Bientôt une demi heure que nous sommes arrêtés. Quasiment en plein ciel, un tableau éminemment surréaliste. Une troupe de quasiment trois cent guerriers en armes et armures dispersés sur des blocs de pierres de tailles diverses flottant mollement dans l'espace au mépris des régles physiques les plus élémentaires. Une disposition qui m'a amené la réponse à la question que je me posais sur le déplacement des indigènes dans ce chaos sans cesse en mouvement. Pas de rokushiki. Mais pas non plus de méthodes risquées à base d'échelles, de cordes ou de perches de saut. Non, mieux, beaucoup mieux. Les locaux savent diriger la course visiblement aléatoire des blocs, en appuyant sur certains points des gravures parcourant chacun des blocs ils arrivent à les utiliser comme des navires, barques ou vaisseaux volants. Et transforment des cailloux en transports pour une ou cent personne... Un mode de déplacement qui offre de sacrés possibilités tactiques. Les fous volants des allods en baverait d'envie s'ils voyaient ça.
Sur le même rocher que moi, Skye s'impatiente. Elle a poussé à bout la vingtaine de types qui nous accompagnent, a déjà testé toutes leurs armes et leurs masques, et essaye vainement de les convaincre que leurs sabres sont tout nazes et qu'on est pas un vrai combattant tant qu'on ne manie pas une faux dépliable qui tire. Je suis assez d'accord avec elle. Mais le pingouin et les locaux pas du tout.
En face, sur une dalle qui devait être le plancher d'une salle monumentale, le vieux qui joue les ttes de l'expédition est en grande conversation avec les chefs de guerre. Bientôt vingt minutes qu'ils se sont réunis et se disputent plus ou moins discrètement autour des ces pierres flottantes miniatures que je soupçonne d'étre une carte de l'ile. Quel que soit ce qui se passe ils ne sont pas d'accord sur la suite. Il est plus que temps que j'aille mettre mon grain de sel la bas.
Et s'il faut froisser des egos pour qu'on se dépêche un peu, et ben... Je me forcerai.
Geppou !
Je ne me lasse pas de la gueule béante des autochtones. Y'a pas à dire, le Rokushiki est vraiment un outil merveilleux, je me demande comment j'ai pu m'en passer tout ce temps...
J’atterris a coté du pow-wow et tout le monde se relève en tentant de planquer des trucs que je ne sais de toute façon pas lire. Guignols.
Alors, c'est quoi le souci ?
Regards qui plongent vers le sol sous les masques, ignorance ostentatoire. Heureusement que le vieux a compris que ok, j'étais sympa, mais qu'il fallait quand même pas pousser.
C'est les blocs. Vous avez surement compris que nous savons lire le mouvement naturel des blocs de Second Peace oui ?
Ouais. Et ? Ils bougent pas comme il faut ?
Et bien, il y a une anomalie effectivement. L'un des blocs les plus gros du bas de la colonne est sorti de son ère, et monte droit vers le sommet.
Faut croire que vous avez encore sous estimés Cendre non?
Il ne peut pas faire ça ! Le bloc est trop gros !
Ah, un des guerriers qui se décide a briser la glace. Rien qu'a l'entendre je sais ou le classer. J'ai connu plein de types comme ça. Incapable d'appréhender une nouveauté tant qu'elle tant pas en train de lui ouvrir le crane à la masse.
Soit c'est Cendres, soit c'est la carte qui merde.
Impossible !
C'est ça...
Et les coila qui recommencent à s'engueuler entre eux. Ceux qui pensent que c'est la carte, ceux qui pensent que c'est Cendres qui montent. Ceux qui veulent descendre voir et ceux qui veulent remonter chercher du renfort. Et a coté d'eux le petit vieux qui regarde fixement ses cailloux flottants d'un air inquiet avant de me glisser discrètement.
Nous allons être fixés, ça arrive.
Et de pointer du doigt une zone en contrebas.
Tout le monde se penche, suspens... Et coup de théâtre pas du tout imprévisible, cinq blocs sécrtent soudain pour en laisser monter un autre qui file droit sur nous. Un bloc énorme, un géant parmi les siens. Et auquel il ne faut qu'une seconde d'observation pour y adjoindre l'adjectif fortifié. Un camp complet est monté sur le plateau. Un camp on ne peut plus moderne et ordonné. Murets de sacs de sables, tentes, canons disposés aux points stratégiques. Et des types en armes, fusiliers, artilleurs, partout. Et on ne peut plus prêt à en découdre.
Il y a un camp sur l'ile qui s'est soigneusement préparé à l'assaut, et ce n'est pas le mien.
Cendres alors ?
REEEEEEEEEEEDOUUUUUUUUUUNEEEEET ! YOUHOUUUUUUUUUUU !
Non, pas Cendres. Levy...
Comment elle m'a fait ce coup la ?
Dernière édition par Red le Ven 19 Sep 2014 - 13:28, édité 1 fois