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Zone de turbulence, le courant maritime m’emporte comme une plume balayée par le vent. Il fait sombre, l’eau bleue nuit ne me permet pas de voir à plus d’un mètre. L’humidité longe mon corps totalement raide, l’eau se déporte le long de mes muscles. Je ferme les yeux, une valse torrentielle s’empare de mon gabarit. Je tourne sur moi-même aussi gracieusement qu’un gala de sirènes, la vitesse raffolant les mouvements majestueux. Ma crinière flamboyante se retrouve plaquée en arrière, des bulles venant à en agiter quelques mèches. Derrière moi, un prédateur de la pire espèce. Une anguille électrique qui fait plus de victimes qu’elle n’en croise le chemin, crise cardiaque lors des comtes vous savez. L’genre de bestiole qui illumine les profondeurs par ses poussées d’éclairs, l’genre à ne pas se frotter sous peine de finir statique, comme l’électricité ouais. C’est une magnifique danse à laquelle nous nous adonnons mais le plaisir sera de courte durée. Une passerelle de terre pointe le bout de son nez, une île de North Blue. L’problème, c’est qu’il est trop tard pour ralentir le pas. Le ballet continuera dans les airs, la mer ne pouvant plus contenir notre excès de zèle.

Aucune gravité, le tronc reste tout autant tendu que sous l’eau. La brise vient souffler sur mon visage légèrement inquiet pour la suite des évènements, la vitesse est tellement folle qu’elle m’arrache quelques larmes. J’ai l’impression d’être dans l’espace et qu’une nébuleuse se met à m’aspirer, l’allure du voyage réduit mon champ de vision à un point gris. Sous ma montagne de muscles, une ville en effervescence. C’est l’heure du marché et comme par hasard, tout le monde est de sortie. La description de l’île se résume par un défilement d’images rapidement oublié pour cause de manque de détails. L’anguille me suit au même régime, sauf qu’elle se tortille dans tout les sens, aucune classe. Deux ombres menaçantes traversent la ville de bout en bout, c’est la panique générale. Le point gris se rapproche de plus en plus d’un carré gris, puis d’un rectangle gris et enfin d’un trou noir. Les minutes défilent, les secondes se défilent, j’suis dans un autre monde. Un bâtiment gris m’accueille à bras ouvert, une chambre du quatrième étage à bras fermés en revanche. J’ai fais un trou dans la coque mon capitaine, la bâtisse est dévastée par l’arrivage brutal d'une des deux espèces volantes. La poussière s’empare de la pièce, effet fumigène. Qu'est-il arrivé au prédateur marin, j'en sais foutrement rien. Ce que je sais en revanche, c'est qu'une sirène s'approche de moi, elle est complètement dénudée et se déhanche si fougueusement devant moi. Trop beau pour être vrai.

L’poisson d’eau douce atterrit à son tour, sur l’coin d’ma gueule ; j’ai perdu au moins quelques chicots qui se sont logés dans la peau huileuse de notre ami. Le réveil est brutal, une poutre de la fondation manque de finaliser le boulot du dentiste. Un courant électrique s’empare de mes veines, j’me retrouve foudroyé un court instant afin de remettre mes idées au clair. J’envoie valser la dépouille morbide du serpent des mers d’un coup de pied, seconde décharge. Effet inverse, je suis maintenant complètement désorienté. Tandis que les cris d’effrois se propagent dans toute la ville, une silhouette cachée par la poussière se dresse devant moi. J’crois que je l’ai interrompue par mon arrivée fracassante, j’crois que je n’suis pas le bienvenu. C’est une femme, une humaine. Pas l’temps pour les présentations, il va falloir trouver une solution pour échapper aux recherches de l’Homme Poisson Volant Non Identifié.
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Encore une journée de perdue. Enfin, une nuit. Et dire que j'ai payé l'hôtel pour pouvoir me rendre à un rendez-vous qui ne s'est pas arrivé. Jamais traiter avec les mafieux, vaut mieux les dépouiller. Je suis loin de mes nakamas, ils sont à bord de mon cher Inferno au large de la côte. Je remballe mes affaires, je n'ai plus rien à faire dans cette maudite île de North Blue. Je vérifie une dernière fois qu'il ne me manque rien quand tout d'un coup le mur côté rue se fait trouer dans un terrible fracas. Par instinct, je me baisse pour éviter ce que je pense être un projectile. Je n'ai pas reconnu le bruit du canon, mais c'est beaucoup plus volumineux. Il y a de la poussière partout. Il n'y a qu'une seule explication. Soit quelqu'un est venu pour me capturer, soit on a balancé cette personne pendant un combat. Méfiante, j'attends que la poussière se dissipe et je m'approche doucement en ayant au préalable dégainer ma gunblade.

Diantre! Un Homme-Poisson...

Qu'est-ce qu'il fait là? Compte pas sur moi pour rembourser les dégâts. À cause de toi, je risque d'avoir des problèmes. Je passe à côté de toi tout en te dévisageant et en me préparant à la moindre attaque de ta part. Je jette un regard par-dessus le trou béant. La foule observe avec curiosité la façade percée.

C'était quoi, ça? Une météorite?
N'importe quoi! Ça aurait fait plus de dégâts. C'était beaucoup plus petit.
Un boulet n'aurait pas fait un trou aussi grand. C'est une attaque de pirates, je vous dit.
Mais non! C'est un homme ou quelque chose comme ça qui volait. Et puis, vous voyez un navire pirate à l'horizon?
Un homme?? T'as fumé quoi avant de dire ça? Moi, je dis que c'est une petite météorite.

Je ferai mieux de filer avant que ça n'empire. Malheureusement, je vois déjà la Marine qui pointe le bout de son nez pour inspecter et remettre de l'ordre dans les rues. J'ai l'impression que toute la ville est au courant sauf peut-être les mafieux qui doivent bien s'en ficher. Cela dit, Manshon est un coin tranquille pour les pirates comme moi. Les soldats ne s'amusent généralement pas à nous embêter étant donné que se sont les familles mafieuses qui s'occupent de punir les fouineurs qui tentent de les escroquer. En revanche, si les hommes de la justice reconnaissent un pirate qui créer du trouble dans la localité, voir qui est une menace pour les honnêtes citoyens, ils risquent bien de vouloir me capturer pour la forme histoire de dire qu'ils travaillent. Et ce n'est même pas envisageable. Je me tourne vers l'inconnu. Mon dos est dirigé vers le public et la Marine.

Mais qui es-tu? Si tu es là pour moi, tu tombes très mal, car j'allais partir.

Mon ton est ferme. Je lui montre que je n'ai pas peur des Hommes-Poissons contrairement à la plupart des autres. Je n'ai pas le temps d'en savoir d'avantage que les employés débouchent de la porte de ma chambre. En constatant les dégâts et en voyant l'homme-piranha, ils sont horrifiés. Il faut dire qu'il a vraiment une sale gueule. Ils sont paniqués et hurlent déjà à tout va.

Au secours! Un monstre! Ah, il est laid et il pue!
C'est elle qui l'a convoqué! C'est à cause d'elle.

Mon visage devient rouge de colère.

Il n'est pas avec moi bande d'imbéciles.
On ne vous croit pas. La Marine va venir vous arrêter. Vous ne pouvez pas fuir.

L'hôtel est sûrement déjà bouclé. Ça commence à devenir pénible. Les employés referment la porte de peur qu'on les tue et se mettent à l'abri. Je réfléchi pour pouvoir quitter ce lieu sain et sauf avec ou sans cet Homme-Poisson...

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D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
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Mon esprit divague encore, j’observe la créature humaine se diriger vers moi. La fumée s’adoucit, son visage harmonieux laisse place à un déguisement de pirate, à un tricorne et à toutes les babioles de capitaine. Je n’pouvais pas mieux tomber, au sens propre comme au figuré. L’bruit du frottement du métal contre le fourreau ne me laisse pas indifférent, j’me mets dans une position un peu plus convaincante plutôt qu’d’avoir l’air d’un cadavre en état de décomposition.

- Diantre ! Un Homme-Poisson…


C’n’est pas tout les jours qu’on voit ça, hein ma belle. C’est étrange comme la réaction des humains ne se limite qu’à la stupéfaction et l’impression de voir une chose surnaturelle émerger de l’eau. Peut-être qu’ils ont raison, peut-être que nous sommes de méchants dieux prêts à fouetter leur existence. J’récupère lentement mes fonctions cognitives, ça se voit. La donzelle se pavane en passant à côté de moi, à me regarder avec dédain et la main prête à me trancher la gorge. Elle ne me tourne pas le dos et lorgne d’un œil distant la scène dans les rues. J’ai foutu un sacré bordel, effectivement. J’entends légèrement parler de météorites, de boulets de canon et d’autres accessoires appropriés à la destruction pure et dure. Même si je ne devrai pas, un léger sourire s’empare de mon visage ; je suis fier de mon œuvre. Malgré tout ce spectacle, je n’peux pas me mouvoir. Un geste, une parole ou un sourcil de travers et l’bourreau qui me sert d’hôte n’hésitera pas à m’envoyer sur la guillotine. Soudainement, l’humaine se retourne pour m’interroger.

- Mais qui es-tu ? Si tu es là pour moi, tu tombes très mal, car j’allais partir.


L’impression qu’une bête enchainée s’adresse à moi, toute cette froideur renferme quelque chose d’autre. Voilà une personne qui sait s’adresser aux méchants garçons, j’en serai presque ému. Dans tout les cas, il va falloir y répondre, que ça me plaise ou non. Je m’essuie le coin des lèvres avec le dos de ma main sans oublier de lécher le sang qui en découle.

- J… - dis-je à voix basse en constatant que la porte s’ouvre brusquement.

Une horde de personnel s’accumule à l’entrée, prête à satisfaire le vilain défaut qu’est la curiosité. Ils ne sont pas déçus, leurs visages craintifs reflètent la rapidité à laquelle l’adrénaline parcourt leurs systèmes neurologiques. Quoi les gars, vous n’avez jamais vu une abomination ? Bande de larrons.

- Au secours ! Un monstre ! Ah, il est laid et il pue !
- C’est elle qui l’a convoqué ! C’est à cause d’elle.

Je détourne le regard sur la demoiselle, elle en devient verte de rage. On est un peu lié, du coup. D’un côté, ça m’rassure de n’pas avoir à faire au tranchant de sa lame mais d’un autre, on a peu de chance de passer inaperçu et un peu plus de chance de finir dans une emmerde. Mais ça c’est qu’une solution, parce qu’elle pourrait me vendre comme une vulgaire cuisse de poulet que l'on jette dans un étang de piranhas. Il est là le problème, en fait. Quant aux salariés de l’hôtel, j’pense qu’il serait peut-être temps de leur montrer qu’elle m’a bel et bien invoqué. Je me lève doucement, avec une légère perte d’équilibre.

- Il n’est pas avec moi bande d’imbéciles.
- On ne vous croit pas. La marine va venir vous arrêter. Vous ne pouvez pas fuir.

Vlan, la porte se referme violemment et les cris efféminés résonnent dans tout le bâtiment.

- Je n’suis pas là pour toi, j’étais poursuivi par l’espèce d’…


Les  poutres se mettent à trembler, le claquement de porte est l’égal d’une pichenette sur un château de carte. Une fissure vient à se former le long du plafond, l’étage du dessus n’va pas tarder à s’écrouler.

- … D’anguille électrique là. – lui réponds-je en pointant délicatement du doigt le macchabé.

Délicatement n’est pas le mot, tout se craquèle instantanément. Quitte à s’en sortir vivant, il va falloir se serrer les coudes. J’tente le tout pour le tout, même avec une épée de Damoclès au-dessus de ma gueule. J’attrape l’inconnue pour la plaquer au sol et subir la chute de l’étage d’en haut, le béton résonne sur ma carcasse. Quelques gouttes de sang s’égouttent sur le visage de la protégée, l’odeur de mon haleine n’doit pas non plus la maintenir en vie. L’éboulement continue et bloque d’accès la porte de la chambre, l’endroit est comparable à l’apocalypse. Le désordre s’arrête un court instant, quelques morceaux continuent de tomber mais le plus gros est passé. J’entends soudainement le bruit d’un cran de sûreté près de mon oreille, un canon en métal vient se poser délicatement sur ma tempe. Une goutte de sueur dégouline le long de mon visage, je tourne le regard pour apercevoir un homme en costard empoussiéré. SCRACH, une petite table en bois vient se briser sur les os de ma colonne vertébrale. Quelques cartes de poker viennent flotter devant mes yeux, c’est quoi ça.

- Qui voilà, la reine des masques !
- On t’a attendu toute la nuit, tu sais.

La deuxième voix ne tarde pas à rappliquer aux côtés de la première. C’est quoi ce pétrin là, dans quelle histoire est-elle embarquée. Je baisse le regard d’un sourcil relevé, j’ai changé d’avis, il va falloir faire les présentations. Position inconfortable, je bouge légèrement ma main.

- Pas bouger, l’homme de main.


La situation est encore plus délicate qu’il n’y parait, une jolie trafiquante, deux mafieux prêts à en découdre, une ville en alerte et la marine aux portes de la chambre. Ouais d'ailleurs, ils sont déjà là ces incapables.

- Il se passe quoi à l’intérieur ! Passez par en haut !

J’regarde la beauté fatale droit dans les yeux, on n’a plus le choix.

- Danzel, j’n’ai pas l’humeur à m’associer mais c’est un cas exceptionnel, on marche ensemble ? – lui murmure-je avec la plus grande des délicatesses.

J’espère que cette phrase éveillera l’instinct de survie de la dame, en revanche la mauvaise odeur ne la réveillera pas de la réalité.


Dernière édition par Danzel le Mer 17 Sep 2014 - 16:34, édité 2 fois
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Je déteste ce genre de situation. Les deux hommes de main de la famille mafieuse Berlusconi sont mal renseignés, car je ne fais équipe avec personne et encore moins avec un larbin. Et je ne comprends pas leur méthode. J'ai voulu duper Berlusconi grâce à ma proposition et on dirait bien qu'il a flairé le coup d'où ce lapin à ce rendez-vous, mais pourquoi diable n'a t-il pas tenté de me tuer durant cette nuit? C'est facile et discret. Faire ça en pleine journée c'est une solution bien étrange... Enfin bon, je ne me sens pas vraiment en danger. Ma gunblade est braquée sur l'un d'eux tout comme leur arme sur moi et l'autre inconnu. Je ne dis rien à Danzel, car pour l'instant je suis concentrée sur les deux lascars. Puis, de toute façon, il saura bien assez tôt si j'accepte sa proposition ou non. Je m'adresse à celui qui m'a interpellé par mon ancien nom de scène.

Ça fait quelques mois qu'on ne m'appelle plus ainsi. Qu'est-ce que vous me voulez?

Je cherche à gagner du temps pour ma solution. Ou attendre le moment importun pour quitter l'île rapidement. Le problème, c'est que la Marine risque de venir demander ce qu'il se passe ici et m'exiger que je paye les réparations.

Notre patron te veux vivante.
Tu sais, l'homme que tu as voulu roulé dans la farine. Tu vas payer cher, stupide pirate amatrice.

Je comprends un peu pourquoi ils ne m'ont pas tué. Les imbéciles, c'est la chose la plus stupide à faire. Généralement, les insultes ne me font rien, mais me dire que je suis une amatrice est quelque-chose que je ne supporte pas. Je vais pour balancer ma poudre d'escampette à leur pied, mais la porte, malgré les décombres qui la bloquent, s'ouvre à la volée. La Marine débarque à leur tour dans la chambre saccagée.

Tiens, tiens, tiens. Des pirates. Et pas n'importe lesquels! Ne bougez plus vous deux, vous êtes cernés. Danzel l'Homme-Poisson évadé, tu n'iras pas plus loin que cette île. La ballade est terminée pour toi. Tu te demandes comment je suis au courant, hein? La prison m'a téléphoné pour dire que tu te dirigeais chez moi.

Les mafieux veulent répliquer, mais le Marine continue son discours en me voyant. Il n'a pas l'air d'être surpris. C'est à croire qu'il savait depuis le début qu'il allait tomber sur le piranha et moi. En même temps, c'est un Commandant.

Et je vois que j'ai le droit à un doublet gagnant. Capitaine Aoi D. Nakajima, l'ex-actrice reine des masques c'est valable pour toi aussi. Rendez-vous, maintenant.
Hé! On était là les premiers.

Voilà que la Marine recherche un criminel évadé et que la mafia est à mes trousses pour ma tromperie que je n'ai même pas pu faire. Quelle ironie! Je crois bien qu'il est temps de faire équipe et qu'on mette les voiles. Faisant semblant de me rendre en lâchant mon arme à mes pieds, je lève mes mains avec ma poudre d'escampette et je me  prépare. D'un regard discret à l'Homme-Poisson, je lui fais comprendre qu'on va bientôt partir. C'est à mon tour de lui sauver la mise. Je balance ma poudre noir aux pieds des deux imbéciles qui se disputent avec le gradé. Aussitôt, je tire l'homme-piranha avec moi vers le sol pour éviter les tires du trio qui réagit immédiatement. Je ramasse mon arme tout en étant courbée et je bouscule d'un coup d'épaule l'un de mes adversaires. Sortant de l'écran de fumée et de la chambre par la même occasion, je me dirige dans le couloir vers les escaliers en compagnie de Danzel. Même s'il n'est pas étonnant de rencontrer des soldats partout dans l'hôtel, c'est notre meilleur voie de sortie. Par le trou du côté de la façade on risque de se faire cribler de balles, alors qu'à l'intérieur de l'immeuble, on est plus en sécurité sans compter qu'on peut toujours prendre un otage au passage au cas ou...

Suis-moi. Tu as plus de chances de t'en sortir avec moi. Je connais par cœur cet hôtel et les rues de Manshon.

À vrai dire, j'espère que les soldats concentreront leur effort sur lui plutôt que sur moi. Avec ma gunblade, j'ouvre le passage en tirant sur les militaires qui occupent le couloir dans le but de nous arrêter. Seulement, l'espace du dégagement est tellement restreint qu'on risque de manger du plomb facilement. À un croisement, des Marines sont sur le point de tirer à leur tour. Et derrière nous, le Commandant et les deux mafieux nous courent après. Ils s'apprêtent également à faire feu. Sans réfléchir, je défonce d'un coup d'épaule une porte qui mène à une chambre et je plonge avec Danzel. Je profite de ce battement de répit pour faire le point de la situation avec mon compagnon de fortune.

Bon, écoute Danzel. S'ils sont là pour toi à la base, il est possible que la Marine se positionne partout, même sur le toit. Ils vont encercler le quartier et interdire l'accès au port. On doit unir nos forces si on veut s'en sortir tous les deux. Ce qu'il faudrait, c'est qu'on arrive à descendre les quatre étages et se faufiler dans les petites rues jusqu'au port ou à l'extérieur de la ville, plus à l'intérieur de l'île.

Ça fait chier, car d'habitude les Marines sont plutôt tranquilles alors que là ils sont hyper-actif juste pour un bonhomme. Visiblement, il a dû faire quelque chose de nuisible pour le Gouvernement en plus de son évasion pour être aussi recherché. Je demanderai à Danzel plus tard ce qu'il a fait pour mériter ça.

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D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
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Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Lun 4 Avr 2016 - 17:54, édité 1 fois
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La lame de sa gunblade frotte légèrement le sol, un bruit sourd s’en dégage. Cette épée-flingue suscite toute mon attention, elle est dirigée sur l’un des deux sbires. J’considère qu’on est prêt à s’allier un tant soit peu. Pour combien de temps, je n’sais pas, il nous le dira. J’observe la scène, impuissant.

- Ça fait quelques mois qu’on ne m’appelle plus ainsi. Qu’est-ce que vous me voulez ?


La reine des masques, c’est vrai qu’ça sonne plutôt comme une entourloupe. La femme aux plusieurs visages, ouais. Impossible à la cerner, d’façon j’n’ai jamais été bon à ça. Je n’m’occupe jamais de l’esprit de mes interlocuteurs, j’m’occupe plutôt de la partie démembrement. Mais pour l’coup, ça m’fait plutôt chier. De toute façon, si c’est la reine des subterfuges alors je suis le roi des bouchers. On peut se cacher derrière une multitude de carcasses d’animaux, une fois, deux fois, mais la troisième fois ce sera le coup de machette en trop.

- Notre patron te veut vivante.
- Tu sais, l’homme que tu as voulu roulé dans la farine. Tu vas payer cher, stupide pirate amatrice.

Pouah, qui plus est pirate. Petite aversion pour ces bandits d’eau douce, ex-chasseur de primes oblige. J’me considère toujours comme l’un d’entre eux, toujours. L’bon vieux temps, où on n’te pose pas de problèmes si tu as sauvagement amputé la cible de ton contrat. Juste un « Félicitation, merci » et encore. Revenons-en aux faits, ces trois là ont l’air de bien se connaître. Ils veulent l’escorter jusqu’à la gueule du loup en rage de s’être fait subtiliser tout son garde manger par cette dite demoiselle, pas mal. Les décombres de l’entrée se voient subitement expatriés aux quatre coins du bordel ambulant, des hommes en uniforme s’attroupent devant le règlement de comptes.

- Tiens, tiens, tiens. Des pirates. Et pas n’importe lesquels ! Ne bougez plus vous deux, vous êtes cernés. Danzel l’Homme-Poisson évadé, tu n’iras pas plus loin que cette île. La balade est terminée pour toi. Tu te demandes comment je suis au courant, hein ? La prison m’a téléphoné pour dire que tu te dirigeais chez moi.

Ah, ouais, d’accord. C’est l’boxon que j’ai foutu à l’exploitation minière ça, ils ont du être paniqués à l’idée que j’sois toujours en liberté qu’ils ont tout de suite répliqué. Je n’compte pas retourner entre quatre murs, surtout que pour ce coup là j’risque de prendre un peu plus. N’empêche que j’suis agréablement surpris, je n’pensais pas que la prison possédait quelques cerveaux en état de fonctionner. L’gars continue son discours comme s’il racontait un fait divers de la plus basse importance, quelque chose de lambda en somme.

- Et je vois que j’ai le droit à un doublet gagnant. Capitaine Aoi D. Nakajima, l’ex-actrice reine des masques c’est valable pour toi aussi. Rendez-vous, maintenant.
- Hé ! On était là les premiers.

Capitaine, c’est bien ce que je pensais. Tellement de temps que j’ai côtoyé l’ombre de la lumière que je n’ai même pas connaissance des nouvelles têtes. Ça n’arrange en rien l’affaire, tout l’monde va vouloir sa peau. Se rendre ? Sans déconner, t’as vu un peu ma gueule. J’sais que j’ai l’air gentil mais ‘faut pas trop en demander non plus. Shahaha, les mafieux m’arrachent un petit rire ; aucun charisme dans leur façon de parler, ça en est presque désolant. Tout à coup, la reine des masques laisse rebondir son arme sur le sol, c’est comme agiter le drapeau blanc quand il n’y a pas de vent. Le choc de l’arme marque la stupéfaction sur tout les visages, c’est vrai qu’on ne s’y attend pas. Personnellement, je n’tiens pas à y laisser mes dents. Je serre mes poings avec une force grandissante, les veines s’amplifient, les phalanges craquent. Une ambiance western, je défie du regard tout le beau monde. L’premier qui dégaine, j’lui fais un beau traumatisme crânien. J’entends une petite détonation, une fumée noire envahit instantanément l’endroit ; c’est la guerre. J’arme mon bras avant de me retrouver attiré au sol, des tirs croisés manquent de toucher mon squelette. Une main chaude me maintient en vie, c’est celle du capitaine pirate. J’ai compris, marché conclu. Je l’aperçois se saisir à nouveau de son épée modifiée, elle ouvre la voie en s’engouffrant dans la pénombre de la fumée. Je me relève sur mes deux pieds, je me confonds avec l’ombre de ma nouvelle alliée. En passant près d’un homme désorienté, je lui assène un violent coup de coude qui l’envoie s’écraser contre les fondations ; il fallait que le stress de la situation s’extériorise. Nouveau niveau, on se retrouve dans un couloir totalement salit par les bottines des marines.

- Suis-moi. Tu as plus de chances de t’en sortir avec moi. Je connais par cœur cet hôtel et les rues de Manshon.

J’n’ai pas vraiment l’choix à vrai dire, l’point faible de n’pas être astucieux. Ça tiendrait qu’à moi, j’serai déjà criblé de balles à l’heure actuelle. Aoi, comme elle se prénomme, ouvre le feu sur le peloton de marine qui souhaite nous cueillir dans le corridor sans fin. Je n’peux rien faire d’autre que de la suivre, les attaques à distance ne sont pas faites pour moi et ma fine silhouette ne passe pas vraiment inaperçu. Nous arrivons à un moment où l’on se retrouve pris en tenaille, ça aurait mal fini si elle n’avait pas eu l’ingénieuse idée de prendre position dans une nouvelle chambre. Essoufflé, je pose mes mains sur mes genoux en écoutant attentivement ce qu’elle se prépare à dire.

- Bon, écoute Danzel. S’ils sont là pour toi à la base, il est possible que la Marine se positionne partout, même sur le toit. Ils vont encercler le quartier et interdire l’accès au port. On doit unir nos forces si on veut s’en sortir tous les deux. Ce qu’il faudrait, c’est qu’on arrive à descendre les quatre étages et se faufiler dans les petites rues jusqu’au port ou à l’extérieur de la ville, plus à l’intérieur de l’île.


J’ai bien compris en l’espace de quelques minutes que tout ça est hardi, sans compter ce qui nous attend.

- Ouais, n’oublies pas non plus qu’les hommes en costard sont aussi là pour toi et que c’est ce genre de malfrats qui contrôlent les ruelles sombres. J’peux pas faire grand-chose que de te servir te bouclier pour le moment, je n’connais pas cet endroit et j’n’ai pas l’temps à réfléchir. J’me demande juste…

La chambre plongée dans le noir se retrouve soudainement illuminée, les volets en bois sont brisés. Les fenêtres explosent, les éclats de verre se fragmentent dans toute la pièce. Trois hommes en tenue de vagabond bondissent des fenêtres, une cape marron recouvrant leurs corps et leurs visages. Eux, n’ont pas l’temps pour la sommation. Ils n’hésitent pas à tirer dans tout les sens, j’attrape une armoire à proximité pour m’en servir de bouclier. La charmante demoiselle se tient à mes côtés, à l’abri des salves. La poudre empeste la pièce, les revêtements muraux sont troués comme du gruyère. C’est la pause, les trois inconnus rechargent leurs armes.

- Aoi D. Nakajima, primée. Viens par là petite beauté.

Des chasseurs de primes, il ne manque plus qu’eux pour qu’on s’amuse tous ensemble. Leurs pas se rapprochent et font trembler le plancher tandis que la marine accoure de nouveau vers le bruit résonnant de la mitraille. On est mal, encore une fois. Je réfléchis à une solution, la capitaine pirate étant sonnée par le bruit. J’entends leurs canons s’enrayer, c’est le moment d’agir.

- Fais-moi confiance.

Je balance l’armoire vers le groupe de chasseurs de primes de manière à faire diversion puis j’attrape la reine des masques par la taille avant de foncer comme un bélier dans le mur de la chambre d’à côté. J’explose littéralement le béton en fragments de poussière, l’onde de choc balaye les impuretés présentes. Les trois hommes cagoulés sont désorientés, transportés dans un autre monde. Il faut profiter de l’occasion, j’éclate le plancher de la nouvelle chambre d’un coup de poing magistral. Des voix se font entendre dans la pièce d’à côté, une prise de bec.

- Bordel ! Vous êtes qui vous ?!
- N’tirez pas, on est des chasseurs de primes.
- Vous vous fichez de moi ?!
- Hé oh, on veut notre part nous, on était là les premiers.
- Fermez…
- Vous voulez voir notre licence ?
- Répondez nous, on n’est pas là pour faire beau !
- Fermez la putain de bordel de merde ! Trouvez-les et n’posez pas de question ! – crie-t-il avec un excès de rage.

La situation est à notre avantage, nous nous engouffrons dans le niveau inférieur par le biais du trou fraîchement réalisé par mes soins. Le peu de répit que l’on gagne me laissera le temps de finir ma phrase.

- J’me demande juste, t’as fais quoi pour avoir tout ça à dos ? Tu as l’air plutôt innocente, pas l’image d’une tueuse sanguinaire. Remarque, ton surnom te colle bien à la peau d’après ce que j’ai pu remarquer.


Et c’est sur ces paroles que le moment d’accalmie laisse à nouveau place au tonnerre grondant, un tir de canon vient subitement transpercer le mur extérieur de la chambre...
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Pas le temps de rester au troisième étage. Il faut qu'on se faufile à l'intérieur et qu'on s'éloigne des murs périphériques. Je trouve que la Marine utilise une drôle méthode pour nous capturer. Il y a des honnêtes citoyens dans cet hôtel qui ne demandent rien à personne. À moins que les soldats peuvent se permettre de nous tirer dessus avec des canons parce que tous les clients ont pu être évacué juste à temps? Ça m'étonnerait. Je trouve également que le nombre de militaires est disproportionné pour la gueule de mon compagnon fortuit. Sans parler des chasseurs de primes qui m'en veulent ardemment comme si j'étais le capitaine le plus recherché de North Blue. Déjà qu'il y a ces satanés mafieux qui me collent à la peau maintenant, ça commence à faire beaucoup trop de monde tout d'un coup. Il ne manquerait plus qu'on tombe sur un Révolutionnaire, tiens. Il va falloir réduire le nombre de participants à cette chasse à l'homme, on aura sûrement plus de chances.

On est dans un salon étrangement vide avec un trou béant au niveau de la façade extérieure. Quand je disais "par cœur" tout à l'heure, c'était un bien grand mot. En réalité, je devine plus comment sont agencées les pièces les unes par rapport aux autres. Les chambres se ressemblent en principe. Notre seule solution pour descendre les étages, c'est de continuer à percer le sol comme des bourrins et de préférence en zigzaguant.

Avant que nos poursuivants s'engouffrent dans le trou situé au plafond, je me dépêche de découper le plancher de manière à ce qu'il ne tombe qu'au moment où on posera les pieds dessus. Et pendant ce temps-là, je laisse le soin à mon nouveau ami d'infortune de défoncer le mur suivant. Mon petit piège va nous faire gagner du temps par rapport au Commandant intrépide, aux deux mafieux stupides et aux vulgaires chasseurs de primes.

Je rejoins Danzel rapidement dans la pièce suivante. Cette fois-ci, un couple hurle de peur en nous voyant ou en voyant plutôt le monstre. Une seconde après j'entends que mon petit travail fait son effet. Par contre, il va falloir descendre plus loin histoire de ne pas se retrouver à nouveau face à cette bandes de fous. Je ne m'occupe pas du couple et je poursuis ma route. On quitte la chambre, puis on rejoint le salon. J'indique à l'Homme-Poisson de me suivre. C'est le moment de changer de trajectoire et de s'engouffrer au centre de l'hôtel. J'ouvre la porte qui mène dans le couloir principal à la volée et je me précipite dans le dédale. Les Marines ne sont pas à cet étage, ils perdent du temps à prendre les escaliers de service. Seulement, on tombe sur les employés qui gueulent de panique ou pour attirer les soldats. Sans sommation, je tire deux coups. Abattu froidement au dois, l'un des deux hommes s'effondre sur un meuble pendant que le dernier fuit de justesse. Pas le temps de s'occuper de lui. Je profite de cet instant pour poser deux trois questions à Danzel.

Mais qu'est-ce que tu as bien pu faire à part t'échapper de prison pour que le Gouvernement Mondial stimule sa cargaison normalement inactif à Manshon?? Tu dois être un sacré dur à cuire, non? Il faut la jouer finement si on veut s'en sortir. Il y a décidément, beaucoup trop de monde.

Après avoir écouté les paroles de l'homme-piranha, je me hâte de percer moi-même le mur suivant. Malheureusement, un groupe de Marines plus malins que d'autres ont su intercepter ma trajectoire sinueuse. La pièce a été abandonné par les précédents occupants pour laisser place à cinq soldats en joue et à leur tête un Lieutenant exalté. Par réflexe, j'empoigne mon compagnon et je plonge derrière le canapé qui se fait cribler instantanément de balles. Pendant que les projectiles déferlent, la voix de l'officier subalterne se fait entendre.

Ahahahah!! Vous n'irez pas plus loin que cette chambre! À moi la promotion!

Il peut toujours rêver, on n'est pas prêts de se rendre. Il a beau savoir comment anticiper mon parcours, c'est lui qui n'ira pas plus loin. J'attends qu'ils rechargent pour pouvoir pousser le canapé à leur pied et les faire trébucher. Impossible de contre-attaquer avant. J'entends le bruit des fusils vides. C'est le moment. Je me lève d'un bond, prête à donner un puissant coup de pieds, mais j'aperçois d'autres militaires qui arrivent à leur tour, attirés par le bruit des coups de feu. Ils profitent de ma mauvaise posture pour me trouer la peau, mais je replonge sur le côté me mettre à couvert. Danzel est toujours dans son coin.

Ramène-toi vers moi, il faut absolument qu'on sorte d'ici par ce côté. Fais-moi confiance, je sais où on peut sortir sans dommage.

Le Lieutenant semble avoir marre qu'on se protège derrière un mur et n'hésite pas à ouvrir le feu avec un gros calibre. Il me vise d'abord en se disant qu'il aura Danzel après. Le boulet file droit vers moi. La salle est ravagée dans un mélange de poussières et de débris. On perd du temps, d'autres Marines ou mafieux pourraient venir de là où on est venu et on serait encerclé. Heureusement que la fumé nous masque des soldats et qu'un trou au sol vient de se créer. Sans attendre une seconde de plus, je plonge dedans en espérant trouver moins pire. Danzel me rejoint aussitôt. Parfait. Ici non plus il n'y a personne. Mécontente et obstinée à sortir d'ici rapidement saine et sauf, je défonce la porte de cette nouvelle chambre en envoyant une table basse. Normalement, on devrait tomber nez à nez avec la bande du Commandant et des mafieux. Il n'y a personne dans le couloir, alors j'ose m'y aventurer. Notre voie de sortie se situe au niveau de la trappe que les femmes de ménage utilisent pour balancer le linge sale. Je fais signe à Danzel de passer en premier afin que je le couvre si jamais nos poursuivants revenaient à la charge.

Dépêche-toi, ils ne vont pas tarder.

Je n'ai pas encore l'occasion de passer à l'intérieur de la trappe que le Lieutenant vient à la charge. Et comme je n'ai pas préparé un piège pour gagner du temps, je commence à faire un tire de couverture avec ma gunbalde pour retarder au maximum sa prochaine contre-attaque avec son canon-portatif. Au bout du couloir, j'entends le Commandant et les autres qui arrivent. En me voyant, le gradé envoie la sauce avec son fusil malgré le désir des mafieux de me garder vivante. Il hurle après eux sous un excès de rage. Je ne peux plus tenir et mes barillets vont vites êtres vides. Je m'engouffre sans perdre une seconde dans le conduit destiné au linge sale. Une seconde après, une explosion causé par le Lieutenant fait effondrer le mur et les parois en métal au-dessus de moi. Je tombe directement dans un panier de draps bancs et je roule rapidement sur le côté pour éviter les débris. Je me relève pour faire face à Danzel.

J'ai eu chaud!

On est dans la cave. Ou plutôt, la lingerie. Dans un coin, une pauvre jeune femme tétanisée par notre présence et par tout ce qu'il se passe depuis tout à l'heure avec les explosions et les coups de feu se blottie sur elle-même. On dirait qu'elle a manqué l'occasion de partir au tout début, mais il faut croire que sa peur la paralysé totalement. Parfait, elle ne va pas nous gêner. Je m'adresse alors à Danzel pour lui expliquer mon nouveau plan.

Une fois qu'on sera dehors. On va être des cibles parfaites. Il faut qu'on se bourre de métal pour nous protéger. Et tant qu'à faire, il faut qu'on se prenne cette otage au cas ou.

Avec les poubelles en fer et avec d'autres objets métalliques qui traînent dans le coin, c'est facile de se faire des boucliers. Je prends deux couvercles que je fixe au niveau du ventre et du dos. Je me retourne ensuite face à la jeune femme pour la prendre avec nous. Menacée de mon arme, elle coopère rapidement et sagement. Maintenant qu'on est prêt, on peut ouvrir la porte qui mène vers l'extérieur. Mais avant ça, je prends mon temps pour regarder à chaque soupirail ce qu'il se passe dehors histoire de ne pas foncer droit dans la gueule du loup.

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D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
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Un grondement retentit dans tout le bâtiment, les murs ne supportent pas l’état actuel des choses. L’iris de mes yeux se rive sur l’unité de canonniers en pleine phase de rechargement, l’immeuble ne survivra pas à un bombardement de plus en plus intensif. J’pense avoir saisis à qui avoir à faire, à une bête sanguinaire aux allures de gente dame. Pour réquisitionner autant de monde, autant de factions et autant de tapage, c’est qu’elle n’doit pas être un pion sur l’échelle de la piraterie. C’n’est pas plus mal, j’préfère me retrouver avec un as du pillage qu’un pauvre civil qui m’aurait laissé en plan à la première canine aperçue. Tout commence à rentrer dans l’ordre depuis ce foutu vol aérien, quoi que, ça n’vaut pas le désordre qui s’accumule et qui est là pour équilibrer la balance.

J’observe mon binôme, elle se met à scier délicatement le sol après quelques secondes de réflexion. Que diable fait-elle, c’n’est pas comme ça qu’on fait des galeries. J’soupire légèrement, agacé par ce manque d’intelligence. J’approche de la reine des masques d’un pied ferme avant d’être fusillé du regard. J’interprète rapidement qu’il faut que mon corps serve à nouveau de boulet de destruction. J’aurai tellement aimé faire ce boulot de « Wrecking Ball » avec une femme totalement nue sur les épaules, mais les conditions ne s’y prêtent pas. Vaguement déçu par cette pensée obscène, j’prépare mes mollets et mes cuisses pour un bond ravageur. Les planches en bois s’effritent sous mes pieds, mes muscles se tétanisent. L’explosivité atteint mes talons, un mouvement brusque et le mur implose de l’intérieur. Une nouvelle échappée se dresse devant nous, j’entre dans la pièce en reconnaissance des lieux.

Il aura fallu quelques minutes pour qu’un couple en plein ébat comprenne à quoi est due mon arrivée assourdissante. Leurs appels de détresse prennent position dans tout l’étage, putain. J’me dirige vers le couple protégé à tort par des restes de draps empoussiérés, on va tenter de gémir moins fort ma demoiselle. J’attrape le cou de la dulcinée d’une poigne ferme, ferme ta gueule. L’mari complètement bousculé et paniqué ne réagit pas, surtout après le cri de nos poursuivants qui ont pris l’ascenseur un étage plus bas. Ma sublime alliée se dirige vers le salon de la suite en me faisant signe de la rejoindre, j’appuie profondément sur les cordes vocales de ma victime avant de reprendre mon chemin. L’mari se colle contre le mur, terrorisé à l’idée de voir sa compagne devenir une muette à part entière. C’est une mauvaise position ici coco, c’est ma dernière position connue par l’artilleur qui guette aux jumelles depuis la fenêtre. Trop tard,  quelques secondes s’écoulent avant qu’un boulet de canon vienne à déloger l’gars, qui est mort sur le coup, bien entendu.

Sans une ni deux, j’accoure vers la capitaine pirate qui s’empresse d’arriver dans le couloir de l’hôtel. S’en suit plusieurs hurlements et deux coups de feu, je jette rapidement un œil à la gunblade encore fumante de mon alliée. Je lève le regard, un homme aux allures de barman est étendu sur une vieille commode tandis qu’un autre s’enfuit les mains en l’air. Quelle violence gratuite !

- Mais qu’est-ce que tu as bien pu faire à part d’échapper de prison pour que le Gouvernement Mondial stimule sa cargaison normalement inactive à Manshon ?? Tu dois être un sacré dur à cuire, non ? Il faut la jouer finement si on veut s’en sortir. Il y a décidément, beaucoup trop de monde.


Ce genre de question qui révèle beaucoup sur l’identité du personnage, on peut toujours jouer sur l’ironie et un contact de ce genre, c’est toujours bon à prendre.

- C’est ma dentition, il doit encore y avoir quelques morceaux d’uniformes coincés entre mes molaires. C’est pour ça qu’ils sont armés jusqu’aux dents, ils doivent avoir une belle dent contre moi. En revanche ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’ils vont rapidement se casser les dents, comme on dit, œil pour œil, dent pour dent. – réponds-je en rigolant machiavéliquement aux éclats.

C’est à ce moment là que je me rends compte que ma compagne de fortune se coltine le sale boulot, celui de tricher au jeu du labyrinthe. La situation est telle que si tu prends un taille-haie et que tu vas tout droit, il y aura un moment où tu sortiras de l’impasse. C’est toujours mal vu par les propriétaires mais à la fin, tu gagnes. C’est sur ce moment de méditation intense que je me retrouve aspiré derrière un vieux canapé et accueillit par une pluie de plomb. Sonné par la brutalité de l’action, j’cherche difficilement quelques repaires.

- Ahahahah !! Vous n’irez pas plus loin que cette chambre ! A moi la promotion !


Une nouvelle voix, un nouvel officier. Les oiseaux chantent dans mes oreilles quand soudain, le canapé auquel je suis adossé voltige vers les tirs. Tout est au ralenti, les balles s’arrêtent dans l’espace-temps. Mon regard se pose sur mon alliée, prête à en découdre avec le groupe de marines. J’pose ma main au sol pour m’aider à me relever, pour m’aider à me mettre en position de combat. Le visage des marines est emplit de hargne, ils sont là pour nous abattre comme de vulgaires chiens. La pièce est envahit de particules de poussières qui flottent lentement dans l’ombre du bois fraîchement rénové. Un nouveau groupe d’intervention rejoint subitement le gradé et son équipe, les fusils se pointent à nouveau sur nous, prêts à faire couler le sang. Le temps reprend son activité normale, une volée de balles nous assaillit. L’adrénaline à son comble, j’observe la reine des masques se mettre hors de danger. Quant à moi, j’attrape vivement le canapé que j’utilise sous forme de pavois.

- Ramène-toi vers moi, il faut absolument qu’on sorte d’ici par ce côté. Fais-moi confiance, je sais où on peut sortir sans dommage.


Dans la minute d’après, le bruit assommant  d’un boulet de canon vient à frôler le joli minois du capitaine. La brume de poussière nous fait office de fumigène naturel, j’aperçois la silhouette de mon alliée se jeter dans le sol, il doit y avoir un trou. Toujours sous le feu, j’avance prudemment en esquivant de justesse un nouveau boulet qui explose le mur derrière moi. La déflagration vient m’arracher quelques morceaux de chair le long du dos, putain. Profitant de la diversion, je lance le canapé dans la direction des marines avant de pénétrer à mon tour dans l’étage inférieur.

Ici, c’est le petit coin de paradis comparé à l’enfer du dessus. Une table basse possédée par un esprit des plus vilains vient se briser sur la porte, du moins je pense. Cette dernière nous laisse un chemin dégagé vers le couloir, où il n’y a objectivement personne. C’est trop beau pour être vrai, ça. Toujours aux côtés de la femme fatale, elle me fait signe de passer par un conduit de taille approximativement moyenne. C’n’est pas que j’suis imposant mais presque, je n’peux définitivement pas passer entièrement.

- Dépêche-toi, ils ne vont pas tarder.


Mais quand c’est notre unique et dernière solution, on ne lésine pas sur les moyens. J’prends mon élan et mon envol en direction du conduit en espérant qu’il soit bien huilé, manque de pot, il ne l’est pas. Je me fracasse les épaules sur les côtés du conduit en élargissant les parois comme une machine de guerre qui ne craint pas les frottements. En réalité si, je me retrouve avec des épaules brûlées au dixième degré, au moins. Serrant les dents pour faire passer la douleur des brûlures, je me concentre sur un objectif en face de moi. Par chance, c’est une femme de ménage complètement recroquevillée à la vue du bordel que je viens de mettre dans cinq panières de linges sales différentes. Un bruit d’éboulement se fait entendre le long de la canalisation, merde. J’espère qu’elle s’en est sortis quand même, ce serait con d’en arriver là pour finir sous les verrous. J’parle des fois trop vite, l’agile reine des masques réapparaît en une demi-seconde face à moi. C’est qu’elle garde toute sa grâce, pas mal.

- J’ai eu chaud !


Moi aussi, au niveau des deux endroits situés à côté du cou. Je continue de la regarder observer le lieu, ou plutôt la pauvre femme paralysée. J’vois dans l’iris de ses yeux qu’une idée émerge déjà de son cerveau. Parfait, j’attends la marche à suivre en me curant les dents. Un bout de chair humaine par là, un morceau d’os par ici.

- Une fois qu’on sera dehors. On va être des cibles parfaites. Il faut qu’on se bourre de métal pour nous protéger. Et tant qu’à faire, il faut qu’on prenne cette otage au cas où.


J’acquiesce de la tête, j’ai toujours rêvé de marcher sur les pas des cyborgs. On va se transformer en titans de métal, en pacifista nouvelle génération. J’laisse mon alliée se munir des objets les plus communs, genre les restes de poubelles.

La mutation va se faire sous mes yeux, j’approche d’un vide-ordures pour l’exploser et en faire plusieurs morceaux de métal que je plie à ma façon. Deux épaulières et deux gantelets rembourrés par du linge, j’attrape un chiffon mouillé pour l’effilocher et m’en faire des liens qui me permettent de serrer le matériel à ma peau. J’me dirige ensuite vers plusieurs machines de lavages que j’explose pour en récupérer des pièces, des pièces plus résistantes que le métal. J’me fais une armure façon puzzle avec tout les débris qui sont retenus par de vieux draps et toujours autant de liens. J’lève la main pour attraper une longue lampe qui fait office d'épée, je la décroche sauvagement avant de me prendre un coup de jus. Contrarié par ce petit détail, j’vais de ce fait réquisitionner un gant en caoutchouc parmi les affaires des techniciens. Une fois la main isolée du courant, j’brandis à nouveau fièrement mon épée-lampe encore alimentée par le peu d’électricité qui lui reste au bout des câbles qui trainent au sol.

L’arsenal presque à son apogée, j’me dirige vers la sortie en compagnie de la capitaine pirate. Un sourire s’empare de mon visage, j’ai l’impression de n’avoir aucune limite de puissance. Jusqu’au moment où du sang s’écoule le long de mon bras droit, une balle a transpercé ma peau lors d’une précédente fusillade. Il est là l’inconvénient, à défaut d’avoir un bon odorat pour le sang, je n’peux pas sentir le mien. L’adrénaline n’est pas encore assez redescendue pour sentir la douleur, juste le bras qui est après avoir réfléchis à deux fois, un peu plus lourd que d’habitude.

Les gladiateurs vont entrer dans l’arène d’une minute à l’autre, j’attrape un sceau en métal que je façonne comme un casque de chevalier auquel j'y perfore quelques trous pour y avoir une vue dégagée. J’ai l’impression de voir comme une mouche mais qu’est-ce que je dois être « badass ». Il est temps d’ouvrir la porte, c’est l’heure de se faire aveugler par la lumière du jour. J’attrape la porte en métal que j’essaie de décrocher au bout de plusieurs tentatives, la dernière étant toujours la bonne. Le soleil envahit subitement l’endroit, comme si c’était l’heure du renouveau. J’avance en premier, la porte en guise de bouclier et la lampe en tant qu’épée.

La laverie donne sur une petite ruelle, il n’y a pas grand monde sauf quelques malfrats et de vieux ivrognes. Rien qu’à voir leurs têtes, je n’suis pas sûr qu’ils doivent penser vivre dans le bon monde. Ils doivent sûrement se demander s’ils sont toujours sous substance hallucinogène ou autres conneries du  genre. Revenons à nos moutons, l’idée de base c’est de fuir vers le centre de l’île, là où il n’y a personne. J’connais rien à cette foutue ville, j’aperçois Aoi se diriger vers une autre ruelle avec sa gunblade prête à faire sauter la cervelle de l’otage. L’problème, c’est que pour atteindre cette autre ruelle, il faut traverser la rue principale. Mais ça, c’n’est pas l’problème de la reine des masques, non.

C’est en traversant cette rue bondée de civils que j’m’aperçois que le toit des immeubles est bourré de tireurs d’élite, plusieurs balles viennent se loger dans mon misérable bouclier de métal. Une ribambelle de mafieux décharge leurs munitions à la vue de tous, comme s’il ne la voulait plus vivante mais bel et bien au bout d’une cartouche de plomb. La foule est paniquée, c’est vraiment la fin du monde pour deux pauvres super-vilains.  Je n’sais pas comment réagir face à cette situation, elle est comparable à un feu d’artifice. Quand la mèche est allumée ça va toujours mais quand elle est consumée, tu peux être sûr que ça va te péter à la gueule. C’est à ce moment là que ça explose, j’observe les tireurs qui peuvent être les seuls à réellement nous atteindre. Il y en a un, un seul. Celui qui tire une balle dans l’angle mort de la capitaine pirate, sa nuque étant prête à se faire trouer comme un vulgaire morceau de pastèque. J’agis en un temps, mes mollets lancent le processus du bond. J’m’interpose entre la balle et ma ravissante alliée. Mon épaulière digne des plus grands forgerons se décroche sous l’impact du tir et tombe au sol, c’est l’moment d’viser l’point faible du grand monstre les gars.

- Ils sont à nous, pas de pitié ! – crie le gusse ayant manqué de peu de toucher la reine des masques.

C’est ça mon grand, je n’veux pas de pitié de la part de médiocres gradés. Tout ce que j’attends, c’est de pouvoir écraser votre putain de gueule contre un mur déjà ensanglanté par le sang de vos supérieurs. C’est ça que je veux, un bain de sang préparé de ma main. Ça se voit que j’commence à perdre patience, hein. Ils n’en ont décidément rien à faire de l’otage, j’oublie que les mafieux et le système de marine local travaillent main dans la main.

La nouvelle ruelle qui nous mènera jusqu’à l’extérieur de la ville pointe le bout de son nez, la capitaine pirate est la première à se mélanger aux ombres qui se dégagent des bâtiments. Quant à ma trogne, j’entends un coup de feu et je me retrouve un genou au sol. Une balle a trouvé la bonne idée de trouver résidence dans mon talon droit, une de gros calibre en plus de ça. Un tireur d’élite, sûrement. Toujours sous les coups de feu, mon armure fait un bruit de percussion atroce.

- L’homme-poisson est touché ! Appréhendez-le !


Je lève ma gueule aux cieux pour regarder mon assaillant, les rayons du soleil m’aveuglent et me donnent chaud. Putain.

- Oui, Vice-Lieutenant Portefoudre !

J’comprends mieux pourquoi il ne nous a pas manqué sur ses deux tirs, il a la réputation d’être infaillible au fusil. Je m’dépêche de réunir mes quelques forces dans les jambes pour parvenir sain et sauf jusqu’à la ruelle en boitant légèrement. J’arrête une minute la capitaine pirate.

- ‘Faut faire quelque chose, on fait quoi là ? On va se faire trouer comme des lapins.


J’attends sa réponse en continuant d’avancer sur ses pas. Déjà deux balles qui se sont logées dans mon corps, déjà deux fois que l’adrénaline me sauve des conséquences. Elle me sauvera pas éternellement.
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-Jonas !
-Ah, z'êtes là. Pas trop tôt, mes cons, les gars ont pas besoin de voir plus de sang. Des petites natures.
-On est tous prêts !
-Okay. Placez vos tireurs en face. Qu'ils lâchent pas la reine de leur objectif. Si elle a l'air de caner, qu'ils la butent. On évite le collatéral. Capté ?
-Oui ! Et... pour notre arrangement...
-Z'avez tous ma parole.

Jonas est un officier consciencieux. Une conscience qui a su s'adapter aux lois de Manshon en quelques mois, à peine. Négocier avec les mafias locales, les soumettre à son charisme et à son bon vouloir a été chose facile pour cet homme d'une ambition au moins aussi rare que la sympathie qu'il sait faire éprouver au premier abord au plus méfiant des chefs de famille. S'il était une qualité, ce serait l'adaptation ; mais une adaptation toujours mise au service d'une froide détermination placée au service de l'exécution de la justice.

-Gaffe à pas les approcher. La bête est blessée. Elle va mordre.

Rabattant son fusil en bandoulière canon au sol et crosse contre sa hanche, il s'empare d'un Denden portevoix. Et gueule :

-Vous êtes cernés. Vous ne nous voyez pas, mais nous sommes cachés tout autour de vous. Lâchez l'otage. Si jamais vous la tuez, on prendra pas la peine du procès pour vous la faire façon drapeau noir. Yak ! Répondez !

Quelques soldats approchent, arme épaulée ou sortie du fourreau. Ils tiennent étrangement la distance, en laissant l'ouverture aux alliés de l'ombre du supérieur qu'ils craignent et vénèrent à la fois. L'étau se resserre.
    Idiot, maintenant on peut confirmer que vous avez des snipers placés dans l'ombre. Ce n'est pas ma première altercation avec la Marine, je sais comment elle fonctionne. Je vois bien que vous nous encerclez et que l'étau se resserre. Le procès je m'en fiche complètement, car jamais il ne viendra. Alors, si je dois me débarrasser de l'otage à un moment donné, je n'hésiterais pas à le faire de sang-froid. Et voyant Danzel blessé, je me dis que je peux toujours m'en sortir seule. Après tout, la Marine est venue pour lui et la mafia locale pour moi. Puis, il me semble qu'un Homme-Poisson est connu pour être très résistant. Alors à quoi joue t-il? Ignorant la mise en garde du tireur d'élite, je réponds à mon compagnon pour lui expliquer mon nouveau plan.

    On est trop vulnérable si on reste à deux. Il faut qu'on se sépare. Et si tu ne veux pas te faire cribler de balle encore une fois, il faut qu'on se débrouille pour se retrouver au milieu des civils. Connaissant bien la Marine, ils éviteront de tirer à vu au milieu d'une foule. Ça ne fait pas très joli dans un dossier, si tu vois ce que je veux dire. Quant à moi, je vais me débrouiller et partir à l'opposé. Bonne chance.

    Ceci est un adieu. Je comptais bien le recruter, mais les circonstances nous force à nous séparer. J'espère qu'il comprendra que cette séparation est nécessaire pour notre survie à tous les deux et qu'il ne répliquera pas, ou pire encore, qu'il en vienne à me trucider sur place par excès de rage. Les Hommes-Poissons sont bien connus pour leur force surnaturelle.

    Abandonnant mon compagnon dehors, j'entre dans une maison quelconque pour me mettre à l'abris. Préférant économiser mes balles, j'embroche sur place la malheureuse otage avec ma gunblade. Il vaut mieux que je me débarrasse de toutes personnes que je rencontre afin d'éviter qu'ils n'indiquent ma dernière position connue à la Marine. Sans plus attendre, je sors par la porte de derrière pour entrer dans une court à l'intérieur dans un pâté de maisons semblable à un patio. En m'enfonçant dans la ville, je me risque à retomber nez-à-nez avec la mafia. Je pénètre ensuite dans une autre maison abritant un couple et leur deux enfants. Je commence alors à faire le ménage, mais au même moment, une bande de cinq mafieux font éruption par la porte d'entrée. Maudit Berlusconi, j'aurai dû te tuer à la place! Cette bande d'idiots viennent sûrement de révéler ma position à la Marine. Cette journée commence sérieusement à me gonfler. À qui la faute? Danzel ou le parrain que j'aurais dû tuer?

    Surgissant de nulle part, Danzel jailli d'un mur en éclatant d'un coup deux hommes qui me tenaient en joue. Profitant du retournement de situation, je tire une balle sur le suivant, puis, je me mets à couvert le temps que les deux autres réagissent. La pauvre famille innocente cherchent à se mettre en dehors de la fusillade en quittant sans considération leur demeure saccagée. J'aligne alors le quatrième gars pendant que l'homme-piranha s'occupe du dernier. M'empressant de récupérer les pistolets et les munitions sur les cadavres, je m'adresse sèchement à l'Homme-Poisson.

    Qu'est-ce que tu fais là? On va se faire pincer tous les deux, maintenant.

    Ouvrant un mur comme pour l'hôtel pour changer de trajectoire, je continue de parler.

    Merci quand même, mais je sais me débrouiller.

    Nous somme désormais dans une nouvelle maison. Le bâtiment se trouve non loin de l'hôtel, pile dans un quartier que gère Berlusconi, le parrain que j'ai voulu roulé. À l'heure actuelle, puisque les Marines ont bouclé le périmètre et que les hommes au sol gardent leur distance, les civils sont sûrement un peu plus loin. Je pense qu'on est hors de portée des tireurs d'élite, mais on reste en terrain ennemi. Et où sont les chasseurs de primes? Laissé de côté parce que la Marine les l'ont grondé? De toute façon, ce ne sont pas eux les menaces du moment. Il faut vite atteindre notre objectif.

    Dépêche-toi. Notre salut se trouve derrière ce pâté de maisons.

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    D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
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    Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Lun 4 Avr 2016 - 18:40, édité 1 fois
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    Derrière ce pâté de maison ? L’échappée est proche. Comment procéder dorénavant ? Selon ses dires, c’est bouclé de partout. Alors quoi, il suffit de foncer tête baissée ? J’me prépare à en finir avec cette course poursuite. J’regarde une machine à laver que je n’vais pas tarder à éclater en plus du mur qui la retient. La reine des masques m’arrête soudainement, elle me dit qu’elle a vu un reflet intéressant dans mes pupilles. J’dois l’prendre comme un compliment ou… ? Putain, j’vais rougir.

    - Mais oui ! C’est une laverie, regarde le panier là-bas ! Des fringues de la marine, ils font sous-traiter leurs tâches ingrates, j’oubliais ! Dépose tes morceaux de métal, on va s’déguiser et s’fondre dans la masse.


    Un homme-poisson dans la marine ? On va dire ça. J’acquiesce de la gueule avant de chercher mon bonheur. Une taille OverOXXXL, ça n’existe pas ? Ils vont m’faire effet soutien gorge leurs uniformes de marins là. J’cherche quand même dans l’fond du panier, sait-on jamais. Là, une lueur divine. Pas un habit militaire mais un monstrueux costard noir, de quoi faire pâlir un magnat des costumes deux pièces. J’l’enfile en cinq secondes chrono’, l’même temps qu’il faut à la capitaine pour se changer. On à l’air beau comme ça : l’officier Jeanne, cheveux cachés sous le béret et chemise parfaitement boutonnée. A côté, le don Jean, crinière plaquée en arrière et cravate magnifiquement soignée. J’attrape une paire de soleil que j’me mets sur l’bout du pif’, l’genre aviateur. La classe, bordel.

    - J’vais mettre tout nos vieux vêtements sur des mannequins et en évidence au milieu de la salle, on va leur faire un petit piège.


    Je l’observe faire le sale boulot, je n’suis pas délicat avec mes doigts moi. J’sais, je n’aurais pas l’premier rôle, et alors ? J’tente quand même de m’distraire en essayant d’autres cravates et nœuds de papillon. Vraiment élégant d’ailleurs, celui avec les petits motifs rouges.

    - Putain, mais qu’est-ce que tu fou ?

    - Nan mais j’regardais juste…

    - … J’en ai finis avec nos fausses silhouettes. Ecoutes moi bien, tu vas exploser le mur qui donne vue sur la grande place, là où la marine veut nous cueillir. C’est la façade extérieure, ça fera suffisamment de brouillard pour nous laisser du temps. Tu gueuleras par la même occasion de ne pas tirer à cause de l’otage, je ferais les cris d’angoisse. Ensuite, tu ouvriras le mur qui donne sur le pâté de maison, on sortira par là et on se réfugiera à travers les rangs des mafieux, en feintant la blessure.

    - J’n’ai plus trop l’choix.


    J’m’approche du mur en jetant un œil à travers la fenêtre empoussiérée, plusieurs pelotons de marines en joug. Erk, ce coup magistral. J’me prépare physiquement, j’inspire le plus d’air possible. J’expire dans la foulée d’après, mes muscles se gorgent de sang. Comme un taureau qui voit rouge, j’tape brutalement dans la bâtisse. J’me casse quelques phalanges par la même occasion mais le résultat est là. La façade se fissure, se brise et s’effondre. Un grabuge sans pareil, une fumée étouffante, j’saisis l’occasion de faire vibrer mon timbre de voix.

    - Putain ! On a l’otage ! Ne jouez pas aux cons ! Ma parole de piranha que si je vois une ombre approcher, j’lui arrache la jugulaire !

    - Haaaan ! Naaan ! A l’aide ! Aidez-moi !

    Poigne de fer, dents d’métal. J’me retourne comme un boulet de canon. J’effleure ma compagnie qui en profite pour me déposer un baiser sur l’tissu du costard. Seconde détonation, j’fais l’deuxième trou avec la gueule. Il est temps d’sortir en héros, j’ouvre le bal en agrippant la reine des masques et en la portant comme une princesse touchée par le méchant loup. J’boîte légèrement, j’me dégage de la poussière.

    - A l’aide, les gars, elle s’est faite touchée par la détonation. Ils sont forts, ces enfoirés.

    Ça marche du feu de dieu, ces cons de mafiosos sont aussi bêtes que leurs pieds. En même temps, face au décolleté et au visage angélique du nouvel officier…

    - Ouais ouais, on vous couvre, sortez vite. Fais gaffe à ton costard aussi sinon l’boss sera pas content de t’en repayer un nouveau.
    - Tirez, tirez.

    Et ça tire, bang bang, la mitraille fait son travail. On passe entre les rangs des tueurs, le loup dans la bergerie.
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