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Gné ? Hein ? Comment ? Déjà.... oh non. Pas cette fois-ci. Marre de marre. Non, c’était décidé, ce soir je n’allais pas me lever. Depuis plus d’une semaine déjà, je passais mes nuits entières à errer à la recherche de criminels. Si encore j’en avais mis quelqu’un derrière les barreaux, encore je ne dirais pas. MAIS NON !!! Aucun, pas le moindre, nada, niet, peanuts, le Great néant ! Les seuls exploits de ma semaines se résumaient aux sauvetages de quelques chats errant et au nettoyage d’un ancien squat. Pas franchement très héroïque, j’en conviens. Non, bah voilà, pour la peine ce soir je dormais et puis voilà. En plus il est tellement confortable mon oreiller. Si doux, si moelleux, le confort parfait, le nek plus ultra des oreilles, oh ça oui. Oui, mais si seulement... Non, non, non, cette nuit: repos. Mince à la fin, après tout je le méritais bien. Non.... ? Oh zut ! C’était décidé, j’allais y aller, si c’était pour culpabiliser toute la nuit ça allait bien. Bondissant hors de mon lit, je tendis l’oreille. Personne à proximité, le couloir devait être désert. À tous les coups le garde devant ma porte devait s’être assoupi. Certes, je pouvais le comprendre, mais bon sang, je le payais quand même pour ça...
Le temps d’allumer une chandelle et de m’engouffrer dans le passage secret de ma chambre, j’arrivais dans ma Great base secrète. Avant tout, j’allumais la machine à café. Oh oui mon café adoré, toi que j’aime tant, toi qui me fait tenir toutes les nuits. Si je n’étais pas marié... Hein ? Mais qu’est-ce que je raconte moi. Nan mais ça va bien ou quoi, c’est du café ! DU CAFÉ !!! Quelques petites claques au visage et le délicieux breuvage avalé, je me sentais en pleine forme. Le temps d’enfiler mon costume, j'entonnais une petite mélodie. Au fond de moi, j’avais un très bon pressentiment, oui ce soir quelque chose d’extra allait se passer. L’action m'appelait. Allais-je répondre à son appel ? Et comment ! Ma chandelle à la main, je pris la direction de la grotte menant hors de mon domaine. Une question demeurait, où allais-je aller ? Haneul ? Danyang ? Ou bien encore les terres. Hum... pas simple de choisir. Ah mais oui j’suis con ! Hisashi m’avait parlé d’un navire pirate ayant accosté quelques jours plus tôt. Apparemment, aujourd’hui ils avaient fait un peu de grabuge. L’heure de Ki-Kass était arrivée....
En courant la cape au vent, je décidai donc de me rendre à la capitale. Mon île avait besoin de son sauveur et je n’allais certainement pas la décevoir. Non, ce n’était mon genre, après tout n’étais-je pas le plus grand héros que Hulm ait jamais connue ? La réponse c’est «oui». Nan mais je veux dire on sait jamais, au cas où vous seriez pas au courant. Je veux dire, ça arrive quoi, personne n’est parfait. Mais bon faut pas que vous alliez dire non, ça ferait tâche et l’histoire deviendrait incohérente. D’ailleurs l’incohérence parlons en... oh pardon je m’égare. Oui donc, il se passait quoi déjà, je courrais. Ça oui, je me souviens. Hum, ensuite, j’ai trébuché sur une motte et atterri sur une bouse. Ensuite je... quoi ? Ah ça ! Non mais je rigolais, évidemment... Hum hum. Oui voilà, c’est bon, j’ai retrouvé le fil directeur. Arrivé à Danyang, je pris la direction du port. Comme toujours, je filais telle une ombre entre les ruelles. Exceptionnellement, je pris même l’initiative de grimper sur une maison pour pouvoir sauter de toits en toits. J’avais vu ça une fois dans un film, c’était tellement la classe, mais la Great classe attention.
Une fois que j’atteignis ma destination, j’eu l’horreur de constater qu’il n’y avait plus personne. Enfin si, bien sûr, le port n’était pas désert, mais plus aucun navire pirate. Les forbans avaient vraisemblablement pris la mer dans la journée, peu de temps après les quelques méfaits qu’ils avaient commis. Bande de lâches ! Je sentis la rage monter en moi. Bon sang je m’étais levé pour rien encore une fois ! Tu parles d’une vie de héros, j’en ai marre de sauver des chats moi. Le coeur en peine, je pris donc l’initiative de rentrer chez moi. Très sincèrement, j’avais la flemme de patrouiller. La mine déconfite sous mon casque, j’avançais lentement dans la rue, ne cherchant même pas à me cacher. Trainant des pieds, j’avais l’air d’un véritable zombie, mais en plus désespéré ! Soudain, j’entendis des bruits de verre non loin. Qu’était-ce donc ? Tendant l’oreille, je réalisais qu’ils venaient d’une ruelle non loin. Curieux, je décidai de m’y rendre et de voir ce qui s’y tramait. Quelle ne fut pas ma réaction alors que je tombais nez à nez avec une bande de voyous en train de passer à tabac un pauvre bougre. Mon devoir de héros m’appelait !
Bondissant tel un fauve, j’arrivais nez à nez avec la bande de délinquants. Ah non, en fait y’avait erreur sur la marchandise. Vu leurs armes et l’expression sur leur vissage, à mon humble avis, il devait s’agir de mercenaires. Pourquoi s’en prendre à ce pauvre type ? Aucune idée, mais après tout cela importait peu. Les mains posées sur les hanches, j’affichais un air impérial. Après tout, j’étais le Great Ki-Kass, le Super Héros de cette île. À ma vue, la victime ne sut contenir un large sourire et profita de la surprise générale pour s’enfuir. La réactions des hommes fut on ne peut plus grossière et banale. Des insultes par lot de quinze. Des recommandations concernant mon postérieur et le travail supposé de ma mère. Rien de bien original en somme. Qu’importe, j’allais m’occuper de leur cas. Un large sourire aux lèvres, j’entamais ma danse de la justice. Oh ouais, c’était bon. Je suis sûr que les voyous se rinçaient l’oeil. Tant de classe réunie en un seule homme, ce devait être divin. Après avoir enchainé les poses pendant une bonne minute je brandissais le poing, l’air triomphal.
« Je suis le Great Ki-Kass, défenseur d’Hulm. Préparez-vous à recevoir la Great correction de votre vie ! »
© ciitroon