Le tunnel était trop sombre, mais on y voyait juste assez pour voir les objets qui étaient à portée. Je vis une torche éteinte que je m’empressai de prendre.
-T’as de quoi l’allumer ?
-Non, mais on s’en fout. On continue d’avancer.
J’essayais à tout hasard de la frotter contre les murs du tunnel, sans aucun résultat. J’abandonnai donc la torche ici et repartis. Peu à peu, le tunnel devint de plus en plus éclairer. Une lumière bleue, très pâle et très peu intense.
-Ce doit être la lumière provenant de l’extérieur. Je ne sais pas depuis combien de temps on est dans ce repère puant, mais peut-être que le jour se lève en ce moment.
-Donc ça veut dire qu’on y est presque.
Nous continuâmes de courir vers cette douce lumière, avant de sortir du tunnel et débouler dans le fameux port. Une fois arrivé, nous nous cachâmes derrière des caisses en bois, regardant discrètement ce qu’il se passait et combiens de personnes se trouvaient là. Rapidement, nos poursuivants, ces chères mouettes, arrièrent en masse dans le port. Se mettant immédiatement en position de tir, afin de ne pas rater leur cible.
Les hommes qui jusqu’alors s’occupait de charger des caisses dans le bateau encore amarré, posèrent celle-ci pour se mettre à l’abri. Ils étaient sûrement tous prêt à faire feu, d’un côté comme de l’autre. La tension montait et bientôt une nouvelle bataille éclatera, sûrement pire que celle dans la salle de vente, en plus cette fois, nous n’avions pas le choix. Il fallait participer.
Un homme avec des gros bras sortit de derrière une des caisses, pistolet à la main et sans hésiter plus longtemps, il tira le premier coup. La marine riposta, créant d’innombrables trous dans son torse et dans les caisses, descendant par la même occasion, l’homme qui s’était mis à découvert, ainsi que quelques-uns de ses alliés. Après cela, la marine chargea en direction des caisses, sabre à la main. Seul un homme se dirigea vers le dernier rempart de l’ennemie sans courir. Il portait une iroquoise et avait l’air robuste. D’après son comportement, tout portait à croire qu’il s’agissait de l’homme qui commandait cette opération. Etait-ce le fameux contre-amiral dont avaient parlé les deux hommes dans la ruelle ? Je sentais que je n’allais pas tarder à le savoir.
A cet instant, John et moi sortîmes de notre planque, restant tout de même derrière la marine, mais pas plus d’une seconde plus tard, l’homme resté en retrait jeta un coup d’œil derrière lui nous repérant immédiatement.
-Tien. Je ne m’attendais pas à voir, j’ai entendu parler de toi. Tu as mis le lieutenant Will en rogne en lui piquant son jouet. Ha ha. Il nous a cassé les oreilles en se plaignant cette incapable. Si j’arrive à t’arrêter, il nous laissera tranquille une bonne fois pour toute.
-Pas forcément. Je n’ai pas son jouet sur moi.
L’homme chargea dans ma direction armé d’un sabre, j’esquivai le premier coup, puis le deuxième, avant de bondir en arrière et mettre de la distance entre nous.
-John, je te laisse t’occuper de ce pourquoi on est venu ici, moi je vais discuter avec lui.
-Ok.
- Au fait, tu ne t’es pas présenté. Tu connais mon nom bien que je ne te l’ai pas dit, mais je ne connais pas le tien. Alors ?
-Estab Marcus. Colonel de la 14ème division de Logue Town.
-Enchanter, bien que tu connaisses déjà mon nom, je vais quand même me présenter. Ozzuru Bava. Pirate. J’ai pas d’autre truc à rajouter.
-Prend garde pirate. Tes politesses ne t’aideront pas dans ce combat.
-Je retiens.
Pour la seconde fois, il chargea sur moi, mais cette fois, pas question de fuir. Je sortis l’un des deux sabres que j’avais ramassés plus tôt et bloquai son attaque. Je sortis donc le second pour contre-attaquer immédiatement, mais le colonel esquiva d’un bond en arrière avant de revenir au contact. Cet homme n’était pas du même niveau que les autres gradés de la marine que j’avais rencontrés jusqu’à présent. Le dernier que j’avais affronté était lieutenant, il avait opposé un peu de résistance, mais le combat avait été rallongé par la participation surprise d’un soldat. J’avais finalement tué les deux hommes avant de quitter l’île déserte où avait eu lieu la petite bataille.
Nos lames s’entrechoquaient sans cesse, le combat durait depuis dix minutes déjà et il faut l’admettre, mon adversaire avait l’avantage, frappant sans cesse, sa lame avait l’air de rebondir sur la mienne, armant ainsi le coup suivant et malgré mes deux armes, je ne parvenais pas à porter une seul attaque. Je fis donc un saut sur le côté, me réceptionnant à l’aide d’une roulade et me redressant immédiatement, je tournais le dos à mon adversaire qui se tenait quant à lui, prêt à porter un nouveau coup. Mais d’un coup, je me mis à tourner rapidement sur moi-même, sautant au même moment afin de m’élever, continuant de tourner telle une toupie, j’interrompis mon mouvement pour rester comme figer en l’air, retombant vers le sol et plus précisément vers mon ennemi, je portais enfin mon attaque, mais le colonel dévia ma lame de droite vers celle de gauche exécutant ensuite une rotation sur un pied en laissant trainer sa lame afin d’armer son coup. Une fois sa rotation terminée, il frappa, je me trouvais encore en l’air, sans aucun contact avec le sol, ni aucun objet, je sentis alors sa lame me trancher le flanc droit, il avait exécuté un mouvement ascendant et donc verticale, mais ma posture fit qu’il me trancha mon flan verticalement.
La douleur dissipa toute ma concentration et au lien de me réceptionner convenablement à l’aide des sabre dont j’étais muni, je m’effondrai sur le sol, m’étalant de tout mon long. Le coup qu’il m’avait porté était douloureux, mais il ne s’agissait pas d’une blessure trop profonde. Je parvins donc à me relever.
Cependant, je n’étais pas sûr de parvenir à combattre. Cette blessure et cette douleur me sapait mes forces et je n’arrivais plus à tenir mes armes correctement. Mais je parvins finalement à me concentrer suffisamment pour me tenir face à mon adversaire, armes aux mains et prêt à reprendre le combat. Celui n’avait rien tenté pendant que je me relevais. Il avait l’intention de me supprimer dans les règles.
-Dans ton état tu n’as plus aucune chance. En fait, tu n’as aucune chance depuis le début.
-Ce n’est pas tes belles phrases qui me feront renoncer.
-Très bien.
Marcus lança donc son assaut, d’un pas sur la gauche, j’esquivai son coup, c’est ce que je pensais, mais celui-ci devait s’y attendre, puisqu’immédiatement après, il exécuta une manœuvre exceptionnelle pour m’atteindre à nouveau, mais avec son pied droit et non son arme. Il me toucha au torse, ce qui eut pour effet de me projeter en arrière sur une caisse de bois. Celle-ci céda sous le choc. J’étais donc une nouvelle fois au sol épuisé par la douleur des deux seuls coups reçu associé à la fatigue éprouver durant ce combat. Je restais au sol, reprenant mon souffle. Pendant que mon bourreau s’approchait de moi.
-Alors, tu vas me tuer. Fait toi plaisir, tu as gagné.
-Je représente la justice. Je ne suis pas un assassin. Ozzuru Bava, tu es en état d’arrestation.
Il me mit alors les menottes aux poignets et me laissa entre les mains d’un groupe de soldat, leur donnant les clés par la même occasion.
- Emmenez-le. Mettez-le dans une cellule, seul, mais soigner ses blessure. Surtout faites attention. Ne le laisser pas s’échapper.
-Oui mon colonel !
Les soldats m’emmenaient avec eux, m’éloignant des combats et de mon objectif par la même occasion. Je me retrouvais à nouveau dans ce couloir, mais cette fois-ci, il n’était pas aussi sombre, les soldats étaient munis de torche. Nous marchions donc le long du couloir. Je n’avais aucune idée de ce qui nous attendait dans la salle des ventes. Elle devait être dans un piteux état. Pire encore que lorsque John et moi l’eûmes traversé.
Je ne me rendais pas encore compte de ce qui se passait, encore un peu dans les vapes à la suite de mon atterrissage sur cette caisse. Heureusement pour moi, celle-ci ne contenait rien, dans le cas contraire, l’atterrissage aurait été bien plus douloureux.
Nous avançâmes lentement dans ce couloir, les mains attachées dans le dos et le corps meurtri, ce n’était pas simple d’avancer, mais les soldats me portaient pour m’éviter la chute, seul mes pieds trainaient sur le sol.
-Je comprends pas, pourquoi vous ne me traînez pas par terre ?
-On va devoir soigner tes blessures une fois rentré à la base, on n’a pas envie de se rajouter du travail. Pourquoi ? Tu préférerais te faire trainer par terre ?
-Non, ça va aller.
Nous arrivâmes à proximité de la porte, celle-ci était ouverte et j’aperçus la chaise que j’avais utilisée pour retarder la marine, brisé en plusieurs morceaux. Comme je m’en doutais, pas un bruit venait de la salle des ventes, la marine avait sûrement maté la résistance dont avait fait preuve les hommes travaillant pour le responsable de la vente et les acheteurs.
C’est alors qu’un homme se mit en travers de la route des soldats. Je ne le reconnus pas tout de suite, car j’étais à bout, sur le point m’évanouir à cause de mes blessures.
Une chose était sûre, il avait choisi le bon moment pour agir, suffisamment près de la porte pour fuir, mais également suffisamment loin de celle-ci pour que les renforts ne n’interviennent pas. De plus il était armé jusqu’aux dents. Trois sabres étaient accrochés à sa ceinture, sans oublier les deux pistolets au creux de ses reins et un coffre sous le bras. Le coffre en question était plus un handicape qu’un avantage et je ne savais pas ce qu’il contenait. Cependant, je reconnus assez aisément les sabres qu’il portait à la ceinture. Il s’agissait des miens, la vue de mes armes me fit comme un coup de fouet et mes yeux s’ouvrirent entièrement, eux qui étaient à moitié clos il y avait encore quelques instants. Je relevais la tête et afficha un sourire sur mon visage, cet homme était nul autre que John.
-Désoler pour le retard, après avoir récupéré nos affaires ainsi que ce souvenir, dit-il en désignant le coffre, j’ai vu qu’il t’emmenait, je suis donc parti discrètement, en évitant surtout l’homme que tu avais combattu, puis j’ai réussi à vous rattraper.
-Merci mon vieux.
John lâcha le coffre et les soldats me lâchèrent, je m’écroulai tout de suite, avant de ramper pour m’écarter un peu du combat. John avait dans un premier temps transpercé le soldat le plus proche de lui avant même qu’il ne sorte son arme, avant de parer les attaques des quatre autres soldats qu’il repoussât. En quelque minute, il élimina ses quatre cibles. Puis il récupéra la clé et m’ôta les menottes qui nouaient mes poignets.
-Tu peux marcher ?
-Je ne crois pas. Je peux ramper tout au plus. Mais j’ai déjà du mal à me redresser, donc je ne dois pas être capable de me tenir sur mes jambes dans mon état actuel.
-Il t’a blessé aux jambes ?
-Non, mais je n’ai pas la force de me relever.
-Je comprends. Je vais te porter, mais cela réduit nos chances de nous enfuir. Sauf s’il y a un moyen de sortir sans croiser la marine.
-J’ai une idée. Pas sûr que ça marche par contre et si ça ne marche pas, on se fait prendre tous les deux. Tu peux revêtir la tenue d’un de ses marines, puis tu appelles les autres pour leur dire qu’ils ont besoin de renfort au port.
-Risquer, mais c’est notre seule chance de sortir d’ici tranquille.
Il prit donc un des uniformes de la marine et s’empressa de cacher le corps presque totalement dénudé d’un marine, avant d’appeler les renforts qui ne tardèrent pas à arriver. Expliquant rapidement la situation et leur indiquant qu’il lui fallait emmener le prisonnier au QG, ils partirent tous vers le port. Nous laissant là.
John et moi sortîmes donc de ce lieus, retournant dans la rue après avoir dupé les quelques soldats gardant la sortie. Une fois dehors, John fit tout son possible pour me porter jusqu’au port. Marquant quelque pause dans certaines ruelles de la ville afin que nous puisâmes reprendre notre souffle. Malgré la douleur et les blessures qu’il me fallait guérir, je pus me remettre à marcher en prenant appuis sur mon frère d’arme. Le jour se levait et nous pûmes rejoindre notre bateau après une bonne heure de marche.
Une fois dans l’embarcation, je m’allongeais, soufrant toujours autant des coups que m’avais porté ce colonel. Pendant ce temps, John partait acheter des provisions ainsi que des munitions et de quoi soigner ma blessure et celles à venir. Après son retour, il pris la barre et nous partîmes de cette ville dont je garderais de mauvais souvenir.
-Je jure qu’un jour, je reviendrais pour prendre ma revanche, colonel Estab Marcus.
-T’as besoin de reprendre des forces. Alors pour le moment, contente-toi de manger et essaye de soigner ta plaie si tu peux. Me dit-il en me lançant un peu de matériel pour porter les premiers soins.
Après avoir soigné ma plaie comme je le pus, je me redressai non sans mal et me tournai vers le sac de fruit. Le coffre qu’avait dérobé John se trouvait juste à côté, prenant une poignée de mandarine, je m’intéressai ensuite à ce coffre.
-John, tu l’as récupéré où en fait, notre souvenir ?
-Il était dans la cabine du capitaine, sur le navire de ce cher monsieur qui nous a fait prisonnier, tu te rappelles de lui.
-Oui.
-Et bien je l’ai trouvé dans sa cabine, seul avec ce coffre poser sur son bureau, quand il m’a vu entré, il a d’abord été surpris, puis il a commencé à paniquer, il était figé sur place, ne sachant pas quoi faire, j’ai vite remarqué qu’il jetait des coups d’œil à ce coffre, donc je me suis approché, il m’a sauté dessus, mais je l’ai tué avant qu’il n’ait pu me toucher. J’avais déjà récupéré nos armes, donc j’ai ouvert le coffre pour voir ce qu’il contenait, ensuite je l’ai pris avec moi, ouvre le ça vaut le détour.
A ce moment-là, j’avais déjà ouvert le coffre découvrant un fruit très bizarre que je croquai pour gouter, avant de me retourner vers John.
- Franchement, tu ne rates rien, ce fruit est dégueulasse. Dis-je en balançant le fruit à la mer.
-Quoi !! Mais t’es complètement débile ou quoi, c’était le fruit du démon.
-Mais je savais pas que ça avait cette tronche-là moi.
Je sautais donc à l’eau afin de nager vers le fruit, malheureusement, une fois dans l’eau, je perdis connaissance, coulant sans rien pouvoir faire.
Je me réveillais dans le bateau, allonger à l’avant et tremper de la tête au pied.
-Franchement qu’est-ce qui t’as pris ? Je te signale qu’à partir du moment où tu manges un de ces fruits, tu perds la capacité de nager, sans oublier que tu es blessé, j’ai dû soigner ta plaie à nouveau après t’avoir sorti de l’eau.
-Désolé, j’avais oublié.
-Oublier quoi, que t’étais blessé ou que tu venais de manger un fruit du démon ?
-Eh bien. Les deux ?
-Dors, ça t’évitera de te tuer et dire que je suis le plus jeune sur cette coque de noix.
Nous continuâmes donc notre voyage, faisant route vers Reverse Mountain et Grand Line et bien sûr, vers de nouvelles aventures.