la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres

Benny oui-oui, un criminel de haut rang spécialisé dans le trafic d'esclaves.

Pourquoi oui-oui ?

Parce que tous ceux qui lui ont dit non ont fini six pieds sous terre.

Il n'a pas l'air de rigoler.

Je regardais la personne qui venait de dire cela. Il s'agissait homme brun plutôt vieux, cheveux long et barbe imposante, en bref le genre d'individu qui n'avait pas l'air d'être là pour rigoler. Je constatais qu'il ne regardait pas les personnes dans les yeux ce qui selon moi était un signe de non-respect. À ses cotés un enfant qui devait avoir au maximum sept ou huit ans. Je me demandais bien pourquoi il trainait avec le mystérieux individu qui avait l'âge d'être son grand-père, cependant, je gardais cette question au chaud pour plus tard, car une réunion était en train de se dérouler

Bref, Benny sévit dans la région et nous souhaitons mettre un terme à ses agissements qui vont à l'encontre des citoyens de ce royaume.

Et vous nous envoyez donc en mission suicide pour cette noble cause ?

Ce n'est pas ce que j'appellerai une mission suicide, à vrai dire, on n'a pas eu le temps de s'occuper de cette quête avec tous les problèmes qui sévissent dans ce monde.

Et donc on est censé faire quoi nous ?

Dans un premier temps, il s'agit de faire de la reconnaissance, cependant si vous pensez avoir vos chances contre Benny et ses hommes, vous pouvez toujours l'appréhender, ça fera toujours du travail en moins et franchement, ce n'est pas les requêtes qui manquent.

Je comprends, même l'enfant doit y participer ?

Il est obligé de venir avec vous sinon vous serez tout seul.

Soit, sinon nous devons aller vers où ?

Je ne connais pas l'emplacement exact, mais il s'agit d'une ville abandonnée en périphérie de l'île. (disait-il avant d'ajouter) Une dernière chose, vous le reconnaitrez bien vite.

Je ne demandais pas à en savoir d'avantage, mais la réponse concernant l'individu m'intriguait vraiment. Pourquoi cet homme de mon âge avait besoin d'un enfant qui le suivait partout. Quoi qu'il en soit la réunion était fini. Je préparais donc mon sac et mon arbalète avant de sortir de la bâtisse où j'étais logé, suivis par l'homme et l'enfant. Le petit groupe que l'on formait se dirigeait hors de la ville afin d'aller vers la destination que les supérieurs ont donné. Je regardais ma carte avant de dire à mon collègue

Vous savez où se situe notre destination ? En fait, moi, c'est Richard.

Pas vraiment.

Alors que je désespérais, l'enfant me tira le manteau afin de me demander quelque chose. Au début, je l'ignorais puis j'avais fini par succomber à ses appels. Il me regardait tout en disant

C'est ici ! (en indiquant le sud de l'île)

Merci beaucoup, mais petit dit moi, pourquoi tu es obligé de venir avec nous, car après tout, c'est dangereux comme mission ?

C'est que je suis le guide de Tetsu, il ne peut pas se promener sans moi.

Je comprenais à cet instant que l'homme qui m'avait snobé quelque temps auparavant était en fait aveugle. Je me sentais bête si bien que je le regardais en lui disant

Excusez-moi.

Lui avais-je dis avant de continuer la marche.

(...)

Des heures après, on était enfin proches de l'objectif. Cette ville me faisait peur, l'impression de vide dominait le reste, comme si au final, l'homme n'avait jamais habité ici. La première impression que donnait cette ville était une sorte de ville sur l'eau des temps anciens. Sans doute, le lieu avait été abandonné suite à des inondations ou autres, car après tout le lieu semblait propice à ce genre d'aléas. Je suivais donc le cours d'eau avec derrière moi mes deux compagnons de fortunes. C'était mon guide depuis quelques kilomètres déjà et jusque-là, il ne m'avait pas perdu. Soit le cours devenait canal quand j'entrais dans la ville. Je faisais signe à mes amis d'un jour de ralentir la cadence afin de ne pas se faire repérer. J'étais sur la rive droite qui servait de rue et qui m'amenait pas loin d'une place centrale.D'ailleurs, un événement semblait se dérouler juste à ce moment-là puisque l'on pouvait observer au milieu de la place un homme masqué maltraitant un homme poisson, une femme et un enfant qui avaient l'air bien fragile. La foule de ce qui semblait être des criminels s'étaient amassée autour de ce spectacle d'un jour. Je prenais place autours de la scéne avec mes deux compagnons après quelques coups. En effet, toute la population semblait être venue assister à ce spectacle macabre. J'assistais à la scène impuissant bien qu'étant à quelques centimètres de celle-ci.

 
Benny & Janitor

L'homme masqué regardait dans la direction opposée à la mienne, quand tout d'un coup, un homme à costume avait fait son apparition. Tenant une canne dans une main et un pistolet dans l'autre, l'homme au costume à carreaux se dirigeait vers les potentielles victimes tout en recevant les acclamations de la foule en délire. Il faisait son petit tour devant les trois esclaves, puis désigna tour à tour chaque prisonnier afin de voir lequel il allait tuer. Les criminels criaient davantage quand il s'agissait de l'homme poisson, si bien que l'homme de main avait pris son pied-de-biche tout en donnant un coup violent à cette personne. L'individu en costume avait rigolé avant de tirer une balle dans la tête de l'homme poisson avant d'ajouter

Et que l'on me nettoie ça !

La foule s'était dispersé, la star du spectacle avait disparu et celui que je nommais janitor venait de prendre les deux esclaves encore en vie afin de les amener dans un lieu sûr. Je n'en revenais pas de ce que je venais de voir. Comment pouvait-on tuer un homme de sang froid aussi facilement. Je me demandais bien quelle était la réaction de mes deux compagnons. Bref, un petit grassouillet était arrivé pour prendre le cadavre de l'homme poisson. J'en profitais à ce moment-là pour m'approcher de lui et lui dire en prenant l'accent d'un criminel

Il a fait quoi pour mourir ?

Benny n'arrivait pas à le vendre alors il l'a tué.

Je faisais un signe de tête à l'homme avant d'avancer vers une ruelle plus calme. Une fois en sécurité, je me retournais vers mes camarades afin de leurs dire ce que l'on m'avait dit

J'ai trouvé Oui-oui, il s'avère que nos supérieurs avaient raison lorsque disait que c'était un cas. Soit il fait bientôt nuit, il vaudrait mieux trouver un endroit où dormir dans cette ville avant que l'on nous dépouille.

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