Tout avait commencé à Luvneel :
J'ai les yeux fermés, j’essaie tant bien que mal de les ouvrir, en vain. Mon dernier souvenir est, cet homme, ce Lloyd, me neutralisant à une vitesse fulgurante. Mon court sommeil est interrompu par des gouttes. Des gouttes ? Mais où suis-je ? Je reprends mes esprits en sursaut. Je suis dans le casino, sous un tas de gravats. Que s'est-il passé ? Je regarde autour de moi, la salle où je me trouve est en ruine. Ce grand coffre-fort vide.
« Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? » m'exclamai-je.
Je me relève avec difficulté, je marche, du moins je titube, vers la salle principale. L'eau continue de me tomber sur la tête. J'avance en me tenant le bras, j'ai mal partout. Un brouhaha pas possible provient du bout du couloir, je suis loin de me douter de ce qu'y se passe de l'autre côté. Je continue malgré tout d'avancer dans ce long couloir, et au bout, là où normalement, comme dans tout bon couloir devrait se trouver une porte, eh bien il y avait. Un trou, un simple trou. Le plus important est ce qu'il y a derrière cet ENORME trou. Des centaines de personnes que je ne parviens pas à identifier. Un véritable chambardement, je balaie la salle du regard. Mais où est-il passé ? Ce blondinet m'a foutu en rogne, il s'est barré avec mon magot. Dans quelle mélasse je vais encore me fourrer... Je profite de l'agitation pour pouvoir m'échapper de cet endroit.
Je courrais innocemment, je pensais qu'en dépassant ce SAS à l'entrée je serais en liberté ! Et bien non, c'était sans compter la milice locale qui rappliquait en renfort. Quelle aubaine, m'étais-je dis sur le coup. Aujourd'hui j'aurais plutôt dit : « Qu'elle poisse ! » Bref je continue mon histoire. Un sourire railleur parcourt mon visage, cette chose qu'on appelle l'adrénaline m'avait redonné la force de courir. Deux des quatre hommes devant moi s'étaient mis en position de tir. Un genou au sol, ils me braquaient avec leurs joujoux. Roulade sur la gauche, je finis grossièrement dans un buisson sur le côté. Quelle classe ! Au moins j'ai esquivé leurs balles. Je me relève énergiquement, tandis que deux d'entre eux me couraient franchement dessus. Je suis resté très calme bien entendu, bon j'ai quand même pris mes jambes à mon cou, on pouvait voir la panique dans mes yeux, sur mon visage même...