Tout un périple !
Tout un périple avait finalement conduit Cameron à quitter le navire qui lui avait permis de voyager au cours des dernières semaines. Des mois peut-être ? Sa notion du temps se faisait de plus en plus défectueuse. La chose dont elle était certaine, fut qu’il était grand temps d’en finir ! Non, il ne faut pas entendre là : en finir avec la vie de ces marchands, qui malgré leurs défauts avaient eu la gentillesse de l’accueillir à bord de leur bateau pendant tout ce temps. Jolie, jeune naufragée qu’elle était. Ils ne la trouvaient pas bien bavardes et certains tentèrent de lui délier la langue, en vain. Ils eurent surtout de la chance de ne pas manger sa main, ou pire encore…
Oui, il commençait à y avoir urgence ! Cameron devait absolument se séparer de cet équipage ! Sa terre salvatrice se révéla être une île au climat s’annonçait particulièrement glacial. Le vent soufflait. Sa fraîcheur mordit la chair de la jeune femme lorsqu’avec ses compagnons de voyage, elle entra dans le port. Partout, un manteau et étincelant recouvrait le sol et les toits des habitations. Elle entendit les marchands pester après cette « foutue » neige en amarrant le navire. La belle ne disait mot. Elle observait le paysage qui s’offrait à elle, tachant de dissimuler son émotion et son enthousiasme du mieux possible. De la neige ! C’était la toute première fois de sa vie qu’elle en voyait de ses propres yeux ! Jamais il ne neigeait sur Shimakuma, les températures y étaient trop douces pour que la population soit confrontée à ce phénomène météorologique. Néanmoins, Cameron ne devait pas me laisser éblouir trop longtemps. Dès lors que les hommes s’en étaient allés sur le port, laissant leur sage « gamine » seule à bord, elle récupéra ses affaires personnelles qu’elle avait soigneusement rassemblées au préalable dans l’intention de s’enfuir.
Cape sur le dos, toutes ses armes sur elle, seul son fusil dans le dos demeurait apparent. Un fusil de chasse, il n’y avait rien de suspect à en posséder un. Quant au reste de ses affaires, elles tenaient dans son encombrant sac bandoulière en toile. Au fond d’elle, elle avait espéré que le serpent n’aurait pas remarqué son départ et qu’il resterait sur le bateau. Sa désillusion ne tarda pas dès lors qu’elle glissa ma main dans mon sac et que ses doigts entrèrent en contact avec son corps froid et visqueux. La jeune fille se mordit la lèvre pour contenir un gémissement d’effroi. Il semblerait qu’elle ne s’y ferait jamais…
Et Cameron regarda le monde tout autour d’elle. Un univers entièrement peint en blanc. Des individus tous si chaudement vêtus. A peine un regard qui se posait sur sa silhouette, excepté comme quelques uns qui sans doute s’étonnait de la voir si légèrement vêtue. Il vrai qu’ils ne semblaient pas sensibles au froid, la jeune femme par contre…
L’intrépide aux yeux d’un bleu pur s’enfonça dans la ville. Sa priorité fut tout d’abord de s’éloigner le plus possible du port. A Chacun de ses pas, elle avait l’impression de ressentir d’avantage le froid. Cameron commença à grelotter, à claquer des dents. Son chemin passa devant les fenêtres d’une auberge. Comme elle aurait aimé y rentrer pour s’y réchauffer, mais elle n’osa pas. Sans argent pour commander à manger et son expérience au cours de ses précédentes escales sur d’autres îles lui avait appris qu’on obtenait rarement quoi que ce soit, pas même un petit emplacement au coin du feu, sans payer en échange. La femme en fuite ne savait si les gens de cette île étaient plus hospitaliers que d’autres. L’air bourru que leur conférait les conditions de vie difficiles de ce climat donnait l’impression du contraire, peut-être à tort.
Celle qui prétendait répondre au nom de Cameron réalisa alors que si elle ne voulait pas dormir dehors cette nuit, épreuve à laquelle elle ne survirait certainement pas, elle devrait gagner un peu d’argent. Le seul moyen en sa possession pour y parvenir se trouvait dans son sac de toile, sous le serpent et se nommait violon. Cameron s’avança encore un peu le long des rues, puis, sur ce qu’il ressemblait à une place relativement fréquentée, s’installa. Révélant son visage, la jeunesse et la candeur attisant la sympathie et la charité, elle sortit son violon afin de se mettre à jouer, un monceau de tissu posé sur la neige pour que les passants y jettent quelques pièces. Dire qu’elle en était réduite à faire la manche pour survivre… La fierté de son sang royal en prenait un sacré coup !
Noble et fière, oui, la belle l’était, mais elle savait aussi la ravaler si sa vie en dépendait. La loi de la survie est la plus forte ! Cameron ne pouvait se perdre de mourir maintenant, et certainement de la morsure du froid telle une mendiante dormant dans les rues, alors elle saurait faire les sacrifices nécessaires pour être témoin de la prochaine aube.
La jeune femme joua du violon, à l’angle d’une rue, tantôt un morceau plein d’entrain pour attirer l’attention et la curiosité des passants, tantôt, un refrain mélancolique pour éveiller la compassion en eux, que l’image de la pauvre violoniste se calque avec leur propre chagrin, qu’un élan de culpabilité force leur générosité. Certains passèrent sans lui prêter la moindre attention, d’autres prirent le temps de ralentir, d’interrompre leur marche. Bientôt, tout un petit groupe se forma autour de la violoniste et les pièces se multiplièrent peu à peu à ses pieds. Si elle jouait ainsi en différents emplacement, jusqu’à la tombée de la nuit que les rues soient désertes, peut-être pourrait-elle espérer pouvoir se payer une chambre dans le plus bas de gamme des hôtels. Peut-être… Mais déjà, la sensation de ses doigts engourdis à cause du froid auquel ils n’étaient pas habitués, se faisait ressentir. Un nuage de brume s’échappait d’entre ses lèvres gercées à chacune de ses respirations. Ses joues perdaient de leur couleur pour se pâmer timidement et lentement d’une teinte bleutée. Peut-être n’était-il pas trop tard pour retourner sur le bateau des marchands ? Cameron eut le pressentiment que son coeur cesserait de battre en cette terre, gelé, si elle ne trouvait pas une meilleure solution et ce, assez rapidement…
Tout un périple avait finalement conduit Cameron à quitter le navire qui lui avait permis de voyager au cours des dernières semaines. Des mois peut-être ? Sa notion du temps se faisait de plus en plus défectueuse. La chose dont elle était certaine, fut qu’il était grand temps d’en finir ! Non, il ne faut pas entendre là : en finir avec la vie de ces marchands, qui malgré leurs défauts avaient eu la gentillesse de l’accueillir à bord de leur bateau pendant tout ce temps. Jolie, jeune naufragée qu’elle était. Ils ne la trouvaient pas bien bavardes et certains tentèrent de lui délier la langue, en vain. Ils eurent surtout de la chance de ne pas manger sa main, ou pire encore…
Oui, il commençait à y avoir urgence ! Cameron devait absolument se séparer de cet équipage ! Sa terre salvatrice se révéla être une île au climat s’annonçait particulièrement glacial. Le vent soufflait. Sa fraîcheur mordit la chair de la jeune femme lorsqu’avec ses compagnons de voyage, elle entra dans le port. Partout, un manteau et étincelant recouvrait le sol et les toits des habitations. Elle entendit les marchands pester après cette « foutue » neige en amarrant le navire. La belle ne disait mot. Elle observait le paysage qui s’offrait à elle, tachant de dissimuler son émotion et son enthousiasme du mieux possible. De la neige ! C’était la toute première fois de sa vie qu’elle en voyait de ses propres yeux ! Jamais il ne neigeait sur Shimakuma, les températures y étaient trop douces pour que la population soit confrontée à ce phénomène météorologique. Néanmoins, Cameron ne devait pas me laisser éblouir trop longtemps. Dès lors que les hommes s’en étaient allés sur le port, laissant leur sage « gamine » seule à bord, elle récupéra ses affaires personnelles qu’elle avait soigneusement rassemblées au préalable dans l’intention de s’enfuir.
Cape sur le dos, toutes ses armes sur elle, seul son fusil dans le dos demeurait apparent. Un fusil de chasse, il n’y avait rien de suspect à en posséder un. Quant au reste de ses affaires, elles tenaient dans son encombrant sac bandoulière en toile. Au fond d’elle, elle avait espéré que le serpent n’aurait pas remarqué son départ et qu’il resterait sur le bateau. Sa désillusion ne tarda pas dès lors qu’elle glissa ma main dans mon sac et que ses doigts entrèrent en contact avec son corps froid et visqueux. La jeune fille se mordit la lèvre pour contenir un gémissement d’effroi. Il semblerait qu’elle ne s’y ferait jamais…
Et Cameron regarda le monde tout autour d’elle. Un univers entièrement peint en blanc. Des individus tous si chaudement vêtus. A peine un regard qui se posait sur sa silhouette, excepté comme quelques uns qui sans doute s’étonnait de la voir si légèrement vêtue. Il vrai qu’ils ne semblaient pas sensibles au froid, la jeune femme par contre…
L’intrépide aux yeux d’un bleu pur s’enfonça dans la ville. Sa priorité fut tout d’abord de s’éloigner le plus possible du port. A Chacun de ses pas, elle avait l’impression de ressentir d’avantage le froid. Cameron commença à grelotter, à claquer des dents. Son chemin passa devant les fenêtres d’une auberge. Comme elle aurait aimé y rentrer pour s’y réchauffer, mais elle n’osa pas. Sans argent pour commander à manger et son expérience au cours de ses précédentes escales sur d’autres îles lui avait appris qu’on obtenait rarement quoi que ce soit, pas même un petit emplacement au coin du feu, sans payer en échange. La femme en fuite ne savait si les gens de cette île étaient plus hospitaliers que d’autres. L’air bourru que leur conférait les conditions de vie difficiles de ce climat donnait l’impression du contraire, peut-être à tort.
Celle qui prétendait répondre au nom de Cameron réalisa alors que si elle ne voulait pas dormir dehors cette nuit, épreuve à laquelle elle ne survirait certainement pas, elle devrait gagner un peu d’argent. Le seul moyen en sa possession pour y parvenir se trouvait dans son sac de toile, sous le serpent et se nommait violon. Cameron s’avança encore un peu le long des rues, puis, sur ce qu’il ressemblait à une place relativement fréquentée, s’installa. Révélant son visage, la jeunesse et la candeur attisant la sympathie et la charité, elle sortit son violon afin de se mettre à jouer, un monceau de tissu posé sur la neige pour que les passants y jettent quelques pièces. Dire qu’elle en était réduite à faire la manche pour survivre… La fierté de son sang royal en prenait un sacré coup !
Noble et fière, oui, la belle l’était, mais elle savait aussi la ravaler si sa vie en dépendait. La loi de la survie est la plus forte ! Cameron ne pouvait se perdre de mourir maintenant, et certainement de la morsure du froid telle une mendiante dormant dans les rues, alors elle saurait faire les sacrifices nécessaires pour être témoin de la prochaine aube.
La jeune femme joua du violon, à l’angle d’une rue, tantôt un morceau plein d’entrain pour attirer l’attention et la curiosité des passants, tantôt, un refrain mélancolique pour éveiller la compassion en eux, que l’image de la pauvre violoniste se calque avec leur propre chagrin, qu’un élan de culpabilité force leur générosité. Certains passèrent sans lui prêter la moindre attention, d’autres prirent le temps de ralentir, d’interrompre leur marche. Bientôt, tout un petit groupe se forma autour de la violoniste et les pièces se multiplièrent peu à peu à ses pieds. Si elle jouait ainsi en différents emplacement, jusqu’à la tombée de la nuit que les rues soient désertes, peut-être pourrait-elle espérer pouvoir se payer une chambre dans le plus bas de gamme des hôtels. Peut-être… Mais déjà, la sensation de ses doigts engourdis à cause du froid auquel ils n’étaient pas habitués, se faisait ressentir. Un nuage de brume s’échappait d’entre ses lèvres gercées à chacune de ses respirations. Ses joues perdaient de leur couleur pour se pâmer timidement et lentement d’une teinte bleutée. Peut-être n’était-il pas trop tard pour retourner sur le bateau des marchands ? Cameron eut le pressentiment que son coeur cesserait de battre en cette terre, gelé, si elle ne trouvait pas une meilleure solution et ce, assez rapidement…