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The top of the pop of 2nd Peace

Cela fait plusieurs semaines que l’on dérive en direction de Second Peace et peut être trois qu’Alpha a disparu : tant mieux. Je ne sais pas comment Red a résolu ce point mais il l’a fait, j’en ai pas besoin de plus. Entre les exercices pour contrôler mes nouvelles capacités et la direction du Boru Bodur je n’ai pas le temps de penser aux petits aléas. Surtout que les moines ne rendent pas les décisions faciles. Entre les uns qui disent un truc, les autres qui veulent l’opposé et les troisièmes qui souhaitent juste se faire bien voir c’est pas évident. Mais bon, c’est comme tout, au bout d’un moment on s’y fait. Et puis, il faut bien l’avouer, c’est toujours sympa de déléguer le travail et d’avoir le dernier mot. Moi, une simple cavalière de la révolution. Jamais je n’aurais pu imaginer me retrouver dans cette situation. Mais comme on dit : « Ne jamais dire jamais ».
Pour l’instant, il n’y a eu aucun problème majeur et chaque groupe fait du bon travail. Peut être grâce à Hubert qui vient prendre des nouvelles une ou deux fois par semaines.  

D’un autre côté, la maîtrise du fruit s’est avérée plus compliquée que prévu. Heureusement qu’il y a la fresque. Grâce à elle je n’ai pas eu besoin de tester tout et n’importe quoi. En la déchiffrant, j’ai pu apprendre que ce fruit me permettait de séparer mes membres au niveau des articulations, de rapetisser jusqu’à une vingtaine de centimètres (approximatif) sans pouvoir bouger. Par contre, je n’ai toujours pas compris l’image avec les différents habits. Faut dire que j’en ai pas beaucoup de rechange et puis j’aurais tout le temps nécessaire une fois arrivée dans une ville.
Malheureusement, il n’y a pas que des aspects positifs lors de son utilisation. Le premier point négatif, c’est le feu. Mon corps étant entièrement du plastique, je suis devenu beaucoup plus sensible à la moindre variation de chaleur. Et, deuxième point négatif, certainement le pire, pour une raison encore inconnue, mon esprit se retrouve complètement à l’ouest. J’ai l’impression d’être une de ces filles vouant un culte à la bêtise humaine et à la mode. Impossible de réfléchir lorsque ça s'active, faudra faire gaffe. Mais bon, je ne vais pas me plaindre non plus. J’ai acquis une nouvelle souplesse, une nouvelle couleur de cheveux et une toute nouvelle beauté. Je n’étais pas dégueue avant, mais maintenant ! Quasiment tout le monde se tourne sur mon passage. J’aime beaucoup.



Je suis en train de donner des indications au groupe responsable de la logistique pour le débarquement lorsqu’une secousse fait trembler le Boru Bodur des fondations jusqu’au sommet. C’est le message d’accueille de Second Peace. Le règlement et : « tous les civils doivent rester à l’intérieur tandis que les responsables sont priés de rejoindre le point d’accostage ». Ni une ni deux, je me précipite vers la sortie.



Le paysage est magnifique. Devant nous se dresse une multitude de temples érigés sur des allods volants. Le style est totalement nouveau malgré les ressemblances avec le Boru Bodur.


-J’vais faire un tour ☼.

Il est clair que l’on se trouve au point d’origine mais quelque chose semble différent. Et plus particulièrement dans l’atmosphère. Je ne saurais dire pourquoi, ni comment je le sais. Peut être est-ce une particularité du fruit qui me donne un sixième sens féminin plus développé ou une tout autre raison. Mais le calme régnant me semble être qu’une façade à quelque chose de plus grave, plus inquiétant et dangereux. Mais, faisant fi de cette sensation j’avance à travers l’architecture merveilleuse de cette île. Je me trouve dans une sorte de jardin extérieur où l’on trouve un magnifique bassin relié en amont et en aval. Le carnet entre les mains, je note les détails qui captent mon attention. Seulement, je ne remarque et ne réalise pas qu’une personne se trouve derrière moi.

Tout se passe tellement rapidement, que je n’ai pas le temps de réagir. La présence m’attrape par les cheveux (c’est une manie faut croire), m’oblige à le regarder avant de m’envoyer valser par-dessus bord. Je ai le temps d’apercevoir qu'un masque de mort avant de réaliser que je suis en chute libre. Sans le vouloir, j’active ma nouvelle identité et cri de toutes mes forces. C'est un cri à en percer les tympans. Le vent souffle autour de moi et j'ai bien l'impression que je vais avoir la mâchoire arrachée. Et pas seulement, j'ai mal aux épaules et aux hanches. Enfoiré d'inconnu qui fait flipper ! je vais y laisser ma peau.
 
...

Lorsque je me réveille, je suis entourée par trois hommes l'air renfrogné, dégouté et sceptique. Ce qui leur donne un drôle d'air. Quoi qu'il en soit je suis en vie et heureusement, eux ne m'ont pas encore jeté par dessus bord sans raison.


Tu fais bien de te réveiller. Le chef veut te voir.   


Dernière édition par Levy Quinn le Jeu 24 Juil 2014 - 6:26, édité 1 fois
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Les deux hommes te remettent sur pieds sans excès de brutalité. Ils hésitent visiblement sur la façon dont ils sont censés te traitre. Invités ou prisonnière ? Probable que leur chef n'a pas encore décidé. En tout cas ils ne t'attachent pas et ne te menacent pas. C'est toujours ça de pris. Puis tu sors de la tente ou tu reposais et tu comprends pourquoi ils n'ont pas l'air inquiet a l'idée de te voir t'enfuir.

Tu es au beau milieu d'un camp établi sur un des rocs flottant qui composent second peace. Celui la est un carré de pierre massif, surement choisi pour son vaste sommet plat propice à l'établissement du campement. Et tout autour une bonne centaine de types sont visiblement plutôt occupés. On emballe des trucs, on en déballe d'autres, on manipule des grues et des palans pour monter des caisses depuis des iles plus basses, on sort et on fourbit des armes. Encadré par tes deux accompagnateurs tu déambules entre des séries de tente, revoyant à la hausse ta premiére estimation du nombre de personnes ici. Tu remarques les canons qu'on installe péniblement aux coins du rocher, tu remarques les visages durs et l'armement omniprésent des gens que tu croises. Ces types ne sont pas des archéologues, ce sont des mercenaires.

Et ils se préparent pour une guerre.

Vous traversez le camp et débouchez sur un des bords du rocher, celui par lequel sont surement arrivés les hommes du camp au vu de la série de ponts de singes qui en partent pour le relier à d'autres blocs. Il semble qu'un expédition vienne de revenir et il n'est pas besoin d’être devin pour deviner qu'elle s'est mal passé. Les hommes sont pour la plupart blessés et ramènent plusieurs cadavres. L'un d'eux, le chef de groupe peut être? Porte à la main un masque qui te rappelle quelque chose.

Un masque qu'il remet à deux hommes observant l'arrivée et qui te font immédiatement oublier tout le reste.

Le premier est Arizona Bones, un nom on ne peut plus connu dans le milieu de l'archéologie et un visage que tu reconnais instantanément pour l'avoir vu des centaines de fois dans des revues et des articles de recherches. Surement le chef de cette expédition.

Le second est un monstre. Un monstre de prés de trois mètres de haut, massif, revêtu des pieds à la tête d'une armure de métal étrange pleine de pointes et d'armes, A moins que ce ne soit un cyborg ? Le meneur de cette armée de mercenaire peut être ?

Encore un échec. Je doute de plus en plus que vous soyez capable de trouver un chemin sans encombres vers les hauteurs.
Si vos hommes étaient plus efficaces ils seraient passés. Mais ils sont incapables de rivaliser avec ces sauvages de la Rua Anrior. Ils n'en ont eu qu'un.
Ce n'est pas très grave. Nous pouvons plus facilement nous permettre de perdre dix hommes que eux un seul des leurs.
Alors donnez moi en plus!
Pas pour le moment non. N'oubliez pas que vous n’êtes que toléré ici Bones, et qu'il ne tient qu'a moi de vous renvoyer au niveau de la mer si l'envie m'en prend.
Mais, je suis Arizona Bones ! Vous avez besoin de moi !
Hum... Pour l'instant votre aide m'a couté des hommes et ne m'a servi à rien. Maintenant laissez moi. j'ai a parler avec quelqu'un d'autre.  


Abe vide les lieux en ronchonnant ostensiblement, et le monstre se tourne vers toi en te faisant signe d'approcher.

Voila donc notre oiseau tombé du nid déjà sur pied. Un fruit intéressant que vous avez la, très intéressant. Je suis Cendre. Chef de ce petit coin de paradis et de ceux qu'on y trouve.

Que diriez vous d'une petite discussion autour d'une table ? Je suis très curieux de savoir comment vous vous êtes retrouvée à chuter dans nos bras.

    J’ai l’impression d’être à moitié stone ou bourrée. Je ne sais pas depuis combien de temps le fruit est activé et le problème est que je n’arrive pas à l’arrêter. Jusqu’à là ça fonctionnait plutôt bien, peut être est-ce à cause de la chute ? Un style d’état de choc, je ne vois que cette hypothèse plausible. Connaissant un peu les effets, je prends une profonde inspiration avant de continuer la conversation.

    -Kyaa ! C’était Arizona Bones ! C’était Arizona Bones ! Génial, vraiment cool. Ah oui, j’en oublie les bonnes manières : Levy Quinn, Archéologue. De… Vous aimez ? C’est vrai qu’il me sied bien. J’aurai préférée être rousse, mais c’est un détail, j’pourrais toujours faire une couleur.
    Par contre vous, Monsieur… Cendre…, votre équipement est d’un glauque : Bwaah, vous devriez y faire quelque chose. A votre place j’aurais mis du rose ou du violet. Tout ce gris est d’un triste… Peut être du magenta. Vous seriez chou avec du magenta, parole de moi ☼
    C’est comme tout ça, si, tout ça là. Des canons, des armes, des morts. A part les hypocaustes qu’on peut apercevoir là-bas, c’est pas vraiment paradisiaque.  Mais je discute, je discute, mais j’ai toujours pas répondu à vos questions. Ce fruit est : Le fruit du mannequin.
    Et c’est Bibi qui lui a donné ce nom. Pourquoi ? Parce que c’est moi qui l’ai découvert. Voui, voui, c’est vrai. Même que c’était dans Boru Bodur. Et que c’est comme ça que j’suis venue.


    L’homme-robot me regarde à travers son masque et me demande de ne pas lui mentir.

    -Roooo ! T’es pas gentil ! C’est la vérité.
    J’étais à Inari,[…], et la femme me dit qu’elle est révolutionnaire aussi ! Tu imagines le soulagement ?! J’croyais tellement pas. […]. Et là ya eu Hubert ! Voui, Le chef des croyances. Et tu sais quoi ? Vas-y, devine : J’ai été nommée Capitaine. […] Même la flèche ne m’a rien fait. Trop forte la Levy ! […]. Et là un squelette essaye de me tuer. J’ai eu la peur de ma vie. J’voulais juste observer et, pourquoi pas, découvrir des secrets oubliés…
    Tu dors ? Et toi, vous, vous faites quoi ici ? Vous vous battez contre les méchants d’en haut ? La rua Anrior ? C’est quoi ? C’est qui ? Pourquoi ils sont agressifs comme ça ? Ils ont eu une enfance difficile ? Vous avez besoin d’aide ?
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    Il a beau être pratique, votre fruit rend quand même la conversation un peu compliqué. Il y a surement moyen d'arranger ça.

    Cendre fais signe a un des types qui vous ont accompagés dans la tente, et aavant que tu ais le temps de réagir tu te retrouves plaqué dans une chaise pendant qu'un autre type te colle une boucle de menottes sur le bras. L'autre étant fermé sur le sien.

    A sitôt le clic de la fermeture tu ressens soudain une immense faiblesse, un peu similaire à cette fois ou tu t'es senti fondre a la chaleur avec ton nouveau corps. Tu es presque incapable de bouger, comme si tu allais te liquéfier d'un instant à l'autre et couler sur le plancher.

    Et au moment ou tu réalises soudain que ton pouvoir a cessé d'agir tu réalises aussi instantanément en quoi sont faites ces menottes qu'on vient de te coller au poignet.

    Du granit marin !

    Et pendant que tu te débats faiblement Cendre s'assied juste en face de toi.

    C'est mieux. Maintenant nous allons pouvoir parler plus sérieusement. Je ne suis pas archéologue de formation, mais j'en sais plus sur ce qui se trouve dans les iles au dessus de nous que n'importe qui ici. J'en suis tombé autrefois et j'ai consacré ma vie a réunir les moyens de remonter la haut pour être le premier à mettre la main sur le ponéglyphe qui s'y trouve. Je trouve donc particulièrement désagréable l'idée qu'une équipe concurrente arrive la haut avant moi.

    Alors ma chére, je vais vous demander de réfléchir soigneusement à vos réponses si vous ne voulez pas continuer la descente. Comment avez vous qu que le Boru Bodur menait jusqu'ici ? Qui mène votre expédition ? De quels armes et de combien d'hommes disposez vous la haut ? Comment comptez vous repartir ?

      Je suis las, tellement las. J’ai l’impression d’avoir réalisé un triple marathon à cloche pied et même pire. Toute mon énergie vient de disparaître en un claquement de doigt, ou plutôt en un cliquetis de menotte : foutu granit marin, c’est vraiment un matériau vicieux. J’essaye bien de me débattre mais le seul résultat obtenu ne vaut pas grand-chose plus que de la poussière sur mes bottes. Comprenant que cela ne me servira à rien, j’arrête et me laisse aller dans le fauteuil comme une larve.  Toute façon, je ne peux plus faire un geste.

      -Pas… pas besoin de monter sur tes grands chevaux. Hun-hun… Une équipe concurrente ?... Laisse-… -moi… rire. Y a que des rigolo sur le Bodur, des moines ne connaissant pas une once d’histoire autant ici que chez eux. Hun-hun, menottes de merde, Hun-hun. Niveau parano, t’es un chef… Je… Je suis la chef d’une expédition imaginaire. On ne savait pas qu’il mènerait ici.. Les chaines ont été cassées lors d’un duel et on s’est mis à dériver dans le ciel, mais je t’ai déjà tout expliqué. Humpf. Repartir n’a même pas été pris en compte.

      On se matte droit dans les yeux ou le masque selon la place occupée. Personne ne dit rien, pas même le larbin qui a l’autre parti des menottes. Je sens le regard interrogateur, hésitant et même soupçonneux de Cendre. Mes réponses lui ont-elles suffit ? Vais-je continuer ma route jusqu’à la mer ? Je n’espère pas. Il faut que je joue cartes sur table.

      -Cendre… Hun-… Écoute-moi deux secondes –Hun. Tu as toutes… les… raisons de flipper mais je peux t’aider. Tu es né ici et… tu viens de me motiver à regrimper là-haut. Un ponéglyphe… j’en rêve… depuis ma naissance. En un voyage j’ai… J’ai découvert le fruit du démon caché dans le Boru Bodur. Et puis surtout… Hun-hun… j’ai un compte à régler avec la… la rua Anrior, c’est ça non ?

      Un deuxième ange passe pendant qu’on se toise.

      -Enlève… moi… ça… par… pitié.

      Je ferme les yeux, en attendant une réponse, à la limite du malaise.
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      Je sens mon poignet se libérer tandis que mes forces reviennent.

      -On se tutoie ? Bien. J’ai quand même des doutes sur tes informations, de nos jours on ne peut jamais être sûr. De plus, tu sembles plus apte à m’aider que ton collègue.
      -Mon collègue ?
      -Abe.
      -Ah, qu’est ce qui te fais dire ça ? Dans notre milieu, c’est une pointe quand même.
      -D’où son actuelle présence. Cependant, il ne connaissait pas l’existence des ponéglyphes et je doute qu’il puisse survivre à une chute comme la notre, ce qui te donne un net avantage. De plus, tu as maintenant un compte à régler avec Lame j’imagine, tout comme moi.
      -Celui avec le masque de squelette ?
      -Exactement.
      -En effet, j’lui mettrais bien ma main dans la gueule.
      -Ton optimisme est sympathique… Levy, c’est ça ?
      -Yep.
      -Bien. Pour le moment, ça sera tout. Tu es libre de te balader à condition de ne pas sortir du camp et de pas faire quelque chose d’insensé. Je n’aime pas me répéter alors j’espère que c’est clair. Ici, c’est moi qui donne les ordres et je n’ai aucuns remords à apprendre aux gens comment voler.
      -D’acc’.
      -Je vais te laisser explorer, j’ai beaucoup de boulot qui m’attend. Toi, accompagne mademoiselle à Sammy, il doit être à l'atelier et dit lui qu’une réunion est prévue ce soir avec notre nouvelle amie. Qui sait où a pu aller Abe.
      -Bien monsieur.
      - Sur ce…

      Il se lève et me laisse en compagnie de mon guide qui m’indique la place des différents ateliers, comme la cantine, l’entrepôt des munitions et armes, etc, tandis que nous nous dirigeons vers ce fameux Sammy..  
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      La tente est marron, d’un classique. A l’intérieur deux voix, celle d’Arizona et d’un inconnu, un jeune, poli, certainement le fameux Sammy. Vu le ton, la manière et l’échange, il doit être s’agir de son assistant. Le garde décale la porte-rideau, entre, s’arrête et salut les deux hommes. Sur la pointe des pieds, j’aperçois le Sammy. Son regard est déjà pointé sur le mien. De grands yeux à l’iris peut être noir ou marron  foncée, très foncée. Un menton fort imposant, un nez proportionnel et des cheveux châtain. Le tout surmonté de grande lunette ronde et d’un sourire. Chaleureux,  c’est le mot pour le décrire.

      -Sam’… Mr. Bones. Je viens vous présenter l’invitée de Mr.Cendre. Mlle Levy est elle-même archéologue. Sammy a un froncement de sourcil tandis qu’Arizona reste concentré sur ses planches. -Une réunion est prévue ce soir dans la tente principale. Le soldat repart me laissant seule face au jeune qui hésite entre venir me parler ou retourner à ses planches. Ce n’est pas Arizona qui débloquera la situation, autant briser la glace et diriger la conversation.

      -Bonjouur, Sammy. Tu travailles sur quoi ?
      -Les satuettes Anrior. Heu... Hum… Comment savez-vous mon prénom ?
      -Coup de chance, ahah☼. Et qu’est ce qu’elles racontent ?
      -Beaucoup de choses, en plus d’être magnifique. Vous êtes archéologue apparemment,  qu’étudiez-vous ?
      -Le Boru Bodur. « Abe » relève la tête sans se retourner toutefois, il mord à l’hameçon. Un blanc passe.  
      -Je ne comprends pas. Pourquoi êtes-vous ici, sur 2nd Peace alors ?
      -Ca c’est tout le mystère n’est ce pas ? Première question : Qu’est-ce que le Bodur ?
      -Une île flottante avec des temples religieux organisés comme une pyramide à l’image des coupoles.
      -Heeeeeeuuuuuuu… Nan ! Enfin oui pour l’île, non pour la pyramide. Même si l’idée est jolie. Je laisse un blanc. -Abe, une idée ? Son surnom le fait se retourner. Il me toise de tout son haut, avec ses gros sourcils, ses traits sont marqués et anguleux. Certain d’avoir tous les éléments en main. Obstiné, c’est le mot approprié pour celui-là.

      -Mlle Levy ? J’acquiesce, il lève les yeux. -Qui t’a donné mon surnom ?! Et pourquoi tant de mystères ? J’ai moi-même réalisé des fouilles pour ma deuxième, ou troisième, thèse et rien n’a pu échapper ni a moi, ni a mes prédécesseurs. Dis ce que tu as bien pu découvrir ou bien laisse nous travailler.
      -Pfioou, moi qui voulais faire du suspense, c’est loupé. Le petit nom, c’est Cendre qui l’a laissé échapper, content ? Mais passons aux choses sérieuses. Boru Bodur… 2nd Peace… Je vais reprendre par le début. A votre époque, Fredo n’existait pas. On l’appelait aussi le Fada. Complètement barge mais d’une grande importance. J’arrive à Inari et le rencontre. Même fou, il était persuadé qu’il fallait «laisser s’envoler  le petit » pour qu’il retourne à 2nd Peace – un fou en somme. MAIS ! Je l’ai écouté et par un coup du hasard☼ : quelqu’un a brisé les chaînes et Le Boru Bodur s’est envolé pour venir atterrir au top of the pop de cette île. Sammy garde les yeux écarquillés à demi-crédule. Tandis qu’Abe considère tout cela comme des balivernes ou des histoires de grand-mères.

      -Dîtes-moi ? Dans toute cette mascarade, vous n’auriez pas été nommée Capitaine du navire volant et découvert quelque chose de fabuleux au passage ?
      -Exactement.
      -C’est bien ce que je… quoi ?! Arrête de mentir.
      -J’vous ai battu c’est tout. Nah ! ☼ Tu en dis quoi Sammy ? J’me lève attrape son bras et le pose sur le mien. C’est assez naturel pour toi ?
      -Mais, mais c’est du plastique !
      -Exactement-bis. Le Grand Ordonnateur, Hubert, lui-même m’a nommée Capitaine. Pendant le voyage j’ai découvert un fruit du démon : Le fruit du mannequin. Comme l’a constaté votre assistant. Mais une fois en haut, ya eu… comment dire… un léger malentendu et j’suis tombée, lit.té.ra.le.ment, jusqu’ici… Pour encore plus résumer :


      J’vous ai surpassée Mr Bones !

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      Autant dire que la discussion fût mouvementée. Abe était fou de rage (ou de honte), mes remarques étaient de plus en plus mesquines et Sammy, intrigué, rajouta de l’électricité dans l’air. Lorsqu’on sortit de la tente, l’attroupement qui s’était formé se dissipa comme le brouillard à l’approche d’une tempête. Le sourire aux lèvres, je me dirige vers la tente principale en compagnie du jeune archéologue. Echangeant des questions, en premier lieu, sur Inari et le Boru Bodur, elles sont vite remplacées par d’autres sur mon parcours. Est-il curieux ou cherche-t-il la petite bête ? C’est étrange, je ne saurais dire pourquoi mais il me semble qu’il cherche quelque chose de précis à mon sujet. Et si je devais encore plus pousser la méfiance, je dirais qu’il me soupçonne d’être une hors-la-loi… Doute quand tu nous tiens… Pour paraître la plus honnête possible, je réponds par de vrais-mensonges. Grâce à cette technique, rien n’est plus facile que de mentir. En effet, elle consiste à prendre une base de vrai et d’enjoliver autour.

      Derrière nous, Abe examine quelques reproductions de mon carnet. Je lui ai dessinée le symbole du fruit, la porte-mur et le trajet pris par le temple volant. D’ailleurs, on peut l’entendre ronchonner dans son coin et j’avoue en être heureuse. Ce n’est pas gentil, certes, mais cela signifie que j’ai largement ma place parmi les grands explorateurs : j’adore.

      Une fois à l’intérieur de la tente, Cendre nous invite à prendre place autour d’une table où une cartographie des lieux est posée. Pendant qu’il discute avec Abe des ressources restantes, j’en profite pour la recopier au maximum. Sammy garde les yeux rivés sur moi, quelque chose tourne pas rond, c’est certain. J’espère me tromper mais si j’ai appris quelque chose au cours de mes 21 années, c’est qu’il faut toujours faire confiance à son instinct.


      -Bien… J’ai quelque chose d’important à vous dire. Tout d’abord, je vous pris d’accueillir notre nouvelle recrue Mlle…
      -Non ! Je refuse qu’elle prenne part à cette expédition. Nous y travaillons depuis tellement de temps ! Ce serait injuste qu’elle arrive juste quand nous touchons au but !
      -Vu ce que tu as découvert dans le Boru Bodur, dit plutôt que tu as peur de moi //, dis-je sans même lever les yeux.
      -Moi ! MOI ! Peur de toi ! Espèce de petite pu…
      -Quoi ?! Tu me traites de quoi là ?! Tu veux que j’te fasse bouffer tes dents par le fi..
      -Fermez là vous deux ! Ce n’était pas une proposition mais un ordre. Mlle Levy Quinn est maintenant membre de notre équipe et…
      -Mais, mais Oui ! Vous êtes Levy Quinn l’archéologue révolutionnaire qui a échappée à la potence après avoir frappée un Tenryuubito ! Et voila, il a trouvé ce qu’il voulait, ça se lit sur ses yeux. Je reste muette.
      -Bon vous avez finit de me couper la parole merde ! Le prochain j’lui fais gouter les nuages entendu !
      -…
      -Bien ! Comme je disais Mlle Quinn fait maintenant partie de notre opération de conquête de 2nd Peace. Ses connaissances et sa perspicacité en font un nouvel atout à ne pas négliger. De plus, d’après notre précédente discussion, les ponéglyphes font partis de ses connaissances. Sammy a le même froncement de sourcils qu’à mon arrivée dans leur tente. Bref, je ne vous ai pas rassemblé ici seulement pour cette annonce mais pour vous éclairer sur la prochaine heure. Grâce à une technique ancestrale de mon peuple, il m’est possible de modifier la gravité des allods pour permettre leur ascension ou descente. Cela fait maintenant trois heures que mes hommes finalisent les préparatifs et ils ont bientôt finis. Ce qui signifient que nous allons pouvoir grimper tous ensemble jusqu’au sommet et prendre le contrôle des lieux. Des questions ?
      -impossible… Comment pouvez-vous imaginer changer la gravité ? C’est ridicule.
      -Excusez-moi Mr. Cendre ?
      -Oui Levy ?
      -Je ne remets pas en doute vos connaissances comme mon collègue, qui semble penser tout savoir, mais c’est vrai que cela parait « surnaturel ». Comment vous vous y êtes pris ?
      -Je crains ne pas pouvoir vous le dire. Il y a certains secrets qui doivent le rester.
      -Tout à fait d’accord !
      -T’es sérieux Sammy ? En tant qu’archéologue t’es pas curieux ? Il détourne les yeux. -Et toi mon petit Abe☼ ?
      -Tsss, ne m’adresse pas la parole païenne.
      -Hey bah, vous en avez une sacrée équipe ☼.
      -J’en ai marre de ces enfantillages ! Vous êtes maintenant sous les ordres de Levy jusqu’à ce que vous arrêtiez ! Et je ne veux rien entendre. Vous êtes toujours libre de partir si cela vous gêne. Abe se lève, met son chapeau et sort de la tente sans un mot. Bien… On accostera à côté du Boru Bodur dans exactement 45 minutes. Une fois au sommet, mes hommes feront tout leur possible pour liquider la Rua Anrior. Il ne nous restera qu’à terminer le travail et nous pourrons ensuite prendre nos aises dans nos nouvelles demeures. Cela vous va ? Sammy hoche la tête.
      -Dernière question : J’imagine que vous avez prévu un endroit où « accoster » si le terme peut être utilisé ici.
      - D’après ce que tu m’as dit, nous devrions nous trouver à côté de ton temple volant.
      -Parfait ☼
      -D’autres questions ? … Bien, rendez-vous sur le côté Est dans 25 minutes exactement.

      … 25 minutes plus tard…

      Après quelques manipulations de Cendre, l’allod entier se met à trembler puis s’élève dans les airs. Il fonce à une vitesse non négligeable. Le paysage est magnifique, du vert, des temples à moitiés détruits défilent devant nos yeux, et au fond, l’horizon bleu. Jamais je n’oublierai ces images… Hein ? Mais c’est…


      -REEEEEEEEEEEDOUUUUUUUUUUNEEEEET ! YOUHOUUUUUUUUUUU !
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