West Blue, Ile aux esclaves, à quelques encablures de la cote. Ils sont arrivés pendant la nuit, discrètement, comme un banc d'ombres sur la mer. Ils sont venus d'un peu partout, la plupart des ports de West Blue, d'autres de plus loin. Navires de commerces, de pèches, de transports, révolutionnaires endurcis ou simples soutiens de la cause, réunis ici par l'Atout Costa Brava pour procéder à la plus grande évasion qu'ai jamais tenté la révo. Le sauvetage de tous les pauvres gars de l'ile aux esclaves.
Sur le pont du
"Toujours Vaillant" Douglas, vieux loup de mer et commandant élu de la flottille improvisée scrute la mer avec application et de plus en plus d'inquiétude. Inquiétude pour ses hommes, pour les marins et les amis rassemblés autour de son navire, pour les combattants de la liberté qui doivent en ce moment agir sur l'ile aux esclaves. Et surtout pour Tom, son fils ainé, révolutionnaire depuis peu et qui a insisté pour participer enfin à sa premiére vraie opération. Tom qui est la haut en vigie... La place la moins dangereuse qu'il ait accepté de remplir.
-Alors ?
-Alors rien, le cuirassé de Cimitiero n'est pas la. Et il n'y a pas de mouvements sur la falaise.
-Tu as essayé de le contacter ?
-Pas de réponse sur son den den, ni sur celui de Costa.
-Combien de temps avant l'aube ?
-Plus très longtemps. Il fait déjà plus clair.
-Dés que le soleil quitte l'horizon on se disperse. On ne peut pas prendre le risque d'attendre ici en plein jour.
-Cuirassé en vue à Bâbord !Le cri de Tom ramène tout le monde à Bâbord. La ou viennent de surgir les voiles caractéristiques d'un navire de guerre de la marine.
-Le voila enfin !
-Oui. Alors peut être qu'on ne sera pas venu pour rien. Réveille tout le monde !
-Cuirassés à Tribord !-Quoi ?!
-Il n'est pas seul monsieur ! Il y en a toute une flotte !
-Alors ce n'est pas Ivan. Et on est foutus...
Et pendant que le soleil continue de se lever à l'horizon, autour de la flotte révolutionnaire ce sont des dizaines de mats qui surgissent de l'aube. Les mats d'une flotte de guerre au grand complet qui termine un encerclement parfait de sa proie.
Et la bas, à bord du premier d'entre eux...
-Des navires civils monsieur. Peu de canons, peu d'hommes.
-Pas des navires civils lieutenant. Des navires révolutionnaires.-Quels sont les ordres Amiral Fenyang ? Je fais donner les équipes d'abordage ?
-Non. Ce ne sera pas utile.
-Pas utile monsieur ?
-Transmettez à tous les navires. Cibles hostiles repérés, feu à volonté. Pas de reddition.
-Tir a volonté, pas de reddition. Bien monsieur...Et pendant que le regard sombre de l'amiral Fenyang se perd dans la mer, fixant un point bien au delà de la ligne d'horizon, tout autour de lui les navires de la flotte ouvrent le feu. Ignorant le drapeau blanc que tente de dresser un des navires révos, ignorant les futiles tentatives d'esquives ou de ripostes des navires qui essayent vainement de briser l'encerclement. Comme à l'entrainement, les lourds canons de la marine prennent leur temps, choisissant une cible après l'autre et la pilonnant jusqu’à ce qu'elle explose ou sombre.
Et quand une heure après les canons cessent enfin de tonner et que l'amiral consent à récupérer les quelques révos survivants, ni Douglas ni Tom n'en font partie.