Côté Jungle, l'endroit est calme, rythmé en tout cas par les bruits de la nature et de l'activité humaine sur place. Les marines vont et viennent avec des caisses d'équipement, on passe de tente en tente en discutant stratégie avec les gradés quand d'autres confectionnent des gadgets dont ils ne peuvent assurer le fonctionnement le jour J.
Bref, rien de nouveau sur terre, si ce n'est dans la tente principale où un denden sonne et où on décroche distraitement, sans oser couper le débat en cours. Pourtant les hurlements restitués, les bris de glaces, les meubles cassés, vous renvoie à Jaya sans vous en dire plus, jusqu'à ce qu'une voix à peine murmurée vous confie comme elle le peut :
C-Commo-ore ! L-s p-ra-es se s-ulèvent ! C'e-t un m-ss-cre ! Comm-dor-... Qu'est-ce-tu fais toi ?! Viens-là, vermine !Splosh.
Conversation coupée.
Et couper une conversation avec un bruit comme "splosh", ça n'a rien d'engageant. Vous restez silencieux un temps, jusqu'à ce qu'un mousse vienne vous trouver et troubler le faux-calme de l'endroit :
Monsieur ? L'homme semble timide, hésitant. Il ouvre le drap complètement pour vous laisser entrevoir par-dessus les bois immenses : Il y a un incendie là-bas...
Et en effet, une épaisse fumée noire monte vers le ciel, et les suiveurs regardent les meneurs en attendant qu'une décision soit prise. Si les bruits de la ville ne vous parviennent pas, la communication plus l'incendie ont de quoi vous mettre sur vos gardes...
On n'attend que les ordres, Commodore.
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La Débâcle - Executioner.
Le calme avant la tempête ? Je ne sais pas, j'espère juste que le commodore sait ce qu'il fait et de toute manière je continue d'obéir aux ordres quoiqu'il arrive. J'étais dans le camp avec les hommes de mon unité n'étant pas resté sur le submersible. Et que fait-on en attendant de connaitre la suite ? Ranger du matériel, nettoyer les armes et regarder les mouches voler plus ou moins littéralement, la tension est presque palpable et il y a bien peu de chance que l'on puisse dormir cette nuit. Les quelques efforts ici et là pour évacuer la tension tombent immédiatement à plat et finalement c'est un silence presque total qui fini par imprégner le camp de sa lourdeur. Je n'ai jamais vu John aussi silencieux et pourtant la traversée fut longue et voir Ami avec cette tête d'enterrement ne me dit rien qui vaille. J'imagine que c'est mon travail de m'assurer qu'ils aient un moral au plus haut, mais je ne vois pas trop comment les aider dans l'immédiat mis à part en gardant mon calme et en attendant sagement mes ordres comme eux le font avec moi. Soudains un bruit fort attire les regards environnants, une arme tombée au sol pend sa maintenance, je n'ai pas envie que l'humeur générale se dégrade alors en portant une paire de gants blancs je m'approche de l'étourdi et mets ma main protégée par cette petite épaisseur sur son épaule.
"L'attente fait aussi partie de notre travail.
Alors qu'il baisse le regard l'air gêné, je lui tapote l'épaule et esquisse un début de sourire presque pas forcé, ils ne sont pas les seules à sentir cette tension, elle en est presque palpable. D'ici peu de temps, nous déchainerons certainement une pluie de feu et d'acier et si nous n'avons pas de chance, c'est nous qui recevrons l'averse... C'est la dure loi du combat et tout ce que l'on peut faire, c'est de rester attentif et attendre. Finalement suite à un regard lourd, je finis par me lever de nouveau et allez vers la tente principale pour essayer d'y avoir des nouvelles. Je ne sais pas si c'est l'instinct, ou une coïncidence, mais plus ou moins un petit instant par la suite la conversation semble monter d'un ton, j'attends alors sagement jusqu'à qu'un appel change la donne. Je n'avais même pas remarqué que derrière moi le ciel s'embraser, trop occupé à attendre un moment d'accalmie pour aller aux nouvelles. Je n'ai pas besoin d'avoir entendu ce qui c'est dit au Den-den pour comprendre que la situation commençait à bouger et pas forcement dans le meilleur des sens alors qu'un mousse nous informe, que je remarque enfin l'épaisse fumée couvrant le ciel. J'attends alors les ordres du Commodore Jenkins.
"L'attente fait aussi partie de notre travail.
Alors qu'il baisse le regard l'air gêné, je lui tapote l'épaule et esquisse un début de sourire presque pas forcé, ils ne sont pas les seules à sentir cette tension, elle en est presque palpable. D'ici peu de temps, nous déchainerons certainement une pluie de feu et d'acier et si nous n'avons pas de chance, c'est nous qui recevrons l'averse... C'est la dure loi du combat et tout ce que l'on peut faire, c'est de rester attentif et attendre. Finalement suite à un regard lourd, je finis par me lever de nouveau et allez vers la tente principale pour essayer d'y avoir des nouvelles. Je ne sais pas si c'est l'instinct, ou une coïncidence, mais plus ou moins un petit instant par la suite la conversation semble monter d'un ton, j'attends alors sagement jusqu'à qu'un appel change la donne. Je n'avais même pas remarqué que derrière moi le ciel s'embraser, trop occupé à attendre un moment d'accalmie pour aller aux nouvelles. Je n'ai pas besoin d'avoir entendu ce qui c'est dit au Den-den pour comprendre que la situation commençait à bouger et pas forcement dans le meilleur des sens alors qu'un mousse nous informe, que je remarque enfin l'épaisse fumée couvrant le ciel. J'attends alors les ordres du Commodore Jenkins.
Clef à molette en main et boite à outils à mes pieds, je travaille sur les pièces de Bee avec attention et concentration. Depuis notre départ de Navarone, ça fait un moment que je n'ai pas eu le temps de me recentrer sur ma fonction première, entre les allées et venues de terre en mer, les discussions des uns et les plans des autres, l'ingénierie me manque. Au coin du feu, j'y ai trouvé une place de choix, assise sur un rondin de bois parfait pour moi. Les doigts plongés dans l'outillage complexe, à travailler sur le bras mécanique que j'ai décroché de mon ami qui lui, attend à côté que sa carcasse métallique se reconstruisent en soupirant d'ennui...
Ses grands yeux bleus aussi brillants que deux phares dans la nuit vont de droite à gauche et de gauche à droite pour regarder les uns venir et les autres partirent. Bee s'ennuie... Et il a bien tenté, plus tôt dans l'après midi, de suivre Rachel et Craig sur leur mission en essayant d'être discret, rabattu au camp très rapidement par la gothique enthousiaste à l'idée de le déguiser en mygale géante. Si Rachel a su se montrer limite fanatique rien qu'à songer à le repeindre en noir, à lui mettre des colliers à piques et des chaînes de plusieurs mètres, les autres du groupe, habitués désormais à ce faciès extraordinaire, ne lui prêtent guère d'attention et les journées lui semblent longues...
Et moi, je n'ai pas plus de temps à lui consacrer tant que je n'ai pas fini de le perfectionner. Les rares moments que nous partageons sont surtout des obligations de mises à niveaux et de vérification de circuit électrique, ayant beaucoup moins l'occasion pour les missions consacrées ou les excursions en duos comme à la belle époque. Ça m'ennuie tout autant que lui, je dois l'avouer, et c'est pour ça que j'ai sauté sur ce heureux hasard qui nous a rapproché sur Jaya. Parce que dès que j'en aurais fini avec ce grappin, nous aurons à nouveau beaucoup de temps à partager, surtout durant l'offensive que les officiers là-bas semblent prévoir et perfectionner depuis plusieurs jours...
Ça me laisse bien l'opportunité toute saisie de retrouver cette passion qui me dévore depuis toujours et oublier également les derniers événements comme ces pensées nébuleuses qui me trottent en tête depuis quelques jours. Tout à mon avantage donc puisque j'y songe, en resserrant un dernier boulon et en rétractant à nouveau la chaîne dans l'espace qui lui est consacré...
Voilà ! Ça devrait tenir maintenant...
Alors que j'appelle Bee d'un éclat de voix pour qu'il se baisse, le robot me désigne plutôt la cime des arbres du doigt, la mine curieuse et m'interrogeant sur ce que ça veut dire. Je me contente de froncer les sourcils en plissant les yeux derrière mes lunettes-loupes, avant de les relever pour ajuster le focus. Je n'ai même pas le temps de me questionner sur cette épaisse fumée en me remettant sur mes jambes que les gradés sortent déjà de leur tente avec la mine soucieuse qui va bien à l'occasion, talonnant de près un jeune mousse venu les prévenir.
On reste dans l'expectative du moment, tous, silencieux et parés à toutes éventualités. La fumée noirâtre s'élève toujours plus haut dans le ciel et semble se faire plus épaisse au fur et à mesure. Personne ne dit rien, jusqu'à ce que je brise le silence en hélant ces grosses têtes en uniformes :
Que disent les infiltrés de la ville ?
Pas de réponse parce que je ne laisse pas le temps d'en placer une, retournant bien vite à mes affaires sans me montrer spécialement inquiète et limite insouciante :
On reste et attend d'avoir des infos ?
Peut-être parce que je n'ai pas envie de me faire un sang d'encre pour des broutilles. A Jaya, il y a tellement pire pour y avoir foulé les crasses pendant près de deux mois... Je replonge les mains dans le bras armé pour le monter à la force de mes épaules jusqu'à l'emplacement adéquate.
…Commodore?
Commodore?
Commodore..?
Une goutte de sueur sur ma tempe. Elle trace son chemin le long de ma pommette blanche, puis dévale à tout allure ma mâchoire avant de s'engager jusque sur mon cou. Mes dents sont serrées à en souffrir. Mes yeux ne se décrochent plus du brasero qui inonde le ciel, à travers la canopée. Mon esprit n'est plus qu'un nuage sombre et indistinct où la réflexion peine à se frayer un chemin. Derrière moi, des hommes et des officiers, Hypériens ou Rhinos, qui sont suspendus à ma seule parole. Devant moi, le feu, le danger. À mes oreilles, le message étouffé d'un homme de plus ayant trouvé sa perte sur cette île corrompue. Dans mon cœur, un seul problème à résoudre, un serment à défendre, un objectif à accomplir.
Je dois les protéger. Tous. Coûte que coûte.
'Faut foutre le camp.
Quoi?
Y faut se tirer d'ici. C'est mort, Flist a joué plus vite que moi. On cancelle l'opération Hiechu.
Mon instinct me hurle le danger. Il se débat et frappe à mes tempes pour me presser d'agir. Des regards, tous braqués sur moi, comme mille phares aveuglants m'empêchant de réfléchir correctement. Le danger est proche, eux sont inquiets, moi complètement paralysé. Ça me frappe comme un boulet, en plein cœur, le fait que, soudain, j'ai toutes leurs vies sur mes épaules. L'idée que tout d'un coup, dans cette situation, je ne suis pas prêt à leur faire affronter l'ennemi. Je comprends enfin ce qu'a pu ressentir Salem sur Drum. Le contrôle s'écoule d'entre mes mains.
Dans mes narines, une odeur de mort.
Équipez-vous! Chargez les fusils, appelez le Léviathan et l'Hypérion, Serenity s'il le faut! On doit fuir vers la Baie et larguez les amarres pour revenir en force!
Mais, Commodore?!
Karl me regarde, le den den entre les mains, ne sachant quoi comprendre. Tout ce qu'on a planifié, lancé par la fenêtre, comme ça? Oui. Mes sens s'aiguisent, mon ouïe s'affine. Aux tréfonds des bois, trop près, le danger prend la forme d'une armée de pas martelant le sol forestier. Il est déjà trop tard, si ça se trouve. L'adrénaline fait pomper mon cœur à pleine vitesse. Pris au dépourvu de cette façon, il n'y a pas assez de chance que les hommes soient près à riposter. Le feu, des cris qui approchent.
Je sors à pleines enjambées de la tente, bousculant des hommes au passage. Je traverse le camp à pleine vitesse, passant le mot à tout va, pressé et alerté. Il faut foutre le camp. Karl, déjà, a saisi son den den et s'est empressé de faire passer le mot aux différentes tentes de communication du camp, mais aussi aux vaisseaux que je veux en mouvement dès que possible. Sur mes talons, Wallace, Rei, Serena, Mavim et Lilou.
Lieutenant-colonel, ramassez vos hommes, Rei, regroupe les tiens pour couvrir la fuite du gros des troupes. Wallace…
Je m'arrête, me retourne vers lui, m'étant adressé aux deux autres sans leur jeter un seul regard; je savais qu'ils agiraient avec efficacité. Lui, je perçois dans ses yeux sombres l'amertume du sage qui connait déjà la tournure des événements. Il soupire, puis me tend une main, dans celle-ci, une pilule.
Cassis.
Sois ma voix pour les hommes Wallace. Je reste pour couvrir les arrières.
D'accord Oswald…
Il fait mine de s'en aller, mais je le retiens par l'épaule. Il freine, dirige vers moi un regard d'acceptation. En silence, sous les yeux des deux filles, je décroche de mes épaules le manteau de Salem et le lui remet. N'étant plus qu'en costard bicolore, je m'étire un peu, échauffant mes muscles.
Oswald, les hommes ont besoin d'un capitaine, non plus d'un défunt qu'ils pleureront des semaines durant. Ne joue pas au héros.
On corrige difficilement des mauvaises habitudes, Wallace. Allez, file.
Il n'y a aucun sourire sur mon visage, simplement la dureté de celui qui assume son choix. Je les protègerai tous, coûte que coûte. Derrière nous, le camp qui se vide et Rei qui nous rejoint, devant nous, une jungle qui n'aura jamais été aussi hostile.
Et dans mon nez, une odeur de mort.
- Thème:
Tristesse. Il n’était pas venu dans ces sombres contrées pour regarder la mort faire son office. Chaque journée était une défaite dans un endroit tel que celui-ci. Pourtant, en tant que naturaliste, il aurait dû apprécier que la nature reprenne ainsi ses droits. Il n’en était rien. Malgré lui, il était devenu un animal sociable, s’était fait un nid au milieu de ces hommes. Apprécié, lui, le paria. Il avait cheminé avec Oswald, s’en était fait le plus redoutable des amis. Il avait quelque chose à protéger, une cause pour laquelle il fallait se battre. Se battre … ce mot, il l’abhorrait. Si seulement tous les conflits pouvaient se résoudre autrement que par la voie du fer. Il passait de tentes en tentes, donnant ses ordres en termes de soins et d’acheminement du matériel médical. Il se réservait aussi quelques caisses de munitions et de biscuits au caramel. C’était toujours bon pour le moral. Et puis sous l’effet de ses drogues, certains voudraient repartir au combat. Il répugnait à le concéder, mais il devrait en arriver là. Lui le premier.
« Oswald … » murmura-t-il, le voyant repartir dans les ténèbres.
Il serra les dents, redressa la tête. Il lui avait donné ses pilules cassis, en espérant qu’il n’en aurait pas besoin. Il préférait garder le nouveau composé pour lui-même, au cas où … Le feu crépitait au loin, dorant Jaya d’une aura obscure. Il leur fallait quelqu’un pour rester en arrière, pour veiller sur les bataillons et organiser la retraite s’ils devaient en arriver là. Le Commodore ne le savait que trop bien et c’était la raison pour laquelle il avait confié le commandement à Wallace, le temps de ses opérations. Il n’approuvait pas la méthode Jenkins, mais entre rester inactif ou tout détruire, elle restait la meilleure option. Il soupira, lorgna les ténèbres un court instant.
« Vos ordres monsieur … heu … Médecin-chef ? » balbutia un Lieutenant, ne sachant pas exactement le grade du médecin parmi eux.
« Wallace, je serais toujours Wallace. Nous sommes des hommes face à l’ombre, messieurs. Tous égaux, tous frères. Même avec ma gueule d’ange. » grogna le monstre, un sourire à en faire frémir plus d’un.
« Heu, oui. Wallace. Quels sont tes ordres ? » fit le jeune homme, adoptant tout de même une pose militaire.
« Que les infirmiers se tiennent prêts. Je vous demanderai juste de couvrir nos arrières. Je vais prendre le commandement de l’unité de médecins de terrain. Il me faudra quelqu’un pour faire le relai entre le camp intermédiaire et ce camp-ci. Nous ne devons jamais manquer de matériel. De la même manière, nous acheminerons les blessés ici pour les soigner, quelle que soit leur allégeance. » répondit le Docteur, fronçant les sourcils.
« Quelle que … » s’étonna le Lieutenant, bien que cela n’aurait pas dû le faire, connaissant les penchants du médecin.
« Prenez ces pilules à la menthe, donnez-en aux pirates et civils. Ils ne se réveilleront pas avant la fin des conflits. Donnez-en deux aux plus récalcitrants. Des caisses pleines sont stockées dans l’infirmerie. Mes hommes savent quoi en faire pour le reste. » le coupa Wallace, faisant signe à son unité d’élite de le suivre.
« Bien, Wallace. Je … hum … bonne chance, Wallace. » acheva le Lieutenant, avant de s’en aller beugler ses ordres.
« Ce n’est pas de la chance, mon ami. C’est la guerre. » murmura le Docteur, s’en retournant vers le brasier qui culminait au loin.
Le manteau de Salem lui était un peu trop petit, ce pourquoi il ne pouvait pas rentrer les mains dans les manches. Il hésitait à le poser pour le donner à Oswald à son retour mais jugea qu’il était important qu’il le portât pour le moral des Rhinos. Cela lui rappelait le dernier trait d’humour du Contre-Amiral … Un sourire amusé se dessina sur les traits du psychologue, dernière lueur d’espoir avant de s’en aller au combat. Enfin, combat … la logistique serait sienne. Il soutiendrait les efforts de guerre de ses camarades en essayant de sauver le maximum de vies.
Il inspira un grand coup, goûtant l’air de sa langue râpeuse. Tout cela empestait un mélange d’adrénaline, de testostérone et d’urine. La peur, la saleté. Et la mort. Une terrible odeur de mort. Le monstre serra le poing. Sa grande adversaire la faucheuse l’attendait. Il mènerait son combat contre cette adversaire immortelle avec toutes ses forces. Jaya, vile traitresse, tu allais connaître la vengeance du Docteur.
Le campement se vidait, peu à peu. Sous les ordres du médecin des Rhinos, les soldats transportaient le gros du matériel vers la plage, conformément aux ordres du commodore. Dans l'agitation, un homme restait immobile, imperturbable, assis sur une caisse de munition que personne n'osait approcher.
Régulier, le son d'une épée qu'on aiguise se frayait un chemin entre le vacarme alentours. Le reste des armes de Mavim étaient prêtes. Ses hommes, en tout cas la plupart, avaient reçu leurs ordres. Lui semblait attendre quelque chose.
Finalement, son supérieur tourna le regard vers lui. Attiré par le son ou l'odeur caractéristique du Lieutenant-colonel. N'importe qui, après avoir passé un minimum de temps en sa compagnie, savait qu'il serait confronté à lui dans ce genre de situation. Pour le meilleur ou pour le pire.
"Vous savez, Commodore, je n'vais pas vous laisser crever pour sauver la vie de vos hommes."
Ses yeux restaient fixés sur leur ouvrage. Il ressemblait à un roc risquant de s'abattre sur vous. Un morceau de pierre, immobile sur sa corniche depuis des centenaires. Si bien qu'on finirait presque par s'habituer à sa menace constante.
Dès qu'Oswald s'approcha de Sebastian, ce dernier rangea sa pierre à aiguiser. Soulevant son arme devant ses yeux, il en considéra le tranchant un moment. Il semblait presque ne pas être en colère, pour une fois.
"Cette situation est critique, on le sait tous les deux. Une erreur, et c'est notre fin. Toutefois, j'ai appris que c'est de le genre de cas où le vent tourne très vite..."
Le vieil homme se leva et rengaina son arme. Un soldat passant à côté s'étonna de ne pas le voir se mettre au garde à vous, sans trop savoir pourquoi. L'attitude du Lieutenant-colonel étrange, on ne le connaissait pas comme ça.
"Si une horde de pirates nous fonce en effet dessus, nos défenses ne tiendront pas. Ils pénétreront le camp et massacrerons tout ce qui y respire. Ce sera un massacre en bonne et due forme. Se replier est la stratégie la plus sure, et je ne donne pas cher de la peau de quiconque restera derrière."
Les yeux de Mavim allaient droit sur ceux du Commodore Jenkins. Leur impassibilité était fascinante, mais personne n'osait s'arrêter. Seul le chef de l'opération était assez proche pour entendre ce qu'il disait.
"Laissons-les entrer. Une fois à l'intérieur, vous pourrez avoir votre baroud d'honneur. L'unité de Yanagiba pourra les pilonner au mortier alors qu'une unité les retiendra là. Placez encore un groupe de soutient pour servir d'observateurs et s'occuper d'éventuels rescapés."
Une pensée se fraya un chemin dans l'esprit de Sebastian. Ne devenait-il pas trop vieux pour ce genre de chose ? Il voulu l'évacuer avec une série de gestes routiniers: tirer sa gourde, boire une lampée et s'allumer un cigare.
"Je me porte volontaire pour prendre la tête de cette dernière escouade. De ce que j'ai pu voir, vous êtes plus apte à diriger les hommes à l'intérieur de la cour. Demandez des volontaires, je suis certain que vous les aurez."
Un nuage de fumée sorti de sa bouche. Lorsqu'il s'évacua, un détail frappa le Commodore. Il ne s'en était pas rendu compte dans l'agitation générale, mais, derrière son subordonné, certains soldats n'étaient pas occupés à transporter du matériel, mais révisaient leur armement. Les insignes sur leurs uniformes montraient qu'ils appartenaient à des unités totalement différentes, et même si la majorité provenaient de l'Hypérion, une bonne partie de Rhinos se tenaient parmi eux.
"Seul, vous serez débordé. C'est une meute de chien fous qui arrive, vous ne pourrez pas tous les retenir. C'est le meilleur moyen de couvrir la retraite du gros des forces. Sinon, ils seront rattrapé avant d'avoir une chance d'organiser une contre-attaque."
-Shling... Shling...-
Régulier, le son d'une épée qu'on aiguise se frayait un chemin entre le vacarme alentours. Le reste des armes de Mavim étaient prêtes. Ses hommes, en tout cas la plupart, avaient reçu leurs ordres. Lui semblait attendre quelque chose.
-Shling... Shling...-
Finalement, son supérieur tourna le regard vers lui. Attiré par le son ou l'odeur caractéristique du Lieutenant-colonel. N'importe qui, après avoir passé un minimum de temps en sa compagnie, savait qu'il serait confronté à lui dans ce genre de situation. Pour le meilleur ou pour le pire.
"Vous savez, Commodore, je n'vais pas vous laisser crever pour sauver la vie de vos hommes."
Ses yeux restaient fixés sur leur ouvrage. Il ressemblait à un roc risquant de s'abattre sur vous. Un morceau de pierre, immobile sur sa corniche depuis des centenaires. Si bien qu'on finirait presque par s'habituer à sa menace constante.
-Shling... Shling...-
Dès qu'Oswald s'approcha de Sebastian, ce dernier rangea sa pierre à aiguiser. Soulevant son arme devant ses yeux, il en considéra le tranchant un moment. Il semblait presque ne pas être en colère, pour une fois.
"Cette situation est critique, on le sait tous les deux. Une erreur, et c'est notre fin. Toutefois, j'ai appris que c'est de le genre de cas où le vent tourne très vite..."
Le vieil homme se leva et rengaina son arme. Un soldat passant à côté s'étonna de ne pas le voir se mettre au garde à vous, sans trop savoir pourquoi. L'attitude du Lieutenant-colonel étrange, on ne le connaissait pas comme ça.
"Si une horde de pirates nous fonce en effet dessus, nos défenses ne tiendront pas. Ils pénétreront le camp et massacrerons tout ce qui y respire. Ce sera un massacre en bonne et due forme. Se replier est la stratégie la plus sure, et je ne donne pas cher de la peau de quiconque restera derrière."
Les yeux de Mavim allaient droit sur ceux du Commodore Jenkins. Leur impassibilité était fascinante, mais personne n'osait s'arrêter. Seul le chef de l'opération était assez proche pour entendre ce qu'il disait.
"Laissons-les entrer. Une fois à l'intérieur, vous pourrez avoir votre baroud d'honneur. L'unité de Yanagiba pourra les pilonner au mortier alors qu'une unité les retiendra là. Placez encore un groupe de soutient pour servir d'observateurs et s'occuper d'éventuels rescapés."
Une pensée se fraya un chemin dans l'esprit de Sebastian. Ne devenait-il pas trop vieux pour ce genre de chose ? Il voulu l'évacuer avec une série de gestes routiniers: tirer sa gourde, boire une lampée et s'allumer un cigare.
"Je me porte volontaire pour prendre la tête de cette dernière escouade. De ce que j'ai pu voir, vous êtes plus apte à diriger les hommes à l'intérieur de la cour. Demandez des volontaires, je suis certain que vous les aurez."
Un nuage de fumée sorti de sa bouche. Lorsqu'il s'évacua, un détail frappa le Commodore. Il ne s'en était pas rendu compte dans l'agitation générale, mais, derrière son subordonné, certains soldats n'étaient pas occupés à transporter du matériel, mais révisaient leur armement. Les insignes sur leurs uniformes montraient qu'ils appartenaient à des unités totalement différentes, et même si la majorité provenaient de l'Hypérion, une bonne partie de Rhinos se tenaient parmi eux.
"Seul, vous serez débordé. C'est une meute de chien fous qui arrive, vous ne pourrez pas tous les retenir. C'est le meilleur moyen de couvrir la retraite du gros des forces. Sinon, ils seront rattrapé avant d'avoir une chance d'organiser une contre-attaque."
Ils sont là, derrière Mavim. Avec nous. Avec moi. Je leur ai donné l'ordre de plier bagage, de fuir, mais eux, allant à l'encontre de tout respect hiérarchique, ils restent là, arme en main. Dans leurs yeux il y a la fureur, dans leurs yeux il y a l'honneur, dans leurs yeux il y a le défi. Près de quarante véritables soldats, restés derrière pour combattre aux côtés de ceux en qui ils croient. Quarante comète qui illuminent le ciel sombre de mes pensées. Je pose les yeux sur Mavim, qui visse confortablement son casque sur sa tête en crachant une bouffée de cigare. Il m'a peut-être été bien antipathique à première vue, mais au fond, c'est un vrai soldat, lui aussi. Un homme qui sait parler par ses armes et son regard. Et engloutis aux tréfonds de son regard bleuté, je distingue un message bien clair;
Je ne suis pas seul à pouvoir les protéger.
Ils sont des Storms, ils sont des Hypériens, tous sont là pour tenir. L'honneur et la morgue éclairent leurs visages fermes. Les voilà, les hommes qui tiendront, les voilà, les hommes de la flotte du Léviathan. Je tends une main à Mavim, il s'accroche à mon avant-bras, je fais de même avec le sien; la poignée des guerriers. J'ai déjà su appréhender un tel respect envers d'autres hommes ou géants que j'ai considéré comme mes rivaux, par le passé. Toutefois, en cet instant, je sais que je trouve un allié en la personne de ce vieux lieutenant-colonel cynique. Je lui souris, franchement, à eux aussi, ces hommes qui sont les derniers piliers de notre défense.
Faisons comme tu dis, Sebastian.
Je me tourne vers les autres spectateurs de l'échange, l'éclair de la résistance perçant désormais l'amertume qui inondait plus tôt mon regard. On peut agir, on peut les retenir, le temps que le camp soit évacué.
Vous avez entendu? On bouge et on se repli pour les prendre en souricère!
Des cris percent déjà la canopée, parfois étouffés par le crépitement lointain d'un brasier dévorant visiblement la jungle. Crépitement, qui, petit à petit, tend à se changer en véritable grondement, comme si le feu se révélait à être une énorme créature à l'appétit insatiable. Cependant, dressé contre eux, dressé contre lui, il y aura un rempart infranchissable. Le mien. C'est dans ces instants que je me plais à ne plus être ni Dark, ni Oswald, mais bel et bien Double Face. Celui qui a su accepter sa part de ténèbres pour mieux appréhender la lumière. Celui en qui règne à la fois le Mal comme le Bien. L'ombre en plein zénith. Le faisceau d'une nuit sans lune.
Course, cris de ralliement, sueur, souffles haletants. À travers mes muscles s'immisce un froid blizzard qui vient rigidifier mes muscles à toute allure. Un chuintement bien audible résonne entre les tentes et les arbres de la jungle, un reflet de lumière court le long de mes bras. Bras dont le fil s'avère tranchant, de la main à l'épaule.
Je ne suis plus chair, je suis lame.
Qu'ils y viennent, Flist, qu'ils y viennent.
3500D – 6800D – 5500D – 2000D - 2500D
La masse de pirates et de mercenaires avance progressivement dans la jungle épaisse et luxuriante, suivi de près par un feu passionnément entretenu... Ils sont plusieurs centaines, équipés d'armes bien différentes : des arcs, des flèches aiguisées, des pistolets aux barillets à moitié plein, ou à moitié vide selon comment on voit la chose, des carabines menaçantes, des machettes, des sabres tranchants, des battes à clous, des haches gigantesques,... Mais l'allure de cette masse est maintenue régulière par une fine équipe qui mène la danse. Cinq protagonistes se posent comme chefs naturels de tous ces hommes qui ne réclament que le sang... Cinq membres d'un même équipage prêtant sa force à Flist, non pas par allégeance mais par plaisir...
Leila, une femme d'une trentaine d'années à la longue chevelure d'une couleur atypique, aux formes voluptueuses, arrête l'équipe d'un mouvement du bras, ferme son unique œil pour se concentrer et appelle au silence. Le petit rire goguenard de Bender, anciennement homme et désormais entièrement cyborg, est la seule chose qui résonne dans cette jungle, rire qui s'intensifie quand la pirate reprend la parole :
Ils sont là-bas.
Rouages mécaniques, bruits stridents du fer qui se tord, l'homme cyborg dévoile une gueule béante en entrouvrant sa chemise trop chic pour l'endroit. Un canon de toute évidence, chargé aussi. Le cyborg attrape le cigare qu'il grille entre ses lèvres mécaniques et relève ses mirettes étranges vers sa voisine :
Sûre de toi ?
Tu as déjà vu le Haki me tromper ? Répond-t-elle sans une once d'hésitation en jouant avec son poing américain.
La brune au Katana s'avance, Amy, mâchant son chewing-gum à la fraise après avoir fait éclater une bulle.
Combien ?
Une petite cinquantaine.
Trop facile, raille le rouquin à la cicatrice, Fry.
Je veux les vivants pour des expériences, conclut le seul homme poisson de la bande en agitant ses tentacules effrayantes...
Amy s'avance. Dégaine son arme. Fait s'aligner les archers avant de jeter un coup d'oeil dans l'ombre des arbres :
Todd ? On a encore besoin de toi...
Gnéhéhéhé...
Le rire descend d'un arbre immense, où une flamme commence doucement à crépiter. Todd se tartine l'avant bras d'accélérant en continuant à rire. Puis, une flamme d'un briquet vient embraser ce dernier alors qu'il passe dans les rangs pour allumer le bout des flèches. Ces dernières s'élèvent, visent, et...
TIREZ !
Et la vague s'abat à travers les arbres, tombe et lance des petits incendies... Le camp n'est pas épargné par cette première réplique, encore moins par la seconde, qui, quant à elle, est beaucoup plus violente et moins subtile :
Yihaaaaaaa !
Fry a rabattu les bras de son ami Bender vers l'arrière, le transformant en canon géant qui crache désormais des boulets à chaînes. Ces derniers dégagent la vue, éclatent les arbres, foncent vers les hommes, laissant le terrain pour qu'une troisième vague de flèches enflammées et de balles de fusils foncent vers les marines en présences... La fumée prend, les cendres volent au gré des projectiles et le champ de batailles se forme déjà.
A L'ATTAAAAAQUE !
Quand Fry et Bender restent en arrière plan pour dégommer à vu les balles qui leur viennent, élaguent le terrain pour laisser à des centaines de pirates d'en venir au corps, les meneurs s'élancent aussi, armes aux poings...
Si j'étais pessimiste, je penserais que ça sent le sapin... Mais je suis réaliste alors je me dis que cela ne sent rien de moins que la poudre à canon, la sueur et les essences de bois tropicaux... Pour l'odeur vaguement calcinée, ça attendra un peu j'imagine. Ce n'est pas la première fois qu'une situation dégénère, ce n'est pas non plus nouveau que l'on doive faire parler la poudre suite à un plan plus ou moins bien préparer qui finalement a parfois quelques petites anicroches. Je laisse les deux plus hauts gradés choisir ce que nous ferons sans faillir, ainsi en attendant les ordres nous finissons de nous préparer et finalement cela arrive. Néanmoins malgré moi et le bruit ambiant mon oreille traine un petit peu et j'entends quelques bribes des phrases, j'imagine que quand la masse compacte de pirates, telle une marée rouge va nous tomber dessus, nous ne serons pas mieux lotis que les arbres raidit par la discipline que nous sommes. Un dernier regard et je me rends compte que la meute est maintenant bien compacte, cinquante marines à tout casser plus les officiers et moi... Bon je ne pense pas que j'ai la même valeur et encre moins la puissance brute du commodore, mais j'espère bien ne pas trop gauche quand les balles et les sabres siffleront dans l'air.
Les ordres, oui nous avons entendu et c'est ainsi que le matériel lourd, les caisses et nos corps se déplacent sur le lieu le plus adapté en mon sens pour faire pleuvoir nos munitions sur l'ennemie quand il se pointera en faisant en sorte de toucher le moins possible nos propres forces... Mais une fois le corps-à-corps engager entre les deux forces nous n'aurons plus le loisir d'utiliser nos engins les plus lourds sans risquer de jouer avec le diable. Le temps est la seule chose maintenant qui nous sépare d'un combat imminent où nous y laisserons certainement des plumes pour les retarder le plus possible. Enfin façon de parler je n'en ai pas tellement de plumes... Bref, les mortiers son chargé tout comme les fusils, moi par contre j'ai gardé ma couleuvrine question d'habitude on va dire.
"Vous êtes prêts ?"
Ils me répondent d'un simple regard, je n'ai pas besoin de plus que de voir la détermination sur leurs visages pour savoir qu'ils feront leur devoir comme nous tous en ce lieu. Voyons ce que j'ai gardé pour cette grande fête entre personnes de bonne volonté... Une série de munitions lacrymogène pour les gêner dans leurs éventuelles charges, je ne peux pas tirer ça trop tôt de peur que les courants d'air créer par le brasier ne nous renvoient cela dans la figure et je ne tiens pas à devoir expliquer au Commodore ou à Mavim pourquoi ils auraient combattu avec les poumons en feu et les yeux en larmes... Mais s'ils sont nombreux je vais surtout apprécier ma bonne vieille mitraille je pense, sans oublier les classiques boulets à l'ancienne.
Et c'est alors que le monstre de flamme, encore plus gavé par des volets de flèches enflammer laisse cracher son flot de pirates qui au milieu des flammes ressemble plus à une marée de monstres, c'est le début des combats et ils seront bientôt à porter en espérant que l'on ne se fasse pas trop arroser à notre tour. Mon premier équipier de notre trinôme prépare mes munitions spéciales avec un signe peins dessus, un œil saignant une larme rouge, même si je ne pense pas que cela aura beaucoup d'effet, peut-être que ça en calmera quelques-uns. Derrière moi les mortiers corrigent leurs angles grâce aux indications de nos observateurs. Un dernier tremblement, je respire profondément en attendant qu'ils arrivent où je le souhaite et avec la masse qui fait une ligne droite je ne pense pas que je vais avoir tant de mal à en toucher un minimum.
"Attendez... Encore un peu... Feu à volonté !"
Comme un orgue crachant la mort, les mortiers font feu de tout bois, il ne manque plus qu'une fausse note, la mienne qui attend un peu puisque bien évidement, la porté de mon arme n'est pas la même et c'est deux séries de coups coordonnées plus tard que j'y ajoute le sont de mon arme, lâchant juste devant leurs courses effrénées ma petite touche personnelle : J'espère que vous aimerez mes larmes de crocodile, n'ayez pas peur de verser une petite larme pour l'attention ou de cracher un ou deux petits compliments.
Les ordres, oui nous avons entendu et c'est ainsi que le matériel lourd, les caisses et nos corps se déplacent sur le lieu le plus adapté en mon sens pour faire pleuvoir nos munitions sur l'ennemie quand il se pointera en faisant en sorte de toucher le moins possible nos propres forces... Mais une fois le corps-à-corps engager entre les deux forces nous n'aurons plus le loisir d'utiliser nos engins les plus lourds sans risquer de jouer avec le diable. Le temps est la seule chose maintenant qui nous sépare d'un combat imminent où nous y laisserons certainement des plumes pour les retarder le plus possible. Enfin façon de parler je n'en ai pas tellement de plumes... Bref, les mortiers son chargé tout comme les fusils, moi par contre j'ai gardé ma couleuvrine question d'habitude on va dire.
"Vous êtes prêts ?"
Ils me répondent d'un simple regard, je n'ai pas besoin de plus que de voir la détermination sur leurs visages pour savoir qu'ils feront leur devoir comme nous tous en ce lieu. Voyons ce que j'ai gardé pour cette grande fête entre personnes de bonne volonté... Une série de munitions lacrymogène pour les gêner dans leurs éventuelles charges, je ne peux pas tirer ça trop tôt de peur que les courants d'air créer par le brasier ne nous renvoient cela dans la figure et je ne tiens pas à devoir expliquer au Commodore ou à Mavim pourquoi ils auraient combattu avec les poumons en feu et les yeux en larmes... Mais s'ils sont nombreux je vais surtout apprécier ma bonne vieille mitraille je pense, sans oublier les classiques boulets à l'ancienne.
Et c'est alors que le monstre de flamme, encore plus gavé par des volets de flèches enflammer laisse cracher son flot de pirates qui au milieu des flammes ressemble plus à une marée de monstres, c'est le début des combats et ils seront bientôt à porter en espérant que l'on ne se fasse pas trop arroser à notre tour. Mon premier équipier de notre trinôme prépare mes munitions spéciales avec un signe peins dessus, un œil saignant une larme rouge, même si je ne pense pas que cela aura beaucoup d'effet, peut-être que ça en calmera quelques-uns. Derrière moi les mortiers corrigent leurs angles grâce aux indications de nos observateurs. Un dernier tremblement, je respire profondément en attendant qu'ils arrivent où je le souhaite et avec la masse qui fait une ligne droite je ne pense pas que je vais avoir tant de mal à en toucher un minimum.
"Attendez... Encore un peu... Feu à volonté !"
Comme un orgue crachant la mort, les mortiers font feu de tout bois, il ne manque plus qu'une fausse note, la mienne qui attend un peu puisque bien évidement, la porté de mon arme n'est pas la même et c'est deux séries de coups coordonnées plus tard que j'y ajoute le sont de mon arme, lâchant juste devant leurs courses effrénées ma petite touche personnelle : J'espère que vous aimerez mes larmes de crocodile, n'ayez pas peur de verser une petite larme pour l'attention ou de cracher un ou deux petits compliments.
Ils foncent. Sous le feu, sous les tirs, sous les coups, ils foncent. Ils sont tueurs, voleurs, brigands, gredins, criminels et pilleurs, tous chargeant au milieu des flammes et des débris. Les boulets pleuvent. Ils s'écrasent dans la mêlée grouillante de forbans, créant des trous éparses et fumants dans la marée d'ennemis qui ne cesse de progresser, le feu les suivant près. Une pluie incandescente s'abat sur les tentes et les arbres alors que nous les attendons, ces pirates, l'arme au poing, impassibles et incapables devant le feu qui croît et la horde qui accoure. Des arbres explosent en éclaboussures d'échardes mortelles sous le coup de boulets chaînés, la jungle meure sous le pas destructeur des pirates du Crochet. Ils sont en vue, pas moins de trente mètres devant nous, au milieu du camp de base devenu incendie, au milieu de la jungle devenu charnier.
Pas moins de trente mètres. Distance parfaite.
Feu!
BANG!
Une salve qui gronde comme le tonnerre, soulignée par quarante panaches de fumée éjectés de la bouche des fusils. Les pirates en première ligne de la masse s'écroulent, happés par les tirs des vétérans. Hurlements. Sangs. Regrets. Je grogne, lançant mon bras vers l'arrière en inspirant profondément. Dans ma tête il y a Drum; les cris, les morts, les explosions, le sol qui devient rivière écarlate, la forêt qui devient tombeau. Mon cœur bat la chamade, déjà victime de la culpabilité. La mort fond sur eux, gigantesque corbeau aux ailes délétères.
Dark Slash!
Mon bras devenu lame décrit un large arc de cercle avec une rapidité phénoménale, faisant siffler l'air et déplaçant une véritable tempête au bout de mes doigts. L'instant d'après, dans un puissant grondement, je décoche un énorme croissant horizontal, lame d'air ténébreuse déchirant les pirates en première ligne par dizaine. Soufflant suite à l'effort, je relève mes yeux, la colère brillant au fond de ces derniers. Le combat sera loin d'être facile, mon instinct me le souffle: il y a des combattants bien plus puissants qui se terrent derrière la chair à canon.
Et il en va de mon devoir de nous en débarrasser.
Je jette un regard vers Lilou, à bord de son armure, qui n'est pas trop loin derrière les hommes faisant feu. Elle croise mes pupilles où scintille déjà la hargne de Double Face, elle comprend, puis acquiesce. En guise de réponse à son approbation silencieuse, je hausse la voix pour couvrir les bruits de tirs et de cris de douleur:
J'prends d'l'avant.
Génuflexion. Élan. Propulsion. Le sol sous mes pieds se fissure lorsque je bondis avec force pour dépasser la ligne de marins tirant à volonté, ne me tournant que momentanément pour souffler:
Ne mourrez pas.
Leeroy Jenkins. Un instant plus tard, véritable éclair noir et blanc lancé à toute allure, je m'écrase au milieu de la masse en soulevant un nuage de poussière, de racines et de terre dans lequel sont emportés bon nombre d'ennemis. Le feu dans les yeux, le flegme du fauve au visage, je me relève au milieu du chaos, obus solitaire au milieu du cratère qu'il a créé. Déjà, ils sont nombreux à foncer vers moi, les yeux injectés, un sourire carnassier chez certains, un visage tiré et fou chez d'autres. Je vois le moi d'autrefois sur chacune de leur mine meurtrière, je revois Dark dont j'ai longtemps été la marionnette.
Blade Mode 1.
Un reflet de lumière s'attarde sur mon corps, faisant reluire les lames recouvrant mes membres des pieds à la tête. Lame de ténèbres. Lame de lumière. Lame de haine. Lame de courage. Je dois traverser les lignes et retrouver les leaders de cette attaque, je dois trouver les barbares qui mènent une guerre aussi odieuse. Et ce peu importe le nombre de cadavres qui devront s'amonceler sous mes lames. Je rugis et je me jette sur l'ennemi, tourbillonnant comme un dément au sein de la mêlée, tranchant à droite, déchirant à gauche, tailladant vers l'arrière, parant, déviant et esquivant les coups et les tirs tout azimut. J'avance, rapidement et dangereusement, tempête bicolore fauchant les pirates comme le blé, couvert de sueur, de poussière et de sang.
Haletant, éreinté par l'effort, je vois enfin la fin de la masse, à croire qu'il y avait bel et bien une fin à cette horde. Désormais, devant moi, il n'y a plus que le feu. Mur brûlant et destructeur, il dévore paresseusement la jungle en grondant comme mille bêtes. Et devant ce feu, deux hommes. Non. Un homme et un cyborg. Non. Un homme et son arme.
BANG!
Un boulet chaîné traverse l'air et fonce vers moi à une vitesse ahurissante, ne me permettant que de justesse d'esquiver sa course folle. Je me décale sur la gauche, le boulet termine sa course contre le tronc d'un grand arbre couvert de lianes… qui explose violemment et s'écrase dans une série de terribles craquements, bloquant le passage vers la mêlée.
Ça c'est dommage. lance le rouquin tenant l'arme, un sourire goguenard fendant son visage.
Je fronce les sourcils, courroucé, serrant les poings à en faire blanchir la plus noire de mes jointures.
Allez, si tu foutais le camp avant qu'y t'arrive le même sort qu'à tes péons.
Boah, ce sont pas vraiment les miens, y sont à tout l'monde…
J'vais prendre ça pour la signature au bas de ton contrat d'arrêt d'mort.
La débâcle, ça a commencé. Le feu du ciel tombe sur celui que se lève, se dresse depuis le sol. Ce pourrait être une belle métaphore, le combat entre une puissance céleste tentant d'écraser un soulèvement terrestre. Une pureté auto-proclamée se déversant sur la bassesse matérielle, quelque chose du genre.
Mais au fond, ce ne sont que des hommes fondant les uns sur les autres.
"Corrigez: douze clics ouest; distance réduite de sept mètres."
De son point d'observation, une pair de jumelles dans une main et le combiné d'un escargophone dans l'autre, Sebastian Archibald Mavim se tient en observateur du chaos qui commence à se former sous son regard. Il a vu le commodore charger à travers les rangs ennemis. Il a déplacé les tirs de mortiers pour lui laisser le champ libre et maintenant, il voit les obus s'abattre sur les pirates voulant se retourner contre lui. Il ne leur laisse plus le choix: il doivent venir se déverser sur la poignée de soldats restés en arrière. Bientôt, les batteries d'artillerie ne pourront plus faire feu. La masse de pirate s'approchant dangereusement des rangs marins, leur colère aveugle ne fera pas la distinction entre alliés et ennemis. Mais le vieil homme au dessus d'eux ne comptait pas les laisser tomber, et si le commodore se jetait dans la mêlée, lui resterait près les troupes.
"Armez les batteries mobiles et préparez vous à prendre l'ennemi de flanc. faites mouvement vers le secteur-"
La suite des ordres restera inconnue des artilleurs. Seule une série de sons désordonnés laissent la place à la voix du lieutenant-colonel, qui retenti en un dernier éclat quelque peu distant:
"Exécution !"
Devant Sebastian, une fille, jeune, à peine sortie de l'adolescence. Une boule rose sort de sa capuche et éclate. Le sourire qui s'étend sur son visage montre bien l'amusement qu'elle tire de la situation. Ce vieux croulant, à peine assez bon pour rester loin de l'action, du danger. Un ancien embarqué juste pour amuser la galerie avec des histoires absurdes. À sa merci, un simple mouvement du poignet, et le ridé est crevé.
Surpris, Sebastian avait juste eut le temps d'esquiver la lame. Il avait trébuché et était tombé à la renverse. La plupart de ses armes étaient hors de portée, leur accès bloqué par la pirate. Il se releva tant bien que mal. L'expression de la fillette dévoilait son sadisme. Elle profitait de la scène, se sentant supérieur, comme la plupart des gamins supportant mal l'autorité. Elle ne s'attendait pas à ce que le vieil homme lui lance la première chose qu'il trouva avec tant de force.
Le casque fut dévié par le sabre, mais l'épaule trouva l'estomac. En un instant, l'officier s'était relevé et avait profité de la distraction pour charger. Tout deux tombèrent du mur d'où Sebastian avait observé le combat. Juste avant de plonger dans le vide, le vieillard lâcha un dernier mot en direction du den den mushi, espérant qu'il parviendrait à ses soldats:
"Exécution !"
En dessous, la débâcle. Le choc des pirate chargeant contre les marins. Du ciel tombe l'amas méconnaissable de la justice mêlée à cet élan de liberté gonflant les poumons de ces frères de la côte.
Mais ça, c'est ce que raconteront les livres d'histoires. La guerre n'est dite que par les vainqueurs. La guerre n'est faite qu'en rétrospective. Là, maintenant, ce qui compte, c'est de respirer l'air d'un autre jour. Aura raison celui qui l'emportera: la gamine, ou le vieillard ?
Mais au fond, ce ne sont que des hommes fondant les uns sur les autres.
"Corrigez: douze clics ouest; distance réduite de sept mètres."
De son point d'observation, une pair de jumelles dans une main et le combiné d'un escargophone dans l'autre, Sebastian Archibald Mavim se tient en observateur du chaos qui commence à se former sous son regard. Il a vu le commodore charger à travers les rangs ennemis. Il a déplacé les tirs de mortiers pour lui laisser le champ libre et maintenant, il voit les obus s'abattre sur les pirates voulant se retourner contre lui. Il ne leur laisse plus le choix: il doivent venir se déverser sur la poignée de soldats restés en arrière. Bientôt, les batteries d'artillerie ne pourront plus faire feu. La masse de pirate s'approchant dangereusement des rangs marins, leur colère aveugle ne fera pas la distinction entre alliés et ennemis. Mais le vieil homme au dessus d'eux ne comptait pas les laisser tomber, et si le commodore se jetait dans la mêlée, lui resterait près les troupes.
"Armez les batteries mobiles et préparez vous à prendre l'ennemi de flanc. faites mouvement vers le secteur-"
La suite des ordres restera inconnue des artilleurs. Seule une série de sons désordonnés laissent la place à la voix du lieutenant-colonel, qui retenti en un dernier éclat quelque peu distant:
"Exécution !"
Devant Sebastian, une fille, jeune, à peine sortie de l'adolescence. Une boule rose sort de sa capuche et éclate. Le sourire qui s'étend sur son visage montre bien l'amusement qu'elle tire de la situation. Ce vieux croulant, à peine assez bon pour rester loin de l'action, du danger. Un ancien embarqué juste pour amuser la galerie avec des histoires absurdes. À sa merci, un simple mouvement du poignet, et le ridé est crevé.
Surpris, Sebastian avait juste eut le temps d'esquiver la lame. Il avait trébuché et était tombé à la renverse. La plupart de ses armes étaient hors de portée, leur accès bloqué par la pirate. Il se releva tant bien que mal. L'expression de la fillette dévoilait son sadisme. Elle profitait de la scène, se sentant supérieur, comme la plupart des gamins supportant mal l'autorité. Elle ne s'attendait pas à ce que le vieil homme lui lance la première chose qu'il trouva avec tant de force.
Le casque fut dévié par le sabre, mais l'épaule trouva l'estomac. En un instant, l'officier s'était relevé et avait profité de la distraction pour charger. Tout deux tombèrent du mur d'où Sebastian avait observé le combat. Juste avant de plonger dans le vide, le vieillard lâcha un dernier mot en direction du den den mushi, espérant qu'il parviendrait à ses soldats:
"Exécution !"
En dessous, la débâcle. Le choc des pirate chargeant contre les marins. Du ciel tombe l'amas méconnaissable de la justice mêlée à cet élan de liberté gonflant les poumons de ces frères de la côte.
Mais ça, c'est ce que raconteront les livres d'histoires. La guerre n'est dite que par les vainqueurs. La guerre n'est faite qu'en rétrospective. Là, maintenant, ce qui compte, c'est de respirer l'air d'un autre jour. Aura raison celui qui l'emportera: la gamine, ou le vieillard ?
Du côté des fantassins, c'est la débâcle. En tête, exposée aux tirs mais insensible à la chaleur des flammes, j'ai ramassé le cadavre d'un pirate pour me protéger. Les odeurs de roussi trompent pas, il doit avoir sa douzaine de flèches plantées dans le dos ; autant de moins pour moi. Les artilleurs sont pas loin derrière, ils nous couvrent. On avance dans la promesse des bombes.
En tortue macabre, avec nos cadavres sur le casque ou la casquette selon qu'on ait voulu croire ou non à la guerre, on avance péniblement, sabre au clair et baïonnette en bout de fusil. Sur mon épaule, un escargophone gueule les ordres d'un gradé qui nous déplace à distance. Où qu'il soit, j'suis pas certaine qu'il ait plus conscience des positions ennemies que nous. Mais j'obéis, et tout le monde avec moi. Beaucoup moins compliqué.
Et puis, j'ai l'habitude ; j'avais choisi la régulière pour être peinarde, recommencer une vie tranquille en étant cadrée et à l'abri de la rue. Mais mes coups de colère m'ont privée des meilleures mutations des Blues ; plus mon dossier se chargeait, plus j'allais au front. Jusqu'à ce que je finisse par choisir d'interpréter ces tentatives dissimulées de m'enterrer comme une façon de me vaincre, de lutter contre mes pulsions auto-destructrices.
Je l'ai dit à Jenkins. J'ai pas peur de la guerre. J'suis doublement chez moi, sur Jaya et sur la terre brûlée.
J'passe deux doigts sur l'attache de mon casque ; j'en retire une clope roulée d'avance, que j'allume en la pressant contre mon pouce. La fumée me fait oublier l'odeur du sang qui me coule dessus depuis mon bouclier humain.
Sifflement.
-A terre !
On se blottit sous nos cadavres, nos boucliers récupérés, en masse. Immobiles comme des condamnés. Y'en a qui gueulent et qui s'étouffent, cuisse ou gorge transpercées. Puis on se relève et on court, moins nombreux mais la rage au fond des yeux.
J'me cogne à un pirate isolé. Il en ressort pas vivant, la tempe fracassée par la culasse de mon fusil. On sait que les autres sont pas loin, on a commencé groupés. Mais les tirs enflammés nous ont dispersés, en attendant qu'on trouve comment réagir. J'me fie qu'à ce que gueule l'escargophone, en priant pour que le supérieur anonyme qui me hurle dessus sache où on est, ait gardé un point de vue sur nous dans tout ce bordel de jungle en feu.
-Lieutenante, je ne vous vois plus.
Hin, hin.
-Vous devez être hors de portée des tirs, nous sommes dessous. Continuez vers la mer, sauvez vos hommes ! Terminé.
L'escargot couine, et tire une gueule tellement tragique que j'y jette un œil. Sang froid. On est sur la bonne voie.
-En avant !
On court comme des chiens, je balance mon cadavre pour aller plus vite. On croise que des isolés qui fuient ou font les cons, qu'on trucide dans tous les cas. On perd encore quelques gars dans la foulée... tireurs embusqués dans les arbres, pièges, prises à revers. J'suis trempée de sueur, d'autant que mon démon pas maîtrisé s'échauffe plus vite que moi. J'dois au moins gérer mes mains pour pas foutre l'acier de mon canon au rouge. Et le fusil d'un soldat, c'est sa vie. C'est ma vie que j'tiens dans mes paumes que j'gère que pour faire semblant. Rage. L'œil alerte, je tire en visant le cœur d'un arbre. Un homme en tombe comme un fruit mûr.
-Commandante !
Sbwapp.
J'regardais pas devant moi. J'me suis cognée dans un truc... un truc gluant. Regard vif, revers de manche pour libérer les yeux. Calcul. Et j'ai juste le temps de disparaître pour esquiver une tentacule.
-Putain !
Tout le monde tire dessus. Ça le fait marrer. Les balles glissent sur son corps visqueux et souple. Mais il est méthodique. Un coup latéral, ça nous plie en deux nos armes. La mienne est en rade. J'sors les poings sans savoir encore c'que je vais en faire. Des renforts sont venus derrière l'homme pieuvre. J'en chie pour par me prendre une balle ou un coup de sabre, je vois rien de ce qui se passe autour de moi. T'as beau faire corps avec ton unité, en cas de crise, tu penses qu'à ta gueule. Au nord, au sud, à l'est, à l'ouest, ça hurle ; j'tiens ma garde comme je peux, je frappe aussi vite que je peux, synchro, je brise des dents.
Y'en a beaucoup qui profitent des ouvertures pour fuir, mais Davy Jones a l'air de tenir à les garder pour son unique jour de terre ferme. Il leur court après, les assomme, les rate juste assez pour qu'on l'oublie pas. Ça nous laisse au moins le champ un peu plus libre, à moi et aux rares qui tiennent encore le coup. Les autres vont arriver. Ils étaient derrière nous.
Et en attendant, je lui tiendrai tête.
Sans une parole, je sors le couteau de chasse de la ceinture pour parer un coup en attaquant. Et je me prépare à trouver l'ouverture qui me fera lui choper les tempes pour lui retourner la cervelle dans les ouïes. La pêche, c'est ma passion, ouais.
En tortue macabre, avec nos cadavres sur le casque ou la casquette selon qu'on ait voulu croire ou non à la guerre, on avance péniblement, sabre au clair et baïonnette en bout de fusil. Sur mon épaule, un escargophone gueule les ordres d'un gradé qui nous déplace à distance. Où qu'il soit, j'suis pas certaine qu'il ait plus conscience des positions ennemies que nous. Mais j'obéis, et tout le monde avec moi. Beaucoup moins compliqué.
Et puis, j'ai l'habitude ; j'avais choisi la régulière pour être peinarde, recommencer une vie tranquille en étant cadrée et à l'abri de la rue. Mais mes coups de colère m'ont privée des meilleures mutations des Blues ; plus mon dossier se chargeait, plus j'allais au front. Jusqu'à ce que je finisse par choisir d'interpréter ces tentatives dissimulées de m'enterrer comme une façon de me vaincre, de lutter contre mes pulsions auto-destructrices.
Je l'ai dit à Jenkins. J'ai pas peur de la guerre. J'suis doublement chez moi, sur Jaya et sur la terre brûlée.
J'passe deux doigts sur l'attache de mon casque ; j'en retire une clope roulée d'avance, que j'allume en la pressant contre mon pouce. La fumée me fait oublier l'odeur du sang qui me coule dessus depuis mon bouclier humain.
Sifflement.
-A terre !
On se blottit sous nos cadavres, nos boucliers récupérés, en masse. Immobiles comme des condamnés. Y'en a qui gueulent et qui s'étouffent, cuisse ou gorge transpercées. Puis on se relève et on court, moins nombreux mais la rage au fond des yeux.
J'me cogne à un pirate isolé. Il en ressort pas vivant, la tempe fracassée par la culasse de mon fusil. On sait que les autres sont pas loin, on a commencé groupés. Mais les tirs enflammés nous ont dispersés, en attendant qu'on trouve comment réagir. J'me fie qu'à ce que gueule l'escargophone, en priant pour que le supérieur anonyme qui me hurle dessus sache où on est, ait gardé un point de vue sur nous dans tout ce bordel de jungle en feu.
-Lieutenante, je ne vous vois plus.
Hin, hin.
-Vous devez être hors de portée des tirs, nous sommes dessous. Continuez vers la mer, sauvez vos hommes ! Terminé.
L'escargot couine, et tire une gueule tellement tragique que j'y jette un œil. Sang froid. On est sur la bonne voie.
-En avant !
On court comme des chiens, je balance mon cadavre pour aller plus vite. On croise que des isolés qui fuient ou font les cons, qu'on trucide dans tous les cas. On perd encore quelques gars dans la foulée... tireurs embusqués dans les arbres, pièges, prises à revers. J'suis trempée de sueur, d'autant que mon démon pas maîtrisé s'échauffe plus vite que moi. J'dois au moins gérer mes mains pour pas foutre l'acier de mon canon au rouge. Et le fusil d'un soldat, c'est sa vie. C'est ma vie que j'tiens dans mes paumes que j'gère que pour faire semblant. Rage. L'œil alerte, je tire en visant le cœur d'un arbre. Un homme en tombe comme un fruit mûr.
-Commandante !
Sbwapp.
J'regardais pas devant moi. J'me suis cognée dans un truc... un truc gluant. Regard vif, revers de manche pour libérer les yeux. Calcul. Et j'ai juste le temps de disparaître pour esquiver une tentacule.
-Putain !
Tout le monde tire dessus. Ça le fait marrer. Les balles glissent sur son corps visqueux et souple. Mais il est méthodique. Un coup latéral, ça nous plie en deux nos armes. La mienne est en rade. J'sors les poings sans savoir encore c'que je vais en faire. Des renforts sont venus derrière l'homme pieuvre. J'en chie pour par me prendre une balle ou un coup de sabre, je vois rien de ce qui se passe autour de moi. T'as beau faire corps avec ton unité, en cas de crise, tu penses qu'à ta gueule. Au nord, au sud, à l'est, à l'ouest, ça hurle ; j'tiens ma garde comme je peux, je frappe aussi vite que je peux, synchro, je brise des dents.
Y'en a beaucoup qui profitent des ouvertures pour fuir, mais Davy Jones a l'air de tenir à les garder pour son unique jour de terre ferme. Il leur court après, les assomme, les rate juste assez pour qu'on l'oublie pas. Ça nous laisse au moins le champ un peu plus libre, à moi et aux rares qui tiennent encore le coup. Les autres vont arriver. Ils étaient derrière nous.
Et en attendant, je lui tiendrai tête.
Sans une parole, je sors le couteau de chasse de la ceinture pour parer un coup en attaquant. Et je me prépare à trouver l'ouverture qui me fera lui choper les tempes pour lui retourner la cervelle dans les ouïes. La pêche, c'est ma passion, ouais.
Attendre et voir.
Quelle drôle d'idée...
On n'a pas eu à attendre bien longtemps pour voir cette marée humaine s'arrêter à quelques mètres du camp et nous envoyer un tsunami de flèches enflammées. Ni pour comprendre qu'on allait être rapidement surpasser par la masse de pirates s'abattant sur nous. Si la riposte s'organise, elle donne l'impression d'être incertaine et fébrile face à l'assaut premier. Le but maintenant est surtout de gagner du temps pour permettre aux restes du camp de s'enfuir, mais il, le temps, semble nous glisser entre les doigts comme du sable et partir à toute vitesse. L'atmosphère devient écrasante et suffocante à mesure que les flammes gagnent du terrain, remplacent l'air par une épaisse couche de fumée qui obscurcie la vue.
La situation nous échappe. Ou si elle ne le fait pas encore, ça sera bientôt le cas. Je n'arrive pas à envisager une issue acceptable à cette affrontement, et la fuite m’apparaît immédiatement comme une alternative plus pertinente. Sur la cinquantaine d'hommes encore présents, prêts à se battre, il n'en restera pas le tiers à la fin. Sur ce tiers, la moitié seulement atteindra le Léviathan en vie. « En vie » ne signifiant pas indemne.
Soit. Pour ceux qui restent alors...
Avec moi !
Ma voix tonne au milieu des coups et des tirs, alors que je désigne sept hommes du doigt en les invitant à me suivre. Nous faisons quelques pas en arrière pour former un blocus sur la route qui mène vers le Léviathan. Si les pirates s'approchent du camp et l'envahissent, il est hors de question qu'ils puissent s'en prendre à ceux qui partent en retraite. Wallace et Serena ont déjà mis les voiles pour organiser l'évacuation, mais il devient important pour moi que les bases même incendiées du camp restent debout jusqu'au moment fatidique où ça sera à notre tour de tirer notre révérence.
On forme une ligne, et ils ne doivent pas la franchir ! Compris ?
Ils sont là et ils hochent la tête en armant leurs fusils. Bee se place derrière moi et préparer ses proches gadgets sous mes ordres. Quand la vague nous atteint, les premiers coups de feu partent et fusillent les plus proches, puis les crosses viennent s'imprimer sur des cranes quand les épées transpercent des corps. Mes poings s'impriment à leur tour sur des gueules refaites par la violence quand Bee envoie son allonge happer une dizaine de mercenaires pour les mettre à terre avec la chaîne. On se replace et on recommence en attendant la vague suivante, lançant un rythme organisé, presque mécanique. Mon haki me protège des assauts ennemis, des balles et des coups, quand ceux qui me suivent se jettent derrière des arbres ou des rochers pour se mettre à couvert. Il ne reste souvent que moi sur cette place de bataille à faire bouffer de l'acier à l'adversaire, en vidant des chargeurs dans des bustes pour finir les autres à coups de pieds mérités.
Je ne suis pas capable de dire si l'on y est depuis quelques minutes ou non. Le temps semble figé et fou, et nos repères n'en sont plus. Je n'entends que les ordres de SAM par moment, les cris d'Oswald à d'autre, les hurlements de guerre qui me vrillent les oreilles. Un soupir m'échappe pendant un bref instant où le son du combat ne me parvient plus. Bee lance un coup de canon à air pour libérer un de mes soldats aux prises avec des pirates, quand les autres me lancent qu'ils ne tiendront pas la distance...
Mettez-vous à couvert !
Ils s'exécutent sans savoir pourquoi, alors que je me campe sur mes appuies en fermant les yeux, songeant aux mots de Tahar, à son enseignement, à cette rage folle qui tambourine à mes tempes depuis le début de l'assaut, de tout ce merdier, depuis que Flist nous a pris de court en nous envoyant ses sbires par centaines... Je songe à quel point cet enfer me tape sur le système, à quel point j'ai envie d'en finir vite pour que tout le monde soit à l'abri. Je songe à la cinquantaine d'hommes encore sur place... Et au moment où j'entends relâcher le haki sur ces rats pour les terrasser, une violente douleur me cueille au ventre et m'envoie en arrière. Je roule-boule sur plusieurs mètres, éclatent un tronc qui s'effondre et happe au passage des combattants, le souffle coupé par la violence du choc. Leur artilleur en proie avec le Commodore Jenkins m'a eu avec un boulet qui me maintient finalement au sol. « Balle perdue », hein.
PUTAIN DE MERDE DE FOUTRE DIE-... !
La chaîne me retient le bras contre le buste quand les deux boulets viennent me clouer au sol. Je me redresse légèrement en jouant des épaules pour me libérer, un des marines se jette sur moi pour m'aider en soulevant l'un des poids. Je suis presque sur mes genoux quand l'une des charges me renvoie au sol et qu'un coup de feu retentit juste à côté de mes oreilles... Un son perçant me déstabilise et résonne dans ma tête en m'arrachant une grimace, le sang m'éclabousse le visage... Le mousse s'effondre au sol, le crâne éclaté par une balle, et moi je ne vois qu'un pistolet encore fumant juste à côté de ma joue.
Mon souffle s'arrête. Laissant de côté la stupeur.
Je relève les yeux vers cette main féminine, ce bras fin, puis cette chevelure indigo pour finalement capter un œil meurtrier et froid.
Un problème ?
Les muscles de ma mâchoire se contractent violemment pour offrir un sourire crispé, alors qu'elle m'écrase la joue avec le talon de sa botte pour me remettre au sol... J'épouse à nouveau cette terre humide en reprenant pourtant une respiration lente et régulière... Le cœur cognant contre mes côtes en suivant une rythme entêtant, constant, s'associant à une mélodie que je connais trop bien désormais...
Reste sage.
Chaos...
Chaos.
- Thème (désolé, pas de Woodkid pour moi !):
Un feulement rauque s’échappait du monstre vert. Une ode au carnage et à la déliquescence de la race humaine … La mort, le feu et le sang. Un sillon macabre de rêves brisés suivait la bataille. La guerre était un chancre infâme où il n’était qu’un pantin parmi d’autres. Tout cela n’était qu’une succession de mauvais choix qui menaient inéluctablement à cette situation indésirable. En cet instant il était au milieu de cette comédie sanglante et n’avait d’autre choix que celui de faire de son mieux. Sauver le plus de monde, soigner le plus de gens …La masse imposante du Docteur se dressait au milieu de son équipe, tête de proue d’une unité médicale qui ne savait plus où donner de la tête. Sois honnête, Docteur, tu ne sais plus quoi faire. Tu es là, au milieu de ta pire phobie.
« Wall … Wallace ! »
BAROUM !!
« WALLACE !! »
Douche froide. Les oreilles sifflent. Les cendres volent autour du monstre, tandis que des formes fugaces s’étiolent autour de lui. La rencontre d’un instant infini au milieu de ce carnage. Puis le temps revient à sa forme normale et révèle un cratère, des hommes en morceaux. Le manteau de Salem reposait un peu plus loin, soufflé par la violence de l’explosion. Des morceaux de bois et de métal s’étaient chaussés dans les instruments rapportés par l’équipe médicinale. Le monstre se relève, sonné par l’explosion qui en aurait tué plus d’un. Il a la peau dure, c’est un monstre après tout.
« … »
Le monstre tourne la tête vers la marée grouillante qui déferle sur son campement, mettant à sac ses équipements et ricanant de voir ces pauvres matelots désemparés au milieu des unités de soin. Qu’était-il donc advenu de la force armée qui était censée protéger ce relai ? Des morceaux de corps humain jonchaient les débris, résultant d’une explosion ciblée. Explosion à laquelle Wallace avait survécu. Secouant la tête en grognant, le monstre se releva doucement. Déjà un cercle de matelots se formait autour de lui. Ils hurlaient mais il n’entendait rien, ses oreilles sifflant toujours. Son cœur battait fort dans sa poitrine, envoyant son sang gonfler ses muscles. Non … non … tu es le Docteur. Sa main griffue se referma vers le pan du manteau de Salem qui était à portée. Il repassa la veste, se cramponnant à elle pour ne pas sombrer. Un voile rouge obscurcissait sa vision. Ses hommes … mourraient.
« Vous ne tuerez pas mes amis … » grogna la bête, du plus profond de sa gorge.
Les pirates ricanèrent, le premier abattant sa lame sur la peau épaisse du Docteur. La lame se stoppa net, arrêtée par la couenne du monstre. Les sbires qui ricanaient s’arrêtèrent alors, observant ce métal rouillé qui ne franchissait pas même le simple épiderme de leur adversaire. Le tranchant, si on pouvait l’appeler ainsi, s’était arrêté sur l’épaule de Wallace. Si il était assez épais pour résister à une explosion, pourquoi penser le tuer avec une simple lame ? C’était l’homme qui la maniait qui faisait la différence. Une larme acidulée coula sur la joue du monstre, sillonnant à travers ses cicatrices immondes, jusqu’à s’épancher sur la veste de Salem. La chose attrapa le métal de sa main nue, il releva l’arme sans que le pirate puisse y faire quoi que ce soit. D’un geste qui semblait aisé, il tordit l’objet, l’arrachant à la poigne de son propriétaire. Il jeta l’épée tordue au loin, alors qu’un grognement commençait à se faire place dans sa poitrine. Le monstre gonfla ses poumons, laissant malgré lui sa rage et sa rancœur filtrer à travers sa cage thoracique pour relâcher un hurlement à la hauteur de ses multiples origines supposées, passant entre godzilla et un t-rex.
Les pirates reculèrent d’un pas, se demandant ce qu’était finalement cette chose. Le cri de Wallace avait percé la nuit et se succéda pendant quelques secondes à un silence improbable au milieu d’un champ de bataille. La chose remit un genou à terre, s’essuya son menton ensanglanté. Il se leva de nouveau, tandis que les survivants de l’explosion se réunissaient autour de lui. Il s’avança d’un pas et leva sa main pour un revers dévastateur. Le Docteur était en colère pour la première fois depuis des décennies. D’un coup, il expédia trois pirates dans les songes. Ils rebondirent au loin, la bave aux lèvres. Se mordant la lèvre, il en attrapa un autre et le fit rencontrer ses collègues avec une violence inouïe. Une joyeuse baston s’en suivit alors, les malfrats volant les uns dans les autres. Des baffes distribuées par un monstre gavé de potion magique. Puis un dernier corps inconscient rencontra le décor.
« Donnez-leur ça. » grogna le monstre, envoyant une boîte de pilules vertes à l’un de ses hommes encore en état.
Ces pirates allaient dormir pour longtemps. Il s’avança ensuite vers ses hommes encore en état, puis tira ses pilules merveilleuses de sa poche. De quoi les requinquer pour la durée des hostilités. Un cocktail détonnant d’adrénaline et quelques bandages pour les relancer.
« Désolé … nous avons trop besoin de vous … » s’étrangla-t-il, offrant les drogues à ses hommes.
« Notre vie au prix de celle des autres, Docteur. » répliqua l’un des matelots, tendant une main tremblante.
Un sourire.
« Chargez les blessés ! Reprenez-vous ! Ils savent ce que nous faisons et ça leur déplaît ! Notre but est de sauver le plus d’hommes possible et de les renvoyer au Léviathan en toute sécurité ! Je vous interdis de mourir, matelots ! Aussi longtemps que je serais un Rhino Storm, vous n’aurez pas le droit de mourir ! » hurla Wallace, reprenant peu à peu ses esprits après son instant de furie passagère.
Les médecins restants s’organisèrent rapidement autour de lui, ramassant les blessés tandis qu’une nouvelle vague de pirates se rapprochait. Non, pas encore … Le monstre serra les dents, gonfla les muscles. Merde … putain de guerre …
« Allez-y, rapatriez-les. Je m’occupe de retenir les pirates pour vous laisser le temps de vous occuper des blessés. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre des vies humaines. C’est une chose qui a beaucoup trop de valeur … » fit Wallace, se retournant vers la marée grouillante qui fusait vers lui.
Il inspira profondément, levant les bras pour barrer le passage à ses multiples adversaires. Nul doute que ses amis étaient en train d’en découdre avec les plus grandes têtes de cette armée chaotique. A lui restait la charge de la marée grouillante. Il n’y avait aucun moyen de les raisonner … Il ne restait plus qu’un seule solution.
« Que … fait-il ? » lâcha un des pirates, voyant le monstre gober une pilule noire.
Un sourire amusé se dessina sur les traits du monstre, auréolant d’une douce folie sa détermination. Il se redressa, gagnant en stature et en assurance, malgré ses multiples blessures. Une dose d’adrénaline pour épauler sa détermination et son corps.
« Le Docteur va se battre … » répondit la chose, avant de bondir vers ses adversaires, bien décidé à tous les épargner.
Héhéhéhéhé ! Faisons comme ça ! Ça m'plait ! Top là, mon gars !
C'est complètement fou, mais le rouquin a la cicatrice a l'air de simplement s'amuser. Il prend ça comme un jeu, et te tend déjà la main pour que tu lui en tapes cinq, comme si toi et lui étiez des amis de longue date. Ça a de quoi être un peu déstabilisant, même pour un guerrier et commodore confirmé. Disons que c'est clairement le genre de comportement pas du tout en adéquation avec la situation. Pendant de brèves secondes, à peine trois, peut être moins, tu ne sais pas quoi faire, et ça lui suffit largement pour te coller... Une baffe !
Héhéhéhé ! Gros naze !
Quel boulet...
Et voilà qu'il se marre comme un tordu avec son copain cyborg ! Non mais... Il manque pas d'air celui-là ! T'es même prêt à lui refaire le portrait plus vite que prévu, et alors que tu te mets en mouvement pour lui présenter ton poing droit, puis le gauche histoire de rester poli, Bender éternue violemment et une explosion souffle l'air autour de vous pour la remplacer par une épaisse fumée... Si épaisse que tu ne vois pas à dix centimètres devant toi. Et cette connerie brûle les poumons et la gorge, l'odeur est si forte qu'elle couvre celle des autres !
Baffe !
Hein ?! Encore ! Il vient de te coller une claque ! Et tu sais pas d'où ça vient à nouveau ! Baffe! Ah bordel ! Fry a fait en sorte de te brouiller les sens, de te plonger dans SON terrain de jeu. Baffe! Gnh ! Tu entends des sons qui te permettent d'éviter ou de te préparer à encaisser les coups qui suivent, mais t'es largement handicapé par la situation... Puis un vent chaud balaie assez l'espace pour déplacer légèrement le nuage de fumée. Légèrement, ça implique juste que ce dernier s'est à peine désépaissi et que maintenant, Rei est également plongée dans ton enfer... Vous avez au moins un allié dans la lutte... C'est sympa de pouvoir compter sur quelqu'un quand on est dans la panade jusqu'aux oreilles, pas vrai ?
FEU D'ARTIFIIIIIIICE !
Panade j'ai dit ? « Merde noire » est désormais plus appropriée. Car déjà, on enchaîne les bruits sourds et les explosions, et de vives lumières vous percent la rétine quand vous tentez d'éviter les fusées qu'on vous envoie... Parce que littéralement, Bender vous canarde de fusées... Et c'est des centaines de couleur qui vous sautent dessus et vous font danser tous les deux ! C'est beau !
Enfin... Pas quand on est au milieu des retombées...*
La bulle de chewing-gum éclate avec une désinvolture à peine camouflée. Disons que les allures et la politesse, Amy s'en fout. La main sur la garde de son Katana, elle te fixe, SAM, avec une attention toute particulière. On pourrait vous croire tous les deux dans une scène de western, même s'il manque les pistolets et les bottes en peau de bête... Même si elle est équipée d'un sabre et pas d'un six coups qui crache la mort. Flint Westwood n'a qu'a bien se tenir avec vous deux...
J'aime pas frapper les vieux, Oji-san.
Aucun respect, dédain assumé, elle gonfle encore son chewing-gum pour faire éclater une nouvelle boule, mâchant ensuite avec beaucoup d'intérêt ce qu'elle a dans la bouche. Nouvelle bulle, et un mouvement plus tard, elle te désigne du sabre une direction au hasard :
Si tu cours assez vite jusqu'à ta maison de retraite, tu auras la vie sauve.
Bien entendu, ça n'implique pas qu'elle ne va pas essayer de te raccourcir le dégradé entre temps...
Hihihi...*
Bulululubululubluluu !
L'homme poulpe reste fixé sur toi, Serena, ses deux yeux globuleux et vitreux ne te lâchent pas une seule seconde. Le bruit étrange qu'il vient de lâcher en bougeant ses tentacules frénétiquement, agitées par des soubresauts bizarres, c'est ce que tu comprends être un rire. L'homme poisson se marre en fixant ton petit couteau, si fort que ça pourrait en être vexant. Et puis finalement, entre deux rires, il lâche d'une voix d'outre-tombe :
Je te garde pour ma collection ! Tu es vraiment trop drôle, humaine ! Bululubululu !
Et Splosh !
Splosh, c'est ce que tu reçois en pleine figure et droit dans les yeux, et qui t'aveugle quelques secondes avant d'adhérer presque totalement à ta peau. De l'encre ? Ou quelque chose de finalement gélatineux qui se durcit au contact de l'air... Et qui sent mauvais ! Mais tellement mauvais ! Et pendant que tu te débats avec ton nouveau masque de beauté qui ferait pâlir de jalousie Barbie en personne, tes hommes se font soudainement poursuivre par le poulpe qui entend bien leur sucer le cerveau en passant par l'oreille !
Eurk...*
Le docteur prend les armes ?
Cooooooooooool ! Mec, t'as carrément de l'allure quoi ! J'suis grave fasciné par ce que je vois ! J'peux t'appeler Belzébuth copain ? Tu viens de l'enfer avec une tronche pareille ! On pourrait faire équipe ! Tu fais la tête d'affiche et moi le show, on fait 50/50 sur la somme gars ! Qu'est-ce t'en dis ?! Elle est pas méga cool mon idée ? Si hein !
Il en faut plus pour impressionner ce cher Todd. Mais te voir grossir comme tu le fais, Wallace, le met déjà en joie. Il va pouvoir jouer avec toi ! Et il a déjà miiiille questions en tête ! Du genre :
Dis voir, tu ronronnes quand on grattouille ? Tu siffles comme les crocrodiles ? Tu manges des légumes ? Est-ce que les sales gueules comme toi, ça flambe?
Avant de te souffler dessus un jet de flamme... Histoire de vérifier sûrement.*
Pan !
Six vies au bout de son arme, une de moins car elle vient de tomber. Ceux qui ont suivi Lilou sont désormais aux prises avec une furie de la gâchette, prête à tout pour imposer son pouvoir. Le talon imprimé sur la joue de la rouquine pour la maintenir au sol, elle tire à chaque fois qu'elle sent un mouvement sous son pied.
Si tu bouges encore, j'abats un autre de tes compagnons...
Résignée, la rousse ne bouge plus d'un pouce pour épargner ses partenaires qui n'en sont que désolés. Leila s'arme de son poing américain en l'enfilant avec amour, puis attrape la crinière de feu de celle qu'elle domine pour la relever, et lui assener une droite renforcée à l'acier pour la remettre à terre. Comme un chat qui joue avec la sourie sur laquelle il vient de tomber. Si les coups s'enchaînent, le jeu finit par la lasser. Et son poing termine sur le tronc d'un arbre qui encaisse le coup avant qu'un bruit terrifiant ne retentisse. L'arbre éclate sur l'arrière et vacille dangereusement, mais Leila lui fait terminer sa chute sur la rouquine qu'elle a mise à terre.
Écrasée, enfoncée dans le sol par ce monstre naturelle, de plus d'une tonne, la silhouette mince disparaît sous la masse devant le regard médusé des mousses...
Pathétique...
Moue boudeuse sur le visage, elle relève son œil valide vers les cinq autres, et finit de vider son chargeur sur eux. Quatre balles fusent et s'impriment dans des poitrines gonflées. Quatre balles, pour cinq hommes.
C'est ton jour de chance... Dit-elle.
Avant de tourner les talons.
- Spoiler:
- Moi non plus, pas de Woodkid
Les combats n'ont rien d'esthétique... Il n'y a aucune beauté dans ces explosions et cet orchestre de fer croisé est parsemé de fausses notes produites par la souffrance et l'agonie. C'est maintenant que le combat est aussi proche que je me demande pourquoi la folie va si loin... Enfin pendant deux ou trois petites secondes avant de râler sur le fait que j'ai de la poussière pleine mon uniforme ce qui est sale. Enfin entre la boue et la poudre a canon ce n'est pas forcement le pire, en tout cas maintenant que la charge à eu lieu et que le combat se fragmente en plusieurs grosses escarmouches diverses et notables il est temps d'adapter notre stratégie. Nous ne pouvons plus rien faire avec nos armes aussi proches et dans moins de deux minutes en étant optimiste cette marée humaine sera là. Il est temps que je donne cet ordre, bien que je n'en aie pas réellement envie c'est mon travail.
Je tourne la tête, déjà ils me fixent et sont près à refuser ce que je vais dire, j'entends déjà d'ici leurs petits monologues sur le sacrifice et les exclamations après avoir dit qu'ils savaient a quoi s'en tenir quand ils se sont engagés. Je n'ai pas envie de perdre du temps, je sais bien que les chances ne sont pas de notre côté et ce n'est pas pour autant que cela changera quoi que ce soit à ma manière de faire. Je viens de perdre quinze secondes à réfléchir alors que chacune d'elles est comptée... Je ne trouve qu'une chose à faire, j'espère qu'ils me comprendront.
"Prenez nos blessés et rejoignez l'unité de Walace."
Je n'ai pas envie qu'ils se trouvent une épée dans le ventre, déjà les premières protestations se font entendre... Ils ne veulent pas me laisser seule, ça serait émouvant s'ils n'étaient pas en train de désobéir à un ordre direct de leur supérieur...
"Gardez l'Hypérion propre, sinon je vous mets au trou à mon retour !"
En fait ça me touche, même si je préférais qu'ils partent et plus vite que ça. C'est alors que je leur offre un de mes rares sourires. Et car je ne compte pas mourir, j'ajoute simplement alors qu'ils se retournent.
"Au revoir."
Il n'est pas question d'adieux, il n'est pas question de martyr, je compte bien revenir et ce peu importe le temps que ça me prendra. Le combat avance et plus rapidement que dans mes pires prévisions, je ne suis même pas sûr qu'ils réussiront à les rejoindre, mais par respect pour eux je ne me permettrai pas un regard en arrière, je dois me concentrer sur la mêlée à venir et ce n'est pas mon terrain de jeux privilégier et loin de là.
- Spoiler:
Le bruit d'un combat, je ne comprends rien et finalement quand cela se dissipe un peu je vois le Commodore aux prises avec deux adversaires, ou un et une grosse arme ? Je n'ai pas trop le temps de réfléchir, car une volée de projectiles me force à me jeter au sol pour éviter une mort des plus colorée. J'ai à peine eu le temps de voir le regard de mon partenaire de combat, alors cela va être un deux contre deux pour le moment alors ? L'avantage c'est qu'ils sont venus à moi et non le contraire, je sais qu'elles caisses contiennent quoi et s'ils s'approchent trop près de certaines la surprise n'en sera que plus explosive, en espérant qu'elles ne sautent pas tout vu l'assaut désordonné qu'il ou ils envoient.
Surprise d'être encore en un seul morceau, je me relève.
"Commodore, c'est un honneur de combattre à vos côtés."
Un regard, un son, les combats font rage aussi autour de nous. Un signe et je tire pour essayer d'entraver le mouvement avec ces reliés par des chaînes là où je le juge nécessaire, même si je ne devrais pas regarder autour de moi alors qu'il y a un danger aussi proche. Avant d'avoir le droit à une autre saucé emplit de poudre noire, j'essaye de bouger le plus possible autour d'eux en chargeant un boulet explosif.
J'ai fait tout ce qui fallait pas faire. J'ai paniqué quand tout a viré au noir.
Engluée, les yeux collés, le nez bouché et la bouche soudée, mon premier réflexe a été de faire trois pas en arrière en balançant un coup de couteau devant, dos voûté, en posture de défense. Puis j'suis tombée à la renverse sur une souche ou un cadavre, mon dos a rencontré une pierre. J'ai pu que gémir alors que ça me projetait des étoiles glauques sur ma rétine aveugle. Me retourner pour éviter un hypothétique coup vertical, revenir sur les genoux. Essayer d'arracher mon masque, au moins pour respirer, tout en reculant encore, au ras du sol. Je mouche, je tire dessus, je m'énerve. Tellement que je sens une odeur de roussi, de vieux poil brûlé qui me rassure pas. Surtout avec les gargouillements malsains et les cris. J'ai pas la tête froide. Je continue à tirer. Je m'étouffe.
Mais en essayant d'aspirer en forçant, en réflexe mécanique, j'ai un goût de tabac froid qui vient me squatter la bouche.
Ma clope. Restée coincée entre mes lèvres par Dieu sait quel miracle. Je l'attrape du bout des doigts, et je tire. J'peux respirer... l'oxygène qui circule bien, j'me sens de nouveau rationnelle. C'est qu'une des situations qu'on a bossé un paquet de fois à l'entraînement, avec la dose de nouveauté et d'imprévisible. J'suis sur mon terrain.
J'fais chauffer mes mains. Ça doit craindre le feu si ma clope a pas été écrasée par la pression. Aller. Je les applique sur mes joues, qu'ont aussi chauffé. Ça se ramollit, alors je tire dessus. Mais ça s'accroche, ça colle, et j'sens que si je chauffe trop, ça va virer poix brulante.
Alors dans un effort que j'consacrecrais bien du nom d'exploit yogi, je respire, et je fais redescendre la température. J'suis encore lente, et même pas crédible envers moi-même. J'suis obligée de faire comme si le monde extérieur existait plus, et même si ça dure que quelques secondes, on pourrait me buter quinze fois en attendant. Plus les degrés baissent, plus je ruisselle. L'angoisse. Mais ça marche. Le masque se rigidifie dans une posture qui me permet de l'arracher. Ce que je fais.
Et là, je me rends compte que mon salut, j'le dois à une espèce de double boulet qu'a choppé mon poulpe aux hanches. Ça a pas du le blesser des masses, mais par contre, il a l'air de se trouver bien con avec ses tentacules prises dans les chaînes et le poids qui a du le jeter au sol. J'le vois aux traces. Regard circulaire. Les collègues...
-Lieutenante ! Nous ne pouvons pas gagner, il faut fuir !
-Il nous...
-Désolée. Il n'y a pas d'autre chemin.
Dents serrées, mais étrangement détendue (ça doit être l'effet des efforts que me demande le fruit...), je sors deux poings américains piqués sur le Lev'. Et je fais chauffer. Mais j'attends pas que l'acier vire au rouge pour frapper.
Tentacules contre phalanges, regard glacial et cœur brulant contre yeux humides et ventricules flasques. J'laboure ferme, prudente, j'anticipe, j'calcule. J'souris pas, j'me laisse pas berner par la petite victoire que j'réalise à chaque fois que ma droite s'imprime comme une grosse grille de barbeuc' sur sa chair de mollusque. J'en aurais l'eau à la bouche si j'avais pas la bave aux lèvres à frapper comme une sourde ou une chienne, acharnée mais stratégique, méfiante mais de plus en plus rythmée, proche, impitoyable. Cogne, cogne, brûle. Cogne.
Plusieurs fois, pourtant, j'me fais avoir par dessous. Un tentacule imprévisible. Mais les gars se sont ressaisis. Il gueulent vengeance en tranchant tout ce qui menace de m'achever, plusieurs fois leurs sangs m'éclaboussent avant que j'ai eu le temps de me retourner. Mais il commence à flipper. J'le sens.
Il essaye bien de me rebalancer son masque, mais pour ça, il doit prendre du recul. C'est qu'une fraction de seconde, mais ça se repère bien. A chaque fois, je baisse mon casque pour me protéger. J'ai pris des coups. Je m'en rends pas compte.
Jusqu'à ce qu'il y en ait un qui traverse mon casque. Bruit sourd. Liquide chaud sur les tempes, pas en avant, vue qui se brouille. Garde.
-Lieutenante !
-On se barre les gars !
-Pardon, lieutenante !
-Personne n'ira nulle part, bulubulublublubluuu !
Il avait une arme, un tentacule caché sous la masse ; avec une espèce de gros surin bien lourd enroulé dedans. Style coupe-coupe version jungle hostile. J'me reprends du mieux que j'peux ; j'me dis que c'est que la peau qu'a pris, que ça saigne toujours comme pas possible là-haut. Mais j'suis acculée, avec la portée qu'il a gagné ; c'est un pro à l'escrime. Pas moi.
Et j'dois dire que c'est qu'en désespoir de cause que j'sors Main d'Ange, une épée qu'est plus un porte bonheur qu'une arme et qu'a même pas d'estoc. J'vais tenir. Tenir jusqu'à l'arrivée des artilleurs. J'suis sûre que c'était eux, le boulet. Ils sont pas loin.
-RENFORTS !
Que je gueule. Avant de me manger un jet d'encre dont je me protège mal et qui me bâillonne. J'recule encore. J'aime pas... j'aime pas ça du tout...
Engluée, les yeux collés, le nez bouché et la bouche soudée, mon premier réflexe a été de faire trois pas en arrière en balançant un coup de couteau devant, dos voûté, en posture de défense. Puis j'suis tombée à la renverse sur une souche ou un cadavre, mon dos a rencontré une pierre. J'ai pu que gémir alors que ça me projetait des étoiles glauques sur ma rétine aveugle. Me retourner pour éviter un hypothétique coup vertical, revenir sur les genoux. Essayer d'arracher mon masque, au moins pour respirer, tout en reculant encore, au ras du sol. Je mouche, je tire dessus, je m'énerve. Tellement que je sens une odeur de roussi, de vieux poil brûlé qui me rassure pas. Surtout avec les gargouillements malsains et les cris. J'ai pas la tête froide. Je continue à tirer. Je m'étouffe.
Mais en essayant d'aspirer en forçant, en réflexe mécanique, j'ai un goût de tabac froid qui vient me squatter la bouche.
Ma clope. Restée coincée entre mes lèvres par Dieu sait quel miracle. Je l'attrape du bout des doigts, et je tire. J'peux respirer... l'oxygène qui circule bien, j'me sens de nouveau rationnelle. C'est qu'une des situations qu'on a bossé un paquet de fois à l'entraînement, avec la dose de nouveauté et d'imprévisible. J'suis sur mon terrain.
J'fais chauffer mes mains. Ça doit craindre le feu si ma clope a pas été écrasée par la pression. Aller. Je les applique sur mes joues, qu'ont aussi chauffé. Ça se ramollit, alors je tire dessus. Mais ça s'accroche, ça colle, et j'sens que si je chauffe trop, ça va virer poix brulante.
Alors dans un effort que j'consacrecrais bien du nom d'exploit yogi, je respire, et je fais redescendre la température. J'suis encore lente, et même pas crédible envers moi-même. J'suis obligée de faire comme si le monde extérieur existait plus, et même si ça dure que quelques secondes, on pourrait me buter quinze fois en attendant. Plus les degrés baissent, plus je ruisselle. L'angoisse. Mais ça marche. Le masque se rigidifie dans une posture qui me permet de l'arracher. Ce que je fais.
Et là, je me rends compte que mon salut, j'le dois à une espèce de double boulet qu'a choppé mon poulpe aux hanches. Ça a pas du le blesser des masses, mais par contre, il a l'air de se trouver bien con avec ses tentacules prises dans les chaînes et le poids qui a du le jeter au sol. J'le vois aux traces. Regard circulaire. Les collègues...
-Lieutenante ! Nous ne pouvons pas gagner, il faut fuir !
-Il nous...
-Désolée. Il n'y a pas d'autre chemin.
Dents serrées, mais étrangement détendue (ça doit être l'effet des efforts que me demande le fruit...), je sors deux poings américains piqués sur le Lev'. Et je fais chauffer. Mais j'attends pas que l'acier vire au rouge pour frapper.
Tentacules contre phalanges, regard glacial et cœur brulant contre yeux humides et ventricules flasques. J'laboure ferme, prudente, j'anticipe, j'calcule. J'souris pas, j'me laisse pas berner par la petite victoire que j'réalise à chaque fois que ma droite s'imprime comme une grosse grille de barbeuc' sur sa chair de mollusque. J'en aurais l'eau à la bouche si j'avais pas la bave aux lèvres à frapper comme une sourde ou une chienne, acharnée mais stratégique, méfiante mais de plus en plus rythmée, proche, impitoyable. Cogne, cogne, brûle. Cogne.
Plusieurs fois, pourtant, j'me fais avoir par dessous. Un tentacule imprévisible. Mais les gars se sont ressaisis. Il gueulent vengeance en tranchant tout ce qui menace de m'achever, plusieurs fois leurs sangs m'éclaboussent avant que j'ai eu le temps de me retourner. Mais il commence à flipper. J'le sens.
Il essaye bien de me rebalancer son masque, mais pour ça, il doit prendre du recul. C'est qu'une fraction de seconde, mais ça se repère bien. A chaque fois, je baisse mon casque pour me protéger. J'ai pris des coups. Je m'en rends pas compte.
Jusqu'à ce qu'il y en ait un qui traverse mon casque. Bruit sourd. Liquide chaud sur les tempes, pas en avant, vue qui se brouille. Garde.
-Lieutenante !
-On se barre les gars !
-Pardon, lieutenante !
-Personne n'ira nulle part, bulubulublublubluuu !
Il avait une arme, un tentacule caché sous la masse ; avec une espèce de gros surin bien lourd enroulé dedans. Style coupe-coupe version jungle hostile. J'me reprends du mieux que j'peux ; j'me dis que c'est que la peau qu'a pris, que ça saigne toujours comme pas possible là-haut. Mais j'suis acculée, avec la portée qu'il a gagné ; c'est un pro à l'escrime. Pas moi.
Et j'dois dire que c'est qu'en désespoir de cause que j'sors Main d'Ange, une épée qu'est plus un porte bonheur qu'une arme et qu'a même pas d'estoc. J'vais tenir. Tenir jusqu'à l'arrivée des artilleurs. J'suis sûre que c'était eux, le boulet. Ils sont pas loin.
-RENFORTS !
Que je gueule. Avant de me manger un jet d'encre dont je me protège mal et qui me bâillonne. J'recule encore. J'aime pas... j'aime pas ça du tout...
Mon équilibre s'est fait la malle. Je sens chaque chose vaciller autour de moi. Des larmes affluent à mes yeux irrités, mes poumons sont en feu, mes tympans perçoivent chaque son comme au fond d'un puits. Je sens la morsure des flammes sur ma peau, le choc des déflagrations ébranlant le sol. Chaque bruit est sourd, étouffé, indistinct. Chaque illusion provoquée par la fumée trouble mon regard brouillé, silhouettes inconnues, éclats de flamme et de lumière éblouissants. Seul Dark, aux tréfonds de mon esprit, me souffle à l'oreille un défi auquel je me donne corps et âme.
Reste debout. Ne fléchis pas.
La fumée s'élève là où les fusées se sont écrasées, terrible no man's land où le sol noirci est parsemé de cratères fumants et de flammes. Pourtant, seul au centre de cette désolation ciblée, je suis toujours sur pied, les poings crispés, la tête penché vers le sol, la colère brûlant dans mes yeux avec plus de force que le brasier dévorant la jungle. Des volutes de fumée s'échappent de mon costume calciné par endroit, mais j'ignore ces brûlures qui parsèment mon corps, seul compte ce rouquin goguenard qui réarme déjà son compagnon après avoir brouillé mes sens. J'avise Rei à ma droite, qui s'atèle à contourner l'ennemi.
Un sourire carnassier fend mon visage, mes traits se tendent alors qu'un rictus mauvais illumine mon visage. La modération a définitivement quitté mon être, Double Face règne en maître sur mon corps, je suis le pantin de ma violence, l'arme de ma propre volonté. Et comme de fait, cette même volonté vient inonder mon poing gauche d'une solide couche d'ébène. La bête est lancée.
Rei! tire de couverture!
J'arme mon poing couvert de haki, puis décolle à toute vitesse vers Fry, ma propulsion fissurant le sol sous mes pieds. La réponse se fait immédiate, une nouvelle salve de missiles fond vers moi, une dizaine de têtes explosives qui auront tôt fait de mettre au tapis. Dans ma course, je feinte à droite, laissant passer un premier obus qui explose derrière moi dans un choc assourdissant. De justesse, je me baisse, esquivant un second projectile qui crée une violente déflagration en éclatant. Rapidement, des boulets de couleuvrine fendent l'air et percutent d'autres missiles, parsemant ma course de phénoménaux feux d'artifice que je contourne prestement, gardant en cible le rouquin dont le visage se décompose alors que je dévore la distance nous séparant.
C'était joli les feux d'artifices, mais maintenant tu vas voir des étoiles!
Midnight Blast!
Je gagne une vitesse telle qu'un instant, on ne me voit plus, apparaissant face au rouquin qui cligne des yeux de surprise. Mon poing couvert de haki s'enflamme alors qu'il s'écrase contre le nez du pirate, fracassant ses lunettes dans un claquement violent. Le choc provoqué par l'impact fait vibrer l'air, figeant les corps l'instant d'un battement de cil, puis la gravité reprend ses droits, faisant s'envoler Fry contre un arbre, puis un deuxième, même un troisième, leur bois éclatant en des milliers de copeaux et d'échardes chaque fois que le rouquin les percute. Fracas, poussière, cratère. La recette parfaite d'un Midnight Blast réussi. Le poing fumant, je souffle un peu, haletant suite à ma course, en m'approchant du lieu d'atterrissage du pirate.
Il gît là, au fond de sa tombe, le visage ensanglanté, couvert de bois et de poussière, une brûlure de la forme de mon poing s'étant imprimé à-même sa tronche.
On a finit là? J'ai un équipage à sauver, mine de rien. Tiens, il est où ton canon?
La voilà qui se dessinait dans les flammes, l’ombre funeste qui menaçait ses pupilles. Une sorte de fou furieux engoncé dans une mécanique infernale vomissant feu et mort à la simple détente du doigt. Des cornes saillaient de ses tempes pour ajouter au dramatique de la scène. Monstre psychopathe contre monstre psychologue, pourquoi pas après tout. Le jet de flamme qui suivit la déclaration du Lucifer en devenir engloba le Docteur sans qu’il ne puisse y faire quoi que ce soit. Il croisa les bras, sentant le feu lui calciner les chairs et faire bouillir son sang. La veste de Salem était à l’épreuve de ce genre de traitement : c’était la veste d’un Contre-Amiral tout de même. Ce fut certainement ce qui dut son salut à Wallace. En croisant les bras par pu réflexe, les pans du manteau entourèrent son être et se révélèrent une protection efficace. Lorsqu’il baissa les mains, des flammes couraient encore sur ses membres, flammèches insolentes, mais lui semblait indemne. Sa peau épaisse en avait vu d’autres. Mais ce n’était qu’un coup de semonce …
« Baisse tes armes pirate, et je te jure que nous trouverons une solution à tout cela … » grogna Wallace, tentant de chasser les maigres flammes qui couraient sa peau.
Au moins une réponse aux interrogations du fakir : le crocodile ne brûlait pas bien. Par contre, tenter de le raisonner, ça semblait compromis. Le gamin semblait aux anges et bien décidé à augmenter la dose jusqu’à ce que le méchoui soit prêt. Quelques cloques commençaient à se faire voir sur le cuir du Docteur. Mauvais signe. La veste de Salem en fumait encore, pour dire. Réprimant un frisson de douleur, Wallace se força à ne pas montrer que le feu l’atteignait comme tout un chacun. Il gonfla ses muscles, regardant son adversaire droit dans les yeux.
« Pourquoi ce besoin irrépressible de tous nous calciner, hmm ? Je suis sûr que tu pourrais exercer tes talents d’une bien meilleure façon. » poursuivit le Docteur, levant doucement les mains vers son adversaire afin de l’intimer à ne pas attaquer.
Combien d’hommes ce type avait-il tué aujourd’hui ? À cette simple pensée, la mâchoire du monstre se serra avec divers craquements peu rassurants. Des membres des Rhinos ou des Hypériens … des hommes que Wallace voulait protéger, sauver. Celui-là, c’était un meurtrier et il avait tué de ses amis. Il se refusa à exprimer la colère qui bouillait en lui. Chaque mort était une défaite. Comment pouvait-il tous les sauver ? Devenir plus fort ? Neutraliser ce petit pyrodial qui semblait être la seule source de feu de ce gars ?
« Ecoute-moi, je m’appelle Wallace et je suis médecin. Je peux t’aider, tu sais : tu n’es pas obligé de suivre ces bandits. Je sais que tu ne fais pas partie de l’équipage de Flist et … » commença-t-il avant d’être interrompu par un flot intarissable de flammes.
Bondissant sur le côté, le Docteur évita l’assaut du fakir mais tomba dans son piège. La veste de Salem s’envola, un pan ayant été attrapée par ledit pirate. Ne reposant que sur les épaules du monstre, elle s’envola en un rien de temps et Wallace se retrouva dénudé face au second flot incandescent qui le cueillit de plein fouet. Le marine recula sous l’assaut, puis le pirate redoubla de puissance, l’abreuvant d’un geyser de flammes. Il joignit les deux mains en hurlant de rire, laissant libre cours à sa passion dévastatrice. Une colonne de flammes qui s’élevait à plusieurs mètres de haut sur un homme nu de toute protection. Quelle mort plus horrible que celle par le feu ? Chaque fibre de son corps hurlait à la douleur, à la fin de ce tourment. Chaque parcelle de chair fondait jusqu’à ce qu’enfin la souffrance ne soit plus tolérable et que la fin vienne. Pourtant, aucun cri ne sortait du bûcher. Jusqu’à l’heure où le flot intarissable de flammes se stoppa, sous le rire dément de Todd qui se frottait les yeux en essuyant les larmes de rire qui s’y étaient nichées.
Le bandit se détourna de sa cible, s’appliquant à renverser l’activation de son pyro-dial pour le recharger. La décharge de flammes s’estompa doucement, révélant un décor calciné et les restes çà et là de quelques arbres ou décombres. Lentement, une main s’extirpa des flammes. Elle agrippa un pan calciné et une immense silhouette émergea du bûcher. Guettant les environs, elle avança d’un pas lourd vers le pirate qui ricanait encore de sa folie meurtrière. Un sixième sens le fit se retourner, esquissant pour la première fois un air apeuré.
- Spoiler:
« Mais … c’est … géniaaaaaaaal !! » hurla le dément, contre toute attente.
Il en fallait plus pour tuer le Docteur.
« Dis, dis … comment t’as fait, hein ? J’t’ai enlevé le manteau, t’as vuuu ! Et t’es encore en vie, trop couuuul ! » continua le bandit en se rapprochant de Wallace pour le regarder dans tous les sens.
Le monstre était tout noir et de nombreuses cloques courraient sur son corps. Cependant, une matière huileuse étrange recouvrait ses blessures et était sans aucun doute à l’origine de sa survie. Ça et sa peau épaisse ainsi que son incroyable vitalité. Le monstre révéla un tube aux allures de pâte à dentifrice. Le silence était retombé autour d’eux, les quelques rares survivants s’étaient arrêtés pour fuir les flammes dévastatrices de Todd. Ne restaient au centre du bûcher plus que Wallace et le fakir.
« Voici mon secret … » révéla le Docteur, en retournant son produit miracle.
« En vente dans toutes les bonnes pharmacies de la Marine : la Biafine. » poursuivit-il, tandis que Todd s’emparait du produit miracle et le soupesait dans tous les sens.
Soudain, le fakir s’écarta d’un bond en éclatant de rire.
« Ton arme secrète est à moi, tête de crapaud ! Tu ne pourras plus rien contre mes flammes à présent ! Je vais te calciner, te réduire en cendres et réduire en cendres tes cendres ! Ah ah ah ah !! » ricana le pirate, portant la main sur son pyro-dial.
Le psychologue soupira, tentant de rester placide malgré la douleur qui parcourait ses membres brûlés. Quelques parcelles de sa peau avaient presque fondu mais dans l’ensemble, cela semblait tenir la route. Il se retint de vaciller, convaincu de la puissance de l’esprit sur le corps, puis avança doucement vers le bandit. D’autant plus que sa pilule faisait encore légèrement effet.
« Tu ne voulais pas monter un show plutôt ? » grogna le monstre, sans frémir.
« Ouais, mais t’es vraiment trop moche ! » répliqua le fakir, activant son pyro-dial.
Rien ne se passa. Si ce ne fut la main de Wallace qui s’empara de celle de Todd, fermant ses doigts sur le pyro-dial vidé.
« Heu … je peux aller recharger mon pyro-dial ? » minauda le fakir, avisant la grande pogne du Docteur qui prenait de la vitesse.
« Désolé, je suis vraiment désolé … » lâcha le Docteur avant d’asséner son terrible coup sur le visage du pirate.
La parole d'un pirate ne vaut rien. Elle n'a jamais eu de poids, ni de valeur quelconque. On ne pèse pas cette parole, on ne l'échange pas contre de l'or, ni des diamants, et encore moins des vies. Au lieu d'agir, j'ai pensé qu'elle ne serait pas assez stupide pour oublier ses engagements. Le deal, c'était de m'arrêter, moi, parce que j'étais parmi les plus grosses menaces d'en face. Mais ces hommes, là, qui ont signé pour la paix en pensant qu'ils pourraient y contribuer n'avaient pas à subir ce sort. Je suis furax ! Furax de si peu de conscience ! La peine s'élève en moi comme une lance en plein dans le cœur, mais en plein dans un champ de bataille, j'en fais l'impasse en essayant de soulever le tronc qui m'écrase de tout son poids...
Face contre terre, j'ai la tête qui me lance violemment et les épaules qui tirent. Mes poumons semblent ne plus pouvoir absorber autre chose que de la crasse et de la boue... Mon corps est tellement comprimé que je n'arrive pas à réfléchir. Les voix de mes amis, je ne les entends plus, ou plus comme avant, comme si on m'avait enfermé dans du coton puis mise six pieds sous terre... Putain... Je ne peux pas rester comme ça et ne rien faire. Je ne sais pas toujours pour quoi je me bats, mais là, la vengeance hurle à mes oreilles si violemment qu'elle m'en crève les tympans. Je pousse mes bras, soulevant le poids avec les muscles de mon dos, en hurlant de rage...
Le Haki de Roi prend le pas sur cette volonté, alors que l'armement me protège encore de cette masse que je fais progressivement sortir de terre. Un craquement sinistre retentit alors que j'arrive à me remettre sur mes genoux. Mes mains quittent la terre humide pour saisir le tronc directement et quand la plante de mon pied se pose à terre, il n'y a pas grand chose apte à me retenir de lui faire la peau...
L'arbre mort s'élève du sol violemment et vole dans sa direction, alors que je suis la trajectoire du lancé pour venir lui imprimer mon poing en plein visage. Elle esquive la première attaque et se jette à terre pour la seconde, mais mon aura l'écrase et la broie, un peu comme elle l'a fait avec moi il n'y a pas bien longtemps. Son unique œil valide s'ouvre en grand de stupéfaction, alors qu'elle se redresse pour me faire face...
Haki ?
Je n'ai même pas besoin de lui confirmer quand elle sent un violent poids s'abattre sur ses épaules. Elle est forte, assez pour résister et ne pas se sentir partir. Mais alors qu'elle se met en garde pour entamer un combat en bonne et due forme, ses mains tremblotent légèrement, des secousses qu'elle ne peut contrôler. Une sueur froide remonte le long de son échine quand je lui renvoie un regard assassin, une mine mauvaise de celle qui usera bientôt de ses plus bas instincts pour lui faire payer cher ce qu'elle a oser faire.
J'avise Bee d'un regard qui est en retrait et aux prises avec une dizaine de pirates décidés à le dessouder littéralement... Avant d'entamer un premier échange. Elle me décroche une droite quand je lui assène un violent coup de poing en plein dans le nez. Le plat de ma main lui attrape le poignet et lui brise les doigts coincés dans son poing américain un peu plus tard. Elle hurle, mais ne perd pas pied et me repousse à l'aide d'un retour de talon dans le ventre. Cette femme est agile et rapide, et ne se laisse pas déstabiliser par la douleur.
Son haki de l'empathie lui donne en plus l'avantage sur plein de choses. Elle voit venir la majorité de mes enchaînements et sans pour autant pouvoir répliquer comme elle le voudrait, elle se préserve. J'ai l'impression qu'elle s'est pointée dans ma tête et qu'elle joue avec mes neurones. Tahar faisait la même chose à Down Below. Avec ses gros doigts crades, il jouait avec mes sentiments en prévoyant mes coups, de quoi me renvoyer en arrière et me mettre encore plus furax ! La colère prend le pas sur mon calme apparent, et apparent seulement, quand je lui assène un uppercut plein de bonne volonté qu'elle ne voit pas venir. Ma chance, je la tiens...
Et je ne la laisse pas passer...
Il ne me faut pas longtemps pour réagir, lui chopper les bras et l'immobiliser, avant de la balancer en direction de Bee qui lutte toujours dans son coin. Le lancé fait tomber les quilles pour faire un beau strike, et le robot géant la réceptionne assez pour lui faire bouffer directement la terre juste après...
Je m'avance alors qu'il l'écrase de son pied d'acier pour l'immobiliser encore. Et quand j'arrive au niveau de mon compagnon, je tire sur son bras, lève une lanière qui défait sa main, et lui dévoile une gueule de canon béante et qui s'arme progressivement en un bruit mécanique et inquiétant. Les doigts tapotant sur le métal, je lui souffle comme une lionne grogne :
C'est ton jour de chance, tu crois ?
On peut tester ça...
Dernière édition par Lilou B. Jacob le Lun 3 Nov 2014 - 4:14, édité 1 fois