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Greed Oldwaves, "La Main Noire" [Terminée | Prête à être évaluée]

Rappel du premier message :

Greed Oldwaves



Greed Oldwaves, "La Main Noire" [Terminée | Prête à être évaluée] - Page 2 387832

Pseudonyme : La Main Noire, Greed l'Aveugle.
Age: 21
Sexe : Femme
Race : humaine
Rang : Agent d'élite du Gouvernement

Métier : Assassin, Espion... Spécialiste en infiltration, renseignement et assassinat.
Groupe : Gouvernement Mondial
But : Retrouver l'usage de la vue

Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : L'Art D'Observer sans Voir : une capacité de perception propre aux aveugles qui lui permet de se situer dans l'espace et par rapport aux gens.
Équipements : Dagues et poisons de second ordre. Le bâton sacré de l'ordre de l'OEil Aveugle.

Code du règlement :


>> Physique

Elle est la perfection.

En dire autre chose serait un mensonge, car la qualifier de sublime ou de splendide donnerait une valeur à sa beauté et la confinerait dans une case que l'esprit peut aborder. Non, sa beauté est totalement étrangère à ce que l'esprit peut envisager, non, mieux vaut ne pas essayer de quantifier cette splendeur et se contenter d'un terme qui englobe la beauté dans toute son extrême étendue : elle est la perfection.

Aux côtés des plus belles, elle resplendit comme le diamant dans une mer de zircons, elle rayonne et brûle tel un foyer ardent et éclipse de sa lumière la fragile esthétique de ses consœurs. Ses cheveux s'écoulent en une cascade auburn et tumultueuse sur des épaules frêles et menues, une frange coulant avec l'éclat du bronze sur des yeux noisettes dont l'amande s'achève sur un nez fin et droit. Les lèvres légèrement charnues font sporadiquement offrande au monde d'un sourire si bon que sa lumière ferait presque pâlir l'éclat neigeux de sa dentition. Une poitrine coquette sans être extravagante pointe au-dessus d'un ventre plat et de hanches maternelles dont fusent des jambes interminables de longueur et de splendeur. Ses bras fins mais fermes s'achèvent en mains menues aux doigts délicats et translucides. Deux dragons aux yeux clos, souvenir de la secte barbare de l'Œil Aveugle, s'enroulent autour de sa taille et de son bras et serpentent sur son corps hors de son riche habit de prêtresse.

Mais ce qui fait l'extrême beauté de Greed n'est ni la perfection de chacun de ses membres ni l'éclatant éclat de son visage, sa splendeur est le résultat d'une fragile alchimie, d'un habile jeu des proportions qui soudent entre elles ces parcelles de perfections et en font un tout éblouissant.

Ses yeux surtout. Aveuglée par la trop extrême chaleur d'une torche, sa pupille s'est rétractée jusqu'à disparaître, laissant ses yeux uniformément noisette.
Saviez-vous que les impuretés dans l'alliage d'acier est ce qui donne son extraordinaire résistance à ce métal ? Ces imperfections en se logent dans les structures cristallines et renforcent la dureté de l'ensemble.
De la même manière, l'uniformité de son regard donne à Greed cet air rêveur et envouteur, ce charme étrange qu'ont les légères imperfections et qui donnent une âme et un caractère à une froide perfection.

Greed transcende la beauté, la grâce et la splendeur.


>> Psychologie

Toute la psychologie de Greed a été modelée par son infirmité.

Enfant, elle ne réalisait pas l'étendue de son handicap et menait une vie placide marquée par l'obéissance à ses aînés. Sa vie était dure, mais elle était étrangement heureuse, car il y a un effrayant réconfort à suivre aveuglément un maître ou un aîné, oui, il y a un bonheur paradoxal à abandonner toute sa volonté à autrui et dire avec une confiance aveugle : "Je te suis, je t'abandonne ma volonté et tout mon être, et je crois en toi pour me guider et assurer ma sécurité."

Mais il arrive un jour où l'illusion s'estompe et la vérité se révèle.
Son premier amour lui fut arraché. Et aussi cuisant que fut ce déracinement, la douleur la plus atroce lui vînt d'un simple constat : elle ignorait jusqu'à la couleur de ses yeux !
Et de cette souffrance terrible naquirent les graines de ce que deviendrait la reine des grâces.

D'abord un vœu : celui de voir, celui de vaincre les vestiges de sa vexation, celui de raviver une vue vacante et volée en vain.
Puis un verdict : la vengeance : une vindicte vorace et votive, une vendetta véritable du vertueux et de la victime sur les valets d'un ordre vil et vétuste. Vaillant et vigilant visage d'une volonté vivifiée, elle vaincra le vice et la vermine.

Mais malgré l'extrême virulence de ses sentiments, la raison prenait toujours le pas : la vengeance est un plat qui se mange froid, et la concilier avec sa volonté de retrouver la vue demandait un flegme glacé et cœur gelé. Greed disposait des deux.

Elle attendit alors, et les années passèrent. Le temps est à la rancune ce que le vent est aux flammes : il souffle les bougies et attise les incendies.
Un caprice de la chance voulut alors qu'elle découvrisse l'existence du Joyau. Et l'existence de ce trésor rendait celles du culte et de ses fidèles obsolètes.
Sans hésitation aucune, déesse grondante et furieuse de la vengeance, elle écrasa l'Œil Aveugle sous le poids de sa vindicte et l'immola dans les flammes de son expiation.

Sa vendetta accomplie, elle focalisa toute sa volonté sur son vœu : elle verrait le visage du prochain homme qu'elle aimerait, elle verrait ses yeux, ses cheveux et sa peau, elle l'aimerait entièrement.
Par amour pour un homme qu'elle ne connaissait pas encore, elle en avait tué tant d'autres et elle en tuerait encore. Vraiment, l'amour est vecteur de haine.

Vraiment, L'Amour est Aveugle.


>> Biographie

ATTENTION | a écrit:La biographie n'est pas postée dans le sens chronologique mais dans le sens d'écriture. Vous pouvez la lire dans n'importe quel ordre, celui de l'écriture ayant été gardé pour avoir une meilleure idée de la psychologie du personnage.
Pour une meilleur compréhension de l'histoire générale, je vous conseille tout de même l'ordre chronologique (indiqué en titre de chaque partie).


INTRODUCTION | a écrit:Hymne à la beauté

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton œil le couchant et l'aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton œil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?

Charles Baudelaire

ORDRE CHRONOLOGIQUE : III | a écrit:S'attaquer au Gouvernement Mondial

Vers les dernières heures du jour, le soleil a cette tendresse pourpre qui donne à la blancheur l'éclat écarlate et la chaleur douce du sang. Sous le spectre du soleil agonisant, les nobles, en toilettes blanches et costumes neigeux, reprennent alors les teintes du meurtre et de la souffrance, reprennent les couleurs de leur pouvoir. Le mariage débuterait bientôt.

Une longue estrade séparait le flot des seigneurs et des puissants. Son bois riche était couvert par un tapis rouge dont l'écarlate tracerait l'avancée de la mariée. Le vacarme était proprement assourdissant car rien n'est plus perçant que le crissement d'arrivistes vantant les réussites volées et les richesses mal-acquises.

Les nobles péroraient encore quand la première note du clairon s'éleva dans les airs. Lentement, la mélodie nuptiale couvrit et étouffa les voix au rythme des notes et des refrains. Devant l'autel, droit malgré l'âge, se tenait un homme grisonnant dans un costume noir qui contrastait brillamment avec l'étendue blanchâtre à ses pieds.

Edward Pierce se distinguait tant par sa stature, le gris tumultueux de ses cheveux et la fulgurance de ses yeux verts que par son sourire aussi acéré qu'une dague. S'il n'était pas roi, il n'en était pas moins régalien et l'assurance crâne qui rayonnait de sa personne irradiait à faire pâlir les feux de l'enfer.

Edward avait cette beauté virile et ce charisme royal qui faisait les grands hommes et de remarquables généraux. Il avait brillé par une carrière exemplaire dans la marine se hissant au titre de colonel et avait fini par se retirer suite à une blessure handicapante. Loin de s'en tenir là, il devint politiquement actif et prit rapidement importance et envergure, tant et si bien qu'il était pressenti comme l'un des prochains chefs politiques du Gouvernement Mondial.

Edward était froid. Ses yeux verts avait le dur éclat de l'acier, signe d'un esprit pragmatique et implacablement logique. Cet homme faisait passer la moindre de ses décisions par le fin tamis de la raison et il devait à cette extrême rigidité son exceptionnelle ascension.

Mais la beauté avait cette rare violence qui, en déchirant le solide tamis de la logique, se creuse dans l'esprit un tunnel jusqu'au cœur. Et à voir la mariée, on comprenait comment elle avait, malgré son handicap, si précisément enfoncé ses griffes dans l'âme du grand homme.

Le bras délicat posé dans le creux ferme du coude, la perfection dans toute son éthérée féminité avançait sur l'estrade écarlate. Touché par la grâce des Dieux, elle semblait flotter alors qu'elle progressait au dessus de la foule massée à ses pieds, tantôt pourpre et tantôt blanche au gré des jeux des ombres et du soleil.

L'opulente chevelure auburn cascadant sur des épaules frêles, elle se tenait droite, le menton fier et relevé. Le soleil lui-même choisit cet instant pour éteindre ses dernières lueurs : l'astre du jour s'éclipsait devant sa brûlante beauté. A son passage, les Dieux, les rois, la chance et la victoire s'inclinaient, enchaînés qu'ils étaient par la noisette de ses yeux.

Les dernières notes du clairon moururent alors que la beauté faite femme atteignait les dernières marches de l'autel. Pourtant, aucun bruit ne s'éleva de la foule, la perfection ayant soufflé les conversations aussi sûrement que la violence des ouragans soufflait la lueur tremblotante des bougies.

Et le silence de la nuit fut le sinistre témoin de l'union d'un homme à sa perte.

Sous la lueur glaciale des astres scintillants, le couple, enveloppé dans la solitude de la nuit, se prélassait dans les jardins. Edward arborait toujours son sourire acéré, aussi acéré que la dague qui se posa sur la chaire tendre de sa gorge.

"Il aura fallu l'intimité du mariage pour que vos gardes nous laissent l'occasion d'une entrevue solitaire."

Ajustant sa prise sur l'homme désemparé, elle continua de sa voix glacée :

"Quand l'Œil Aveugle existait encore, je fus sa haute prêtresse. Je ne ferai pas l'effort d'être claire pour celui qui ne veut pas comprendre, alors faites extrêmement attention à ne pas rater un mot de ce que je vais vous dire.
Vous êtes actuellement le dernier descendant encore en vie de Edgar Pierce, le "disciple dévoyé" qui s'est enfui avec le plus grand trésor de l'ordre ; mais ça je pense que vous le savez vu le nombre extravagant de gardes autour de vous.
J'ai du disposer de chacun des autres membres de votre lignage après qu'ils eurent refusé de me révéler l'endroit où leur ancêtre a caché le Joyau.
Je vous pose donc la question : où est-il ?"


"J'ignore de quoi vous parlez ! Lâchez-moi !"

Un cri déchirant s'éleva dans le froid mordant de la nuit. Tenant un pouce sectionné entre ses doigts, elle reprit :

"Dois-je répéter la question ? Je peux avoir des arguments assez percutants."

"Arg.. Non, non, je vous en prie, vous avez été très claire !
Le Joyau a été vendu au Gouvernement Mondial ! D'où croyez-vous que viennent toutes ces richesses et tout ce pouvoir dont vous me voyez jouir ? Je ..."


Et sa voix se mêla au gargouillis du sang quand la morsure de la lame eut raison de la tremblotante résistance de la peau.

Alors qu'elle se vidait de son sang à ses pieds, sa victime était déjà oubliée : Il fallait maintenant s'attaquer au Gouvernement Mondial.

ORDRE CHRONOLOGIQUE : I | a écrit:Gloire à L'Œil Aveugle !

Une myriade de voix s'élevaient en même temps tenant dans l'air pesant une note grave et profonde.

L'immense cathédrale renvoyait un écho qui enflait et se multipliait, grondait et roulait puis s'abattait avec une écrasante vigueur sur l'assemblée extatique.
Et cette Note Unique prenait vie à chaque rebond, s'aiguisant un peu en faisant vibrer les hautes lanternes en verre soufflé, s'aggravant un brin en heurtant les solides colonnes de marbre veiné. Seule au départ, elle vivait en se multipliant, et prenait l'étrange apparence d'une symphonie ancestrale, renvoyait les échos surprenants d'un chant fier et glorieux. Et tout cela rendait une prodigieuse musique qui éclairait les sens et résonnait dans l'âme, et touchait si intimement les fibres de l'être que tous dans l'assistance versèrent les larmes de l'expiation.

Aujourd'hui, l'Œil Aveugle sanctifiait sa nouvelle haute prêtresse. Aujourd'hui, une nouvelle divinité prenait vie et une existence humaine s'éteignait. Aujourd'hui, se tenait la plus secrète des assemblées de l'Œil Aveugle : l'élévation de son membre le plus parfait au rang de Dieu des croyants.

Si l'on se demandait pourquoi la cathédrale revêtait des couleurs si sombres, pourquoi ce chant aux extraordinaires résonances s'échappait de cavités si laides que leur vue heurtait le regard et serrait les vicaires, il suffisait de regarder les membres au centre de l'étrange réunion : les plus grands dignitaires de l'Œil Aveugle prouvaient leur foi en s'ôtant la vue. Et parmi ces grands dignitaires, la haute prêtresse tenait la position la plus élevée de tous.
Oui, aujourd'hui était le jour de la sanctification, aujourd'hui était le jour de l'expiation, aujourd'hui était le jour où la prêtresse abandonnait la vue pour servir le Dieu des croyants, pour devenir le Dieu des croyants.
Elle n'avait que six ans.

L'Ultime épreuve était la plus dure. Après l'épreuve du Feu qui, grâce à la chaleur brûlante d'une torche, faisait fondre le cristallin et se contracter la pupille jusqu'à totale disparition, l'ultime épreuve venait éprouver la candidate à la sanctification jusqu'aux limites extrêmes de sa résistance physique et morale.
Depuis prêt de cinq cents ans, le culte n'a jamais eu de grande prêtresse à sa tête. Aucune ne résistait à l'Ultime offrande de son corps, aucune ne survivait aux viols successifs des centaines de croyants, aucune n'a pu être le réceptacle de l'amour et des peurs des fidèles.
Mais, elle résista, elle survécut, elle put.
Elle n'avait que six ans.

Dieu renaissait et allongeait son ombre sur la terre des croyants. L'heure de la croisade viendra bientôt et quand la prêtresse sera en âge de guider le peuple sacré de Dieu, il se répandra sur le monde et égorgera dans leur sommeil les impies et les hérétiques.

Gloire à Dieu ! Gloire à la prêtresse des croyants ! Gloire à l'Œil Aveugle !

ORDRE CHRONOLOGIQUE : II | a écrit:Le Feu de l'Expiation

La Déesse des croyants se devait d'être absolue, elle se devait d'être la perfection même. Qu'elle fusse choisie parmi les plus belles créatures ayant foulées le sol de ce monde n'était qu'un début.
La perfection n'acceptait aucune concession, elle ne cédait sur aucun terrain, elle devait être effroyablement absolue.

On la forma d'abord à l'art de la perception, l'art primaire de l'Œil Aveugle, l'art d'observer sans voir. De toutes les extravagances rigoristes qu'elle eut à maîtriser, la perception lui fut la plus difficilement accessible. Pour l'initier à cet art obscur, on lui imposa l'isolement le plus total. Les fidèles firent vœu de silence et ayant depuis les premiers jours du sacrement l'absolue défense de la toucher, elle se retrouva absolument seule.
Déambulant au milieu de ses fidèles sans les voir, sans les entendre, sans les sentir, l'angoisse atroce, despotique, planta sur son crâne son drapeau noir. Et la solitude lui versa des jours plus tristes que les nuits.

Et elle, encore toute fillette, en pleurs et en cris, tendit toute son empathie vers le peuple muet d'infâmes et de maudits. Alors le destin prenant en pitié sa détresse, alluma les vies comme des flammes, et aveugle de ses yeux, la lumière trouva son chemin vers son âme.

Elle voyait sans voir depuis déjà de longues années quand l'amour s'empara de son cœur candide. Il était si doux, si plaisant. Il avait la voix fluette et musicale, sa flamme vitale brûlait d'un feu bienveillant et chaleureux. On l'appelait Io l'Aveugle.

Garçonnet souffreteux, il sortait rarement et passait ses jours à entendre la prêtresse s'entraîner aux arts de la guerre et de la croisade.
Io fut le seul à tendre une main secourable quand les efforts de la veille lui raidissaient les muscles et brûlaient les sens. Il était le seul à son chevet quand la pluie de la veille allumer en son corps la fièvre brûlante de la maladie. Il était le seul à panser ses mains écorchées par le bâton de combat, à toujours la soutenir, à être bon.
Avec la transparente innocence de l'enfance, ils s'essayèrent aux choses de la vie. Il lui vola son premier baiser, sa première larme amoureuse et sa première nuit pensive.

Puis il disparut. Comme l'éclat éphémère d'une bougie qu'on souffle, il s'évapora sans crier gare. Aussi brusquement qu'on lui arracha la vue, l'innocence et l'enfance, on lui arracha l'amour. La perfection ne se liait pas, la perfection n'aimait pas, la perfection n'enfantait pas.

Elle pleura son premier amour, mais surtout, longtemps elle pleura de ne pas avoir pu voir le nez aquilin qu'elle avait senti sous ses doigts, les cheveux fins qu'elle avait sentis sur ses joues. Longtemps elle pleura de ne pouvoir dire de quelle couleur brillaient les yeux d'Io, de quelle couleur luisait sa peau. Longtemps elle souffrit de la perte de ses yeux car les choses que l'on observe sans voir s'observent mieux en les voyant.

Ce fut sûrement à ce moment là que ravalant l'écume de sa haine, elle se mit à préparer au fond de la Géhenne le bucher consacrés aux crimes fraternels.

Les années s'égrenaient au rythme lent des hivers et des printemps. La magie du temps avait accompli un miracle de beauté et de perfection : la prêtresse défiait les limites de la conception et l'Œil Aveugle lui-même y trouvait l'aboutissement de sa création.
La veille de la douzième année après le Sacrement, les grands dignitaires se rassemblèrent au complet et décidant que le temps était arrivé, lui révélèrent leurs plus obscures secrets. L'heure de la croisade avait sonné ! Et l'Œil aveugle saurait se montrer généreux avec ses valets : quand le dernier hérétique aurait versé son sang pour abreuvé le sol sacré, le Joyau sera retrouvé. Le Joyau, cet improbable trésor qui longtemps avant le Sacrement avait été volé par un fidèle dévoyé. Le Joyau, cette merveille inestimable qui pouvait rendre aux plus croyants l'usage de la vue et de la pensée.

Oui, l'heure de la croisade avait sonné.

La lune se leva rouge le lendemain, écarlate comme le sang des centaines qui mourraient.
La prêtresse rassembla ses fidèles dans la lugubre cathédrale. Et alors que la Note Unique s'élevait, grave et profonde, et alors qu'elle palpitait dans ses premières nuances effrénées, la Déesse des croyants jeta une torche au milieu de la marée massée à ses pieds. Le feu se nourrit de l'alcool qu'elle y avait précédemment versé, et tandis que la Note Unique se transformait en cris épouvantés, la mélodie prit les teintes sinistres du trépas.

Du haut de son perchoir, la prêtresse entendit les échos de leurs souffrances et perçut leurs flammes s'éteindre alors que l'incendie festoyait de leurs cadavres. Ils lui avaient ôté son innocence, ils lui avaient refusé la bénédiction d'un être aimé, mais surtout, ils lui avaient pris ses yeux, cette torche qui ravive les émotions et enfante le bonheur.
Ils recevaient maintenant leur châtiment et brûlaient dans le Feu de l'Expiation.

ORDRE CHRONOLOGIQUE : IV | a écrit:Pacte avec le Diable

Au premier regard, son cœur, son âme et son esprit lui appartenaient. Comme un ouragan, elle fit irruption dans sa vie et balaya de ses yeux unis tout espoir, tout rêve et toute ambition. Il ne restait plus qu'elle, seule dans l'étendue calcinée de son cœur et de son esprit.
Pas un instant ne passait sans que sa divine beauté ne s'impose avec force à sa pensée fragmentée, pas une seconde ne laissait de répit à sa raison vaincue, et sa splendeur, despotique, ancra ses griffes dans son être battu.

Elle aussi l'aimait, profondément, passionnément. Elle n'avait de cesse de le lui répéter, et toujours entre deux baisers, elle le lui rappelait.
Elle était belle, si belle ! Sa présence lui causait des souffrances physiques, et son absence multipliait l'ampleur de ces douleurs.
Aveugle, ses yeux prenaient la teinte unie des feuilles d'automne, et ses pupilles disparues, loin de relativiser sa beauté, lui donnaient ce regard doux et rêveur qui faisait fondre les cœurs.

Puis, ne dit-on pas que l'amour est aveugle ?

Il lui fallu deux mois pour rassembler son courage et demander sa main. Tendrement, elle déclina. Ça allait trop vite, il lui fallait apprendre à vivre avec lui, sans l'expérience de la vie commune, le mariage était destiné au malheur et à l'échec.

Le lendemain, elle emménageait chez lui. Chez lui dans sa résidence permanente à Marie Joa, lui le vice-amiral en charge de la protection de l'île.
Elle avait infiltré l'île la mieux gardée du Gouvernement Mondial.

Compagne du vice-amiral, il ne lui fallut guère longtemps pour rencontrer le chef des forces alliées du Gouvernement. Cet homme était proprement effroyable. A peine eut-elle effleuré sa flamme qu'elle sut que rien n'aurait d'emprise sur cet homme, son être était gelé au-delà de toute empathie, de tout amour, et la force qui se dégageait de sa personne crépitait.
Effroyable était le mot, clos qu'il était, il ne serait sujet ni à la menace ni à la séduction.

Pendant un court instant, l'image du Joyau s'éloigna jusqu'à se fondre dans les abîmes de sa pensée, et elle désespéra de jamais regagner la vue. Mais soudain, le souvenir d'Io s'imposa à elle, et avec une force vertigineuse, tout le chagrin, tout le désir qu'elle avait de voir l'objet de son amour refit surface. Et cette tempête de sentiments écrasa ses dernières hésitations : elle était prête à tout.

Puis le jour arriva où, profitant de l'absence de son infortuné compagnon, elle se glissa dans l'impressionnant bureau du chef de l'alliance. Passant des portes en buis massif, elle se tînt droite devant le riche bureau.
Elle ne pouvait voir ses yeux, mais elle sentait son regard, froid et glacé, traverser la pièce comme une dague et la transpercer.

Elle avait peur, elle qui sans sourciller, avait condamné des centaines de fidèles à brûler dans les flammes du bucher, elle qui avait égorgé des hommes faits, elle tremblait de tout son être, et sa raison se trouvait écrasée par le marteau d'une angoisse atroce.

"Oui ?"

Il ne suffit que de ce simple mot pour que son angoisse se mue en une terreur tyrannique. Et son corps cessa de répondre. D'un coup, tous ses muscles se dérobèrent et lourde comme une enclume, elle s'écroula sur le sol gelé. Elle venait de subir sa première épreuve, elle venait d'expérimenter l'absolue pouvoir de l'esprit : le Haki.
Sa conscience failli être soufflée et elle dut déployer toute l'étendue de sa volonté pour garder une emprise sur la réalité.

"Je sentais bien que dans votre façon de vous déplacer, il y avait plus que de l'élégance, mais l'art subtil de la discrétion et la furtivité. Vos mouvements sont trop précis pour être fortuits.
Sachez qu'un homme normal serait peut-être mort suite à cette attaque. Mais non seulement vivez-vous encore, vous n'avez pas perdu conscience non plus. Bien que je me sois retenu, je vous félicite de cette prouesse.
Mais si vous voulez survivre à cette entrevue, il va falloir me dire qui vous êtes."


Le souffle court et l'esprit agité, elle luttait encore pour garder ferme sa prise sur la réalité. La joue contre le sol austère, elle parvînt difficilement à articuler, mais sa voix chevrotante gardait les courageuses sonorités de sa fierté et de sa volonté :

"Du temps où l'ordre de l'Œil Aveugle existait encore, j'étais sa haute prêtresse. Je suis ici pour retrouver la vue, je suis ici pour le Joyau. Je sais qu'un certain Edward Pierce vous l'a vendu. Rendez-moi ce qui me revient de droit !"

Le regard du chef de l'alliance se fit plus grave encore, et la pression fut telle que l'air même devînt lourd et pesant.

"Vous n'êtes pas en situation d'exiger quoi que ce soit ! Me suis-je bien fait comprendre ?"

L'air était de plus en plus lourd. Elle sentait sa conscience vaciller à nouveau quand la pression relâcha enfin son étreinte despotique.

"Mais je me trouve disposé à vous aider.
Le Gouvernement manque d'agents de valeur. Et vous avez les qualités pour faire une recrue de choix.
Devenez la Main Noire du Gouvernement, l'ombre qui rampe dans la nuit, la dague qui traque nos ennemis.
Si vous acceptez ce poste, je vous laisserai nous racheter le Joyau. Servez le Gouvernement Mondial et nous vous vendrons le Joyau pour un milliard de Berries."


Un milliards de Berries ! Et sans concessions, l'espoir repris ses droits. Le prix était colossal, mais la possibilité était là, il y avait un moyen ! Elle se préparait à articuler péniblement son acceptation quand le chef de la coalition l'interrompit :

"Non, ne parlez pas. Je sais que vous allez accepter.
Un agent efficace est un agent qui garde le secret autour de son identité. Il va vous falloir une raison valable d'être présente à Marie Joa.
Épousez le vice-amiral Oldwaves. Ça sera votre couverture. Bien sûr, il ne doit pas être tenu au courant de notre arrangement.
Il faudra aussi vous trouver un nom de mission. Je pense que Greed vous ira comme un gant, car la cupidité va devoir exercer une grande influence dans votre vie à venir si vous voulez un jour retrouver l'usage de la vue."


Elle ne le voyait pas, mais l'homme rayonnait si vigoureusement de satisfaction qu'elle sentait le crépitement écœurant de son contentement sur sa peau. Mais l'accord était scellé, et elle avait librement signé ce Pacte avec le Diable.



>> Test RP I
On te demande à toi, la spécialiste de l'assassinat, d'aller tuer une chat. Un chat ? Oui, il serait contrôlé par un esprit... Enfin, c'est ce que ton nouveau boss, un peu fou, dit. T'as pas le choix, mais petit problème, même si tu sais entendre un peu, ce chat ne fait que dormir. Mais où est-il ? Il a toute une villa pour lui, et il sait être très discret quand il dort... Explique tes sentiments, et si bien évidemment, tu fais les ordres ou pas...

C'était un ordre strict : il est était explicitement défendu de quitter ou de regagner Maria Joa autrement que sous le couvert de la plus noire des nuits. Un mince croissant de lune interdisait les escapades aussi sûrement que le plus brûlant des astres.
Ses missions s'étendaient donc forcément sur des plages minimales d'un mois lunaire.
L'exaspération de la Main Noire était donc compréhensible : gaspiller un mois d'un temps précieux pour le meurtre d'un chat était absolument insensé.
Mais qui veut devenir grand doit prendre le temps de grandir : il faut toujours commencer par les travaux ingrats, et personne n'échappe à cette règle.

Elle avait été placée sous l'autorité d'un vétéran du Gouvernement Mondial, un doux lunatique que l'âge avait aigri et délesté du peu de neurones qu'il avait eus.
Croyant dur comme fer que son chat était possédé par un quelconque démon, il avait décidé de sa mort. Greed avait bien tenté de le convaincre que ce problème ne menaçait pas la sécurité mondiale mais l'âge avait cette agaçante tendance à rendre la raison imperméable à la logique.
Exaspérée, elle avait fini par accepter cette tâche ingrate et se promit de lui offrir une mort rapide s'il s'essayait jamais à une autre fantaisie.

Le lendemain, quand le soleil eut totalement disparu derrière l'horizon et que le ciel eut perdu les teintes enflammées du crépuscule, elle se dirigea vers la troisième gargouille du hall de l'aile nord. Titillant le jeu de son bec hideux, elle actionna un mécanisme vétuste et fit coulisser un pan du mur.
A peine fut-elle engagée dans le passage ainsi révélé que le mur fut à nouveau scellé.
Il régnait dans ces couloirs moites une obscurité si totale que l'air même devenait opaque, et étrangement, malgré la cécité et le noir permanent dans lequel elle vivait, l'idée qu'aucune lumière ne parvenait en ce lieu l'angoissait et l'inquiétait.

Elle fit quelques pas avant de se décider à dégainer le Bâton de l'ordre de l'Œil Aveugle. Ce bâton de combat, toujours solidement enchainé à sa hanche, lui servait occasionnellement de bâton d'aveugle, mais Greed répugnait à ce que cet usage s'ébruite. Seule dans l'obscur couloir, elle ne craignait pas d'être vue et rebutait moins à s'appuyer sur son arme.

Quand elle fut finalement sortie des intestins souterrains, elle sentit sur sa peau que l'obscurité de la nuit n'avait rien à envier à celle des profondeurs de la terre.

La lune, complètement éteinte, se fondait dans la noirceur de la voûte, et les étoiles, rares et éparses, vivotaient faiblement et ne produisaient guère assez de lumière pour éclairer le vaste monde. Une nuit parfaite pour un assassin.

Quand les yeux vous font défection, l'orientation devient le problème le plus sérieux. Mais même dans les tableaux les plus noirs se glisse une touche de lumière : pour un aveugle, garder une direction sans en dévier devînt si rapidement vital qu'il s'enracine aussi profondément dans les habitudes que la respiration.
Se diriger vers une grande villa isolée ne posait donc aucun réel problème à la dame.
Non, la partie la plus embarrassante de la mission serait de mettre la main sur le félin : il avait pour réputation d'être aussi discret qu'un serpent. Mais Greed ne s'inquiétait pas, elle avait déjà un plan.

La villa était richement meublée, vaste sans l'être dans des proportions gigantesques. Les chambres et les salons se multipliaient sur plusieurs étages, mais comme le lui avait indiqué le vieux vétéran, les cuisines était centralisées dans l'aile droite du rez-de-chaussée.

Ces demeures extravagantes étaient toujours peu commodes pour les non-voyants, et Greed mit plusieurs minutes à trouver ce qu'elle cherchait : la gamelle du chat et les croquettes qui allaient avec. Elle rechercha ensuite la litière qu'elle trouva dans un coin à l'entrée.
Ayant rassemblé ces objets indispensable au félin, elle les disposa dans une pièce chaude et confortable et s'allongea sur le lit qui y trônait.
Le chat devrait bien manger et faire sa toilette, il finirait donc par sortir de sa retraite. Greed avait un mois lunaire devant elle, rien ne la pressait. Elle attendrait.

A l'aube du troisième jour, elle commença à sérieusement envisager de sacrifier la villa aux flammes, le chat n'y survivrait pas. Elle garda cette option comme dernière alternative. Le mois lunaire était encore loin d'approcher de son terme.

Ce fut aux heures les plus chaudes de la journée qu'elle sentit enfin une faible présence aux portes de la chambre. En un bond, elle fut sur le félin qui s'écroula littéralement entre ses bras. Famélique, il était rongé par la faim, et ses os fragiles tendait une peau translucide et sans poils.
Avec une tendresse toute maternelle, Greed le déposa dans sa litière.

Une semaine plus tard, le chat ne cessait de rebondir ci et là. L'énergie était revenue en lui, et comme une vague tumultueuse, avait ranimé la vie hésitante. Sur sa peau nue, un duvet commençait à pointer et serrait l'animal dans une couverture soyeuse. Il s'était candidement épris de sa bienfaitrice et elle le lui rendait bien. Elle lui vouait une affection réelle et sincère.

Les trois semaines qui suivirent, ils prirent pour habitude de se promener dans les vastes jardins de la résidence, le chat guidant affectueusement sa maîtresse entre les arbres et loin des ruisseaux. Ils restaient alors sous l'ombre d'un grand chêne, le félin blotti dans les bras de sa maîtresse, et elle prenait un plaisir innocent à caresser sa fourrure qui s'étoffait et devenait chaque jour plus soyeuse.
Sa tête, menue, était encadrait par deux oreilles souples et pointues. De son fin museau dardait souvent une langue râpeuse mais affectueuse qui venait titiller la peau sucrée de sa maîtresse.
Il portait en lui tout cet amour fauve et inconditionnel que l'on ne retrouve que chez les animaux les plus fidèles.

Mais les jours simples touchaient à leur fin, l'échéance arrivait à terme et la réalité revenait au galop. Cette nuit serait noire.
Quand les feux du crépuscule s'éteignirent et que les dernières braises libérèrent leurs dernières chaleurs, Greed prît son protégé dans ses bras :

"Tu dois être si beau... Ta fourrure doit luire si brillamment, même dans l'abîme de cette nuit. Est-elle fauve ? Ou blanche peut-être ? Non noire, je pense qu'elle est noire, elle était toujours si chaude !
Tu vois ? Je ne sais pas ! Je ne connais pas la couleur de ta fourrure, ni celle de tes yeux. Non, je ne te connais pas, je ne peux t'aimer sans te connaître."


Et elle lui tordit le cou. Dans ses yeux éteints couvaient des larmes.

Le vétéran aurait son chat, mais il venait aussi de s'attirer la vengeance guerrière de la Main Noire. Non, il ne mourrait pas encore, mais le jour où on le retrouvera froid dans son lit, Dieu sera témoin que cette mort porterait le sceau de l'Œil Aveugle.

>> Test RP II
Vous êtes trop faible très chère demoiselle. Allez éplucher des patates et revenez quand vous aurez prit du bras. Qui plus est vous avez un grand handicap, nous ne permettons pas la moindre erreur, pour être agent d'élite faut faire ses preuves.

Je l'ai bien perçue, dissimulée derrière les mots mais toujours aussi cuisante, je l'ai bien perçue cette pernicieuse pointe de dédain.
Le refus était acceptable, mais le mépris ne saurait l'être, et il fallait enseigner à cet homme que l'arrogance tenait plus sûrement du vice que de la vertu.

Un claquement sec de la langue. Un second. Et la pièce m'apparut entièrement.
Non, aucun dieu ne m'avait fait grâce d'un céleste miracle et mes prunelles ne prirent pas racine dans la noisette unie de mes yeux. Non, je ne voyais pas, mais pourtant, je voyais.

"Je peux concevoir que vos démangeaisons vous dérangent, mais cessez, je vous prie, de faire ceci en la présence d'une dame ; le bureau ne cache pas assez votre main pour que vous puissiez vous le permettre."

J'entendis alors l'homme retirer les mains de son pantalon, et sentis dans sa respiration toute sa confusion. Mais ma petite représentation n'était pas encore finie, nous avions peut-être écrit l'introduction, le cours en lui-même commençait à l'instant.

Un autre claquement de la langue, et la pièce réapparut. Je portis alors une attention toute particulière aux détails. Le bureau était massif, du buis ou du chêne probablement. Derrière le grand meuble, les jambes du recruteur s'agitaient, d'embarras et d'incompréhension sûrement. Dans le fond de la salle, une grande armoire se tenait, droite et ferme. Les vitres de l'imposante fenêtre étaient ouvertes mais les rideaux, fins et légers, empêchaient les rayons de lécher l'intérieur de la pièce.

Un quatrième claquement de langue. La note franchit l'espace en un éclair, et revînt, sèche. Du bureau d'abord, l'onde avait pris les traits stricts du meuble pesant ; puis réfléchie par l'homme, elle revînt avec les contours courbes d'un personnage grand et massif. Enfin, une dernière sonorité me parvînt, grave et lointaine : un oiseau sûrement, qui s'éloignait si j'en croyais la légère gravité qu'elle avait gagnée.
Un dernier claquement de langue. Et la note fusa, ricocha, se réfracta. Seule au départ, elle changeait et se divisait avec chaque obstacle et chaque objet, changeant légèrement de ton si l'obstacle se trouvait en mouvement. La note se multipliait et vivait en se multipliant.

Un instant, j'éprouvai le plus sincère regret, la plus pure des empathies pour les êtres qui voyant de leurs yeux, se coupaient du monde magique des sonorités.
Un instant seulement. Cet homme avait eu pour moi du dédain, du mépris même. Ceux qui sont capables de tels sentiments et les justifient par une hypothétique supériorité ne méritent pas l'enchantement des nuances sonores.

Je fis un pas vers lui, et penchée, je m'assurai que mes seins, affermis par le froid de la brise automnale, s'offraient à la vue lubrique du recruteur.

"Vous pensiez que je ne voyais pas ? Vous pensiez que la lumière m'étant interdite, le monde disparaîtrait aussitôt de ma conscience, et que le regard n'étant ôté, la réalité s'en irait simplement avec lui ?
Non, monsieur. Je vois et j'observe, je regarde et contemple, je scrute même. Mais je le fais d'une manière qui est autre. Je discerne avec mon ouïe, et le monde s'offre à moi aussi complet qu'il s'offre à vous."


Je m'approchai encore et les yeux de l'homme n'étaient plus qu'à quelques centimètres de ma poitrine saillante.

"Non, je ne distingue pas les couleurs, et les teintes me resteront absolument étrangères. Mais, moi l'aveugle, j'en vois plus que vous.
Apercevez-vous le porte-parapluie caché par l'imposante armoire ? Comptez-vous les ombrelles qui y sont disposées ? Non bien sûr, votre vue s'arrête aux obstacles, mais la mienne les contourne. J'en compte cinq dedans et un sixième à côté.
Monsieur, je ne suis pas aveugle. Je vois autrement. Rien ne me manque, je suis complète différemment. Votre vue distingue les couleurs et les textures mais se trouve arrêtée par les obstacles et l'obscurité. La mienne ne s'arrête pas aux détails qui font la beauté, mais, en contrepartie, distingue le tableau dans les largeurs qui font l'efficacité. Oui, l'efficience indispensable à l'agent, l'efficacité et la fiabilité qui séparent les grands du fretin."


Levant légèrement les yeux, je plongeai mon regard vide dans le sien. Et puisant dans ma volonté, je continuai :

"Quand à la largeur de mes bras, je n'ai pas besoin de vous informer que depuis deux ans déjà, j'œuvre à mener les missions les plus exécrables de ce Gouvernement corrompu. Ces deux années armèrent mes bras et donnèrent à ma volonté l'acier qui lui manquait.
Mais vous ne l'ignorez pas, dans les missions qui sont les miennes, plus que la force brutale, c'est la discrétion, c'est l'art de la persuasion qui séparent les échecs des succès.
Voyez, grand et corpulent, vous êtes à n'en pas douter autrement plus puissant que je ne le suis aujourd'hui. Mais pourtant, je sens dans mes narines l'aigreur de votre sueur : je devine que mes seins attirent votre regard lubrique et vos mains peinent à rester paisibles. Tout à votre lubricité, vous n'avez pas remarqué que moi, si fragile, était assez proche pour vous trancher gorge et trachée."


[HRP]Je pense que je vais vous laisser un lien, pour ceux qui s'intéressent à l'écholocalisation dans la vie réelle, elle a permis à des aveugles de faire du moto-cross, du basket et du karaté, le tout avec la langue pour seule équipement.
http://en.wikipedia.org/wiki/Human_echolocation[/HRP]


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Informations IRL

    Prénom : .

    Age : 21 ans

    Aime : A peu près tout.

    N'aime pas : A peu près rien.

    Personnage préféré de One Piece : Dolfamingo

    Caractère : Individualiste.

    Fais du RP depuis : Je ne sais plus, quelques années (4 < quelques < 7 ...)

    Disponibilité : Normalement, toujours dispo.

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Dernière édition par Greed Oldwaves le Mar 22 Mar 2011 - 14:05, édité 23 fois
    Alors, déjà mes chers collègues ne savent pas lire Razz

    Donc c'est 1000 Dorikis et Agent Spécial du Gouv. Very Happy
    • https://www.onepiece-requiem.net/t109-greed#772
    • https://www.onepiece-requiem.net/t100-termine-satoshi-noriyaki
    Je suis aussi plus dans l'optique de Sato. Je me baladerais plus vers les 1000 dorikis aussi. Je pense qu'elle les vaut, les fautes d'orthographes j'en vois pas, l'originalité superbe, les tests très sympa. Fin en gros, j'ai beaucoup aimé. (Fluide aussi, important ça.)

    Donc plus qu'une voix pour 1000, ou 3 pour 750.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t146-ryuuku-no-fiche
    • https://www.onepiece-requiem.net/t99-rp-donwload-100-100-ryuuku-gakuen
    Critique : Donc, Vieille Vague Cupide, nous allons donc commenter votre présentation, moi et Gertrude, associé indirectement visible par mon biais. Donc, putain que j'aime ces présentations où y'a des Exagération, des rimes et de l'humour ! D'ailleurs la première phrase j'ai cru lire "Elle est la perversion", mais bon. C'est génial quoi. Rien à dire

    Note :
    1000
    • https://www.onepiece-requiem.net/t109-greed#772
    • https://www.onepiece-requiem.net/t100-termine-satoshi-noriyaki
    Yay ! Merci pour la validation, la qualité et la rapidité de l'évaluation =)

    A bientôt IRP donc ;)

    EDIT : Apparemment il me manque encore deux voix (source : Ryuuku). Donc en fait, à un peu plus tard IRP ^^'
      Bon vu que ma bourse s'est alourdie de 50 Millions de Berrys venus d'un admiratrice anonyme (juste les initiales mystérieuses : G.O) je me sens d'humeur joyeuse.

      Donc j'veux bien validé aussi à 1000 moi aussi. Mais n'aller pas croire que j'aime les horreurs que j'ai pu lire dans cette prez' ;)
      • https://www.onepiece-requiem.net/t154-fiche-de-toji
      • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei
      Okey ! Je m'occupe de tout ça alors : )
      • https://www.onepiece-requiem.net/t146-ryuuku-no-fiche
      • https://www.onepiece-requiem.net/t99-rp-donwload-100-100-ryuuku-gakuen
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