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Le chant des oiseaux va nous manquer

PAN ! PAN !

Les balles frappent au centre d'une cible ronde

-Eh bien, je suis surpris par ta qualité de tir. A ton âge j'avais le nez dans les bouquins et très loin de toute sorte d'arme.

-…

Non loin de l'orphelinat d'Elemiah, Ivan se charge enfin de l'entrainement de son jeune cousin. Après tout, ce petit possède tous les détails concernant la drogue qui serra  utile pour investir l'ile aux esclaves. Nos bonhommes se situent dans un petit coin tranquille dans la campagne à l'abri des regards.  Les champs sont à perte de vue. Le soleil ne va pas tarder à atteindre son zénith. La température est assez élevée et rester ici plus longtemps risque simplement de les déshydrater.  

-Cette fois tu m'emmènes avec toi.

-Hum?

-Tu es trop gentil…

- Que racontes-tu ? J'ai du mal à te cerner.

-… Rien … Rien…


Les Cimitiero se dirigent vers l'orphelinat où l'on entend des rires, des pleure, des réclamations. Les enfants sont surprenants. En tout cas leur du déjeuner approche et il est hors de question pour tout ce petit monde d'arriver en retard. Ce lieu est si beau. Loin des soucis du monde. Une vie paisible pour tous ces braves orphelins. D'ailleurs, lorsque notre handicapé entre dans la salle à manger, des petits n'hésitent pas à le salué. Comme pour lui témoigner un certain respect. Même si leur langage n'est pas approprié pour certain. Surtout ce petit venant de las camp qui a un certain penchant pour les mots vulgaires. Igor a bien tenté de lui retirer ces paroles de son vocabulaire mais cela semble inutile.

-Yo Vavan, t'rappel d'moi?

-Comment puis-je t'oublie.

Le garçon à côté de ses amis est tout fier de lui. Ivan lui adresse la parole, même si ce n'est pas compliqué d'avoir une discussion avec l'ange, ça fait toujours plaisir au petit.

-Ouai'p j'le connais moi Ivan. Ho Monsieur l'ringard d'ange de mes deux, tu vas rester combien de temps ?!

Igor qui était paisiblement assis à la table pour adultes se lève d'un coup. Le garçon reconnaît bien l'homme qui l'avait recueilli et qui ne tolère pas les mots vulgaires.

-J'ai dit Monsieur l'ringard !

Les enfants à côté de lui rigolent et se permettent de le corriger en retirant les mots de trop dans la phrase. Cependant le garçon a toujours du mal avec le langage des hommes ordinaires.

-J'ai dit monsieur comme même …

En tout cas, la nourriture est bonne, l'ambiance est au rendez vous, les batailles de lancée de purée aussi.
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Bonjour Richard, comment allez-vous ?

Très bien et vous mon ami ?

Je vais bien merci... Si je vous ai convoqué ce n'est pas pour prendre le thé, mais pour vous assigner votre prochaine mission.

Je suis tout ouïe.

Pour cette mission, vous allez devoir rejoindre Ivan de Cimetiero qui se trouve actuellement sur Kage Berg.

Vous pouvez m'en dire plus sur cette mission ?

Désolé, mais Ivan a tenu à être clair, il veut vous briefer en personne.

Ma foi, mais bon, je fais comment pour le retrouver ?

Il vous suffit de trouver l'orphelinat « d'Elemiah », c'est là-bas qu'il a l'habitude de se ressourcer entre deux missions.

Merci beaucoup mon brave.


Je pris mon veston avant de me diriger hors de la taverne. Cependant avant de monter l'escalier de la cave, je me retournai vers mon responsable avant de lui dire

Et Ivan, il est comment ?

Vous le reconnaîtrez bien vite, je peux vous l'assurer.


Je réfléchissais aux paroles de mon responsable tout en me dirigeant vers le port le plus proche. Je me demandais bien de quoi il pouvait parler. Reconnaître bien vite de par son physique, son aura ou alors sa gestuelle. J'étais dans le flou et cela ne m'arrivait pas souvent. Quoi qu'il en soit, ma promenade m'amena sur les quais de la ville. Je demandais à tous les marins s'il n'y avait pas un bateau pouvant m'amener sur Kage Berg. Tous me dirent que non, sauf un qui me demanda une avance de 16,000 berries. J'hésitais quelques instants, en me disant que ce n'était pas à moi de payer pour aller en mission, mais finalement, je cédai en donnant la somme au capitaine du navire. L'homme n'était pas du genre dépensier, puisqu'il prit rapidement ma bourse, avant de vérifier s'il y avait bien la somme. Je l'observais d'un air blasé en lui précisant que j'étais un homme tout à fait réglo. Le matelot me proposa donc de monter sur son navire.

* *
*

Mon voyage c'était bien passé, et même que le capitaine m'avait proposé un morceau de fromage de chèvre de chez lui, agrémenté d'un cépage digne des meilleures tables. Je n'avais jamais goutté pareil festin depuis des lustres, ça valait presque mes 16,000 berries. J'étais donc dans un village portuaire des plus calmes. En effet par rapport à bon nombre de bourgades que j'avais pu croiser, ici, il n'y avait qu'une dizaine de maisons. Cela devait faire en tout une quarantaine d'habitants voir moins. Je faisais un calcul à la louche, mais les mathématiques étaient mon talon d'Achille. Mon esprit s'égarait tout comme mon corps dans ce village à la recherche d'une once d'humanité ou du fameux orphelinat. Après quelques minutes de recherche, je croisai enfin une femme prés d'un puits. Elle devait sans doute se servir en eau pour ses corvées ménagères. Quoi qu'il en soit, je m'approchai de cette dernière avant de lui dire

Bonjour gente demoiselle, je recherche l'orphelinat d'Elemiah, sauriez-vous où il se situe ?

Hum... Si je ne me trompe pas, il se situe au nord d'ici, par contre je ne sais pas à combien de temps.

Il n'y a pas de soucis brave dame, vous en avez déjà assez fait.


Elle me fixa d'un air perplexe pendant quelques instants avant de vaquer de nouveau à ses occupations. Je me dirigeais donc vers le nord à la recherche de la fameuse bâtisse.

* *
*

Les heures passaient encore et encore. Je croyais de moins en moins aux dires de la jeune femme du puits. Avais-je bien fait de prendre la voie de gauche au lieu de la droite lors de la dernière intersection... Le doute s'installait de plus en plus en moi. J'errais dans ce paysage campagnard sans trouver le bout du chemin. Il n'y avait que des plaines autour de moi et pourtant, je ne voyais toujours pas la moindre trace d'un village ou même d'une ferme. Je désespérais de plus en plus, jusqu'au moment où je vis une construction au loin. Je me mis à courir afin de ne pas perdre davantage de temps. Ma course me permit d'arriver après de nombreuses minutes devant la demeure. Observant le portail afin de scruter chaque détail, ce dernier s'ouvrit bien rapidement. Un homme me demanda ce que je voulais. Je lui répondis que je cherchais Ivan de Cimetiero et il m'amena à ce dernier après quelques secondes d'hésitation. L'homme n'avait pas l'air très bavard. En effet, je tentais de discuter avec lui pendant que l'on marchait dans la cour, mais il ne me répondit pas. Une fois devant la porte d'entrée, le garde m'indiqua que celui que je recherchais se trouvait à l'intérieur. Je poussai donc la porte avant de voir un spectacle des plus étrange. Les enfants s'amusaient à s'envoyer de la nourriture dans tous les sens, pendant que les adultes regardaient la scène impuissants. Bien que la scène me fît rire, je n'oubliais pas mon objectif. Je raclai donc ma gorge avant de dire

Ivan de Cimetiero, êtes-vous là ?

Pas de réponse... C'était logique vu le brouhaha qu'il y avait dans la pièce. Je retentai d'appeler l'homme en question, mais sans succès. Je pris donc une respiration avant de crier

IVAN DE CIMETIERO !


Le calme s'installa plus ou moins dans la pièce et tous les regards se portaient vers moi. Je me sentais un peu honteux, mais bon si j'avais besoin de calme pour trouver mon homme, je ne me gênerais pas. Un homme en fauteuil roulant se dirigea vers moi avant de me dire

Que lui voulez-vous ?

C'est un ami commun qui m'envoie.
(je pris une respiration avant de dire) Il m'a dit qu'Ivan voulait me voir en personne.
    Il n'y a pas de garde dans un orphelinat, ce n'était qu'Igor qui venait de sortir pour lire le journal tranquillement.  Mais ce dernier laisse cette lecture pour plus tard et accompagne l'inconnu du regard. Les environs semblent déserts, l'individu est probablement venu seul.

    Alors que les enfants ne s'arrêtent qu'un brève instant, Caly s'apprête à se lever pour accueillir l'homme mystérieux. La douce voix de l'ange lui suggère de rester à sa place. Après tout, c'est peut être dangereux. Sur une belle chaise roulante, l'handicapé se déplace jusqu'à ce qu'il arrive en face de son interlocuteur.

    -Un ami en commun? Intéressant. Avant toute chose, dit moi si un être risque quelque chose si nous vous laissons agir comme bon vous semble. Puis êtes vous un allié ou ennemie?

    Probablement une question étrange qui est loin d'être la dernière. La réponse est négative pour la première partie et la seconde est logiquement "allié".  Il n'en faut pas plus pour que l'handicapé soit rassuré.

    -Venez vous restaurer l'ami, nous parlerons de ce qui vous amène plus tard si vous le voulez bien.

    Pour une première rencontre, on peut penser que l'homme recouvert d'un tissu qui ne laisse paraitre que la bouche est un simplet. Un individu qui croit tout ce qu'on lui dit… En tout cas pas moyen de rester mystérieux plus longtemps pour Ivan, car un enfant s'exclame "Ivan c'est ton pote?". Il y a tellement de bruit qu'on ne sait pas qui s'adresse à qui. En tout cas, sur une table où sont regroupés les adultes, une belle petite assiette vient d'être posé avec un bon verre d'eau fraie. Une charmante demoiselle  invite Richard à prendre place.

    Quelques banalités d'usages sont utilisées tandis que les êtres semblent tous joyeux, plein de vie et fort sympathique.  L'invité n'est pas tellement le centre d'attention sinon il serait probablement mis mal à l'aise. Tout en évitant de le mettre à l'écart, des petites questions lui sont posées et un petit dialogue entre le professeur Evegeni et Richard a lieu au sujet des plantes.

    […]

    Une fois le déjeuner fini, Ivan se dirige à l'extérieur, derrière l'orphelinat pour parler tranquillement. Son oncle l'a devancé et est assis sur l'herbe chaude. Une sorte de parasol les protège des rayons de soleil.  Les choses sérieuses vont enfin commencer. Après un petit résumé du pourquoi de la venue de Richard, c'est avec sa douce voix d'ange que l'handicapé répond.

    -Monsieur Bradstone. Celons vos dires, vous êtes un révolutionnaire qui enchaine les missions de droite à gauche. Je n'ai pas besoin de justificatif l'ami, je vous crois sur parole.

    Inutile d'essayer de voir son visage, il ne le montrera probablement pas, sauf sur demande. Le silence apparait tandis qu'une légère brise rafraichit les révolutionnaires. Un petit nid d'oiseau se situe entre le parasol et le mur de l'orphelinat. La mère couve les œufs comme à son habitude tandis que d'autres volatiles s'approchent. Caly est probablement sur le toit de l'orphelinat. Son chant est pur merveille comme d'habitude. Toujours accompagné de sa harpe. Les oiseaux se mettent à chanter avec elle.  Toujours là même chanson qui rappel de sacré souvenir à Ivan qui en oubli même son invité du jour.

    -Euh, pardonnez moi pour cette absence. Hum… Il est vrai que je manque de bras ces temps si. J'aurais besoin de personne de confiance pour réaliser mon projet. Êtes-vous ce type de personne monsieur Bradstone ? Une personne qui ne me trahirait jamais? Jusqu'au sériais vous capable de me suivre?

    En réalité, l'handicapé n'a pas besoin de poser beaucoup de questions pour ce faire une idée de la personne en face. Son fruit du démon lui permet de savoir si l'individu ment ou non. Mais pas seulement, s'il y a un détail qui manque dans ce qui est dit.
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    La question que me posait Ivan était pertinente, mais j'avais comme ce pressentiment que ma réponse n'allait en aucun cas changer son choix de me prendre ou non pour sa mission. C'est pour cette raison que j'allais jouer franc jeu avec lui.

    Mon Cher Ami, je n'aime pas me décrire, alors je ne saurais pas vous dire si je suis ou non une personne de confiance. Cependant, je dois avouer que je n'ai jamais laissé de compagnon derrière moi... Ah s'il y a eu cette fille une fois que j'ai laissé dans la jungle un moment, mais s'était pour éloigner les indigènes de celle-ci. (je me reposais un bon coup avant d'ajouter) Vous trahir... Pour le moment, je ne peux pas vous faire de promesses en l'air, mais si vous ne me faites aucun mal et que vous ne tentez aucun coup tordu, il n'y a pas de risque que je retourne ma veste.

    L'homme dans son fauteuil roulant me fixa pendant un certain moment alors que la personne que je considérais comme un garde m'épiait. Je n'aimais pas les silences qui en disent longs. Cependant, Ivan coupa cours à celui-ci en ajoutant

    Je vous crois sur paroles et je comprends vos inquiétudes.

    La confiance, je pense qu'il s'agit d'un processus qui se fait sur le long terme.

    Mon hôte lâcha un sourire suite à ma phrase. Il ne devait pas se moquer de moi, sans doute était-il d'accords avec mes propos et qu'il s'agissait de sa façon de me montrer qu'il était en harmonie avec ma façon de penser. Quoi qu'il en soit, je réfléchissais à la réponse que j'allais donner concernant la dernière question. Lui dire jusqu'à la mort serait sans doute faire preuve de naïveté, lui dire que je partirais dés la première occasion serait une preuve de lâcheté. Non, ma réponse était encore plus simple et s'accordait avec ce que j'avais pu dire précédemment

    Pour le moment, je vous suivrais là où il le faut afin de pouvoir réussir votre mission, mais si jamais plus tard nous nous recroiserons, peut-être que je vous suivrais jusqu'à la mort.

    S'il y avait bien une chose que je savais faire, c'était de toujours réfléchir avant d'agir. Le peu de fois où j'avais foncé la tête la première s'étaient rarement bien terminées. C'est pour cela que je prenais l'habitude de poser les différentes solutions afin de choisir celle qui me semblait la plus sure, ou alors la plus simple à mettre en œuvre. Ivan ne réagissait pas à mes propos comme s'il m'analysait. Sans doute, il mettait en place un jugement afin de savoir si je pouvais être la personne idéale pour son travail. Après quelques minutes de réflexion, l'homme en fauteuil roulant lança le verdict

    J'ai comme l'intuition que je peux vous faire confiance, j'espère ne pas me tromper.

    Ne vous inquiétez pas mon ami, je ne vous décevrai pas, sinon quoi vous pourrez toujours me lancer par-dessus bord
    .

    Je levais la main droite tout en posant la gauche sur ma poitrine. Il s'agissait du même geste que les marins, militaires et autres corps de l'État exécutaient pour prêter serment. Si d'autres m'auraient pris pour un fou, Ivan ne semblait pas gêné par mon geste quelque peu folklorique. Enfin bref, l'homme me posait des questions, mais je ne savais toujours pas pourquoi j'étais là. Je sortis mon calepin et mon stylo avant de lui dire

    Si je peux me permettre, puis je savoir quelle sera la mission, car après tout je suis là pour ça non ?
      -Que direz vous de sauver tous une ile?

      Sur ces simples paroles, l'ange se met à se déplacer tandis que son oncle reste à l'air libre lisant tranquillement d'autres journaux. Ce qui prouve que Richard n'est pas considéré comme une menace. Une fois de retour à l'intérieur en compagnie de ce nouveau camarade, l'ange rejoint le bureau du directeur de l'établissement. Le local est vide comme la plupart du temps à vrai dire. Dimitri est l'homme à tout faire d'ici. Rester dans son bureau ce n'est pas tellement son truc, même si à son âge il devrait se ménager.

      La pièce est classique. Un bon petit bureau avec trois sièges autour. Sur le côté droit l'on trouve de la paperasse minutieusement rangée par ordre alphabétique. Puis à gauche des dessins fait par les enfants accrocher au mur. Au fond contre le mur se trouve une planche de bois que ramasse Ivan. Proche d'elle, un petit sac remplie de pierre ronde de couleur blanche ou noir.  Le bout de boit de forme carrée possède un côté avec un quadrillage en noir. Celle-ci est posée sur la table.

      - Connaissez-vous le jeu de go?

      L'interlocuteur répond négativement.

      -Ce n'est pas bien grave. Vous savez, à la différence avec les échecs, tous les pions sont les mêmes ici. Voilà pourquoi je préfère ce jeu. Le roi, les fous, les tours… Protéger le roi. Pourquoi protéger le roi? Sa vie faut elle plus qu'un autre? Je ne pense pas. Le pion est aussi important que sa majesté. De plus, à la fin, ne vont-ils pas dans la même boite?  

      Ivan explique les règles du jeu qui consiste à avoir le plus de territoire. Pour avoir un territoire il faut placer ses pions de t'elle sorte que l'autre ne peut pas entrer dans la zone délimitée. Pour manger un pion il faut lui supprimer ses libertés, en outre, l'entourer de toute part. Dans le même ordre d'idées, si des pions sont liés, collé, alors il faut entourer tout le groupe. Chaque pion peut être placé n'importe quelle intersection du quadrillage. Toutes les stratégies que connait l'handicapé sont expliquées pour que le jeu soit équitable.

      La partie est lancée et dur une bonne demi heure. A sa grande surprise, Richard remporte la manche.

      -Félicitation. A vrai dire, j'ai du mal avec ce jeu.

      Un petit rire émane du corps de l'individu recouvert d'un tissu.

      -Maintenant imaginons que chacun de nos pions représente une vie, ou une dizaine de vie.

      Pas besoin d'en dire plus, le géographe comprend rapidement que sa victoire lui a couté plusieurs vies tandis que son adversaire n'en a pas perdu une.

      -Voilà ce que je souhaite pour notre mission. Nous allons sauver tout le monde de l'ile aux esclaves. Le nombre de perte doit être zéro.

      Aucun changement de comportement ni d'intonation. Comme si tout cela est normal. Pas besoin de faire un dessin pour prouver à quel point cette mission est d'un complexe. Evacué toute une île qui est parfaitement gardé? Le tout sans tuer personne. Certains vous diront hep hep, arrête de lire des mangas et voit la vérité en face. Mais ces paroles sont loin d'être une plaisanterie.

      -Pouvez vous supporter le sort de toute une île sur vos épaules?

      Richard ouvre à peine la bouche que l'handicapé le coupe dans son élan.

      -C'est moi qui dirige les opérations, c'est donc à moi qu'incombe se rôle. Le rôle de vous protéger tous.

      Ne pas prendre à la légère son rôle de capitaine, leader. Il y a encore peu de temps, il était le premier à risquer sa vie pour sa justice et avait même un certain penchant suicidaire. Mais les choses ont changé. La responsabilité qu'il a acquise l'oblige à devenir le meilleur que ça soit sur le plan stratégique ou physique…
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      Ivan m'expliqua de quelle façon il allait opérer et je l'écoutais sans rien dire. L'homme au tissu se servait de la partie que l'on venait de faire en titre d'exemple, ce qui me permit rapidement de comprendre ses intentions. Ainsi, l'homme au fauteuil roulant était du genre pacifiste, à éviter toute effusion de sang. J'admirais les hommes qui pensaient ainsi, mais tant que je ne l'aurais pas vu en action, je ne pourrais pas le classer dans cette catégorie. J'avais trop souvent rencontré des gens qui me faisaient de beaux discours, afin de mieux me poignarder une fois le dos tourné. Mais en observant mon interlocuteur, bien que son visage fût caché, j'avais comme l'intime conviction que ses paroles n'étaient pas du vent, qu'il le pensait vraiment. Cependant, il y a une chose qui m'interpellait... Comment pouvait-il me faire confiance sur la seule base du jugement ? Je me grattais la tête tout en lui disant

      Mon Cher Ami, vous me semblez bien sympathique, mais cependant, je me posais une question... Comment pouvez-vous me faire confiance si rapidement, sur la seule base de mes dires ?


      J'attendais sa réponse de pied ferme. Ivan m'observa quelques instants afin de savoir si je méritais ou non le droit à la réponse, puis il murmura quelque chose avant d'ajouter

      Disons qu'il s'agit d'un don que je possède.

      Comme d'autres ont la capacité de se souvenir de tout ou encore de faire de beaux discours.

      C'est exactement ça Richard.


      Ivan m'appelait par mon prénom tout le temps, ce qui était rare. En effet bon nombres de personnes avaient l'habitude de me traiter de vieillard, binoclard ou encore de me donner des surnoms loufoques. L'homme en face de moi restait simple et me considérait comme son égal, ce qui me plaisait grandement. Je m'égarais, mais puisqu'il parlait de don, j'allais lui présenter le mien

      Quant à moi, j'ai un don qui j'espère vous intéressera. (je laissai une légère pause avant de dire) Depuis quelque temps, j'ai comme l'impression que je peux marcher sur n'importe quelle surface à partir du moment où elle est solide.

      Que voulez-vous dire ?

      Je ne suis pas encore sûr de l'étendue de ce pouvoir, mais il m'est déjà arrivé de marcher sur un mur...


      L'expression du visage d'Ivan n'avait pas bougé, comme si pour lui tout était normal. J'avais du mal à m'imaginer la réaction de ce dernier, car je me demandais s'il allait me prendre pour un fou ou non. En effet, bon nombre de personnes se seraient foutus de moi en entendant mes propos, mais lui n'était pas de ce genre-là. Il avait l'air d'être un homme à l'écoute des autres, contrairement à la majorité des personnes. C'était rare de croiser des individus possédant cette vertu dans ce monde. Ce n'était pas comme ci la plupart des gens préféraient défendre leurs intérêts personnels plutôt que ceux de l'ensemble de la population. Après un léger blanc qui se faisait sentir, l'homme au visage caché me rassura en me disant

      Je vous crois et je pense que cela ne peut être que bénéfique pour la mission.


      En me disant cela, mon interlocuteur me rassura.
        - Suivez-moi, j'ai une soudaine envie de voler.

        Suite à ces paroles, Ivan se précipite vers la porte et sort. Une fois dans le couloir, il fait un signe de la main à son invité. Toujours aussi pressé, il rejoint la cour à l'extérieur et se met à siffler d'un coup. Roméo qui jouait au Don Juan avec les demoiselles de l'orphelinat rejoint rapidement l'ange. C'est un paon d'une taille supérieure à la normal. Un peu plus petit qu'un cheval, mais tout aussi rapide. Voir plus pratique pour les déplacements. On remarque que l'animal est sellé. Ce dernier se baisse pour permettre à l'handicapé de monter. Les jambes sont attachées au destrier. Celle-ci, bien que paralysé servent enfin à quelque chose. Une fois que tout est en ordre, le fondateur du lieu fait face à Richard. La queue du paon se déploie et offre un délice de couleur pour les yeux.

        -Monsieur Bradstone. Vous savez, le mur sur lequel vous marchez est constitué de particule tout comme l'air qui nous entoure. Pourquoi ne pas tenter de rejoindre les oiseaux?

        -Allez on décolle beau gosse.
        Murmure t'il a Roméo

        L'animal se met à courir puis déploie ses ailes et s'envol. Le tissu qui couvre l'ange lui échappe et s'est donc le visage et le dos qui se retrouve à l'air pour ce dernier. Richard peut constater avec une certaine surprise que le paon n'est pas le seul à posséder des ailes. Celui qui le commande en a aussi deux petites sur le dos, puis une chevelure blonde. Son visage n'est pas visible pour le moment. En tout cas, il profite de l'instant.

        YOOUUUUUUUHOUUUU !!

        Des loopings sont effectués, des virages serrés. Des enfants se rassemblent et se mettent à admirer le spectacle.
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