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Le calme entre deux tempêtes. [Log III-4]


Les Avalons - Arc III : Dérataupisation.


Le calme entre deux tempêtes. [Log III-4]


L'arrivée à la ville troglodyte est particulièrement calme au vu de la situation. Pour ma part, moi, le grand Lloyd Barrel, je trouve que c'est parfait. Au moins, je ne suis nullement importuné par les piaillements et les remarques dénuées d'intelligence des badauds. On avance à pas lent et on se pose dans l'unique taverne miteuse du coin. Et ce n'est pas un euphémisme. J'en avais croisé, des tavernes, notamment durant mon voyage en solitaire sur les Blues en 1624... Des taudis tous plus miteux les uns que les autres. Mais, au moins, et toutes avaient ce point commun, ces tavernes respiraient la mer, l'alcool et l'aventure... Et du coup, même un être de condition aussi exceptionnelle que la mienne s'y sentait bien, pirate dans son élément. Ce gourbi ci, par contre, ne sent que le renfermé, la crasse et, ironiquement, le rat crevé. Mais c'est toujours mieux que rien. On affale un Yskino moins réactif qu'un concombre de mer sur une table et on cale Milo contre un mur... Et on se pose, tout en prenant bien le soin de commander une bière, deux verres d'hydromel (le plus raffiné qu'il y ait en stock), un Monaco (pour Epsen), un bol de bon lolo et trois de ces fameuses "tourtoratop" (qui, semble t-il, sont les fleurons de la cuisine locale), histoire de souffler... Et de goûter cette fameuse spécialité locale. Et franchement, c'est pas bon.

J'en ai déjà marre. Est-ce la lassitude de cette île et de ses combats qui rend tout amer dans ma bouche, ou est-ce que cette "tourtoratop" de laquelle j'avais tant eu envie est simplement dégueulasse ? Sans doute un bon mélange des deux. Ou peut-être pas. Depuis quand est-ce que des combats dantesques (ok, même contre des rats, qu'ils soient géants ou non) viennent à bout d'un aussi formidable et inarrêtable guerrier que moi ? Attention, question rhétorique ici... Car c'est depuis jamais ! L'exaltation des combats m'a toujours envahi, que ce soit lorsque je m’entraînais étant plus jeune sur Barrel Island, quand j'arpentais les îles de North Blue pour participer aux tournois d'Underground, ou depuis que je sillonne les mers avec mon équipage. La sensation d'avoir ses muscles tendus, la sueur au front, le coeur qui palpite... Quand bien même c'est une honte pour le grand Lloyd Barrel que de ne pas écraser ses ennemis d'un seul coup et sans forcer (c'est sans doute d'ailleurs parce qu'ils trichent et se livrent à un quelconque rituel de magie noire que ce n'est pas ce qui se passe systématiquement)... Je dois avouer que j'aime combattre. Que j'adore combattre, même. Et que c'est sans doute pour cela que quand mon regard a croisé celui d'Al' tantôt, ce n'était pas de l'appréhension que je ressentais... Mais plutôt de l'impatience. L'impatience de pouvoir lui enfoncer mon poing diamanté dans la carcasse et de lui faire biper (en morse s'il le faut) SON PUTAIN DE NOM COMPLET !

Je suis arraché de mes superbes pensées par un gémissement plaintif d'Yskino, qui a été blessé à la tête et aux côtes. Vrai qu'il serait temps de trouver quelqu'un pour soigner mes deux larbins. Quoique je pourrais très bien le faire moi-même. Après tout, un être aussi talentueux que moi quoi que ce soit qu'il fasse devrait bien pouvoir réussir à manier un fil et une aiguille, ça ne devrait pas bien être plus sorcier que la couture... Et même si je n'ai jamais cousu de ma vie, ça peut pas être bien dur non plus. Après, une question reste entière : leurs corps chétifs et bien plus faibles que le divin vaisseau de chair que revêt mon âme survivraient t-ils à une opération pratiquée avec une force grandlloydbarrelienne ? Tout le monde n'est en effet pas doté non seulement d'un corps magnifique mais aussi robuste et ciselé pour le combat que moi... Il vaudrait du coup mieux trouver quelqu'un. Un médecin mineur, par exemple, habitué à traiter les êtres faibles et fragiles.

"Ylvikel ! Toi qui connais un peu mieux le coin, va donc me quérir un docteur pour soigner mes deux larbins !", ordonné-je fermement à mon serviteur, qui me lance un regard étrange, en haussant le sourcil. Puis, sans dire un mot, il se lève de table et sort de la taverne... Dans laquelle il re-rentre quelques secondes après.
"Je suis médecin.", dit-il alors tout tranquillement en faisant la moue. Regard dubitatif de moi et de Galowyr (qui a donc raison, puisqu'il imite ma réaction), admiratif d'Epsen, horrifié de Milo et... Comateux d'Yskino. Seriously ? Médecin ?
"Tu es médecin ?"
"Je t'aurais plus vu boucher-charcutier..."

Un point pour le borgne, et décerné par le prestigieux Lloyd Barrel, qui plus est. C'est dire la valeur dudit point.

"En attendant, je peux les soigner, moi.", continue t-il tout calmement en sortant à vitesse éclair des bandages et un scalpel de sa manche et en faisant tourner ce dernier très (mais alors très) habilement autour de ses doigts. Pfeuh ! De l’esbroufe ! Je suis sûr de pouvoir en faire au moins autant, et sans même m’entraîner, facile !
"Vous savez faire quelque chose, Milo et Galowyr ?"
"Je suis cuistot."
"Poisson...", miaule lentement le chabreur. Poisson ? Il pêche ? Un pêcheur et un cuisinier ? Parfait ! Je vais enfin pouvoir arrêter de manger la tambouille infâme d'Yskino (quand il ne s'agit pas de méduses...) !
"Excellent ! Va donc réquisitionner la cuisine de ce boui-boui infâme ! Ton statut d'Avalon va instiller la crainte et forcer le respect chez le tenancier qui n'aura d'autre choix que de te laisser préparer quelque chose de mangeable puisqu'il en est incapable !", m'adressé-je à Galowyr, en pointant du doigt le type gras derrière le comptoir, qui, comme le veulent la plupart des clichés, est en train d'essuyer une choppe avec un torchon et nous regarde en haussant le sourcil. Je me tourne ensuite vers Ylvikel et reprend la parole, désignant Ylvikel et Milo : "Il faut me les remettre sur pied. Si tu as besoin d'ingrédients pour des antibiotiques, Epsen ira te les chercher. Juste... Pas de dissection."

Il ne me quitte pas du regard. Pas besoin d'être le grand Lloyd Barrel pour savoir tout ce que cela veut dire. Je le fixe à mon tour. J'imagine que nous nous comprenons. Enfin, qu'il me comprend, parce que ce serait étonnant que quelque chose m'échappe, au vu de mes capacités intellectuelles sans limites... Et c'est d'ailleurs grâce à elles que je commence à y voir clair dans mes réactions depuis que j'ai atterri sur cette île, et notamment cette extrême lassitude... C'est juste que... Cet endroit... Il est indigne de moi ! Indigne de ma grandeur, indigne que mes pieds bénis foulent son sol ! Voila pourquoi j'en ai marre et que je trouve la bouffe dégueulasse ! Premièrement parce que déjà, la bouffe est dégueulasse, mais aussi est surtout parce que ce lieu me répugne ! Franchement, moi, le grand Lloyd Barrel, un être supérieur, pur comme un diamant et parfait sur tous les plans, obligé de patauger dans le sang et la crasse de la vermine alors que je viens de me dégoter des serviteurs avec lesquels je pourrais marcher sur ce monde et lui montrer ma magnificence ! Non, plus exactement... Avec lesquels je suis destiné à marcher sur ce monde ! Cette île représente tout ce que je déteste au plus profond de moi-même... Elle est comme une insulte à ma noble personne, un véritable affront, un crachat qui serait envoyé vers mon visage ! Comment pourrais-je rester les bras croisés devant telle situation ? Ce serait, ha, comme m'excuser à quelqu'un ! Ou encore plus drôle, admettre que j'ai tort ! Le ridicule de cette situation est tel que je l'imagine même pas ! Aaaaah... Je reprends mes esprits, la solution à mon "problème" (comme si quoi que ce soit pouvait être un problème pour moi) m'apparaissant très clairement. Cette île, je vais faire plus que la conquérir : je vais la nettoyer. Y laisser ma marque indélébile, celle qui fera qu'on se souviendra à jamais du grand Lloyd Barrel. Je me tourne vers le barman, et l'apostrophe :

"Hé ! Combien de temps met le Log Pose à se recharger, ici ?"
"Vingt-quat' heures. Ni une de plus, ni une de moins.", répond t-il avec son accent caractéristique de péquenot. Hmmm... Ça fait moins d'un jour que nous sommes arrivés. Au plus une douzaine d'heures. Il va donc au moins falloir passer la nuit ici. Ce qui, au vu du fait qu'il faille sommairement soigner Yskino et Milo, trouver un bateau, éclater Al' et trouver son caillou magique, n'est pas superflu. Mais tout de même. Il vaudrait mieux ne pas trainer, et profiter de l'effet de surprise. Non que ça me gène, hein, car je suis le fantastique Lloyd Barrel après tout, je pourrais tout aussi bien laisser à mes ennemis mille ans pour se préparer que ça ne changerait rien (mis à part le fait qu'ils seraient sans doute morts, depuis le temps), mais l'impatience me gagne...
"Rafistole-moi les le mieux possible. Je les veux sur pied demain.", lâché-je, en réfléchissant. Pas trop le choix, vu l'état général. L'aubergiste me coupe dans mes pensées en m'interpellant :
"Vous inquiétez pas, z'avez l'temps d'faire la fête. Surtout qu'y parait qu'vous vous êtes 'crément bien démerdés contre l'rataupe géant, là. N'empêche... C'moche qu'y ait eu une telle bastos un jour comme c'lui-ci."
"Comment ça ?"
"Ben, c'le réveillon du jour de l'an."

Mais... Mais c'est qu'il dit vrai, ce con, en plus ! Demain on sera en 1626 ! Raison supplémentaire pour fêter ça dignement, comme des pirates le feraient !

"Alors doublez-moi la boisson, gras tavernier ! Ylvikel, retape moi ces deux la, et Galowyr mets toi aux fourneaux, on va arroser notre victoire dignement !"


Dernière édition par Lloyd Barrel le Sam 8 Nov 2014 - 2:06, édité 1 fois
    Je suis cuistot…

    Les mots s’échappent de ma bouche, à peine résonnent-ils à mes oreilles que je comprends que j’ai fait une connerie. La deuxième grosse connerie de la journée après avoir accepté de rejoindre cette bande de guignols. Ou la troisième après leur avoir permis de survivre à ce rat géant. Ou la quatrième de ne pas m’être barré après ledit combat. Voire la cinquième de ne pas avoir zigouillé Lloyd affaibli par le combat. Je vais arrêter de faire la liste de mes conneries sinon je n’ai pas fini.

    Voilà à peine ces mots prononcés me voilà réquisitionné pour la mission bouffe. Mon pauvre Galo t’est vraiment le plus crétin de tous les logia de tout Grand Line. A moins que le fruit de ce guignol de blondinet ne soit un logia. Cela serait bien le minimum pour soutenir son ego. J’en raconte des bêtises. Mes jambes se dressent d’elle-même. Pourquoi ? Mes pouvoirs pourraient réduire en poussière toute cette bande de guignols, le Grand Lloyd Barrel inclus. Je n’aspire qu’à m’asseoir à ce putain de comptoir, à fumer cigarette sur cigarette, et à boire de tout mon soûl jusqu’à ce que mon esprit tourmenté se perde dans les méandres de l’ivresse. Et pourtant je me lève.

    Me serais-je pris d’affection pour ce crétin ? Impossible. Le pouvoir que l’on m’a accordé symbolise mon âme. Je suis le sable. Le désert. La solitude. Je ne veux plus d’attache. Je suis redevenu celui que j’étais avant de rencontrer Drogo. Un vagabond voyageant d’île en île bossant pour celui qui peut combler au mieux mes intérêts. J’ai aidé Nakajima comme j’aide aujourd’hui Barrel. Sans admiration, sans affection, sans la moindre fidélité. Et pourtant je me lève.

    Pourquoi ? Par tous les diables pourquoi ? Mon esprit est trop embrouillé pour mettre des mots sur ce que je ressens. C’est peut-être ça. Je n’ai pas envie de réfléchir. C’est le luxe que m’offre Lloyd. Celui d’obéir. Je suis levé.

    L’espace d’un instant, je pense à me rasseoir. L’espace d’un instant je suis dans la cuisine. Je suis vraiment un abruti. Un abruti qui veut juste se péter le bide et se bourrer la tronche pour fêter la nouvelle année. Alors soit, jouons au cuistot mon Galo.

    Je pousse la porte de la cuisine du pied, en soupirant. Un cuistot aussi bien en chaire que le tas de graisse accoudé au comptoir, me jette un regard incrédule. Un cuisinier c’est pire qu’un garde-frontière. Tout ce qui rentre dans sa cuisine sans son autorisation, c’est de la raclure à foutre dehors. Je sens bien que celui-là n’y fait pas exception.

    Je réquisitionne ta cuisine chef …

    Il commence à ouvrir la bouche mais je n’ai pas envie de discuter. Surtout pas avec un type sans intérêt. Mon bras se change en sable. La lame de sable s’écrase juste à ses pieds, la prochaine c’est pour ta tronche mon pépère.

    C’est le Grand Lloyd Barrel qui veut et toi t’exécute, c’est tout.

    D’un signe de la tête je lui désigne la porte. Un instant plus tard, me voilà seul maître de la cuisine. Voilà tout l’étendu de l’Empire Barrel, si ça ce n’est pas impressionnant. Bon il est temps de faire l’inventaire de ce bouiboui … Grande question existentielle, le haki de l’observation permet-il de trouver des ingrédients ? Non je rigole je fais ça à l’ancienne. J’ouvre tout ce que cette cuisine a de placards à la recherche de quoi faire à manger. Mais avant ça, je rouvre la porte et demande à l’aubergiste à boire.

    Du riz, des épices, deux trois légumes et le reste de l’arrivage de la pêche de ce matin. Ce n’est pas si mal au final. On n’a pas toujours besoin d’autant pour faire un grand plat. C’est pile ce qu’il faut pour une bonne vieille recette que j’ai en stock. Lorsque j’étais gamin sur le vaisseau pirate de Dyrian, le cuistot Mike me racontait que derrière chaque grand plat, chaque recette il y avait toujours une petite histoire.

    La tradition raconte que ce plat fut inventé par une jeune fille vivant dans un petit village de pécheur dont le père était marin. Un jour que celui-ci partait en mer, il jura à sa fille de revenir pour la nouvelle année. Il ne revint jamais. La jeune fille attendit son père toute l’année, et la veille du nouvel an, elle se lança dans la préparation d’un plat qui contiendrait tout ce qu’aimait son père. Des fruits de mer, du riz et du safran. Lorsqu’elle arriva à la grande fête du village, les bras chargés de son plat elle demanda « Pa est là ? ». Voulant croire à la promesse de son père, elle prépara le même plat chaque année, posant toujours la même question « Pa est là ? ». Le nom est resté, et le plat de cette pauvre fille privé de son papa se nomme aujourd’hui la « Pa est là ? ».

    L’histoire n’est pas super gaie mais qu’est-ce que ça fait classe à raconter dans les dîners mondains. Quoique j’y suis jamais invité dans les dîners mondains. J’allume une cigarette et je prends l’un des couteaux rangé dans le coin. Cela fait un paquet de temps que je n’ai pas joué du couteau. Pas depuis que j’ai quitté les Bloody ou ce qu’il en restait. La lame fit un sort aux trois poivrons et à la tomate qui traînaient. Je balance les cubes qui en restent dans un grand plat avec de l’huile. Suivent les oignons, puis les crevettes et autres saloperies de la mer, je balance ce qu’il reste d’épices, puis le riz. Je rempli une bonne chope d’eau et je le verse dans le plat. Il y a plus qu’à attendre. Bon avec des ingrédients de récup, ça ne sera pas exceptionnel, mais ça sera pas plus dégueulasse que la viande de rataupes.

    Le temps que ça cuise, je sors prendre l’air. Le gras serveur m’a entre temps amené ma pinte de bière. Cigarette en bouche et pinte à la main je m’adosse à l’un de ses tonneaux qui se trouve mystérieusement toujours derrière les auberges. La nuit est tombée et la lumière des étoiles éclairent faiblement la nuit. Lorsqu’elle disparaît, une nouvelle année aura débuté. Que m’offrirai-t-elle ? Je n’ai pas envie de le savoir. Je n’ai pas envie de savoir si ça sera une « bonne année » comme gueulent tous ces abrutis à chaque réveillon. Je ne veux pas savoir si j’obéirais toujours à Lloyd lorsque ces étoiles de fin d’année apparaîtront à nouveau dans le ciel. Pour le moment la seule chose que je veux, c’est que notre hôte me remplisse ma choppe à chaque fois qu’elle sera vide.



    Je rentre dans la salle principale de l’auberge, le plat en main. Un poisson grillé pour le chat posé dessus. Pa n’est toujours pas là, il est mort. Drogo et les autres Bloody non plus ne sont pas là. Il n’y a que ce ramassis de cinq abrutis que sont les Avalons. Et bien soit, ce soir et pour le temps que ça prendra je serais le sixième.

    Que la fête commence.


    Dernière édition par Galowyr Dyrian le Ven 12 Déc 2014 - 19:45, édité 1 fois
    • https://www.onepiece-requiem.net/t3000-fiche-galowyr
    • https://www.onepiece-requiem.net/t2897-galowyr-le-balafre-en-attente-de-validation
    Ai-je vraiment envie de les soigner ? Pas vraiment. Le seul qui m'interesse dans le lot c'est le petit chaton. Le fait de pouvoir changer de taille et d'apparence de sa propre volonté est quelque chose de peu banal. J'aimerais bien étudié ce cas. Cependant, il me faut soigner le coureur. Tsss. Pourquoi vouloir le soigner ? Après tout, il nous a bien fait chier tout à l'heure et j'avais bien envie de le tuer aussi. Hum. Un petit sourire s'affiche sur mon visage. Je vais le soigner, mais à ma manière. L'idée me plait. Je me tourne vers le barman.

    "File moi deux bouteilles d'alcool."

    A ces mots, ce dernier s'exécute et m'envoie ce que je lui ai demandé. De mes dents, j'arrache le bouchon en liège qui enferme le doux liquide dans la bouteille. Je me dirige vers Yskino qui est allongé sur la table et de mon scalpel je découpe ses vêtements. Pas de plaies visibles, mis à part des bleues. Il va vraiment me faire chier jusqu'au bout celui là.

    Je verse l'alcool sur mes mains et pose la bouteille à côté de moi. Je le fixe, il a du mal à respirer et un belle hématome est au niveau de ses côtes. Il s'est fait perforer un poumon. Tssss, soigner les faibles, j'aime pas ça. Mais bon, on va le faire quand même à moins qu'il crève avant. Je le regarde une nouvelle fois.

    ...

    Non, il veut pas. Bordel, quel casse burne ! J'espère que tu vas souffrir alors pendant que je vais te soigner, même si je doute que dans ton état tu puisses ressentir une quelconque douleur vu qu'elle est ancrée en toi actuellement.

    De mon scalpel je fais une belle incision partant de sous le pectoral droit jusqu'au niveau des côtes. Le sang coule lentement au niveau de l'incision mais rien d'anormal. Il est temps de commencer l'opération. Je retire lentement la cote qui a transpercer son poumon. Chose faite. Je balance un petit peu d'alcool dans son corps histoire de nettoyer un peut toute cette merde. D'un côté s'il fallait vraiment le nettoyer, il suffirait de le laisser crever enfin...

    Je me remet donc au travail et m'occupe de son poumon troué et le recouds en deux temps et trois mouvements. Je le regarde une nouvelle fois. Sa respiration semble avoir reprit sa forme habituelle. Je finis de le recoudre et me dirige vers le chat. Galo a préparé la bouffe, et moi je dois encore soigner le chat. Je prends les deux bouteilles d'alcool et me dirige vers Milo.

    Un bref coup d'oeil vers son corps chétif, me permet de voir qu'il n'a rien de bien grave. Tant mieux, j'ai faim. Je renverse la totalité des bouteilles d'alcool sur sa fourrure. Voilà quelque chose qui devrait lui faire plaisir. Il grogne dans son coin, ou du moins il miaule. Bref, je lui applique son bandage et ne m'attarde guère sur son cas. Après tout, ces soins devrait lui suffire. Je me lève et me dirige vers la table.

    "J'espère que c'est bon le sableux. D'ailleurs, c'est quoi cette histoire de haki ? Quelqu'un peut m'expliquer ?"
    • https://www.onepiece-requiem.net/t6125-ylvikel-strauer#74184
    "Le haki ? C'est à cela qu'on reconnaît les gens que le destin à choisi, ceux destinés à régner sur les autres, à être barreliens en quelque sorte. Il semblerait qu'il y ait différentes sortes de haki, à moins que cela ne dépende de la personnalité des gens. Peut-être que comme Galowyr est borgne, il a un haki pour l'aider à voir, et comme je suis Lloyd Barrel, j'ai un haki divin."

    Un instant, un infime instant, je plains Ylvikel pour cette explication à deux balles. Enfin, si au moins, ce taré pouvait se rendre compte de l'inutilité du grand-égocentrique-tonnelien...

    Putain, j'ai mal... Apparemment, je n'avais pas que des côtes cassées, mais un poumon percé. Curieux, je me méfiais du taré de façon quasi-maladive (et c'est toujours le cas, d'ailleurs), et il me sauve la vie. Bon. Il aurait pu essayer au moins, de m'anesthésier avant. Bordel, ça fait mal. Charogne. Mais au moins je suis vivant, et devrais le rester encore un peu.

    Et je n'en ai rien à branler de leur discussion à deux balles sur le haki.
    J'attrape un journal traînant par là. 31 décembre. Ouep, c'est celui du jour. Et les nouvelles locales parlent du nouvel an, d'HAL, des rataupes, du nouvel-an, de... En fait, que de trucs complètement inutiles. Mais un petit encadré proposant de s'abonner m'intéresse. Non pas que je veuille m'abonner au « Rataupe enchaîné », ce bousin local, mais l'offre propose aussi de s'abonner uniquement au « Journal du Monde », principal torchon journalistique des mers du globe. Et la connaissance, c'est le pouvoir. Sérieusement, ça ne me ferait pas de mal de recommencer à planifier et à apprendre, si je veux pouvoir zigouiller ces monstres et me tirer en paix. Ou simplement survivre.

    Je remplis l'encadré, et sors un moment pour le poster. Enfin, un moment... Je mets plusieurs minutes à trouver l'équivalent de la poste locale. Un espèce de trou où l'on pose les lettres. Super sécu. Heureusement que je n'ai pas mis d'argent ou quoi que ce soit dans l'enveloppe. Non, je prend l'option : je paye l'oiseau-facteur à chaque livraison ! Plus sur quand on est pirate et qu'on risque de manquer la majorité des numéros, faute d'adresse fixe...

    Putain, j'ai mal. Mal au crâne. Mal aux flancs. Goût de vomi, goût de sang.
    Qu'est-ce que je fous là, sérieusement ? Qu'est-ce que je fous dans une grotte, sur une île paumée, sur Grand Line ? Au milieu de mineurs attardés, accompagné de cinq guignols ne sachant probablement même pas comment dériver une double intégrale, ou comment fondre du métal, construire une maison, relier un livre ou faire pousser des plantations. Comment pêcher, faire un bilan comptable équilibré, ou plaider une cause. Non, je suis avec cinq idiots qui n'ont apparemment aucunes connaissances hormis se battre. Bon allez, je suis vache. L'un est médecin, d'après lui, ça implique quand même pas mal de connaissances médicales. L'autre cuistot, ce qui implique qu'il sait se sortir un peu les doigts. Les trois autres, par contre...

    Qu'est-ce que je fous là ? Au lieu de vivre ma vie ? Je cours après une chimère, mais je m'éloigne de plus en plus de ma famille se faisant, au lieu de m'en rapprocher. GRAND LINE ! Putain ! Je te hais Lloyd. Je te ferais la peau, j'en fais le serment.

    Mais en attendant, j'ai faim. Et mal aussi. Mais faim tout de même. Autant revenir à la taverne.

    "C'est bon ça. Bon, l'aspect est indigne d'être présenté au Grand et Magnificent Lloyd Barrel, il faudra le travailler, mais le goût est acceptable pour mes supérieures pupilles."

    Encore dans un délire mégalo... Il semblerait qu'après chaque victoire ça empire pendant quelques heures. Il doit se sentir important en écrasant les gens. Sale type.

    "Beignet de courgette."


    "PFTTT... QUOI ?" Cri Lloyd en recrachant ce qu'il a dans la bouche au visage de Milo, qui apparemment requinqué, mangeait bien sagement son poisson.
    "C'est un beignet fait avec des fleurs de courgettes. Il y en avait en cuisine, ça fait une bonne entrée avant le plat de..."
    "JE SUIS ALLERGIQUE AUX COURGETTES !"
    "Ah." répond, désintéressé, le borgne cuistot.
    "Ah ?" semble noter Epsen avec grand intérêt, comme si le destin du monde en dépendait.
    "Ah..."

    Il faudra que je me rappelle de ça. C'est un point faible... Peu courant on va dire.
    Mais la meilleure réaction reste celle de la touffe de poil.

    "AHAHAHAH ! Allergique aux courgettes ? On peut imaginer un truc plus con que ça ?"
    "Silence ! Peut importe mes allergies, car..."
    "Le terrible Lloyd Barrel, l'homme diamant, terrassé par un légume verdâtre de dix centimètres..."
    "Depuis quand t'es rentré toi ? Oh et puis je m'en tape, ferme-là ! Je suis le grand Lloyd Barrel ! C'est tout ce qui compte."

    Et le susnommé de faire sa pose fétiche, le pouce levé vers une invisible caméra, un grand sourire, et une canine transformé en diamant pour faire étinceler son sourire.
    Sauf qu'il n'est pas étincelant du tout.

    "Capitaine... Vous allez bien ?"
    "Évidemment. Je suis le grand Lloyd Barrel. Rien ne m’atteint, ni maladies, ni allergies, ni..."
    "Votre dent est verte pâle..."
    "...ennemis... Quoi ?"
    "Effectivement, t'as le teint pâle. Et ta dent est verte. Essaye de te transformer intégralement en diamant pour voir."
    "Hmph. Je vous l'ai dit, je vais bien. Ce n'est pas quelques courgettes qui vont changer le parcours de la grande roue du destin. L'univers doit..."
    "Ouais ouais... Diamant ?"
    "... Armored Lloyd !"
    "..."
    "..."
    "..."
    "..."
    "Quoi ?"
    "MOUHAHAHAH ! EMERALD LLOYD SERAIT MIEUX !"
    "Pas mal comme couleur caca d'oie maladif."
    "Vous pouvez même changer de couleur capitaine ? Comment vous faites ?"
    "Mauvaise oxygénation du sang suite à une vasodilatation des vaisseaux dû à un choc anaphylactique, sans doute."
    "... Je vais reprendre un verre."
    "Je crois que je vais vomir."
    "«Rien ne m'atteint. Ni maladies, ni allergies », hein ?"
    "MOUHAHAHAHA, dites, s'il mange des tomates, il se transforme en rubis ? Et s'il mange des carottes ? Des oignons ?"
    "LA FERME, JE.... BLEURG...."
    "BORDEL ! NE VOMI PAS SUR LA TABLE ABRUTI DE SNOB !"
    "Hééé, je venais de cuisiner ça..."

    Ding.... Ding... Ding...

    Les trois premiers coups de minuit sonnent. J'ai l'impression que dans neuf petites secondes, les Avalons vont commencer la nouvelle année. Et qu'ils partent sacrément du mauvais pied. Bon signe pour moi. Si je me débrouille bien, ils ne verront pas le prochain réveillon. La courgette hein ?
    • https://www.onepiece-requiem.net/t7554-yskino-haynell
    • https://www.onepiece-requiem.net/t7487-yskino-haynell
    Avachit comme une vieille serpillière, le félin s'était laisser ramener au bercail par les grands hommes, usant avec brio de son flegme de félidé pour se complaire dans la fainéantise la plus totale. Transporté tranquillement, sa blessure ne lui faisait pas si mal que ca, par contre, pioncer pendant que les autres marchaient pour lui ça c'était le pied !

    Finalement, ils s'étaient tous retrouver dans un vieux bouge qui payait pas de mine et Milo se contentait d'ouvrir un œil de temps en temps pour voir ce qu'il se passer en continuant de feindre le sommeil.

    Malheureusement, à son grand désarrois, il fut rapidement saisit par des mains fermes qui le soulevèrent et se mirent à lui prodiguer des soins dont il se foutait pas mal ! ET BORDEL C’ÉTAIT L'AUTRE MALADE !?!
    Il se mit à grogner mais l'autre s'en foutait royalement... Ylvikiel termina d'achever sa victime lorsqu'il l'imbiba d'alcool, laissant les vapeurs monter rapidement à la truffe sensible de l'animal. Ni une ni deux, le chat tourna de l’œil et tomba dans les pommes, ce que son soigneur ne sembla pas vraiment remarquer puisqu'il le reposa là où il l'avait trouver... Un peu comme s'il venait juste de rafistoler un vieux jouet abimé en fait...

    Ce ne fut que quelques minutes plus tard, lorsque son odorat fut égayé par un délicat fumet que Milo commença à refaire surface, sa tête tournant encore un peu... Pourtant alors qu'il se redressait, il semblait petit à petit comme hors de lui, simplement porté par son estomac grondant sourdement.


    "... MAAAAAAAAAAKKKKKKKKKKKKKKIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !"


    Une véritable fusée décola à cet instant, se ruant vers Galowyr qui entrait plat en main, guidé par l'agréable odeur et ce mot symbole de bonheur : Maki !
    Sautant les quatre pattes en l'air tel un cruel prédateur au dessus de sa proie, le chat ouvrit grand la gueule, prêt à se faire une belle part de ce buffet.

    Hélas, un rapide coup d'oeil du sableux et ce dernier pivota légèrement sur lui même, laissant le Nekomata finir sa course dans des tabourets vides un peu plus loin dans un fracas énorme.
    Complètement enchevêtré dans les ustensiles en bois, il fallut quelques minutes au petit animal pour se sortir de sa situation précaire... Juste assez pour que le reste des Avalons aient eut le temps de se mettre à table tranquillement et qu'une assiette sois dressé pour chacun d'eux.

    Grimpant tranquillement sur sa chaise, le félin en vint rapidement à la conclusion que le mobilier de cette taverne n'était pas vraiment adapté à sa taille lorsque seules ses oreilles et sa truffe dépassèrent.
    Par chance la nature l'avait doté de deux apendice uniques, et ses queues animées vinrent tranquillement se saisir de son assiette dont il vida l'intégralité en moins de deux secondes dans sa bouche grande ouverte.

    Sa déception fût grande lorsqu'il constata que son assiette était déjà vide et que plus aucun met ne tombait sur ses papilles délicates...
    Il se dressa alors un peu plus haut, regardant les autres Avalons en train de discutailler... Le plat principal était une cible bien trop compliqué à atteindre... Au contraire de l'assiette d'Epsen qui était encore en grande partie remplie...

    Ses yeux se mirent alors à briller tandis qu'une idée sournoise naissait dans sa caboche et qu'il se frottait les pattes, se pourléchant les babines à la simple idée du prochain butin qu'il chaparderait.

    En toute discrétion, le félin se laissa retomber au sol, presque certain que personne ne faisait attention à lui.
    A l'aide de petits pas chassés, il s'écarta finalement de la masse pour se retrouver à coté de l'un des murs de la pièce, lorgnant de gauche à droite en prenant un air faussement innocent tandis qu'il laissait ses griffes ressortir légèrement. D'un mouvement agile, il se retournait, plantant ses ustensiles aiguisés directement dans le bois, et commençait son ascension tel un varappeur d'élite. Une patte après l'autre, il grimpait le long du mur avec une facilité déconcertante.

    Vint finalement le moment un peu critique du plafond... Mais que nenni ! Ce chat est incroyable ! Il passe l'obstacle sans peine, commençant à se trimballer sur la surface renversée tel une araignée !
    Langue tirée, concentré sur sa proie, le voilà qui s'approche par le haut, se retrouvant désormais juste au dessus de la tignasse d'Epsen.


    "Nyéhéhéhéhéhé... Cible en vue, je répète, cible en vue !"
    piailla-t-il tout content de son tour.

    Attrapant ses sabre de ses queues magiques, le Nekomata en planta les lames dans le pauvre plafond déjà meurtrit de ses griffes.
    Tranquillement, il se laissa enfin descendre en rappel, les pattes écartées comme le héros d'un livre d'espionnage qu'il avait lu il y a bien longtemps.

    Arrivant finalement au dessus de la table, juste au delà des têtes de tout le monde, Milo se frotta une nouvelle fois les mains en voyant son trésor à portée.
    Ce fût alors que son plan parfait arrivait à son terme que le Capitaine Lloyd choisit son moment pour faire son entrée en scène grâce à une magnifique allergie aux courgettes...

    Merde, couverture foiré... Pattes devant la gueule, le chat ne put réprimer plus longtemps ses remarques acerbes...

    Après s'être bien foutu de la gueule du Grand Lloyd Barrel, il constata finalement qu'il pendait comme un con au milieu de la table et que les regards allaient de lui au mourant endiamanté avec presque autant de circonspection où que les regards portent.


    "Merde grillé... PLAN B ! RETRAITE STRATÉGIQUE ! MOI J'AIME LES COURGETTES !"


    Déboulant sur la table, le félin attrapa l'assiette d'Epsen mais également tout ce qui lui passait sous la main, incluant le plat principal et peut être une ou deux autres timbales, fuyant comme un diable vers les cuisines avec une montagne de plat dans les mains.


    "VOUS M'AUREZ JAMAIS BANDE DE GLAND A MOI LA RIPAILLE !! BONNE ANNÉE ! ENFIN SURTOUT POUR MON BIDE MYAHAHAHAHAHAHAHAHA"
    hurla-t-il de manière diabolique avant de s'enfermer dans le garde manger de manière théâtrale.
      Ding.

      Bordel, je crois que je vais encore vomir.

      Ding. Ding.

      Lorsque j'étais enfant, ma mère me racontait que la courgette avait été inventée par le Diable en personne, car il craignait à l'idée qu'un guerrier aussi puissant que moi ne voie le jour. Oui, la courgette est un aliment qui ne peut-être que démoniaque.

      Ding. Ding.

      Pourquoi Dieu a t-il donné une et une seule faiblesse à un être qui deviendrait plus tard celui que tous connaissent comme étant l'exceptionnel Lloyd Barrel ? Sans doute parce qu'il le voulait parfait, et qu'il faut bien toujours une exception pour confirmer la règle... Oui, nul doute... Euuuuuurgh...

      Ding. Ding.

      "Milo, non...", lâché-je difficilement en m'approchant de la porte des cuisines, sentant la bile et le légume maléfique remonter lentement le long de ma gorge. Je continue, non sans mal, tandis qu'un onzième Ding de l'horloge se fait entendre : "S'enfermer la dedans avec de la courgette... Quelle folie... Elle aura ta peau, ne fais pas le con... !"

      Le liquide immonde parvient à ma bouche. Et je dégueule (non sans essayer de garder le maximum de classe possible) sur le plancher en reprenant ma forme normale. Bleaurgh.

      "C'est dégueulasse."
      "Ne jamais s'enfermer seul avec de la courgette, je note, Capitaine !"
      "C'était si bien préparé..."
      "Tiens, il lui en reste encore dans le ventre ? Un lavage d'estomac s'impose."

      Di...

      "Bonne... Année... Avalons... !"

      Bleaurgh.

      Ng...

      "Mon plancher !"

      C'est dans ce cadre atypique, coincés dans une cavité rocheuse qui fait office d'auberge que les Avalons, terreurs des mers actuelles et à venir, passent en 1626. La tête qui tourne, je m'affale, vidé, contre la porte en bois, tentant de reprendre mes esprits. Un an, déjà, s'est écoulé depuis la fin de 1624. Que faisais-je au même moment l'année dernière déjà ? Je me faisais déshériter par un patriarche Barrel jaloux de mon succès et ingrat envers le ciel de lui avoir permis d'être le géniteur d'un être aussi fabuleux que moi... En piteux état pour l'instant, mais tout de même fabuleux...
      Bordel, déjà un an ? Le temps passe vite. Dans quelques jours ce sera la date anniversaire de ce qu'un simplet qualifierait de "fiasco" à la prison d'Inu Town. Et le premier d'une belle série, malheureusement... Mais bon, c'est aussi la-bas que j'avais retrouvé et ramassé Yskino, qui est devenu mon second.
      Bordel, déjà un an ? Le temps passe vite. Peut-être même trop vite, pour le petit chabreur enfermé dans sa cahute avec une horde de plats à la courgette assoiffés de sang. Je frappe la porte du poing. Je ne suis même pas capable de la fracasser... Eurgh... On va dire que c'est simplement pour ne pas abîmer le mobilier du lieu, hein, j'ai retenu ma force... Qu'est-ce que je raconte, depuis quand le grand Lloyd Barrel en a quelque chose à cirer, due l'état de cette échoppe minable... ?

      "Epsen, ouvre-moi cette porte tout de suite... !", m'écrié-je, la voix lourde, tandis que le jeune homme s'exécute immédiatement, dégaine son sabre et par deux entailles subtiles, découpe un pan de la porte, nous laissant apercevoir un Milo en train d'engouffrer autant de beignets et de poisson que ce que sa bouche peut en contenir, dans un spectacle effrayant. Comment est-il d'ailleurs possible que sa mâchoire soit aussi élastique ? Rien que le voir comme ça, ça me... Donne envie de...

      Bleaurgh.

      "Ma porte !"
      "Putain, Lloyd !"
      "Mon plancher !"
      "Allons, c'est un honneur que d'avoir de la substance du grand Lloyd Barrel sur le sol de son établissement !"

      Juste quand ça avait l'air d'aller un peu mieux... Ou pas. Aussitôt la dernière goutte de ce jus verdâtre expulsé de mon organisme, une acidité fulgurante et insistante me prend dans la bouche, comme si je m'évertuais à garder une boule de feu à l'intérieur. Je dois boire, vite, n'importe quoi... N'importe. Quoi. Mon regard balaie la cuisine, passe sur le chat (qui, au passage, vient de se rentrer un poisson entier dans le bec... ENTIER, le poisson !) et atterrit sur une étagère dans l'angle sur laquelle est posée un nabuchodonosor d'un liquide translucide. DE. L'EAU. VITE. Je me saisis alors rapidement de la jarre, la dé-goulotte et la porte a mes lèvres, avant de boire de son contenu pendant une dizaine de secondes sans prendre de pause... Avant de me rendre compte que ce n'est pas de l'eau. Que c'est bien, bien, bieeeeeeeeen plus fort que ça. Et que ça désinfecte par où ça passe.

      "Quand je parlais de lavage d'estomac, tiens..."
      "Ma bouteille..."
      "Ouuuulaaa... Patroooon !", lancé-je en gardant la bouteille à la main et en lui présentant. Je reprends, en marquant un pas un marche arrière : "Kessessé c'truc ? Il sied à mon subtil palaiiiis, héhé... Mais qu'est-ce qu'il arrache !"
      "L'autre spécialité du coin 'vec la tourte... De l'alcool de plantes. Dans l'quel on fait macérer cinq ans un rataupe crevé d'puis une bonne s'maine, avec des rognons...", répond t-il avec l'air blasé. Beh alors... ? Pourquoi faire cette tête quand on a la chance, l'inestimable opportunité même, d'avoir le graaaaaaaaaaaaaand Lloyd Barrel avec soi le soir du réveillon !
      "Depuis une semaine ?!"
      "Pour les vers... Ça pimente le jus..."
      "T'as vraiment bu cette horreur, Lloyd ?"
      "'Videment ! Tant qu'y'a pas d'courgette dedans, l'graaaaaaaand Lloyd Barrel il a peur de rieeeeeeen !", m'écrié-je, l'alcool me montant à la tête. Lâchant un "Pfiouuuu", je porte une main à mon front, ne faisant plus rien pendant quelques secondes. Et d'une brillante étincelle dans mon cerveau fabuleux jaillit la flamme de la bonne idée. On es des PIRATES. On est les AVALONS. J'ai de l'ALCOOL dans la main. Et c'est la NOUVELLE ANNÉE !

      "Hé Ykn... Yns... Yskino ! V-viens la !", crié-je en attrapant mon second, et en lui enfonçant le goulot dans le gosier. Il a beau se débattre, j'ai recouvré mes forces et maintient la bouteille bien en place. La moitié de l'alcool tombe à côté, mais il en a ingurgité une quantité non-négligeable.
      "Putain, hips ! C'est dégueulasse !"
      "M-Milo, tiens, t'faut un dijo après tout c'que t'as bouffé !"
      "Ma bouteille !"

      Même opération avec le félidé, que j'empoigne par les queues pour ne pas qu'il s'enfuie.

      "Nyaaaaaaaaaaaaaaah ! Ch'est bon, cha !", miaule t-il en se léchant les babines, avant d'être lui aussi pris de hoquet. Il reprend, en retombant sur ses quatre pattes : "Oula..."
      "Ma bouteille !"
      "Moi aussi, moi aussi !"
      "Allez Espen, c't'une boisson d'Avalon, ça !"

      Et il descend sa part, avant d'afficher une mine de dégoût des plus indescriptibles après que je lui enlève le goulot de la bouche. Je lance ensuite la bouteille à Ylvikel, qui l'attrape et la regarde avec mépris. Roh... Allez !

      "Ma bouteille !!!"

      "G-Galo', Ylvi'... Allez, montrez que z'êtes des pirates, des vrais des durs !"

      Ils s'échangent un regard dubitatif. Hin. Comme si quelqu'un pouvait résister à un défi lancé par le graaaaand Lloyd Barrel... C'est ainsi qu'après quelques secondes, il ne reste plus rien du contenu de la bouteille si ce n'est le rataupe à moitié décomposé et imbibé de jus. Et six Avalons bien cuits.

      "Ma bouteille..."

      Ylvikel et Epsen vomissent, Milo bondit dans tous les sens, Galowyr s'assoit par terre, et Yskino pleure l'alcool mauvais dans un coin de la salle, en parlant au sol. Moi, euphorique, m'époumone, comme pour hurler au monde qui nous entoure :

      "V-voila, c'est comme ça qu'on fête chez les pirates ! Comme ça qu'on fête chez les Avalons !"
      "J-j'aurais pu la sauver, bouhouuuuuuu..."
      "C-c-ce liquide... Est impur... Taux d'alcoolémie... T-trop haut..."
      "Je suis... J'suis un pirate..."
      "Miiiiiiiiiiaaaaaaaaaaaaoooooooooooouuuuuuuu !"
      "T-toi tu s'rais déjà par terre, G-Grey ! La-lavette !"

      Je titube en arrière et me cogne à ce qui semble être un accoudoir de canapé, que je frappe en retour. Un meuble qui ose percuter le graaaaaand Lloyd Barrel, tu vas payer, ordure ! Relevant légèrement la tête durant mon combat épique et sans merci, j'aperçois alors trois gusses qui me dévisagent, des bières à la main. Ils ont quoi ? Ils ont un problème, eux ? Y veulent que ma surp... Superbe personne les latte pour leur apprendre le respect ?

      "Hé, pourquoi il tape notre canapé ?"
      "On s'en fout, ça na pas plus de sens que le reste..."
      "On s'met une mine avec eux ?"
      "Vamos. De toute manière, la vie c'est de la merde, alors autant boire..."

      Sauf que, contrairement a ces nihilistes dont j'ignore totalement le nom à l'heure actuelle, pour nous, Avalons, la vie c'est pas de la merde. On est sortis victorieux d'un combat, et on va bientôt en avoir un autre pour se régaler les poings ! Alors on profite du calme entre deux tempêtes pour faire couler l'alcool à flots ! Et je suis le grand Lloyd Barrel, namého ! Ma vie est parfaiiiiiite, p-puisque c'est la mienne !

      On est les Avalons. On est venu, on a bu, et on va vaincu. Hips.
        Malgré son petit goût de pomme faut bien reconnaitre … Cette boisson-là, c’est une boisson d’homme. Et va pas me dire que tu connais une polonaise qu’en buvait au petit déj. Djà je ne sais pas ce que c’est une polonaise, et en plus je m’en fous. Pourtant j’en ai descendu des godets et pas qu’un peu. C’est le genre de bibine à te rendre aveugle. Suffit de voir l’état lamentable dans lequel se trouvaient mes pauvres petits compagnons pour comprendre que ce n’était pas à mettre entre toutes les mains.

        Moi ?  J’tiens le coup. C’est à peine si je sens les effets du truc. Bon il y a bien un léger picotement dans les doigts mais franchement, je ne suis pas soûl. Mais alors pas du tout. Ouais c’est à vous que je parle les trois abrutis au fond.

        Heeeeey chuis pas bourré ...

        Bam !

        Tain c’est qui le débile qui colle des tables dans une taverne ? J’ai bien failli tomber moi. Encore un pauvre abruti d’aubergiste qui ne connait rien au Fen shui. Je me dirige vers le comptoir avec une démarche d’une grâce à en faire pâlir un cygne. Comment ça les cygnes c’est déjà tout blanc ? faut vraiment pas être un cinéphile pour dire des trucs pareils. Enfin les cygnes je m’en tape moi, je suis plus vilain petit canard tu vois. Quoique c’est rare que les canards se fassent plumer … Trop de métaphore ornithologique, me faut vraiment un verre moi
        .
        C’est moi ou ce débile de Lloyd est en train de taper un canapé ? Il y en a qui tiennent vraiment pas l’alcool. Heureusement que je suis là pour m’occuper de ces petits jeunes. C’est dingue mais quand je le vois comme ça, lui et les autres crétins. Cela me rappelle le bon vieux temps. Quand Drogo et Aïo c’étaient persuadés après deux trois verres qu’ils pouvaient explosé le mat principal du Susanoo avec leur tête. Qu’est-ce qu’on c’était marré … avant que ce foutu rabat-joie de Grey se ramène. Il gâchait toujours tout. Tout ce qui était arrivé par la suite c’était de sa faute. Il m’avait abandonné, il avait abandonné Drogo. Rien que d’y repenser ça me fout en rogne.

        Pourquoi vous m’avez craché dessus ?

        Bra té tser poutre …

        Qu’est-ce qu’il me raconte ce type ? Encore un qui sait pas s’arrêter de boire et qui finit par dire n’importe quoi. Il me faut un verre moi. J’ai soif. Trop soif. C’est quand même un comble d’être capable d’absorber n’importe quel liquide et de crever de soif comme ça. Si ça se trouve, il y a un logia de l’alcool. Ça c’est du fruit du démon. Open bar 24/24 à un prix qui défie toutes concurrences, de quoi séduire n’importe quelle étudiante pas trop farouche. Alors que va pécho avec le fruit du sable … Quoiqu’une gonzesse c’est toujours plein de surprises, doit bien il y en avoir des obsédées par le sable.

        Enfin le comptoir. Je m’affale dessus. Je me sens un peu engourdi tout à coup. Surement la fatigue des combats de tout à l’heure. Je fais signe de la main au barman de m’amener deux chopes. Pourquoi deux ? Aucune idée. Alors que le pauvre psalmodie le mot plancher d’un air désespéré moi j’allume une cigarette. La fumée et le gout du tabac envahissent ma bouche pâteuse mais  cela ne fait qu’accentuer ma soif lancinante.

        Je les regarde tous, le toubib sanguinaire, le chatpardeur, mon camarade borgne, Epsen et le grand Lloyd Barrel et je sais pas pourquoi, mais je souris. Au final ils sont marrants. Ils ont que ça pour eux, mais ils sont marrants. Enfin pas tous, un type qui prend un malin plaisir à l’éviscération je ne suis pas tout à fait certain que ça soit drôle. Mais un chat voleur de bouffe, un égocentrique et son fan boy, le tout chapeauté par un borgne qui semble à deux doigts de la dépression.  Et en matière de dépressions moi je m’y connais. Le destin me les a collés dans les pattes, pour une bonne raison. Et quelle meilleure raison que de se mettre une caisse ?

        J’attrape les deux chopes et m’approche de Lloyd, mon bras crocheté s’enroule autour de son coup et mon autre main lui plaque une chope contre la poitrine. Moi j’attaque la deuxième.

        Tiens capt’aine à ta … santé.

        Allé cul sec pour le Grand Lloyd Barrel !


        Et là, bien décidé à étancher cette soif lancinante, je descends la chope comme s’il ne s’agissait que d’eau. Le goût lourd de la bière envahit ma bouche alors que je sens mon estomac déjà mal au point se gorgeait de bulles. Je ne peux réprimer un rot. Je frappe la table avec ma chope, une fois, deux fois, trois fois. Imposant un rythme, je me met à beugl… à chanter.

        Sont des hommes de grand courage,
        Ceux qui partiront avec nous,
        Ils ne craindront point les coups,
        Ni les naufrages, Ni l'abordage,
        Des Avalons seront jaloux. Tous ceux qui ne partiront pas avec nous.

        Faisant feu babord, tribord,
        Dans la tornade
        Des canonades
        Vainqueurs rentreront au port
        Tous ceux qui navigueront à bord.

        Car c'est le plus vaillant capitaine
        Qui donne l'ordre du départ.
        Vite en mer et sans retard.
        Profitons de ce dernier verre,
        Demain nous partons en guerre,
        Car c'est le grand Lloyd Barrel
        Qui nous mènera jusqu’à Rough Tell

        Ma vision s’embrume et mon corps et engourdi. Mais je m’en moque. Pour un soir, pour ce soir, je veux chasser ce carcan de tristesse qui m’enserre. Pour ce soir je fais la fête. Et pour ça j’ai bien besoin d’un autre verre.


        Dernière édition par Galowyr Dyrian le Jeu 11 Déc 2014 - 16:26, édité 4 fois
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        L'alcool, doux mélange subtile de différentes saveurs. Il t'enivre jusqu'à t'en faire perdre la raison. D'ailleurs, j'en oublierais presque la raison pour laquelle je suis ici. Mon envie de scalper le chaton. Je regarde autour de moi et tout se brouille. ma vision me joue des tours. Je suis en train de me faire emporter petit à petit par l'alcool. C'est un duel que je ne peux gagner. Il aura raison de moi en l'espace de quelques heures.

        Mais je ne me décourage pas ! Je compte de nouvelles boissons au barman ou barwoman. Je n'arrive même plus à distinguer les formes de cette personne. Peu importe, ma boisson est arrivée ! Je la bois cul-sec sans réfléchir. Je ne vais pas me laisser impressionner par ces quelques gouttes de ce liquide brillant.

        "...hic...Une autre... hic..."

        Soudain, une main se pose sur mon épaule. Les yeux à moitié fermé, je me retourne pour voir quel est l'imprudent qui a fait ça. Mais la seule chose que j'arrive à voir est une bouche déformé, des yeux à la place du nez et un nez qui ma fois est inexistant.

        "Bonne Année !"

        Qu'est ce qui dit ? Bonne Année ? C'est la nouvel année ? Quel importance ? Je ne sais pas. Je regarde l'individu qui vient de m'interpeller mais je n'arrive toujorus pas à décerner les traits de cette immonde personnage. Voilà que maintenant des mèches blondes sortent de sa figure. Je me mets à pouffer avant de lui répondre.

        "...hic...bonne année... hic... immonde chose..hic..."

        Je me repositionne face au comptoir. Mes yeux sont de plus en plus lourd et je lutte pour les garder éveiller. Une petite voix me crie dans mon oreille, je sui le grand lloyd barrel. Qu'est ce qu'il veut celui là ? Serait-ce la chose immonde ? Oh et puis merde, il est temps de faire un petit somme...
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        "Hip !"

        Aussi loin qu'il se souvienne au travers de la brume épaisse qui peuplait désormais son esprit, le félin n'avait jamais pu se délecter de ce genre de boisson... En bien ou en mal, toujours était il que les effets qu'elle produisait sur lui, si l'on outrepassait l'odeur immonde, était pour la plupart assez amusants.

        Jovial et rieur, le chat titubait de droite à gauche en se vautrant de temps à autre au milieu des meubles qui habillaient l'espèce de taverne désormais remplie de l'équipage et d'un paquet de triplés du village... Bordel c'était une vraie réunion, comment ils faisaient ca ?
        Y en avait même trois qui jouaient sur trois pianos dans un coin !



        "Myaaaa... Pourquoi vous êtes autant ?!? Hip !"


        Alors qu'il était prit d'un hoquet soudain, le Nekomata vit sa forme changer subitement, se retrouvant à plusieurs mètres en l'air sa tête passant au travers du plafond.

        "Aieuuuuuhhhhh... Hip !"

        Voilà qu'il redevenait maintenant un simple chat, flottant dans ses vêtements oranges dont il peinait à se dépêtré.

        "Oh... Mais noooo... Hip !"

        Là c'était assez innovant... A vrai dire jamais il n'avait pu prendre une telle forme auparavant... Ses poils s'étaient allongés de manière subite jusqu'à former une énorme boule autour de lui si bien qu'il ressemblait à une sorte d'immense balle dont seul sa tête ressortait.

        "MAIS C'EST QUOI CE -HIP- BORDEL ?!"

        Dans leurs coins, bras dessus bras dessous les autres Avalons chantaient et se foutaient allègrement de sa gueule, Lloyd allant même jusqu'à shooter dans son corps en ballon ce qui le fit rebondir dans toute la pièce.

        "AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!"

        "Ahahahahahah ! Milo... toi t'es... un chat rigolo ! Ahah ! Je savais que j'avais bien fait de te récupérer !"
        pouffa le Capitaine tandis que les autres se livraient à un jeu malsain, riant et criant.

        "GRAAAANND !"

        "PETIIIT !"

        "ROOOOND !"

        "PETIT !"


        Tentant alors de prédire la future forme du Zoan alors qu'il ne contrôlait plus ses pouvoirs, changeant de forme à chaque hoquet un peu trop prononcé.

        Des larmes coulaient à verse des yeux changeant du petit félidé, enfin parfois pas petit, qui s'agitait dans tous les sens, remuant frénétiquement ses pattes tandis que son corps ne faisait que des siennes.


        "AU SECOUUUUUR JE VEUX PLUUSS CHANNNGERR !!"


        Complainte qui ne faisaient qu'accentuer les rires de tout ceux présent dans la taverne. Le paroxysme vint quand seul sa tête prit la taille d'un ballon de basket alors que son corps reprenait la forme d'un simple chat, donnant alors naissance au premier culbuto chat de ce monde...

        "JE VAIS VOUS MASSACRER BANDE D'ENFOIR... HIP !"


        Euh... Comment dire... Ce hoquet fut certainement celui de trop... A sa suite, la moitié de la taverne explosa tandis que le corps du félin prenait désormais l'espace d'une grande maison et que l'ensemble des Avalons auraient pu tenir dans la paume de sa gigantesque patte.
        Allongé et quelque peu sonné, Milo se passa une patte sur la tronche alors qu'il se redressait légèrement ne comprenant pas vraiment où il était.

        Ce ne fut que lorsqu'il observa l'ensemble de l'assemblée médusée devant sa forme monstrueuse qu'il prit le temps de contempler son corps.
        Son regard s'étrécit alors et il se redressa fixant les autres Pirates avec un sourire carnassier.


        "Vous allez regretter de m'avoir prit ma bouffe et de vous être foutu de ma gueule ! JE VAIS VOUS DÉFONCER ! PLACE AU UBBERKAT !! YAAAAAAAAAARRRGHHHH"


        Il leva alors la patte pour l'abattre sur la gueule de Lloyd mais alors que l'immense masse musculeuse allait broyer la face de blondinet du Capitaine, le Nekomata reprit sa forme hybride et prit dans sa lancée alla se fracasser sur le corps de Lloyd devenu diamant l'espace d'un instant, ce qui eut pour résultat d'envoyer le chat s'étaler au pied de son capitaine, à moitié dans les pommes.

        Tous s'esclaffèrent une nouvelle fois, et les chants reprirent de plus belle dans la taverne désormais pourvu d'une énorme sortie.
          Putain, je suis crevé. Somnolent. Normalement, je tiens correctement l'alcool. Je ne suis pas un grand buveur, mais je peux prendre quelques verres sans être à ramasser à la petite cuillère. Mais pas là. Pas ce soir. Je ne sais pas ce qu'il y avait dans cette mixture que Lloyd m'a fait boire, mais ça ne doit pas être très sain pour me foutre dans cet état. À moins que ce ne soit le lieu et surtout la compagnie qui m'épuise et me déchire la gueule. C'est peut-être ça en fait.

          Ouais, mais non. Parce que j'ai du mal à tenir debout, que tout à l'heure je pleurnichais, je ne sais même plus pourquoi, qu'ensuite je riais parce que le chat faisait le con, et que maintenant, j'ai envie de pioncer. Ouais, j'suis beurré. Et alors ?

          Alors rien. C'est pas pire que d'habitude.

          Ouais ouais... Je lève la tête. Le barman pleurniche sur sa porte. Enfin, sur le trou ou il y avait la porte. Et la façade. Et les poutres. Comment le bar tiens sans une partie des poutres d'ailleurs ? Faudra que j'étudie ça. Ça devrait s'effondrer la gueule non ? On est en danger ? Enfin, pas les monstres là-bas, mais moi peut-être ? C'était des poutres de soutènement où... Oh et puis je m'en branle.
          Le chat fais le chat. Enfin non, il ne dort pas et il n'est pas en train de manger donc on ne peut pas dire qu'il fasse le chat. Mais il fait le dos rond donc pour un chat c'est faire le chat non ?

          T'en a pas marre de dire « chat » ? Tu ne pourrait pas dire, je ne sais pas... Animal, félin, félidé, sac à puces, boule de poils... Varier un peu quoi.

          Ta gleu... Gueu... Taggle. Je m'en tape de ton avis. Et j'ai mal au crâne. Et au côte. Salopard de taré qui me recout n'importe comment sans anesthésie. Et qui ricane tout seul. Je ne sais pas de quoi il rie mais... Bas il doit continuer à se foutre du chat. Il a l'air bien mis lui aussi.

          Et encore un chat...
          "Oui, il se répète."
          N'est-ce pas ? Si tu savais comme il est ennuyeux?

          Wait... What ?
          Lloyd ! QU'EST-CE QUE TU FOUS DANS MA TETE !

          T'occupes, c'est moi qui ai invité des potes pour fêter le nouvel an.

          Hein ? Quoi... Mais...

          Ah tu vas pas commencé à râler hein ? Je sais que ça pue le moisi dans cette vieille caboche et qu'on manque de place, mais je ne vais pas passer mon nouvel an en tête à tête avec toi quand même ! J'ai invité du monde, alors tu te tiens correctement, ou tu t'en vas...

          Mais... Je m'en vais où ? C'est mon corps... Et c'est quoi...

          "Salut !"

          Mais... T'es qui toi ?

          "Ben je suis le nain."

          Ouais, je vois ça. Mais qu'est-ce que tu fous là. Et c'est qui lui ? D'où vous rentrez chez moi comme ça ?

          "Mundo goes wherever he pleases !"

          Trop de références pourries ! Ahhhhh !

          Bon, tu fais chier. Aller, dégage.

          D'un coup, je me sens mal. Et me tourne sur le côté juste à temps pour ne pas me vomir dessus. Vu l'état et la couleur du plancher de la taverne, ce n'est pas la première fois qu'il est ainsi aspergé, mais bon... Je me sens mal quand même. À cause de l'odeur, hein, pas du péquenot qui tiens le bar et qui devra nettoyer le reste de « Pa' est là ?» à moitié digéré. Foutu goût qui reste dans la bouche. Un truc pour me rincer le gosier. De l'eau. Pas d'alcool, pitié, de l'eau.

          Je me traîne à quatre pattes jusqu'au bar et me relève en m'appuyant sur ce dernier. Plus prudent que de me relever sans soutien. Je pense que mes jambes essayent de me trahir ! Mais chut, c'est un secret. Elles complotent avec mon cerveau. Quoique ce dernier semble se tenir tranquille depuis qu'il ma foutu à la porte de... Euh de quoi d'ailleurs ? Enfin il ne m'emmerde pas en tout cas, il doit fêter le nouvel an.
          Je passe derrière le bar et me rince la bouche à un robinet. Bon. J'ai faim, j'ai la tête qui tourne, j'ai mal un peu partout. Mais surtout partout. Euh non... Surtout au flan. Voilà c'est ça. Je mangerais bien du flan d'ailleurs. Putain j'ai des pensées de merde. Vite un autre sujet. Euh...

          Curieux. Pas de relance. Il doit vraiment bien se marrer à sa fête privé l'autre con. Reste que je suis là, à regarder le tenancier qui pleure toujours sur sa porte, Milo qui à trouver un truc à bouffer (si j'allais lui piquer tiens?), Ylvikel qui débat avec Galowyr de comment arranger la gueule de Lloyd pour qu'il soit moins laid. Lloyd qui n'a heureusement rien entendu en train de faire un discours à un parterre de chaises vides. Mais il fait ça très au sérieux. Epsen est lui aussi en train de vomir (comment il s'est retrouvé bourré avec de la grenadine ? Ce gamin m'épate. Ou il a bu d'autres trucs ?), et euh...

          Il manque pas quelqu'un ? Attends... Attends... Ah non en fait. Je sais pas, j'avais l'impression que... Ourg... Un évier vite.
          Une deuxième vague de vomissements plus tard, je me sens un peu mieux. Et j'ai vraiment la dalle par contre.

          Tu parles d'un super réveillon. Je suis en train de dégueuler, chose peu agréable, dans un endroit sans confort, qui pue le moisi, avec des ploucs et des mecs que je veux tuer où qui veulent me tuer. Je suis blessé. En fait j'ai même failli crever. Et tout ça en m'éloignant de la seule chose qui m'a poussé à prendre la mer.

          Il est temps de prendre de bonnes résolutions. C'est ce qu'on fait pour le nouvel an, hein ?

          Premièrement : S'informer, par les journaux, les rumeurs, tous les moyens possibles, d'où peuvent être les Ailes Noires.
          Deuxièmement : S'entraîner pour ne pas me reprendre une rouste lorsque je les retrouverais. Lloyd et son équipage peuvent servir à ça.
          Troisièmement : Liquider Lloyd et son équipage dès que l'occasion se présente. Surtout Lloyd en fait, le chat est marrant.
          Quatrièmement : Appeler le fragin du blond dès demain histoire de commencer à mettre en œuvre les points précédents.

          Voilà, ça me paraît pas mal. Je rajouterais bien un « cinquièmement : Dominer le monde », comme ça, l'an prochain, je pourrais me dire : « J'ai failli réussir à conquérir le monde l'an dernier ! » C'est quand même d'un autre standing que les gens qui disent : j'ai failli réussir à arrêter de fumer l'an dernier ! ». Mais bon, je ne suis pas mégalo, et le monde, je m'en tape en fait. Donc ça n'irait pas, problème de personnalité.

          "Chaussette !"

          Ah non, ah non, je veux pas vous voir vous ! Faites votre fête tranquille et laissez-moi en paix !

          "Chaussette !"

          La nuit va être longue...

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          Spoiler:


          J'ai soif, très soif, j'ai faim, j'ai mal partout, et surtout, j'ai une terrible envie de pisser putain.
          Mais réglons les problèmes dans l'ordre.

          ...

          L'ordre je l'ai un peu perdu, ma tête se met à tourner, j'ai l'impression que mes yeux font une rotation complète et je décharge encore une fois une quantité terrible de matière gluante sur le parquet. M'enfin, c'est pas moi qui nettoie, haha !

          J'essaie de comprendre ce qui m'arrive, mais trop vite je retombe dans l'incompréhension. Et après tout, où est le problème ?

          - BARMAN !! A BOIIIRE !!

          J'ai soif, tellement soif que j'en crèverai presque. Personne ne semble répondre à mon appel, alors avec toute la force qui me reste, j'enjambe le comptoir et me ramasse derrière celui-ci, faisant trembler les étagères sur lesquelles sont entreposées un tas de bouteille en tout genre.

          Enfin ! N'importe quoi, à boiiiire... Je me redresse tant bien que mal, attrape la première bouteille qui me vient sous la main et vide cinq bonnes gorgées directement dans mon organisme.

          - Eurk.. Euurururkkk...

          Un goût un peu fruité me parcourt la bouche, puis tout d'un coup, encore ce sentiment de feu tout le long de mon corps comme si j'avalais un poison pur. Putain c'est quoi l'problème avec les boissons d'ici, ils veulent me buter ou quoi ? C'est un complot ?

          Woops !

          Le sol glisse sous mes pieds, comme s'il voulait délibérément me faire trébucher. Satanée île, on peut pas lui faire confiance, j'le savais !

          Et bam, je tombe raide comme un bâton et ma tête percute quelque chose de très dur, un peu comme un crâne, ce qui me remet temporairement les idées en place. La douleur est torride mais d'une manière inconnue, je parviens enfin à me mettre en position de sécurité au sol, les jambes croisées, en parfait équilibre. Enfin, à peu près.

          Ça y est, j'ai plus soif, mais j'ai toujours envie de pisser.

          - SALOPIO'S, VOUS COMPT'EZ VRRRAIMENT M'SACCAGER MON BARR' PO'R EL' NOUVEL' AN ?

          Ah, je crois que c'est le barman. Je vais tout lui expliquer.

          - C'est bon... J'ai trouvéé de quoi boire touuut seuul... Lancé-je en lui montrant joyeusement la bouteille, qui se vide sur mes habits car je la tiens à l'envers.

          Le sol recommence à me jouer des tours, mais on dirait que ce n'est que le dernier de mes soucis. Il a un balais ! Un balais et il me regarde méchamment, comme s'il voulait me faire rencontrer son bâton de manière plus... Intime. Hoyy, j'suis pas intéressé, un homme mature ne drague que les femmes, enfoiré ! Si c'est un combat qu'il veut, alors qu'il vienne !

          - Alors...

          -HIP'S-

          ...c'est un duel que tu veuux ?

          Je tenter de m'accrocher au comptoir pour me relever. Bizarre, j'arrive à attraper quelque chose qui fait une très bonne prise, un peu comme des cheveux, m'enfin bref ! Enfin debout, je dégaine mon sabre, lançant un regard de travers à l'homme qui me fait face (même si à la base il ne devait pas être de travers).

          - Je suis.. Un pirate de l'équipage du grand Llyodd Berral.. Appro'....

          WOAW !

          J'oscille dangereusement et j'essaie de me maintenir sur le premier truc qui me vient sous la main.

          Pas de chance, l'étagère n'a pas tenu.

          Tout commence à s'effondrer et je m'extirpe d'un bond miraculeux avant de me retrouver la gueule sur le parquet, dans un mélange visqueux non identifiable dont je ne préfère même pas parler.

          - Enf.. Enfoiréé...
          - TOI !...

          Hein ?

          - TOIII ! JE VAIS TE BUTER ! ET TU VAS SOUFFRIR !
          - Ehhhh ?

          Un retournement stratégique, et qui est-ce que j’aperçois ? Vilvikiel ! Il vient de balancer l'étagère qui lui était tombée directement sur la face. Par contre il a pas l'air très commode ce soir, je sais pas ce qui lui arrive. Il a surement trop bu de ces poisons bizarres.

          - Tu me cognes la tête, tu m'arraches les cheveux, ET MAINTENANT TU FAIS TOMBER CETTE ÉTAGÈRE SUR MOI ?
          - C'est... C'était un malentendu, haha, pas de quoi s'énerver, héhéhé...
          - Je vais te broyer, t'extirper... t'arracher... t'entailler... ET TOUT TE FAIRE BOUFFER !

          Ça y est, j'ai vraiment plus faim là. Par contre mon envie de pisser est devenu encore plus torride depuis que j'ai bu ce truc enflammé. J'ai pas l'esprit clair, pourtant je crois bien que c'est l'heure du repli stratégique. Vilvikiel vient de sortir son scalpel de sa poche, et je crois pas qu'il essaie de me faire une mauvaise blague, parce que ses yeux sont injectés de sang et ça me dit rien qui vaille.

          - A L'AAAIIIIDEEE !

          Je me jette tel un dératé à travers le bâtiment, enjambant les tables en bousculant des inconnus tandis que Vilvikiel glisse sur le sol mesquin pour à son tour goûter au mélange sur le sol, mais ne perd pas de se vélocité pour autant et reste à mes trousses.

          - J'VAIS T'BUTEEEEER !

          Ça y est, j'ai plus envie de pisser.

          Malgré ça, tout le monde rit, s'agite et chante. Alors c'est ça, être un pirate.
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