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Rapports de force, rapports forcés

Journal d'Axel, Day 1, 9h00 :


'tain.

J'pense que c'est un bon début pour un journal, ça. Vu que je dois le tenir de toute manière... Enfin bref, quitte à écrire à l'intérieur, autant me rappeler pourquoi je le fais.


C'est le premier jour qu'on passe sur Innocent Island depuis qu'on a botté le train de Krasspoutine. C'était pas déplaisant à vrai dire, de le faire taire une bonne fois pour toutes. Après tout ce qu'il a fait sur cette île... Bref, c'est de l'histoire ancienne maintenant, les habitants nous sont très reconnaissants, ça fait vraiment plaisir. J'ai encore un peu d'alcool dans le sang, et une légère gueule de bois également. D'ailleurs, c'est aussi un peu pour ça que ce journal m'est chiant désagréable.

L'idée de ce foutu maudit journal vient d'une lubie de Stefan, pour ne pas changer. Ce matin, il s'est réveillé frais comme un gardon (contrairement à beaucoup de Desperados qui mangeaient la poussière de la fête d'hier soir) et a décrété que l'île n'était pas sûre. Alors il nous a filé à tous un journal de bord à remplir, avec l'île à explorer. Avec un volume conséquent et un ton autoritaire, ma gueule de bois me mène la vie dure. Saleté de maniaque paranoïaque et rabat-joie... Mais bon, il n'a pas forcément tort.

Il faut avouer qu'on ne connaît pas grand chose de l'île. On a vu un camp d'enfants sur les trois, et la seule carte qu'on ait eu était celle dessinée à la main par les Mékanos. En effet, on manquait sûrement beaucoup de détails. Si on rajoutait à ça le fait qu'on a toujours pas compris comment Krass s'est débrouillé pour sa domination poulpeuse poulpoise poulpienne à base de poulpes, et qu'on ne sait toujours pas s'il y a d'autres dangers sur l'île (je repense souvent au symbole que j'ai vu la veille), il a pas tort du tout, le petit métrosexuel. Avec un peu de chance, on trouvera peut-être deux ou trois trucs pour la route à venir.

Ceci dit, ça ne justifie toujours pas la rigueur et l'excentricité dont il fait preuve en ce qui concerne le journal. Même pas le droit d'écrire des conneries bêtises ou des injures pour rendre le tout un peu plus fun. D'ailleurs, je suis sûr que le reste de l'équipage le fait. Y a sûrement que moi qui n'ait pas le droit. Parce qu'évidemment je suis sous surveillance de "Sa Majesté" parce que, soit disant, je ne serais pas "capable de prendre aux sérieux cette responsabilité". Je lui en foutrais moi des responsabilités à la con. Je suis fortement en désaccord avec les préjugés qu'il a sur moi. Enfin bon, toujours est-il que je dois me le coltiner derrière moi : il a réussi à manipuler l'instinct maternel d'Elinor pour que je sois privé de repas si je ne fais pas cette tâche correctement. Casse-noisettes, va.


Quoi qu'il en soit, j'ai profité de ce réveil forcé et matinal pour faire un tour au camp des Mékanos. J'ai pu voir toute la troupe : Frankyky, les frères Kass, les petits du dispensaire... Ah oui, et Elphys accessoirement : elle était déjà là quand je suis arrivé, à sautiller dans tous les sens. Comme d'hab quoi. Elle s'est agrippé à mon visage, en collant son bonnet A sur mon front. Comme d'hab quoi. Et maintenant, elle me suit partout. Comme d'hab quoi. Boh, en même temps sa présence est loin d'être déplaisante. Et d'ailleurs, Elphys, si tu lis cette ligne, ARRÊTE DE ME CHIPER MON JOURNAL, PETITE PESTE !

Bref, le chef a quand même pu m'aider : il m'a indiqué où se trouvaient les camps (à peu près) ainsi que les sites où ils n'allaient pas souvent, par manque de temps ou par simple flemme juvénile. Je l'ai remercié, et lui ai dit que je tiendrai ma promesse avant de partir : ces petits veulent vraiment devenir des cyborgs. Après tout ce qu'ils ont traversé, ce serait vraiment injuste de ma part de ne pas leur laisser quelques plans. Je pense que si les Mékanos ont tenu jusque là, ils vont faire attention au niveau de la cyborgisation. Ce ne sont que des enfants, mais ils connaissent déjà mieux que quiconque la valeur d'une vie, le prix du sang. J'ai confiance en Frankyky.

D'ailleurs, je lui ai demandé s'il avait déjà vu le symbole mystérieux auparavant. Aucune réaction, c'était vraiment la première fois qu'il voyait une telle bizarrerie. Il m'a dit d'aller voir chez les autres tribus, ils seraient certainement plus au courant. Je m'y dirige de ce pas. C'est peut-être une obsession ce symbole, mais il ne m'inspire vraiment pas confiance... On verra bien. Je l'ai remercié et m'en suis allé.

Et puis, histoire de m'amuser, j'ai emprunté quelques bombes de talc à Elphys, que j'ai donné aux petits Mékanos. Je leur ai dit de tarter Stefan pour moi, vu que je ne suis pas autorisé à le faire directement. Je sais que la Princesse n'est pas très loin derrière moi. Je sens que je vais bien me marrer moi.


Enfin bref, avec Elphys sur mes épaules qsdhk qsdjh jqsdhuhoifribh oiizehfozehb qui visiblement n'a pas l'air de vouloir me laisser écrire tranquillement, on part vers le nord, en direction du camp des "pirates".


Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 11 Nov 2014 - 11:56, édité 2 fois
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Journal de Stefan. Premier jour après la neutralisation de Krasspoutine.

Le pirate aux pouvoirs indécents a enfin été arrêté. L'équipage Desperados, avec l'aide d'une aide inespérée connue sous le nom de Rydd Steiner, est arrivé à bout de lui et de ses complices, réduisant les Krasspirates à l'impuissance. Je n'ai pas pu m'empêcher de noter la disparité entre les victimes des poulpes. Certains étaient mieux vêtus à l'origine que certains de leurs confrères. Je me demande bien où Krasspoutine recrutait les membres de son équipage, mais je ne prendrais pas la responsabilité de lui poser la question. Je ne saurais même pas dire où il se trouve à l'heure actuelle. Son corps endormi par la flèche a été déplacé, et je soupçonne les villageois ; ou des membres de l'équipage. Est-il même encore vivant ? Cette perspective ne saurait me réjouir ; un homme aussi cruel ne devrait jamais rester en vie, il était capable de revenir ici et de se venger sur les habitants de l'île. J'espère qu'à son retour, il rencontrera une résistance digne de l'affronter. Mais je m'inquiète peut-être trop.

Notre log-pose doit encore attendre pour être rechargé. Selon Innocent, quand je l'ai interrogé à ce sujet, trois jours étaient nécessaires pour reprendre la mer en toute quiétude. Cela nous laisse donc une perspective intéressante pour occuper ce temps vacant : explorer l'île. J'ai cru comprendre que chaque membre de l'équipage n'avait pas l'intention de se cantonner au bateau. Une occasion parfaite pour étoffer mon journal de bord se présentait à moi. Les Desperados n'ignorent pas que je me charge de consigner dans celui-ci tous nos faits et gestes, et que j'établis une typologie précise des territoires sur lesquels nous faisons étape. Puisque nous bénéficions de plus de temps que d'ordinaire grâce au log-pose, j'ai distribué à chaque membre un journal personnel afin qu'ils y notent tout ce qu'ils rencontrent lors de leur déplacement. Si certains ont montré une volonté réelle de collaboration, j'ai cru distinguer chez d'autres un enthousiasme modéré. Quant à Elphys, d'après ce que j'ai entrevu, je pense avoir droit à son retour un croquis de dessins abstraits. Peut-être arriverais-je au moins à la convaincre de faire des croquis des lieux...

Souhaitant visiter les différents villages des enfants, répartis sur l'ensemble de l'île, je pris le chemin indiqué par Elinor, qui avait eu l'occasion de découvrir le camp des mekanos. Hélas, le destin avait décidé de mettre sur le même sentier mon bien-aimé mentor de combat. Dans un sens, je pourrais voir s'il tient son journal correctement, sans marquer des éléments sans aucun rapport. Je doute en effet de sa capacité de prendre au sérieux cette responsabilité. De toute façon, Elinor a été claire avec lui en le menaçant de le priver de repas.
Il va vraiment falloir que je lui parle à ce sujet. Elinor est une jeune fille gentille, mais sa propension à toujours vouloir me materner et à veiller à ma sécurité m'exaspère. Je ne suis pas un enfant, et je ne suis pas sans ressource. Je peux tout de même quitter le bateau sans avoir un chaperon !
Le regard noir que me lance Axel en tout cas est significatif : il est persuadé que c'est moi-même qui ai imaginé cette punition. Voila qu'en plus, cela me retombe dessus.

La première surprise de notre cheminement est la présence d'une fête foraine fantôme qui menait jusqu'au campement des mekanos. Cette île avait donc connu une population plus civilisée et plus moderne que les villages précaires des enfants et rustique des adultes. Ce décor témoignait du nom de l'île, Innocent, célébrant le jeu et les joies de l'enfance.
Malheureusement, d'innocence il n'est plus question. Un passage au dispensaire permet de le réaliser. Je comprends mieux pourquoi Elinor s'est tant mise en colère. Il faudrait être insensible pour ne pas être touché. Axel m'ayant oublié pour aller à Frankyky, je reste dans cet sorte d'hôpital ; Seido aurait été plus utile que moi. A signaler donc au Capitaine dès notre retour au navire.

Les enfants n'ont pas l'air malheureux, au point qu'ils ne cherchent même pas à rejoindre les adultes. Les Mekanos ont acquis leur indépendance et se plaisent à inventer des armures, à trouver des moyens de remplacer les blessures de leur corps par du métal. Cela explique pourquoi ils admirent tant Axel. C'est amusant de constater que le cyborg, grâce à ces garçons, paraisse plus humain. Il prétend ne pas aimer les enfants, mais eux l'adorent. Je lui ressortirais ça à l'occasion.
Le dispensaire n'est pas entretenu ; le ménage ne fait pas partie des priorité des enfants. Le manque d'hygiène comprenant des risques pour leur santé, je leur ai expliqué comment s'y prendre pour nettoyer leur corps aussi bien que leurs lieux de vie. Ils se montrent attentifs à ma démonstration, et manipulent le savon comme s'ils n'en avaient jamais vu. Les bulles leur plaisent beaucoup. Je vais essayer de leur en ramener, puisque cela leur plait autant. Nul besoin d'avoir des bras en métal pour faire sourire des enfants.

En sortant d'ici, j'ai vu un geste d'Axel. Il trafique quelque chose, j'ai bien vu son regard circulaire autour de lui pour voir si je n'entendais pas. Je me rapproche du petit groupe d'enfant, une fois que le gredin s'en éloigne suffisamment. J'ai très vite reconnu ce qu'ils avaient dans la main. Axel recommençait. Je pensais qu'il allait arrêter cette blague. Si un jour, tu lis ce journal, tête de Conserve, car je suis sûr que tu vas fouiller pour lire ce que j'ai écrit, sache que ce geste ne restera pas impuni. Qui plus est, tu es mal tombé avec ces petits : ils m'ont reconnu quand je suis venu vers eux et m'ont acclamé, car je suis selon eux celui qui a contribué à la chute de Krasspoutine avec mes flèches soporifiques. Je leur ai conseillé de garder ces boules pour des méchants. Échec et mat.

Notre tour de l'île continue vers le village des Pirates, un groupe d'enfants seuls (il en existe beaucoup ici, d'après ce que nous a dit Mekanos). Les adultes ne font pas l’unanimité. Trop cruels, trop autoritaires, avec des préoccupations futiles et incompréhensibles pour eux. Je ne peux pas les blâmer. La liberté est un cadeau précieux qu'on regrette amèrement quand on ne le possède plus. (Mot pour Axel : Tu l'as comprise, cette phrase-là, ou j'aide ton esprit étriqué à en saisir le sens ?).
Nous traversons à nouveau une forêt. Il y en a beaucoup sur Innocent Island. La nature reprend ses droits sur l'humanité, après la catastrophe qui a secoué ces terres.
A peine sommes nous à cent mètres du village des pirates qu'on nous lance un caillou. Un enfant nous menace d'un lance-pierre chargé. Il ne veut pas que des adultes approchent d'eux. Discuter avec ce groupe-ci va être plus difficile. 


Dernière édition par Stefan Defoe le Dim 16 Nov 2014 - 11:17, édité 3 fois
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Journal d'Axel, Day 1, 12h30 :

Mouais. Je le confirme : je hais les gosses. Incroyables ces gamins.

A peine on était arrivé qu'ils commençaient à nous envoyer des pierres. Bon, avant, quand on venait d'arriver, je veux bien. Mais après qu'on ait éliminé Krasspoutine ? Faut pas déconner. Je trouve ça peu logique. Ça fait pas si mal les pierres (bah, quand on vient de démonter une clique de poulpes zombies...), mais c'est surtout le fait d'être rejeté qui fait mal à l'âme. Enfin bon. Les deux chevelures vertes se sont cachées derrière moi, alors que je recevais pierres et injures. Toutes. J'ai décidé de crier un gros coup de "silence". J'ai obtenu cinq secondes, mais heureusement que j'avais les idées bien en place : je leur ai refais un petit numéro du cyborg Nec Plus Ultra. Je me suis dit que si ça avait marché avec Frankyky, ça allait marcher pour ces saletés de "pirates".

Et ben, je me suis fourré le doigt dans l’œil. Dès qu'ils ont vu que j'étais bizarre, plus qu'humain et adulte (je crois d'ailleurs que le côté adulte a vraiment envenimé les choses, si l'on s'en fiait à ce qu'en disaient les Mékanos), ils ont jeté encore plus de pierres. Et encore plus d'injures. Oh, sur le moment, j'avais bien envie de faire de la purée de gamins moi, tiens ! J'étais fort mécontent. Aussi, avant que ma rage ne déborde sur les lames de mon bras, j'ai envoyé Stefan en première ligne. Histoire qu'il serve enfin à quelque chose. ET NON, ÇA JE NE VAIS PAS LE BARRER, QUOI QUE STEF EN DISE OU QUOI QU'ELI FASSE ! D'ailleurs, j'ai remarqué qu'au passage, il était tout clean, le Stef. Les Mékanos m'avaient-ils trahi ? Ou ce démoniaque cerveau sur pattes avait encore une fois manipulé les gens à sa guise ?

Enfin bref, la Princesse s'était posté devant et a exigé à voir le chef. Ca a plutôt bien marché, à vrai dire. Avec un certain panache, il a cordialement sorti une phrase trois fois plus complexe que ça n'aurait dû être, et les enfants de s'arrêter soudain. S'interrogeant mutuellement, ils décidèrent d'appeler leur chef, Till, afin de décrypter ce que Chevelure Soyeuse avait dit. Et franchement, quand ce soit disant Till a décoché un grand "QUOI ?" massif, avant de sortir un "qui ose déranger le grand Till ?", j'ai su que j'allais détester ce gosse. Encore plus que les autres.

D'ailleurs, la suite s'est passée très vite : un petit bambin avec des demi-muscles et des cheveux blancs est arrivé, nous a demandé ce qu'on fiche ici. On a répondu qu'on avait besoin d'explorer l'île, il nous a envoyé "paître" (je fais des progrès au niveau de la censure, hein ?). Je lui ai demandé s'il a déjà vu ce symbole, il m'a répondu que ça ne me regardait pas (mais à sa tronche, j'ai vu qu'il n'était pas non plus au courant : il ne voulait juste pas perdre la face). J'ai voulu lui en mettre une, mais Elphys m'a retenu. Il nous a finalement demandé qui on est et ce qu'on fiche ici. Et là, c'est devenu drôle.

Parce qu'à ce moment, Stefan lui a calmement expliqué qu'on est leurs sauveurs, leurs bons samaritains personnels, et qu'on a démonté Krasspoutine de façon classe. Et bien sûr, tout ça à la Stefan : avec une bonne grosse dose de condescendance mélangé à de la moquerie impétueuse et intellectuelle. De quoi faire taire ce Peter Pan trois fois trop vantard quoi. Faut pas le dire trop fort, mais des fois, j'aime bien ce que Stefan fait. A ce moment, le gosse s'est tu, les yeux écarquillés et la bouche presque ouverte. Et après un petit moment, il s'est mis à hurler de rage et de honte, parce que et je cite "c'était lui qui devait régler son compte à Krasspoutine". Tu parles. Avec tes vingt grammes de muscle, tu comptais faire quoi gamin ? Bref, il a continué comme ça pendant une vingtaine de secondes, avant de nous ordonner de ficher le camp. C'était vachement drôle. J'ai quand même remercié Stefan à ce moment-là. Quand la Princesse est classe, faut dire qu'elle est classe.

Enfin voilà quoi. Actuellement, on est au camp et il est midi passé. On a juste eu le temps de rentrer pour déjeuner, et je compte sur Mr.Propre pour nous organiser la suite du programme. Résumé de la matinée ? Les Mékanos, ça va. Les Pirates sont hargneux. Stef peut être drôle quand il veut. Et Elphys est hyperactive, comme d'habitude. Franchement, j'ai pas forcément hâte de voir l'après-midi. Mais quelque part, c'est mieux que de glander à rien faire pendant trois jours.


Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 11 Nov 2014 - 11:57, édité 2 fois
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Midi

Le passage chez les pirates de Till s'est soldé par un fiasco. En dépit de mes tentatives de discussion, je n'ai pas réussi à les convaincre de nous laisser entrer dans leur village désolé. J'ai eu beau argumenter, leur chef n'a pas daigné nous aider. Même Axel, pourtant fascinant pour des enfants avec ses attributs métalliques, n'a obtenu aucune réponse à sa question sur un symbole mystérieux. Nous avons rebroussé chemin. Peut-être Till changerait d'avis, mais je n'y crois guère. Frankyky nous a prévenu ; les "pirates" n'aiment pas les adultes.
C'est la seconde fois qu'Axel évoque ce symbole. Je l'ai entendu tout à l'heure ; mais il ne s'est pas confié à ce sujet. S'il ne vient pas à moi, je l'interrogerais. Je pourrais faire des recherches pour l'aider, mais il ne me fait toujours pas confiance. Ou l'initiative de me parler n'arrive pas à son cerveau. Il rencontre sûrement des courts-circuits qui l'empêchent de réfléchir. Je vais lui proposer une maintenance cérébrale.

Après le repas, nous continuerons notre excursion par la visite du château des filles. Rien dans ce que j'ai pu observer jusqu'à présent ne laisse présager de la présence d'un bâtiment aussi noble. Les filles surnomment probablement leur quartier général ainsi. La gente féminine aime s'inventer des univers imaginaires merveilleux. A moins qu'un décor de la fête foraine en soit effectivement un. Rencontrer les adultes est aussi dans nos plans. Nous irons si le temps nous le permet.

Elinor n'est pas présente sur le Marvel pour notre retour. Elle a laissé un mot, avec des instructions pour réchauffer le repas qu'elle a préparé à l'avance. Innocent, le meneur des adultes, est venu la chercher dans la matinée pour lui demander un service.
Elle ne nous avait pas oublié. Comme à chaque  fois, le repas est excellent. Elinor respecte les goûts de tous, et nous bénéficions chacun de notre menu attitré. Cela doit lui demander un long travail en amont. Cette femme était prévoyante et attentionnée. Même si elle est manipulatrice, parfois.
Ce côté altruiste dont l'équipage bénéficie tant ne plait pas à Axel, aujourd'hui. Son rictus ne m'a pas échappé quand j'ai évoqué Innocent. Comment interpréter ce lapsus physique ? Monsieur serait-il jaloux ? La première fois où nous avons rencontré cet homme, il avait fait preuve d'une affection débordante dont il n'avait heureusement fait la démonstration qu'avec elle. Pour ma part, je ne serai pas laissé faire. Ce geste d'amitié a-t-il été compris autrement par notre cyborg ? J’extrapole sûrement ; après tout, Axel est assez impénétrable quant à ses émotions. Ce tic s'expliquerait-il alors par la méfiance ? Son instinct est l'un de ses moteurs, et bien qu'il soit assez barbare, je le soupçonne d'avoir de justes intuitions. En ce cas, qu'est-ce qui aurait pu alimenter sa présomption ? L'homme-câlin  est doux et affectueux (quoique démonstratif), il prend soin de ses semblables. La communauté des adultes est dépourvue de toute violence ; tous étaient restés en retrait contre Krasspoutine. Etant majoritairement d'anciens esclaves, ils n'aspirent à présent qu'à la quiétude.

Laissant Gin seul dans le bateau, nous repartons et suivons les indications des Mekanos pour nous rendre au château. J'espère les filles plus accueillantes que la tribu précédente.
Grâce aux conseils de Frankyky, je ne rencontre pas de difficultés à me repérer. Heureusement, car s'il fallait compter sur les deux joyeux lurons dans mon dos, nous pourrions faire le tour de l'île sans même s'apercevoir que nous tournions en rond.
Le château est bientôt devant nous. Il est difficile de le rater une fois les derniers obstacles en hauteur dépassés. Le bâtiment est plutôt élégant, quoique étant à mon goût un agencement de carton-pâte plutôt qu'une construction en dur. Une porte en bois massive matérialise son entrée, munie d'un grand heurtoir de fer ouvragé. Axel me prend de vitesse pour cogner (domaine où il est toujours le premier), tandis que Elphys... je ne préfère pas raconter ici ce que fait Elphys.

Une voix hautement aiguë, appartenant clairement à une petite fille, mais dont le ton sérieux tranche avec son âge présumé, retentit. Elle réclame nos identités et la raison de notre venue. Notre expert en diplomatie s'en occupe (il ne s'agit pas  de moi. Je parle ironiquement d'Axel). Un grincement, provenant d'un judas rustique, protégé d'un petit grillage, indique qu'on nous observe. Un œil inquiet détaille l'olibrius qui réclame l'ouverture de la porte. Tout en collant son visage à l'interstice, ce qui a pour effet d'effrayer la pauvre enfant (un gros plan sur Axel, j'en conviens, n'est pas des plus rassurants pour qui ne le connait pas. Pour ceux qui le connaissent non plus, du reste).
La petite se met à crier ; on peut entendre des pas de fuite qui s'éloignent de nous, suivis par l'arrivée d'un troupeau de fillettes qui défilent derrière l'orifice et critiquent l'esthétique de notre cher cyborg.

J'appelle Elphys en renfort. La présence d'une jeune fille (même dévergondée et garçon manqué), devrait les rassurer. Axel, dépité, s'écarte. Mais à peine le fait-il, et avant même que notre canonnière ne se présente (qu'est-ce qu'elle regarde, au fait, la tête dans ces fougères ?), nous entendons de nouveaux cris, plus enthousiastes et hystériques que d'orfraie de tantôt.
On nous ouvre aussitôt la porte. Les petites filles se tournent vers moi, me regardant avec des étoiles dans les yeux et un air béat. Je provoque même un électrochoc en lui adressant un sourire chaleureux.

Et oui, cher Axel. Chacun aura aujourd'hui obtenu son petit succès. Les petits garçons préfèrent les robots, les petites filles préfèrent les princes.


Dernière édition par Stefan Defoe le Dim 16 Nov 2014 - 11:17, édité 1 fois
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Journal d'Axel, Day 1, 20h30 :

Aprem de cinglés. A peine sommes-nous arrivés au château que nous célébrons l'ouverture du nouveau fan club de Stefan Defoe. Bon, elles ont toutes entre dix et treize ans (palmarès plutôt ridicule, mon bon Stefan) mais faut quand même dire que, sur le coup, ça surprend.

Nous avons donc réussi à entrer dans la demeure des poneys magiques (ou une autre bêtise dans le genre, j'en sais rien moi, c'était des gamines). Contrairement aux autres camps, celui-là paraît plutôt luxueux. Un truc assez classe, aménagé par endroits, avec le maximum de couleurs possible. C'en est presque joyeux.  Enfin bon, il s'agit quand même d'un vieux château, et les filles sont certainement contraintes, comme leurs homologues du sexe opposé, à certaines restrictions. Mais on est sur Innocent Island : c'est du luxe.

Les filles d'ailleurs, ont eu deux réactions distinctes par rapport à moi : il y a eu celles qui me regardent bizarrement, et celles qui m'ignorent complètement pour aller voir Mr.Propre. Autant dire que ma présence est très remarquée en ces lieux. Je ne suis pas du tout de nature jalouse, loin de là. Mais c'est sûr que quand tu venais de passer la matinée dans un camp de gamins, où ta seule existence arrivait à mettre des étoiles dans leurs yeux innocents, te faire ignorer par des filles qui ont à peine le tiers de ton âge, ça te changeait.

Tout ça pour dire que je n'ai pas pu en poser une seule. Je doute même que notre navigateur ait pu le faire : être submergé d'attention, de questions et de "Waaaaaaaaaw" toutes les trente secondes, ça fait plaisir à l'ego, mais dans le rôle d'éclaireur, ça le fait moyen. Mais bon, vu que c'est quand même amusant de voir le petit bouquiniste timide subir la hola de pipelettes juvéniles, je suis resté un peu.

D'ailleurs, Elphys aussi a subi le même traitement que moi : totalement invisible. C'est amusant de constater à quel point Feuille de salade se détache du commun de ses semblables de sexe. Bien qu'attachante et quand même très féminine, elle a un côté brut et indompté, une certaine liberté d'esprit qui ressort dans beaucoup de ses gestes (notamment quand elle fait des "boum" partout... mais ça, c'est encore une autre histoire). Ça m'étonne qu'elle ait laissé ses cheveux pousser. En y repensant, je crois qu'elle a décidé de ne plus les couper depuis la nuit qu'on a passé sur le Marvel Genbu...



Enfin bref, où en étais-je ? Ah oui : je me suis vite barré d'ici. Et le reste de l'après-midi a été normal pour moi. J'ai cueilli des fruits, vérifié qu'il n'y avait pas de bêtes sauvages particulièrement dangereuses dans le coin, exploré quelques cavernes... Rien de bien spécial. D'ailleurs, j'ai mangé quelques baies. J'avais un petit creux, donc je me suis pas posé de questions. J'aurais p'tet dû, mais je crevais vraiment la dalle. Elles étaient super bonnes en plus. Espérons qu'il ne m'arrivera rien.

Quand je suis rentré au navire, je me suis rendu compte que j'étais seul. Gin et le capitaine sont partis voir le blond de la dernière fois, je crois. Ride Chapner, un truc comme ça. Stefan et Elphys sont arrivés peu après, mais pas de traces d'Elinor. Je vais encore avoir faim.

Ils avaient l'air exténués. Tout naturellement, je me suis marré. Je leur ai proposé des baies, vu qu'on avait rien à se mettre sous la dent. Ils ont refusé, mais j'ai cru voir un sourire vicieux sur le visage de Stefan. J'espère qu'il ne m'a pas encore fait un coup fourré... Espérons que ce soit juste une impression. Il m'a demandé des nouvelles d'Eli, en ajoutant qu'il devait lui parler. Je lui ai répondu qu'elle n'était toujours pas rentrée. Il avait l'air un peu perturbé.

Ils sont allés se coucher, et j'ai veillé un peu plus tard, histoire de voir si nos compagnons de voyage allaient rentrer un jour ou l'autre. Pour l'instant, l'île paraît plus ou moins sûre. Je n'ai pas vu de poulpes, de bêtes monstrueuses, et les camps semblent se porter bien : pas de potentiel danger à l'horizon. Je pense n'avoir rien raté. Si quelque chose se tramait, on l'aurait vu de loin. Mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment. J'ai l'impression que quelque chose nous attend, que les horreurs ne vont pas tarder à se multiplier sur notre chemin... Curieux. C'est peut-être juste l'appréhension de Grand Line. J'espère vraiment me tromper à ce sujet.

Pour l'instant, je ne préfère pas en parler à l'équipage avant d'avoir des résultats. Entre les combats qu'on a essuyé et ceux qui nous attendent, nous avons vraiment besoin de repos. Inutile de les inquiéter pour rien.

Demain, j'irais sûrement voir les Mékanos, histoire de voir comment ils avancent sur mes plans. Il nous restera le village des adultes à aller vérifier, mais globalement, notre mission de reconnaissance est presque finie.



Espérons que la nuit terrasse mes doutes.


Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 11 Nov 2014 - 11:58, édité 1 fois
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Soir

Bilan de la journée : Instructif. Dès notre départ en mer, je pourrais mettre à jour le journal de bord de l'équipage avec des données sur cette île.

Le passage chez les filles de la tribu s'est révélé infructueux. Je m'étais réjoui trop aisément en pensant obtenir des réponses grâce à ma popularité. Elle n'ont même pas daigné regarder le dessin d'Axel. Elle ne cessent de parler (d'elles, surtout), de se disputer mes faveurs. Elles veulent absolument me toucher, les cheveux, les mains, les vêtements. Leurs mains sont propres (les filles prennent soin d'elles en général) et, heureusement. Je ne suis pas amateur de contacts, et je me hâte d'esquiver à reculons de leur château. Une fois dehors, après leur avoir promis pendant cinq bonnes minutes que je reviendrais, je retrouve Elphys seule, assez vexée d'avoir été invisible aux yeux de ces gamines.
"Ça veut dire que je ne suis pas assez féminine, c'est ça ?" , boude-t-elle. Je la rassure en lui confiant que j'aurais préféré leur ignorance en fin de compte. Je ne suis pas adepte des flatteries, et j'ai fais mon opinion à son sujet. Je ne doute pas de la féminité de notre jeune canonnière. Physiquement, du moins. Surtout depuis qu'elle a laissé pousser ses cheveux et que sa croissance fulgurante lui a fait acquérir des centimètres supplémentaires ces derniers temps. Psychologiquement, en revanche, je peux concevoir que la tribu des filles sont plus intéressées par les jolies robes, les poneys et les garçons (bien qu'elles s'en défendent), que par la poudre, les armes à feu et les explosions. Ce n'est pas en fréquentant Axel qu'elle allait s'arranger, mais plutôt Elinor, la féminité par excellence. Même si parfois Elphys m'exaspère, surtout quand elle veut me toucher avec ses mains sales. Mais je ne souhaite pas qu'elle change. Elle est amusante, et positive.

Elle m'explique enfin que le cyborg a vite perdu patience (on ne peut lui en vouloir), et que nous devons retourner au bateau sans lui. Nous n'avons donc pas à supporter sa mauvaise humeur. A moins qu'on ne le rattrape s'il s'est perdu.

Ce n'est pas le cas ; mais il n'a pas pu s'empêcher de commettre des âneries. A notre arrivée, je le vois manger des espèces de baies qu'il a ramassé au passage. Incapable d'attendre le repas du soir, il s'est servi dans la nature. Il partage même avec Elphys le fruit de la tentation. Il n'y en a pas un pour compenser l'autre. A croire qu'ils sont de la même famille. Heureusement qu'il a cueilli des baies et non des champignons. Nous aurions dû embaucher un nouveau charpentier. Elphys ne subira aucune conséquence, mais Axel rencontrera un petit problème à son réveil.

Gin, Elinor et Seido décident de découcher, ce soir. Ils sont absents du Marvel Genbu à notre retour. Je devrais apprécier le silence relatif qui en découle, mais je me suis vraisemblablement habitué à l'ambiance habituelle. Je ne me soucie pas de l'absence des deux hommes. En revanche, je souhaitais parler à Elinor, et ce sera partie remise. A-t-elle prévu de revenir pour la nuit ou allait-elle rester la nuit au village des adultes ? Cela ne me plait pas de la savoir loin de nous, avec des inconnus. Le danger est théoriquement éloigné depuis la défaite de Krasspoutine. Sous-estimer Grand Line serait pourtant une erreur. Les voyageurs doivent en permanence surveiller leurs arrières. L'expérience et l'Histoire ne cessent de le prouver. Je ne permettrais pas de considérer notre cuisinière comme une faible femme. Et Innocent porte bien son nom. Je l'espère du moins. Je serai plus rassuré s'il la raccompagne. Ou qu'elle rentre en même temps que notre Capitaine ou Gin. Ces derniers sont restés plutôt évasifs sur l'objet de leur absence. Eux-aussi ont laissé un mot à notre attention. Ils sont de grands garçons, ils retrouveront le chemin sans encombre. J'aimerais tout de même revoir notre forgeron pour lui reparler de mon arc.

Jour 2 - Matin

Je surveille attentivement le réveil d'Axel. Mes prévisions s'avèrent exactes. Dès qu'il constate son problème, il se lève en courant en direction de la salle de bain pour constater l'ampleur des dégâts. Je profite de son absence pour enfiler des gants et fouiller ses affaires. En tant que charpentier, il ne peut être adepte de la salubrité. Seido et Gin n'étant pas présents (ont-ils fait un petit passage ou ne sont-ils pas revenus ? Peu importe, cela m'arrange), j'ai tout le loisir de mettre la main sur le dessin d'hier. Puisqu'Axel n'a pas voulu m'en parler, et que ma curiosité est l'un de mes vilains défauts, je ferai mes recherches en parallèle. Je mémorise correctement les moindres détails des mystérieux tracés, et je m'esquive avant que le cyborg ne me trouve.

En attendant le petit déjeuner et l'assainissement de mes gants dans une solution d'eau, de savon et d'alcool mélangés dans un baquet, je commence mes recherches. Pour l'instant, rien de probant ne m'interpelle. Je ne vais pas avoir le temps d'approfondir. Ce signe ne correspond à rien d'ancien. Peut-être que je trouverais une documentation plus récente lors de notre prochaine étape sur Grand Line. Dans une bibliothèque, des archives, ou un bâtiment de la Marine.
J'avoue ne pas saisir pourquoi j'espionne l'homme de fer. Il n'a pas parlé de sa préoccupation directement, sans pour autant la cacher complètement. Il l'a évoqué en ma présence. Toutefois, il ne la partage pas. J'ignore la raison, et je veux pourtant l'aider sans lui forcer la main. Peut-être ne pense-t-il pas à m'en parler ? L'omission est une éventualité à envisager. S'il n'en dit rien encore demain, ce journal est témoin de ma promesse : je lui en toucherai un mot.

Assis à la table de la salle à manger, je déguste mon thé en réprimant difficilement un sourire. Axel est entré dans la pièce en marchant en canard, les jambes exagérément écartées. Indice indiquant que les symptômes ne se sont pas éclipsés. Si je me montre discret et compatissant, Elphys ne s’embarrasse pas de savoir-vivre. Elle roule de rire sur le sol et ne sait s'arrêter bien qu'ayant mal aux côtes.  Bon prince, avant notre départ, j'emprunte dans la pharmacie du Capitaine un remède efficace contre les effets secondaires de la Vaccinium Erecto myrtillus.

L'atmosphère est lourde tandis que nous nous dirigeons vers le village des adultes. Si notre canonnière  parvenait à cesser de rire, cela détendrait Axel, d'une humeur massacrante. Je préfère marcher en avant. Je ne croise pas son regard noir. Je soupçonne qu'il m'en veut de ne pas lui avoir donné l'antidote immédiatement, à ses dépends. Ce n'est pas bien de ma part, j'avoue. J'ai honte. Juste un peu. S'il est honnête, il admettra que si nous inversions nos rôles, il aurait fait pareil, voire pire.

Nous ne sommes plus qu'à une cinquantaine de mètres des habitations lorsqu'une odeur alléchante se fraye un chemin jusqu'à nos narines. Ce parfum, j'en suis persuadé, est signé Elinor. A part si elle est tombée sous le charme d'un villageois, je ne lui connais aucune autre raison que la gastronomie pour ne pas revenir parmi nous. Axel nous fausse compagnie, à peine arrivé. Je suis embêté. Les plaisanteries les plus courtes étant les meilleures, j'ai peut-être exagéré. A moins qu'il ait découvert mon passage dans ses affaires, mais je n'en suis pas convaincu. J'ai tout remis à sa place, au millimètre près. J'ai même résisté à la tentation de ranger son désordre et laver ses affaires. Peut-être suis-je sur la voie de la guérison ?

Je n'ai détourné la tête qu'une seconde et déjà Elphys a disparu. Cette fille est un farfadet, qui s'évapore d'un claquement de doigt. A moins qu'elle ne soit un être maléfique. Je vais profiter de la tranquillité pour me renseigner sur le mode de vie des villageois. Je laisse le soin au charpentier de retrouver Elinor. A l'heure actuelle, il doit avoir besoin d'une oreille attentive et compatissante.  
 


Dernière édition par Stefan Defoe le Dim 16 Nov 2014 - 11:24, édité 3 fois
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Journal d'Axel, Day 2, 1h00:

Aouch... J'ai mal partout, c'est horrible.

J'aurais jamais cru que ces fruits me fileraient la "bonne humeur" au point de me réveiller pendant la nuit. J'ai couru comme un dingue pour arriver aux toilettes du Genbu, pour me rendre compte que je ne savais pas du tout quoi faire avec ce "gros problème". Moi, perso, ça me gêne pas, c'est à moi. Mais sur Innocent on traînait avec des enfants. Et je suis charpentier moi, pas prêtre. Espèce de tapette pirate incapable de la moindre compassion pour son prochain. Je trouve cela quelque peu injuste parce que oui, il était au courant, le Stefan ! Voilà pourquoi il avait un sourire mesquin ! Je vais te la tabasser c'te princesse à un tel point que même sa serpillière sera plus belle que lui ! Grmbl.

Enfin, toujours en est-il que si j'écris ce soir, c'est pour une autre raison. J'ai donc couru hors du Genbu (en me ramassant une poutre au passage) pour aller... comment dire ça élégamment ? Tenter de calmer la bête de la manière la plus naturelle possible, sans rien laisser sur le Genbu. Et c'est là où j'ai vu quelque chose de bizarre.

Une silhouette s'est faufilée discrètement dans les bois. Je l'ai suivi pendant quelques mètres. Bonne nouvelle, j'ai réussi à voir qui c'était : le chef des parents, ce bon vieil Innocent. Mauvaise nouvelle, entre mes problèmes "personnels" et la nuit noire, je l'ai perdu très vite. C'est vraiment dur de courir dans cet état.

La première chose que j'ai fait en rentrant au Genbu, c'est de vérifier que tout le monde soit là. Et heureusement, personne ne manque à l'appel. Elinor est rentrée, et le cap'tain aussi. Je me suis éclipsé avec une lampe pour éviter de déranger plus longtemps. Parce qu'avec ce symptôme-là, si on me surprenait à regarder les gens dormir, on allait m'accuser de choses pas chouettes.

Je ne sais pas. Innocent semble cacher quelque chose. Peut-être que je me fais des idées. Peut-être que lui aussi a mangé des baies pas fraîches, qui sait. Je n'ai aucune preuve après tout, et vu le bougre, il n'a pas l'air de vouloir faire du mal. Et même si c'était le cas, il ne pourrait même pas. Ce type est un marshmallow, un père aimant, une pâte.

Alors pourquoi ai-je autant d'inquiétude vis-à-vis de son intégrité ?


Journal d'Axel, Day 2, 8h30 :

J'espère que mini-Axel sera calm...

Et merde.

Un passage aux toilettes et c'est parti pour une autre journée. Avec Mr.Propre, et l'autre là. La dynamite sur pattes. Ouais, j'ai mal dormi. J'ai dû dormir sur le dos, je ne pouvais pas me tourner. Donc oui, j'en ai un peu ma claque. Et je vous emmerde tous.

Bon, au moins j'ai eu l'antidote. Donc les problèmes de "motivation intempestive" se sont calmés. Faut voir les choses comme ça. Sinon, je fais finir par décapzuler la tronche de quelqu'un, ja. Et le bruit m'amuzera fraiment. Enfin bon, en repensant à tous mes doutes d'hier, je me dis qu'ils sont plus importants que mon humeur. Donc on va se calmer.

On arrive bientôt au village des adultes. J'ai vraiment pas envie de croiser Innocent. Je risque d'être beaucoup trop direct vis-à-vis de mes doutes ou autres. Et c'est pas comme ça qu'on obtient des réponses. Espérons que le cerveau de la Princesse arrive à en tirer. Parce que moi je me casse.


Journal d'Axel, Day 2, 11h30

J'ai passé la matinée avec les Mékanos. Ils m'aiment vraiment ces satanés gosses. Ça fait du bien, mine de rien, de voir leurs petites mains suivre mes grandes paluches. Voir leurs petits pas dans mes grandes empreintes. Je suis vraiment devenu leur modèle. Je mentirais si je disais que ça ne me touche pas.

Ce sera sûrement le seul endroit de Grand Line où je pourrais me sentir à nouveau grand frère. Donc autant en profiter. C'est pas que ma famille me manque particulièrement, non. Enfin, un petit peu. Si, en fait. Mine de rien, j'étais loin maintenant. Perdu dans une aventure grande comme l'influence de Gold Roger sur le monde, où chaque jour était peut-être le dernier. Je ne m'en plains pas, c'est ce que je cherchais. Mais c'est sûr que c'est différent de l'époque.

D'ailleurs, ces petits m'ont fait un super cadeau : une GIGANTESQUE clé à molette ! Je m'attendais vraiment pas à ça. Ils sont adorables ces bambins. Bande de petits cons, va... Ils l'ont modifié pour moi, en fonction de ce qu'ils ont vu dans le combat contre Krasspoutine : mes chaînes passent facilement dans le manche, et le grappin manie la molette avec aisance. Ils n'ont rien pu ajouter de plus pour la vapeur, mais elle est assez creuse pour que je puisse faire des modifications ultérieures. Ils ont vraiment fait du boulot extraordinaire ces gamins. Ça a beau n'être qu'une clé à molette un peu taillée, je l'adore.

J'ai passé la matinée à essayer ma clef, et à préciser les plans que j'avais donné. Ils avancent bien, Frankyky travaille sur un bras actuellement. Même c'est pas évident de faire des faux membres, il est plus motivé que jamais. Vu sa qualité de chef, je lui ai dit de se méfier d'Innocent. Encore une fois, je ne suis sûr de rien, et c'est plutôt un mec bien. Mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. Si au moins les Mékanos sont au courant, alors j'ai un peu plus confiance dans le sort de cette île.

Mon passage chez les Mékanos se termine par une Elphys toute agitée. Je ne sais pas exactement ce qu'elle a fait, mais elle me dit que les filles sont sortis voir les pirates. Et elle insiste pour visiter le château, dans son intégralité cette fois. Des fois, j'oublie qu'elle est totalement tarée sur les contes de fées... Enfin bon, de ce que j'ai compris, elle a passé la matinée à créer une mascarade entre les deux tribus. Rien de grave, mais ça nous laisse suffisamment de temps pour fouiller le château.

Du coup, on va chercher Mr.Propre, les Desperados volontaires, et y aller. Mais avant faudra passer au camp : j'ai faim.


Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 11 Nov 2014 - 11:59, édité 1 fois
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Je retrouve enfin l'un de nos trois fugueurs. Elinor sort justement d'une des maisons, celle d'Innocent, sensiblement, vu qu'il la suit de près. La bonne odeur de cuisson vient de là et confirme la mission dont la jeune femme nous avait parlé. Tant mieux. Pourquoi serait-elle ici, sinon ? Pour l'art du combat ? Risible ! Non pas que je m'avancerais à critiquer la façon de se battre de notre cuisinière, je ne suis pas une référence et ne me permettrais pas. Mais Elinor n'est pas une foudre de guerre. Gin, Axel ou Seido sont plus aptes à ces enseignements, pour peu que les anciens esclaves d'Innocent Island aient la moindre envie d'apprendre à lutter. Quoi qu’après le combat contre Krasspoutine, ils ont peut-être réalisé l'importance d'un bon système de défense.

Elinor court vers moi ; elle a les joues rouges, les cheveux dans tous les sens et de la farine sur le front (je ne savais pas que cuisiner mettait dans un tel état). Elle me serre dans ses bras, à la manière de Monsieur le maire du village, ce qui me déplaît fortement. Elle doit le savoir, pourtant ! Je me vois obligé de la repousser hâtivement avant de vérifier si je n'ai pas été contaminé. A mon grand soulagement, elle n'a rien laissé sur moi. J'en profite pour me rapprocher du puits  du village, dont je vérifie la netteté de l'eau. Je lui fais signe de me rejoindre, ce qu'elle fait, Innocent sur ses talons (c'est un homme ou un chien, ce garçon ?). Ils ont dû comprendre mon mécontentent, car ils échangent un regard significatif et le barbu se retire après une excuse polie à mon égard. Ce qui est la moindre des choses.
Soulagé de ce départ, je sors un flacon de savon liquide de la poche intérieure de ma veste, que je pose sur le rebord du puits. Je m'humidifie les mains ; et je nettoie le front de mon équipière couvert de farine. Je me nettoie correctement après ce passage ; je déteste le toucher de la farine, cela me provoque toujours des frissons déplaisants. Elinor éclate de rire et se voit obligée de justifier. Elle s'est amusée à cuisiner avec Innocent. Il lui demande beaucoup de détails sur de nouvelles recettes, car le passé de tous ici ne leur a pas permis de manger de bonnes choses, comme des daubes, des tartes ou des takoyakis. Elle avoue apprécier le rôle de formatrice, avant de se lancer dans une éloge de son hôte "aux beaux yeux" (je cite). J'entends, mais je n'écoute pas. Cela ne m'intéresse pas.
Mes traits ont-ils trahi mon désintérêt ? Elle rit à nouveau, avant de plonger son regard d'un bleu profond et brillant de vie et d'espièglerie, mais surtout inquisitoire.

"Serais-tu jaloux ?", raille-t-elle avec un malice qu'elle ne cherche même pas à dissimuler.
Jaloux ? D'Innocent ? Je prends la mouche : je n'ai aucune raison d'être jaloux d'un homme tel que lui ! Il n'a rien de plus que moi, a priori. Je ne suis pas jaloux. Je n'ai rien à lui envier. Elinor ponctue mes répliques de sourires qui me tapent sur les nerfs
Dans mon for intérieur, je n'ai pas la fierté de l'admettre, je reconnais être un peu jaloux. Cet homme prend les autres dans ses bras, ce dont je suis incapable. Je n'aime pas les contacts physiques avec des personnes dont je ne maîtrise pas leur préoccupation de propreté. Lui ne se pose pas de questions. Il est direct et spontané, ce qui semble beaucoup plaire à notre cuisinière. D'ailleurs, cette proximité

* Une longue partie du journal, sur de nombreuses lignes, est illisible.
Son auteur a volontairement censuré ce passage, avec grand soin *


n'est guère hygiénique au regard de sa fonction de Maîtresse des fourneaux.
Elinor ne s'en rend même pas compte, et garde le silence sans me dissimuler son amusement. Pire, elle va plus loin en me faisant part d'une annonce qui me laisse pantois. Elle m'apprend que les adultes, leur chef en tête, l'ont supplié de rester avec eux. Cette histoire m'excède de plus en plus. Vivement que nous partions d'Innocent Island, et que nous changions d'air. Je lui rappelle sans détours toutes les raisons qui l'ont fait monter sur le Marvel Genbu. Son envie de devenir pirate, et le mythe qu'elle avait crée dans son imaginaire autour de cette profession méprisée. Son objectif de débusquer l'arbre des fruits du démon et prouver qu'on pouvait cuisiner n'importe quoi. Que ferait l'équipage sans elle et son pouvoir si pratique, qui nous a souvent rendu service ? Et sa cuisine excellente, adaptée à chacun ? Que ferions-nous sans sa bonne humeur, sa beauté et son charme qui viennent à bout des plus faibles, bavant de l'écume, avec la même efficacité qu'un haki ?
Mon emportement s'interrompt aussi vite qu'il a commencé quand je constate l'effet de ma confession sur la jeune femme. Je peux me vanter d'être l'une des rares personnes à avoir vu Elinor surprise et rougissante. Mes propos l'ont peut-être mise mal à l'aise. Je n'ai pourtant rien dit de plus que la réalité.
Son embarras ne dure pas. A son tour, elle me surprend en posant une main sur mon épaule gauche, affichant un sourire plus doux, nullement moqueur ou séducteur. Je résiste difficilement à ce toucher, avant de m'avouer vaincu et d'éloigner piteusement mon corps.
"Ne t'inquiète pas", affirme-t-elle en esquissant un clin d’œil. "Je ne suis pas prête de quitter l'équipage. J'ai déjà refusé sans hésiter leur proposition. Je voulais juste voir comment tu allais le prendre. Tu vois que tu sais montrer tes émotions quand tu veux !".
Voila qu'elle pouffe de rire à présent.
Elle m'énerve.
Je la laisse plantée là.
Qu'elle aille au diable avec son innocent.
J'ai du travail sérieux qui m'attend, moi.

Je continue seul mon étude sociologique de l'île et de la topographie des lieux. J'en sais à présent plus sur l'histoire des habitants, se montrant tous ravis de parler d'eux, même si parfois leur récit fait froid dans le dos. J'espère ne jamais tomber entre les mains d'esclavagistes. Perdre sa liberté est une chose, l'humiliation et la douleur une autre. Ils sont heureux d'avoir trouvé cette terre d'accueil, et reconnaissants aux Desperados et à l'Homme-Lumière (Rydd, je présume) pour avoir débarrassé leur paradis d'une menace capable de les renvoyer ailleurs, de les tuer, ou pire, de les asservir à nouveau. Ils indiquent d'ailleurs un fait que j'ignorais : certains d'entre eux ont même établi une relation familiale avec les enfants abandonnés des tribus voisines, bien qu'ils ne s'occupent que rarement des mêmes. Je croyais jusqu'à présent que les enfants ne voulaient pas se mêler aux adultes. Première nouveauté. Les enfants ont d'ailleurs pris la liberté de "tourner", c'est-à-dire de changer de parents. Une liberté improbable que beaucoup d'enfants envieraient ! Qui n'a jamais voulu, ne serait-ce qu'une journée, connaitre un autre environnement familial, pour varier ? Pour ne pas voir tous les jours les mêmes têtes ? N'aie-je pas moi-même rêvé d'échanger de parents pour des plus compréhensifs ? Mais je m'égare.
A terme, cela va forcément entraîner des modifications dans le mode de vie des habitants de cette île, et les tribus des enfants sont destinées à se dépeupler, voire à disparaître. A part les Mekanos, peut-être, dont les inventions vont forcément déplaire à des parents inquiets par ce besoin vital de mécaniser leur corps. En tout cas, les "Pirates" devraient être concernés tôt ou tard. Till le chef des pirates n'est pas loin de l'âge de raison, et va progressivement perdre ses sympathisants, attirés par la tendresse et le confort d'une vie de famille. De plus, en tant qu'enfant, Till devrait savoir que plus on interdit quelque chose, plus l'interdit fascine. J'ai reconnu un des garçons de sa tribu, qui nous avait lancé des pierres hier, jouer à cache-cache avec une femme d'âge mûr, au village.

Elphys vient interrompre mes analyses en me faisant sursauter (Note : lui acheter une clarine pour l'entendre arriver). J'éprouve des difficultés à saisir ses propos bruyants et décousus. Sans parler du débit. Je la somme de répéter (sans obtenir l'amélioration souhaitée. Elle est irréparable). D'après ce que j'ai pu comprendre, Axel a quitté très tôt le village pour rejoindre les mekanos (je m'en doutais : il s'en défend mais il adore ces bambins). Elphys est allée le prévenir, avant de venir me chercher. Elle avait réussi, par je ne sais quelle entourloupe dont je refuse de connaître les détails, à persuader les filles de quitter leur château et de rencontrer les garçons, lui laissant la voie libre pour visiter leur royale demeure, en compagnie de son cyborg favori, et du "second couteau à grosse tête" (par déduction, il s'agit de moi). Je ne saisis pas vraiment l'intérêt de retourner là bas, mais elle insiste avec tellement de lourdeur que je cède lâchement. Je décide cependant d'y aller seul, sans repasser par notre camp. Je n'ai pas faim, et j'ai encore du travail à faire ici.

[...]

Je viens de retrouver Axel et Elphys devant la massive porte en bois du château. Je reste toujours aussi sceptique quant à l'importance de ce retour. Le cyborg, plus détendu que ce matin, dans tous les sens du terme, exprime cette même incompréhension. Je profite qu'Elphys nous précède de quelques mètres pour lui parler discrètement. Je lui résume grosso modo ma rencontre avec Elinor, sans faire l'impasse sur la proposition qui lui a été faite de rester. Je lui demande des nouvelles des Mekanos. Et enfin, n'y tenant plus, je le questionne enfin ouvertement au sujet de son fameux croquis.


Dernière édition par Stefan Defoe le Dim 16 Nov 2014 - 11:23, édité 4 fois
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Le petit livret noir se ferma alors, dans la main épaisse du cyborg. Celle-ci tend le recueil vers le navigateur, avec un regard l'accompagnant.

"Tiens. J'ai fini."

Le rapport semblait être terminé maintenant : l'île était présumée sûre. Tout le monde se remettait doucement de Krass, et même si les doutes subsistaient, l'humour était toujours présent. Le moral y était, c'était l'important. Les Desperados avaient presque fini ce qu'ils avaient à faire sur Innocent. Ils allaient bientôt partir. Aussi, autant démêler noeuds et doutes avant que le pire ne pointe le bout de sa truffe : la question de Stefan était justifiée.

Le cyborg passa sa main sur sa nuque, une fois débarassé du livre, avant de perdre doucement son regard sur le sol. Elle vint en suite prendre sa tête, se poser sur son front. On pourrait penser qu'Axel hésitait à en parler, qu'il s'agissait d'un sujet intime. Un élément sur la perte de ses parents, ou autre. Mais non. Il avait juste mal dormi.

Aussi, après avoir laissé Stefan moisir quelques secondes, un baillement fit son apparition sur la tronche du punk. Puis un sourire, très explicite. Ah, mon bon Stefan, tu l'attendais la réponse, hein ? Je te faisais poireauter, et ça t'inquiétait hein ? Hein ? Et le punk, après ces pensées dignes d'un bouffon, imaginait ce qu'il pourrait inventer pour expliquer le dessin de manière humoristique. Mais bon, au final, ce gribouillis était devenu le symbole des doutes qui l'harassaient depuis la chute de Krasspoutine. Le punk reprit alors son sérieux.

"Ce truc, c'est une inscription que j'ai vu sur de nombreux cadavres, quand je m'en débarassais sur la côte. Ça semble pas venir d'ici, et j'ai toujours rien trouvé, même après avoir fouillé l'île de fond en comble."

L'auriculaire du jeune Giriko vint alors, avec élégance, glamour et tout le tintouin, gratter sa narine droite. Il n'y avait qu'un Giriko pour garder la classe sur un acte aussi disgracieux. Comment ça, il y a trop de détails dans le récit ? Vous croyez que je meuble, parce qu'il ne se passe rien ? Vraiment ? Je suis outré ! En tant que narrateur, vous me devez le respect, et... Où en étais-je déjà ? Ah oui. Axel continua alors.

"Bref, c'est quasiment rien. C'est juste un mauvais pressentiment."

Cette interrogation réglée, le cyborg dégaina sa nouvelle clé à molette, tout content de son nouveau joujou. Il se tourna vers la porte du palais des filles.

"Bon, on y entre dans ce château ?"


Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 11 Nov 2014 - 12:00, édité 1 fois
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Deuxième jour. Après-midi.  

Le retour au château, pour des raisons inconnues, est l'occasion pour Axel de me remettre son journal. La couverture n'a pas l'air trop sale. Je donne néanmoins un petit coup de chiffon pour avoir l'esprit tranquille. Pour ma part, je continue jusqu'à mon retour au bateau.

Axel ne se montre pas très volontaire, au premier abord, pour me parler de son fameux dessin mystérieux. Il me fait volontairement traîner, juste vengeance pour avoir laissé traîner son petit problème anatomique. C'est de bonne guerre, et je ne m'impatiente pas. J'attends. Maintenant qu'il sait que je sais, il va forcément m'en parler. Cela ne va pas tarder. Il affiche un grand sourire, il va s'amuser un peu avec moi quelques secondes. Il finit cependant par craquer (il n'est pas patient ; l'usure avec lui est la clé de la victoire). Il m'indique qu'il a vu ce symbole sur les cadavres des pirates de Krasspoutine. Selon ses suppositions, qui d'après son enquête me semblent valables, Innocent Island et cette inscription n'ont aucun rapport. Cela vient d'ailleurs. Je passe outre de lui avouer que j'ai commencé mes recherches et que j'ai pour l'heure, moi-aussi, fais chou blanc sur le sujet.

Le charpentier fait alors un geste obscène qui m'oblige à changer mon regard de sens. Bon sang, cet homme est vraiment le plus mal élevé et le plus libre de toutes conventions que je connaisse. Il ne peut pas être plus discret quand il se gratte le nez ? Je le précède dans le château vide, refusant le temps que j'oublie ce que je viens de voir de porter mon attention sur le cyborg.

Elphys se promène dans le château dont les merveilles l'avaient frappé aux yeux lors de notre précédente visite. Je suis plutôt soulagé de l'absence des occupantes, être l'objet de préoccupation d'une foule de petites filles n'avaient pas été une sinécure. Les lieux sont décorés avec soin, elles ont dû fouiller et travailler des heures en ces lieux pour atteindre un tel niveau de confort sur cette île où tout est délabré. Sûrement avaient-elles réussi à corrompre des garçons pour avoir un coup de main ; ou bien certaines étaient tout simplement douées pour le bricolage. Après tout, pourquoi non. Bien bête serait la personne qui caserait les gens selon les sexes. Les femmes ne sont pas toutes des pauvres êtres sans défense qu'il faut aller sauver dans un dongeon gardé dans un dragon. Ce genre de considération est juste bon pour les contes de fées. Grand Line regorge d'individus surprenant qui savent bousculer vos a priori. Notre équipage, avec Elphys et Elinor, n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. La femme dragon du Davy Back Fight en était une autre. Sur Grand Line, ce n'est pas le sexe qui compte, mais la force. Autant dire que j'ai encore du travail qui m'attend, si je ne veux pas être distancé.

Je m'ennuie sérieusement. Axel aussi. Elphys trouve en revanche son compte et s'amuse à se déguiser avec ce qu'elle trouve à portée de main. Aucune information sur le croquis d'Axel ne vient éclairer notre lanterne. Même si les filles du château avaient bien voulu répondre à nos questions, le résultat aurait été le même : rien. Nous nous apprêtons à quitter cet inutile passage (seul caprice d'Elphys), nous avons autre chose à faire, dont la préparation de notre départ. Notre canonnière boude quand nous la forçons à abandonner la robe rose de princesse qu'elle essaye. Vu comme elle est précautionneuse, il est peu recommandé qu'elle porte une robe aussi élaborée, vu qu'elle finira noire de poudre ou en lambeau en moins de deux jours.

*** Le journal de Stefan s'arrête ici ***

Alors que les trois Desperados s'apprêtaient à sortir de ce lieu détonnant du reste de l'île, un bruit sourd les immobilisa. Un impact. Elphys avait-elle mis le désordre dans toutes les armoires du camp des filles ? Celles-ci n'allaient sûrement pas apprécier qu'on eut bouleversé leurs affaires, ou lorsque le contenu de leur placard allait s'écrouler sur leur tête.
Le trio avança d'un pas quand un second son les interpella. Axel se retourna vivement et mit son doigt sur sa bouche pour inciter au silence. Stefan acquiesça.

Ils n'étaient pas seuls.  
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