tant donné jusque là, ses forces la quittaient, elle tomba à terre, incapable de rester davantage sur ses deux jambes. Sa voix ne sortait plus… Pourtant, elle tentait de murmurer un mot. Sur ses lèvres pouvaient se lire le mot suivant : « Emil ».

        Elle a peur, elle ne veut pas mourir, laisser son fils derrière elle, seul… Sans famille… Lui causer plus de peine qu’il n’en ait besoin… Elle veut le revoir. Qu’adviendra t-il de son bébé s’il est seul ? Pourquoi tout d’un coup ? Pourquoi ses efforts n’avaient pas payés ? La tristesse s’empare d’elle, des larmes coulent le long de ses joues creusées par la fatigue. C’est la frustration qui la met dans cet état, elle était impuissante… Et elle allait finir sa vie comme cela ? Elle ne pouvait penser à autre chose que la mort bien qu’il pourrait ne s’agir que d’un malaise… Son fils, elle voulait encore le voir grandir, réaliser ses rêves, ce n’était pas grand-chose à demander mais… Cela lui était-il impossible ? Livré à lui-même… Non… Elle ne peut pas laisser cela se produire… Elle tend son bras comme un dernier acte désespéré, son cœur crie, elle veut lui faire entendre, un dernier mot sortit finalement avant qu’elle ne perde conscience…

        « Emil… »


        Dernière édition par Eriko le Lun 10 Nov - 0:37, édité 1 fois
          L’heure approchait, Emil ne se doutait sans doute pas une seconde de ce qui se tramait chez lui. Eriko lui s’en doutait davantage, depuis le temps qu’il empoisonne chaque jour petit à petit chaque plat lui-même, il avait une petite idée du moment à partir duquel la bonne femme allait finir par céder. Et c’était aujourd’hui, il ne risquait pas grand-chose à parier vu la quantité qu’il avait mit dans son dernier plat. S’absentant de son travail en faisant les yeux doux au patron, le jeunot partit en direction du domicile de ses victimes.

          Faisant malgré tout attention à ce que personne ne le remarque aux alentours ou qu’Emil ne soit dans les parages pour une quelconque raison, le diablotin s’approchait du quartier où vivait la petite famille. Une fois arrivé au pied de la résidence, Eriko jeta un dernier regard aux alentours, personne à l’horizon. Bien, puis, d’un geste naturel, celui-ci toqua à la porte… Une fois… Deux fois… Pas de réponse. Enfin, celui-ci frappa une troisième et dernière fois pour constater aucune réponse. Ouaip, pas de doute, la pauvre est hors service. Confiant, le jeunot repartit, temps de finaliser son stratagème, direction, la place centrale.

          Quelques minutes de marche et voilà qu’il avait déjà en ligne de mire sa destination. Marchant naturellement, d’un pas sûr, celui-ci savait exactement ce qu’il allait se passer. En face de lui se trouvait un petit établissement, tout de marbre, un lieu bien entretenu portant une enseigne où est inscrit : « Cabinet médical ». Cet établissement bien connu pour être le plus proche de tous, bien visible, avec un docteur fiable et surtout, le moins cher. Les gens n’étaient pas souvent malades mais ils faisaient parfaitement confiance au médecin de ce lieu.

          L’enfant se mit alors à entrer à l’intérieur. Personne, une chance, cela lui facilitait la tâche. Il ne lui restait plus qu’à pousser la porte menant au cabinet. Face à lui, un vieux bonhomme lui tournant le dos, assis sur une chaise de bois, crâne chauve, cheveux gris, visage ridé mais exprimant pourtant un air serein et calme. Le docteur remarque sa présence, se tourne vers lui en affichant un sourire.

          « Oh, bonjour mon petit, que fais tu ici ? Tu es malade ? Tu as mal quelque part ? »

          Eriko referme doucement la porte, s’appuie dessus et commence à afficher un sourire qui se veut presque effrayant. Il sort de sa poche plusieurs stylos à encres.

          ~~~~~~~~~~


          L’heure de la débauche, Emil affiche un sourire satisfait, une bonne journée de travail, il commence à s’habituer à cette vie, il est d’humeur joyeuse, sa mère se rétablit, il devient proche de ses collègues de travail et sa vie est bien remplit, alors qu’est-ce qui l’attendrait une fois que sa maternelle serait finalement sur pied ?
          L’homme rentre chez lui, la chaleur et le travail l’avait épuisé, il veut juste rentrer prendre une douche et se reposer un peu avant d’aller chercher le diner. Dans son chemin, il aperçoit une petite boulangerie. Une idée lui vient à l’esprit, et cinq minutes plus tard, le voilà avec une petite poche contenant des choux à la crèmes. De temps en temps, une dépense en extra ne faisait pas de mal.

          Le voilà arrivé chez lui, le jeune homme rentre, se déchausse, et à sa surprise, il ressent quelque chose de froid sous ses pieds, un liquide… De l’eau ? Il ne comprend pas, le garçon avance… Et il découvre. C’est un mélange de surprise, d’angoisse, de peur et de panique qui le prend, il se précipite sur le corps à terre de sa chère mère. Son cœur s’accélère il ne pense plus clair.

          « Maman.... MAMAN ! »

          Emil la secoue légèrement, aucune réaction, que faire ? Finalement, il tente de se calmer, rapproche son visage du sien… Un souffle… Elle respire. Soulagement. Puis, il prend son bras, essaye de ressentir un pouls… Plus inquiétant cette fois, faible et irrégulier. Tenant en douceur sa mère, celui-ci la déplace avec précaution sur le lit.

          « Un docteur… »

          Courant de toute ses forces, celui-ci se dirige vers la place centrale, ce n’était pas trop loin, il pourrait le faire venir ici rapidement, transporter sa mère risquait sans doute d’aggraver son état, surtout avec la chaleur étouffante caractéristique de l’île.
          Il est pressé, il crie pour qu’on lui dégage le chemin, il bouscule… L’homme n’avait pas le temps pour la politesse. Et puis… Il croise le passage d'un petit enfant aux prunelles bleus, celui-ci portant un sourire béant sur le visage, mais Emil ne le remarqua pas, car une seule chose lui occupait son esprit à l’instant… C’était…

          « DOCTEUR ! S’il vous plaît aidez moi ! Ma mère est souffrante ! C’est grave ! »

          Le docteur assis dos à lui était sans doute occupé à lire un ouvrage ou à faire des recherches, heureusement, il ne l’interrompait pas en plein milieu d’une consultation, ça lui évitait d’avoir à se justifier auprès d’un éventuel patient. Mais lorsque le médecin se retourna vers lui, il ne s’attendait pas à voir un sourire amusé.

          « HA HA HA ! ELLE EST BIEN BONNE CELLE LA ! »
          « Qu.. Mais… Ce… Ce n’est pas une blague ! Docteur je vous en prie, venez avec moi ! Ma mère a besoin de soin ! »
          « HA HA HA ! CE QUE TU ES DROLE, TA MERE A BESOIN DE SOIN ! HA HA HA ! »

          Incompréhension totale, la panique s’installe de nouveau dans son esprit, que se passait-il ? Etait-ce une blague ? Emil continua malgré tout d’insister mais sans succès, le vieux était il devenu sénile ? Finalement, ce fut la colère qui prit alors le dessus, dans un excès de rage, l’homme asséna un coup de poing au visage du docteur, en espérant que cela lui remette les idées claires... Mais là encore, c’était à la fois un mélange de rire, de douleur et des larmes aux yeux que le docteur affichait comme réaction en se roulant à terre... Et si l’on y regardait de plus près… Sous sa blouse, alors que le vieil homme trainait de droite à gauche à même le sol, on pouvait apercevoir de l’encre jaune sur lui. Bien sûr, seul de vrais connaisseurs pouvaient comprendre et prêter attention à un si petit détail. Quant à Emil, il ne pouvait pas compter sur ce vieux bonhomme, inutile de perdre davantage de temps ici, l’Alabastien sortit du cabinet en courant puis se mit à crier sur la place centrale.

          « QUELQU’UN S’IL VOUS PLAIT, AIDEZ MOI ! J’AI BESOIN D’AIDE ! DES MEDICAMENTS, UN DOCTEUR !!»

          Aux alentours, ce n’étaient que des passants qui regardaient de loin le citoyen, les humains n’étaient pas habitués à ce genre de réaction, seul l’ignorance, la méfiance ou la curiosité s’affichait dans leurs regards, des murmures se faisaient entendre… Là encore, incompréhension totale du jeune homme, il n’avait pas les idées claires, ses émotions prenaient le dessus sur sa raison, et ses réactions, mêlés à la colère entrainait parfois des gestes violents. S’approchant d’une jeune femme, celui-ci l’agrippa par les épaules de ses deux mains.

          « Madame ! Vous pouvez sûrement m’aider ! J’ai besoin de vous ! »
          « Kyaaaaaah ! Laissez moi ! »

          Repoussé avec force, la jeune femme s’enfuit, prise de peur, et ce même sentiment se faisait partager par les autres passants qui ne faisaient qu’observer de loin. L’homme alors à terre à quatre pattes, yeux sur le sol, désespérait… Sa mère était mourante, personne pour lui venir en aide… Comme si le monde entier était désormais contre lui… Et finalement, une silhouette se dressa devant lui, lui faisant de l’ombre sous ce soleil de plomb.

          « Tu as besoin d’aide ? Je pense qu’on peut s’arranger. »


          Dernière édition par Eriko le Lun 10 Nov - 0:44, édité 1 fois
            Emil releva la tête, quelqu’un avait-il répondu a son appel au secours ? Il aurait voulu espérer mais devant lui, il n y avait qu’un enfant… Avec une telle apparence, bien entendu qu’Eriko ne pouvait être crédible aux yeux de cet homme. Quoi qu’il en soit, cela n’importait pas, car très bientôt, il n’aurait d’autre choix que de prêter attention a ses paroles.

            « Je t’ai bien observé Emil… Toi et ta mère. Cette dernière est plutôt mal en point n’est-ce pas ? Elle a besoin de soin dès maintenant je suppose. Moi, je peux te proposer de t’aider. »

            L’attention d’Emil fut dès lors captivé par le gamin en face de lui. Le jeunot s’était montré direct sans y aller par quatre chemins, ce qui bien sûr laissait l’Alabastien songeur, ce n’était pas un simple garçon, il était parfaitement au courant de la situation et ses manières calmes n’étaient pas celle d’un enfant de 10 ans.

            « Pas de temps à perdre, je sais que ta mère est mourante, donc allons à l’essentiel. Je peux t’aider et toi de même. Je me présente, Eriko, ma principale activité est l’échange et la collecte d’informations. C’est pour cela que j’en sais beaucoup sur toi. »

            Eriko sortit alors un petit objet de sa poche le tendant vers sa victime. Ce dernier était toujours a quatre patte au sol. L’image qui était représenté était celle d’un bon samaritain se montrant généreux avec un pauvre. Du moins, c’était l’idée qu’Eriko se faisait.

            « J’ai avec moi, un mini Denden, il permet de contacter un autre médecin situé un peu plus loin mais qui a les moyen de se déplacer en urgence. Une personne fiable. Je te laisse la possibilité de l’utiliser à une condition. J’aimerais utiliser ton bateau et faire de toi mon navigateur et garde du corps personnel. »

            Là encore, la manière directe d’expliquer les choses sans détour rendait l’Alabastien confus, il ne comprenait tout simplement pas, tout allait trop vite… Les mots étaient pourtant clair mais… Les raisons, les motivations, la cause, trop de questions dans sa tête, il voulait les lui demander mais la panique et son état émotionnel instable faisait qu’il ne pouvait pas réagir de manière sensée.

            « Qu… Pourquoi ? Je ne comprends pas… »
            « Hmm… Peut-être que je suis allé trop vite en effet… Hmm, bref, pour te résumer la chose… J’étais bien au courant de la maladie de ta mère on va dire… Et que durant tout ce temps je guettais autour de ta famille comme un corbeau sans pour autant vous prévenir, toi et elle, du réel danger de cette maladie… »
            « … »
            « Oui, car sinon je n’aurais aucun moyen de pression sur toi, certes, ce n’est pas très gentil… Mais tu verras que ce que je propose n’a rien de malsain. Ce que je souhaite, c’est m’engager dans la Marine, j’ai besoin de quitter l’île mais Grand Line n’est pas sûr surtout pour un enfant comme moi. Grâce à mes activités, j’ai bien sûr entendu parler de ta famille, tu es issue d’une famille de navigateur, formé pour entrer dans la garde royale qui plus est, bref, un candidat idéal pour m’aider à quitter l’île. En gros, je veux que tu rejoignes la Marine avec moi. »

            Marchant de droite à gauche tandis qu’il parlait, Eriko n’avait pas fini son monologue, expliquant ses motivations de A à Z… Le tout parsemé de quelques mensonges bien entendu… Ce qu’il désirait également, c’était gagner la confiance d’Emil, lui avouer qu’il était derrière l’origine du malaise serait mauvais pour son plan. Non, il devait agir comme un sauveur. Etre respecté et se faire valoir redevable.

            « Si tu acceptes de venir avec moi, je te laisse utiliser ce mini Den-Den pour contacter le médecin… Mais ce n’est sûrement pas assez je suppose. C’est vrai, après tout, quitter son île natale, ses proches et surtout…La mère en question, c’est une lourde décision… Mais penses y. Même si tu arrives à sauver ta mère, là, maintenant. Sa maladie sera toujours là, et un jour arrivera, où tu ne pourras pas être là à temps… Et ce sera fini. Non, ce qu’il te faut, c’est un suivi. A ce stade, on ne sait même pas si elle pourra être sauvée à temps… Mais retarder l’échéance pour alors la transférer à la capitale où elle pourra bénéficier de soins médicaux beaucoup plus avancés. Et je sais très bien que tu n’as pas les moyens pour payer ces frais médicaux. »

            Emil détournait le regard… Il avait raison quelque part… Mais pouvait-il vraiment lui faire confiance ? Ce n’était qu’un gosse, comment pourrait-il faire ce que lui ne pouvait pas ? Pensée qui fut immédiatement contredites par une petite sacoche que l’enfant jeta à ses pieds, de nombreuses liasses de billets ressortait de la poche.

            « Je suis plutôt riche, on va dire que j’ai hérité d’une petite fortune. Je peux t’avancer ces frais, le transport à la capitale, vu son état, elle ne pourra pas aller bien loin. Mais aussi un traitement pour la guérir définitivement. »

            Emil serrait les poings, agrippant une poignée de sable dans chaque mains, au fond, il n’avait pas le choix, il percevait cela comme un chantage, il devait sauver sa mère mais ce serait comme l’abandonner au final par la suite. Quelque part, il ne pouvait s y résoudre. Mais Eriko n’avait pas encore fini les négociations.

            « Je ne te demande pas de rester indéfiniment mon garde. Juste de payer l’avance que je te fais. Une vraie dette financière en somme. Et puis… N’est-ce pas ton rêve de pouvoir naviguer ? Partir à l’aventure sur les mers ? Mettre à profit ton expérience du combat. Bien sûr, tu serais toi aussi Marine. Ce n’est pas comme si je te demandais de devenir un criminel, tu appliquerais la justice, de quoi rendre fier tes proches. Ta mère ira mieux, et te voir avancer dans la vie sans qu’elle se considère elle-même comme un boulet pour toi t’empêchant de vivre ta vie pourrait aussi être un moyen de l’aider à récupérer autant moralement que physiquement. Et puis… Rien ne t’empêche de garder contact avec elle par den den ou courrier. Quant au paiement de ta dette, il se fera directement par le salaire que tu obtiendras en tant que Marine. Au final, je suis même sûr que tu y gagnes plus que moi hé hé. Maintenant décide-toi, tu veux sauver ta mère non ? »

            Des arguments saisissants… Il ne parlait vraiment pas comme un gamin de son âge, un fin négociateur, presque empathique, il prenait tout en compte, pas seulement au niveau matériel et suivi mais aussi des facteurs émotionnels… Après tout oui… Il pourrait peut-être finalement réaliser ses rêves… Se lancer comme l’avait fait son père avant lui. En plus de sauver sa mère… Quelque part, il sentait bien qu’elle le laisserait partir avec joie, il pouvait comprendre le fait que sa mère puisse se sentir comme si elle le restreignait, dire que c’est ce gamin inconnu sortit de nulle part qui lui avait fait réaliser ce point. Et puis de toute manière… Même sans ça, il aurait accepté… Sauver sa mère était juste sa priorité pour le moment.

            « C’est d’accord… S’il te plaît laisse-moi appeler à l’aide… »

            Mais là encore… Fallait-il que le docteur arrive dans les temps. De toute manière c’était sa dernière option. Tendant la main pour atteindre le Den den, Uriko referma soudainement la main, mettant ses bras derrière son dos. De nouveau, Emil fut surprit, mais avant de pouvoir réagir, voilà qu’Eriko reprit de nouveau la parole, arborant cette fois une mine qui lui semblait presque… Mignonne. L’enfant clignait des yeux en tirant la langue joyeusement.

            « Hé hé. En vérité, j’ai déjà contacté le docteur en question, il devrait déjà être sur place ou pas loin actuellement. Quoi qu’il se serait passé, je ne pouvais juste pas laisser une personne mourir comme ça. Désolé pour le petit tour. »

            C’était là encore le coup final. Avec son plan, il était de toute manière impossible que sa cible puisse refuser son offre. L’enfant prenait un malin plaisir à le berner, cette conclusion ne servait qu’à le charmer. Un garde du corps ayant confiance et respectant son maître était bien plus loyal que s’il était là par dépit. Le stratagème avait fonctionné, Emil soupira de soulagement, avec ça… Sa mère était réellement hors de danger hein ? Pour en être totalement convaincu il devait la voir quand même. Mais il ne pouvait s’empêcher de sourire face à la dernière phrase de son « sauveur ».
              « Alors ? Comment va-t-elle ? »
              « Le docteur m’a dit qu’elle s’en remettrait, mais que pour l’instant il la garderait sous surveillance avant de l’emmener dans un bon hôpital dans la capitale. Merci de t’inquiéter. »
              « Tu as pu lui faire tes au revoir ? »
              « Elle dormait encore alors je lui ai laissé une lettre, et puis… Je pense qu’elle m’a tout de même entendu. »
              « Je vois… »

              En vérité, l’enfant s’en fichait complètement, mais pour être sûr de s’accorder la confiance d’Emil, il devait faire preuve d’empathie, se montrer comme quelqu’un de sympathique. La mère étant souffrante de base, cela risquerait de prendre un petit moment pour elle de se remettre sur pied, et au cas où, l’enfant lui enverra quelques « cadeaux » de temps à autre juste pour la faire rester un temps supplémentaire à l’hôpital si cela était nécessaire.

              L’alabastien quant à lui regardait une dernière fois sa demeure, il avait grandi ici et bien que le lieu était modeste, cette maison était pleine de souvenirs. Quelque part, il avait un petit pincement au cœur, mais il sait qu’un jour il reviendra, avec sa mère. Se retournant vers Eriko, le jeune homme pris son sac contenant quelques affaires avant de le mettre sur son épaule. Un petit peu d’argent, des vêtements de rechange, son log pose ainsi que son sabre. Le duo marchait en direction du port de la ville. Là où était amarré son navire.

              « C’est ton bateau ? »
              « Oui, il appartenait à mon père. »
              « Hm… Je m’attendais à quelque chose de plus grand… »
              « … »

              Sourire gêné d’Emil, petite erreur de la part du gamin qui avait laissé transparaître un peu trop sa vraie nature. Oups, c’est vrai, il devait être un enfant mignon et sympathique. Même si après son numéro de négociateur, il était sûr qu’il ne pourrait pas passer pour un enfant innocent et pur ou encore naïf… Nope, de suite il serait catégorisé comme un génie par sa recrue… Hmm.. Après tout, peu importait au final si un jour sa personnalité venait à être dévoilée, maintenant, le jeune homme lui était endetté de toute manière. Le petiot devait juste éviter d’agir de manière trop « cruelle » . Histoire d’éviter tout genre de révolte ou protestation. Il n y a rien de pire qu’un servant refusant d’obéir…

              Le duo monta alors à bord de la grande barque. Celle-ci ne tiendrait probablement pas sur du long ou moyen terme… Mais pour aller jusqu’à la prochaine île cela devrait aller, en espérant bien entendu que la tempête ne frappe pas.

              « Tu sais comment naviguer ? »
              « Ca fait un moment mais ça devrait aller. Je ne peux décemment pas faire honte à la réputation des navigateurs de Katorea ha ha ! Ne t’inquiète pas, je m’assurerais qu’on arrive à bon port. »
              « … Hmm… Merci. »
              « …Pff… Ha ha ! »
              « Qu…Quoi ? »
              « Non rien ha ha, tu es plutôt bizarre comme gamin toi ! »

              Emil ponctua sa phrase en tapotant sur la tête de son cadet. Eriko avait essayé de jouer les garçons poli mais il faut croire que ses changements d’attitudes trop soudains étaient un peu trop flagrants pour son nouveau compagnon. Quelque part, il n’appréciait pas trop sa familiarité… De quel droit un simple civil du petit peuple se permettait de le toucher ? Malheureusement, pour l’instant, il ne pouvait juste pas exploser de colère. Il avait appris à se contenir face à ce genre de situation depuis. En y réfléchissant, ça pourrait être pire, au moins il n’est pas grassouillet et débordant de transpiration… Brr, ça lui rappelle un très mauvais souvenir tout ça…

              En revanche, ce qu’Eriko ne voyait pas c’était qu’en réalité, Emil agissait un peu de manière forcée. L’alabstien ne s’était pas encore fait à l’idée qu’il venait de tout quitter pour suivre un gamin… Il ressentait en son for intérieur une poussée d’adrénaline, à la fois due à l’excitation et à la nostalgie. Il fixait au loin son île natale qui s’éloignait de plus en plus au fur et à mesure que leur barque voguait. Ca y est, l’aventure allait commencer pour lui, une nouvelle page se tournait aujourd’hui.