Un compagnon de beuverie ne serait pas de trop.
Elle débarque, laissant à bord ses deux Holsters, elle était obligée puisqu’on procédait à une fouille avant le débarquement sur cette île. Elle regarde d’un œil morne l’île. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était là, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle allait y faire. Elle n’était pas dans son assiette. D’ailleurs ça se voyait ! Ses cheveux, habituellement si impeccablement coiffés s’emmêlaient visiblement, sa peau déjà pale de nature était blafarde. La pauvre avait oublié de se nourrir. Quand a ses vêtements, toujours si soignés, si impeccables, il était plein de plis et de tâches en tout genre que quelqu’un de saint n’aurait jamais cherché à analyser. Elle portait d’un air las sa vieille malle de vieux cuir.
Elle parcourut mollement le paysage des yeux. Elle était arrivée à Nagaya. Une grande ville portuaire plutôt peuplé, enfin si on veut... Ce n’était tout de même pas la capitale... Tous les voyageurs lui étaient passé devant sans même un regard. Ça ne la dérangeait pas, elle était seule et le serait toujours.
Depuis qu’un psychopathe pourvu d’un pouvoir qui lui permet de régresser l’enveloppe charnelle d’une personne avait décimé son équipage en la faisant regarder ses compagnons mourir de jeunesse. Elle-même, qui avait pourtant vingt-deux ans avait l’apparence d’une jeune fille de quinze ans. Cela faisait à peine deux semaines. Elle renifla avec dédain et traîna des pieds en airant sans but et sans envie à travers la ville verdoyante d’une nature écœurante, et d’une sorte d’affection qui dégoulinaient par les jointures des maisons et immeubles ou même des dalles sur le sol de la ville. Toutes ces émotions positives lui donnait presque autant la nausée que les bandes de gamins qui couraient en riant un peu partout dans la ville, jouant ou marin et au pirate.
Elle s’empêcha de cracher sur un petit couple puant le bonheur. Elle en voulait à la planète entière en sachant pertinemment que ça n’avait aucune utilité et ses idée noirs lui mangeaient les neurones en passant par ses orbites mornes, bouffis, et rouges, souligné de magnifique valise violacé qui lui donnaient un magnifique air de zombi. Ses lèvres gercées à la limite du sang tremblait d’hypoglycémie et le cadavre décharné et affamé qui lui servait de corps se traînait dans les rues.
Elle ne savait pas ce qu’elle cherchait, mais la nuit tombait bien plus vite qu’elle ne l’aurait pensé. Il y avait peu de lieu illuminé d’une lumière écœurante et animé de sons joyeux et elle entra dans un de ces lieux, se rendant compte une fois à l’intérieur que sa tête allaient exploser à cause de la musique et des maux de crânes que lui provoquait la déshydratation. Elle s’assit au comptoir et commanda une bière, qu’elle but d’une traite sous le regard à la fois inquiet et dédaigneux du tavernier qui lui servit toutes celles qu’elle demanda par la suite.