Deux jours... voilà le temps que j'avais passé sans dormir, battant l'air de mes ailes, me hâtant de franchir des centaines et des centaines de miles nautiques, faisant fi de ma fatigue et n'ayant à l'esprit que l'ordre que j'avais reçu. Ce dernier consistait à rejoindre une base de l'Armée Révolutionnaire située dans le lointain royaume de Luvneel. La seule chose que l'on m'avait confié était que la situation était critique et que bon nombre de mes anciens compagnons étaient morts ou sur le point de l'être. Le nom de l'une des grandes figures de l'armée avait été mentionné par les victimes en piteux état, un Révolutionnaire dont on disait de lui que le son de sa lame produisait un sifflement d'un simple mouvement, ce dernier étant capable de fendre la roche elle-même. Ce nom, je le connaissais bien, étant donné qu'il s'agissait de celui-là même qui m'avait appris à manier l'épée pendant les quatre ans de formation que j'avais reçu. S'il s'agissait de mon mentor et de l'une des principales figures emblématiques de notre mouvement, il s'agissait également de l'une des rares personnes que je considérais comme proche, appartenant au cercle très fermé de ceux que je venais même à considérer comme des amis, des Nakama. A la simple mention de son nom parmi les victimes de "l'incident", je n'avais pas attendu une seconde de plus pour sortir du bureau de mon supérieur. Les cris et interdictions de partir sans avoir pris connaissance de la situation ne m'avait pas empêché de lui claquer la porte au nez. Mon œil gauche avait brillé d'une flamme azurée lorsqu'il m'avait rattrapé pour me tenir le bras afin de m'arrêter. Mes pupilles étaient on ne peut plus dilatées, mes sourcils froncés à leur maximum. La simple vision de mon visage ainsi marqué par une expression, chose rare dans mon cas, suffit à le faire lâcher mon bras.
En pleine nuit, dans le silence de la cours centrale de la base, alors que j'étais seul avec cet homme, je finis par déployer trois paires d'ailes dont le ton noir des plumes semblait pouvoir vous engloutir dans un océan de ténèbres, avides de dévorer ceux qui s'y perdent. Sans même faire attention à ce que me disait cet homme, ne prenant même pas en compte sa permission, son ordre de me rendre là-bas, je décollais grâce à un mouvement brutal de mes appendices séraphiques, me moquant éperdument du fait que l'onde de choc vienne à bousculer mon interlocuteur. Intérieurement, je savais qu'il m'avait donné "l'ordre d'aller là-bas" afin d'éviter que je ne fasse preuve d'insoumission en m'y rendant de force, quitte à braver les ordres et me retrouver devant le conseil disciplinaire de la Révolution. A la manière d'une flèche noire, je fendais alors les cieux, prenant une altitude relativement élevée, adoptant un rythme respiratoire adéquat à la raréfaction de l'oxygène, toujours pour aller plus loin, plus vite, sans que le feu qui brûlait en moi ne vienne à s'éteindre ou même simplement se tarir. Mitigé entre inquiétude et colère, je ne me concentrais pas sur la distance qui me séparait de ma destination, ou même du froid hivernal qui régnait dans les cieux. Ma motivation et ma rage d'avancer suffisait à me tenir dans un état d'embrasement émotionnel qui suffisait à maintenir mon être en état de continuer son voyage. Mon capuchon lui-même ne parvenait pas à tenir en place sur ma tête à cause de la vitesse relativement élevée que je m'évertuais à conserver. Je me moquais d'arriver en piteux état, ou même à moitié mort. Mes deux objectifs étaient d'arriver vivant sur les lieux où "l'attentat" avait été commis, du moins si j'en croyais le rapport qui m'avait été délivré par mon supérieur, et de rester en vie le temps de découvrir l'auteur de celui-ci et de lui faire comprendre toute l'étendue de la haine qui m'habitait suite à son acte.
Mes paupières étaient incroyablement lourdes. Quant à mes muscles, chacun d'eux étaient tendus à leur maximum, me donnant l'impression de pouvoir se rompre à tout instant, alors que je ne sentais pratiquement plus mes ailes. J'ignorais si cette absence de sensation était due au froid ou à la pratique incessante de l'effort que je m'évertuais à continuer. Cependant, si le sort de mon maître d'arme m'inquiétait au plus haut point, il était autre chose qui me poussait à continuer ma route contre vents et marrées. Je savais pertinemment qu'une autre de mes connaissances avait été affectée à la base de Luvneel. Il s'agissait d'une autre enfant au passé difficile, une autre âme brisée par les vicissitudes de la vie et qui avait appris à survivre au contact de notre mentor, en prenant les armes, tout comme moi. Ayant suivi la même formation qu'elle, en qualité de rival, mais également en qualité d'ami, j'avais à cœur de ne pas la décompter parmi les victimes. Si tel avait été le cas... je sais que ma faculté de réflexion aurait totalement été occultée par le sentiment de haine qui m'aurait envahi dans l'instant. C'était avec l'espoir de la revoir, elle, son sourire, son art de manier l'épée comparable à une danse des plus élégantes, et d'entendre sa voix des plus rassurantes et douces, que je continuais de repousser mes limites dans cette épreuve d'endurance qu'était la traversée d'un bon quart de North Blue à vol d'oiseau. Chaque réminiscence de notre passé commun me poussait à augmenter ma vitesse, à vouloir arriver le plus tôt possible, peu importait mon état. Et plus je me rapprochais du but, plus j'avais le désir d'aller vite, et l'impression de ne pas aller assez rapidement. Ce sentiment de frustration ajoutait encore plus de force à la hargne qui m'habitait. Peu m'importait la difficulté engendrée par l'absence de visibilité dans les nuages nocturnes de cette région du monde, malgré la présence d'un croissant de Lune des plus lumineux qui soient. Il fallait juste que je sois là-bas le plus vite possible. Attendre une traversée de cinq jour en bateau aurait été insoutenable. Je préférais de loin arriver en deux jours de vol, complètement exténué, qu'en cinq jours, frais comme la rose.
Alors que je me sentais bientôt à ma limite, même si j'étais certain d'avoir dépassé celle-ci depuis un bon moment, je finis par apercevoir l'île de Luvneel, le versant droit de celle-ci abritant notre base éclairé par des torches. Mais indubitablement, l'arrivée s'accompagnait d'une vision des plus tragiques, à savoir celle de ce lieu de mon passé dévasté par un incendie, ne laissant derrière lui que d'épais nuages de fumée, des cendres et des bâtiments en ruine. C'était peut-être un coup trop dur pour mon psychisme, car à l'instant précis où cette vision m'assiégea, je sentais le peu de force qui me restait m'abandonner. De mes trois paires d'ailes, deux d'entre elles volèrent en éclat, laissant un tourbillon de plumes noires m'entourer alors que je chutais, à bout de force, en direction des bois situés non loin de là. Cependant, l'adrénaline que libérait mon corps à cause de la chute fut salvatrice, me donnant juste assez de ressources pour maintenir ma dernière paire d'ailes afin d'éviter la chute mortelle. Finissant de tomber avec une vitesse tout de même assez élevée, j'atterris dans un arbre. Chose intéressante, j'ignorais qu'il existait des catégories d'arbres avec des épines. Peut-être une espèce rapportée de Grand Line et introduite sur l'île pour des études de botanique. Mais mon corps était trop endolori par l'effort que je venais de faire, pour que j'en vienne à sentir les épines s'enfoncer dans mon épiderme. Par chance, j'avais réussi à maintenir un cap de chute pour arriver non loin de ce qui restait des deux immenses portes métalliques de la base. L'une d'entre elles étant complètement tordue, alors que la moitié de l'autre avait été propulsée à une vingtaine de mètres de là sur le sentier qui menait à cette place forte, je n'eus aucun mal à entrer.
Le vigile posté devant me mit en joue, avant que je ne lui donne la missive de mission remise par mon supérieur avant qu'il ne m'explique de quoi cette dernière retournait. Voyant mon appartenance à l'Armée Révolutionnaire, mais également l'état pour le moins pitoyable dans lequel je me trouvais, le garde ne tarda pas à appeler plusieurs médecins. Alors que j'en vis trois accourir, je n'arrivais toujours pas à croire ce que je voyais derrière eux. Les installations avait été complètement détruites, et des tentes de fortunes installées, l'une pour les blessés, l'autre pour les corps des victimes. Boitant en rejetant l'appui que voulait me prodiguer l'un des médecins, je lui ordonnais de me conduire au dénommé Amano D. Mistral. Je ne savais toujours pas si cet homme, mon maître d'arme, était en vie ou non, mais intérieurement, je nourrissais l'espoir de le voir dans la tente des blessés. Mon corps, encore tendu, cette fois-ci à cause du stress, se relâcha en partie lorsque l'on me fournit un appui pour me conduire en direction de la zone des victimes encore en vie. Poussant un profond soupir de soulagement, tout en baissant la tête, manquant de pleurer, je m'avançais en boitant toujours un peu, soutenu par un médecin alors qu'un autre était parti chercher du matériel avec son collègue en vue de me prodiguer des soins. Mais alors que j'avançais, les mots de mon aide-soignant eurent le même effet que s'il était venu à me transpercer le cœur avec une lame dans l'intention de m'infliger la plus grande souffrance qui soit.
- Je dois vous prévenir malgré tout, mais votre ami est en train d'agoniser. Avec ses blessures il aurait dû mourir voilà de cela une dizaine d'heures. C'est un miracle qu'il soit encore en vie à l'heure actuelle.
Mon avancée se stoppa net devant l'entrée de l'immense tente. Un bref courant d'air passa alors, souleva quelques cendres se mêlant à la poussière de la cours, tandis que j'essayais de réaliser et d'assimiler ce que je venais d'entendre. Avalant difficilement ma salive, je finis par soulever le drap servant de porte d'entrée, arrivant dans une allée de lits aux tons blancs mélangés au rouge sang des blessés. Le personnel médical s'activait de tous les côtés alors que les gémissements de douleur étaient comparables aux plaintes d'âmes torturées, flottant à la surface du Styx sans espoir de rédemption. Plusieurs personnes étaient amputées, d'autres brûlées à des degrés variables, mais généralement importants. Alors que j'avançais au milieu des rangés de lit, je regardais à chaque fois le visage de la personne se trouvant étalée sur le matelas, désireux de trouver Mistral, mais craintif qu'il ne soit dans l'état que je constatais pour chaque personne observée. Alors que j'approchais du fond, le médecin cru bon de m'informer que ses blessures extérieures étaient superficielles, mais que la cause de sa mort prochaine était "une simple hémorragie interne" qu'ils ne purent traiter à temps. Sa manière de relativiser me donna envie de vomir, et sans doute lui aurais-je mis mon poing sur la figure si j'en avais eu la force. Son manque de tact apparent m'empêchait de lui demander si ma compagne d'arme pour qui je redoutais le même sort était encore en vie. Contre toute attente, je préférais l'incertitude du doute à la blessure qu'aurait occasionnée la certitude. Pour obtenir une réponse, je préférais m'adresser à Amano. Après tout, il était le père de la fille en question, et son tuteur depuis que le Gouvernement avait rasé le village où sa fille se cachait avec sa femme. Même s'il n'était pas du genre à me ménager, je savais qu'il serait plus appréciable d'entendre la vérité de sa bouche.
Finalement, je le vis, sur son lit, se tenant droit et toujours aussi fier qu'à l'accoutumé. Seules quelques légères marques de brûlure sur son bras droit transparaissaient, le reste de son corps étant couvert de bandages, à l'exception de son visage. Je pus néanmoins lire sur son visage la joie qu'il éprouva en me voyant arriver. Et bien sûr, il ne tarda pas à me sermonner sur l'état dans lequel je me trouvais, prenant même la peine d'en rire et de se moquer de moi. Cet espèce de mastodonte avec des altères dans le cerveau parvint même à me faire rire de la situation en me traitant de moineau à cause de ma taille toujours aussi svelte. Il était amusant de noter cette comparaison, lorsque l'on savait qu'il ignorait le fait que je possède un Fruit du Démon. Mais même si je me mis à rire de bon cœur, au milieu de toute cette souffrance et de cette mort omniprésente, je n'en oubliais pas moins que le temps était compté pour mon ami, malgré le fait qu'il se tienne devant moi, souriant comme jamais, souriant comme si de rien n'était, alors que son temps était compté. Après notre fou-rire, un silence pesant s'installa, chacun de nous ne sachant pas quoi dire. Finalement, alors que je me décidais à briser le silence, trouvant en moi le courage de lui demander pour sa fille, je n'aurais jamais eu la moindre idée de ce qui allait arriver. Prononçant juste les mots "Au sujet d'Asuna..." je fus brusquement coupé par Amano, sa voix se faisant alors plus rauque.
- C'est elle la responsable. C'est elle qui a placé les explosifs et fait sauter la base pendant l'heure du déjeuner. Tout ce que tu vois ici est son œuvre.
Ces trois phrases suffirent à me figer, m'empêchant d'articuler le moindre mot. Je ne saurais dire ce que j'ai ressenti à cet instant. C'était un peu comme si le sol s'était dérobé sous mes pieds et que mon univers tout entier avait été englouti dans les ténèbres d'un abîme sans fond. Je me sentais chuter, interminablement, prenant de plus en plus de vitesse et redoutant l'instant où mon corps toucherait le sol. Une sensation de vide oppressant s'empara de moi alors que mes yeux écarquillés fixait Amano, mes iris tremblant suite au choc que je venais de recevoir. Comprenant sans doute mon état, mon mentor continua afin de m'expliquer plus en détail la chose, jugeant sans doute que la pilule serait plus facile à avaler si je l'ingurgitais d'un coup au lieu d'un goutte à goutte funeste pour ma fragilité mentale.
- Je l'ai surprise en pleine conversation par Den Den Mushi avec des pirates à qui elle projetait de vendre la localisation de nos dépôts d'armes secrets. Elle ne m'a fourni pour seule explication qu'un regard noir avant de dégainer son épée. Comme tu t'en doutes, même si je lui suis de loin supérieur au sabre, je n'ai pas pu me résoudre à la tuer... et mon erreur m'a coûté la vie, à moi et à beaucoup de nos compagnons d'armes. Je t'ai noté le jour et l'heure du rendez-vous pour la transaction en sachant que tu viendrais.
Alors que je restais silencieux, je n'aurai su dire si c'était la peine ou la rage qui s'emparait de moi. Brisant mon élan de perplexité et d'incompréhension, mon mentor me remit alors un morceau de papier. A en croire ce qui était marqué, le rendez-vous avait lieu demain soir. Avec les deux jours passés pour voyager, je devinais aisément que jamais l'Armée Révolutionnaire n'aurait le temps de déménager les armes avant que les installations ne soient compromises. Fixant à nouveau Amano, je redoutais ce qu'il allait me dire, car je savais très bien en quoi ses prochaines paroles consisteraient.
- Fais-moi une faveur Damien. Tue Asuna. Cette dernière requête a pour moi un goût amer, mais nous ne pouvons nous permettre de la laisser mener à la mort d'autres de nos amis. Peu importe les raisons pour lesquelles elle s'est mise à agir ainsi, tu ne dois pas laisser tes sentiments entraver ton jugement comme je l'ai fait. Maintenant, si tu le permets, je vais prendre un peu de repos, le sommeil commence à me gagner.
Alors que j'acquiesçais pour lui indiquer que j'effectuerai bien ce qu'il me demandait, je le vis fermer lentement les yeux, se tenant toujours droit dans son lit. Un long râle retentit, son dernier souffle s'en allant dans une légère exclamation rauque, visiblement apaisé d'avoir pu me délivrer ces derniers mots avant de passer à trépas. Constatant le décès de mon maître, mon ami, et ne le réalisant véritablement qu'une fois que le médecin eut couvert son corps d'un long drap blanc avant de faire rouler son lit dans la direction de l'autre tente où gisait plus d'une centaine de cadavres calcinés, je restais sur ma chaise, immobile, le regard dans le vide. Je repassais la scène de ces adieux en boucle, refusant d'avancer plus loin dans le temps, avant que les paroles d'Amano ne viennent à résonner en moi comme pour me déchirer de l'intérieur. Je devais désormais aller combattre Asuna D. Mistral, la fille de mon défunt maître d'arme, de mon ami, la personne pour qui j'éprouvais le plus de sentiment. Pour l'instant, j'étais incapable de ressentir la moindre colère, trop envahi par la tristesse et trop choqué. Alors que je me décidais à me lever, mes dernières forces m'abandonnèrent. J'ignorais s'il s'agissait du désespoir ou de la fatigue, mais je venais de perdre conscience. Dans de telles situations, peut-être que notre psychisme rompt temporairement le contact avec la réalité pour nous laisser le temps d'assimiler les faits, nous laissant sombrer dans le sommeil pour nous permettre de nous préparer à l'odieuse vérité.
Je n'étais cependant pas de ceux qui restent assis à se lamenter. Mon esprit, aussi bien que mon corps, répugne à la stagnation. Si je voulais pouvoir survivre dans ce monde de guerre, il me fallait avancer, ne pas m'arrêter sous peine de me faire engloutir par toute cette violence et cette haine qui me consumait. J'ignorais depuis combien de temps j'avais dormi, mais à en juger la position du soleil qui était bien haut dans le ciel, il était passé midi depuis un bon moment. Regardant l'horloge accrochée devant la porte de la chambre dans laquelle j'étais, je constatais qu'il était seize heure. J'avais encore le temps de retrouver Asuna et les commanditaires de ce massacre. Je constatais cependant que j'étais rattaché à des machines chargées de calculer mon rythme cardiaque, ma pression sanguine et autres données médicales. Mon corps était presque entièrement recouvert de bandages, vêtu d'un pyjama si caractéristique des patients d'un hôpital. Mais le plus inquiétant n'était pas l'état de mon corps, même s'il était encore engourdit par l'effort de ma traversée. Ce qui aurait dû m'inquiéter n'était autre que mon état d'esprit. Si je n'étais plus choqué, j'étais en revanche troublé, la tristesse laissant rapidement place à la rage, violente et ardente au point de consumer tout mon être en une étincelle ravageuse. Je n'étais plus guidé par mes raison mais bien par mes émotions. Néanmoins, sans le lieu du rendez-vous, j'ignorais comment trouver mon ancienne rivale. Les gardes devant ma porte furent alors appelés en urgence pour aider le transport de nouveaux blessés. Intrigué et espérant gruger quelques informations, je finis par entendre les paroles d'un médecin poussant un brancard sur lequel se trouvait un homme, amputé d'une jambe. Je reconnaissais bien le type de blessure, si caractéristique du katana d'Asuna. Ce fait me fut confirmé lorsque le médecin s'adressa aux soldats, affirmant que le patient et d'autres de ses camarades avaient tenté d'appréhender un navire suspect aux abords du versant Est de l'île.
Alors que je me redressais, je finis par enlever les électrodes et perfusions situées sur mon corps, avant de fermer la porte de ma chambre à clef. Bien entendu, je savais ce que les médecins allaient me hurler. Sans doute pensaient-ils qu'il me fallait encore me reposer et qu'en aucun cas je ne devais sortir de cet hôpital. Ce genre de discours et de perte de temps n'était tout bonnement pas acceptable pour moi. Tandis que j'entendais les infirmières essayer de forcer ma porte, j'enfilais rapidement mon pantalon et mes bottes, avant de mettre mon manteau à capuchon et de prendre mon épée. Juste avant qu'ils n'ouvrent la porte en la défonçant avec l'aide d'un soldat, ils durent entendre un bruit de verre brisés, car quand ils pénétrèrent dans la pièce, la seule chose qu'ils purent voir était la fenêtre de ma chambre en morceau, ainsi que plusieurs plumes noires traîner sur le sol. Afin de ménager mes forces, je n'avais fait apparaître qu'une seule paire d'ailes. Si je voulais pouvoir affronter Asuna, j'allais devoir me montrer plus ingénieux qu'à l'accoutumé. Après tout, j'avais grandi pendant plus de quatre ans avec elle. Même si elle ignorait le fait que j'ai acquis les capacités d'un fruit démoniaque, elle restait une adversaire dangereuse à affronter, non seulement à cause de sa force, mais aussi parce qu'elle me connaissait bien. Alors que je pensais cela, je me refusais à admettre la vérité... comme quoi je ne serais peut-être pas capable de la tuer, simplement à cause des sentiments que j'éprouvais pour elle.
Volant aussi vite que possible, je finis par arriver sur le versant de l'île où son navire avait été aperçu. Il me restait maintenant à arriver sur le bateau sans me faire remarquer. Piquant pour voler au raz de l'eau, j'arrivais par la poupe, volant derrière l'embarcation afin de ne pas être vu. Contournant alors celle-ci pour me mettre au niveau de l'échelle de corde, je fis disparaître mes ailes qui laissèrent un monceau de plumes s'éparpiller et tomber à la mer, alors que je montais les différentes marches de cordage. Sautant sur le pont une fois tout en haut de cette échelle, je sortais mon épée de son fourreau dans un long tintement métallique. Apparemment, elle n'était pas sur le pont. Peut-être était-elle en cabine, à se préparer pour partir sur le lieu du rendez-vous avec les pirates. Si tel était le cas, elle avait dû m'entendre lorsque j'avais sauté sur le pont. En cet instant, j'aurais mis ma main à couper que je ne tarderais pas à voir sa frimousse surgir de l'une des portes du bateau pour venir me saluer, épée à la main. J'ignorais si j'étais assez serein pour pouvoir me concentrer et parer à un assaut de ce genre...
Mais intérieurement, j'en doutais fortement...
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- Spoiler:
- Asuna D. Mistral. Je laisse au GM en charge de la quête décider de son level et du fait qu'elle dispose ou non de pouvoirs particuliers. Voici une tite image pour aider dans la description de la jeune femme dans la réponse.