Las Camp, lendemain de fête, d’alcool, de rires et de blagues à deux sous. Matin frais, presque brumeux quand on se lève tôt et que le soleil pointe le bout de son nez.
Boulot du mois ? Serveuse pour les soirées de mariage organisées dans la salle des fêtes de Las Camp. Quartier le mieux sécurisé, qu’on dit. Et ça craint toujours. Encore des trucs malhonnêtes qui s’font dans les coins sombres des impasses. Et puis, tu croises des cons qui sont pris d’une immense envie de faire des actions complètement stupides, on ignore pourquoi, eux-mêmes ne savent pas pour quelle raison admissible ils le font ! Et devinez quoi ?
Ils le font quand même. Parce que c’est drôle. Pour eux.
Ecrit en gros. Bourré de fautes à en faire pleurer un illettré. Et en rouge, s’il vous plaît. Pile poil là où il faut. Bien mis en évidence sur ce mur pour que les mariés et les convives le voient. C’est-à-dire, sur la façade du joli bâtiment blanc loué pour ce genre d’heureuses occasions où Katy et Kevin officialisent leur union en servant le champagne et d’autres mets somptueux à leur famille et leurs amis. La gueule de bois, ça m’a toujours rendue aimable, surtout pour ce type de journées : celles où tu sais directement que l’enchaînement de catastrophes ou trucs chiants va s’enchaîner jusqu’au soir. Je ne compte pas le patron qui m’a appelée « minette » avec sa voix de fumeur, grave et mesurée, et m’a demandé calmement de faire disparaître cette œuvre d’art avant l’arrivée des tourtereaux, censés inspecter les lieux pour une dernière vérification.
Me voilà perchée sur une plateforme métallique, un seau d’eau savonneuse et un balai brosse à la main, pendant que mes collègues se chargent de terminer les préparatifs pour le soir.
Et je frotte, frotte, frotte.
Et cette immonde saloperie ne s’enlève paaaaaaaaaaaaas !
Le crépi du mur a même pris une teinte rose, histoire de bien me faire comprendre que la peinture est décidée à rester incrustée et à me faire la tronche, pour bien me plomber encore plus ma journée. L’envie d’arracher des têtes et de repeindre tout en rose me prend étrangement. Envie que je réprime tant bien que mal alors que je grince des dents et jure par tous les noms qu’il est possible de citer. Et l’odeur du savon est tellement ignoble qu’elle me prend à la gorge. Périmés ou tout simplement produits de mauvaise qualité, j'en ai aucune idée. Pour le moment, j'ai la colère et la haine qui s'partagent mes neurones et prévoient des supplices tous plus horribles les uns que les autres. L'coupable va se prendre une sacrée mandale de ma part, ça, c'est certain.
Ah, comment ça, j'vais pas pouvoir le retrouver ?
Mais c'est que le con s’est pas rendu compte que son pot de peinture était percé.
Boulot du mois ? Serveuse pour les soirées de mariage organisées dans la salle des fêtes de Las Camp. Quartier le mieux sécurisé, qu’on dit. Et ça craint toujours. Encore des trucs malhonnêtes qui s’font dans les coins sombres des impasses. Et puis, tu croises des cons qui sont pris d’une immense envie de faire des actions complètement stupides, on ignore pourquoi, eux-mêmes ne savent pas pour quelle raison admissible ils le font ! Et devinez quoi ?
Ils le font quand même. Parce que c’est drôle. Pour eux.
« Selui ki li sa et un inbécil »
Ecrit en gros. Bourré de fautes à en faire pleurer un illettré. Et en rouge, s’il vous plaît. Pile poil là où il faut. Bien mis en évidence sur ce mur pour que les mariés et les convives le voient. C’est-à-dire, sur la façade du joli bâtiment blanc loué pour ce genre d’heureuses occasions où Katy et Kevin officialisent leur union en servant le champagne et d’autres mets somptueux à leur famille et leurs amis. La gueule de bois, ça m’a toujours rendue aimable, surtout pour ce type de journées : celles où tu sais directement que l’enchaînement de catastrophes ou trucs chiants va s’enchaîner jusqu’au soir. Je ne compte pas le patron qui m’a appelée « minette » avec sa voix de fumeur, grave et mesurée, et m’a demandé calmement de faire disparaître cette œuvre d’art avant l’arrivée des tourtereaux, censés inspecter les lieux pour une dernière vérification.
Me voilà perchée sur une plateforme métallique, un seau d’eau savonneuse et un balai brosse à la main, pendant que mes collègues se chargent de terminer les préparatifs pour le soir.
-Grrrmh. C'nnard.
Et je frotte, frotte, frotte.
Et cette immonde saloperie ne s’enlève paaaaaaaaaaaaas !
Le crépi du mur a même pris une teinte rose, histoire de bien me faire comprendre que la peinture est décidée à rester incrustée et à me faire la tronche, pour bien me plomber encore plus ma journée. L’envie d’arracher des têtes et de repeindre tout en rose me prend étrangement. Envie que je réprime tant bien que mal alors que je grince des dents et jure par tous les noms qu’il est possible de citer. Et l’odeur du savon est tellement ignoble qu’elle me prend à la gorge. Périmés ou tout simplement produits de mauvaise qualité, j'en ai aucune idée. Pour le moment, j'ai la colère et la haine qui s'partagent mes neurones et prévoient des supplices tous plus horribles les uns que les autres. L'coupable va se prendre une sacrée mandale de ma part, ça, c'est certain.
Ah, comment ça, j'vais pas pouvoir le retrouver ?
Mais c'est que le con s’est pas rendu compte que son pot de peinture était percé.
Dernière édition par Honaka Suzuke le Sam 13 Déc 2014 - 17:55, édité 1 fois