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The Avalons vs Taupezilla IV ! [Log III-3]


Les Avalons - Arc III : Dérataupisation.


The Avalons vs Taupezilla IV ! [Log III-3]

The Avalons vs Taupezilla IV ! [Log III-3] Taupe10
Lorsque la paroi céda subitement devant eux, le chat géant ne put que se retourner pour découvrir l'horreur en marche...
Sous son long manteau orange, l'intégralité de son pelage s'hérissa alors qu'un frisson désagréable lui parcourait l'échine.


"Qu'est ce que c'est que cette merde ?!?"

Aussi soudainement que le frisson s'était épris de lui, ce fût finalement une envie viscérale de vomir qui le saisit. Portant ses deux pattes supérieures à hauteur de son museau et de sa gueule, le félidé refréna cette envie tandis que ses joues s'étaient subitement gonflées, bouchant par la même occasion ses narines infestées par l'odeur putride de la monstruosité qui lui faisait face.

"Ah oui je croyais pas être aussi proche de la vérité quand j'ai dit ça... La vache, ce truc schlingue comme 1000 petits, c'est infect ! Comment vous avez fait pour jamais trouver une puanteur pareille en autant de temps bandes de glands ?!"

Particulièrement désappointé par ce nouvel arrivant, Milo reprit peu à peu sa taille hybride, revenant à l'aspect de petite boule de poil campé sur deux pattes si caractéristique de son personnage.
En un sens, c'était aussi là un choix judicieux, car aussi forte que puisse être sa forme humaine, son instinct lui dictait la prudence face à un adversaire comme celui qui se présentait face à lui et ses nouveaux camarades.

Sa force brute n'avait aucun intérêt dans la situation présente... Ses talents de sabreur, eux en revanche pouvaient faire leur effet bien que tout en lui, lui criait de fuir s'il voulait pouvoir savourer un nouveau repas. Un banc de poisson sur son lit d'huile d'olive avec quelques petites tomates et du pain pour saucer tout ça...

De là où ils étaient, les autres qui l'avaient peut être vu râler pouvaient maintenant le voir l’œil à demi fermé et de la bave coulant le long de ses babines, perdu dans ses songes.
Cependant, un hurlement strident le ramena au réel tandis que la bête venait de se manifester. Pattes campées sur ses délicates oreilles, le félin poussa alors le grognement sourd et caractéristique des matous pas vraiment dans leurs meilleures dispositions.


"Oh toi ta gueule ! Tu crois que ça m'a pas fait chier de découper tous tes mômes hein ?! Je vais devoir passer des heures à me lécher pour nettoyer toute les saloperies que je choppes dans ce merdier ! Mais soit ! T'es pas contente... Et bah..." Il regarda alors vers Ylvikel alors qu'un sourire malicieux s'affichait sur ses quenottes "Bah lui c'est lui qu'en à charclé le plus, tu devrais commencer par sa trogne !"

Outre le fait d'embêter le blond vicieux l'amusait beaucoup, c'était peut être également une bonne chose que la grosse saloperie se tourne vers un type capable d'encaisser ses coups plutôt que vers son frêle corps de petit chat tout mignon.
Enfin ça c'était son idée de base, parce que l'espèce de raclure de taupe dégénérée ne sembla pas mordre à l'hameçon, et au lieu de cela, elle tourna l'une de ses immenses pattes vers les niais d'écolos encore là avec leurs pancartes...

Ils avaient beau ne pas être très malin dans ce bled, et Lloyd peu regardant sur les humains qui crevaient autour de lui, Milo n'était pas du genre à laisser des personnes mourir vainement, aussi stupides soient elles...
Soupirant brièvement, le chat se parla à lui même de manière plaintive.


"Je sens que je vais le regretter dans même pas trois secondes..."


Se campant fermement sur ses membres inférieures, le Nekomata se propulsa à une vitesse impressionnante en direction des manifestants, et surtout, sur la trajectoire même de l'immense patte destructrice.
Presque instantanément ses griffes aux allures de puissantes lames sortirent de ses étranges pattes supérieures.

En une roulade finale particulièrement gracieuse, le petit chat vint se placer en bouclier devant les griffes géantes de la bête, plaçant ses griffes et ses lames en opposition, et protégeant ainsi les péquenots derrière lui.


"Ah oui ! Ça y est ! Je le regrette !"

Le choc fut rude, et sans son entrainement et ses capacités hors de la norme, nul doute que Milo n'aurait pas survécu à une telle attaque... Les griffes crissèrent les unes sur les autres, soulevant des étincelles, alors que le chat sabreur déviait la trajectoire de la patte ennemie qui vint se ficher dans le sol.

Pour autant, en faisant cela, le petit être n'en sortit pas indemne. Son mouvement venait de marcher mais la rudesse de l'impact venait de le projeter violemment au travers de la trouve des écolos avant de finir sa course dans la paroi d'en face.

La douleur envahit alors son corps alors qu'une gerbe de sang s'échappait de sa gueule entrouverte par le coup de bélier qu'il venait d'encaisser.
Depuis combien de temps n'avait il pas contempler ainsi ce liquide carmin s'échappant de son corps ? Cette rencontre brutale lui rappelait de manière cinglante sa faiblesse, mais également pourquoi il cherchait des compagnons depuis si longtemps...

Retombant au sol comme une loque, ses griffes se plantèrent dans le sol dans un geste désespérer et plein d'orgueil. Non il ne pouvait pas quitter le combat ainsi alors que ses nouveaux "amis" allaient se démener comme des diables pour défaire ce truc...
Haletant et crachotant un peu de sang encore coincé dans son œsophage, le Nekomata redressa son regard pour observer devant lui.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit toute la bande de débiles à pancarte penchés autour de lui.


"Qu'est ce que..?"

"Mais... Regardez ça les amis ! Une nouvelle preuve de l'évolution ! Cet endroit est magique !"

"Mais... Mais vous êtes complètement cons !"


"IL PARLE EN PLUS ! LOUÉE SOIT L’ÉVOLUTION !"

"L’ÉVOLUTION TE DIS DE DÉGAGER DE LA AVEC TA BANDE PARCE QUE JE PRENDRAI PAS UN AUTRE COUP POUR VOUS SAUVER LA FACE !"

"Ah euh... Mais vous êtes en colère monsieur chat ?"


"NON A PEINE !? COMMENT ON PEUT ÊTRE AUSSI CON ? BOUGEZ DE LA !" Il inspira alors profondément sentant que son corps allait défaillir s'il continuait à s'emporter ainsi


"Si vous êtes de vrais écolos comme il se doit, alors vous allez devoir faire un choix parce qu'ici il ne va y avoir qu'une espèce sur deux qui va survivre. La grosse mocheté qui pue là bas, ou moi le super chat unique en son genre ! Alors faites votre choix mesdames et messieurs parce que moi..." Retirant ses griffes du sol, il se redressa avant de fendre la petite foule "Moi, j'ai un tartare de taupe à préparer, et ça va pas être joli à voir..."

Derrière lui, plusieurs murmures se firent entendre, et vraisemblablement s'ils n'étaient pas encore décidés sur la marche à suivre, l'arrivée d'une nouvelle espèce encore jamais vue insinuait assez le doute en eux pour qu'ils se tiennent un peu à l'écart du champ de bataille qui s'annonçait avant de prendre une décision.

Des taches de sang sur son long manteau, le félidé aux allures de Wolverine revint alors à la vue de ses camarades un léger sourire emprunt de folie sur le visage alors qu'il fixait la bestiole face à eux. D'un revers de la manche, il essuyait le dernier filet de sang présent sur ses babines avant de darder ses griffes gauche vers la monstruosité.


"Bon, une vie pour toi ma cochonne... Dommage pour ta face de truffe, j'en ai encore huit à donner !"

    Pauvre petit chaton. Si fragile, si insignifiant. Il s'est blessé inutilement en voulant protéger des êtres impures et stupides. Remarque il n'est pas plus évolué que les sous-humains qu'il a protégé. Un petit sourire s'affiche sur mon visage. Malgré la stupidité du chat, je l'aime bien. Sa transformation m'a vachement intéressé tout à l'heure, il serait intéressant pour moi de le disséquer pour comprendre son métabolisme.

    Un bruit indescriptible me fait sortir de mes songes. Je me retourne aussitôt vers l'immonde créature. Je l'avais presque oublié. La créature semble particulièrement affecté par les corps des rataupes qui l'entoure. Je ne peux m'empêcher de sourire, c'est ce qui arrive quand on est faible. Je peux sentir le chagrin qui semble l'envahir, la détresse et la tristesse. Je me mets à rigoler. Comme elle est pitoyable, comme elle est inintéressante à mes yeux. Mais aujourd'hui, je me sens grand seigneur. Je sens en moi, la bonté m'envahir. Comme si dieu me lançait un message et faisait de moi son apôtre.

    Je ne peux qu'exécuter sa volonté. Je vais me faire un malin plaisir à l'aider à rejoindre ses confrères. Elle souffre tellement, qu'autant l'emmener avec ces petits camarades dans l'outre-monde ! Je vais enfin m'amuser un peu. Je sors mon kusarigama et l'empoigne avec une main de fer. Je lance une de ses faucilles en direction d'un mineur. L'arme vole jusqu'au niveau de son crâne avant de s'encastrer dans ce dernier et de le traverser de part en part. Je sens l'excitation monter en moi. Mon sang bouillonne et mon corps à des frissons. J'aime ressentir ce genre de chose, ces sensations. J'affiche un sourire et béant et fais craquer les os de mon corps.

    "Let's go."

    Sur ces mots, je me mets à courir frénétiquement vers le monstre. Je passe à travers la masse des mineurs plus effrayés les uns que les autres. Je prends aussi l'initiative devant mes camarades qui eux ont l'air plutôt perplexe. peu importe, c'est à moi de jouer. Je saute en l'air et tire sur ma chaine. En l'espace de quelques secondes, le corps du pauvre mineur empalé commence à s'envoler. Mais très vite, ce dernier commence sa chute frénétique en direction de la bête. Comme prévu, la bête se dirige instinctivement vers le mineur et le décapite avec la force de ses mâchoires.

    Belle preuve de puissance, qu'elle vient de nous réaliser. Mais c'est trop tard ...

    "Candle Coffin !"

    La cire sors de mes deux mains et commence à recouvrir la bête. D'abord ses pattes, l'immobilisant, puis ses jambes, son torse et pour finir sa tête. Je retombe juste devant la statue de cire que je viens de réaliser. Finalement, elle n'était pas si forte que ça. Je regarde Lloyd et lui fait le signe de la victoire. Mais très vite un bruit inquiétant me fait baisser le "V" que je suis en train de réaliser. La cire se met à craqueler et sans que je ne puisse vraiment réagir, je reçois un puissant coup de queue de la bête. L'impact est si brutal que je suis violemment projeté sur la même paroi que le chaton avant de retomber au sol.

    Je m'inspecte brièvement pour faire un état des lieux. Par chance, je n'ai pas vraiment été endommagé par le contact. Je me relève et crache quelques glaires sanguinolents par terre. Puis je me dirige en direction de mes partenaires qui se sont instinctivement réuni.

    "Lui, ce n'est pas un menu fretin. Que faisons nous ?"
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    Que faisons nous ? Voila la bonne attitude ! Plus de "Tu me demandes de t'aider, mais pourquoi ferais-je ça ?" ! Plus d'irrespect ! Plus d'ordres déniés ! Juste une bande de serviteurs qui n'existent à l'origine que pour me servir, moi, le grand Lloyd Barrel ! Bon. Analysons calmement la situation. Un énorme rataupe et visiblement furax vient de débouler, fracassant Milo et Ylvikel d'un seul petit coup de patte. Et autant le niveau du chat qui parle laisse un peu à désirer (ses mouvements sont d'une lenteur...), autant Ylvikel, lui, c'est pas de la rigolade comme adversaire. Et pourtant... Il a pas tenu plus longtemps qu'un fétu de paille en plein mistral. Autrement dit, cette immense créature immonde, elle a du muscle. Et sûrement plus que moi, vu sa carrure. Mais... Il nous reste pas mal de cartes planquées dans nos manches, en bons pirates que nous sommes. Déjà, on a l'avantage du nombre, si on enlève tous les petits Kanbéliens inutiles qui vont sans doute rappliquer d'ici peu, suivant l'arrivée de leur gros pote. Ensuite... On a nos fruits du démon et nos hakis. Nul doute qu'avec son logia et son pouvoir d'observation, Galowyr ne craint rien contre ce monstre. Et le meilleur pour la fin, bien évidemment, notre atout ultime...

    On a le magnifique, le merveilleux, le spectaculaire Lloyd Barrel.

    Je vais donc déployer l'homme-sable en première ligne... En compagnie de ma noble présence, ça va de soi ! Si je combine mon haki combatif et mon fruit, je dois pouvoir encaisser pas mal de dégâts, ce qui pourrait laisser le temps à Milo, Epsen et Ylvikel de frapper... Tandis qu'Yskino lui, posté à longue distance, nous couvrirait... J'esquisse un sourire en pensant à quel point ce plan est parfait. En même temps... C'est tout à fait compréhensible, même par le plus stupide des êtres humains, puisqu'il émane de mon cerveau génial !

    "Bon ! Alors écoutez moi bien, car même si je sais que vous brûlez d'envie à l'idée d'entendre parler deux fois un être aussi fabuleux que moi, ce serait un manque de respect total envers ma noble personne que d'être distrait pendant que je donne mes ordres ! Je fonce avec Galowyr sur la créature, on va l'occuper et la bloquer ! A mon signal, vous trois, Ylvikel, Milo et Epsen, vous foncez dessus et vous me la massacrer ! Et Yskino supervisera à distance en nous couvrant. Compris ?"

    Tous acquiescent. Bien, on progresse ! Je lance un regard décidé à Galowyr, qui hoche la tête. Et alors que ses jambes se transforment en sable et que mon corps devient du diamant grâce à ma technique Armored Lloyd, nous nous élançons en direction du Kanbélien monstrueux. Nos trois soutiens, eux, se déploient en éventail derrière nous, avec Ylvikel au centre, la portée de sa cire étant un avantage certain. En fin de file, Yskino arme son fusil sniper et se met en joue, prêt à harceler la bête de tirs. Parfait, nous sommes en position pour appliquer mon ingénieux stratagème. Le monstre pousse un hurlement rauque et tonitruant en nous apercevant nous jeter sur elle, et nous envoie un coup de queue de toute sa force, mais qui n'a que la portée de toucher Galowyr et moi. Bien, c'est exactement ce qui était prévu : Ylvikel, Milo et Epsen sont en sécurité, le coup va traverser l'homme-sable sans qu'il ne soit blessé, et moi, grâce à ma technique exceptionnelle et ma puissance sans limites, je vais encaisser ce coup avec grâce et force. Ah, que j'aime quand les choses sont simples et vont en accord avec mes prévision de fantastique combattant ! Je me rends alors compte que j'ai parlé trop vite lorsque je vois le rat géant gonfler, gonfler, gonfler... Jusqu'à tripler de volume et de longueur ! Sa queue, qui s'est désormais agrandie proportionnellement à son corps, accélère et fauche mes trois serviteurs, me percute de plein fouet un bras qui n'était pas prêt à recevoir ce choc, et traverse Galowyr (c'est déjà ça). Ylvikel, Milo, Epsen et moi sommes violemment projetés contre un mur contre lequel nous nous écrasons (mais je m'écrase avec classe, au moins, comme tout grand Lloyd Barrel que je suis et qui se respecte). Dans une trombe de me poussière, je me relève et tente d'y comprendre quelque chose. Merde... C'était quoi ça, à l'instant ?

    "Y'a un truc qui cloche !", crie Galowyr qui essaie d'attaquer la créature qui, dans un ballet incessant d'esquives impressionnantes pour sa... Taille ? What the fuck, on dirait que la bestiole grandit et rapetisse continuellement pour attaquer et éviter les attaques ensablées du borgne !

    "C'est quoi ce bordel ?!!", hurlé-je dans le vide, en question rhétorique, sans vraiment espérer de réponse, ne comprenant pas grand chose à ce qui se passe.
    "C'EST L'ÉVOLUTIOOOOOON !! ET MONSIEUR CHAT EST MOOOOOOORT ! GLOIRE AU PEUPLE RATAUUUUPE !!", hurle alors un écolo, terré dans le fond de la galerie, serrant fort sa pancarte contre lui. Merde, le chat est mort ?! Nooooooooon, mon animal de compagnie ! Je détourne le regard et aperçois alors Epsen ramasser un Milo qui a pris un sacré coup... Mais qui est encore en vie. Ouf, c'est déjà ça. Foi de grand Lloyd Barrel, je ne laisserai pas cette abomination tuer un de mes fidèles serviteurs ! Du moins pas sans mon accord !
    "Ta gueule, toi ! Et vénérez moi plutôt que ce truc qui essaie de vous buter !", vociféré-je en direction de l'autre illuminé, donc les litanies plaintives commencent doucement à m'échauffer les oreilles.
    "La mort fait partie de l'ordre naturel ! Les rataupes sont le sommet de la chaîne alimentaire ! Nous allons mourir pour que le cycle perduuuuure !!"
    "Vos gueules ! Je vais tous vous frapper !"
    "Bordel, Lloyd, plus tard ! C'est la merde la !", s'écrie un Yskino visiblement paniqué, et qui ne cesse de faire feu et de recharger. Il a raison. Plus tard. Je lance un regard noir a ces écolos inférieurs qui ne sont bons qu'à me faire perdre mon temps et détourner ma concentration vers leurs futilités et leurs inepties.

    "Fait chier ! Ylvikel, avec moi, on va essayer de l'aider !", m'écrié-je en direction de mon larbin aux cheveux magnifiques (mais bien moins soyeux que les miens, même transformés en diamant). Milo et Epsen, nous ayant rejoint, commencent à partir avec nous. Je les arrête du bras et leur lance : "Restez en arrière, vous deux ! Ce truc pourrait vous découper d'un seul coup de griffe ! Surtout qu'on sait pas exactement de quoi il est capable !"
    "Mais j'ai encore huit vies !"
    "Ah bon ?", rétorqué-je, surpris, des étoiles dans les yeux.
    "Je sais pas, en fait. Mais c'est ce qu'on dit."
    "Ouais voila. DONC VOUS RESTEZ DERRIÈRE !"

    Je me disais aussi... Comment un vulgaire petit chat (même s'il parle) pourrait avoir plus de vies que moi, l'invincible Lloyd Barrel ? Epsen et Milo grommellent mais s'arrêtent dans leur lancée. Bon.

    "Yskino, continue à faire feu ! Et vise du bon œil, j'ai manqué de me prendre une balle, toute à l'heure ! Pas que ça pourrait me blesser, mais bon...", ordonné-je à mon second. Je reprends la parole, me parlant à moi-même : "Quel merdier..."
    "Propos confirmés par l'entité HAL."
    "Hein, quoi ?", lancé-je à l'immense robot qui venait de se positionner derrière moi.
    "Individus confirmés comme étant : "Pirates dangereux pour l'île". Seuil de menace élevé. Éradication préconisée par le système."

    Oh merde. Non pas que ce cyborg m'effraie de quelque manière que ce soit (je suis le grand Lloyd Barrel, après tout), même s'il a l'air plutôt costaud... Mais je n'ai absolument pas envie de devoir me battre en étant pris en tenailles contre deux ennemis tout sauf humains et normaux dont je ne connais rien.

    "Euh... Gros rat la bas. Méchant, très méchant ! Lui pif, paf, boum mineurs ! Euh... Moi grand Lloyd Barrel ! Moi combattre gros rat ! Toi aider ma magnifique personne !", tenté-je de lui expliquer dans un dialecte proche de celui qu'il parle. Et franchement, quelle classe... Je suis aussi doué en langues que ce que je suis fort ! Quelle majesté ! Par contre, sans déconner, comment est-ce que quelqu'un peut avoir les capacités de construire une bécane pareille mais ne pas le faire parler correctement ?
    "Traduction en cours. Traduction terminée. Évaluation des menaces. Ménace prioritaire déterminée : "Rataupe". Individu défini comme étant : "Grand Lloyd Barrel" retiré temporairement de la liste des menaces."
    "Hein ? Comment ça, ce truc c'est une plus grande menace que moi, le surpuissant Lloyd Barrel ? J'exige des explications !"
    "C'est pas le moment, Lloyd !"
    "C'est moi, le grand Lloyd Barrel, qui décide quand c'est le moment, Yskino ! Je n'ai pas encore demandé à ce robot de quel nom bien moins classe que le mien Al' est le diminutif !"
    "Bordel, on a un gros problème !"
    "Rah. Bon, j'arrive !", m'écrié-je à Galowyr, m'élançant en même temps que le tas de ferraille que j'ai réussi à rallier (merci mon charisme légendaire de futur Seigneur des pirates) en direction de... De... ? Ou est passé le monstre ?
    "Gaffe, il a rétréci et s'est mêlé à la masse de rataupes normaux et je l'ai perdu de vue ! Ca peut être n'importe lequel !"

    Oh bordel de merde. Voila pourquoi on ne peut pas faire confiance aux borgnes.

    "Vite Galowyr, ton Haki !", hurlé-je immédiatement en réponse à cette nouvelle catastrophique, guidé par mon instinct. Si, comme auparavant dans la journée, sa capacité peut lui faire "ressentir" la créature attaquer, ça pourrait nous ôter une sacré épine du pied, pour le coup... Cette chose... Un truc aussi dangereux et puissant que ce Kanbélien mutant, capable de grandir et de rétrécir à volonté ?

    Ça, au moins, c'est un défi pour le magistral Lloyd Barrel !


    Dernière édition par Lloyd Barrel le Sam 1 Nov 2014 - 3:02, édité 2 fois
      Ton haki, ton haki… Même pas un « s’il te plait » voire même un « exécute toi misérable larbin ». Ce type sait vraiment donner des ordres. Tu crois que c’est si facile que ça crétin ? Que ça marche genre sur commande et que d’un claquement de doigt j’arrive à retrouver cette saloperie.  Mais t’as qu’à utiliser le tiens de haki, sombre abruti si c’est si facile. Bah non toi aussi tu ne peux pas. Enfin tu peux bien l’utiliser ton revêtement noir à la con, à part frapper le pauvre type dans mon genre il est totalement inutile. Tout Grand Lloyd Barrel qu’il est, cet idiot ne peut pas tenir tête à la bête. L’autre taré non plus. Grandes gueules … et inutiles. Pour peu je les laisserai bien se faire bouffer par cette rat-clure, ce putain de rat-bajoie, ou alors j’arrête les jeux de mots pourris et je refile à la bestiole un nom plus prosaïque. Ouais pour peu, je les laisserais bien se faire bouffer par cette saloperie.

      Mais je ne vais pas perdre ma seule source de distraction depuis un bon bout de temps. Ça ira pour cette fois Mister Barrel, allons-y pour le haki. Je ferme l’œil et je sens mon esprit s’extirper de mon corps. Lloyd, le taré et le chat, les mineurs survivants, les écolos, Hal, même le larbin en chef, d’ailleurs qu’est-ce qu’il fabrique ? Pas le temps de m’occuper de ce type, j’ai d’autres rats à fouetter. Et des rats, il y en a beaucoup trop. Bien trop pour que ce haki à la con puisse faire la différence entre le change-taille et le rat-demarais de rataupes. C’est impossible de trouver, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Une saloperie d’aiguille qui tiendrait plus de l’épée de Damoclès. Et bien il était temps d’exploser la botte de foin pour trouver l’aiguille.

      D’un coup de pied circulaire j’éjecte une lame de sable qui vient se briser dans la masse de rataupes. Puis une seconde et une troisième, le sable tranche sans relâche à la recherche de la bête mais elle ne semble pas vouloir montrer le bout de son museau. Les rataupes apprennent vite et se dispersent. La géante se cache parmi eux. Prête à frapper à n’importe quel moment. Mais oui bien sur ! C’était ça la solution. Le deuxième pouvoir du haki, le pouvoir de prédire les mouvements adverses. Au bord de la mort j’y étais parvenu dans mon combat contre les Rasoirs sur Whiskey Peak. Mais étais-je seulement capable de renouveler l’exploit ?

      Je ferme l’œil de nouveau. Ma respiration ralentit, et la fumée de ma cigarette s’échappe encore plus lentement de ma bouche. Mon corps n’existe plus, je n’existe plus. Je ne suis qu’un rouage d’une machine qui me dépasse, moi comme le reste de la caverne. Alors là soudainement je l’entends. Ce cliquetis mécanique que laisse échapper la mécanique qu’est le monde. Lloyd piétine un rataupe, Ylvikel sourit niaisement à la vue du sang qui s’écoule des cadavres frais de rataupes.

      Et soudain la machine s’emballe tellement que j’en perds le sens du temps. Comme un mécanicien amateur face à une mécanique qui s’emballerait devant ces yeux impuissants. Et là je le vois. Je vois ce qu’il va arriver. Aussi distinctement que j’ai pu toujours voir le monde. La bête, planquée au milieu de débris  change de taille brusquement, elle a repéré une proie éloignée et son instinct de prédateur la pousse à passer à l’attaque. C’est l’heure du repas. Et là, la machine repart à l’envers, elle rétrécit de nouveau et je suis happé de nouveau au réel. Le cliquetis se fait muet.

      Et mon corps se disperse en innombrable grain de sable. Je n’ai qu’un instant pour agir. Un instant que j’ai déjà perdu. Alors que le sable se rassemble pour former mon crochet, la patte  de la bête se refait gigantesque. La poussière s’élève de nouveau sous son poids. Un pauvre rat inoffensif s’avère être en réalité le plus féroce prédateur de l’île. Trop lent. J’ai échoué. Ma prothèse ne parvient qu’à peine à dévier l’attaque de la bête.

      Ce n’est pas bon. Pas bon du tout.

      J’espère que cet abruti d’Yskino va l’éviter sinon, Lloyd risque de devoir se trouver rapidement un nouveau larbin en second. Et je n’ai aucune envie que ça retombe sur moi.
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      Banaro, 17 heures, 28 minutes, 32 secondes.

      Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

      Sauf que ce bestiau est un énorme étron du darwinisme lancé à la face de Lavoisier, qui semble dire : « T'as tout faux bonhomme, retourne dans les limbes pendant qu'on se moque de toi en te pointant du doigt et en riant gras et fort ! ».

      Comme si tu pouvais faire mieux.

      Ta gueule.
      Bon, il faut dire qu'on ne comprend pas grand chose à la physique de ce monde. Par moment, tout semble logique, régi par des lois immuables. Les objets plus denses que l'air tombent. L'eau gèle à zéro degrés et bout à cent. Un être vivant grandit en absorbant des protéines animales ou végétales qu'il mange et intègre à son organisme.
      Rien ne se perd, rien ne se crée, tout...

      C'est bon, on a compris.

      Et puis... On a Reverse Moutain, et de l'eau qui monte. On a des mers de nuages. On a des fruits qui permettent de geler ou de brûler à partir de rien. De grandir, de se transformer, de rétrécir... Sans que rien n'explique d'où vient le surplus de masse qui semble apparaître de nulle part.

      Et alors ? Ca ne veut pas dire que les théories physiques sont fausses. Juste incomplètes. Un jour, on expliquera tout ça, et ça semblera évident à tout les enfants du monde, à l'école. Et ils nous prendront tous pour des péquenots bouchés et attardés qui ne comprenaient rien à rien.

      Oui, sans doute... N'empêche que c'est frustrant...

      Hmmm... Moi ce qui me frustre, c'est d'avoir cette discussion avec toi, là maintenant. Tu ne crois pas que tu as autre chose à foutre ? Il y a juste une bestiole géante et qui semble pouvoir tenir tête à Lloyd qui se balade dans le coin. Autrement dit, tu es dans la merde si elle s'en prend à toi. On pourra disserter sur les transferts de masse une autre fois...

      Ah oui. Pas faux.


      Banaro, 17 heures, 28 minutes, 44 secondes.

      J'ignore à quel point ces rats mutants sont intelligents. Ils semblent agir de concert, et pire, j'en ai vu récupérer des pioches de mineurs pour les tabasser avec avant de les ronger à mort. Ou l'inverse. Pour la mort. 'Fin bon, je me suis compris.

      C'est un peu la honte de se faire ronger à mort par une souris. Mourir le crâne fracassé avant d'être dévoré, c'est quand même mieux.

      Ce n'est pas toi qui disait de me concentrer sur le combat ? Alors ferme-la.
      Malgré tout, ces rats doivent avoir un fort instinct animal. Même s'ils ont évolués, même si les rongeurs se reproduisent vite, ils n'ont pas pu perdre l'instinct de survie, ou les habitudes de prédateurs, en seulement quelques générations.

      Et donc, logiquement, ce rataupe géant surpuissant de la méga-mort qui arrache sa race au point qu'il est ridiculement grosbill (ce qui fait plaisir à Lloyd apparemment), doit se comporter plus ou moins comme un prédateur normal, l'intelligence du combat en plus.

      Que ferait un prédateur ? Hmmm... S'il voit ses ennemis comme une proie... Il ira tuer les plus proches, ou ceux qui semblent les plus faciles. Un prédateur n'attaque pas la proie en parfaite santé, dans la fleur de l'âge, sauf si ils tombent nez à nez par hasard. Non, il va choisir le jeune ou le vieux éloigné du troupeau, le malade qui aura du mal à courir, à s'échapper ou à se défendre.

      Ici, ce rataupezilla a rétréci et se planque. Il a peut-être considéré comme trop fatiguant de s'occuper de Lloyd and co, et cherche une proie plus aisé.

      Bilan. S'il agit comme un prédateur, les mineurs, les écolos, et moi-même sommes des cibles potentielles. Le chat et le gosse aussi, mais ils sont proches d'Ylvikel et de Lloyd, donc je devrais être le seul en danger à priori.

      Les mineurs sont pas mal couvert par le robot, aussi, mine de rien. En fait, tu es une cible de choix, tout seul dans ton coin...

      Pas faux.
      Merde.

      Bon, et si le bestiau nous voit non pas comme une proie, mais comme une menace... Dans ce cas, il cherchera à éliminer ceux qui peuvent le blesser, un par un. Ce qui cible le snob, le cinglé, le bac à sable et le tas de ferraille. Et ceux qui les entourent.

      Mais dans ce cas, je suis en sécurité.

      Me rapprocher des autres ? M'éloigner ? Fait chier... On est une proie ou une menace ?

      Pour survivre, envisageons le pire. Nous sommes des proies, et il vient pour moi. Je fais quoi ? Mes balles ne lui font rien. Il doit avoir la peau comme du cuir. Un bon cuir bien épais que je ne transperce pas. A l'épée... Ouais, n'en parlons pas. Si les bourrins ne lui ont rien fait, ce n'est pas moi qui l'égratignerait.

      L'esquive ? Allez, je peux peut-être éviter un coup ou deux. Mais avec ce truc qui change de taille comme il le veut, je me ferais toucher assez vite. Non, l'esquive ne me sauvera sans doute même pas suffisamment longtemps pour qu'on vienne m'aider.

      Sauf si je gagne du temps. Et pour ça, il faut que je passe du statut de proie à celui de menace. Le plus dangereux des prédateurs prendra quelques précautions face à son futur repas, s'il pense qu'il peut être blessé.

      Ouais. Prend ton air le plus effrayant et crie lui dessus. Il aura très très peur!

      Oh non, ce n'est pas la peine. Je sais très bien ce qui lui fera changer d'avis. Et ce que je peux faire...

      Ma main caresse doucement mon bandeau qui cache ma blessure, descend sur ma joue. Oui, ce que je peux faire...

      Un rat à mes pieds se jette sur moi, hache en main. Je m'écarte et le descend d'un coup de fusil. C'est facile avec ceux-là. Mais le modèle reste identique... Sales griffes. Il vaut mieux que je ne prenne pas un coup avec. Et la dentition est pire. La mandibule est puissante, quand elle vient claquer contre la maxillaire, elle forme un étau particulièrement tranchant. Prêt à découper, arracher et déchiqueter.

      Si la bestiole vient pour moi, je n'aurais probablement qu'une seule chance. Putain, je déteste ça.

      Hé.

      Quoi ?

      Le borgne au sable, il court vers nous.

      Effectivement. Je comprends. L'instinct de survie peut-être. Ou la peur, sur un champ de bataille, que le pire arrive.
      Ça vient.


      Banaro, 17 heures, 28 minutes, 57 secondes.

      Je n'ai qu'une seule chance. Esquiver la première attaque. Tirer une balle dans l’œil du rat. Le globe oculaire n'est pas protégé par du muscle. On ne peut pas le renforcer ou l'entraîner. Si je lui crève... Là il aura peur, et se méfiera.
      Je sais parfaitement la terreur que représente le moment ou l'on comprend qu'on est mutilé. Qu'on a perdu quelque chose, à jamais. Et l'horreur encore plus grande qu'est la pensée que ça pourrait empirer. Qu'on pourrait perdre l'autre œil. Passer immédiatement de proie à menace. L’œil. Je dois lui crever l’œil.

      Curieux comme le temps semble lent. Le sableux court par ici. Son bras se décompose en sable, se recompose. Frappe le rat qui subitement, grandit, grandit...
      Saloperie, ne me regarde pas comme ça, comme un gamin devant un étalage de friandise...

      Il est trop loin.

      Oui. Il ne le touchera pas. Ou à peine. C'est à moi de me débrouiller, seul.

      Ça grandit. Il grandit. Putain, c'est énorme. Et ça me saute dessus. La patte droite...
      Je ne pourrais pas esquiver ça.


      Banaro, 17 heures, 28 minutes, 58 secondes.

      Je le réalise alors qu'il se détend, qu'il prend l'air.
      Dieu, comme le temps passe lentement.
      Ça me rappelle de sales souvenirs, en parlant de dieux. Connard de Yama.

      Je ne peux pas esquiver. Minimiser les pertes. Pas les griffes, pas les dents. Réduire l'impact.

      Sauter en arrière ? Non. S'il grandit encore pendant le saut, il m'aura avec les griffes. Sur le côté ? Même problème avec sa queue, et je ne pourrais pas tirer.
      Attaque frontale ?

      Putain. Je hais ma vie.

      Il est en l'air, il commence à redescendre, je vais être à portée.

      Le temps passe trop lentement. Ou je réfléchis trop vite ? Enfin, au moins, je ne suis pas en train de revivre ma vie. La mort attendra, dans ta face Yama !

      Tu ne pourras pas tirer avant l'impact.

      Je sais.

      Je m'élance, moi aussi. En avant, vers la bête. L'incompréhension dans ses yeux.
      Pourquoi une proie se jetterait sur le prédateur ? Il n'avait pas réfléchi à cette situation. Sans doute inédite pour lui. Il n'arme pas encore le coup. Il n'est pas prêt. Mais ça ne durera qu'une infime fraction de seconde. Cette saloperie est intelligente, et s'adapte.
      Je saute. Sur le côté. On est si près que je n'éviterais pas le choc. Mais je ne veux pas me prendre un méchant coup de dent. Il essaye d'ailleurs de m'arracher la tête au passage.
      Le choc justement. Je le percute sur sa patte droite. Les griffes ne sont pas complètement sorties, ce qui m'évite d'être découpé. Pas d'être tailladé, en revanche. Ni violemment renversé. Ouais, on ne fait pas vraiment le même poids.

      Si tu lâches ce putain de fusil je te jure que te découpe en morceaux moi-même pour faciliter le boulot du rat!

      Je tombe lourdement au sol. Il retombe pataudement juste derrière moi. Moins sonné que moi sans doute, mais je dois prendre l'initiative, maintenant. Passer de proie à menace, ou mourir.

      Banaro, 17 heures, 28 minutes, 59 secondes.

      Sauf que mes oreilles sifflent. Ma vue part dans tous les sens, j'ai la tête qui tourne. Si je me relève, il me faudra quelques secondes pour que ma vision redevienne normale. Donc je suis mort.

      Je n'ai pas lâché mon fusil. Je roule sur le ventre, je l'épaule. La bête se retourne. Elle sait que je suis juste derrière elle. Un peu surprise par mon comportement suicidaire, certes, mais je suis toujours une proie et elle a faim. Elle sait que je suis au sol. Que c'est l'heure de manger.

      Erreur !

      Banaro, 17 heures, 29 minutes, 0 seconde.

      Souffle. Respire calmement. Tu as une petite seconde avant qu'elle ne re-saute. Vise et tire. Et ne te loupe pas. Une seule chance tu te souviens?

      C'est agréable quand ce salaud de cerveau me file un coup de main au lieu de me harceler.
      Enfin, s'il pouvait dire à mon nerf optique que danser la samba et d'envoyer des lumières colorés comme au 14 juillet ne va pas aider à ma survie, ce serait mieux, mais au moins, il ne me gêne pas.

      Une expiration, lente. Le poids du bois et du métal dans mes mains. Viser. De l’œil droit. La cible est à un mètre. Sonné ou non, je ne peux pas rater ça. Mauvais œil ou non, je n'ai pas le droit de manquer ça ! Je pouvais liquider un type à plusieurs centaines de mètres autrefois !

      Mon crâne bourdonne, mes mains sont sèches. Depuis quand ? La douleur commence à apparaître. Plus tard.

      Vise. Expire. Et tire.
      La balle fuse.

      Banaro, 17 heures, 29 minutes, 1 seconde.

      Le son d'une détonation. Alea jacta est. Le sort en est jeté, la balle est partie. Et le monde reprend vie. Le temps reprend ses droits.

      Un goût de sang dans ma bouche. Et de vomi. Un spasme et j'expulse les liquides qui remontent violemment de mon estomac. Ouais, je me suis cogné la tête en tombant, pas bon.

      Un hurlement de douleur, de rage, qui résonne dans toute la caverne.

      J'ai mal. Putain. J'ai percuté la bête côté gauche. Je tourne la tête. J'ai une sale contusion qui commence à apparaître. Côtes cassées ? Et je perds un peu de sang. Mais les estafilades ne semblent pas trop mauvaises. J'ai mal. Saloperie. Mais ce n'est pas trop grave.

      Non, le choc à la tête est le problème. Ca tourne. Je recrache un peu de bile.

      Cri de peur, de colère, de désespoir.

      Banaro, 17 heures, 29 minutes, 18 secondes.

      Je suis vivant. Je lève la tête. Au delà des larmes et de la vision brouillée, je vois la bête qui recule. Du sang sur le museau. Et elle se griffe l’œil, comme si elle pouvait ôter la balle. Réparer les dégâts. J'ai réussi. Je lui ai ôté la moitié de la vue.
      Devant elle, le sableux, qui est arrivé et se tient entre elle et moi.
      C'est à vous de jouer maintenant. Le cinglé, le snob, le chat. Je m'en tape de qui fera de la friture de rat, mais je vous passe la main. La bestiole ne voit plus de l’œil droit. Et sa vision spatiale ne va pas s'adapter instantanément. S'habituer à n'avoir qu'un œil, ça prend des années. Fini la notion de profondeur saleté de rongeur mutant, bienvenue dans le monde en deux dimensions ! Tu peux grandir et rétrécir autant que tu veux, tu risques de manquer un bon nombre de tes coups dorénavant en méjugeant la distance !
      J'ai assez fait comme ça, c'est à vous de jouer maintenant...

      Banaro, 17 heures, 29 minutes, 22 secondes.

      "Il ne s'est vraiment passé que 50 secondes ?"

      A qui parles-tu?

      À personne. À quelqu'un. À toi. Je m'en fous. Je suis vivant. Et les rataupes viennent de comprendre dans ces hurlements qui résonnent encore dans la caverne que l'humanité n'est pas une proie, un élément de la chaîne alimentaire, mais une menace, un concurrent direct.

      Je crois que je vais rester allongé le temps que ça s'arrête de tourner.

      Commotion cérébrale ? Tu es en train de t'évanouir là...


      Tant mieux. Laisse moi dormir un peu.
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      La détonation résonne toujours dans la grotte. On dirait bien que le lâche a réussi son coup. La bête pousse des petits gémissements. Elle a mal, elle a peur. Je le sens, je le sais. Un petit sourire se dessine sur mon visage. Cet incapable nous a créé une belle opportunité. Mon sang bouillonne et mon corps tout entier tremble. Je suis excité. Je vais réduire cette bestiole à néant, ou plutôt avec l'aide de mes compères.

      "C'est à notre tour."

      Sur ces mots, je m'élance à vive allure vers le monstre. Ce dernier est toujours stupéfait de ce qu'il vient de lui arriver. Mais il n'a pas le temps pour ça. Ici, c'est un champ de bataille où la mort règne en maître et attend de nouveaux disciples. Ne la faisons plus attendre !

      Je cours en direction de son flanc droit, là ou la balle a fait les ravages. Elle ne me voit pas venir et ne m'entend pas non plus. Elle est trop concentrée sur la douleur qui est en train de l'envahir. Dommage pour elle. Je lance mon kusarigama en direction de son cou. Ma chaîne s'enroule autour de ce dernier. Je prend de l'élan afin de tournoyer autour de la bête.

      Mon corps commence peu à peu à décoller du sol et le monstre réalise enfin que l'assaut est de nouveau lancé contre sa personne. Mais c'est trop tard. J'ai l'élan et la vitesse avec moi. Je tourne tout autour de la bête et tend mon bras dans sa direction.

      "Candle Spear !"

      Des lances de cire sortent de ma main. Mon adversaire est assailli de toute part. Elles s'abattent sur lui tel un essaim d'abeilles qui ne forment qu'un pour vaincre l'ennemi. Voilà ce que représente mon attaque. Puis, de ma seconde main je laisse la cire s'écouler afin de bloquer l'animal. Cette fois ci, il ne pourra plus bouger. Je lance un bref regard vers mes compères avant de m'écrier.

      "A vous de jouer !!!"
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      "Enfoiré, chiure, crottin puant, sale raclure de borgne... EH BAH !" un large sourire aux babines, affichant ses quenottes, Milo se retournait vers Yskino qui semblait roupiller tranquillement sur le sol de la grotte dégueulasse "Dis donc ! Elle t'aime pas hein ! Myahahahahahah !"

      Cependant, même si cela l'amusait au plus haut point, le félidé porta sa patte à son oeil bandé, ne pouvant que compatir avec l'immense horreur qui se tordait de douleur devant lui... Douleur fantôme qui resurgit du passé, le souvenir lointain de sa blessure revint à lui brièvement devant le liquide carmin suintant de l'orifice désormais vide de tout orbite.


      "Bon c'est vrai que c'était vicieux ça pour le coup..." songeât à haute voix le petit chat en se frottant la nuque tandis qu'il voyait débouler sur son coté le fou de service.

      Un bref constat s'imposait. Cet enfoiré savait y faire ! Son enchaînement avait un certain style mais le tout était vraiment gâché par cette mine de psychopathe arborée durant tout son ballet sanglant.
      Et surtout cette foutu phrase de fin ! Nan mais comme s'il avait fait tout le boulot et qu'il nous laissait les restes pourris d'une vieille poubelle d'arrière cour !


      "Tsu ! Comme si j'étais du genre à jouer dans une situation pareille..."
      rétorqua-t-il en prenant les termes d'Ylvikiel au ras du premier degré...

      Les pattes supérieures croisées et la trogne tournée dans une autre direction, Milo feignait un désintérêt total pour le médecin sanglant qui venait de retomber non loin après ses galipettes acrobatiques. Tapotant du pied alors que l'immense rataupe restait figé dans la cire et ne semblait pas vouloir en sortir, attestant des dons plutôt balèzes du blond, le Nekomata commençait à bouillir intérieurement. Pourquoi cet enfoiré réussissait son coup ?

      "ET MERDE !!"
      explosa-t-il en se tournant vers Ylvikiel "Tu fais chier avec tes « Candeul Spire » par là et tes « A vous de jouer !» qui puent l'arrogance ! J'aurais très bien pu le fumer tout seul ! T'as pas entendu quand j'ai balancer ma punchline qui tue ? C'était mon moment merde ! Tu m'as volé mon duel et en plus tu fais ça de manière si..."

      Relevant le regard vers le fou qui le lorgnait de manière hautaine les bras croisés tandis qu'il piquait sa crise, le félin ne put supporter plus son regard dédaigneux.


      "LAAAAA ! C'EST CETTE TRONCHE LAAAAA QUI M’ÉNERVE !!" hurla-t-il en le pointant de sa grosse patte avant "ARRÊTE DE TE CROIRE SUPÉRIEUR AAAAAHHHH ! JE SUIS UN PUTAIN DE CHAT QUI PARLE ET TOI TU GERBES DU VIEUX TRUC BLANC ! MERDE !"

      - CRAC -

      Passant au dessus de ses cris frénétiques, un craquement sonore se fit entendre dans la grotte, craquement auquel les oreilles de Milo répondirent instinctivement en se tournant vers l'arrière. Regardant la trogne de celui sur lequel il passait ses nerfs, il constata rapidement qu'Ylvikiel ne le regardait plus faire son boudin mais contemplait plutôt ce qui se trouvait dans son dos.

      Affichant une mine blasé le chat questionna alors son néo-camarade.

      "Laisse moi deviner, ta morve vient de lâcher ?"

      Il eut pour toute réponse un simple haussement d'épaules, certainement dû au quelques phrases cités précédemment par le frénétique félidé.

      "Fait chier..."


      Tournant sa tête pour lorgner par dessus son épaule, il ne put alors que constater une large fissure apparaissant au niveau de la patte supérieure droite de la bestiole... Maline la coquine, elle s'était mis dans une telle position que la cire du bonhomme n'avait atteint cette partie que de manière superficielle, si bien que maintenant, elle était à deux doigts de pouvoir refaire des siennes, du moins au moins avec une patte.

      "Oy grognasse... Je t'ai pas dit que j'allais faire un tartare de ta carcasse puante ? T'aurais mieux fait de rester en gâteau d'anniversaire plutôt que de me couper la parole, saloperie..."

      Ponctuant ses dires, la cire vola en éclat et la dégénérée releva puissamment sa patte pour venir lui faire fermer son clapet, toutes griffes dehors.


      "Humpf..."


      Ses griffes surgirent subitement, tandis que ses queues s'animaient à nouveau, dardant ses sabres autour de son corps chétif.

      "Je vous ai déjà dit... D'ARRÊTER DE ME PRENDRE POUR DE LA MERDE !"
      rageât-il tandis qu'il se campait lourdement sur ses membres inférieur, faisant apparaître de légères fissures sur la surface rocheuse de la grotte "YONTORYU : MOUKO !"

      Poussant fortement sur ses pattes, le Nekomata se propulsa comme une balle en direction de la patte qui fonçait vers lui. Usant de toute son agilité et de son corps extrêmement flexible, le félin plaça ses pattes devant lui, ressemblant bientôt à une torpille, avant de se mettre à tournoyer sur lui même à une vitesse folle, ses queues se joignant à la danse pour le faire devenir une véritable tornade de lames lancée à l'assaut d'une montagne.

      Sauf que là, ce n'était pas de la roche mais de la chair bien juteuse... Et ça, ça se tranchait avec passion !
      Alors que l'attaque ennemie lui passait à quelques millimètres du corps, l'une des griffes de la bête parvint à passer au travers de sa botte secrète, lui entaillant quelque peu le torse et tranchant son précieux manteau au niveau de la taille. Cependant, il en fallut plus pour l'arrêter, surtout que sa cible se présentait...

      Le terme tartare utilisé précédemment n'était pas réellement une figure de style lorsqu'on constatait ce qui arrivait désormais à l'articulation de la pauvre bête qui venait de se faire tout simplement déchiqueter chair et os par le chat sabreur... Le chabreur quoi.

      Tombant mollement aux cotés d'Ylvikiel, la patte démembrée de la bestiole affichait une mine horrible, encore teinté de bout de cire et de sang visqueux. De son coté, l'ancienne propriétaire hurlait de douleur, son moignon laissant s'échapper des flots rouges horribles.

      Pourtant, où que porte leur regards, les Avalons ne voyait pas de traces du petit félin qui semblait avoir disparu en même temps que le coude de la raclure. Enfin, ça c'était jusqu'à ce qu'un son familier se porte à leurs oreilles et qu'ils pointent leur regards vers les hauteurs de la grotte.


      "BORDEL DE MERDE ! TU VAS ME LÂCHER OUI ROCHE A LA CON !?"

      La tête à l'envers et les griffes de ses deux pattes plongées à moitié dans la roche, le colérique Zoan poussait de toutes ses forces pour tenter de s'extirper de la nasse dans laquelle il venait de se mettre... Peut être avait il été un peu trop poussé par sa rage lors de cette attaque...
      Constatant qu'il n'arrivait à rien, il se laissa finalement pendre mollement, s'affichant dans une position pathétique qui ferait surement se marrer le psychopathe...


      "Bon d'accord t'as gagné..."

      Et dire qu'en plus il n'avait certainement réussi son coup que parce que la bestiole était piégée par la gangue de l'autre frimeur... C'était vraiment naze comme journée en fait, et en plus il avait mal aux côtes... Baissant son regard, ce ne fût qu'a cet instant qu'il prit conscience de sa blessure et du sang qui gouttait de son pelage noir et blanc vers les fondations de la galerie.

      "Oh merde je saigne..."


      Rapide coup d’œil un peu plus bas pour voir la monstruosité qui darde son unique oeil vers lui et qui se trouve... Juste en dessous...


      "OH MERDE ELLE M'A VU !? SAUVEZ MOI JE SUIS TROP MIGNON POUR MOURIR SI JEUNE !"

      Spoiler:
        "MILOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!", hurlé-je en voyant le félin se faire propulser, tel une boule de poils sanguinolente, vers le plafond par la créature. Je serre les dents, les yeux écarquillés, les poings ayant envie de faire couler le sang de cette saloperie de rat mutant. Mais pourquoi ? Je viens de le rencontrer, ce n'est qu'un chat, et par dessus tout, ce n'est qu'un de mes serviteurs... Alors pourquoi mon coeur se noue ? Pourquoi ? Je suis le grand Lloyd Barrel, merde, pourquoi ?! Jamais plus je ne devais ressentir ce genre de sensation, pour aucun d'entre eux ! Pas après les événements d'Inu Town ! Pas après la trahison de ce fils de traînée de Kanbei ! C'est alors que je vois l'immense bestiole se tanquer au sol, le regard concentré sur ce petit chat qui se dandine au plafond... Et c'est la que je comprends. C'est pareil que pour tous les autres, en fait. Rien à foutre qu'il meure. Rien à foutre qu'ils meurent, même. Tant qu'ils me sont utiles, tant qu'ils meurent pour me servir, tant qu'ils meurent pour remplir un de mes ordres. Voila le usage de ces gens, qui sont désormais mes larbins. Rien à foutre... A condition que moi, le grand Lloyd Barrel, en ai décidé ainsi. Hors de question de laisser cet immonde Kanbélien disproportionné poser ses pattes sales sur mes jouets ! Et puis...

        "Ylvikel, Galowyr, avec moi ! Epsen, dégage Yskino et tire toi de la ! Tirez vous d'ici !", m'époumoné-je en hurlant mes ordres à mon équipage. Et ça fait un peu de bien. Un peu de chaleur au milieu de cette bataille qui semble déjà durer depuis des heures. Comme une lampée d'alcool qui descend lentement dans la gorge. Et j'en suis certain, désormais. Je ne veux plus jamais me retrouver livré à moi-même... Et ce même si, en tant qu'être incroyable et exceptionnel, j'en suis capable... Et ce même si on galère à tous monter sur le dos de Larbin ! Je tourne la tête et aperçoit l'homme-sable et l'homme-cire qui approchent, prêts... Et aussi, à ma grande satisfaction, Al', chargeant de son côté vers le rat géant. Voila... Cette stupide boite de conserve, malgré son intelligence plus que limitée, a tout de même compris que j'étais incroyable, fabuleux, bref, magistral et a décidé de me suivre... Parfait ! Peut-être que je pourrais le recruter dans mon équipage... Sauf si Al' est le diminutif d'Albert. Les autres hypothèses, passent encore, mais un Albert chez les Avalons... Je me détourne de ces pensées au moment où je décide de donner un nouvel assaut contre le rat monstrueux. Mais cette fois, pas de Galowyr va ici, Ylvikel va la. pas de déploiement en éventail, ou en patte de grue. Juste des poings dressés vers mon adversaire. Juste le chaos de la bataille, et la sensation que je n'arriverai jamais à temps, tandis que la bête s'élance dans les airs avec l'intention de gober Milo comme un vulgaire accra de chat.

        Ha. Ha.

        Moi, ne pas arriver à temps ? Je suis le grand Lloyd Barrel ! C'est moi qui régit l'expression "arriver à temps", parce que c'est moi qui décide du temps auquel je dois arriver ! Et que le temps auquel j'arrive est forcément le bon temps ! Je prends une pointe de vitesse à l'instar d'Al' et me place de façon à ce que nous soyons chacun d'un côté de la bête. Ylvikel et Galowyr me talonnant de près, nous sur notre adversaire, tandis que celui ci continue à gagner de plus en plus de terrain, centimètre par centimètre. Je me transforme entièrement en diamant grâce à Armored Lloyd et, arrivant au contact...

        "Enhanced Brilliant Punk !", m'égosillé-je en infusant mon bras gauche tout entier de Haki de l'Armement avant de violemment percuter de tout mon poids le rat géant. Cognant dans son angle mort alors que son attention était partagée entre sa proie et ce robot qui lui fonçait bruyamment dessus, la créature ne peut pas me voir venir. Voila ce qu'il en coûte d'oser dédaigner le grand Lloyd Barrel, saloperie de nuisible ! La violence du choc est telle que le monstre est stoppé net dans sa trajectoire et qu'il pousse un hurlement de douleur... Mais mon coup n'est pas assez appuyé pour le faire dévier de sa trajectoire. Saloperie, j'y ai pourtant mis toutes mes forces... Cette erreur de la nature serait plus puissante que moi ?! IMPOSSIBLE ! INADMISSIBLE !

        Et pourtant vrai. La tête déformée par un rictus qui mêle douleur et pulsions bestiales de l'immonde rat se tourne alors lentement vers moi, pendant que je vois sa queue s'armer. Aucune échappatoire : je suis complètement à sa merci. C'est alors que, me fixant, son œil désormais unique se dilate, sans doute sous l'effet de la peur. Ha ! Ouais, c'est ça ! Crains donc la force inimaginable du grand Lloyd Barrel ! Même un monstre hideux comme toi peut reconnaître la vraie force quand il la voit ! Même un monstre hideux comme toi a eu vent de mes fantastiques exploits et...

        "Desertio Huracán !"
        "Setsudan !"

        Je suis coupé dans mes pensées par un véritable boulet de canon de sable et deux coups tranchants qui atteignent la bête en plein flanc. Sans même avoir à me retourner, je suis à même, de par mes étonnantes facultés de déduction, de reconnaître là la patte artistique de Galowyr et d'Ylvikel. Leurs attaques fracassent le Kanbélien mutant, qui cette fois change complètement de direction devant la force de l'impact. Tsssk...

        "N'essayez pas de me voler la vedette, vous deux ! C'est uniquement grâce à mon coup que vous avez pu le propulser ! C'est bien évidemment moi qui ai fait tout le travail !", m'écrié-je, toujours en l'air alors que la bête fuse vers un mur de la galerie. Mais il en faudrait plus pour l'abattre. Volant à toute vitesse en direction de la paroi de la grotte, la bête tente de se servir de sa queue pour ne pas lamentablement s'écraser. Bordel... Elle a pris trois bon gros coups bien appuyés. Dont un qui, malgré ses modifications de taille (qui sont sans doute le fait d'un fruit du démon), a du lui faire sacrément des dégâts puisque infusé par la toute puissance du haki combatif. Mais ce n'est pas assez. Putain, c'est quoi son problème ?! Comment elle peut encaisser autant ?! Je retombe au sol et repars sur une ruée vers elle, toujours accompagné de mes deux serviteurs. Il ne faut pas se relâcher. On l'a pas assez blessée, cette horreur. Si on lui laisse reprendre le dessus, elle va encore nous faire le coup de disparaître, et en profiter pour aller engloutir Milo. Faut qu'on réitère notre enchaînement. Il ne faut pas qu'il y ait de temps mort. Continuer à harceler pour pousser dans les retranchements. La base des arts martiaux. Sauf qu'elle commence déjà à reprendre ses repères dans l'air et à tente de se redresser. Meeeeeeeeeerde.

        C'est cependant à ce moment précis qu'Al' déboule, à pleine vitesse, et la frappe en plein ventre, l'accompagnant jusqu'au mur et l'y aplatissant comme on épinglerait une punaise... Avant que ce dernier ne se craquelle de part en part, après un tremblement qui secoue toute la galerie, et laisse à nouveau débouler une armée de petits rats tandis que ce qui semble être leur matriarche peine à se remettre debout. Putain, encore de la vermine à foison... Grand Lloyd Barrel que je hais ces nuisibles ! Lorsque je serai Seigneur des pirates je m'assurerai qu'ils soient tous éliminés jusqu'au dernier !

        "Qu'on me décroche Milo et qu'on le mette à l'abri ! Allez, mes Avalons, continuez à vous battre, c'est loin d'être fini !", hurlé-je, me tenant fier et droit tout de diamant étincelant, de mon charisme et de ma prestance légendaires, avant de continuer dans ma lancée. Ça, c'était classe. Très classe. Je m'aime, quand je fais des trucs aussi classes. Et aussi dans les autres occasions, remarque.

        Bref. C'est loin d'être fini ? Pas si sûr... Je vais en finir avec mon prochain coup. Impossible que cette horreur survive à un deuxième combo comme celui-ci. Il lui manque déjà un œil et une patte, et doit avoir une partie des côtes broyées par nos coups... A la prochaine, je prends sa tête, finit sur une pose classe, fait un discours enflammé, sort une des punchlines célèbres sur tout North Blue, refait une pose classe, et fait fondre le coeur de mes nombreuses admiratrices sur cette île tandis qu'Al', des étoiles plein ses yeux robotiques m'offre le fameux Monolithe en présent, un bateau, au moins cent millions de berries, me donne son vrai nom et que bien sûr ma prime augmente. Aaaaah... Que les choses sont simples, quand on est aussi formidable que le grand Lloyd Barrel !

        Énième secousse qui se fait ressentir. Et une autre foultitude de rongeurs qui déboulent du côté opposé. Rat. Je déteste ces raaaaaaaaaahs. Ou l'inverse. MERDE ! J'en ai marre de cette île à la con !

        "Qu'on en finisse ! Je vous écraserai tous, immondes nuisibles !!"

        Techniques :
          Le nombre de borgnes dans les environs augmentait à une vitesse ahurissante. Si ça continuait comme ça, c’est plus les entrepreneurs miniers qui feraient fortune mais les vendeurs de cache-œil. Banaro comme capitale mondiale des borgnes et des éclopés, en voilà une perspective réjouissante.

          Ce qui est moins réjouissant c’est cette saloperie de rat géant et ses petits camarades qui semblent de plus en plus nombreux alors même qu’on en a déjà massacré un paquet. A croire que chez les rataupes même les morts se reproduisent. Mais ce n’est même pas ça qui m’inquiète en réalité. C’est la grosse bébête, qu'on va appeler la Reine. Je ne suis pas allé vérifier si c’était vraiment une femelle mais pour être aussi chiante faut avoir des œstrogènes dans le sang… Ou s’appeler Lloyd Barrel.

          Toujours est-il que sa majesté n’avait pas apprécié qu’on lui crève l’œil. Je ne peux que la comprendre après tout. Aussi loin que je m’en souvienne la perte de mon œil ce n’était pas le moment le plus fun de ma vie. Je dirais même que je ne l’avais pas vu d’un bon œil. Sans parler de l’entrainement à la con pour m’y habituer. Combien de putain de coups du plat du sabre dans l’angle mort ? De croche-pieds et d'autres réjouissances ?

          Ce qui est le plus dingue c’est que dorénavant, avec son œil et sa patte en moins, j’ai presque autant de points communs avec ce rat géant qu’avec mon nouveau capitaine. Non ce qui est le plus dingue, c’est que je n’arrive pas à déterminer si c’est ou non une bonne chose. Par contre ce que je sais pertinemment c’est qu’on doit se débarrasser de cette bestiole abjecte ou sinon on lui servira de repas. Enfin ils, je suis prêt à dire catégoriquement que le sable ne sera pas vraiment du coup de la Matriarche.

          "Qu'on me décroche Milo et qu'on le mette à l'abri ! Allez, mes Avalons, continuez à vous battre, c'est loin d'être fini !

          C’est comme si c’était fait, Lloyd ! Par contre je vais avoir besoin d’un coup de main sur ce coup-ci. Et par main, j’entends ta tête. Avec un boulard pareil, ta tête sera un point d’appui parfait pour atteindre les hauteurs de cette caverne.

          Le plus illustre des capitaines pirates se trouve à quelque mètre devant moi. Je prends longuement ma respiration. C’est parti pour une petite séquence d’acrobaties. Je fonce aussi vite que je peux en fonçant sur Lloyd et je saute. Mon pied gauche se pose sur sa tête recouverte de diamant et d’une nouvelle impulsion je me propulse de nouveau dans les airs. Il n’en faut pas plus pour que mon corps de sable s’élève. Et que mon crochet se plante dans le plafond de la caverne. Impossible vous vous dites ? Vous avez raison, j’ai triché : j'ai une chaîne planquée dans mon crochet, ne l’oubliez pas ! Elle me donne l’allonge nécessaire pour atteindre le sommet de la caverne. Milo est là, toujours coincé dans la pierre. Fait comme un rat.

          On m’a toujours dit que les chats étaient des bestioles aussi malignes qu’agiles. Mais après tout on est sur une île où les rats sont supérieurement intelligents. Alors que les chats y soient complètement débiles ...

          Merde, j’ai pensé vachement fort.

          Bon je te sors de là et tu vas te mettre à l’abri ! C’est compris ?

          Je n’attends et je n’entends même pas sa réponse. Pas le temps de tailler une bavette avec un chat de gouttière quand on doit déjà tailler en pièces un rat géant. Mon poing brise en partie la pierre qui l’entoure. Alors qu’il est en train de tomber, je le rattrape par la queue. Décrocher des chats des arbres et d’autres perchoirs, ça aurait pu être une chouette profession ça. A garder dans un coin de ma tête pour une éventuelle reconversion professionnelle.

          Hey Milo ? C’est vrai que les chats retombent toujours sur leur patte ?

          On va vérifier ça tout de suite.


          Un sourire de vicelard se dessine sur mon visage. Je commence à faire tourner le chat par la queue comme le ferait un frondeur avec son arme. Et puis je le lâche. Le projetant à pleine vitesse vers un groupe de rataupes.

          Neko Canon !

          Et maintenant c’est à mon tour de me re-soumettre à la loi de l’apesanteur. Mon crochet se transforme en sable me privant de mon point d’attache. Je chute donc à pleine vitesse vers le sol. Tout en chutant, je projette une grande quantité de sable en direction de la Reine espérant l’aveugler et offrir une ouverture à mes petits camarades.

          Priver Lloyd du coup fatal serait beaucoup trop inhumain…

          Mais tellement jouissif.
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          ...

          Il fait noir ici.

          "Tu n'as qu'a allumer la lumière."

          La lumière. Mesurée en lux, elle est un phénomène naturel ou artificiel d'éclairement, ou de reflets d'ondes se trouvant dans la plage visuelle et... Synonymes : éclat, lueur... Il y a une lampe dans le coin. Il faut des piles ou de l'électricité. Je me demande ce que l'électricité pourrait apporter si on la faisait circuler à basse tension dans... Conducteur ? C'est un matériau...

          "...AUVEZ-MOI... TROP MIGNON..."

          Mignon. Ovée ? Ovée... Ovale. Un œuf ? L’œuf ou la poule ? Stupide question, Darwin aurait rit en... Mignon ? Comme une peluche ou comme un incube ? Un nain cube. Cube. Cubique ou ovale ? Pourquoi pas rond ?

          "... Brilliant Punk !"

          Brigand Punk ? Punk... Lloyd ? Nan. Bouffon ? Oui. Brigand ? Pirates non ?

          "Curieux comme il divague."

          Hé ho, j'ai pas besoin de toi ici, on est déjà assez nombreux dans cette caboche moisie.

          "Je ne fais que passer."

          J'espère bien.

          J'ai pas besoin d'un nouveau locataire. Merci bien.
          Il se passe quoi là ?

          À ton avis ?

          Tu crois que je demanderais si je le savais ? Crétin de cerveau.

          "De quoi te rappelles-tu en dernier ?"

          Hmmm... Voyons. Je me rappelle qu'à l'instant précis d'il y a 0,0001 nanoseconde, je me disais que je n'avais pas besoin d'un deuxième taré dans mon crâne.

          Troisième.

          Ta gueule Lloyd ! Euh... Non. Désolé, l'habitude. Ta gueule tout court !
          Bon. Donc...

          Il fait noir.

          Normal, tu as les yeux fermés.

          Pas faux...

          J'ouvre lentement les yeux...

          "AAAAAHHHHH CONNARD D’ENFOIRÉ DE BORGNE JE VAIS T’ÉTRIPER ! ATTENTION A L'ATTERRISSAGE ! POUSSEZ-VOUS !"

          Je ferme lentement les yeux.

          Je crois que je divague encore.
          Ou alors c'est normal de voir un chat voler au fond d'une caverne où un robot géant aide des blessés à se replier pendant que...

          Ah ouais. Je me rappelle. C'est « normal ».
          Je rouvre les yeux. Putain de mal de crâne. Bon... Mes pieds bougent... C'est bon signe. Enfin, que je puisse les bouger. Qu'ils bougent tout seuls, moins.

          Ah, on me dire en arrière.

          Purée, le temps de réaction...

          J'ai le droit d'être groggy ok ? Je me suis pris... Euh... Quoi déjà ?

          Un train.

          Voilà, je me suis pris un train dans la tête et... Attends... Je n'ai pas de souvenir de... Un train dans une caverne ? Tu te fous de ma gueule connard ?

          Rooo, même pas drôle.

          Je... Je me battais. Contre quelqu'un ? Non... Quelque chose. Une bestiole géante... Et je me suis pris un coup sur la tête. Quelque chose du genre.

          Phase de réveil, étape 1 terminée. Chargement de la mémoire. Veuillez patienter le temps que cette carcasse rouillée télécharge les documents.

          Oh, ferme-là...
          Un coup sur la tête... Donc...

          Établissement des priorités : Objectif principal : Se foutre de la gueule d'Yskino. Objectifs secondaires : Tuer Lloyd, parce que c'est un blaireau. Je ne l'aime pas. Se méfier de l'autre borgne qu'est dangereux. Objectif tertiaire : sortir pour respirer de l'air frais. J'ai mal au crâne moi aussi.

          Ouais ouais... Et vérifier que j'aille bien, c'est pas une priorité hein ?

          Mais tu vas aussi bien que d'habitude. Ou presque. La preuve : tu te parles tout seul et tu es à l'ouest.

          J'ai qu'à l'ignorer...

          Tu dis toujours que tu vas faire ça, mais au final...

          Mes pieds, ça va. Je peux ouvrir l’œil. Je sens mes mains. Bon... Je penche la tête en arrière. Le gamin. Epsen ou un truc du genre. C'est lui qui me traîne par les aisselles pour m'éloigner... M'éloigner du rat géant. Oui voilà, les souvenirs et les idées me reviennent. Pas trop tôt. J'espère que je n'ai pas été k.o. trop longtemps... J'ai un vieux goût amer dans la bouche, en revanche, preuve que j'ai vomi. Et ça, ce n'est pas bon. Bon, je dois faire un check-up. Ou plutôt me faire faire un check-up...

          "Hé, gamin."
          "..."
          "GAMIN ! Je te parle !"
          "AH ! Dead-eye ! Je te croyais mort."
          "Seulement d'un œil."

          Encore une plaisanterie ? Deux dans la journée ? Fait attention, tu vas finir le visage grimé avec un gros nez rouge et des chaussures taille 62 si ça continue...

          "Pose moi gamin. Et regarde moi dans les yeux. Enfin, dans l'oeil."

          Epsen s’exécute, m'allongeant doucement au sol. Puis je vois son visage apparaître au dessus du mien. Et son regard qui fixe la partie droite de mon visage. Il est manifestement gêné de regarder la partie gauche. Ah, j'ai perdu mon bandeau. Ca ne doit pas être très joli, oui.

          "Alors, tu vois quoi ?"
          "Un œil."
          "..."
          "..."
          "MAIS T'ES COMPLÈTEMENT CON OU QUOI ?"
          "Désolé désolé. Je ne sais pas ce que je dois regarder !" Débite Epsen a tout allure, l'air terrifié.
          "Regarde mon œil ! Dis moi s'il semble normal, ou s'il a l'air dilaté, contracté, s'il réagit à la lumière... Dis moi ce que tu vois qui te semble anormal crétin ! Pas « un nez, une bouche, un œil, un Yskino ! » Bordel..."
          "C'est quoi un skino ?"
          "Oh, la ferme. Comment est mon œil ?"
          "Bleu. Et Normal."


          Crétin.
          Oublions le check-up. Je me met doucement en position assise. La tête tourne un peu, je vois flou. Puis la vision redevient correcte. Bon, ça ne va pas trop mal.


          On ne peut pas en dire autant là-bas.
          Le chat volant (comment il s'est retrouvé à voler au fait ?) pousse des hurlements en découpant des rats. Il semblerait qu'il soit tombé sur eux et que cela ai amorti son atterrissage.
          Mais l'espèce de grosse saloperie qui m'a fracassé les côtes...

          Oh putain mes côtes !
          Je me passe la main sur le côté gauche. Ouep, ça fait mal. Et à la respiration aussi. Curieux comme on a tendance à oublier une douleur quand on se focalise sur une autre... Il faut dire que mon mal de crâne est horrible...

          Enfin... La saloperie, donc, semble enragé. La faute sans doute à son œil crevé et à son bras en charpie (ça date de quand ça ? Bon travail...). Du coup, elle est passée de prédateur à bête traquée.

          Et il n'y a rien de plus dangereux qu'une bête blessée et enragée ou terrifiée.

          Mais je dois admettre que j'avais sous-estimé le côté intelligent de ces rats. Ils savent utiliser des outils, nous ont dit les mineurs. Ils agissent en groupe, sont ordonnés... Et communiquent dans leur propre langage de petits cris de rats immondes.

          Le gros se défend, désormais, pendant que Lloyd, le sableux et le taré blond (c'est long à dire ça... Comment raccourcir... Le tarond ? Non, c'est moche. Le cireux ? Ouais, mieux, ça va avec ses pouvoirs et sa teinte de peau et de cheveux...). Pendant que les trois, du coup, l'acculent... Les petits préparent une contre-attaque, sans doute concertée avec le gros qui a du appeler à l'aide et attend son heure pour porter ses dernières forces dans un assaut costaud. Je doute qu'il ai tout montré de ses capacités.

          Et ces cons ne voient sans doute rien venir. Quelle connerie de ne pas avoir quelqu'un qui surveille leurs arrières. Il leur faudrait un sniper pour les couvrir et les avertir.

          Oh, really ? Et ce n'est pas ton rôle?

          Non. En même temps... Je ne vois pas pourquoi je sauverais la vie de Lloyd ou des deux autres larbins qu'il s'est trouvé. Peu m'importe que les petits rataupes aient discrètement amenés des espèces de balistes branlantes ou des barils, probablement d'explosifs vu le soin qu'ils mettent à amener des torches avec, mais pas trop proches pour ne pas mettre le feu aux tonneaux...
          Ce n'est pas moi qui suis visé. C'est les assaillants du gros rataupe qui appelle à l'aide. Autant rester là à regarder. Voir peut-être Lloyd être dans la merde. Et ce que le robot compte faire.


          Et puis, j'ai mal à la tête.
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          Impossible. Je n'aurais jamais pu l'envisager. Je n'en savais rien... J'ai beau être le magnifique, le fort, l'exceptionnel Lloyd Barrel... Comment aurais-je pu deviner ça, même en prenant en compte mes capacités cognitives largement supérieures à la moyenne ? C'était juste impossible de le voir venir, même en étudiant soigneusement chaque donnée de l'environnement. Et pourtant... Et pourtant j'aurais du. Je suis le grand Lloyd Barrel, merde ! Si quelqu'un doit prévoir ce que les autres ne conçoivent même pas dans leur petit cerveau étriqué, c'est bien moi ! Et pourtant... Et pourtant, même après avoir vu la boule de poils fendre les airs comme un météore hirsute, je ne peux toujours pas imaginer que les chats volent si bien. Ma tête accompagne le mouvement du chabreur dans sa chute... Et dans son fracas au sol. Aie, par contre, j'aurais juré que les chats ça retombait toujours sur leurs pattes, quand même... Enfin. Ça l'empêche pas, malgré sa blessure, de se relever, les poils tout hérissés, et de se jeter sur l'armée de vermine qui envahit de plus en plus la galerie. Tant qu'il reste loin de l'autre abomination... Je me retourne vers le Kanbélien géant, qui, s'étant lui aussi relevé, nous fait face et nous lâche un hurlement strident... Accompagné d'un flot de bave juste dégueulasse, qui m'asperge presque complètement.

          Et même si je suis en forme de diamant et que ça coule lentement de long de mon corps... Pour ça, elle va payer, cette saleté. Je transforme mes doigts en griffes grâce à Razor Edge. Je vais la dépecer lentement... M'approchant d'elle, je balaye les petits rats qui essaient désespérément de se frayer un chemin jusqu'à moi, et sans même avoir besoin de les toucher, malgré les installations primaires d'explosifs qu'ils sont en train de faire. Ha ! Qu'ils sont faibles ! Les lames de vent générées par la simple pression de mes griffes dans l'air suffisent à les découper à distance ! En même temps, il faut avouer que pour le commun des mortels, c'est assez incroyable comme technique, tout comme Galowyr, qui, en train de voler, aveugle de manière répétée la bête grâce à des lancers de sable ! Au final, à bien réfléchir, la scène toute entière est surréaliste. Il y a maintenant presque deux ans, lorsque j'étais encore dans mon petit confort sur Barrel Island, aurais-je imaginé un jour me retrouver sur Banaro, à taper un rat mutant entouré d'un équipage de larbins qui sont soit borgnes, soit des bêtes de foire, soit les deux et aidant un robot géant au nom sans doute bien trop ridicule pour que la bienséance le révèle à tous ? Non, pas le moins du monde. En même temps, il y a deux ans... Je me considérais comme surpuissant. Et maintenant je me rends compte que j'ai beaucoup évolué, et que j'ai sans doute encore beaucoup à m'améliorer si je veux atteindre mon objectif, à savoir récupérer ce One Piece qui me revient de droit.
          En même temps il y a deux ans... J'étais un imbécile (dans une moindre mesure, hein, je suis le grand Lloyd Barrel, quand même) qui n'avait jamais pris la mer. Et maintenant...

          Et maintenant, je suis à un mètre de la gueule dardée de crocs du démon de Banaro, la première île où ma destinée s'écrit au fil d'or. Galowyr retombe au sol, non loin de moi, Ylvikel nous rejoint et Al' s'approche également. Tous les quatre, nous nous dressons fièrement devant l'horreur qui nous fait face (et certains de manière plus classe que d'autres, surtout moi en fait), droits au milieu d'un cercle de ces sales nuisibles, qui n'osent même plus avancer, malgré le chaos et le capharnaüm qui règnent dans la grotte ! Aaaaaaaaah, oui... Ils doivent se sentir si faibles, si fragiles, si inutiles... C'est exactement ça ! C'est exactement ça que je veux que tous les êtres inférieurs qui peuplent ces mers ressentent à la vue du grand Lloyd Barrel et de ses Avalons !  Cette vermine immense et immonde... Oui, elle est le symbole de tous ces effrontés que je balayerai d'un revers de la main s'ils se mettent en travers de mon chemin... Sans pitié aucune. La bête rouvre les yeux, s'étant légèrement débarrassée du sable qui la gênait, et nous hurle à nouveau férocement au visage. Al' lui rabat immédiatement son clapet en lui encastrant la mâchoire dans le sol. Hmmm ? Il a réussi à l'avoir ? Cette saloperie doit bien être éclatée, parce vu les mandales qu'on s'est pris au début du combat et l'agilité avec laquelle elle évitait les coups, elle aurait pu esquiver ça comme si de rien n'était... C'est presque décevant ! On a fait tout le gros du boulot, j'ai pris un sacré choc dans les côtes et Yskino et Milo sont à moitié enterrés et c'est Al' qui va récolter tous les honneurs ! Hors. De. Question ! Mais l'illusion n'est que de courte durée. En effet, n'appréciant sans doute pas le fait d'avoir été frappée aussi violemment, la bestiole en profite pour un envoyer un coup de sa gigantesque queue au cyborg, qui l'encaisse en plein dans le bras. Pas sûr qu'il s'en sorte indemne... En attendant, il crée une ouverture !

          "Allez, fidèles serviteurs ! On massacre cette horreur !", hurlé-je tandis que le monstre, se relevant, ouvre sa gueule une fois de plus... Et tente de me faire fermer la mienne de sa dernière patte avant valide, se dressant sur ses deux pattes arrières. Nous effectuons un bond de recul. Quoi ? Comment est-ce cette saleté ose t-elle ? Je suis le gra... Ylvikel ne me laisse même pas le temps de constater pleinement le manque de respect de la chose, et, d'une vitesse assez fulgurante, balance son kusarigama de manière à ce que la chaîne attrape le membre du monstre et sa nuque et ne les ligote ensemble. Puis, rattrapant sa faux de sa main droite, il tire de toute ses forces pour rejeter le rat au sol, et le faire trainer sur un ou deux mètres, exposant complètement son flanc. Il n'en faut pas plus pour que Galowyr et moi ne préparions une attaque et, l'un infusant son bras de Haki et l'autre transformant le sien en sable...

          "Enchanced Razor... Calibur !", nous nous écrions en simultané alors que nos attaques frappent le cou du rat géant avec une force telle que, sous l'impact de la lame de sable et de mes griffes de diamant, sa peau, ses tendons et ses muscles lâchent... Pour laisser une bouillie de sang et de cartilage s'échapper de la plaie. Et les mains plongées dedans, je frappe, je déchire, j'arrache... Je frappe encore et encore, dans un accès de rage, visant sa carotide mise à nu. Les cris de la créature redoublent d'intensité, elle hurle à l'agonie tandis que le fracas des coups continue de retenir. Mais rien à foutre. Je continue de frapper, toutes griffes dehors... Ou plutôt dedans la carcasse de la bête, que la vie quitte d'instant en instant. Bientôt, le brouhaha et le tumulte de la bataille qui faisait rage cessent, les petits nuisibles terrifiés par la perte de leur alpha. Mais rien à foutre. Et je continue de frapper, comme un démon, lâchant des expirations tout seul tandis que des petites gouttelettes du sang du monstre se retrouvent projetées sur mon armure de diamant. Saleté... Oser s'en prendre à un être supérieur et à ses serviteurs ! Oser manquer ainsi de respect au grand Lloyd Barrel et l'attaquant et en le blessant ! Meurs ! Meurs ! MEURS !

          Finalement, le rat difforme ne bouge plus, et ses petits congénères, tout agités, se faufilent à toute vitesse dans leurs galeries, abandonnant le matériel primitif qu'ils avaient ramené, sans demander leur reste. Tant mieux pour eux, parce que là, je suis d'une humeur massacrante envers la vermine. En voyant cette masse grouillante partir en couinant, je ne me dis toutefois que ce n'est que partie remise. Après tout, il est de l'ordre du devoir de quelqu'un aussi puissant et magnifique que moi, le grand Lloyd Barrel que d'exterminer cette race impure et bâtarde... Le sang qui n'est pas le mien et qui me recouvre bien tout le torse et les bras coule lentement par terre tandis que je regarde Galowyr et Ylvikel d'un air satisfait. Ça n'aura pas été aussi simple que le pensais de prime abord... Mais on l'aura fait ! Et c'est aussi sans doute parce que je n'ai pas l'habitude de me battre avec des gens qui me gênent autour. Il ne fait nul doute qu'en combat singulier, le grand guerrier que je suis aurait éclaté cette monstruosité en moins de temps qu'il ne faut pour dire "Vive le grand Lloyd Barrel" ! Mon regard se porte ensuite vers les trois autres. Epsen, le sabre rangé à la ceinture, avance vers nous en portant un Yskino a demi-conscient sur ses épaules, tout content tandis qu'il piétine des cadavres de rats. Milo, lui, traine un peu la patte (c'est le cas de le dire, haha, que le grand Lloyd Barrel que je suis a un humour formidable !) en se tenant l'abdomen pour contenir ce qui semble être une petite hémorragie. Tssssk... On a limité la casse et pourtant... Voila le risque quand on joue au héros et qu'on est pas aussi fort et incroyable que moi !

          "Au moins une bonne chose de faite...", lâché-je à un moi-même exténué lorsque nous sommes tous réunis. Avant de balayer du regard le reste de la galerie. Quel carnage... Combien de cadavres de rats jonchent le sol ? Des centaines ? Sans doute. Sans doute... L'étendue de carcasses poilues est parfois parsemée de corps d'homme (mineurs et écolos inclus) qui présentent des traces de crocs, de griffes et même parfois de haches. C'est ainsi que la période d'après bataille s'entame et que l'humanité relativement triomphante (à laquelle on rajoute un robot un chat qui parle) se reconstruit. Ça ramasse pancartes de protestations, armes, morceaux de corps et de rouages et sa pleure ses morts dans le silence le plus complet. Moi, je les observe, avec un regard empli du dédain le plus total. Ceux qui sont morts étaient faibles. Et ceux qui plaignent le sort et la perte de ces êtres faibles le sont encore plus. Je m'attarde quelques secondes sur Al', que le coup de la bête a mine de rien pas mal amoché, son bras droit étant presque arraché, et qui cherche ses quelques morceaux éparpillés encore intacts. Je le pensais plus solide que ça... Je suis arraché de mes pensées par les gémissements de Milo et d'Yskino, qui me ramènent à la réalité qu'eux aussi, il faudrait les rafistoler.

          Tssssk... Et puis quoi encore... Rien à foutre d'eux, c'est que mes larbins, ils donneront leur vie pour que mes objectifs soit accomplis, s'il le faut... Ma destinée, et ici plus particulièrement ma quête du Monolithe passent avant tout. Je n'ai que faire de leurs états d'âme, alors c'est dire de leurs états de santé... Un spasme de douleur me secoue alors violemment tout le côté droit. Hnng... J'ai plus ramassé que ce que je pensais...

          "Que fait t-on, Lloyd ?", demande Ylvikel tout en rangeant son kusarigama et ses couteaux kukri, dans l'indifférence la plus totale. Bordel...
          "On verra plus tard...", concédé-je intérieurement finalement. Enfin, concédé-je... Le grand Lloyd Barrel ne concède rien, putain ! C'est pour moi que je fais ça, et uniquement pour moi. Oui... J'ai les côtes toutes endolories. Et mon bien-être est plus important que tout le reste. Ce que je pense et ce que je veux sont plus importants que tout le reste. Je ne fais absolument pas ça pour Yskino ou Milo... Je reprends : "On verra plus tard. Pour l'instant, on va se poser et raccommoder Yskino et Milo."
          "Tu veux qu'on aille au village des troglos ?"
          "Oui.", m'affirmé-je tout simplement, sans toutefois oublier les bribes de paroles d'Al' : "Individus confirmés comme étant : "Pirates dangereux pour l'île". Seuil de menace élevé. Éradication préconisée par le système.". Il nous considère comme des ennemis. Et puis de toute manière, il commettra sans doute l'affront de se mettre en travers de mon chemin quand je voudrai accéder au Monolithe, alors il faudra sans doute l'affronter aussi. Mais pas maintenant. Il doit sans doute penser à la même chose (copieur). Ce ne sont pas Yskino et Milo qui changeraient quelque chose à la donne de notre côté (après tout, je suis la !)... Du sien, par contre, c'est toute autre chose. Si lui n'est pas complètement opérationnel, qui défendra sa ville, son île, son gros caillou qui brille ? Je me remets à le fixer. Nos regards se croisent. Et on se comprend.

          "Y'a une auberge où y'a de la place dans votre ville ?", demandé-je en sous-entendant fortement qu'il n'avait pas vraiment le choix. De toute manière, personne n'a jamais le choix quand le grand Lloyd Barrel prend une décision !
          "Analyse de la situation terminée. Permission de séjour accordée. Réponse : affirmative.", répond t-il simplement. On s'est compris. Mais il a "analysé la situation". Qu'est-ce que cela peut vouloir dire ? Qu'il a estimé le temps qu'il lui faudrait pour se réparer ? Qu'il a planifié un horaire pour une attaque nocturne ? Sans doute un peu les deux. Ce n'est pas vraiment l'essentiel pour l'instant. Au pire, qu'il ose venir, et je le recevrai comme il se doit !

          Je prends Yskino des mains d'Epsen et l'appuie sur mon épaule en reprenant ma forme "humaine", et nous partons en suivant le cortège de mineurs et d'ecowarriors mené par Al' jusqu'à la ville troglodyte de Banaro, et dans le silence le plus complet.

          Dans le silence de l'après bataille... Et de la prochaine qui se prépare.

          Mais bon, en attendant, bouffe, sieste et boisson. Merde, je suis le grand Lloyd Barrel et j'ai une fois de plus triomphé de mes ennemis ! Je m'aime !

          # Razor Edge :