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Guerilla Jungle

Rappel du premier message :

La crique est obscure, escarpée. Manoeuvrer dans ses eaux, c'est pas de la tarte. Les courants sont imprévisibles et tumultueux. La plupart opèrent non pas en surface, mais dans les fonds. Pourtant, expérience et prudence me permettent, après moult tours de barre, d'enfin arrimer le Santa en sécurité. Temps de remettre les pieds sur la terre ferme.

Le sable humide, la pluie battante, tout ça sent le dernier épisode. Le dernier épisode de quoi? Certains, s'ils devaient lire notre histoire, la vrai, celle qu'on trace chaque jour de nos actes, diraient que les Saigneurs sont reparti pour un massacre gratuit et arbitraire. Arbitraire, certes. L'existence est comme ça. Un jour tu étais pâtissier, tu faisais du pain. Le lendemain, un arbre t'as broyé les mains. La faute à qui? C'est comme ça. L'Existence. Arbitraire. Mais, pour en r'venir à nous: gratuit? Non. Je proteste. Il y a une raison au carnage qui se prépare. Il y a une raison à notre soutien de la révolte des sauvages, à l'incendie qui dévaste la ville, à nos futurs meurtres:

La rosse de la compagnie m'a mal parlé.


Nous avançons sur le plage, vers la jungle, droit sur la ville. J'en profite pour rappeler les consignes.

Les sauvages sont en train de charger la ville, ils vont prendre par surprise la garde, trop occupé à lutter contre le feu, j'imagine. Nous là dedans, nous ne sommes pas là! Faites en sorte que ce soit le cas! Revêtez des guenilles de guerriers autocht... Allocht... sauvages! Usez de vos capacités! Et si quelqu'un vous reconnait, tuez le sur le champ. Et quand ce sera fini, arranger vous pour qu'on n'vous voit pas revenir ici! Nous partirons juste avant l'aube, et d'ici là, nous sommes tous des ombres! Bon amusement!

Quand je finis mon speech (je déteste ça, les speech), j'ai l'aspect mi-homme, mi-primate, et d'un bon, je m'en vais rejoindre l'épaisseur de la jungle. Mes sens bestiaux me permettent de localiser facilement les sauvages. Ils puent, mais sont silencieux comme la mort. ils bougent par contre, à n'en pas douter. Je bondis dans leur direction, d'arbres en arbres, protégé par les cimes. J'approche, lentement. Je suis l'odeur. Elle se déplace, elle avance. J'approche toujours, mais elle se fige. Hmm. Je sors ma tête des branchage. ... Ils sont là. Eux sont une vingtaine. Et leurs mires sont toutes braquées sur moi. Depuis combien de temps m'ont-ils remarqués. Les sauvages sont familiers de la jungle, on ne la leur fait pas. Ou peut-être, et j'en tremble, est-ce l'odeur, la mienne, qui les a alerté? En fin de compte, peu importe. Ils auront entendu parler du Dieu Gorille, je leurs ai dit, je reviendrai. C'est un grand sourire que je leur adresse. A eux, et à leurs armes flambant neuves. Héhé. Merci qui?  
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Dans la jungle pas si terrible que ça finalement, je l'attrape d'une main, facile, et lui dis.

Excuse moi.

Non je déconne.

Hé le foutrasson, j'avais pas calté que t'étais d'l'équipe. Jack a dit qu'il fallait se déguiser. Oui, Jack a dit. Alors pourquoi que t'es tout propre comme un rupin ? On dirait Joe, j'te jure... Et d'où que tu fous mes os de mout' dans la dépouille du marsouin, cadeau en plus? Tu les as volé ? J'vais t'foutre une...

Pas le temps de causer un temps que les bigorneaux se ramènent en meute. J'vais lui montrer, moi, comment qu'on utilise mes poings. J'revets Lana à ma droite. La droite, autrement dit, je serai sans pitié avec les petites gens de la Mouette. Une vingtaine qui arrive, attirer par je ne sais quoi. J'envole un gnon dans la mâchoire d'un, elle part se terrer dans une autre galaxie. Je suis convaincu que sa mère le renierait après avoir jeter les châsses sur sa bobine. Puis, j'enchaine avec un atout dans l'estomac, j'enfonce, enfonce encore, t'y es presque, j'retourne et schkrash, ça fait un bruit comme ça. Je donne des jetons (à défaut de donner des leçons, quoique ça y ressemble) dans des coins de gueule. Bleuuurgh, qu'ils disent avant de s'éteindre. Darioles, guilquins et gourmades, tout y passe. Sans jamais utiliser le bas. Les coups de pied c'est pour les femmes et les faibles.

Pour finir, j'utilise une déviante, avec du Scotch. Du gros, du pur. Un truc qui te défonce le gosier. J'prends mes deux poings, un stylisé au Lana et l'autre bien nu et puis.

Paire dans ta gueule et tu perds tout ton sang !

Ils vont se perdre très loin. J'souris fort.

Bon l'aminche cabochard, qu'on se casse je dis. T'as foutu un sacré bordel, à découvert en plus, on doit aller nettoyer tout ça. Sinon Jack va pas aimer. Mais surtout et vaut mieux pour ta margoulette que tu récupères mes os. C'est personnel, un truc comme ça. C'est l'autre devise de Panache Service : Tu le tues, c'est ton cadavre. Et c'est ton os.

J'me penche sur le mort avec le trou dans l'estomac, tend ma pogne puis fous du sang sur le visage du confrère créteux. Mieux. On peut bouger. Mais avant, j'ouvre la topette.

    Jack ? Joe ? Des mauvais gars ? Ils sont peut être frères et celui là c'est le troisième ?

    Et puis j'ai réalisé que j'étais un abruti. Un abruti fini. Un abruti fini qui n'avait pas reconnu ceux dont il est fan. Je te jure ...

    Mais je l'ai reconnu à se façon de se battre ! C'est Kiril ! Kiril Jeliev ! De Panache Service !
    J'ai envie de pleurer ! De toute façon, je pleure intérieurement ! De joie. Comme un gamin.
    Le souci, c'est qu'il me voit pas dans le meilleur de ma forme. Et qu'il croit que je suis déjà de l'équipe ... Faut pas que je le déçoive, les Saigneurs non plus.
    Putain, y'a Jack pas loin ! Jack Calhugan ! Monsieur Jack Calhugan ! Jack Calhugan le Capitaine Corsaire ! Et Joseph Patchett !
    Je touche enfin mon but des doigts, faut que je fasse mes preuves. D'ailleurs, j'ai eu le temps qu'il combatte pour pas bafouiller et m'évanouir, à moi d'assurer maintenant. Réaliser ses rêves, c'est quelque chose d'impensable pour un connard du Grey T.

    - Ouais, je vais te les récupérer tes os. Bouge pas.

    Sauf que. Sauf qu'à peine retourné un petit peloton bien rangé sort de derrière les fougères. Ni une ni deux, mon bras droit double de volume ...

    Red Hyen ...




    Mais pour une fois, je suis pas à quatre pattes (enfin, à trois non plus). Nan nan, je suis bien debout. Du coup ...

    La encarga del gorila rojo




    Je replie mon bras droit et je leur fonce dedans à toute blinde. Je fais un joli petit strike. Rien de bien mortel, certains sont peut être assommés à être projetés la tête contre un arbre mais avec un peu de chance, la flotte repartira avec eux.
    Retour au port, à cette putain de muraille. Le gradé manque pas l'occasion de réclamer ma peau mais ses bleus sont occupés contre les sauvages. Donc il vient lui même.

    Il me charge, je le pare de mon avant bras et je le pousse sur le côté, il s'avérait qu'il y avait un mur et que son dos avait tapé contre. Le choc me laissa une demi seconde pour lui emmancher une droite dans le bide. Je crois que j'ai entendu le mur s'en fissurer.


    La derecha del gorila rojo, que je l'appellerais.




    Je dégonfle mon bras qui retrouve sa taille normale, et je récupère mes os de mouton sur le cadavre (j'en souris encore de voir cette crevure sans tête). Comme j'arrête pas d'innover question baston, j'équipe les deux sur la même main.
    Cette petite diversion a permis à ceux encore conscients du peloton de se remettre en position, donc j'accélère le pas pour pas me faire trouer par les deux tireurs.
    Sur le premier, je tranche net l'autre coté de sa nuque. Du coup le deuxième capte que s'il fait rien, lui aussi se retrouvera avec la carotide tranchée. Alors il rentre son cou dans ses épaules, je m'approche de lui, il se fige de peur à s'en pisser dessus.

    - Si j'ai pas ta carotide, j'aurais ta fémorale ...

    Et je lui enfonce les lames dans la cuisse, pas loin des valseuses. Même moi, un abruti du Grey T, je le savais. Bon, j'ai eu un bon mentor, mais ils apprennent rien à la Marine ?
    Comme deux de leurs collègues en ont encore après moi, je me sers du corps d'un des deux tireurs pour m'en dépêtrer. Nouveau strike, je les finis avec un petit aller-retour dans la colone avec mes os de mouton quand ils sont au sol.

    Bref, je rejoins Kiril, je lui montre que j'ai le os et on reprend notre chemin. Faut vraiment se tirer c'est encore plus la merde du coup.

    - C'était un test d'entrée ? C'est ça, hmm ? Putain j'ai cru que j'allais y passer. Parce que ouais, je suis pas de l'équipage mais je suis là pour ça.

    [HRP : La suite ici : https://www.onepiece-requiem.net/t12532-le-test-a-kiril]
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    C'est chiant d'être blessé. J'veux dire, quand le sang coule et tout ça. Bon heureusement que là ça va. Un peu mieux. Mais j'serais pas contre un bandage propre voire un petit coup de liqueur pour désinfecter. Comme ça je guérirai plus vite, et je pourrai courir mieux que ça. Je me sens tellement lent ! Oh bien sûr j'pourrais lancer deux ou trois coups de flammes histoire de me propulser, mais on va éviter. Y'a plusieurs raisons à ça. D'une, la propulsion, je la maîtrise pas bien encore. Sous le coup de l'adrénaline m'en suis pas trop mal tiré face à l'autre brute de blonde Commodore. Mais l'eau m'a refroidis. J'sens que j'vais me foirer si j'essaye. Ensuite, si j'veux espérer chopper un bateau, vaut mieux pas que j'arrive tout drapé de feu, ça porterait la poisse. Et enfin, dernier point. Les six mecs qui me collent au train... Je me stoppe pour voir ce qu'ils font. Bah pareil. Ils gardent quelques mètres de distance.

    - Tirez-vous !

    Ils ont vite fait peur. En tout cas ils se barrent pas. Si j'avais su que m'enrober de flammes aurait cet effet. Comme quoi avoir des pouvoirs c'est pas que des avantages. J'pourrais leur faire roussir les poils pour m'en débarrasser. C'est pas l'envie qui me manque d'ailleurs. Mais bon, j'sais pas. Ce sont les premiers gars à me considérer comme une espèce de divinité. Ca me fait un p'tit quekchose. Par contre si j'arrive au bateau avec ces mecs derrière mon dos, ils pourraient décider de foutre le camp avant que j'ai pu monter. Ah moins que ce soit mon ticket d'entrée... Ouais, la voilà l'idée ! Moi, pauvre âme tourmentée par de dangereux sauvages demandant de monter à bord et d'être défendu. Avec les blessures que j'me tape, ce sera d'autant plus réaliste. Va juste me falloir...

    Scriiiiiiiish



    Un truc pour cacher mon visage. Un morceau de tissu déchiré provenant d'un je-sais-pas-trop-quoi en bois. Enroulé autour de la tête, ça fera pansement temporaire pour ma blessure au crâne aussi. J'aime joindre l'utile à l'utile. Et non, j'me suis pas trompé. Reste plus qu'à bien se servir des zigotos.

    - Eh les mecs. Armes en l'air ? Cri menaçant ? Wooo ? Oy oy ? Ouais voilà comme ça. Un p... un peu plus fort. Tête à faire peur ? Ouais bien ça ! Prenez exemple sur lui les autres. Bon, on rep... non, non gardez les lances en l'air ! Ok. Restez comme ça. On repart !

    J'me remets à trottiner. Y'a vraiment personne. Hormis les corps au sol. Même pas de Marine. Hormis les corps sur le sol. Ca sent le passage des Saigneurs. Ah, voilà le port, au bout d'une allée bien défoncée. Et un bateau sur le départ !  Ca se voit parce  que y'a des gens qui embarquent à toute hâte, protégés par un collectif de gars équipés de fusils, dont quelques Marines d'après la tenue.

    - Au secours ! A l'aide !

    Etape une. Attirer leur attention. Passer pour la victime. Plutôt bien parti, la moitié des gus ont tournés la tête, et certains ont déjà leurs armes pointées dans ma direction. Y'a des cris parmi la foule, sur le bateau.

    - Ils veulent me tuer !

    A-t-on jamais vu un logia se livrer à un tel spectacle ? Si ça se sait, j'risque de m'en prendre plein la tronche pendant des années. Heureusement que ce n'est que de la comédie. Nécessaire en somme.

    Faut passer à l'étape deux. Se mettre sous la protection des hommes armés. Je fais de grands gestes désespérés vers les sauvages qui me suivent. Un petit coup d'oeil dans leur direction. Merde, ils ralentissent ces cons ! Ils commencent à comprendre qu'il y a un truc pas net. J'dois activer les choses.


    - Aidez-moi ! Je suis blessé !

    Enfin, ils commencent à tirer ! J'vous jure. Mes fanatiques se rétractent aussitôt. Ils se planquent derrière une rue adjacente. J'leur jette un dernier regard, leur fait un petit clin d'oeil au passage. Grâce à vous mes gaillards, je viens de gagner mon billet pour la sortie. Parce que me voilà arrivé près du contingent de défense. Je ressers le tissu autour de ma tête. Seuls mes yeux sont visibles.

    - Merci, je...

    - Qui êtes-vous ? Pourquoi vous avez la tête cachée là-dessous ?

    - Je m'appelle... Uriko. C'est tout ce que j'ai trouvé pour panser ma blessure derrière le crâne.

    Je montre à peu près la zone de ma tête qui à n'en pas douter à dû laisser quelques traces de sang s'imprégner dans le tissu.

    - Les sauvages m'ont attaqué alors que je faisais route ici. Ils ont failli m'avoir.

    Cette fois, je désigne ma plaie au ventre. Comme prévu, ils tirent quelques grimaces.

    - Il faut que je m'allonge, mes jambes me portent pu.

    Et je feins la défaillance en me rattrapant de justesse à une caisse en bois.

    - Bon, emmenez-le à bord. Trouvez-lui quelqu'un pour le rafistoler. On attend encore 5 minutes. Si personne d'autre ne monte, on s'en va.

    Un type passe mon bras sur ses épaules et m'aide à monter. Il me pose semi-délicatement sur le pont avant de redescendre. Je viens de compléter l'étape trois. Reste plus qu'à mettre les voiles. Ce qu'on fait après qu'un couple de bourgeois soit monté et que les gardes se soient rapatriés sur le navire. Tandis qu'on s'éloigne, je jette un dernier coup d'oeil à mes flammes, mourant un peu plus à chaque seconde sous le martèlement de la pluie. Bientôt elles auront disparues. Aurevoir Île Maléfique. Aurevoir Rimbau, j'espère qu'on se reverra.
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    Vous v'souvenez? De moi j'veux dire? Avec ma bastos dans l'épaule et mon bazooka chargé, face aux portes gardées de la Mc Kramik? Oui? Ok.

    Je tire donc. Droit vers l'artillerie qui protège l'accès au bâtiment maître. Ca fait mouche! Une détonation plus proche que les autres, suivie d'un souffle chaud sur mes joues. Des flammes, et une autre explosion. Touché. Le canon portatif retrouve sa place dans mon dos, et sans chercher à comprendre, je me rue. Quelques sauvages, emportés par l'aura d'violence qui émane d'mon humble, courent à ma suite. Direction? Le rempart d'artillerie, qui s'remet à peine du plomb qu'lui ai calé. sur ma gauche, une jeune type en slip de plume s'écrase dans sa course. suivi d'un gars d'la compagnie, juste devant. Semble que les snipers font plus dans l'détail, et canardent à qui mieux mieux, peu importe les cibles. Mais pas le temps d'y penser. C'est la guerre iciç, si la mort commence à t'préoccuper, c'est qu'elle est trop près! Je laisse ça aux autres, et bondis sur le premiers artificiers à portée. Il n'a pas le temps de dégainer son flingue, je l'envoie valser. Mon but est plus loin, là, à quelques pieds: les munitions des canons. Bien gardés, malgré les coups déjà porté. Ils sont une vingtaine à les protéger.

    Je distribue des baffes d'une main, de l'autre je taille dans l'tas, à coups d'machette. Les gars tombent et j'y suis presque quand j'entends:

    Feu!

    Je tourne la tête. Je le vois arriver, et mes deux bras, par réflexe, s'érigent en bouclier.

    L'impact est terrible! C'est un canon de très gros calibre qui vient de cracher, et c'est l'enfer qui s'est déchainé autours de moi. Ici, on ne cherche plus a faire de demi-mesure. Ici, on éradique les problèmes même si ça doit collatéraler la tronches à ses propres hommes. Je souris. L'aura noir disparait lentement de mes avant bras. La fumée autours de moi est épaisse. Je mire. Hormis au niveau d'la poitrine et d'la gueule, j'suis tout cramé. Noir. Comme guenille, m'reste mon masque, c'est tout. Pour cacher ma nudité, y a la suie. Peu m'importe. Endolori, cassé, mais vivant, j'agrippe un vestige de canon. Le tube métallique se transforme en toupie, avec moi au centre. Trois petits tours et puis s'en vont, je lâche, en direction des tireurs. Leurs visions est obstruées par la fumée, ils ne voient que trop tard le projectile qui vient s'écraser sur eux. Et moi, je ne suis déjà plus là, mais bien ici. Près d'elles. Les précieuses. Les munitions. Elles sont moins lourdes qu'un canon et elles se prennent à une main.

    Si c'était l'hiver, et si c'étaient des boules de neiges, ce moment de ma vie serait chiant. Mais il fait chaud, et se sont des boulets qui commencent à s'écraser autours de moi. Dans leurs impacts, ils amènent désolation et chaos. C'est parfait. A la ronde, c'est un cercle de feu. La poussière, la fumée qui s'élève de plus belle, puis le bruit, l'atmosphère est apocalyptique. J'arrose tout et tout le monde. Quand le champs de bataille n'est plus qu'une ruine, c'est le bâtiment qui commence à trinquer. Comme ça il y a des snipers planqués. Ils sortiront bien. Les fenêtres éclatent. La porte se brise. Les murs tremblent. On crie, là-bas. Et je lance mon dernier pruneaux droit dans l'entrée. Ca pète à l'intérieur, tandis que j'bondis pour atteindre un trou dans le mur, à ce qui doit être le premier étage. J'm'engouffre dans le bâtiment. Mc Kramik, j'arrive.


    Dernière édition par Jack Calhugan le Mer 19 Nov 2014 - 20:54, édité 1 fois
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    Retour de Maya et Joseph qui viennent d'ici

    Vous vous souvenez de Crack Joe ? Le mec qui était parti à l'assaut d'un cuirassé de la Marine en pagne ? C'est bon vous le remettez ? Et la choco-addict avec son pigeon géant, vous la remettez aussi ? Parfait. Parce que les deux lascars n'ont pas chômé à bord du cuirassé. Montés à bord pour nettoyer le navire de ses marines et le rendre inopérant, les deux Saigneurs avaient menés leur tâche à bien dans la joie et la bonne humeur qui sied à tout psychopathe se respectant. Jusque là, pas de soucis. Malheureusement pour eux, ils n'étaient pas les seuls à s'intéresser au navire. Les geôles du cuirassé d'Hilda Garde abritaient un équipage pirate récemment capturé, l'équipage du Chasseur. Le combat contre Serguei Katranov, le-dit Chasseur, avait été éprouvant mais l'homme fut finalement défait.

    Une fois le Chasseur mort, une question se posait. Que faire des rescapés de l'équipage du Chasseur désormais privés de leur chef ? Tous les tuer ? Après la mise à mort du Chasseur ç'aurait été comme boire de la piquette après un grand cru, hors de question. Il valait mieux utiliser la main d'oeuvre disponible. Aussi Joseph s'était il auto proclamé nouveau Capitaine de l'équipage sous le nom de code de Mr Black. Son premier ordre avait été simple, prendre le contrôle des triple tourelles du cuirassé. La suite du programme ? Mr Black l'avait déjà annoncé à sa compagne, Miss Chocolate. Après avoir aussi bien travaillé, ils allaient s'offrir un petit feu d'artifice. Maya avait eu l'air enthousiasmée par ce programme. Quand à la prise de pouvoir de Joseph, qui flirtait dangereusement avec la mutinerie, elle l'avait accueillie avec le sourire et une parodie de salut militaire. Mais il n'empêche, elle avait dit "à vos ordres Cap'tain" et ça, bah ça faisait de l'effet au Crack.

    Maintenant que le Cuirassé était sous contrôle, il convenait d'en tirer le meilleur parti. Joseph se dirigeait rapidement à travers les coursives vers la proue du navire. Quand il atteignit la tourelle, il découvrit avec joie qu'une quinzaine de pirates étaient déjà présents, occupés à manipuler ce petit bijou d'artillerie moderne. Anna avait bien travaillé. L'un des hommes, le voyant arriver, fit de son mieux pour se mettre au garde à vous. On sentait l'ancien marine qui n'avait jamais du aller plus loin que les classes pour avoir fini pirate mais se retrouver à faire des saluts. Cela dit, il avait le mérite d'oser regarder Joseph droit dans les yeux, contrairement à tous ses camarades qui regardaient leurs pieds.

    "La tourelle est sous contrôle Cap'tain ! On attend plus que vos ordres."

    "Parfait, parfait... Toi là, file moi tes jumelles, laisse moi voir un peu l'spectacle.

    Désormais muni d'une deuxième paire d'yeux, piqué à un pirate qui lui même devait les avoir récupéré sur le corps d'un Marine, le Crack passa la tête à l'extérieur, observant son environnement. Le port où se trouvait amarré le cuirassé était désormais vide de tous ses navires à l'exception des deux de la Marine. Tous les civils avaient foutu le camp. De ce qu'il pouvait voir à travers la tempête, la bataille battait toujours son plein en ville. Qui gagnait ? Bonne question. A tiens, un indice venait d'entrer dans son champs de vision. Les Marines étaient en train de reculer en bon ordre vers le port. Quelqu'un sur place avait du prendre le commandement des opérations. Tsssk, quelle négligence. Les autres avaient du laisser un officier compétent en vie. Combien étaient ils ? Hum... Dur à dire à cette distance, quelques dizaines à vue de nez mais leur nombre augmenterait rapidement si l'ordre du repli avait été donné. Bah, cela importait peu. Ils n'étaient rien face à la puissance de feu d'une forteresse des mers.

    Le Crack, toujours juché sur le bastingage jumelles en main, s'adressa au mini denden muchi fixé à son poignet. Ses lieutenantes attendaient ses ordres. Qu'il était bon d'être aux commandes.

    "Anna, Maya, vous êtes à vos postes ?"
    "Tourelle et canons bâbord sous contrôle Cap'tain, prêt à faire feu à votre ordre."
    "Je suis en place.
    "Parfait ! Anna, tu vois le croiseur de la Marine sur notre flanc ? C'est ta cible, je veux qu'il coule ! Une fois que c'est fait, feu à volonté sur la ville ! Maya, fais toi plaisir. On a que trois alliés dans cette ville et aucun d'eux n'est faible au point de mourir à cause d'un petit pilonnage d'artillerie de rien du tout. Hommes, bâtiments, je veux que cette ville soit rasée ! C'est compris ? A mon signal, déchaînez les enfers !"
    "Ay, Ay Cap'tain !"
    "Ouaip. On va faire un joli feu d'artifice !"

    Pas faible, pas faible... Ça restait à voir, c'est que ça tirait fort un cuirassé. Cela dit, si Jack, Micha ou Kiril passait l'arme à gauche, Joseph ne pleurerait aucun d'entre eux. Le Crack ne servait que ses propres intérêts. Toujours à son poste, le Crack joua un peu de son aptitude démoniaque pour hausser le ton de sa voix, histoire d'être sûr que les gars à l'intérieur de la tourelle l'entendent. Avec la tempête, eux seuls pourraient l'entendre.

    "Ok les gars. Vous voyez le groupe de mouettes qui approche ? C'est la première cible après c'est feu à volonté."

    Comme s'ils allaient pouvoir viser précisément, aucun de ces hommes n'était un artilleur entraîné de la Navy. Qu'ils arrivent à manipuler la tourelle était déjà bien, on allait pas leur demander de devenir des tireurs d'élite. Restait à espérer que le barrage des trois tourelles suffirait. Les hommes réglèrent la mire sur le début du ponton vers lequel se dirigeait les marines. Quiconque souhaiterait approcher du cuirassé devrait zigzaguer à travers une pluie de boulets de canon. Le Crack frissonna de plaisir, il sentait le pouvoir entre ses mains, ou plutôt à son poignet et cela l'excitait. Il allait faire pleuvoir la Mort sur cette île. L'homme porta le denden à hauteur de sa bouche puis prononça un unique mot qui condamnait des centaines de personnes.

    "Feu !"


    Toutes les pièces d'artillerie du Cuirassé ouvrirent le feu en même temps. Le Croiseur de la Marine, sur lequel le Cuirassé tirait à bout portant, fut touché sous la ligne de flottaison ce qui ouvrit un trou béant dans sa coque. Le ponton et les quais d'accès aux navires ? Réduits en miettes. Le groupe de Marines en approche ? Éparpillé dans la nature comme une nuée de sauterelles. La ville touristique où les Saigneurs avaient résidé un mois durant ? Sous une pluie de boulets de canon. Quel spectacle sublime, Crack Joe était aux anges.
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    Et moi on s'souvient d'ma tronchiole ou bien vos deux globes ont du mal à clignoter bien bien ? Après avoir fait subir un test de la mort à un gars qu'avait la même coupe que moi..., beh... je sais même pas comment qu'il s'appelle... je reviens pour la suite des aventures ! La suite et la fin, j'ose espérer parce que ça commence à faire long sur le calendrier. Hé bien, j'ai toujours ma topette, toujours mes os de mouton, toujours ma forme divine. Le seul truc qu'à changer c'est que j'me balade avec un presque mort sur le dos.

    En soi, ça, c'est queud. Les trucs commencent un peu à me courir sur les deux boules quand que j'vois que ma destination m'est pas accessible. Mais j'lâche un gros sourire. Un bateau marine qui tire sur un autre bateau marine... Joe a pas chômé, c'te fils de Satan.

    Réveille toi un peu, compère bonne-coupe ! Regarde moi ça ! Une pluie qui vient tout droit des enfers, hé hé hé ! Tout explose ! Le Diable s'amuse, en bas. Le Diable, il est pas mal. Mais bon, il fait beaucoup d'erreurs.

    Le pauvre se force à me répondre, en me demandant "Et Dieu ?"

    Heh... T'as raison, j'suis con, Dieu c'est pire. Rendors toi. On est bientôt arrivé, mec. Destination, le gros cuirassé ici !

    J'enfile Lana à mes doigts de KdK, et cours vers la piste d'esquive du grand Crack Joe. Il aime faire chier le monde, même les copains. Pendant que sa pluie s'abat sur le port tout entier et une moitié de ville, je me fais ceux qui essayent de se replier. Les Saigneurs gagnent ! Ils vont bientôt être en sous effectif ! Le Haki dans Lana, elle fait l'effet d'une bombe intérieure dans le corps du marsouin, des marsouins, que dis-je. Deux, cinq, treize ! Même que, je me sers de mon coude quelque fois pour péter des pifs. De mon jus d'botte pour péter des genoux. Et de ceux-ci pour faire vomir les gars de la p'tite flotte des mers. P'tite flotte bleu, p'tite fiotte, fleur bleue !

    J'essaie d'faire en sorte que l'autre s'prenne rien du coup mais ça limite pas mal mes mouvements, mine de rien et j'ai failli m'faire exploser maintes fois la faute aux tourelles du cuirassé.

    Comme à la vieille école ! Sauf que c'est Lana la déléguée

    Déléguée à la tâche difficile de briser des os. Difficile pour toi. Facile pour elle. Première de classe !
    Avec plein de gueules grillées à mon actif, j'me retourne vers le gros cuirassé. V'là que je viens !

    Zigzag mon cul, foiré d'arcasien de tignasse blonde !

    Kiril ne zigzague pas ! Kiril va toujours tout droit !

    Et Lana tranche les boulets avant qu'il ne s'écrase au sol. Je me demande même comment que le compère a réussi à pas tomber dans l'action. Et ouais, je vais vite pour un lézard géant. Découpant boulet sur boulet jusqu'à pouvoir sau...

    C'est quoi c'machin ? Un canard !? C'est carrément dégueu ! J'aime pas les trucs moches, j'suis entrain de réfléchir... Et c'truc semble pas vouloir m'laisser rentrer. Un pote à Joe ? Les amis de Joe sont mes ennemis !

    Beigne!

    J'saute puis j'rebondis sur sa tête avec mes deux pattes afin d'pouvoir atteindre le navire. Joe est en haut, forcément ! Il aime être celui qu'on regarde. Encore une fois, j'bondis, en faisant en sorte de casser quelques trucs. Une entrée plus éclatante encore que le teint de ses cheveux !

    Salut l'aminche, ça fait longtemps. Un truc comme... Boah, peu importe. Je dépose "ça" ici, j'ai mal au dos. Puis je me pose regarder les enfers, j'ai taffé dur, 'jourd'hui.
      Retour de Kiril et de Mahach de la ville.

      Vous vous souvenez de moi ? Le connard de punk qui cherchait la merde ? Le mec mi-hyène, mi-gorille. Et mi-manchot parce que son bras gauche a bien pris cher comme il faut ?
      Nan ? Vous savez quoi ? Je m'en branle.

      Je m'en branle parce qu'à ce moment là, j'étais au paradis. Pas votre paradis cul-cul à la mord-moi-le-noeud. Nan.
      Nan nan, mon paradis. Cette putain de lumière blanche à vous rendre aveugle. Constamment. Tout le temps. Sauf que ça bouge, les lames et les armures se heurtent, le sang gicle, ça hurle. Les balles fusent, les canons tirent à vous rendre sourd. Ca sent bon le joyeux bordel. La baston, l'alcool frelaté et le cigare bas de gamme. Même le bon Dieu se taperait sur la gueule avec les autres anges et nos pauvres âmes damnées.

      Appelez ça l'enfer si vous voulez, je m'en branle.

      Je m'en branle mais tant que ça en fait. Parce qu'un gros choc me tire de ce paradis pour me plonger en enfer.

      - Houmpf !

      Je reviens à moi, on m'a jeté sur le plancher d'un cuirassé. Retour en Enfer. Je douille comme c'est pas permis et la bataille continue encore. Sauf que.
      Je vois Kiril et Joe. Joseph Patchett. J'ai même plus de jus pour m'en réjouir. Je sais juste que je vais pas crever tout seul comme un con. Je dis pas, je vais peut être crever à jouer ma loque sur leur rafiot. Mais pas dans cette putain jungle.
      L'Enfer, c'est la Vie. Et moi je suis un diable. Un diable qui rêve du Paradis. Comme un Enfer un peu plus calme. Comme une baston dans un rade. Mais comme je suis pas du genre à chouiner et à laisser le dernier mot aux autres, je lui crache à la gueule, à la Vie. Et elle me le rend bien. Copains comme cochon, amour vache, on se tire dans les pattes. Normal pour des bestiaux.

      Mais c'est pas le propos. Je suis toujours vautré comme une carne sur le pont de ce rafiot et je risque de finir comme ceux qui m'entourent. Mort. Ou balancé à la baille parce que inconscient et parce que pris pour un mort. Donc mort dans tous les cas.

      Donc je me traine en rampant comme un gros ver dégueulasse, pas la force me mettre debout. Je veux me poser dans un coin, dans mon cocon. Mon cocon, c'est Joe et Kiril. Alors je peux me poser tranquille. C'est le genre de cocon qui aurait plus péter la gueule à mes prédateurs qu'à m'en défendre. Et c'est pas plus mal.

      Donc ouais. Je rampe et avec un bras c'est pas évident. Le plus dur c'est de me redresser et de me caler contre la cabine. Quand c'est fait, je ramène le Meitou vers moi. Je colle contre mon bide.
      Pas le fil de la lame vers moi, je crois qu'elle m'a assez bouffé comme ça.
      Je suis pas complètement con non plus.
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      Vous vous souvenez de moi ? Ouais. Z'avez intérêt.

      Bon...

      Cette grognasse se bat beaucoup mieux que c'que j'avais imaginé. Ça fait bien cinq fois qu'elle me renvoie bouffer de la boue alors que j'lui saute à la gorge en espérant lui refaire le visage à coup de griffe. Mais elle a des esquives d'une fluidité qui fait peur, et que mon haki arrive pas toujours à suivre. J'me relève une fois de plus de ce bourbier, le pelage refait avec un masque gratuit qu'est bon pour la peau parait-il, quand la McCormick sort un flingue de femme de son soutif et commence à me canarder tout à fait gratuitement.
      Bon, ok. D'puis le début, elle mène carrément la danse de notre affrontement. J'suis bien le gamin qui m'dit quoi faire et où aller, et je termine par me planquer derrière un mur pour reprendre mon souffle. Sauf qu'elle l'entend pas de cette oreille. Depuis le début, elle fait bien ce qu'elle veut de moi. Elle m'a déjà décroché une beigne qui m'a fait tombé une molaire. Non, y'a pas à chipoter, elle cogne dur celle-là... ça doit être le fait de mener à la baguette une firme de bon connard à la force des poignets, là.

      Fait chier.

      Je l'entends approcher. Elle l'a pas encore fait, mais je sais qu'elle va le faire. La petite voix me murmure de glisser furtivement derrière le bâtiment en feu pour me faire la malle. Je vais pas me tirer, juste en faire le tour assez rapidement pour la prendre à revers. Les flammes grignotent toujours jusqu'au toit et prenne de l'ampleur. D'ici peu, toute l'île sera au courant malgré la tempête et la pluie battante que la maison de la blondasse est en ruine et qu'il faut espérer pour elle qu'elle était pas dedans...

      Moi, je sais qu'elle est pas dedans. Et putain, j'aurais préféré ! Je suis trop bête. J'aurais du l'empêcher d'en sortir au lieu d'imaginer que je pouvais l'affronter toute seule. Si j'ai sorti le lièvre de son terrier, j'avais oublié qu'il était mi-lièvre mi-ours et de très mauvais poil...

      Les bruissements épars attirent mon attention brièvement. Les sauvages ont compris avec les feulements sortant de ma gorge qu'y'avait de la casse par ici. Et ils progressent dans le semblant de hameau en se rapprochant progressivement d'elle. Ils espèrent que le nombre la submergera. J'en suis pas très sûre, personnellement. Booba s'fait plus furtif encore que les autres et avance comme chat qu'a trouvé sa souris. Sauf que quand il bondit sur elle, elle lui retourne une droite sortie d'outre tombe et l'envoie épouser le premier mur qui passe. J'aurais du lui dire...

      Et les autres sortent de l'ombre avec le bon cri de guerre qui va avec. Je termine mon tour de maison pour appliquer mon plan pas génial, mais j'ai au moins l'effet de surprise et la distraction à mon avantage. Quand les quelques hommes lui envoient à la figure des lances et de la boue, moi, je lui bondis dessus et plante mes griffes dans son dos. Son chemisier parfaitement repassé et coupé se déchire et j'arrive à entailler la peau. Mais déjà, elle me choppe par le cou et me transforme en boule de bowling pour que j'aille renverser les quilles.

      Pathétique.

      Je me relève. Cette boue est dégueulasse, bordel. J'en ai sur les gencives. Je titube un temps, jusqu'à ce qu'elle vienne me coller un coup de pied bien senti dans le ventre. Ça pique.

      Mais un sourire barre mon visage et dévoile mes crocs acérés.

      Jack a dit.

      Et Jack arrive.
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      Et Maya ? Hein ? Vous vous en souvenez, de Maya ? Mais si, la blonde borgne un peu psychopathe sur les bords et totalement accroc au chocolat ? Oui, vous y êtes.

      Tranquillement, après avoir attaché le den den à son poignet, sous le regard un peu effrayé du matelot, l'ancienne agent du gouvernement se dirigea vers son poste de combat. Le temps de régler les tourelles, pour être sûr de faire mouche, et Joseph donnait déjà le signal de l'attaque. Avec un grand sourire, comme celui d'un gamin qui découvre son cadeau de noël, la jeune femme s'en donna à cœur joie. Feu, feu, feu. Les boulets fonçaient, et détruisaient tout sur leur passage. Bâtiments, arbres, créatures humanoïdes et non humanoïdes. Le bruit était assourdissant, et la tempête n'arrangeait rien. Mais l’œil d'émeraude brillait d'un plaisir enfantin. Elle oubliait toutes ses interrogations, qui ne cessaient de la tourmenter depuis qu'elle avait revu son père. Elle était à nouveau la Mayaku insouciante, un peu en marge. Excepté qu'elle parlait normalement, maintenant.

      Elle ne se lassait pas de tirer, mettant l'île à feu et à sang. Mais un bruit la tira de sa fascination. Un "Piou Piou" sonore, blessé. La borgne pensa immédiatement à son pigeon. Miel.

      Avisant un pirate non loin, elle le tira par la manche.


      « Continues ça. J'ai à faire ailleurs. Et gare à toi, si tu ne suis pas les ordres... »

      En prononçant ses paroles, ses doigts effleuraient la garde de sa dague qui était revenue se glisser dans sa ceinture.

      Laissant là l'homme éberlué -mais obéissant-, la blonde fila comme le vent pour retrouver son compagnon volatile.

      Un peu assommé à l'entrée du cuirassé, il tanguait dangereusement.


      « Miel ! Qui est-ce qui t'a fait ça ? »

      Elle n'eut pas besoin de parler le langage des pigeons géants pour le comprendre. Il regardait vers la place que s'était arrogé le Crack en pioupioutant sans cesse. Avisant le lézard géant qui s'était posé près de Joseph, Maya soupira. C'était peut-être un ami du blond, mais ça n'était pas le sien pour l'instant. Surtout après avoir moitié assommé le pauvre rejeton de la Bêêêêête.

      « Continue de garder l'entrée Miel. »

      Elle se rendit près de Joseph et de ses invités en moins de temps qu'il n'en faut pour le penser. Merci le Soru. Elle ne ralentit pas en arrivant près d'eux, et fonça tête baissée dans le lézard, l’œil brillant de mécontentement, rigidifiant ses muscles pour que l’impact ait plus de portée.

      « On n'tape pas sur les pigeons moins fort que soi ! Même si t'es un allié de Joe. »

      Elle se recula ensuite, croisant les bras sur sa poitrine, et se rendit compte de la présence d'un homme presque mort qui gisait sur le pont. Pinçant les lèvres et fronçant les sourcils, l'ancienne gouvernementale jeta un regard interrogateur à l'ex-agent gouvernemental.
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      Suivez le bruit. C'est toujours le meilleur moyen. Le bruit, c'est comme le ruisseau dans une forêt, quand t'es paumé. Faut l'suivre. Je suis le bruit. Je suis toujours mes conseils. J'ai confiance en la personne qui me les a donné.

      Suivre donc. Et tenter de savoir. Pas de doute pourtant. Ce sont des bruits de claques, que j'entends. Ce sont des bruits de combats. Y aurait il déjà quelques infiltrés dans la place? Ou... Un sourire grand comme mon pouce fend ma gueule. Un cri vient d'emplir tout l'espace du bâtiment. Un cri rauque et puissant, plein de hargne. Ce cri, c'est c'lui d'ma première, d'ma meilleure, c'est c'lui Micha'. Alors Micha', on a du mal avec une la rosse? J'en doute, t'connaissant, c'est juste pour t'mettre en condition, pour te foutre d'humeur. J'arrive Micha', j'arrive, pas d'raison qu'tu sois seule à rigoler.

      J'active le pas, donc. J'accélère. Mon masque est large, il prend un peu le vent. Quand au reste de mon corps, tout noir qu'il est, il n'en est pas moins déprotéger du regard d'autrui. Je suis à poil. Ca fera jouer la surprise. Droit devant. J'pointe sur un escalier. Le grimpe quatre à quatre. Je croise des gens. Je cherche pas à faire dans la dentelle. Je casse au passage. Les types tournent la tête, z'ont à peine le temps d'voir un zgeg, et les voila ko. Pas d'chance. Tu t'es fait motter par une bite. Mauvais jour. Et toujours, toujours, je me rapproche du combat. Une porte, double. J'la défonce.

      Rien. Des vestiges de combat. Mais l'origine du tintamarre se précise. Pas la peine de prendre des gants, toujours. L'endroit sent déjà le mauvais incendie. Les flammes lèchent, bavent même, un peu partout. Epaule la première, je défonce un mur. Puis un autre. Encore un. Un dernier? Ah non, l'en reste. Bam. Voila. Je suis... Dans les airs. Je tombe. Ce sont des choses qui arrivent. Prenons le temps d'en profiter. Prenons le temps de penser à ce qui nous à amener dans cette situation, profitons de la caresse de l'air sur nos joues et... un toit, je le traverse, on est arrivé. Et on pensera plus tard, tant mieux, j'avais déjà mal à la gueule. Droit sur mes appuis, j'me réceptionne. J'suis dehors, j'ai traversé une sorte de pergola. Et d'vant moi, un spectacle auquel... je m'attendais.

      Mc Kramik est là. Fière, droite, presque pas abîmée. Autours, y a un peu de tout. Du sauvage, pas en grande forme, à en croire les plaies et bleus. J'reconnais un Booba, qui s'relève péniblement, la tronche grosse comme un melon. Puis y a Micha'. Micha' a dégusté, ça s'voit. Sa gueule aussi est bien tuméfiée, mais dans l'fond d'son oeil, on peut voir la hargne. Elle est loin d'être vaincu. Moi, j'focalise sur Mc Kramik. Si elle a pu donner du fil a r'torde à ma meilleure lieutenante, c'est qu'elle doit pas être sous-estimée. Parfait. Je me réjouis déjà à l'idée de cramer c'te bourgeoise. Et elle se réjouit déjà à l'idée de ma coller une bastos entre les deux yeux. Notre haine est réciproque. C't'un combat d'classe social. Une histoire pareil. Ses lèvres remuent...

      Alors tu es...

      Je suis à poil.


      Sans attendre, j'fond sur la rosse! Un jour un type m'a dit: on tape pas les femmes. Moi j'dis: j'tape tout l'monde, surtout les moches. J'arme un poing de semonce, le genre qui prend la température! Il s'abat, droit vers l'oeil valide de Kramik! Avec un mouvement plutôt rapide, elle l'arrête. Héhé. Ses lèvres s'apprêtent à nouveau à remuer. Je leurs donne pas l'temps. Mon autre poing fonce droit dans son bide. Cette fois-ci, c'est pas pour jouer. C'est pour faire très mal. Ma sinistra s'écrase dans ses tissus bien nourris, et Mc Kramik crache de mal. Son glaviot est rouge et noir. Je fais un pas en arrière, et derrière mon masque, j'murmure.
      Bats toi, et ferme ta gueule.
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      L'arrivée que j'avais prévu de Jack me laisse du répit. J'ai le temps d'me traîner jusqu'à un mur défoncé pour reprendre mon souffle. Mes côtes sont en train de danser le tango à l'intérieur. J'pose ma paluche dessus et les sens faire. J'vous jure. Et les deux autres là-bas, ils font un barouf de tous les diables en se tatanant sauvagement la gueule à grands coups de poings. Y'a pas à dire, ils y mettent du cœur. J'ai presque envie de rien perturber, histoire que tout le monde profite. Surtout Jack, il a tout l'air d'en avoir besoin. Ça lui fait plaisir. Ça se voit à l'air niais qu'il a sur le visage quand il fait ce qu'il aime.

      C'est le genre de moment où tu peux le demander n'importe quoi, y'a des chances pour qu'il dise oui. Un peu comme les gosses qui vont demander des cadeaux à leurs parents quand ils ont passé une très bonne journée, bah là, la même, en un peu différent. Sauf que la Cornick, c'est une brutasse quand même. Elle sort une agrafeuse de son soutif et commence à faire un lifting improvisé au capitaine pour le plaisir. C'est redoutable...
      Elle ferait presque même plus gaffe à sa manucure ou son parfait brushing qui résiste à tout même à la pluie et au feu. Non, y'a pas à dire, je crois qu'elle prend la chose très au sérieux, et qu'elle a très envie de mettre Jack dans une cage pour ouvrir une nouvelle attraction sur son île. Un zoo ou t'as le droit d'aller emmerder le gros gorille qui mange sa banane tranquille. Bon, bah le même style, mais en sans doute plus tordu encore. Concrètement, Jack mériterait de finir comme ça. Même si tout le monde le trouve génial et qu'il a des fans par delà les océans, c'est un sacré con. C'est même le roi des cons. Il cogne pour le plaisir, fait mal quand il s'ennuie, un peu comme un gamin qu'aime cassé les jouets des autres parce que ça les fait pleurer.

      Sauf que si Jack tombe, il emporte tout le monde avec lui dans sa chute. Et j'ai déjà assez touché le fond pour avoir envie d'y retourner.

      Et même s'il a pas concrètement besoin de moi, vu qu'il se bat à poil sans que ça l'fasse sourciller, et qu'il valse assez bien sans que j'en rajoute une couche, je vais quand même essayer d'être utile et pas seulement regarder. Alors qu'elle lui décroche une claque avec un sourire mauvais, je fouille dans mon afro pour en sortir deux boulettes. Et là, j'en oublie mes côtes et ma molaire cassée, pour bondir comme un chat sur le dos de la blondasse et gueuler à Jack :

      Dégage !

      Zone à risque !

      Héhé.

      Les boulettes, je vais pour les lui coller sur les nez et les yeux. Sauf que la Cornick a compris que j'allais faire quelque chose et tente plus ou moins pour me balancer par-dessus d'elle. J'y plante les griffes, mais elle s'en fout. Et je me retrouve au milieu de la mêlée avec mes deux boulettes qui se percent brutalement. Une fine fumée orange prend place autour de nous trois. La moutarde me monte violemment au nez... Je crois que celles-ci, je les ai trop chargé. Et je sens déjà plus mon visage...

      Jack va me haïr. Mais hé ! Faut voir le bon côté des choses : ça met du piment dans notre relation !

      Spoiler:
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      J'ai fait pleurer Jack.

      Encore une fois.

      Sans faire exprès, ceci dit. Et même s'il va me rosser après, c'est pas une si mauvaise idée. Parce que maintenant, il est vraiment en colère. Et tellement que c'en est magnifique. J'vais pas sortir des termes subtils pour dire que lui ne l'est pas. Mais dans le genre, Jack, voilà. Quand il commence à verser la petite larme, et que y'a des témoins de ça, ça l'enchante pas des masses. Et ça peut se comprendre. Virilité. Honneur. Tout plein de trucs qui lui collent à la peau. Même si de l'honneur, il n'en a pas des masses. Surtout pour cogner la blondasse comme ça.

      Du coup, j'ai largement le temps de lécher mes plaies. Cormick aveuglée par le piment et Jack fou furieux d'avoir chialer comme un gosse, j'ai joué à dieu pendant quelques secondes, et j'dois dire... Que c'est plutôt chouette, d'être Dieu. C'est mélanger tout plein de trucs qui vont pas ensemble et voir c'qu'il se passe. Et comme généralement, c'est assez funky dans le genre, bah, j'aime bien.

      Je voudrais faire ça, dans la vie. Être dieu.

      Ou commentateur de combat. Pour avoir la tchatche qu'il faut pour faire avec celui que j'ai sous les yeux. Parce qu'être spectatrice, c'est sympa, mais ça manque de quelque chose... Testons ?

      A droite sur le ring, McCormick, un mètre soixante en haut talons, cinquante kilos tout mouillés et un style bien à elle ! A gauche, Jack Calhugan, et heureusement que j'ai bien écrit son nom parce que je sais jamais où va le H, presque un mètre quatre-vingt-dix et cent kilos de muscles et un peu de bière ! Et depuis le début, c'est à l'évidence Calhugan qui mène la danse entre les deux ! On ne parle pas d'un slow, évidemment, parce que le Sans Honneur a de trop gros bras pour faire danser une dame, mais d'un pogo de l'extrêêêême !

      Bon, j'suis pas si bonne à ça.
      Puis, c'est pas si drôle en fait.

      Du coup, j'retourne aussi dans le combat. Toutes griffes dehors pour bondir sur la grognasse. J'ai le temps de lui refaire le bras avant qu'elle me balance en hurlant sur le capitaine. Hurlant de rage, je précise. Et de douleur. Le membre en sang. Refaite. Et Jack, il est pas du genre à faire des manières avec une dame, même s'il la connait depuis un moment. Alors, il me vire de là et me balance dans la boue, sans faire dans la dentelle pour repartir coller des Krapax sales dans la trogne de la grognasse. Elle ne parre les coups que d'un bras, parce qu'elle ne peut plus de l'autre, et ça arrange bien Jack qui, de toute évidence, s'en donne à cœur joie.

      Faut bien ça.

      Faut au moins ça.
      Et j'observe ce qui doit advenir. Ce qui est forcé d'advenir. Le moment où Jack prend complètement l'ascendant sur Cormick. Qu'il domine, par sa violence et que ses coups deviennent plus que des coups. C'est de la débauche à l'état pur ; et qu'un navire, lointain, canarde la côte à coup de canons, que les boulets explosent les bâtisses, que la tempête termine de ruiner l'île...

      Jack s'en fout.
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      Les cris s'arrêtent. Cormick ne bouge plus depuis longtemps. Et je sais pas si son visage peut encore en porter le nom.

      Les canons s'arrêtent aussi. Sur l'île maléfique tombe un silence pesant. La violence a appelé plus de violence. Et du reste, c'est confus.

      Booba sort de l'ombre ; la pluie tombe toujours et le vent siffle. Le pelage trempé, on sait pas trop à quoi s'en tenir. Jack se redresse à peine, les mains pleines de sang, et de boue.

      La reine est tombée, vive le Roi.

      Mais pas vraiment. On doit pas savoir qui est le Roi. On doit pas savoir ce qu'il a fait. Ce qu'on a fait. Booba a signé pour ce contrat. Et il est temps pour les Saigneurs de se retirer définitivement de l'Île Maléfique. Une île... Pacifiée, à sa manière. Aux activités autrefois lucratives transformées en île de rien, qui ne vivra que pour elle.

      Dans ce moment de flottement, on se retourne vers autre chose.

      A se demander c'qu'on fera après. A attendre de voir si tout ça a fonctionné comme on l'entendait. Lorsqu'on arrive jusqu'à la plage, c'est pour constater que le sable n'est désormais que de la terre humide teintée de sang.

      Et pour constater d'autres choses aussi. Qu'au large, il n'y a plus que deux navires. Celui de Jack. Le mien. Que la Santa s'est barrée en mode subtile. Walters avec.

      Et que sur nos navires, nulle trace de l'équipage. Joseph. Kiril. Notamment. Des bâtiments de la marine venus sauvés la mise sur l'endroit, rien non plus. On a l'air de deux cons en train de se prendre la flotte, à regarder le large en réalisant progressivement.

      Ils se sont tirés...

      Jack dit rien. Que dal. Y'a juste un sourire mauvais qui perce sur son visage après un silence aussi pesant qu'le reste. Et si à la place de cette risette malsaine, il pouvait me baver un ordre, ça m'arrangerait.

      Mais nan.

      Que dal encore.

      Il ferme sa gueule, jusqu'à ce qu'on regagne notre flotte. Ou ce qu'il en reste.

      Et le reste...
      Parlons en.

      Du reste...

      Rien.
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