>> Defoe Stefan
Pseudonyme :: Stefi Age: 26 Sexe: Masculin Race: humain Métier : Géographe, Navigateur Groupe: Pirate, équipage des Desperados But :Nettoyer le monde entier de la saleté. Peut-être qu'en aidant son Capitaine à trouver le One piece, il obtiendra une bouteille de javel géante ? Aptitude que vous désirez posséder après votre validation Connaissance encyclopédique du monde (je sais, cela se rapproche un peu de la mémoire eidétique...) Équipement : *Bibliothèque personnelle qu'il a installé dans son bureau du navire. *Balai télescopique (rétractable donc) qui se présente à la base sous la forme d'un petit tube. Par pression sur un bouton, ou par un mouvement du poignet spécifique, le tube s'allonge cran par cran ou d'un seul coup pour devenir un bâton à peine moins grand que lui. En dernier lieu (ce n'est pas obligatoire), des franges sortent de l'extrémité. *Arc fabriqué par les techniciens Desperados, avec un carquois sur mesure, et des flèches possédant différentes propriétés. Codes du règlement : Ce compte est-il un DC ? :non, il s'agit d'un remplacement de personnage (un pnj qui devient pj et vice-versa) : Elinor Lafayette Si oui, quel @ l'a autorisé ? : Red |
>> Physique
Bonjour, Grand-Père Edward, c'est Linette. Je t'apporte des lys aujourd'hui. J'espère que ça te plaira. Je les pose là... Je vais m'en occuper. Cela fait un moment que je n'étais pas venue te voir, j'ai du travail !
Stefan m'a contacté hier par Denden, je vais pouvoir te donner des nouvelles. Cela fait des mois qu'il est parti de la maison...
Du coup, j'ai eu envie de ranger les affaires qu'il a laissé et je suis tombée sur de vieilles photos de famille. C'est fou ce qu'il te ressemble au même âge.
Ses cheveux lisses et brillants sont cependant plus longs que les tiens, ils lui arrivent au creux des reins. Leur couleur malachite accentue la pâleur de sa peau. Il les ajuste gracieusement, soit quand il les laisse lâchés, soit il les attache en catogan. C'est drôle, mais malgré tout le soin qu'il y porte, il a toujours ses épis sur le haut du crâne qui font partir quelques mèches dans tous les sens ! Il rage tous les matins quand il se coiffe mais jamais n'a réussi à les domestiquer.
Je dois reconnaître qu'il a des traits plutôt fins pour un homme : un visage triangulaire, terminé d'un menton pointu. Pour autant, il n'est pas androgyne. Ses yeux d'un bleu tirant sur le violet lui donnent un regard dur et froid. J'ai toujours l'impression qu'il lit en moi, qu'il me transperce. Son nez, étroit et court, ses lèvres pincées, son cou gracile, concourent à lui donner une allure noble, un peu hautaine.
Je me pose des questions sur son corps. Comment une personne qui reste aussi sédentaire a-t-elle pu rester aussi mince ? Stefi mange certes assez sainement, et il est plutôt grand. Au jugé, il doit faire dans les 1m85. Ce qui lui donne une silhouette fine et grande. Mais il devrait s'encroûter. Je le soupçonne de faire des exercices en douce dans son bureau. Il n'a pas un poil de graisse, nul part ! L'autre jour, quand je l'ai vu sortir de la douche - j'ai osé jeter un coup d’œil par la porte de la salle d'eau - j'ai même constaté qu'il était un peu musclé, surtout au niveau des jambes, où il a toujours ses cicatrices. Cela fait cinq ans que c'est arrivé, et elles marquent toujours sa peau.
En tout cas, il est loin d'être aussi frêle qu'on peut le penser. Mais comme il cache bien cet aspect de lui par ses vêtements, beaucoup vont se méprendre sur le sujet. Il va donner l'illusion d'être vulnérable. Je n'arrive pas à déterminer si c'est ou non une bonne chose. Il risque de devenir une cible privilégiée. Peut-être en profitera-il pour prendre par surprise ?
Ce serait tout à fait son genre, l'effet de surprise. Combien de fois est-il arrivé derrière moi sans que je m'en doute et qu'il me fasse sursauter ? Il se déplace plutôt à l'instar d'un chat. Toujours une allure lente et posée. Des gestes doux et précis. J'ai toujours cru qu'il marchait sur des œufs tellement il se montre précautionneux. Calculerait-il le moindre de ses pas, le moindre de ses gestes, ou est-ce naturel ? Quand le cas contraire, ce doit être fatiguant à la longue, un port distingué. Le dos toujours droit quand il marche. Heureusement il n'est pas toujours raide comme la justice. Vu tout le ménage qu'il accomplit, il aurait vite mal aux articulations.
Il va vraiment contraster, entre sa démarche et sa garde-robe, avec les autres bandits des mers. Je l'ai vu partir vêtu de sa tenue de prédilection. Sa Chemise blanche est assortie à une cravate à l'ancienne. Ce n'est pas du tout à fait un jabot, il n'y a pas les froufrous de cet accessoire. Il y superpose un veston jaune et beige, très travaillé, tissé main. Et enfin un long manteau noir, qui lui tombe jusqu'à mi-mollet, à la coupe harmonieuse, qui suit tous ses moindres mouvements à la perfection. Ces trois hauts sont brodés d'or fin ; le savoir-faire Zaunien, là encore. Son pantalon noir est rentré en bas dans des bottes hautes, qui le protègent jusqu'aux genoux. J'ai noté, en visitant sa chambre, qu'il avait emporté d'autres vêtements, Chemises, pantalons, essentiellement. D'autres paires de bottes. Et un nombre incalculable de gants. Le tout de couleur sombre. Il dit toujours que la saleté se voit moins de cette manière. Il est vrai qu'une tâche de sang s'y distingue moins que sur du blanc.
Stefan m'a contacté hier par Denden, je vais pouvoir te donner des nouvelles. Cela fait des mois qu'il est parti de la maison...
Du coup, j'ai eu envie de ranger les affaires qu'il a laissé et je suis tombée sur de vieilles photos de famille. C'est fou ce qu'il te ressemble au même âge.
Ses cheveux lisses et brillants sont cependant plus longs que les tiens, ils lui arrivent au creux des reins. Leur couleur malachite accentue la pâleur de sa peau. Il les ajuste gracieusement, soit quand il les laisse lâchés, soit il les attache en catogan. C'est drôle, mais malgré tout le soin qu'il y porte, il a toujours ses épis sur le haut du crâne qui font partir quelques mèches dans tous les sens ! Il rage tous les matins quand il se coiffe mais jamais n'a réussi à les domestiquer.
Je dois reconnaître qu'il a des traits plutôt fins pour un homme : un visage triangulaire, terminé d'un menton pointu. Pour autant, il n'est pas androgyne. Ses yeux d'un bleu tirant sur le violet lui donnent un regard dur et froid. J'ai toujours l'impression qu'il lit en moi, qu'il me transperce. Son nez, étroit et court, ses lèvres pincées, son cou gracile, concourent à lui donner une allure noble, un peu hautaine.
Je me pose des questions sur son corps. Comment une personne qui reste aussi sédentaire a-t-elle pu rester aussi mince ? Stefi mange certes assez sainement, et il est plutôt grand. Au jugé, il doit faire dans les 1m85. Ce qui lui donne une silhouette fine et grande. Mais il devrait s'encroûter. Je le soupçonne de faire des exercices en douce dans son bureau. Il n'a pas un poil de graisse, nul part ! L'autre jour, quand je l'ai vu sortir de la douche - j'ai osé jeter un coup d’œil par la porte de la salle d'eau - j'ai même constaté qu'il était un peu musclé, surtout au niveau des jambes, où il a toujours ses cicatrices. Cela fait cinq ans que c'est arrivé, et elles marquent toujours sa peau.
En tout cas, il est loin d'être aussi frêle qu'on peut le penser. Mais comme il cache bien cet aspect de lui par ses vêtements, beaucoup vont se méprendre sur le sujet. Il va donner l'illusion d'être vulnérable. Je n'arrive pas à déterminer si c'est ou non une bonne chose. Il risque de devenir une cible privilégiée. Peut-être en profitera-il pour prendre par surprise ?
Ce serait tout à fait son genre, l'effet de surprise. Combien de fois est-il arrivé derrière moi sans que je m'en doute et qu'il me fasse sursauter ? Il se déplace plutôt à l'instar d'un chat. Toujours une allure lente et posée. Des gestes doux et précis. J'ai toujours cru qu'il marchait sur des œufs tellement il se montre précautionneux. Calculerait-il le moindre de ses pas, le moindre de ses gestes, ou est-ce naturel ? Quand le cas contraire, ce doit être fatiguant à la longue, un port distingué. Le dos toujours droit quand il marche. Heureusement il n'est pas toujours raide comme la justice. Vu tout le ménage qu'il accomplit, il aurait vite mal aux articulations.
Il va vraiment contraster, entre sa démarche et sa garde-robe, avec les autres bandits des mers. Je l'ai vu partir vêtu de sa tenue de prédilection. Sa Chemise blanche est assortie à une cravate à l'ancienne. Ce n'est pas du tout à fait un jabot, il n'y a pas les froufrous de cet accessoire. Il y superpose un veston jaune et beige, très travaillé, tissé main. Et enfin un long manteau noir, qui lui tombe jusqu'à mi-mollet, à la coupe harmonieuse, qui suit tous ses moindres mouvements à la perfection. Ces trois hauts sont brodés d'or fin ; le savoir-faire Zaunien, là encore. Son pantalon noir est rentré en bas dans des bottes hautes, qui le protègent jusqu'aux genoux. J'ai noté, en visitant sa chambre, qu'il avait emporté d'autres vêtements, Chemises, pantalons, essentiellement. D'autres paires de bottes. Et un nombre incalculable de gants. Le tout de couleur sombre. Il dit toujours que la saleté se voit moins de cette manière. Il est vrai qu'une tâche de sang s'y distingue moins que sur du blanc.
>> Psychologie
Je suis sûre que tu t'inquiètes aussi sur son avenir. J'avoue que les membres de l'équipage que j'ai rencontré sont sympathiques, mais cela suffira-t-il pour qu'il se fasse apprécier ? Stefan n'est pas quelqu'un de méchant, mais il est tellement réservé.
Cela vient de notre condition sociale, et de notre éducation. On nous a toujours appris qu'il ne fallait pas se montrer faible et ne pas fléchir devant les autres. Il est déterminé et têtu, tout en restant discret. Il sait toujours tirer profit de la situation (même lorsqu'elle est désespérée) et se révèle être un fin calculateur. Il a obtenu très jeune la reconnaissance de ses pairs par ses compétences et son savoir qui semble illimité. Je crois que, de toute notre famille, il est le plus intelligent. Oui, même plus que toi, Grand-Père ! Il passe son temps à lire, à étudier, à travailler, à croire qu'il n'a jamais aucun loisir.
Je grossis le trait. Il y a bien une activité qu'il accomplit en dehors de tout ça. D'aussi longtemps que je me souvienne, il pratique le tir à l'arc. Cela correspond tout à fait à son caractère. Avant qu'il ne se cantonne dans ses appartements, il sortait dès qu'il en avait l'opportunité avec son arc. Il calculait les trajectoires avec précision, jouait avec la météorologie et les rebonds, comme s'il était un navigateur, prévoyait un chemin à prendre pour son navire. Un sport qui lui collait parfaitement bien, lui qui est si soigneux.
Peut-être justement est-ce cela son grand défaut. Il est trop sérieux. Même s'il comprend l'humour, on dirait qu'il se force à ne pas rire et éprouve de grandes difficultés à laisser tomber le masque. Il rit sous cape, mais à gorge déployée, jamais. Pourtant, il a son propre sens de la répartie et des bons mots.
Sa méticulosité et son savoir ressortent trop dans les conversations, même les moins mondaines. Il ne peut pas s'empêcher de corriger les gens, de leur apporter des informations dont ils n'ont pas forcément besoin. Il se montre souvent outrecuidant. A Zaun, c'est une chose commune, c'est presque une marque de fabrique chez les natifs de cette île. Mais pour les étrangers, il va paraître condescendant et méprisant. Il met tellement de distance entre lui et les autres.
Pourtant, je suis persuadée que c'est une image qu'il souhaite donner. Je le connais différemment des autres. Il a le cœur sur la main, et ne souhaite pas, par ses attitudes hautaines, enfoncer les plus faibles. Chacune de ses interventions a été réalisée dans le but d'aider. Sur ce point, il va à contre-courant de la mentalité de Zaun. Il est capable de compassion et d'écoute. Il se montre peu bavard sur son côté altruiste, c'est dommage. C'est une partie de sa personnalité appréciable, mais il ne la dévoile pas facilement. Tout comme il n'aime pas parler de lui en règle générale. Il doit vraiment être en confiance pour s'ouvrir.
Malheureusement, cela ne va être facile. Stefi est toujours hanté par cet accident et s'est encore plus replié sur lui-même. Le faire sortir de sa chambre pour monter sur un bateau pirate tient du miracle. Parcourir le monde avait été un de ses rêves. Rêve tombé à l'eau depuis qu'il est prisonnier de sa phobie.
Être rangé est une chose : son bureau est classé logiquement, tous les instruments ou livres ont une place déterminée. Cela lui permet d'être plus efficace.
En revanche, son obsession n'est pas naturelle. Le moindre mouton, la moindre poussière lui sont insupportables ; il doit tout nettoyer, immédiatement. Il prend une dizaine de douches par jour. Il a toute une collection d'objet de nettoyage (lingettes, balais, éponges, gants, serpillières) qu'il change une fois par semaine quand la crasse s'y accumule trop. Il doit à tout prix avoir un environnement sain.
Il ne peut supporter ni la vue, ni le toucher de la saleté, d'où un port fréquent de gants. D'un point de vue alimentaire, il est très difficile. Il demande à étudier la traçabilité de chaque ingrédient qui ira dans son assiette. Il désespère notre cuisinière et nos fournisseurs.
Face à cette pure terreur, il réagit de deux manières. Il reste pétrifié quelques secondes, avant de partir en courant à la recherche de n'importe quoi qui puisse nettoyer. Quitte même à se gratter jusqu'au sang, bien que nous ayons tenté, sans grand succès, de l'en empêcher. De toute façon, il lui suffit de voir l’hémoglobine sur sa peau pour le calmer aussi sec.
Mais le plus souvent, il râle ou se met en colère, alors qu'il s'empare de son balai pour réparer l'outrage. Autant il peut être calme et froid envers son entourage, autant il devient volcanique quand il panique, ou qu'il constate un comportement peu hygiénique. Il perd ses capacités de réflexion au profit d'une réaction instinctive.
Cependant, cette colère, telle que j'ai pu la constater, est assez violente. Je me demande jusqu'où il serait capable d'aller quand il est en crise. Tuer quelqu'un ? J'en tremble à cette idée, mais malheureusement, je crains la possibilité. Je souhaite qu'il ne croise jamais le chemin d'un éboueur. Heureusement, lorsque la situation s'apaise, il récupère vite son sang-froid.
J'espère qu'il saura s'acclimater à sa nouvelle vie, mais j'ai confiance en lui. En dépit de ses défauts, il a une grande capacité d'adaptation. Il est intelligent et débrouillard, il devrait s'en sortir.
Cela vient de notre condition sociale, et de notre éducation. On nous a toujours appris qu'il ne fallait pas se montrer faible et ne pas fléchir devant les autres. Il est déterminé et têtu, tout en restant discret. Il sait toujours tirer profit de la situation (même lorsqu'elle est désespérée) et se révèle être un fin calculateur. Il a obtenu très jeune la reconnaissance de ses pairs par ses compétences et son savoir qui semble illimité. Je crois que, de toute notre famille, il est le plus intelligent. Oui, même plus que toi, Grand-Père ! Il passe son temps à lire, à étudier, à travailler, à croire qu'il n'a jamais aucun loisir.
Je grossis le trait. Il y a bien une activité qu'il accomplit en dehors de tout ça. D'aussi longtemps que je me souvienne, il pratique le tir à l'arc. Cela correspond tout à fait à son caractère. Avant qu'il ne se cantonne dans ses appartements, il sortait dès qu'il en avait l'opportunité avec son arc. Il calculait les trajectoires avec précision, jouait avec la météorologie et les rebonds, comme s'il était un navigateur, prévoyait un chemin à prendre pour son navire. Un sport qui lui collait parfaitement bien, lui qui est si soigneux.
Peut-être justement est-ce cela son grand défaut. Il est trop sérieux. Même s'il comprend l'humour, on dirait qu'il se force à ne pas rire et éprouve de grandes difficultés à laisser tomber le masque. Il rit sous cape, mais à gorge déployée, jamais. Pourtant, il a son propre sens de la répartie et des bons mots.
Sa méticulosité et son savoir ressortent trop dans les conversations, même les moins mondaines. Il ne peut pas s'empêcher de corriger les gens, de leur apporter des informations dont ils n'ont pas forcément besoin. Il se montre souvent outrecuidant. A Zaun, c'est une chose commune, c'est presque une marque de fabrique chez les natifs de cette île. Mais pour les étrangers, il va paraître condescendant et méprisant. Il met tellement de distance entre lui et les autres.
Pourtant, je suis persuadée que c'est une image qu'il souhaite donner. Je le connais différemment des autres. Il a le cœur sur la main, et ne souhaite pas, par ses attitudes hautaines, enfoncer les plus faibles. Chacune de ses interventions a été réalisée dans le but d'aider. Sur ce point, il va à contre-courant de la mentalité de Zaun. Il est capable de compassion et d'écoute. Il se montre peu bavard sur son côté altruiste, c'est dommage. C'est une partie de sa personnalité appréciable, mais il ne la dévoile pas facilement. Tout comme il n'aime pas parler de lui en règle générale. Il doit vraiment être en confiance pour s'ouvrir.
Malheureusement, cela ne va être facile. Stefi est toujours hanté par cet accident et s'est encore plus replié sur lui-même. Le faire sortir de sa chambre pour monter sur un bateau pirate tient du miracle. Parcourir le monde avait été un de ses rêves. Rêve tombé à l'eau depuis qu'il est prisonnier de sa phobie.
Être rangé est une chose : son bureau est classé logiquement, tous les instruments ou livres ont une place déterminée. Cela lui permet d'être plus efficace.
En revanche, son obsession n'est pas naturelle. Le moindre mouton, la moindre poussière lui sont insupportables ; il doit tout nettoyer, immédiatement. Il prend une dizaine de douches par jour. Il a toute une collection d'objet de nettoyage (lingettes, balais, éponges, gants, serpillières) qu'il change une fois par semaine quand la crasse s'y accumule trop. Il doit à tout prix avoir un environnement sain.
Il ne peut supporter ni la vue, ni le toucher de la saleté, d'où un port fréquent de gants. D'un point de vue alimentaire, il est très difficile. Il demande à étudier la traçabilité de chaque ingrédient qui ira dans son assiette. Il désespère notre cuisinière et nos fournisseurs.
Face à cette pure terreur, il réagit de deux manières. Il reste pétrifié quelques secondes, avant de partir en courant à la recherche de n'importe quoi qui puisse nettoyer. Quitte même à se gratter jusqu'au sang, bien que nous ayons tenté, sans grand succès, de l'en empêcher. De toute façon, il lui suffit de voir l’hémoglobine sur sa peau pour le calmer aussi sec.
Mais le plus souvent, il râle ou se met en colère, alors qu'il s'empare de son balai pour réparer l'outrage. Autant il peut être calme et froid envers son entourage, autant il devient volcanique quand il panique, ou qu'il constate un comportement peu hygiénique. Il perd ses capacités de réflexion au profit d'une réaction instinctive.
Cependant, cette colère, telle que j'ai pu la constater, est assez violente. Je me demande jusqu'où il serait capable d'aller quand il est en crise. Tuer quelqu'un ? J'en tremble à cette idée, mais malheureusement, je crains la possibilité. Je souhaite qu'il ne croise jamais le chemin d'un éboueur. Heureusement, lorsque la situation s'apaise, il récupère vite son sang-froid.
J'espère qu'il saura s'acclimater à sa nouvelle vie, mais j'ai confiance en lui. En dépit de ses défauts, il a une grande capacité d'adaptation. Il est intelligent et débrouillard, il devrait s'en sortir.
>> Biographie
Depuis que je suis arrivée, je ne te parle que du départ de Stefan sur un navire pirate, mais je ne t'ai pas expliqué comment une telle chose a pu arriver. Rien ne le prédestinait à cela, admettons-le.
Tout le monde sur l'île de Zaun cherche avant tout à se dépasser, à être le meilleur, en faisant preuve de combativité intellectuelle comme physique. Le plus faible est dévoré au profit du plus fort. C'est une compétitivité perpétuelle, et ceux qui n'y adhèrent pas partent ou meurent. Dès le plus jeune âge, on apprend aux enfants à être excellents à l'école, et de vite trouver leur domaine d'activité professionnelle. Les cancres n'existent pas ; ou s'ils le sont, deviennent moutons noirs.
Heureusement, Stefan et moi n'étions pas de ce bois-là. Toute notre famille faisait partie d'une élite. Très vite, mon frère en prit goût, et ne négligeait pas ses efforts. Pourtant, je pense que c'est ton influence qui lui donna envie de connaitre le monde extérieur. Tu étais l'un des rares Zauniens à avoir quitté l’île pour parcourir la planète et te procurer des informations sur d'autres pays, d'autres terres, d'autres cultures. La carte que tu avais ramené, de retour chez nous, le fascinait depuis des années et il s'amusait à la reproduire, à lire des récits de voyage ou des livres d'histoire se rapportant à ces contrées lointaines. Lui aussi rêvait de prendre la mer, et attendait l'occasion de faire connaître ses talents de géographe pour qu'il parte dans un équipage scientifique, ou qu'il se mette au service de la Marine, dont il surveillait les offres de recrutement. Mais il était encore trop jeune à l'époque pour s'engager ou partir en voyage.
Pour autant, il n'était pas resté sans rien faire bien longtemps. Nos parents rendaient souvent visite à d'autres familles de notables comme la nôtre, et trouvèrent bientôt un employeur pour Stefan, en la personne de Maitre Landers, lui permettant d'obtenir un bon salaire pour un travail d'urbanisme et d'archivistique. Stefi était si fier, et accepta avec enthousiasme. Je me souviens que tu l'étais moins. Tu pensais que l'étude des terres Zauniennes l'éloignait de son objectif. Tu n'avais pas tort sur ce point, bien que tu n'en imaginais pas encore la véritable cause.
Au départ, il établissait des plans de l'île, classait les archives, et examinait les cadastres avec soin. Il repéra très vite des approximations dont il faisait part à Maitre Landers qui partait enquêter sur le terrain. Cette tâche lui plaisait tellement que je le voyais rentrer tard et partir tôt, son regard brillant d'une lueur de joie. Manipuler des boussoles, des compas et des règles suffisaient à son bonheur, et il connaissait Zaun comme sa poche rien qu'en détaillant des plans.
Maitre Landers avait très vite reconnu les qualités de son apprenti, et lors de ses dix-huit ans, le prit comme associé dans son cabinet. Dès lors, je ne le croisais quasiment plus, à mon grand regret. Il passait son temps sur le terrain pour des examens, des calculs, des rencontres. Il se fit un nom à Zaun et on faisait souvent appel à lui pour des expertises. Il était fou de bonheur, me disait lors de nos rares rencontres qu'il ne parvenait pas à croire à sa chance. Et je pense que ces mots, justement, lui ont porté malheur.
Ton décès l'affecta profondément. Tu sais à quel point il t'aimait. Il ne pleura pas à ton enterrement, ce qui nous déstabilisa sur l'instant. Il essayait de contenir en lui sa souffrance, afin de ne pas montrer de faiblesse aux nombreux habitants présents à tes obsèques. A l'intérieur, en revanche, il était blessé et seul. Il n'avait pas pu réaliser de ton vivant le voyage dont il rêvait, et pouvoir en parler avec toi à son retour.
Il perdit peu à peu goût à son travail, qu'il faisait avec moins de conviction, ce qui a Zaun était dangereux car très mal vu.
Mais tu continuais de veiller sur lui, ce fameux jour, comme tu l'as toujours fait. Je me souviens avoir ouvert la porte à tes amis, deux jours après la cérémonie. Tes compagnons de voyage, qui voulaient repartir en mer avec toi, réclamaient la présence de mon frère, dont tu leur avais tant parlé ! Tu penses bien qu'il aurait sauté au plafond s'il n'avait pas été aussi réservé. Sans réfléchir, il accepta. J'étais triste à l'idée de ne plus voir mon frère pendant des mois, mais heureuse pour lui. Toi, de là-haut, tu devais être aux anges.
Le lendemain, il annonçait à Maitre Landers son départ, prévu dans deux mois. Son associé regrettait de perdre un si talentueux collègue, mais ne s'y opposa pas. Il lui confia un dernier dossier, histoire qu'il puisse avoir un petit pactole qui l'aide à préparer son expédition. Le dossier de trop.
Comme tu le sais, la vie à Zaun est loin d'être sécuritaire, les disputes et les bagarres y sont monnaie courante.
Ces derniers temps, le ton montait dans un quartier de la Grande Ville entre deux personnes, qui n'arrêtaient pas de harceler tous les spécialistes disponibles au sujet d'un conflit de terrain qui persistait depuis plusieurs générations. Personne n'arrivait à trouver la solution, ce qui accroissait l'hostilité des concernés. Le Cabinet Landers & Defoe était le seul à ne pas avoir eu affaire au litige et fut bientôt mis à contribution. Stefan fut chargé de trancher : il était le plus doué dans ce domaine et reconnu en tant que tel.
L'un des deux partis, le plus agressif des deux, se trouvait être le plus floué dans l'affaire. Bien que mon frère n'eut encore pas donné son jugement, ce vieux était persuadé que quoiqu'il se passe, il serait le dindon de la farce. Il était toujours perdant dans ce dossier selon tous les précédents consultants, au point qu'il en était devenu paranoïaque. Ivre de rage, il n'acceptait pas qu'un jeune morveux, censé trancher définitivement cette affaire, le prenne de haut. En même temps, tel que je connais mon Stefi, son austérité ne jouait pas en sa faveur...
Le jour de l'examen du terrain, le vieillard y emmena mon frère qui se montra étonné par l'état de délabrement de la demeure. D'après la description du dossier, cela ne collait pas. Suspicieux, il ne voulait cependant pas croire à une malice de la part de cet homme âgé qui semblait plutôt désespéré. Stefan était là pour l'aider. C'était un défaut de mon petit frère : ne pas voir le mal chez les gens. L'expérience à venir allait lui apprendre la méfiance absolue.
Naîf, il pénétra dans la maison où régnait une obscurité totale. Impossible que le plaignait habite ici ! Il fit volte-face en réclamant une explication, mais le vieux poussa Stefan, le faisant tomber au sol. La maison était une ruine ; il n'en fallut pas beaucoup pour qu'elle s'effondre. Le sol s'écroula sous le poids du jeune homme, qui tomba d'un premier étage, puis d'un second, jusqu'à la cave.
Le choc l'ayant assommé sur le coup, il n'assista pas à la chute d'une poutre sur ses jambes. Lorsqu'il reprit connaissance, il ressentit une vive douleur au niveau de ses mollets. Ceux-ci étaient coincés par le support en bois. Impossible de bouger. Il se débattit dans ce sous-sol pendant trois jours, faisant preuve d'un instinct de survie extraordinaire, criant autant qu'il le pouvait pour être retrouvé.
L'annonce de sa disparition avait été donnée par Maitre Landers, inquiet de ne pas voir revenir son associé le lendemain de son rendez-vous.
Les secours mirent donc plus de vingt quatre heures à le retrouver, à l'aide du témoignage certes un peu tardif et vague d'un riverain. Stefan était à demi-conscient, épuisé, et considérablement amaigri. Ses cordes vocales étaient arrivées à leur limite, sa voix était éteinte.
Le plus ironique, dans cette histoire, était que, selon les prévisions de Stefan, le vieux était dans son bon droit.
On l'amena directement auprès des meilleurs spécialistes de Zaun. La médecine de l'île étant très avancée, il fut pris en charge rapidement, et traité pour tous les maux dont il était atteint. Ses jambes guérirent, ne lui épargnant pourtant pas une difficile rééducation. Au bout d'un mois et demi, il revint à la maison. Il ne nous avait pas dit un mot depuis son réveil. Seule une personne était au courant de ce qu'il avait vécu, un médecin. Mais nous... nous étions dans l'ignorance.
***
Je sais pour ma part ce qu'il s'est passé, ma petite Linette. Et je comprends que mon petit-fils ne veuille pas en parler. Avec un peu d'imagination, on peut facilement comprendre. Oui, imaginez-vous seul sous terre, dans l'incapacité de bouger, pendant trois jours. Un toit s'est écroulé sur vous dans une maison insalubre. Que ferais-tu pour rester en vie, ma petite ? Dans ces cas-là, tout ce qui passe à proximité représente ta planche de salut. L'eau croupie ruisselant des murs sur lesquels donnent les égouts. La poussière, les animaux nuisibles. De quoi devenir fou quand on est assez raffiné que notre famille. C'est pour vous empêcher de vous inquiéter, de vous horrifier, mais aussi pour son honneur qu'il ne vous a jamais rien dit.
***
Quoiqu'il en soit, dès lors, il ne fut plus jamais le même. Il ne quittait plus la maison, faisait juste des aller-retours de sa chambre à la salle de bain, de la salle de bain à son bureau. Il était sous notre toit et pourtant on le ne voyait pas jamais. Il nous parlait à travers la porte, on lui transmettait la nourriture par un monte-charge qu'il avait fait installer par nos domestiques. Dès qu'on avait l'occasion d'entrer, il faisait immédiatement le ménage après notre départ. Il refusait de voir l'extérieur.
Les premières personnes à qui il adressa la paroles furent tes amis explorateurs, venus prendre de ses nouvelles. Ils n'étaient pas partis, l'attendant pour enfin quitter les côtes et remplir leur mission. Stefan leur fit un accueil des plus violents. Sa voix restée muette depuis son sauvetage résonna entre les murs comme des coups de tonnerre. Il congédia les scientifiques avec une violence que je n'avais jamais entendu chez lui. Nous étions mortifiés, mais nous ne pouvions rien faire. Sa volonté de naviguer était brisée.
Il démissionna de son travail, malgré nos encouragements et ceux de Maître Landers. Il s'instruisit et voyager par procuration, à travers des livres qu'il se faisait livrer par le librairie, après les avoir examiné et dépoussiéré. Il écrivait, il mesurait, il analysait, et développait ses savoirs géographiques à travers la littérature spécialisée. Nous avions bien essayé de lui faire comprendre qu'en s'éloignant du terrain, sa fonction de géographe perdrait en crédibilité et que personne ne voudrait l'embaucher, mais il se contentait de nous fixer en silence d'un regard glacial avant de nous snober. Nous, sa famille.
Vu que seule la propreté et la lecture lui importaient, nous essayions de l'aider à notre manière. Je lui offris un balai un peu spécial, pour ses vingt-deux ans, que j'avais commandé à un inventeur de Zaun. Au moins, à travers cet objet, j'avais l'impression d'être avec lui pour supporter son calvaire. C'est naïf, je sais. Mais j'aimais à le croire.
Une fois par an, il essayait de sortir. Il serrait le balai contre lui, mais dès qu'il voyait le ciel, gris ; les cheminées noires de suie... Il se mettait à trembler de tout son corps, faisait demi-tour, claquait la porte, remontait en courant dans sa chambre, entrait dans un état catatonique. Il refusait d'affronter l'extérieur.
Nos parents craignaient certes pour leur fils, mais aussi pour sa réputation. Un géographe dans une cage dorée perdrait forcément ses compétences. Les livres ne peuvent remplacer les yeux. Aussi, ils prirent contact avec la Marine pour connaître leur besoin de recrues. Après avoir obtenu des propositions d'embauche, ils présentèrent à leur fils les emplois qu'il pourrait avoir s'il quittait la maison. Des postes importants, qu'il n'était pas facile d'atteindre, et pour lesquels il avait largement les capacités. Il refusa. A chaque fois.
Pendant cinq ans, nous essayâmes beaucoup de choses. Alertes au feu, psychiatres, menaces. Rien ne fonctionnait. Il ne dépassa pas un centimètre hors du seuil de la maison, se bornant dans son entêtement, enfermé dans sa phobie.
Ce petit manège dura donc cinq ans. Les nerfs de mes parents s'usèrent. Ils ne le considéraient plus comme leur fils, mais comme un fantôme. Je refusais de renoncer, et décida de frapper fort. Nos géniteurs partis quelques jours en congés, j'en profitais pour réaliser mon idée, totalement folle. Armée d'une certaine somme d'argent, je la divisa en deux et mit la première moitié dans une valise.
Peu rassurée, je me rendis dans un quartier peu recommandable de la ville, et demanda à voir le caïd du coin, un certain Giant. J'étais sûre qu'un malfrat comme lui accepterait n'importe quel travail pour une bonne somme d'argent. A savoir une partie dès maintenant, la suite après le service rendu.
Quand je découvris le chef du gang, je fuis surprise de rencontrer un nain (Son surnom était-il ironique ou se prenait-il réellement pour un géant ? quelle prétention !). Je lui présentais ma requête, et comme prévu, l'argent se chargea de le persuader.
L'après-midi, deux hommes de main de Giant se rendirent chez nous, dans le but de promener Stefan en dehors de la maison. En leur ouvrant la porte, découvrant deux grosses baraques, j'eus des remords. Pourvu qu'ils ne le brutalisent pas trop... Mais j'étais persuadée que c'était pour le bien de mon frère.
Je compris trop tard que Giant n'avait pas l'intention d'organiser une balade, comme je l'avais demandé. J'entendis des bruits de lutte, de chute, et les cris de colère terribles de Stefan tandis qu'il se débattait à l'étage. Au bout de longues minutes, je découvris les deux gros bras avec des bleus sur le visage. L'un d'eux marchait avec difficulté : il semblait avoir pris un coup dans l'estomac. Le second maintenait mon frère sur son épaule, encapuchonné, et ligoté. Ma commande s'était transformée en enlèvement : j'avais eu tort de m'adresser à Giant en exhibant trop d'argent. J'essayais d'intervenir mais je me pris une gifle monumentale qui me fit perdre connaissance.
A mon réveil, j'étais désespérée. J'avais perdu mon frère et gagné une demande de rançon dans l'opération. Mes parents n'étaient pas encore revenus, et il faudrait que je les mette au courant si le problème n'était pas réglé. J'avais si peur, et si honte ! Si tu savais, grand-père, comme je regrette !
A ma grande surprise, un jour plus tard, Stefan revint, accompagné de deux personnes qui m'étaient inconnues. Il accepta que je le prenne dans mes bras, une micro-seconde, me sourit avant de repartir dans sa tour d'ivoire. J'avais la preuve qu'il ne m'en voulait pas. Donc il n'était pas au courant. Je fis pénétrer ses sauveurs. L'homme était Capitaine d'un équipage pirate, Seido D. Noroma. Un homme peu commun : il bénéficiait de la fameuse volonté du D. Il m'inspira immédiatement confiance. La demoiselle était sa cuisinière, et me parut sympathique. Je leur racontais toute l'histoire. Ils me narrèrent la leur.
La jeune fille, Elinor, avait été capturée par le gang de Giant. En Zaunien typique, il n'aimait guère les étrangers. Il s'était fait rabrouer par le Capitaine pirate et un charpentier de passage. En guise de représailles, il enleva la jeune fille après l'avoir empoisonnée. Enfermée dans la même cave que mon Stefi, elle fut sauvée en même temps que lui.
Les Desperados (c'était ainsi que s'appelaient ces pirates), avaient besoin d'un navigateur pour franchir la Red Line et voyager sur Grand Line. Ils avaient proposé à mon frère de venir avec eux. Il avait refusé, comme toute proposition qu'on pouvait lui faire. Il ne savait plus dire oui. Or, je tenais là mon ultime chance de le secouer, de lui faire réaliser son rêve.
Nous établirent un plan chargé de secouer la conscience de Stefan, et nous ne nous montrèrent pas honnêtes avec lui. Puisqu'il n'aimait pas la saleté, autant lui faire une crasse !
Nous prétextâmes qu'il était en danger, qu'il allait se faire capturer à nouveau, obligé de manger des cafards, de boire de l'eau stagnante, dans une tour ouverte où pouvaient pénétrer des pigeons... Je n'étais pas très fière, nous étions vraiment des monstres, mais c'était amusant d'inventer ces mensonges. Tu le croiras ou pas, il accepta. Il faisait partie d'un équipage pirate ! Enfin, lui se croyait protégé par des pirates. Il comprendrait tôt ou tard.
Il m'a donc appelé hier, via le Denden de son navire. Cela m'a fait plaisir de l'entendre. Il semble plutôt en forme, même s'il éprouve des difficultés à se rapprocher des autres membres de l'équipage. Il me dit que le monde entier est d'une saleté inimaginable, mais qu'il parviendra à réaliser son but. Je me demande bien de quoi il peut s'agir.
Après avoir embarqué sur le "Marvel Genbu", le bateau des Desperados, il a aidé l'équipage à passer Reverse Mountain. Ce qui n'a pas été facile, selon ses dires, mais personne n'est mort. Ils reprenaient à peine la mer pour une nouvelle destination quand il a passé cet appel.
Voila, Grand-Père. Tu sais tout. Mais tu savais déjà tout, de là où tu es. Tu veilles toujours sur nous, n'est-ce pas ? Je vais passer pour une folle, parlant depuis des heures à une pierre tombale. Mais ça m'a fait du bien. Je me sens moins coupable et plus rassurée.
Je vais te laisser, il est temps que je rentre. Je viendrais te donner des nouvelles de lui, dès qu'il rappellera. Ou pour t'annoncer, qui sait, qu'il a une prime sur sa tête ! Bonne nuit, Grand-Père Edward. A bientôt.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _________Tout le monde sur l'île de Zaun cherche avant tout à se dépasser, à être le meilleur, en faisant preuve de combativité intellectuelle comme physique. Le plus faible est dévoré au profit du plus fort. C'est une compétitivité perpétuelle, et ceux qui n'y adhèrent pas partent ou meurent. Dès le plus jeune âge, on apprend aux enfants à être excellents à l'école, et de vite trouver leur domaine d'activité professionnelle. Les cancres n'existent pas ; ou s'ils le sont, deviennent moutons noirs.
Heureusement, Stefan et moi n'étions pas de ce bois-là. Toute notre famille faisait partie d'une élite. Très vite, mon frère en prit goût, et ne négligeait pas ses efforts. Pourtant, je pense que c'est ton influence qui lui donna envie de connaitre le monde extérieur. Tu étais l'un des rares Zauniens à avoir quitté l’île pour parcourir la planète et te procurer des informations sur d'autres pays, d'autres terres, d'autres cultures. La carte que tu avais ramené, de retour chez nous, le fascinait depuis des années et il s'amusait à la reproduire, à lire des récits de voyage ou des livres d'histoire se rapportant à ces contrées lointaines. Lui aussi rêvait de prendre la mer, et attendait l'occasion de faire connaître ses talents de géographe pour qu'il parte dans un équipage scientifique, ou qu'il se mette au service de la Marine, dont il surveillait les offres de recrutement. Mais il était encore trop jeune à l'époque pour s'engager ou partir en voyage.
Pour autant, il n'était pas resté sans rien faire bien longtemps. Nos parents rendaient souvent visite à d'autres familles de notables comme la nôtre, et trouvèrent bientôt un employeur pour Stefan, en la personne de Maitre Landers, lui permettant d'obtenir un bon salaire pour un travail d'urbanisme et d'archivistique. Stefi était si fier, et accepta avec enthousiasme. Je me souviens que tu l'étais moins. Tu pensais que l'étude des terres Zauniennes l'éloignait de son objectif. Tu n'avais pas tort sur ce point, bien que tu n'en imaginais pas encore la véritable cause.
Au départ, il établissait des plans de l'île, classait les archives, et examinait les cadastres avec soin. Il repéra très vite des approximations dont il faisait part à Maitre Landers qui partait enquêter sur le terrain. Cette tâche lui plaisait tellement que je le voyais rentrer tard et partir tôt, son regard brillant d'une lueur de joie. Manipuler des boussoles, des compas et des règles suffisaient à son bonheur, et il connaissait Zaun comme sa poche rien qu'en détaillant des plans.
Maitre Landers avait très vite reconnu les qualités de son apprenti, et lors de ses dix-huit ans, le prit comme associé dans son cabinet. Dès lors, je ne le croisais quasiment plus, à mon grand regret. Il passait son temps sur le terrain pour des examens, des calculs, des rencontres. Il se fit un nom à Zaun et on faisait souvent appel à lui pour des expertises. Il était fou de bonheur, me disait lors de nos rares rencontres qu'il ne parvenait pas à croire à sa chance. Et je pense que ces mots, justement, lui ont porté malheur.
Ton décès l'affecta profondément. Tu sais à quel point il t'aimait. Il ne pleura pas à ton enterrement, ce qui nous déstabilisa sur l'instant. Il essayait de contenir en lui sa souffrance, afin de ne pas montrer de faiblesse aux nombreux habitants présents à tes obsèques. A l'intérieur, en revanche, il était blessé et seul. Il n'avait pas pu réaliser de ton vivant le voyage dont il rêvait, et pouvoir en parler avec toi à son retour.
Il perdit peu à peu goût à son travail, qu'il faisait avec moins de conviction, ce qui a Zaun était dangereux car très mal vu.
Mais tu continuais de veiller sur lui, ce fameux jour, comme tu l'as toujours fait. Je me souviens avoir ouvert la porte à tes amis, deux jours après la cérémonie. Tes compagnons de voyage, qui voulaient repartir en mer avec toi, réclamaient la présence de mon frère, dont tu leur avais tant parlé ! Tu penses bien qu'il aurait sauté au plafond s'il n'avait pas été aussi réservé. Sans réfléchir, il accepta. J'étais triste à l'idée de ne plus voir mon frère pendant des mois, mais heureuse pour lui. Toi, de là-haut, tu devais être aux anges.
Le lendemain, il annonçait à Maitre Landers son départ, prévu dans deux mois. Son associé regrettait de perdre un si talentueux collègue, mais ne s'y opposa pas. Il lui confia un dernier dossier, histoire qu'il puisse avoir un petit pactole qui l'aide à préparer son expédition. Le dossier de trop.
Comme tu le sais, la vie à Zaun est loin d'être sécuritaire, les disputes et les bagarres y sont monnaie courante.
Ces derniers temps, le ton montait dans un quartier de la Grande Ville entre deux personnes, qui n'arrêtaient pas de harceler tous les spécialistes disponibles au sujet d'un conflit de terrain qui persistait depuis plusieurs générations. Personne n'arrivait à trouver la solution, ce qui accroissait l'hostilité des concernés. Le Cabinet Landers & Defoe était le seul à ne pas avoir eu affaire au litige et fut bientôt mis à contribution. Stefan fut chargé de trancher : il était le plus doué dans ce domaine et reconnu en tant que tel.
L'un des deux partis, le plus agressif des deux, se trouvait être le plus floué dans l'affaire. Bien que mon frère n'eut encore pas donné son jugement, ce vieux était persuadé que quoiqu'il se passe, il serait le dindon de la farce. Il était toujours perdant dans ce dossier selon tous les précédents consultants, au point qu'il en était devenu paranoïaque. Ivre de rage, il n'acceptait pas qu'un jeune morveux, censé trancher définitivement cette affaire, le prenne de haut. En même temps, tel que je connais mon Stefi, son austérité ne jouait pas en sa faveur...
Le jour de l'examen du terrain, le vieillard y emmena mon frère qui se montra étonné par l'état de délabrement de la demeure. D'après la description du dossier, cela ne collait pas. Suspicieux, il ne voulait cependant pas croire à une malice de la part de cet homme âgé qui semblait plutôt désespéré. Stefan était là pour l'aider. C'était un défaut de mon petit frère : ne pas voir le mal chez les gens. L'expérience à venir allait lui apprendre la méfiance absolue.
Naîf, il pénétra dans la maison où régnait une obscurité totale. Impossible que le plaignait habite ici ! Il fit volte-face en réclamant une explication, mais le vieux poussa Stefan, le faisant tomber au sol. La maison était une ruine ; il n'en fallut pas beaucoup pour qu'elle s'effondre. Le sol s'écroula sous le poids du jeune homme, qui tomba d'un premier étage, puis d'un second, jusqu'à la cave.
Le choc l'ayant assommé sur le coup, il n'assista pas à la chute d'une poutre sur ses jambes. Lorsqu'il reprit connaissance, il ressentit une vive douleur au niveau de ses mollets. Ceux-ci étaient coincés par le support en bois. Impossible de bouger. Il se débattit dans ce sous-sol pendant trois jours, faisant preuve d'un instinct de survie extraordinaire, criant autant qu'il le pouvait pour être retrouvé.
L'annonce de sa disparition avait été donnée par Maitre Landers, inquiet de ne pas voir revenir son associé le lendemain de son rendez-vous.
Les secours mirent donc plus de vingt quatre heures à le retrouver, à l'aide du témoignage certes un peu tardif et vague d'un riverain. Stefan était à demi-conscient, épuisé, et considérablement amaigri. Ses cordes vocales étaient arrivées à leur limite, sa voix était éteinte.
Le plus ironique, dans cette histoire, était que, selon les prévisions de Stefan, le vieux était dans son bon droit.
On l'amena directement auprès des meilleurs spécialistes de Zaun. La médecine de l'île étant très avancée, il fut pris en charge rapidement, et traité pour tous les maux dont il était atteint. Ses jambes guérirent, ne lui épargnant pourtant pas une difficile rééducation. Au bout d'un mois et demi, il revint à la maison. Il ne nous avait pas dit un mot depuis son réveil. Seule une personne était au courant de ce qu'il avait vécu, un médecin. Mais nous... nous étions dans l'ignorance.
***
Je sais pour ma part ce qu'il s'est passé, ma petite Linette. Et je comprends que mon petit-fils ne veuille pas en parler. Avec un peu d'imagination, on peut facilement comprendre. Oui, imaginez-vous seul sous terre, dans l'incapacité de bouger, pendant trois jours. Un toit s'est écroulé sur vous dans une maison insalubre. Que ferais-tu pour rester en vie, ma petite ? Dans ces cas-là, tout ce qui passe à proximité représente ta planche de salut. L'eau croupie ruisselant des murs sur lesquels donnent les égouts. La poussière, les animaux nuisibles. De quoi devenir fou quand on est assez raffiné que notre famille. C'est pour vous empêcher de vous inquiéter, de vous horrifier, mais aussi pour son honneur qu'il ne vous a jamais rien dit.
***
Quoiqu'il en soit, dès lors, il ne fut plus jamais le même. Il ne quittait plus la maison, faisait juste des aller-retours de sa chambre à la salle de bain, de la salle de bain à son bureau. Il était sous notre toit et pourtant on le ne voyait pas jamais. Il nous parlait à travers la porte, on lui transmettait la nourriture par un monte-charge qu'il avait fait installer par nos domestiques. Dès qu'on avait l'occasion d'entrer, il faisait immédiatement le ménage après notre départ. Il refusait de voir l'extérieur.
Les premières personnes à qui il adressa la paroles furent tes amis explorateurs, venus prendre de ses nouvelles. Ils n'étaient pas partis, l'attendant pour enfin quitter les côtes et remplir leur mission. Stefan leur fit un accueil des plus violents. Sa voix restée muette depuis son sauvetage résonna entre les murs comme des coups de tonnerre. Il congédia les scientifiques avec une violence que je n'avais jamais entendu chez lui. Nous étions mortifiés, mais nous ne pouvions rien faire. Sa volonté de naviguer était brisée.
Il démissionna de son travail, malgré nos encouragements et ceux de Maître Landers. Il s'instruisit et voyager par procuration, à travers des livres qu'il se faisait livrer par le librairie, après les avoir examiné et dépoussiéré. Il écrivait, il mesurait, il analysait, et développait ses savoirs géographiques à travers la littérature spécialisée. Nous avions bien essayé de lui faire comprendre qu'en s'éloignant du terrain, sa fonction de géographe perdrait en crédibilité et que personne ne voudrait l'embaucher, mais il se contentait de nous fixer en silence d'un regard glacial avant de nous snober. Nous, sa famille.
Vu que seule la propreté et la lecture lui importaient, nous essayions de l'aider à notre manière. Je lui offris un balai un peu spécial, pour ses vingt-deux ans, que j'avais commandé à un inventeur de Zaun. Au moins, à travers cet objet, j'avais l'impression d'être avec lui pour supporter son calvaire. C'est naïf, je sais. Mais j'aimais à le croire.
Une fois par an, il essayait de sortir. Il serrait le balai contre lui, mais dès qu'il voyait le ciel, gris ; les cheminées noires de suie... Il se mettait à trembler de tout son corps, faisait demi-tour, claquait la porte, remontait en courant dans sa chambre, entrait dans un état catatonique. Il refusait d'affronter l'extérieur.
Nos parents craignaient certes pour leur fils, mais aussi pour sa réputation. Un géographe dans une cage dorée perdrait forcément ses compétences. Les livres ne peuvent remplacer les yeux. Aussi, ils prirent contact avec la Marine pour connaître leur besoin de recrues. Après avoir obtenu des propositions d'embauche, ils présentèrent à leur fils les emplois qu'il pourrait avoir s'il quittait la maison. Des postes importants, qu'il n'était pas facile d'atteindre, et pour lesquels il avait largement les capacités. Il refusa. A chaque fois.
Pendant cinq ans, nous essayâmes beaucoup de choses. Alertes au feu, psychiatres, menaces. Rien ne fonctionnait. Il ne dépassa pas un centimètre hors du seuil de la maison, se bornant dans son entêtement, enfermé dans sa phobie.
Ce petit manège dura donc cinq ans. Les nerfs de mes parents s'usèrent. Ils ne le considéraient plus comme leur fils, mais comme un fantôme. Je refusais de renoncer, et décida de frapper fort. Nos géniteurs partis quelques jours en congés, j'en profitais pour réaliser mon idée, totalement folle. Armée d'une certaine somme d'argent, je la divisa en deux et mit la première moitié dans une valise.
Peu rassurée, je me rendis dans un quartier peu recommandable de la ville, et demanda à voir le caïd du coin, un certain Giant. J'étais sûre qu'un malfrat comme lui accepterait n'importe quel travail pour une bonne somme d'argent. A savoir une partie dès maintenant, la suite après le service rendu.
Quand je découvris le chef du gang, je fuis surprise de rencontrer un nain (Son surnom était-il ironique ou se prenait-il réellement pour un géant ? quelle prétention !). Je lui présentais ma requête, et comme prévu, l'argent se chargea de le persuader.
L'après-midi, deux hommes de main de Giant se rendirent chez nous, dans le but de promener Stefan en dehors de la maison. En leur ouvrant la porte, découvrant deux grosses baraques, j'eus des remords. Pourvu qu'ils ne le brutalisent pas trop... Mais j'étais persuadée que c'était pour le bien de mon frère.
Je compris trop tard que Giant n'avait pas l'intention d'organiser une balade, comme je l'avais demandé. J'entendis des bruits de lutte, de chute, et les cris de colère terribles de Stefan tandis qu'il se débattait à l'étage. Au bout de longues minutes, je découvris les deux gros bras avec des bleus sur le visage. L'un d'eux marchait avec difficulté : il semblait avoir pris un coup dans l'estomac. Le second maintenait mon frère sur son épaule, encapuchonné, et ligoté. Ma commande s'était transformée en enlèvement : j'avais eu tort de m'adresser à Giant en exhibant trop d'argent. J'essayais d'intervenir mais je me pris une gifle monumentale qui me fit perdre connaissance.
A mon réveil, j'étais désespérée. J'avais perdu mon frère et gagné une demande de rançon dans l'opération. Mes parents n'étaient pas encore revenus, et il faudrait que je les mette au courant si le problème n'était pas réglé. J'avais si peur, et si honte ! Si tu savais, grand-père, comme je regrette !
A ma grande surprise, un jour plus tard, Stefan revint, accompagné de deux personnes qui m'étaient inconnues. Il accepta que je le prenne dans mes bras, une micro-seconde, me sourit avant de repartir dans sa tour d'ivoire. J'avais la preuve qu'il ne m'en voulait pas. Donc il n'était pas au courant. Je fis pénétrer ses sauveurs. L'homme était Capitaine d'un équipage pirate, Seido D. Noroma. Un homme peu commun : il bénéficiait de la fameuse volonté du D. Il m'inspira immédiatement confiance. La demoiselle était sa cuisinière, et me parut sympathique. Je leur racontais toute l'histoire. Ils me narrèrent la leur.
La jeune fille, Elinor, avait été capturée par le gang de Giant. En Zaunien typique, il n'aimait guère les étrangers. Il s'était fait rabrouer par le Capitaine pirate et un charpentier de passage. En guise de représailles, il enleva la jeune fille après l'avoir empoisonnée. Enfermée dans la même cave que mon Stefi, elle fut sauvée en même temps que lui.
Les Desperados (c'était ainsi que s'appelaient ces pirates), avaient besoin d'un navigateur pour franchir la Red Line et voyager sur Grand Line. Ils avaient proposé à mon frère de venir avec eux. Il avait refusé, comme toute proposition qu'on pouvait lui faire. Il ne savait plus dire oui. Or, je tenais là mon ultime chance de le secouer, de lui faire réaliser son rêve.
Nous établirent un plan chargé de secouer la conscience de Stefan, et nous ne nous montrèrent pas honnêtes avec lui. Puisqu'il n'aimait pas la saleté, autant lui faire une crasse !
Nous prétextâmes qu'il était en danger, qu'il allait se faire capturer à nouveau, obligé de manger des cafards, de boire de l'eau stagnante, dans une tour ouverte où pouvaient pénétrer des pigeons... Je n'étais pas très fière, nous étions vraiment des monstres, mais c'était amusant d'inventer ces mensonges. Tu le croiras ou pas, il accepta. Il faisait partie d'un équipage pirate ! Enfin, lui se croyait protégé par des pirates. Il comprendrait tôt ou tard.
Il m'a donc appelé hier, via le Denden de son navire. Cela m'a fait plaisir de l'entendre. Il semble plutôt en forme, même s'il éprouve des difficultés à se rapprocher des autres membres de l'équipage. Il me dit que le monde entier est d'une saleté inimaginable, mais qu'il parviendra à réaliser son but. Je me demande bien de quoi il peut s'agir.
Après avoir embarqué sur le "Marvel Genbu", le bateau des Desperados, il a aidé l'équipage à passer Reverse Mountain. Ce qui n'a pas été facile, selon ses dires, mais personne n'est mort. Ils reprenaient à peine la mer pour une nouvelle destination quand il a passé cet appel.
Voila, Grand-Père. Tu sais tout. Mais tu savais déjà tout, de là où tu es. Tu veilles toujours sur nous, n'est-ce pas ? Je vais passer pour une folle, parlant depuis des heures à une pierre tombale. Mais ça m'a fait du bien. Je me sens moins coupable et plus rassurée.
Je vais te laisser, il est temps que je rentre. Je viendrais te donner des nouvelles de lui, dès qu'il rappellera. Ou pour t'annoncer, qui sait, qu'il a une prime sur sa tête ! Bonne nuit, Grand-Père Edward. A bientôt.
Informations IRL
Prénom : Domi
Age : 31
Aime : Beaucoup de choses
N'aime pas : Beaucoup de choses aussi
Personnage préféré de One Piece : Sanji, Shanks, Zoro
Caractère : Le mieux est de vous laisser découvrir... On n'aime pas parler de ce qui n'est pas glorieux
Fait du RP depuis :2000
Disponibilité approximative :régulière
Comment avez-vous connu le forum ?Top 50 des RPG Manga
Dernière édition par Stefan Defoe le Dim 13 Juil 2014 - 8:50, édité 5 fois