Monsieur Bradstone ? demanda un révolutionnaire
C'est moi-même. lui répondis-je
Tenez, une lettre de la hiérarchie adressée directement à vous. indiqua-t-il en me tendant la lettre
Merci bien mon brave. lui lançai-je
Je pris la lettre qui me semblait banale que j'ouvris délicatement. Je dépliai le papier sur lequel on pouvait lire
« Bonjour à vous Monsieur Bradstone,
Désolé de ne pas pouvoir vous honorer de ma présence aujourd'hui, les raisons étant ce qu'elles sont, il n'est pas dans votre intérêt d'en savoir davantage.
Si je vous écris, c'est pour vous adresser une requête de Freeman en personne. Comme vous le savez sans doute, l'un de nos plus précieux éléments à savoir Costa Bravo, est maintenu enfermé dans le quartier général de la marine. Nous souhaitions donc que vous alliez sur place afin de découvrir l'emplacement de sa cellule et éventuellement de le libérer.
Au cas où vous vous demanderiez pourquoi vous et pas un autre, disons que nous avons eu vent de vos capacités et que celles-ci s'avéreraient indispensables à l'accomplissement de cette mission.
Vous mission donc, si vous l'acceptez, est de vous introduire dans le QG de la marine, de découvrir l'emplacement de la cellule de Costa Bravo et de tout faire pour le libérer. Pour des raisons pratiques et pour éviter de perdre une grande partie de nos hommes, nous vous envoyons seul dans un premier temps, mais ne vous inquiétez pas, un allié de choix sera là pour vous épauler durant votre quête.
Concernant la logistique, nous vous avons prêté une embarcation discrète pour que vous puissiez arriver et repartir discrètement.
Vous n'êtes pas obligé d'accepter cette mission, mais vos efforts seront récompensés.
Cordialement,R. »
Je ne savais pas trop comment réagir à cette mission. Il s'agissait d'une mission de la plus haute importance, mais d'un autre côté, je ne me sentais pas taillé pour la tâche que l'on demandait. Autant je me débrouillais bien dans tout ce qui concerne la discrétion et le pistage, de l'autre, je me disais que je n'étais pas un combattant né. Comment je pouvais m'en sortir dans le cas où les choses tourneraient mal.
Si j'avais pu survivre à l'assaut de la marine sur l'île aux esclaves, c'est uniquement parce que mon fruit m'avait pu permettre de semer mes poursuivants. En y repensant, je me demande bien ce qu'est devenu Ivan de Cimetiero... On m'affirma quelques jours après que personne dans la révolution n'avait eu la moindre nouvelle de lui. Je me demandais bien ce qu'il était devenu, en espérant qu'il n'était pas mort, car après tout, c'était un homme fort sympathique.
Je ne pouvais donc refuser cette proposition par pure question de morale. Comment la marine avait été au courant de nos actions alors que personne n'avait lâché le morceau ? Il s'agissait là encore d'une question sans réponse.
Dans l'immédiat ce qui m'importait était le présent dans lequel Freeman en personne m'avait assigné une quête. Je ne pouvais donc refuser cette proposition par pure question de morale. Je savais que la vie d'un homme était en jeu, je ne pouvais donc pas me permettre de passer à côté sans quoi je l'aurais toute ma vie sur la conscience. J'étais donc contraint d'accepter en me disant qu'il s'agissait peut-être de l'une de mes dernières missions de révolutionnaire. Je me disais que j'avais vécu de belles aventures, même si pour moi ce n'était juste que le début dans cette corporation.
Je pliai donc la lettre afin de la remettre à sa place avant de prendre la poudre d'escampette direction le QG d''East Blue qui était à quelques jours de ma destination actuelle.**
*
Un coup à gauche, un coup à droite, cette alternance me donnait le mal de mer. Je ne pensais pas que ce navire me donnerait autant la nausée. Je savais bien que la houle était forte dans les blues, mais j'avais pris l'habitude. Pourtant, ce n'était sans compter sur ce bateau de pêche qui avait l'air de ne pas tenir la route. Je me demandais bien comment j'avais pu faire pour atteindre ma destination.
Je m'étais arrêté à un bon kilomètre de l'île en me disant que je ne pouvais pas avancer davantage, faute de quoi ma couverture serait caduque. Je me mis donc à marcher sur l'eau afin de me diriger tranquillement vers le QG. J'avais découvert avec le temps les capacités de ce fruit ma foi, fort puissant. Pour moi, il s'agissait du meilleur fruit possible. Parfaitement taillé pour l'observation et la discrétion, me permettant de fuir les situations désagréables, je me disais que celui-ci serait mon meilleur allié ce soir.
J'avançais donc dans l'obscurité, malgré les lueurs du QG de la marine, qui indiquait que tout le monde ne dormait pas encore. Il devait être plus de 23 heures... D'habitude, je me focalise sur le soleil pour connaître l'heure, mais malheureusement il était comme qui dirait absent. Je marchais donc sur l'eau comme un certain prophète l'avais fait longtemps avant moi, quand tout d'un coup un des bruits se faisait sentir au niveau de l'eau. Je pris donc mon bâton pour taper l'eau, mais sans succès. J'enchainai une nouvelle fois, mais la même réponse. J'entrepris donc mon périple quand un énorme poisson sauta en face de moi. La peur au ventre, je me mis à courir le plus vite possible en direction de la paroi rocheuse du QG. Après un bon sprint, je me mis donc à escalader le mur qui me semblait plutôt élevé. Le poisson tenta de m'attraper une fois et abandonna vite l'idée ne voyant que cela ne marcherait pas. Je mis donc de bonnes minutes pour atteindre le haut du mur, essentiellement parce que je voulais prendre mon temps pour ne pas me faire prendre.
Une fois en haut, je levai ma tête afin de regarder si personne n'était là. Voyant que personne n'était sur cette partie de la muraille, je grimpai donc pour me retrouver sur un vrai sol, enfin un toit. Je regardais autour de moi et constatai qu'il n'y avait que quelques marines sur le toit, principalement à côté des canons disséminés de part et d'autre de la muraille. Ils avaient les yeux rivés sur la côte, ce qui me permit de m'asseoir quelques instants. Je contemplais malgré les faibles lumières la bourgade au centre de l'île, composée essentiellement de baraquements et de diverses zones de tir et d'entrainement. Ce qui m'interpella, était sans doute ce bâtiment en dur qui se dégageait des autres. Un bâtiment comme celui-ci ne devait sans doute pas être une caserne. Pour moi, il s'agissait davantage des locaux des hauts-gradés de l'île ou alors d'une prison. Je me relevai donc avec un pseudo-plan des lieux en tête, réfléchissant à la solution à adopter. Allais-je descendre par le mur et risquer de me faire avoir ou alors de descendre dans la muraille pour rejoindre le centre d'île. Si le dernier plan avait l'avantage de m'assurer une sécurité, j'allais surement me faire avoir plus facilement que dans le premier plan. Je réfléchissais donc à la solution à adopter à ce problème...
Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 22 Nov 2014, 18:50, édité 2 fois