- Il était un petit sourire, qui n'avait ja-ja-jamais navigué ohé, ohé... Il partit pour un long voyage, sur grande Li-Li-Line Ohé, ohé blondinet. Blondinet navigue sur les flots ohé, ohé blondinet, Blondinet navigue sur les flots. Au bout de cinq à six minutes, les vivres vin-vin-vinrent à manquer ohé, ohé... On tira à la courte paille, pour savoir qui-qui-qui serait mangé ohé, ohé... Le sort tomba sur le plus jeune, c'est donc lui qui-qui-qui sera mangé ohé, ohé... Au même instant un grand miracle pour le blondinet fut-fut-fut réalisé ohé, ohé...
Croque.
- Ouais, je ne goûte même pas bon…
Seul sur l’étendue d’eau sombre, il chantait. S’était bien la seule chose qu’il pouvait faire et cette chanson était la seule qui lui venait à l’esprit par un moment aussi triste. Un esprit désormais troublé et incomplet semblable à un casse-tête géant, il ne le savait que trop bien. Incapable de dire comment il était arrivé ici, ni comment il avait appris à parler et ainsi de suite. S’était le brouillard dans son esprit, mais il savait qu’un jour au moins un souvenir reviendrait non ? Du moins il l’espérait…
Attendre… S’était sa seule option puisque sa chanson suggérait de se manger et qu’il n’avait pas bon goût, trop salé il avait décider de se résigner à faire la seule chose sensée. Espérer. Le temps passait et son mal de tête ne faisait qu’empirer avec le temps, seulement le mousse était plein de ressource, accoudée sur un bout de bois difforme, il était au moins sur de pouvoir flotter un bon moment, alors il prit le temps de fouiller ses poches et ainsi essayer de trouver un indice sur son passé. Un processus long et douloureux compte tenu de toutes ses blessures.
Au milieu de l’océan, sans visibilité, il s’était d’abord occupé de ses souliers, son intuition lui disait qu’il y aurait peut-être caché un objet, mais en vérifiant il n’avait réussi qu’à perdre ses bottes dans les abysses infinis qui chatouillait désormais ses pieds nue. Ce n’est que bien plus tard, après avoir failli perdre son pantalon et sa chemise qu’il trouva quelque chose d’intéressant. Une feuille roulée en un parchemin et bien qu’elle soit complètement détrempée, il pue voir son visage. Comment il le savait ? Aucune idée, mais il trouvait cet homme plutôt charmant avec son grand sourire ! Alors il en avait déduit qu’il s’agissait de lui. Sans parler de l’eau qui à elle seule avait reflété son reflet durant des heures. Mais Smile était ainsi, il ne faisait pas les liens les plus simples.
- Smile… Je m’appelle donc Smile…
Wanted signifiait rechercher, il devait donc être un de ses fugitifs mondialement connus. Laissant la feuille partir à la dérive, il s’appuya contre son morceau de bois flottant comme si ce bout de papier venait de perdre toute son importance, s’était étrange d’avoir tout oublié, inquiétant, mais pour une raison qu’il ignorait, il ressentait une certaine joie, peut-être était-elle reliée à sa survie, il n’en avait aucune idée. S’était peut-être aussi la fin du brouillard et cet immense bateau qui se profilait devant lui, mais il n’en était pas encore sur.
Quand soudain, un harpon fendit l’air pour venir se planter dans la feuille juste à côté de lui, sans broncher, il avait regardé le spectacle et aurait bien eu envie de dire au tireur qu’il avait manqué son tir, mais la fatigue l’en empêchait. Il tendit les doigts pour se saisir de l’arme et au moment où il s’y agrippa, le harpon fut remonté à bord, attirant avec elle un Smile bien amoché.
Une fois sur le pont, il se laissa rouler sur le dos, incroyablement étourdit par la situation, sa vue se brouillait et tout se qu’il voyait était ses voiles rouges… Puis il ferma les yeux laissant un simple sourire sur ses lèvres.
- Je rêve ou il vient de s’endormir ?
- Aucune idée, il me semble en sale état.. Mais regarde ça, c’était au bout du harpon.
- Ouah, sacrée prime, je ne l’aurais pas cru si fort.
- Montrons-le à Shoma, il saura quoi en faire.
- Ouais. Bienvenue sur La Lépreuse Smile ! Héhé.
Il était un petit navire souriant
À fond de calle, réveiller par les cries et les cliquetis métalliques qu’émettait les autres larbins de Shoma, Smile revint à lui dans un sursaut digne d’une résurrection. Sur un hamac bon marché, une personne s’était occupée de couvrir ses blessures et de lui mettre un morceau de pain sur le ventre pour son réveil. Il le dévora aussitôt passant à une dent de s’étouffer avec, puis se releva pour tomber face contre terre. Une main le tira du sol pour le remonter et lui dévoila son nouvel univers.
Devant lui se tenait un spectacle assez impressionnant, une foule de gens bougeait comme une fourmilière, transportait des choses d’une place à une autres à la sueur de leur front, des gens d’un brancard à une place pour sauver des vies, d’ailleurs la sienne venait juste d’être comblé, mais le plus impressionnant à ses yeux s’était qu’on se soit occupé de lui, après tout il ne connaissait personne…
- Je suis Pite. Dis le pirate qui venait de s’occuper de lui.
Pite était l’un des anciens médecins de la flotte personnelle de Flist et l’avais déjà entraperçue alors qu’il jouait les infiltré, il ne le connaissait pas plus qu’un autre, mais savait qu’il avait vu son visage dans les derniers jours et s’était suffisent pour lui. Il avait donc suivi les ordres du nouveau capitaine et l’avais ajouté à cette petite collection de travailleurs qui était désormais la sienne. Oui, car tous ceux qui le voulaient avaient le choix, la mort ou la flotte de Shoma. Un choix facile pour la majorité d’entre eux.
Smile lui prit un moment avant de revenir à lui, il regarda longuement son corps désormais semblable à une momie, puis tourna son regard vitreux vers Pite.
- Oui, tu étais dans un sale état, mais ta vie n’est pas en danger pour le moment, ta tête était le problème qui m’inquiétait le plus, mais la blessure semble tirée d’un conte de fée, tu aurais dû en mourir, bref… Voilà ta nouvelle maison, tu peux bien essayer de te rebeller, mais les derniers qui ont eu cette idée en sont morts.
- Je suis Smile!
- C’est bien pour toi, maintenant va travailler !
- Travailler ?
- Oui, prend une caisse un tonneau, fait quelque chose, tu à déjà travailler sur un navire ?
- Je… Ne sais pas.
- Comment ça tu sais pas ?
- Je ne sais pas…
- Oh merde, tien, prend cette moppe et va me nettoyer le pont.
Sans poser plus de questions, le mousse prit la moppe et le seau d’eau savonneuse avant de chercher les marches qui le mèneraient à la surface. Après avoir fait le tour du navire vingt-six fois et demie, il avait réussi à comprendre que pour monter, il devait monter une corde nouée de nœuds, car l’ancien escalier avait été mis hors d’état. Bref, il se retrouva sur le pont et commença à imiter les autres gens autour de lui, trempe frotte, trempe et frotte…
Sans comprendre, son corps réagit plus facilement que sa mémoire et il commença à laver le pont comme s’il avait fait sa toute sa vie… Se qui n’était pas totalement faut puisqu’auparavant il n’était que mousse au sain de la marine, seulement, il n’avait aucun moyen de le savoir désormais.
- Hé toi ! Tu as un sacré coup de moppe !
- Oh, j’essaie d’arrêter merci.
- Hein ? Tes con où quoi ?
- Non, je suis Smile et toi ?
- Va te faire soigné mec.
- Je viens juste regarde ! J’ai encore tout plein de bandage !
Son nouvel ami lui tourna le dos, puis continua son travail de son côté. Ce ne serait pas facile de se faire de nouveau contact au sain de se navire, mais lui s’en foutait. Il n’avait qu’une chose en tête.
Les travers de porc.
Pourquoi ? Il ne le savait pas, mais saliver à cette idée était suffisant pour lui, il avait faim, trop faim et trouverait des travers de porc !
En entrant dans la cuisine du navire, une forte odeur emplit son nez, c’était très désagréable, mais la faim tenaillait trop le ventre de notre petit blondinet pour qu’il mette fin à son aventure. Trouver de la nourriture, tel était sa mission. Sans se préoccuper des autres, ni même du plus gros cuisinier qui lui criait déjà après, il traversa la place en évitant une assiette par si, un couteau par là, comme en transe jusqu’à ouvrir un frigo.Clac, coing, pop.
Sortant de sa marche illusionnée, il se rendit compte que trois outils de cuisine venaient de se loger dans la porte du réfrigérateur.
- Oh parfait merci !
Sans comprendre qu’il n’était pas le bienvenu, il retira l’un des couteaux avant de l’utiliser pour se découper une tranche de viande comme si la chose était naturelle.
- Ma parole tes con ou quoi ?
- Pourquoi tout le monde pense que je suis con ? Je suis Smile ! Il doit me ressembler se con, ou bien c’est mon frère jumeau, vous croyez qu’une personne aussi belle que moi puisse avoir un double ?
Un moment de silence tomba sur la cuisine devant cet air niait et cette question stupide. Il croqua dans le morceau de viande avant de regarder le cuisinier en chef. Tout en se languissant, il attendit en zieutant les restes de fruit, il choisit une pomme et mordit dedans.
Sans comprendre, le chef donna un coup de coude à son collègue.
- C’est lui le nouveau cuisinier ?
- Oh non ! J’aime la manger, mais pas la préparer, au fait il vous reste du cochon ? Tout est bon dans le cochon ! J’avais envie de travers de porc ! Vous avez du porc ?
- Non, impossible, donner lui un tablier, on l’envoie porter son repas à Shoma.
- Shoma ? J’ai déjà entendu ce nom !
- C’est un peu normal Smile …
- Pourquoi donc ? Il aime le cochon lui aussi ?
- C’est ton capitaine Smile…
- Oh un capitaine qui aime le cochon ! Je devrais lui apporter une double ration alors !
- Oui, fait donc…
Et il le fit.
En arrivant dans la cabine de Shoma après avoir suivi les indications des cuisinés, Smile découvrit une partie du navire beaucoup plus intéressante que ce qu’il avait pu voir. Sans trop se soucier du capitaine accoudé à un bureau, il déposa le plateau de viande devant lui sans même prendre en compte son air interrogateur, puis sans jamais quitter l’étrange pièce, il lui pointa l’assiette et dit :
- On m’a dit que vous aimiez le cochon aussi et comme vous savez, tout est bon dans le cochon!
Puis comme obnubilé par les trésors entassés un peu partout, il se dirigea vers l’une des bibliothèques et commença à fouiller comme si chercher parmi ses livres lui rapporterait une partie de sa mémoire perdue.
- Hum, merci pour le repas, mais je n’ai pas faim.
- Tan pis alors, ça en fera plus pour moi !
- Et qui es-tu ?
- Smile et vous ?
- …
Apparemment surpris qu’il ne le connaisse pas, Shoma le toisa un moment du regard avant d’envisager la nourriture, comme si Smile aurait pu y mettre du poison ou de la mort aux rats. Non, il n’était pas comme ça. Il continuait de chercher jusqu’à trouve un livre qui attira son œil de lynx.
- Ça vous dérange si je prends un livre ?
- Non Smile, vas-y.
- Merci capitaine Shoma !
Il savait donc qui il était, du moins de nom, mais Smile se posait vraiment la question à savoir qui était réellement Shoma, après tout il ne devait pas être capitaine pour rien, puis il dégageait un petit quelque chose de familier, de la puissance ! Oui, car Shoma était intimidant, mais sans vraiment avoir de personne en tête, il savait qu’il avait déjà vu pire, autant qu’il savait qu’il ne ferait pas le poids contre lui, car s’était lui le capitaine et lui il n’était que Smile.
Sans rajouter de mots supplémentaires, Smile s’assit directement au sol et ouvrit le livre comme l’aurait fait un gamin, puis commença frénétiquement à chercher quelque chose. Sans vraiment savoir quoi. Puis Shoma lui revint à l’esprit.
- Vous êtes un pirate vous aussi hein ?
- Euh, oui… Et toi qui es-tu à la fin ?
- Je suis Smile ! Je viens de me réveiller dans la cale, mais avant j’étais dans l’eau et là j’ai mangé et je ne me souviens plus de rien. Simplement que grâce a mon Wanted je suis Smile ! et que je vaux plutôt cher. Je dois avoir volé un tas de trucs ou pire je ne sais pas. Je sais aussi que vous êtes mon capitaine ! C’est plutôt cool, car je n’aurais pas aimé être seul.
Puis, il trouva enfin un petit truc qui l’intéressa, il déchira la page et s’apprêtait à partir quand Shoma lui demanda se qu’il y avait sur cette page. Sans présentation, il se retourna vers son capitaine et lut simplement la feuille.
- Seul et délaisser, absent et abandonner dans cette prison de solitude, il se réveil peu à peu, endolori par la douleur qui pèse sur ses frêles épaules et marque son dos au fil du temps, il revient à lui, pour un bref instant il se remémore.
Ça bulle cette sphère opaque, mais transparente qui constitue son château, son isoloir de cristal ou son purgatoire qui chaque jour le force à contempler ses échecs passés.
Les tristes limites de son monde onirique forger par la force de son esprit, ses repères et son univers tout entier dans un espace infiniment petit.
Quand une fissure vient l’affecter, il crie.
Quand une fissure vient le narguer, il hurle.
Quand une fissure vient le défier, il pleure.
La fin d’une époque s’effondre marquée d’une pierre blanche comme la nuit, elle coule dans les abysses emportant avec elle tout rêve d’espoir, toute chance de se raccrocher à cet univers qui cherche à le protéger s’effondre comme un monticule de sable usé par le temps.
Il tend la main, mais ne peut retenir son âme qui s’échappe de ses veines, limpide et obscure elle s’écoule tels des torrents de souffrance.
Il hurle de douleur et de chagrin s’époumone et s’étouffe de se dernier souffle qui le maintenait en vie.
Le vent se dissipe et la platitude de se monde reviens, tout se reconstruit, se reforme et reprend vie.
Encore une fois le cycle recommence, encore et à jamais.
Shoma incrédule n’en revenait probablement pas, incohérent et bête, mais à la fois intrigué par une prose si intense… En voilà un drôle de personnage, mais il sourit à la vue de son sourire à lui, s’état contagieux, inévitable.
- Smile ?
- Oui capitaine ?
- On va bientôt partir pour le Sanbi, mon vrai bateau, je veux que tu sois de ceux qui embarquent, compris ?
- Oui ! À plus tard Shoma !
Le souriant Smile reparti, comme si rien ne s’était passé, il avait envie de courir, oui ses jambes réclamaient la chaleur d’un entrainement intense, il le savait, il le ressentait me n’aurait pas sue l’expliquer.