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[solo] La fin d'un quotidien

freedom [FB] 1620

Quand il arriva au sein de la maison close, le « patron », comme l'appelaient ses catins, accueillit le pirate avec un large et franc sourire. Ses mains pleines de graisse se tripotèrent entre elles avant de discrètement trouver de quoi se débarbouiller sur la robe de l'une des filles de joies. C'est qu'il était poli, cet individus au parfum aussi séducteur que l'odeur d'un bœuf. Il lui tendit une poigne croûtée que le pilleur des mers ignora. Reportant sa paluche malsaine contre son ventre ballonné de honte, il se pressa sur sa marchandise afin de présenter a son client ses meilleures fleurs, du moins, celle qui n'étaient pas déjà « prises ». Ce n'étaient pas des articles de grandes qualités, qu'on peu aisément trouver sur des îles voisines a un prix exorbitant , mais suffisamment jolies et bien formées pour attirer la clientèle. Därn le pirate, car tel était son nom, n'était pas un fidèle de la maison. Pourtant, tous les ans, gaillard et printanier, il était là, à promener sa carcasse et ses histoires de pirateries toutes aussi sanglantes les unes que les autres. C'en était a croire que le bougre s'était comme entiché de l'une des catins du coin. Ça en étonnait plus d'un, dans les baffons de LongueTown, cette opiniâtreté à venir chaque printemps se perdre dans les bras d'une gourgandine.

Il y en avait  pourtant beaucoup pour lui prêter mauvaise manigances. A chaque fois qu'il repartait, ça jacassait à en concurrencer toutes les corneilles du voisinage. Mais après tout, peu importait. Pour la plupart, Därn et sa prestance, fière et énorme, étaient des clients comme les autres. Les rumeurs se perdaient au bout du deuxième jour et silencieusement attendait de renaître l'année suivante. Ce qu'il apportait de plus précieux, aux yeux de Rhena, qui était, vous vous en doutez, sa préféré, n'était pas son or et ses bijoux, mais plutôt ses nouvelles histoires. Le rituel était immuable : il s’arrêtait devant la maison close, se faisait accueillir par les sales pattes du gérant et choisissait la demoiselle de ses désirs ; Rhena.  Là, on lui faisait place aux cotés de la jeune femme et tous les deux, disparaissaient dans l'ombre des escaliers, les grimpants dignement. Cet instant, Rhena l'attendait comme un enfant impatient de recevoir ses cadeaux le jour de Noël.

La catin se glissa entre la porte de la chambre entre-ouverte, et avec célérité, alla se fondre dans les draps du lit. Quelques secondes plus tard, la porte de chêne s'ouvrit sur la grande silhouette du brigand. Et cela faisait si longtemps qu'elle ne l'avait pas vue, que Rhena fut frappé par son allure. Avait-il toujours était aussi grand et large d'épaules ?  La catin tourna dans ses draps blanc, invitant la monture d'homme à la rejoindre. Il était de coutume entre ces deux là qu'un jeu de chasse se mettent en place. Därn s'approcha alors, tandis que Rhena reculait gentiment, sourire étincelant sur ses lèvres gercées. Le chasseur et sa proie. A chaque pas, la catin laisser ses vêtements glisser le long de son corps mûres. Du coté de Därn, pirate de longue date, il en avait l'habit et la manière, direct, franc, cependant il était différent de tout ceux que la jeune femme avait eut dans son lit. Il suffisait de croiser son regard bleu délavé et son visage grêlé de taches de rousseurs, au sourire doux et facile, pour comprendre qu'à bien l'essorer, on n'en aurait tiré une goutte de méchanceté. Du moins c'est ce que ce dernier laisser paraître et c'était ce que Rhena aimait le plus.

Finalement, après leur jeu, ils finirent par se retrouver, par se toucher, s’enlacer. Des baisers d'amants qu'on n'aurait jamais crut voir dans une telle maison se déposèrent sur leur peau respective. Des suçons, des coups de crocs qu'on aurait presque dit amoureux finirent par marquer leur chaire. Corps à corps, le cœur tendus, le souffle court, Rhena faisait se qu'elle savait faire de mieux. Cette vie n'était pas une vie, elle s'y soumettait, silencieuse. Elle s'exposait, se sentait faible contre ses coups de bassins. Des perles salés s'écoulaient le long de son cou, venant trouver refuge sur les plies de sa poitrine mouvementée. Leurs ébats étaient saccadés de petits cries sourds, que la jeune femme s'aimait a retenir en faibles couinements successif. Elle avait apprit à simuler, avec le temps, mais quand c'était avec Därn, il n'y avait aucun mensonge dans ses complaintes et ses râles. Ses caresses étaient chaudes, ses mains, étrangement fines, parcouraient toujours son corps de façon sinueuse et calculée, comme si le corps de la belle n'avait plus aucun secret pour lui... Rhena était son instrument, elle ne pouvait résister, elle ne pouvait s'opposer à ses petits moments qu'elle croyait « amoureux »...  

Pathétique. Naïve.

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